Where no man has gone before

Chapitre 3 : Part 3

Chapitre final

3358 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 28/08/2018 19:53

Part III



En salle de briefing, la crème des officiers de l'Enterprise médite silencieusement la présentation des deux expéditions au sol de Ma-Zeta Minor avec beaucoup de circonspection. Une fois encore, leur capitaine s'est enthousiasmé pour les espèces en voie de disparition* et leur sert un discours de harangue des plus audacieux, qui s'avère toutefois perturbant dans la bouche (souriante) du Premier Officier.

– Si je vous ai tous réunis, c'est pour avoir votre opinion sincère, termine-t-il. Spock n'étant pas là pour me rappeler la directive première (mais je sais qu'il le ferait) je voudrais particulièrement que les dames s'expriment car je crains que notre point de vue masculin soit légèrement... biaisé. Les négociations avec les Ma-Zetans mâles s'annoncent compliquées et peut-être trop longues pour rester de notre ressort. Mais éthiquement, pouvons-nous nous défausser sur Starfleet et laisser un peuple être la proie de Klingons peu scrupuleux ? Historiquement, j'ai toujours choisi d'intervenir dans ces cas, mais chacun est particulier. Je ne voudrais pas que la sympathie que m'inspirent les Ma-Zetanes soit à l'origine d'une décision précipitée alors que je ne suis, comme vous pouvez le voir, pas complètement moi-même au moment présent...

– Jim, intervint McCoy, est-ce que l'on peut savoir si le processus qui vous a permutés est réversible ? Il me semble que c'est autrement plus urgent que la démographie des gens du coin.

– Normalement, j'aurais mis mon officier scientifique dessus, mais il est actuellement en arrêt maladie, je vous prie donc de voir directement le médecin de bord, réplique Kirk. Donc en attendant, je nous propose une petite session de brainstorming pour des solutions alternatives pour aider les Ma-Zetanes à se passer définitivement de ces gros imbéciles obtus. Des suggestions ?

– Capitaine ? Quand vous avez été invité à ce dîner, est-ce que ça signifie que des officiers féminins peuvent également être présents ? s'enquière Uhura. Nous pourrions nouer un contact "plus naturel" avec elles et obtenir d'autres points de vue ; toutes ne sont pas forcément rangées à l'opinion de la souveraine...

– Remarque fort judicieuse. Mais sinon ? Il est bien évident que je ne peux pas demander à la population mâle de l'Enterprise de se dévouer pour fournir des héritiers et héritières au Royaume, n'est-ce pas ?

Sulu, Scotty, McCoy regardent ailleurs pendant que les deux femmes lèvent les yeux au ciel.

– Vous ne devriez pas essayer de plaisanter pendant que vous avez la tête du commandeur Spock, capitaine, avertit Scotty. C'est très déconcertant.

– D'autant plus que nous ne savons pas si nos espèces sont compatibles tant que je n'aurais pas fait de tests plus poussés, intervint le rabat-joie de service. Et il faudrait que je m'assure que tout le monde est en bonne santé... Ce qui vous disqualifierait d'office, ajoute-t-il avec un sourire retors.

Les deux hommes se gagnent plus de regards outrés de la part des représentantes féminines. Christine s'éclaircit la gorge.

– Pardonnez-moi mais l'urgence n'est pas telle qu'elles voudraient bien vous inciter à le croire. Les Ma-Zetanes pourraient obtenir l'effet qu'elles souhaitent en développant par exemple une économie du tourisme ou une politique favorisant l'immigration maîtrisée dans leur pays, promettant la citoyenneté, des terres et des emplois. La planète est jolie, pour ce qu'on en voit d'ici, et les températures sont excessivement clémentes ressemblant à un été perpétuel. Avec quelques autochtones posant dans une brochure bien conçue, et à voir vos réactions épidermiques à tous, je suis à peu près sûre que les candidatures seraient nombreuses... Elles n'auraient donc plus à s'inquiéter de leurs voisins mesquins et querelleurs. Dès qu'elles pourront former des familles mixtes et conserver leurs garçons, une nouvelle génération verra le jour. Mais, n'en déplaise à votre sens chevaleresque, ça n'a pas besoin d'être aujourd'hui et peut-être que, comme le suggère le Dr McCoy, ce ne sont pas les Terriens mais d'autres peuples de la Fédération qui auraient le plus à leur offrir...

