Speak of the Devil
Deceptive little daddy
Amenadiel
A la toute fin de son service, il ouvrit précautionneusement le cadenas de la porte de son casier métallique et récupéra son téléphone. Autour de lui, des collègues faits au moule, tout aussi taciturnes et baraqués que lui, finissaient également leur journée tandis que d'autres arrivaient pour commencer la leur. Avec ce va-et-vient, les vestiaires se faisaient soudain un peu trop surpeuplés pour son goût, qui préférait les grands espaces et l'air pur... Le hélant au passage, un gardien de son équipe lui demanda s'il venait prendre un verre et il lui sourit en levant l'appareil un peu plus haut dans sa direction, argumentant qu'il saurait s'il était libre après avoir consulté ses messages.
En voyant le chiffre quatre s'afficher sur son écran, l'ange arrondit ses yeux sombres. Sûr qu'il pouvait mesurer sa popularité croissante à ce petit détail, se disait-il un peu sarcastiquement. Quand on a quatre messages, c'est qu'on compte au moins pour quelqu'un… Mais l'identité du premier appelant lui fit faire la grimace : c'était Mom qui se plaignait qu'elle ne parvenait pas à joindre Lucifer et l'incitait à le trouver au plus vite pour le convaincre d'utiliser la lame d'Azrael pour fendre les portes du Paradis et reprendre la Cité d'Argent… bla bla bla. Il coupa et passa au suivant.
Au creux de son oreille, la voix grave et assez sexy du Dr Linda s'excusait de devoir reporter leur entrevue car un autre rendez-vous s'était interposé.
"J'ai promis à une amie de venir voir son spectacle de claquettes, disait-elle. C'était prévu pour la fin de la semaine mais la salle où elle comptait se produire n'était plus libre, donc elle a été contrainte d'avancer sa représentation. En fait, je serais ravie si vous pouviez venir, je me sentirais moins seule dans le public. Je vous texte l'adresse exacte dès que je l'ai".
Amenadiel avait souri car il appréciait de plus en plus Linda. Son agenda assez compliqué où les rendez-vous étaient toujours plus ou moins flottants, ajoutait une touche de mystère à sa vie sur laquelle elle restait désespérément discrète. Quelquefois, il regrettait de ne plus pouvoir figer le temps pour éviter de la voir courir partout. En tant qu'ange chronokinésiste, il avait tout le temps du monde. Mais ces humains avides et toujours pressés qui jonglaient pour essayer d'en avoir plus… il doutait de pouvoir jamais s'y faire ! Il passa au message suivant où le timbre suave et précieux de son frère le fit ciller.
"Bonsoir, cher frère, est-ce que par extraordinaire tu serais assez aimable de bien vouloir me rendre MAZE !? C'est mon démon et j'ai besoin d'elle tout de suite pour une urgence".
Le message étonnamment possessif s'arrêtait là sans autre explication. C'était d'autant plus surprenant que la chasseuse de primes avait clairement dit qu'elle ne travaillait plus pour lui. Regrettait-il de l'avoir affranchie un peu vite maintenant ?
Imperturbable, la boîte vocale poursuivait son office. Et puisqu'on parlait du loup...
"Hey, grand machin. Ramène tes fesses immédiatement chez moi. Je viens de me rappeler que j'ai un truc important à faire et Decker n'est toujours pas là. Elle insiste que sa gamine ne peut pas rester seule une heure ou deux… Je te revaudrai ça. C'est pas un job difficile et probablement à ta portée. Tu mets un film, tu la laisses manger ce qu'elle veut ou tu l'envoies se coucher et t'es tranquille… Du gâteau. Et je peux t'obtenir un salaire de babysitter… Penses-y avant de dire non, car je crois que t'es plutôt raide ces temps-ci et... pas de la bonne façon, si tu vois ce que je veux dire".
Amenadiel regarda le téléphone sans hésiter bien longtemps. Entre écouter sa mère pester contre son "ex" et avoir une bonne excuse pour être ailleurs, son choix était vite fait… Il pensait en avoir fini quand il vit qu'un nouveau message avait été enregistré pendant qu'il écoutait les autres. Lucifer encore.
