Where no man has gone before

Chapitre 2 : Part 2

3364 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 11/09/2018 07:58

Part II



Le téléporteur a eu un dysfonctionnement. C'est évidemment la seule chose à laquelle il pense. A la suite d'une probable erreur dans la mémoire tampon, voilà qu'il se retrouve dans la peau de son premier officier ! Celui-ci ne pipe pas, hausse les sourcils pendant que la grande femme se rapproche d'eux pour les accueillir.

– Bonjour, gens du vaisseau Enterprise. Je suis la princesse Thalestrys, fille d'Hippolyte, qui gouverne cette planète. Je vous prie de bien vouloir excuser notre procédé peu orthodoxe. Nous sommes confrontées à un problème d'ordre diplomatique et nous avons entendu dire que la Fédération pouvait nous aider en tant que tiers neutre… Quand nous avons su qu'un de vos vaisseaux croisait à portée de réception, nous avons expédié un signal de détresse... dit-elle en se tournant vers Spock en le prenant pour le capitaine.

Son officier le devance, s'avance d'un pas et s'incline respectueusement.

– Bonjour altesse, vous êtes toute excusée. Je suis… le capitaine James T. Kirk, commandant du vaisseau Enterprise de la Fédération des Planètes Unies et voici mon officier en second, le commandeur Spock. En quoi pouvons-nous vous assister ?

Le capitaine foudroie Spock du regard mais ce dernier affiche l'air innocent de celui qui n'a rien fait que de très logique en la circonstance : sauver les apparences. Évidemment, il a raison.

Sous sa montagne de cheveux châtains étincelants, artistement disposés, la princesse sourit gracieusement, comme soulagée qu'ils le prennent aussi bien. Elle pivote et leur répond qu'elle va les conduire à sa mère qui leur exposera la situation politique sur Ma-Zeta Minor requérant qu'on fasse appel à eux.

Même avec le gabarit de Spock, le capitaine a les yeux juste au niveau de ses seins, il garde donc les paupières baissées. Pourtant, il réalise assez vite après deux ou trois essais furtifs, qu'il arrive bien mieux que prévu à considérer la robe de la princesse avec un relatif… détachement. Pendant qu'un bataillon de soldates les prend en sandwich dans leur peloton compact (il comprend enfin le sens du mot garde rapprochée) ils sont emmenés vers un salon moins protocolaire mais non moins fastueux. Là, il réalise avec bonheur qu'il est capable de les regarder toutes évoluer presque nues, sans faire preuve d'aucun trouble et il commence à trouver le phénomène… fascinant.

– Spock, murmure-t-il discrètement en se rapprochant de son ami. Avez-vous la moindre idée de ce qui a pu se passer de travers ?

– Négatif, capitaine, répond ce dernier d'une voix étouffée en arborant sur tout le visage un splendide rouge apoplectique et une respiration légèrement sifflante.

– Vous tiendrez le coup ? Je suis navré de devoir vous demander ça mais… pouvez-vous continuer à faire semblant d'être moi, le temps que nous puissions contacter McCoy à l'infirmerie ?

– Je… je vais essayer, capitaine.

– Allons ! Dix minutes, vous allez bien pouvoir y arriver, non ?…

Spock ferme les yeux quelques secondes et expire lentement par le nez.

– Qu'est-ce qui ne va pas ?

– Je n'arrive plus à faire le Wh'ltri* dans mes émotions… Mon cerveau n'est plus correctement irrigué car le flux sanguin est étrangement dérouté vers des régions plus... australes… Enfin techniquement votre cerveau plutôt... Sans doute mon esprit n'est-il pas habitué à habiter un corps pleinement humain ? hasarde-t-il en lui lançant un regard paniqué qui lui ressemble bien peu.

– Mais qu'est-ce que vous me chantez là ? Pour un esprit supérieur comme le vôtre, ça doit être un jeu d'enfant de piloter ma carcasse rudimentaire ! souffle-t-il en lui flanquant une tape taquine sur l'épaule.

