L'apprentie

Chapitre 8 : Début du sevrage

3402 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 21/08/2024 21:34

Ce matin, malgré le sédatif pour réussir à dormir, Sarah se leva en même temps qu’Alastor et sa mère, Elise. Elle se sentait encore engourdie, mais la routine de la maison la rassurait. Après avoir petit-déjeuné, Sarah s’active aux tâches ménagères avec Elise. Elle appréciait cette simplicité, la chaleur d’une activité partagée, loin des tourments de ses pensées. Celle-ci discute de tout et de rien, tandis qu’Alastor travaille sur ses scripts. Leur ménage est accompagné du jazz qui passe à la radio, et qu’Elise accompagne en chantant. Sa voix douce et mélodieuse apportait une ambiance apaisante à la maison. Sarah rit, accompagnant la vieille dame, se sentant plus à l’aise avec celle-ci. Le rire de Sarah, un peu nerveux au début, se faisait plus naturel au fur et à mesure que la matinée avançait.

Elles étendent le linge, puis la jeune fille aide Elise à l’entretien de ses plantes. L’odeur de la terre et le contact des feuilles sous ses doigts avaient quelque chose de thérapeutique. Elle puise l’eau dans le puits au fond du jardin avant l’allée qui donne sur le garage et revient avec, évitant ainsi à la mère d’Alastor de se faire mal au dos. Sarah garde un œil attentif sur celle-ci ; chaque signe de douleur la faisait se tendre, un souvenir douloureux de sa propre mère. Son cœur se serrait à chaque quinte de toux d’Elise, redoutant le pire. Elise est vaillante, mais elle doit tout de même faire attention à son cœur.

Puisqu’ils ont Sarah en plus, Elise est décidée à aller en grande surface faire quelques achats. Pour l’occasion, Alastor les accompagne jusqu’à la rue commerciale où ils attirent Sarah dans un magasin de vêtements. La jeune fille, les mains moites, jetait des coups d’œil anxieux autour d’elle. Elle ne se sentait pas à l’aise ; elle prenait ses tenues dans les grandes surfaces plus accessibles que dans les beaux magasins comme celui-ci. Chaque prix affiché lui faisait l’effet d’une gifle, rappelant cruellement ses limites financières. Elle se sent mal à l’aise, n’osant révéler à Alastor ou même à Elise qu’elle n’a pas l’argent pour s’offrir le moindre ensemble proposé dans la pièce.

Pourtant, cela n’arrête pas Elise qui lui présente robe après robe, Sarah la regardant avec un sourire gêné. Elle essayait de cacher son malaise derrière ce sourire, mais ses mains tremblaient légèrement.

 

— Vous n’appréciez pas les robes, ma chère ? demande la dame.

— Je ne me sens pas très à l’aise dedans, même avec des bas, explique Sarah.

— Une femme doit savoir se mettre en valeur, Sarah. Ta tenue est élégante mais pour le travail, pas pour une simple sortie en ville. Si tu veux attirer le regard des hommes et espérer une demande en mariage, se trémousse la mère. Son regard pétillait d’espoir, ignorant les angoisses qui tourmentaient Sarah.

 

Sarah sourit tout en grimaçant... Se marier, tous ont ce mot à la bouche, rien d’exceptionnel, c’est ce que l’on attend d’une femme. Qu’elle soit attirante, qu’elle ait de bonnes manières, qu’elle se montre douce envers les hommes pour montrer à son futur mari qu’elle le sera avec lui. Pourquoi, à la fin ? Se faire violenter ? Craindre les soirées trop arrosées de son mari ? Craindre que celui-ci, dans un mouvement de colère et de paranoïa, ne la batte à mort, frappe son enfant en pensant qu’elle puisse être assez folle pour lui être infidèle ? Non, ce n’est pas le genre de vie qu’elle désire. Comment une femme qui a été maltraitée par son homme peut-elle souhaiter à une autre de se marier ? Ses pensées tourbillonnaient, accentuant son malaise.

Elise se penche vers Sarah, sa voix juste assez haute pour que seule la jeune fille et Alastor puissent entendre.

— Ne t’en fais pas si tu veux prendre ton temps pour trouver l’homme qui te convient. Regarde mon fils ! Des admiratrices, il en a et à vingt-cinq ans, il n’est toujours pas décidé à se marier, plaisante Elise.

— Et moi, mère ? N’ai-je pas le droit d’attendre le temps qu’il faut pour trouver ma dulcinée ? ricane Alastor.

— Toi ? Je n’arrive toujours pas à savoir si tu es bien trop orgueilleux pour penser à te marier ou trop timide face à une femme pour oser te déclarer, plaisante Elise.

 

Alastor sourit, son visage se crispant alors qu’il glisse sa main dans sa nuque. La plaisanterie cachait une vérité qu’il préférait ne pas affronter.