"Amenadiel, ce n'est pas drôle maintenant, j'ai besoin de Maze tout de suite. C'est de pire en pire" protestait la voix agacée de Lucifer qui raccrocha abruptement.
Intrigué et, il devait le reconnaître, peut-être légèrement inquiet de savoir ce qui pouvait mettre le Seigneur des Enfers dans cet état, il empocha le téléphone alors qu'il recevait haut et clair la prière de son frère sur le canal angélique… Sa voix avait l'air tendue. Peut-être était-il dans une situation délicate requérant la dangerosité naturelle de son ex-garde du corps ? Après y avoir réfléchi une minute, il décida d'aller voir d'abord Maze chez elle. Après tout, Lucifer ne se gênait pas pour l'envoyer paître tout le temps. Il allait voir ce que ça faisait…
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Un peu anxieux de savoir comment la démone allait l'accueillir, l'ange tira sur le devant de son blouson bleu et afficha un sourire qu'il espérait engageant en frappant à la porte de l'appartement que partageaient dorénavant l'inspecteur Decker et Mazikeen. A la vérité, il se sentait sourdement coupable envers elle à mesure que les insistances de sa mère pour regagner le Paradis se faisaient plus pressantes. Le Paradis, ce n'était évidemment pas un endroit où la protectrice de son frère pourrait les suivre… S'ils y retournaient, elle resterait en arrière.
La porte s'ouvrit sur un Lucifer échevelé et couvert de taches brunes suspectes émettant une forte odeur de… vomi. Amenadiel aurait juré voir une lueur de gratitude couver sous son air surpris.
— Oh mon héros ! Merci d'être venu si vite ! La géniture de l'inspectrice est malade ! Évidemment, personne ne répond à ses foutus messages, ni Chloe, ni Daniel, ni Maze. La Siri de mon téléphone a décliné toute responsabilité pour ce problème... et comble de l'ignominie, ma chemise neuve en popeline est foutue !
Lucifer le tira par le bras à l'intérieur, et le poussa en direction du salon où Trixie, pâle et le visage plein de larmes, geignait doucement sur le canapé indigo qui ressortait violemment dans les couleurs grises du séjour. L'ange noir regarda son frère d'un air atterré et secoua la tête en s'avançant à pas prudents vers l'enfant.
— Tu ferais mieux de ne pas t'approcher trop près de ce mini geyser humain ! l'avertit courtoisement le Diable. Tu pourrais le regretter.
Après un nouveau coup d'œil charbonneux au possible, il l'ignora ostensiblement en lui tournant le dos pour s'adresser directement à la fillette.
— Hey petite, ça n'a pas l'air d'aller fort… Qu'est-ce qui t'arrive ?
— Je crois que j'ai mangé trop de gâteau au chocolat, souffla-t-elle d'un air piteux. J'ai vomi sur Lucifer et il m'a crié dessus. Mais j'ai pas fait exprès moi…
— Je sais… Est-ce que tu crois que tu pourrais avoir encore envie ?
— Non, mais je ne me sens pas bien… ça pue et ça me redonne mal au cœur encore plus...
— Ok, on va aller dans la salle de bains pour te débarbouiller et tu vas me dire où ta mère range ton pyjama. Je pense qu'il vaut mieux que tu te couches et que tu ne t'agites pas trop. Est-ce que vous avez le numéro de ton pédiatre d'enregistré dans le téléphone ? Tu connais son nom ?
La petite acquiesça, la lippe boudeuse tremblante et le cœur gros. Lucifer choisit ce moment pour tenter l'esquive, claquant ses mains l'une contre l'autre avant de les frotter onctueusement, d'un air pincé.
— Bien ! Amenadiel, puisque tu as l'air d'avoir les choses bien en main, je crois que je vais y aller pour me changer parce que cette odeur est juste une infection… Je te revaudrai ça !
Ben voyons. Pourquoi diable les gens comme lui et Maze disaient-ils toujours ça ?