Spock fait un pas de côté sous la vigueur du coup, se cogne à une garde, rougit, s'excuse et adresse à son supérieur un regard lourd de reproche. Ça aussi, ça fait bizarre au capitaine. Parce que le Vulcain a juste l'air d'une buche impassible les trois quarts du temps. Non : 98.72 % du temps, s'amuse tout seul Kirk qui trouve la blague bien bonne. Son officier scientifique pense que c'est déchoir que d'arrondir le moindre calcul de tête.

– Si vous pouviez être assez aimable pour doser ma force, capitaine, chuchote Spock, ça vous éviterait d'avoir l'épaule démise… Il fait atrocement chaud ici, non ?

– Chut ! On arrive…

.

Trônant sur un fauteuil d'or, la reine Hippolyte est tout aussi somptueuse que sa fille. A dire vrai, on imaginerait plutôt qu'elles sont sœurs. Elle est un petit peu plus vêtue, d'une gaze maintenue par une splendide ceinture ornementale qu'ils ont le loisir de détailler comme elle descend de son estrade pour les saluer personnellement.

– Capitaine, comme je suis charmée de vous rencontrer ! dit-elle en tendant sa main.

Spock s'incline sur ses phalanges qu'il saisit à peine en tremblant légèrement. Il le regrette aussitôt car il s'agit pour son peuple d'un geste dont l'audace échappe en général largement aux Terriens. Soudain passionné par les questions protocolaires, le capitaine qui est vaguement au courant de ça, aurait bien la curiosité de lui demander si ça équivaut à embrasser, mais encore une fois, ce n'est pas le moment. Et puis Spock est super pudique avec les usages de sa planète.

– Comme c'est charmant… s'étonne la reine en le voyant faire. Quelle est cette coutume consistant à fixer de près le dos de la main ?

– C'est ainsi que les Terriens présentent poliment leurs respects à une dame de qualité, intervient serviablement Kirk, soucieux de conserver son personnage fidèle.

– Vous-même semblez différent, commandeur, observe-t-elle en lui tendant sa main. Êtes-vous Romulien peut-être ?

– Vulcain, mais nos ancêtres sont communs avec eux, répond le capitaine en s'inclinant sobrement. Ne prenez pas offense si je limite les contacts physiques, mon peuple est télépathe. Considérez que je garantis ainsi la confidentialité de vos réponses…

Spock plisse les yeux en le regardant. Est-il vexé qu'on le soupçonne d'espionner les pensées secrètes des gens ? Déçu de constater que son capitaine méjuge à ce point de lui ? Mais elle incline la tête avec un sourire très appréciateur et congédie ses gardes en réclamant des rafraîchissements pour ses hôtes. Sa fille exécute une profonde révérence, s'esquivant aussitôt de la pièce d'un pas chaloupé totalement hypnotisant. Ensuite, la reine les invite à s'asseoir sur des poufs tandis qu'elle croise les mains sur ses genoux.

– Altesse, nous sommes toute ouïe, dit Spock en reprenant son rôle.

– Merci messieurs. Depuis quelques années, Ma-Zeta Minor figure sur de nouvelles routes commerciales et nous sommes amenées à croiser plus de visiteurs. Certains pacifiques et amicaux, certains beaucoup moins. Il transparait de nos échanges que la situation politique sur la planète, vivable tant que nous étions en autarcie, devient problématique. Mon royaume ainsi que les territoires habités situés sur l'autre continent sont soumis à une baisse démographique sans précédent. Faute de trouver une solution rapidement à nos différends internes, la planète présentera une résistance de plus en plus dérisoire face à des envahisseurs plus nombreux que nous qui n'auront bientôt plus qu'à se servir.

– Vos différends internes ?

– Une guerre larvée envenime les relations des Ma-Zetans depuis des décennies… Comme vous ne pouvez manquer de l'avoir remarqué, souligna-t-elle avec un sourire complice, il n'y a pas d'hommes au palais, excepté vous-mêmes. Ni dans la ville, ni même de tout ce côté-ci. Tous les hommes sont sur l'autre continent, à vivre comme des sauvages à peine éduqués. Leur société a connu un rapide déclin en raison de leur orgueil et de leur refus d'accepter des tâches subalternes qu'ils jugeaient dégradantes et indignes d'eux, alors que la nôtre s'est adaptée beaucoup plus rapidement, en organisant des rotations régulières entre les corps de métiers et en accélérant les formations pluridisciplinaires afin que chacune puisse trouver à tout âge une possibilité de ne pas rester cantonnée éternellement aux mêmes devoirs... Je vous épargne les détails ennuyeux.