Le lieutenant Uhura approuve ostensiblement ce discours d'un bref signe de tête et le capitaine les remercie donc en disant qu'il va réfléchir à tout cela. Avant de les congédier, il retient McCoy.

– Bones, j'espère que vous n'avez pas mal pris ma remarque tout à l'heure. Avec Spock qui semble avoir des difficultés à rester... hum... là où il est, et moi qui n'en ai aucune, je me demande s'il ne serait pas plus prudent qu'on essaie de voir si je vais vraiment aussi bien que j'en ai l'air. Je me sens un peu coupable d'être dans une forme éblouissante...

– Ah quand même ! Vous devenez raisonnable ! Et à part la culpabilité à retardement, d'autres symptômes ? Vertiges, maux de tête, douleurs ?

– Non. Rien de tout cela. Mis à part le fait que je ressens à chaque mouvement que je suis d'habitude plus petit. Et aussi une drôle d'impression de bruit ambiant... ces oreilles sont effectivement plus "pointues" à plus d'un titre... J'ai plus besoin de calme pour faire le point tout seul...

– De méditer peut-être ? suggère McCoy avec un sourire sarcastique.

– Peut-être, admet Kirk. J'ai aussi l'impression irrationnelle que c'est sans doute à moi de trouver une solution, si Spock est incapacité par mon cerveau de simple mortel...

Le coupant dans ses interrogations, la porte de la salle de réunion s'ouvre et Kirk sursaute de nouveau en "se" voyant entrer dans la pièce. Difficile de s'y faire.

– Pas du tout, capitaine, l'important est de savoir en tirer le meilleur parti !

– Spock ! Ça y est, vous êtes debout ?

– Je n'ai nullement perdu mon temps. Pendant que je dormais sous l'effet des narcoleptiques prescrits par le docteur, j'ai fait une série de rêves qui m'ont donné des pistes très intéressantes. Nous autres Vulcains, sommes obligés de mettre un frein draconien aux activités de notre inconscient qui est trop sauvage pour n'être pas contrôlé. Mais pour la première fois, j'ai pu faire une expérience extraordinaire : celui d'un inconscient intuitif qui n'est pas un ennemi intérieur mais un allié au quotidien... Observer comment votre cerveau et votre corps fonctionnent quand ils sont suffisamment bien entretenus est scientifiquement passionnant, admet-il avec un enthousiasme un peu inquiétant. Les données sont comme retraitées par l'inconscient humain avec une grande... créativité qui peut sembler désordonnée au premier abord mais ne résiste pas à un peu d'analyse - particulièrement avec des lectures appropriées de spécialistes de l'inconscient pour me guider. J'en suis venu à la conclusion que monsieur Scott dit forcément vrai, il est trop consciencieux, et que le problème ne vient pas du téléporteur mais bien de l'artefact que nous avons tous les deux manipulé avant de descendre sur la planète...

– Une expérience passionnante ? Vraiment ? s'amuse le docteur qui a un ou deux diplômes de psychologie dont il ne se sert jamais. Et puis surtout : quel "artefact" ? Vous avez trituré un bidule sans même vous demander s'il était porteur de germes ou de...

– Je doute que ce soient de simples germes qui soient capables de faire cela, l'interrompt Kirk. De plus, je me demande s'il n'y a pas eu tout de même une interaction de cet objet – dont on ignore la fonction première – avec le téléporteur...

– Nous devons absolument obtenir des précisions sur cette boîte. Et j'aurais bien envie de voir si la princesse Thalestrys sait quelque chose. Est-ce un objet rituel de leur planète ? Leur a-t-il été confié ? Par qui et avec quelles intentions ? Je veux descendre tout de suite sur la planète. Il me faut des réponses maintenant ! déclare-t-il en claquant son poing décidé dans sa paume.

McCoy se caresse pensivement le menton en le regardant faire d'un gros œil soupçonneux.