— Regarde-moi cette grosse poule mouillée, commenta l'aîné pour la petite fille avec un clin d'œil. Tu pourras répéter partout que le Diable a peur du vomi de fillette...
— Le Diable n'a pas peur ! gronda Lucifer en allumant ses yeux de lueurs écarlates.
L'effet fut immédiat.
— Ohhh, fit Trixie en blanchissant d'un coup.
Son petit corps se tordit vers l'avant d'un mouvement involontaire et elle lança une nouvelle gerbe décorative sur la table basse du salon.
— Désolée, celui-là je ne l'ai pas senti venir !...
— Il faut appeler ce docteur tout de suite ! s'exclama Lucifer d'une moue dégoûtée. Répartissons-nous les tâches, moi j'appelle le médecin et toi tu nettoies les dégâts… Les deux parents indignes qui nous laissent gérer ça vont avoir de mes nouvelles !
La petite fille baissa la tête et s'essuya les yeux humides de son petit poing. Elle laissa Amenadiel la soulever au creux de ses bras contre sa large poitrine. Il la porta ainsi jusqu'à la salle de bains où il la posa sur le rebord du meuble à vasque. La tenant toujours d'une main, au cas où elle tomberait, il attrapa la première serviette de toilette à portée et ouvrit le robinet pour en mouiller un coin. Des traces peu ragoutantes maculaient les joues et les cheveux noirs de l'enfant, il essaya de les essuyer de son mieux. Ses gestes n'étaient pas très assurés et un peu maladroits mais ça ferait l'affaire. Il était satisfait que l'enfant se tienne tranquille en ne lui complexifiant pas la tâche, sans mauvais jeu de mot.
— Voilà, c'est mieux, n'est-ce pas ? dit-il en se reculant d'un pas pour admirer son œuvre avec une certaine satisfaction.
Elle hocha la tête distraitement mais le pli serré de la fine lèvre de Trixie ne lui disait rien de bon. Non pas qu'il y connaisse grand-chose mais elle semblait prête à éclater en sanglots d'une seconde à l'autre. Elle évitait son regard.
— Ce n'est pas très grave ce que tu as, la rassura-t-il. Tu fais simplement une indigestion.
— Je sais ce que c'est ! C'est pas ma première !
— Alors quoi ?
Elle baissa encore son nez qui coulait et qu'elle frotta d'un revers de main impatientée, avant de regarder le liquide avec une moue de dégoût finalement très similaire à celle de son frère.
— D'habitude, je trouve que Lucifer est plutôt rigolo. Il me parle jamais comme si j'étais un bébé. Aujourd'hui, il m'a emmenée dans une école qui n'est pas la mienne et on a fait semblant que j'étais sa fille. C'était trop cool. Je lui ai aussi demandé s'il pourrait m'apprendre à conduire sa voiture et il a dit oui ! Il a dit oui ! D'habitude le seul mot que connaissent les grands, c'est "non"...
— Je pense que tu pourras lui rappeler pour les leçons quand tu seras un peu plus grande. Tes jambes sont trop courtes pour atteindre les pédales.
— Mais si, on peut ! Je pouvais m'asseoir sur ses genoux et tenir le volant pendant que lui il faisait les pieds !
— Je crois que ta mère, et même ton père puisqu'on en parle, ne seraient pas du tout d'accord et trouveraient ça… risqué et dangereux. Lucifer conduit vite et ne respecte pas tellement le code de la route… Lui, il n'aurait rien si vous aviez un accident, mais toi...
Le dos rond, Trixie haussa une épaule et poursuivit :
— Papa aussi il va vite quand il a besoin, mais il met la sirène ! Lucifer n'a qu'à faire pareil !
Elle fit une pause, à l'évidence contrariée. En grimaçant, elle cligna un œil comme si elle avait hésitait à dire ce qu'elle avait en tête.
— Mais quoi ? demanda l'ange en replaçant la serviette à sécher.
Il l'aida à descendre de son perchoir et la prit par la main pour l'emmener.
