Dernier taxi pour Salkinagh

Chapitre 5 : C4 : Le vol vers Salkinagh

3928 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 02/03/2016 17:03

CHAPITRE IV : Le vol aller vers Salkinagh

QUENTIN CORMACK ET JOHN HART

La navette fonçait à vitesse vertigineuse dans le velours piqueté de l'espace depuis une bonne heure et demie quand ils arrivèrent à une passe délicate que John connaissait bien. Depuis leur départ, son passager avait eu le temps de se lasser de l'espace exigu du poste de pilotage, modulé dans des tons de beige et de brun des plus fonctionnels et des moins salissants. Il était passé à l'arrière, dans le second module.

Les deux sièges du pilote et du copilote où ils étaient installés ordinairement faisaient face à une sorte de console épaisse où toutes les commandes principales de navigation étaient réunies. Dans son prolongement après une douce inflexion incurvée, il y avait une grande ouverture vitrée en ultraglass, et au-dessus d'elle, revenant vers eux, d'autres éléments secondaires du tableau de bord occipital pouvaient être atteints en levant le bras. Rien que de très classique.

Bien sûr, comme ils voyageaient dans la zone des débris, le volet avant était fermé pour protéger la baie principale et il fallait voler aux instruments plutôt qu'à vue. Sur son œil droit, John abaissa un casque de visée ultra léger qui répliquait pour sa rétine une simulation de l'environnement extérieur de la navette. Il ouvrit le commutateur pour communiquer avec son client.

— M. Cormack ? Puis-je vous demander de revenir par ici et de vous sangler dans le fauteuil à côté de moi ? Nous allons bientôt traverser la passe délicate et ça pourrait secouer un peu.

Il ajusta la propulsion au demi-cran inférieur et brancha tous les radars qu'il avait à disposition. Seul à bord, il n'en aurait rien eu à faire. Mais le contrat spécifiait qu'il devait essayer de ramener son client en vie…

Cormack obtempéra tout de suite et prit place dans le fauteuil libre, tandis que Hart le regardait boucler les sangles du coin de son œil scrutateur. Il avait été surpris de le voir arriver dans une autre tenue que son costume habituel de pingouin, pour une fois vêtu d'un pantalon noir d'une matière confortable mais dont la coupe suivait les muscles longs de ses cuisses… Il avait tombé sa veste et ne portait rien d'autre qu'un tee-shirt à manches longues roulées au coude, noir également et un peu près du corps. Du coup, John avait réalisé avec surprise – outre que son physique superbe lui plaisait beaucoup – que c'était surtout un physique « familier ». Celui de quelqu'un qui l'entretenait, en pratiquant forcément un sport régulièrement. Pas du tout celui d'un rond de cuir derrière un bureau…

— Il y a un problème ? demanda Cormack en percevant son regard sur lui.

— Aucun. Je préfère vous avertir de deux choses : et d'un, j'ai une conduite assez sportive, et de deux, le secteur n'est pas exempt de pirates. Le petit un s'expliquant parce que j'essaie de semer le petit deux.

Quentin Cormack eut un sourire discret et ferma les yeux en se calant dans le fauteuil. Il avait un disque dur de moins d'un pouce à la ceinture qu'il brancha sur le casque qui lui permettait déjà de communiquer à bord.

— Vous vous êtes mis de la musique douce pour ne pas flipper ? s'enquit Hart avec un rien de condescendance.

— Mhh, Linkin Park, l'album Meteora. Je me suis dit que c'était de circonstance, avec ce qui traîne dans le coin.

— Linkin Park ? répéta Hart, interloqué.

— Oui. Rassurez-vous, le casque est bien étanche.

— Comment un velquashi peut connaître ça ? ne put s'empêcher de demander le pilote avec le sourcil arqué et la paupière mi-close qui signifiaient chez lui une grande curiosité.

— Je vous dirai ça quand vous nous aurez sortis de la zone… Regardez, votre radar bipe.

John jeta un œil dessus, tapota le cadran, et arbora un rictus satisfait et un poil démoniaque.

— Pas pour longtemps. Trajectoire d'évitement ! annonça-t-il en armant les canons lasers pour exploser le météore sans autre forme de procès.

La navette se mit à trembler comme si elle « roulait sur du gravier » pendant qu'elle passait au travers du nuage de poussières résiduelles et Cormack le regarda de biais.

— C'est ça que vous appelez « trajectoire d'évitement » ?

— Ouaip. Et j'ai hâte de vous montrer la « manœuvre anti-collision »… commenta son chauffeur au comble de l'amusement rentré.

.°.

Quentin Cormack se dit que c'était bien sa chance d'être tombé sur une vraie tête brûlée qui se shootait à l'adrénaline… Ce malade devait transformer tous ses voyages en opération de ball-trap sauvage… Mais pourquoi ça ne l'étonnait pas tellement ?