– Mais non, ce n'est pas ennuyeux du tout, protesta Spock avec un sourire charmeur presque naturel, c'est le témoignage d'une évolution sociétale tout à fait unique.

– Merci, nous sommes fières d'être parvenues à un système évolutif qui nous convient bien mais hélas non pérenne. Le problème auquel je suis confrontée en tant que souveraine, c'est que mis à part quelques raids organisés pour capturer des Ma-Zetans pour la reproduction, il n'y a guère de moyens d'endiguer la chute de la natalité. Je me suis mise d'accord avec mon homologue pour leur livrer tous les enfants mâles nés à terme, mais nous doutons qu'ils soient capables de les éduquer proprement. Nos drones ont repéré des bandes de jeunes sauvageons livrés à eux-mêmes. Ceux qui parviennent à la puberté à grand peine cherchent follement à nous envahir et viennent s'empaler sur nos lances, préférant mourir que de continuer à vivre ainsi ou en étant les souffre-douleurs de leurs congénères à moitié stupides… A cette situation s'ajoutent les convoitises extérieures. Nous recevons différents conseils mais ne savons pas jusqu'à quel point ils sont intéressés…

Elle regarde vers la porte pour guetter le retour de sa fille et se penche pour parler plus bas.

– Je suis désespérée, soupire-t-elle. Certaines factions me pressent de marier Thalestrys à quelque chef de l'autre continent pour reformer un seul peuple, mais j'éprouve les plus grandes réticences à lui imposer cette décision politique cruelle… Remettre mon unique enfant à une brute épaisse qui la déchirera de la pire façon qui soit (pardonnez ma franchise)… et de surcroit pour un résultat complètement hasardeux ! Je ne puis ! Les Ma-Zetans sont mesquins et idiots, le roi pourrait aussi bien la tuer pour s'approprier le trône et les richesses en se moquant totalement des conséquences... Je crois savoir qu'une délégation klingonne est venue leur faire des offres et ils ne sont pas réputés pour leur bienveillance...

– Nous comprenons bien sûr, votre altesse. C'est une situation extrêmement préoccupante. Mais êtes-vous parfaitement sûre qu'aucun groupe de Ma-Zetans ne puisse être éduqué, sur la base… hem… disons… du volontariat, parmi les jeunes justement ?

La reine baisse ses grands yeux pailletés vers eux en battant des paupières.

– Voudriez-vous nous aider à conduire des négociations ? A trouver des interlocuteurs dignes d'intérêt ? J'ai pleinement confiance dans votre jugement car je vois bien que votre comportement est exemplaire depuis votre arrivée…

Elle leur adresse un sourire enjôleur qui fait briller une fierté inattendue dans les yeux de Spock et le capitaine lui flanque son coude désormais pointu dans les côtes. Est-ce qu'il fait ça pour l'imiter ? Est-ce qu'il arbore vraiment cette tête confite à chaque fois qu'une personne du beau sexe se met à le flatter ?

– Altesse, nous représentons la Fédération… nous ne saurions que respecter scrupuleusement votre hospitalité de la façon la plus courtoise, assure Kirk avec une parfaite pondération d'une voix moelleuse imitant parfaitement les accents posés de son premier officier.

– Merveilleux ! Je comptais justement vous inviter à ma table ce soir pour vous remercier ! Avec quelques autres officiers de votre bord si vous le souhaitez. Je crois que psychologiquement, pour les femmes de la cour, réaliser qu'il existe des hommes bien élevés sera très… profitable. Et me permettra peut-être de les gagner aux nouveautés qu'il faudra introduire dans nos habitudes et usages...