 

— Il se pourrait que l’une de ces options soit la bonne, plaisante Alastor. Son sourire se faisait plus forcé, un éclat d’inquiétude brillant brièvement dans ses yeux.

 

Celui-ci s’approche de Sarah, peu investie dans le choix de nouveaux vêtements, qui détourne la tête. Elle se sentait comme une intruse dans ce magasin luxueux, ses joues chauffant sous le regard des autres clients. Elle regarde à peine les vêtements, espérant qu’Elise et Alastor vont comprendre et se décider à quitter le magasin. Son cœur battait de plus en plus fort, une boule d’angoisse grandissant dans son ventre. L’homme regarde les ensembles face à Sarah : des blouses et des jupes-culottes. Il la regarde sans quitter son sourire, vérifiant les tailles pour en extirper une de la tringle et la tendre à la jeune fille, qui grimace de malaise. Elle se sentait déchirée entre l’envie de plaire et la peur de décevoir.

Sarah n’a plus ses médicaments pour calmer son anxiété. Elle essaie de se tempérer, de calmer son esprit, de maîtriser sa respiration qui s’accélère. Sa vision se brouillait légèrement, chaque respiration devenant un effort conscient. Elle grimace sous l’effet de son cœur qui se serre, de sa gorge qui se tord à en devenir sèche. Elle a l’impression de respirer de l’air chaud et d’étouffer. Les larmes coulent d’elles-mêmes tandis que la sueur perle sur son front. Elle se sentait sur le point de s’effondrer, écrasée par l’angoisse. Elle a l’impression que ses jambes vont céder sous son poids.

Alastor, les yeux sur elle, pose l’ensemble sur le rack, puis s’agenouille face à Sarah, tout en lui attrapant ses petites mains dans les siennes :

 

— Il n’y a pas de raison de stresser, Sarah. Tu n’es pas obligée de choisir quelque chose ici. Ma mère et moi voulons simplement te faire plaisir. Elle continue de m’offrir des ensembles, tu sais. Il n’y a pas de raison de te sentir gênée, cela nous fait plaisir. Alors si un ensemble te plaît, n’aie pas peur de le dire, dit Alastor d’une voix pleine d’assurance et d’autorité, mais étrangement douce.

 

Sa douceur le surprend lui-même. Cela ne lui apporte rien d’agir de la sorte. Enfin, il pourrait s'en servir pour se faire bien voir, mais il n’est pas dans un angle propice pour cela. À quoi bon se montrer aussi réconfortant envers cette geignarde ? L’irritation montait en lui, mais il la contenait, conscient que la moindre brusquerie pourrait aggraver la crise de Sarah. Cela l’agace qu’elle ne soit pas capable de se tenir en public. Qu’elle ne puisse pas retenir ses pleurs.

Sarah s’affaisse tout en se retenant aux mains d’Alastor qui oppose une résistance pour l’aider à tenir debout. Elle sentait la force tranquille de ses mains, une ancre dans la tempête de son esprit. Alastor grimace bien qu’il s’efforce de ne pas montrer son malaise dans cette situation. Elle pourrait faire l’effort de cacher sa peine ! Le brun ferme les yeux tout en laissant un soupir passer.

Ses pensées dérivent vers son propre passé. Ce fut à ses seize ans qu’il poussa son dernier cri de rage, lors de la cérémonie pour son passage à l’âge adulte. Une cérémonie qui se fête en famille et en communauté où cet homme avait encore fait de belles fulgurances. C’est ce soir-là qu’Alastor eut l’idée de demander au prêtre vaudou de faire ce rituel pour lui donner la force de s’opposer à son père. Il n’avait pas l’idée de le tuer, juste de lui montrer qu’il était devenu assez fort pour lui tenir tête, pour ne plus craindre ses coups. Pour que son père craigne les siens à chaque fois que l’idée de poser ses mains sur sa mère lui prenait. Ce jour-là, lorsqu’il put enfin cracher toute sa rancœur, toute sa colère, qu’il osa se rebeller contre son géniteur, il laissa pour la première fois exploser sa rage dans un accès de violence non retenue. Qu’il parvint à prendre le dessus sur cet être qui lui faisait tant peur. Qu’il parvint à faire taire à tout jamais cet homme qui s’en prenait à sa mère.

Il tient toujours Sarah, la fixant dans les yeux. Son regard, habituellement dur et perçant, se faisait maintenant plus doux, presque protecteur. Son attitude est calme, il lui sourit en respirant doucement. Il n’a pas prêté attention au geste de défense qu’elle a eu. Il ignore les larmes qui coulent le long de ses joues. Il patiente en silence, venant chercher le regard de la jeune fille, tout en prenant une longue inspiration pour qu’elle en fasse de même. Lentement, il sentait sa respiration se synchroniser avec la sienne, cherchant à l’apaiser par l’exemple.