Pendant quarante bonnes minutes, il l'observa tâcher de l'impressionner – ou de lui faire peur – avec ce qu'il appelait sa « conduite sportive ». Il ne lui épargnait aucun frôlement, ni raclement sur la coque, aucun looping en tête d'épingle. Il avait l'air de s'éclater vraiment. Peut-être davantage encore à le voir blêmir de temps à autre...

A un moment pourtant, un petit son bizarre et un flash lumineux se mit à clignoter au poignet gauche de Hart.

— Vous savez piloter ? demanda-t-il avec un regard en biais sur son dispositif bizarre.

— Oui, pourquoi ?

— Relevez-moi quelques instants, j'aimerais prendre cet appel sans vous mettre en retard… Je crois que ça pourrait être important… Attention, je vous transfère les commandes… Trois, deux, un, à vous.

Le vaisseau ne fit aucune embardée et avec des gestes sûrs, Quentin prit le pilotage en main. Il en profita pour réduire la vitesse à quelque chose de plus raisonnable. Quitte à risquer sa vie, autant ne pas le faire trop vite.

— Prenez votre appel, je vais essayer de ne pas nous fracasser contre la première caillasse venue…

Hart activa son bracelet et le visage de Jack Harkness apparut sur le cadran holographique. Ce petit salaud lui adressa son grand sourire spécial « opération reconquista » auquel il était si difficile de résister. La veille, il l'avait jouée grand seigneur magnanime mais regrettait-il déjà de l'avoir fait? Allait-il vouloir tester ses résolutions ?

— Jack ? J'espère que c'est important, c'est mon client qui conduit…

— C'est important, qu'est-ce que tu crois ? Tant que t'es encore un peu à portée de communication, je voulais t'informer que tu es papa depuis trois bonnes heures. J'ai emmené Amy à l'hôpital et elle a enfin accouché. Tout le monde va bien, après une légère frayeur.

— Qu'est-ce que c'est ? Un gars ou une fille ?

— Les deux mon capitaine ! C'est des jumeaux et t'en as un de chaque.

— Mhh. Et quand tu dis « frayeur»…?

— Le petit garçon a donné du fil à retordre, euh littéralement, mais l'équipe savait ce qu'elle faisait.

— Aucune séquelle ?

— Non.

— Et… tu les as vus ?

— Un peu que je les ai vus ! Mon cher, j'étais même là quand la petite fille est née. J'ai coupé le cordon.

C'était qu'il avait l'air super fier avec ça !… Hart sera les mâchoires en faisant étinceler ses yeux de colère mais se contint devant témoin.

— Et ils ressemblent à quoi ?

Jack eut un rire satisfait à l'autre bout, parce que le « jeune » père était bien trop curieux pour son propre bien. Il restait un espoir.

— A quoi veux-tu qu'ils ressemblent ? A deux petites crevettes gardaliennes… Mais ne t'en fais pas ce sont bien les tiens, va. Ils font la même tête que toi quand tu n'as pas assez dormi et ces morfales se jetés sur les deux… euh… glorieux biberons de leur mère avec une ardeur que tu n'aurais pas reniée… C'est vraiment dommage que tu ne puisses pas voir ça, le tableau vaut le coup d'œil.

— Je te signale que mon client entend tout ce que tu dis…

— Mais je surveille chacune de mes paroles…

John eut un sourire menaçant et demanda :

— Est-ce que tu pourrais avoir la bonté me les montrer en tournant ton bracelet vers eux ?

— Est-ce que tu ne risquerais pas de t'attacher un peu trop si tu voyais à quoi ils ressemblent de si près ?

— C'est à dire que oui mais… je parlais des enfants, répondit John avec un sourire en coin pour faire le malin.

— Moi aussi, mon cœur

Hart lança un œil inquiet à Cormack qui ne perdait pas une miette de la conversation, tout en affectant le plus grand sérieux à la conduite. Il trouvait que leur relation était vraiment intéressante et assez différente de ce qu'il s'était imaginé.

— …mais c'est vrai que quand je les vois comme ça, continuait Jack, je trouve que ça donne vraiment envie d'être un nourrisson... Bon, je crois que j'ai tout dit alors…

Au milieu de la conversation, la navette fit une brutale embardée et Jack qui avait vu l'image sauter demanda aussitôt :

— Qu'est-ce que c'était que ça ?

John regarda Quentin qui eut un air d'incompréhension qui signifiait très clairement qu'il ne comprenait pas et qu'il n'avait rien fait.

— On essuie des tirs. Faut que je te laisse si je veux qu'on arrive entiers.

— Bien sûr. J'ai été heureux de pouvoir te joindre avant que ce ne soit plus possible. A un de ces quatre alors, fais gaffe à toi.