– Ce sera un honneur, altesse, accepte Spock. Nous souhaiterions dans l'intervalle revenir sur notre vaisseau, pour réfléchir aux solutions qui peuvent être envisagées, tâcher de rencontrer des Ma-Zetans favorables à ce projet, et dans le cas contraire, établir une stratégie alternative…

– Oh vous m'intriguez, mais je vous en remercie infiniment… Ah voilà Thalestrys qui revient. Remettez-vous en à elle comme à moi. Je dois retourner aux devoirs de ma charge…

Tandis qu'elle se retire, la cape cérémonielle ajourée leur laisse deviner la splendeur intégrale de son très profond dos nu. Spock attrape la manche de son supérieur et la serre en se mordant le poing, les yeux écarquillés. Cette peau ne lui criait-elle pas combien elle était veloutée, douce et combien son contact serait merveilleusement frais et délicat ?... Il tend la main et vérifie qu'elle tremble.

– Un problème, Spock ?

– Par Surak, je crois que j'ai gravement sous-estimé le pouvoir de contrôle des humains ! Comment faites-vous donc pour rester impassible face à cela ?

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Les dernières salutations protocolaires enfin terminés, le capitaine veut dégainer son communicateur mais manque de le flanquer par terre car Spock le fixe plus haut sur sa hanche – qui est interminable. Il l'ouvre toutefois d'un seul mouvement rodé du poignet.

– Kirk à Entreprise, verrouillez sur les coordonnées de ce communicateur et téléportez-nous de toute urgence. Prévenez l'infirmerie. Nous avons un problème.

– Bien, capitaine, acquiesce la voix de Sulu avec une légère pointe d'inquiétude.

Au son de la stridulation du rayon de téléportation, ils se matérialisent sur le même plot comme deux pois dans leur cosse, Kirk soutenant Spock qui est léger comme tout. Le médecin de bord se précipite vers eux pour aider et ils le déposent à même le sol, au mépris de son manque d'asepsie. McCoy tend son tricordeur qui gazouille pour analyser en un rien de temps ce qui ne va pas. Le capitaine semble encore plus mal en point qu'avant son départ avant son dernier bilan. Sa pression sanguine est alarmante, comme sa fièvre et sa tachycardie.

– Mais qu'est-ce qui lui arrive ? Pourquoi le capitaine est-il dans cet état ? Spock, répondez enfin ! le brusque-t-il.

– Et bien on dirait que le téléporteur a déraillé et ne nous a pas restitués… dans le bon ordre.

– Quoi ? Qu'est-ce que c'est que ces sornettes ? Si c'est de l'humour de gobelin, je préfère vous dire que c'est raté !

– Scotty, vérifiez le fonctionnement des téléporteurs, ordonne le Vulcain d'un ton machinal plutôt sec.

– Tout de suite commandeur, mais à priori, tout à l'air normal. Comme je m'en suis assuré tout à l'heure avant de vous envoyer…

– Et bien vérifiez encore, car ça ne l'est pas ! Je ne suis pas Spock mais votre capitaine, tandis que Spock est là-dedans ! dit-il en désignant son corps. Et ça n'a pas l'air de trop lui réussir…

– Mais bougre d'idiots ! Pourquoi vous n'êtes pas revenus tout de suite ? explose Bones.

Mains spontanément liées derrière son dos bien droit, le capitaine incline la tête et hausse un sourcil, ravi de produire une imitation plus que correcte. Il faut dire que son ami ne le traite pas souvent de bougre d'idiot devant l'équipage. Sans doute un effet pernicieux de ses rapports naturels avec le Vulcain...

– Docteur McCoy, il s'agit d'une mission diplomatique de la plus haute importance qui se présente à nous… Monsieur Spock a pris sur lui et a fait très bonne figure malgré tout et je lui en sais gré.

– Foutaises ! éructe le médecin d'autant plus inquiet qu'il se demande si ça va être à lui de recoller les morceaux. Ça ne vaut pas qu'on risque la vie de… euh… quiconque. Comment justifiez-vous ce nouvel accès d'autosacrifice débile ? Ses reins sont en vrac maintenant !

Spock soupire d'un ton plaintif et s'étrangle :

– Des amazones de deux mètres vingt quasiment nues. Et elles ont terriblement besoin de pouvoir se reproduire... Pitié, Docteur, assommez-moi. J'ai l'impression d'être devenu un débile léger en plein pon farr et je ne contrôle plus ce que je dis.