– Je sais pas pour vous, mais j'ai comme l'impression que cette permutation influe quand même sur votre caractère à tous les deux, non ? Je vais peut-être dire une sottise, mais est-ce qu'il n'y a pas une petite chance pour que cette boîte à destination de Ma-Zetans l'ait été précisément... pour résoudre leur problème ?

– Qu'est-ce que vous voulez dire par là ?

.

La cour des amazones bruisse encore d'excitation après le grand dîner donné en l'honneur des Terriens. Des petits groupes se sont formés autour des hommes et des femmes de l'Enterprise et leur posent mille questions curieuses. C'est un peu intimidant car à côté des autochtones, Christine et Nyota se sentent vraiment petites, mais ces dames ont donc l'impression qu'elles sont des enfants et ne cessent de les entourer de prévenance.

Par égard pour leurs invités sensibles à leurs grands corps glorieux et intimidants de fermeté, les Ma-Zetanes ont décidé de porter les vêtements les plus longs et les plus opaques qu'elles aient pu trouver ou fabriquer en un temps record. Ils sont hélas toujours très fluides et fins mais tout le monde apprécie l'effort et le rendu reste indéniablement flatteur.

Le Capitaine James T. Kirk, ou celui qui a l'air de l'être, déambule sans but au bras de la princesse Thalestrys, sous les colonnades menant à un agréable jardin qui embaume.

– Notre peuple se souviendra longtemps de cette soirée, admet-elle en s'appuyant un peu sur son bras. Vous nous avez offert tant de perspectives intéressantes pour l'avenir et avec une telle bienveillance... Je ne sais comment vous remercier. Du fond du cœur, capitaine, vous nous avez sans doute sauvées en tant que civilisation.

Il baisse la tête un peu et se trouble parce qu'il pressent que la princesse le contemple d'en haut en regardant ses lèvres avec insistance et espoir.

– Et bien, pérore-t-il pour gagner un peu de temps, en tant que civilisation matriarcale, j'en doute. Vous avez l'habitude d'une grande liberté et finalement peu celle de la compagnie masculine. Je me demande si, passée l'euphorie de la nouveauté, vous n'aurez pas du mal à partager votre pouvoir avec des hommes.

– Il est bien certain que beaucoup d'entre nous n'ont pas l'habitude de telles fréquentations, mais au regard de nos échanges récents et de l'impression que vous avez produite, je devine que la motivation sera là parmi le peuple... L'ustensile magique qui nous a été offert par ce mystérieux Q** et dont nous n'aurions jamais trouvé l'usage sans votre intelligence et expertise, sera sans doute d'une aide précieuse dans ce sens, en nous aidant littéralement à nous mettre à la place de nos compagnons choisis et de comprendre très intimement leur point de vue avant d'envisager la vie commune...

Le capitaine esquisse un bref sourire, étonnamment mélancolique.

– Notre expertise, répète-t-il avec un peu de dérision contenue.

– Et bien oui ! s'illumine-t-elle. Vous nous avez proposé maintes solutions auxquelles nous n'aurions pas songé, vous nous avez expliqué l'objet en détail. C'est inespéré ! Pour la première fois, nous sommes enthousiastes par rapport à l'avenir. Nous saurons aussi comment nous protéger des Klingons s'ils reviennent avec des desseins de conquête.

La princesse lui serre la main impulsivement et la porte à son cœur. Il s'autorise un léger tressaillement face à ce geste fougueux qui brise innocemment un certain nombre de tabous humains et vulcains à la fois. Il a beau regarder alentour, ils sont seuls, et personne ne va venir lui offrir une excuse pour s'esquiver et fuir les beaux yeux cristallins de Thalestrys...

– Voulez-vous savoir la vérité sur toutes ces idées, princesse ? Ce sont les femmes de mon équipage qui ont trouvé les plus intéressantes.

– Je n'en suis pas surprise. Mais quand bien même, savoir qu'il y a des hommes qui acceptent de reconnaître qu'ils ne sont pas menacés par des femmes puissantes et indépendantes, c'est le plus beau message d'espoir qui soit pour chaque Ma-Zetane...

La princesse baisse les paupières vers lui, il se sent proprement minuscule et bizarrement impatient, une sensation étrange au creux du ventre.