— Avant je pensais que ce serait super si Lucifer se mariait un jour avec Maman, parce qu'il est si drôle et bizarre. Mais en fait, il est nul comme acteur ! Il ne voulait même pas me tenir la main comme toi pour que ça fasse vrai ! Pis là, je suis malade pas exprès, et il me crie dessus et veut me laisser toute seule… soupira-t-elle. Faudrait mieux qu'il sache un peu s'occuper de moi.
Amenadiel haussa les sourcils de compréhension et hocha gravement la tête pour approuver. L'enfant avait le sens des réalités au moins. Pourtant par un fait extraordinaire, il se sentit obligé de prendre un peu la défense de son frère.
— Hum, heureusement qu'il n'est pas là pour entendre tout le bien que tu penses de lui… En même temps, Lucifer n'aime pas les mensonges et il est fier de ne jamais en dire. Or, faire croire que tu es sa fille, c'est un mensonge, pas vrai ? Du coup, il n'a pas trop l'habitude. C'est laquelle ta chambre ?
— J'avais pas pensé à ça… Celle-là.
Ils entrèrent dans une pièce où une moustiquaire blanche suspendue en l'air faisait une sorte de faux baldaquin de princesse au-dessus d'un petit lit. Aux murs assez vides s'étalaient sans honte de très vilains posters bariolés et dessins d'enfants, un attrape-rêve mexicain, et quelques cadres rappelant que leur emménagement était encore récent.
— Mon pyjama est dessous l'oreiller. Je sais le mettre toute seule… Mais je voudrais bien que quelqu'un reste avec moi après. Quand j'étais petite maman me lisait des histoires avec les voix, tu pourrais le faire ? questionna-t-elle avec des yeux suppliants.
— Avec les voix ? Je ne suis pas sûr de ce que tu veux dire par là…
— Mais si ! Il ne faut pas lire avec la voix tout plate et ennuyeuse. Quand quelqu'un parle, il faut faire comme si c'était lui qui le disait. Tu veux bien ? Le livre est sur le meuble de l'entrée. On l'a laissé là l'autre jour parce que Maze n'a pas voulu le ranger.
— Maze te lit des histoires ?
— Oui ! Elle fait très bien les voix et les monstres.
— Oh ça, j'en suis sûr...
Ses longues paupières plissées d'amusement, Amenadiel étouffa le sourire de sa grande bouche lippue, la main sur la porte de la chambre de l'enfant, il donna un coup de menton et fit un geste vague en direction du lit aux draps constellés de minuscules bestioles stylisées de race indéterminée…
— Prépare-toi. Je reviens après avoir pris le livre…
...et remonté les bretelles à mon stupide frangin, ajouta-t-il mentalement.
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Il regagna le salon d'un pas lent, s'attendant un peu à le trouver désert et avec tout le bordel à nettoyer. Au lieu de ça, il y nota Lucifer affalé sur un fauteuil intact, son sempiternel verre de boisson ambrée à la main. Papa seul savait comment il avait pu razzier l'unique bouteille qu'en bonne mère, Chloé Decker avait dû ranger hors de portée de Trixie ou de Pénélope... On pouvait toujours compter sur lui pour dégoter du whisky, s'il y en avait quelque part : il avait des narines de compétition pour flairer son poison n'importe où.
— Comment va-t-elle ? demanda-t-il de son air mi hautain mi inquiet – son beau visage à la barbe naissante pétri d'une intensité inhabituelle.
— Bien mieux. Mais tu l'as beaucoup déçue. Laisse-moi te dire qu'elle trouve que tu "crains un max" comme beau-père potentiel.
— Hélas ! Beatrice est bien jeune pour découvrir combien les hommes peuvent être décevants, philosopha-t-il les yeux dans le vague, en savourant la brûlure rassurante et familière de l'alcool à petites gorgées.
— Tu n'es pas un homme.
— Tu sais ce que j'ai voulu dire… Mais il n'en reste pas moins qu'elle a raison. Après la mère, maintenant c'est la fille qui m'en veut. Il semble que je sois incomparablement doué pour faire de la peine aux femmes Decker… J'ai appelé son médecin, ça ne compte donc pas ?