Sarah se reprend, même si la crise passe difficilement, ses tremblements continuent. Elle lâche doucement les mains du brun pour prendre sa bouteille d’eau et boire un bon coup. L’eau froide contre sa gorge brûlante la ramenait progressivement à la réalité. Alastor se relève sous le regard interrogateur de sa mère. Il a ses médicaments en poche, mais il préfère tout de même éviter d’en avoir facilement recours. Cela serait pourtant plus facile qu’elle ait simplement un contrôle sur la prise de médicaments, qu’elle puisse à nouveau reprendre du service à la station. Il n’a pas autant besoin de s’investir, mais s’il y a bien une chose qu’Alastor est incapable de faire, c’est du travail bâclé. Alors, même s’il pourrait prendre des facilités, il n’en fera rien. S’il compte faire en sorte que Sarah soit au meilleur de sa forme pour en faire une animatrice radio, il se doit dans un premier temps de la réparer. Sa détermination était palpable, même dans ses gestes les plus simples.

Finalement, après s’être reprise, Sarah a accepté d’aller essayer l’ensemble dans les cabines prévues à cet effet. Elle tire le rideau avec timidité pour se dévoiler à Elise et Alastor. Elle se sentait exposée, vulnérable sous leurs regards scrutateurs.

 

— Cela te va à ravir ! dit Elise enchantée. Et toi, est-ce que tu aimes ?

— Je n’ai pas l’habitude de ce genre de vêtements, mais je pense m’habituer assez vite, répond Sarah.

 

Elle essayait de cacher son malaise derrière un sourire incertain.

 

— C’est élégant, mais il est vrai que ton pantalon ne te donne pas cet effet d’être courte sur pattes, plaisante Alastor.

 

Sarah rougit et retourne immédiatement dans la cabine, tandis que la mère d’Alastor attrape celui-ci par l’oreille, laissant passer un "aie" de surprise.

 

— Ce n’était pas pour me moquer, mère ! Je dis simplement qu’une autre coupe pourrait mieux lui aller !

 

Alastor s’échappe et s’en va chercher d’autres tenues, parvenant à un moment à faire choisir à Sarah une longue robe et une veste assortie, sobre et élégante. Il se sentait curieusement satisfait en la voyant plus à l’aise dans ces vêtements. Ceci fait, ils peuvent maintenant aller en grande surface faire les courses pour les repas de la semaine. Sarah se sentait un peu plus légère, les vêtements nouveaux apportant une petite lueur de confiance en elle.

Revenus à la maison, Alastor profite de la présence de Sarah pour la laisser aider sa mère avec le repas, le temps que lui peaufine de nouveaux scénarios. Il aimait l’effervescence calme de la maison, un contraste agréable avec l’agitation de la radio. Le tout est prêt, il ne reste plus qu’à laisser mijoter. Tandis qu’Elise va s’asseoir dans sa chambre pour travailler avec sa machine à coudre, Sarah rejoint la sienne pour continuer l’exercice qu’Alastor lui avait demandé. Elle relit encore une fois les pages, espérant qu’elle n’ait pas fait de fautes d’orthographe. Attrape son script et se dirige vers le bureau d’Alastor. Chaque pas résonnait lourdement dans le couloir, son cœur battant à tout rompre.

Dans le couloir, elle avance avec nervosité vers la pièce où il travaille, de crainte de le déranger. Celui-ci est assis sur sa chaise de bureau à rassembler et tasser son amas de feuilles, sur lequel il vient glisser un trombone. Son regard concentré se détend légèrement en apercevant Sarah. Son regard est attiré par le mouvement près de sa porte et le léger coup porté par Sarah contre le bois pour se manifester. Alastor, tout en redressant sa posture :

 

— Qu’y a-t-il, ma chère ?

— Heu, Alastor, je voulais te montrer mon script, si je ne te dérange pas ?

— Absolument pas, ma chère, entre donc, je suis curieux de voir ton travail, réplique l’homme avec entrain.

 

Sarah se dirige vers lui avec une pointe de nervosité et lui tend les feuilles, les mains tremblantes. Elle se sentait comme une écolière devant un professeur sévère. Le regard d’Alastor s’arrête un instant sur ce détail, avant de remonter les yeux vers la jeune fille. Il commence à comprendre la profondeur de son anxiété. La jeune fille a peu d’estime d’elle-même, donc tout ce qui la place en avant implique du stress pour elle. Alastor sourit à Sarah, tout en posant une main réconfortante sur son crâne. Il va falloir être pédagogue, mon cher Alastor, pense-t-il pour lui-même.

 

— Assieds-toi, je vais le lire tout de suite, je n’ai plus grand-chose à faire sur les miens, on va travailler ensemble sur les erreurs, explique l’homme.