– Peut-être allez-vous me trouver présomptueuse car nous autres sommes spontanées, mais... n'allez-vous pas m'embrasser, capitaine ? Beaucoup d'entre nous espèrent avoir ce privilège ce soir.

– Et bien c'est à dire que... je ne suis pas sûr de...

Thalestrys l'attire au plus près et l'enlace pour le presser contre elle.

– Moi, je suis sûre... murmure-t-elle en frottant son nez contre le sien à la façon des esquimaux.

.

Le doux ronronnement de la passerelle est de retour, ses petits écrans aux photos figées sur des images de l'espace, ses petits lumignons intermittents du spectacle. Uhura est à son poste. Sulu est au pupitre de navigation à côté de Chekov. McCoy et Spock entourent le capitaine qui les regarde avec un air ravi et soulagé. Chacun est de nouveau lui-même, tout va très bien dans le meilleur des mondes...

– C'était simple comme bonjour en fait... remarque Kirk, l'air reposé et détendu.

– Oui, capitaine, il suffisait de retoucher la boîte selon la même séquence pour nous retrouver... où nous devions être.

– Ouais, et bien je suis stupéfait de constater que vous avez survécu tous les deux ! Ce n'était pas gagné. Je vous veux à l'infirmerie pour un check up complet maintenant.

– Comment comment ? s'offusque faussement le capitaine. M'accuserait-on de ne pas prendre bien soin du corps de mon premier officier ? Je vous signale que j'ai pensé à méditer !

– Et moi de suivre les prescriptions du Docteur ! rétorque Spock avec une ombre de sourire perfide.

– Ce qui serait bien la première fois !

– En tous cas, c'est avec le sentiment gratifiant du devoir accompli que nous quittons cette planète ! Starfleet va les recontacter bientôt pour négocier un traité, tout va donc pour le mieux. Mais je n'oublie pas que tout l'équipage n'a pas eu droit à une sortie à terre, donc monsieur Sulu, en avant distorsion 3.

– Oui, capitaine.

Une fois l'ordre lancé, le grand maigre se rapproche et interroge d'un ton plus confidentiel où pointe une légère touche... d'hésitation.

– Peut-être qu'il faudra songer à revenir disons l'année prochaine...

Jim arbore son sourire matois : manœuvre de taquinerie en approche rapide. Lever des boucliers mentaux...

– Pourquoi, monsieur Spock ? Auriez-vous apprécié plus que vous ne voulez bien le dire le charme des autochtones ? J'ai noté que vous étiez resté toute la soirée en compagnie de Thalestrys qui ne vous lâchait pas d'une semelle.

– Hum... oui... à ce propos... il y a sans doute une chose dont je devrais vous informer, capitaine. Je tiens à vous assurer que j'ai fait mon possible pour préserver votre respectable réputation...

– Je n'en attendais pas moins de vous ! De mon côté, je reste persuadé que je fais un officier scientifique pitoyable en comparaison de vous. J'admets avoir souvent usé du subterfuge de la vulgarisation sous couvert de ne pas lasser mon auditoire mais en réalité, pour ne pas me ridiculiser, et vous-même par extension...

McCoy aperçoit vite la posture empruntée parfaitement inhabituelle du Vulcain qui semble légèrement penaud. Il commence à sourire en coin.

– Jusqu'où donc êtes-vous allé pour "préserver la réputation" du capitaine, Spock ? Auriez-vous profité de sa bonne mine qui suscitait l'admiration de la princesse ?

Le Vulcain se redresse, place ses mains dans son dos et dit d'un ton résolu sans regarder aucun des deux dans les yeux.

– Ce n'était nullement mon intention mais il se peut que j'aie accidentellement causé un incident diplomatique d'importance.

– Vraiment ? J'ai peine à le croire. Auriez-vous... offensé la princesse ?

– Oh, non. Je ne dirais pas cela. En tous cas, ce n'est pas l'impression que j'ai eue.

– Et bien alors, pourquoi un tel scrupule, Spock ?

Le Vulcain danse d'un pied sur un autre et le sourire de McCoy s'élargit jusqu'à ce que sa face devienne soudain hilare. Il cache son sourire dans sa main.