— A peine, dit-il en s'éloignant en direction de l'entrée. Les enfants ont besoin d'attention, d'être rassurés, et tu t'es toujours flatté d'être terrifiant… Je ne vois pas trop ce qui t'étonne.
Le Diable retraité souleva un sourcil avec une moue pensive qui laissait croire qu'il était sensible au bon sens de l'argument. Par contre, il se redressa soudain en voyant le gabarit de son aîné se diriger vers la porte.
— Hey, vil lâcheur, où tu vas ? Tu ne vas pas me relaisser tout seul avec l'Etna miniature… Amenadiel, je t'en prie, je ne sais pas quoi y faire. La maladie, c'est pas naturel, ok ? On n'a jamais rien nous ! Et puis c'est… c'est terriblement frustrant de la voir comme ça.
— Luci, un conseil. Arrête de te comporter comme un connard, tu veux ? soupira l'ange à la peau sombre. C'est un vrai festival ces derniers temps. Entre ta fuite à Vegas, Candy et maintenant ça… Je vais chercher le livre qu'elle veut lire, pendant ce temps tu vas la trouver et tu essaies de recoller les morceaux de son petit cœur brisé par ta stupidité. Tu voulais jouer les pères mais t'es pas à la hauteur.
Lucifer dessina un sourire équivoque sur son expression rêveuse.
— Seulement jouer au papa et à la maman et… plutôt avec sa mère !
— Ouh ! Parce que tu penses que tu auras la moindre chance si la petite ne veut pas de toi dans le rôle ? Et dire que tu te prétends malin !… Le Lucifer que je connais aurait vu là-dedans une opportunité formidable pour faire parler la petite sur ce que pense vraiment Chloé.
Ravi de cette suggestion, l'autre tourna lentement la tête vers lui, les yeux pétillant soudain d'intérêt.
— Oh mais par le caleçon de Papa, je crois que tu as raison pour une fois !... C'est exactement ça que je devrais faire…
Il posa son verre et bondit comme un ressort, arrachant le livre dans les mains de son frère qui résista en le tenant fermement. Lucifer insista pendant qu'Amenadiel s'arcboutait. A chaque seconde, le malheureux ouvrage risquait de finir en miettes au beau milieu de cet accès de rivalité inopiné entre eux deux.
— Lâche-le, je vais le faire ! Tu m'as convaincu.
— Si c'est encore pour que tu foires en la faisant pleurer, peut-être que tu devrais laisser passer un tour…
— Non pas du tout ! protesta le Diable en tirant le livre.
— Hey !
Le cri les stoppa net, figés dans une attitude coupable, passablement amusante, même et surtout pour une enfant de huit ans...
— Mais qu'est-ce que vous faites ? s'étonnait Trixie les yeux ronds.
Revêtue de son petit pyjama bleu à étoiles, une poupée de chiffon dans le plus simple appareil au visage à moitié ravagé sous le bras, la petite les considérait avec perplexité.
— Tu ressembles terriblement à ta mère quand tu me regardes comme ça, Beatrice… Je me disais que je pourrais peut-être te lire une histoire ?… Qu'est-ce qui... est arrivé à ta poupée ? Tes parents sont donc toujours trop pauvres pour t'en racheter une neuve ? demanda Lucifer plein d'espoir pour faire diversion, en tirant néanmoins d'un coup sec sur le livre illustré.
— Rien, je l'ai "cuxtomisée" toute seule. C'est Ninja Hello Kitty maintenant : elle me protège quand je dors.
— Ah, c'est vrai, rien de tel qu'une ninja toute nue dans son lit pour se sentir absolument protégé, persifla Lucifer. Mais dis-moi Amenadiel, tu ne trouves pas qu'elle a un petit air de Maze ? questionna le Diable en faisant semblant de scruter la poupée de près.
— Exactement ! répondit la fillette dont le visage s'alluma de malice. J'ai pris modèle sur son masque d'Halloween pour la figure !
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(à suivre dernier chapitre : The Edge of Heaven)