Intéressé par les mots "amazones nues", Scotty – qui n'a rien appris lors de son dernier "congé thérapeutique" dans un lupanar** – s'approche à vitesse de distorsion 9.

– Excusez-moi mais le téléporteur fonctionne parfaitement !… Toutefois, par acquit de conscience, je veux bien faire un test de téléportation sur la planète, s'il le faut… Il en va de ma responsabilité d'ingénieur...

– Et bien monsieur Scott, vous serez ravi d'apprendre que nous sommes invités à dîner protocolaire ce soir. Vous pourrez mettre votre plus beau kilt, ce qui devrait les impressionner grandement, mais avant cela nous avons beaucoup de travail. Je retourne à la passerelle. Je vais bien et j'ai une autre expédition à conduire de l'autre côté de la planète. Bones, tenez-moi au courant…

Le capitaine dans la peau de Spock sortit le sourire aux lèvres.

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Trois heures plus tard, le capitaine rentre fourbu de vaines et épuisantes négociations avec le continent mâle des Ma-Zetans. Dans le lot, ils ont perdu un temps considérable à ne pas se faire tuer quand on a su qu'ils venaient de la part de la reine Hippolyte, à devoir remporter un championnat de boxe sans règles aucune – où Kirk a pris un malin plaisir à défoncer la mâchoire de tous ces gros machos puants, une fois illégalement avantagé par la force considérable du Vulcain et dont il n'avait jamais vraiment pris la mesure. Le truc qu'il aurait aimé, c'est être magiquement capable de réaliser la très célèbre prise qu'il lui enviait depuis toujours, capable d'immobiliser un ennemi en deux secondes d'une simple acupressure quelque part dans la zone claviculaire.

Les hommes les plus âgés ont strictement interdit aux plus jeunes d'approcher les étrangers, les oreilles de Spock et son sang vert le rendant suspicieux. L'esprit combattant de Kirk en a vite pris ombrage tant il a l'habitude d'être écouté sur sa bonne mine et considéré avec plus d'appréciation.

Il bouillonne d'énervement comme il regagne l'infirmerie, sale, déchiré, et le brushing de travers.

Son regard se porte automatiquement avec un coup au cœur sur sa propre silhouette allongée dans un lit médical où il est vite rejoint par le maître des lieux. L'écran au-dessus de la tête du patient émet des bom bom boms d'autant plus lugubres à mesure que les curseurs des constantes dégringolent vers le bas du tableau.

– Tout va bien, Jim ? demande Bones non sans marquer un temps car il n'a pas l'habitude d'être sympa avec le Vulcain qui se hérisse tout de suite à la moindre marque d'attention.

– Comme vous voyez, plaisante-t-il en essuyant sa lèvre fendue du revers de l'index.

– Justement. Je vous laisse à peine quelques heures et vous revenez avec un cocard, le pif en sang et griffé de partout !

– Ce sont des égratignures... Comment va-t-il ?

– Mieux depuis qu'il dort. Je crois avoir compris qu'il a été choqué par votre "fatigue et votre condition physique inquiétante" et ce sont ses termes ! C'est bien la première fois qu'on est d'accord sur quelque chose lui et moi.

– Si vous pouvez supporter de le laisser seul une petite demi-heure, je voudrais que vous me rejoigniez en salle de réunion. Demandez à Christine de se dégager elle aussi, il me faut des points de vue féminins... A ma grande déception, ça s'est mal passé avec les Ma-Zetans qui ne veulent rien entendre et ne rêvent que de piller la capitale et d'asservir leurs femmes... Il n'y a rien à en tirer. Il va donc falloir les forcer à changer… en les mettant minable, conclut-il avec un sourire faussement angélique.

– Et comment les demi-portions que nous sommes vont-elles accomplir ce miracle ? interroge McCoy avec un désintérêt pas complètement sincère.

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* Je sais bien que l'expression n'est pas correcte, mais je la lis comme « faire le tri » et ça me fait rire à chaque fois. Sorry not sorry.
** Toujours S2E7 – Wolf in the fold

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