 

Sarah grimace et se tient les mains nerveusement en s’asseyant délicatement. Elle se préparait à entendre le pire, redoutant la critique. S’il parle d’erreurs, c’est qu’il en a déjà vues, suppose la jeune fille. Alastor lit le contenu, il sourit malgré lui en remarquant qu’elle s’inspire fortement de ses émissions, de la façon dont il lui a présenté son travail, en guise d’exemple. Autant peut-il être strict, mais compréhensif, sur le fait qu’elle n’aura pas tout de suite sa patte à elle dans ses scripts. Alastor note tout de même son effort à vouloir continuer ce travail qu’il lui a demandé sans qu’il ne lui en ait parlé. Cela le réconforte dans l’idée qu’elle veut donner du sien et à vrai dire, il tourne les pages les unes après les autres avec un plaisir notable. Il rend son manuscrit à Sarah, celle-ci sent son cœur battre plus vite et plus fort en attendant le verdict d’Alastor, s’attendant à devoir tout recommencer.

 

— C’est un très bon début, ma chère. J’apprécie la forte inspiration de mon propre travail, dit-il avec un clin d’œil. Relis bien le tout, apprends ton sujet, demain, nous allons simuler une émission pour voir comment tu t’en sors.

 

Sarah tressaille et écarquille les yeux, le brun lui souriant simplement.

 

— Sans pression, on fera ça dans le salon avec ma mère. Un simple exercice, une répétition, explique Alastor.

 

Sarah hoche la tête, elle se relève et s’empresse de quitter la pièce, sous le regard ennuyé d’Alastor. Il l’a remarqué, ses mouvements, comme si elle anticipait une correction. Il se redresse pour la rejoindre devant la porte de sa chambre. Sarah range ses affaires et se tourne, curieuse, vers Alastor.

 

— Sais-tu monter à cheval ? demande l’homme.

— Pas vraiment, non, répond la jeune fille.

— Cela te plairait d’apprendre ? J’ai un cheval à l’écurie de chasse, il est obéissant.

 

Sarah se crispe. Il veut faire une activité avec elle ? Il veut l’isoler pour s’en débarrasser à cause de ce qu’elle a vu ? Sarah grimace :

 

— Et si je tombe ? — Je te tiendrai, je prendrai un cheval de l’écurie que je connais bien, je te laisserai le mien, je sais qu’il ne bouge pas.

 

Sarah détourne les yeux... Monter à cheval, cela lui a toujours semblé génial comme activité quand elle voyait les enfants de familles aisées passer devant l’orphelinat avec leurs poneys. Elle regarde Alastor, elle a tout de même peur de ce qu’il compte faire d’elle.

 

— Si c’est à cause de ce que j’ai vu... peux-tu faire ça... rapidement ?

 

Alastor écarquille les yeux, ne s’attendant pas du tout à sa réponse. Il pince ses lèvres mais ce fut plus fort que lui, les larmes lui montent aux yeux alors qu’il se prend un énorme fou-rire qui le fait se plier en deux. Il reprend son souffle et s’approche de Sarah, en essuyant ses yeux, tout en posant une main sur son épaule.

 

— Chérie, j’apprécie grandement ton imagination, crois-moi ! Mais, je n’ai aucune intention hostile en te proposant une balade à cheval. Je voulais juste me divertir et t’en donner aussi la possibilité. Oh ! Je n’avais pas autant ri, pardi !

 

Sarah ne sait pas quoi en penser, Alastor lui confie une ancienne tenue d’équitation, de quand il était plus jeune… Cela restait tout de même trop grand pour Sarah, heureusement, Elise a fait une petite retouche pour qu’elle puisse l’utiliser sans risquer de le perdre à tout moment. Sa tenue est prête, elle la glisse dans un sac en bandoulière puisque Alastor lui a dit qu’il se changerait sur place. Sarah talonne l’homme avec une certaine joie dans les yeux. C’est ridicule, elle le sait, mais cela lui fait drôle d’aller faire une simple activité ainsi, avec lui. Cela n’est pas dans le cadre de sa formation où il n’a pas trop le choix de l’avoir sur le dos. Il n’était en rien obligé de lui proposer une promenade à cheval... à moins que sa mère lui ait dit de le faire et qu’il ait anticipé ? C’est encore possible. Sarah relève les yeux sur Alastor.

 

— Si je t’ai posé la question tout à l’heure, c’est parce que j’ai l’impression de m’imposer, dit Sarah.

— Je te le propose, tu ne t’imposes pas et si tu me dérangeais, tu le saurais tout de suite, ma chère.

 

Alastor la dévisage avec un sourire plus naturel, sans cette pointe mesquine. Ils rejoignent le quai du tramway en attendant celui-ci pour rejoindre l’écurie de chasse qui se situe plus en bordure de la ville en direction du bois et des champs.

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