– Quoi ? proteste Kirk en tressautant d'impatience sur son fauteuil. Quoi ?

McCoy pose une main sur l'épaule de Spock pour le faire sortir et le rediriger vers l'ascenseur. L'officier le regarde faire avec assez de suspicion tandis que le médecin souffle un "promis je dirai rien !" qui le met encore plus mal à l'aise. Les autres présents sur la passerelle se gardent bien d'intervenir dans leurs petits conciliabules et restent diligemment le nez sur leur pupitre.

Ils s'engouffrent dans l'ascenseur sans voir que Kirk les a suivis de près, l'air déterminé à avoir le fin mot de l'histoire. Les portes se ferment et ils donnent la destination à l'ordinateur de bord.

– Spock ? le presse Kirk en usant de son autorité.

– Je suis mortifié capitaine. Je ne sais pas ce qui m'a pris... Vous pouvez me mettre aux arrêts, si vous voulez. Quand la princesse Thalestrys m'a embrassé... je ne l'ai pas repoussée.

– Quoi ? Euh... je veux dire... Cela n'aurait pas été tout à fait poli... ajoute-t-il pour temporiser.

– C'est ce que je me suis dit. Je ne voulais pas faire échouer les négociations futures pour un simple malentendu culturel car les démonstrations d'affection se passent différemment parmi mon peuple...

– Bon ok, lâche Kirk. Nous sommes entre nous, dites simplement ce qui s'est passé et nous verrons si c'est... réparable, mais vous commencez à m'inquiéter.

– Oh ne vous voilez pas la face, Jim, commente McCoy en se croisant les bras. Je pense que vous savez très bien ce qu'a fait le gobelin pendant qu'il était dans votre corps. Vous savez comment vous êtes ! Une beauté passe dans votre périmètre et il faut qu'elle vous tombe dans les bras...

– Mais c'est tout à fait calomnieux, je ne suis pas comme ça ! proteste le capitaine avec un sourire de totale mauvaise foi.

Ses deux officiers lui adressent une œillade qui le fait taire immédiatement sous leur charge d'indignation conjuguée. Conscient d'être en infériorité numérique, il reprend en levant les mains en signe d'apaisement.

– Mais alors... quoi ? chuchote-t-il. Bones ? Insinueriez-vous que Spock a... séduit la princesse ? C'est parfaitement rid... Oh non Spock, ne faites pas cette tête coupable !

– Si je suis coupable, ce n'est que de n'avoir pas su comment repousser la princesse pendant que je n'étais pas moi-même. J'ai un parfait contrôle de mon enveloppe physique depuis des années mais... pas de la vôtre, qui semble avoir une vie propre ne répondant à aucun ordre mental ! De plus, je suis un scientifique, embarqué dans une mission d'exploration, répond-il en maitrisant la verdeur de ses joues. Face à une situation critique, je me suis comme toujours rangé à l'option la plus logique.

– Ben voyons, opine McCoy d'un ton sarcastique en se décollant du mur pour sortir à l'infirmerie. En réinterprétant la directive première de l'Enterprise... "explorer des nouveaux mondes étranges et s'avancer plein d'audace droit dans l'inconnu" ?

– Non mais… est-ce que vous vous payez ma tête, tous les deux ?

– Un petit peu, capitaine... admet Spock avec un frémissement de commissure, en s'effaçant poliment pour le laisser sortir.

Kirk porte une main à son cœur et se met à soupirer de soulagement, le sourire enfin revenu. Il sort et se dirige d'un pas nettement plus léger vers l'infirmerie, tandis que dans son dos, la voix de Spock poursuit, songeuse :

– Il n'y a après tout aucune raison de s'inquiéter. Les chances qu'un enfant viable ait pu être conçu entre un humain et une Ma-Zetane restent probablement infinitésimales…

.


FIN


.


Notes

* cf. LE speech de « Return to tomorrow » (S2E20)
** Personnage semblable à un dieu, tout à fait facétieux et énervant, que Gene Roddenberry a développé dans les franchises ultérieures d'après le modèle de Trelane (S1E18 - The Squire of Gothos).

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