Hart lui balança un regard agacé et brillant en marmonnant un « toi aussi », puis coupa la communication avant de presser vivement quelques boutons sur son tableau de bord. Il savait très bien ce qu'il était en train de faire. Très très bien. Et c'était moche de sa part… Pourtant, sans qu'il sache vraiment pourquoi au fond, il trouvait agréable que Jack puisse jouer de tout ce qu'il pouvait pour essayer de le retenir. Enfin.

.

— M. Cormack, je reprends les commandes. Calez-vous au fond du fauteuil et attention à vos cervicales, on va se prendre un peu d'accélération.

Quentin leva docilement les mains des manettes et se réinstalla au fond de son siège, les bras croisés.

— Ne vous inquiétez pas… Le vaisseau a des boucliers et de l'armement.

— Je n'étais pas inquiet… Alors c'était donc vous, le père des enfants d'Amy-Leigh ? Le secret a été merveilleusement bien gardé. Je suppose que des félicitations sont de rigueur.

— Pourquoi « c'était » moi ? Ne parlez pas déjà de moi au passé, restez confiant. Nous allons sécher nos poursuivants sur place ! Il n'y a que trois vaisseaux d'après les relevés radar, ce…

Esquivant trop court un nouveau tir, il ne finit pas sa phrase. La navette se mit encore à trembler et partit inopinément dans une vrille que John rétablit en seulement deux tours. Quelques alarmes se mirent à sonner et il les fit taire.

— Je crois qu'on a perdu un moteur, observa Quentin avec un remarquable sang-froid.

— Oui, je vois ça, répondit tranquillement John. Mais il nous en reste... Vous êtes comment au tir, meilleur qu'en vol ? Je vais devoir les freiner autrement…

— C'est-à-dire que vous ne m'avez pas vraiment vu voler encore…

— Si vous avez envie de montrer ce que vous savez faire, c'est bien le moment. Armement engagé. Boucliers à 60.

Assez étrangement, Quentin se mit à pianoter sur son disque pour choisir une chanson. A la surprise de John, quand il reprit les commandes, il commença à fredonner d'une belle voix de baryton :

"I think I'll find another wayThere's so much more to knowI guess I'll die another dayIt's not my time to go"

Une fois aux manettes, il brancha toute la puissance auxiliaire sur les moteurs restants, rebascula les commandes de vol en mode manuel et tira le manche à fond pour exécuter une grande boucle.

— Descendez-les, dit-il avec un sourire. Mais je vous conseille d'utiliser le verrouilleur de cible, ça va tanguer...

Quand il commença à le voir piloter, John ne put s'empêcher de mordre sa lèvre pour masquer un sourire ravi. Le vaisseau fit une pirouette démentielle pour passer entre deux astéroïdes et le passager devenu pilote témoigna d'un usage fort créatif du recul de certaines armes latérales pour se déporter de quelques mètres et faire foncer la navette dans des trous d'épingles où les autres carlingues plus lourdes et volumineuses, ne pouvaient pas les suivre.

John arrêta d'admirer son style deux minutes pour se concentrer sur l'appareil le plus proche dont il réussit à endommager le bloc de propulsion en deux tirs économiques. Entre deux salves, il consulta les radars et se mit à jurer quand un nouvel appareil fit irruption dans leur espace. Ce dernier devait posséder un bouclier d'occultation.

— Je vais leur foncer dedans, dit Quentin toujours extrêmement calme. Mais préparez-vous à ce que je vire de bord sèchement quand on se trouvera dans la ligne de mire du plus petit…

Leur navette pivota en tête à queue et fonça droit vers ses anciens poursuivants qui furent surpris car ils essuyaient également les tirs du quatrième vaisseau qui venait d'apparaître et prenait en chasse le taxi. Ils n'avaient pas le temps de tenter de deviner s'ils étaient tous de mèche ou si ce nouveau joueur était indépendant des autres… Un bref instant pris en sandwich entre des ennemis des deux côtés, Quentin mit brusquement les moteurs en panne. La manœuvre sembla le tirer en arrière par rapport à son principal poursuivant qui n'eut pas le temps de freiner pour éviter de rentrer dans l'un des deux autres transporteurs qui leur faisait face avant ça.

— Et ça c'était la manœuvre « spéciale collision »… déclara Quentin. On ne reste pas pour l'after. Si vous avez une petite roquette, je ne dirais pas non…

— A vos ordres ! rétorqua Hart moqueusement.

John assura un tir superbe qui traversa de part en part la carlingue du porteur qui s'était désocculté en dernier. Le souffle de l'explosion déchiqueta les autres vaisseaux et les propulsa un peu plus violemment que prévu, les envoyant frotter rudement contre une série de grosses roches effritées. Le crissement ignoble fut à peine atténué par leurs casques acoustiques.

— Si vous rayez la peinture, Jack ne sera pas content, fit remarquer John en vérifiant les boucliers et l'armement. Boucliers à 40, armement 75. On dirait qu'ils ne nous suivent pas…

— Stabilisation, dit seulement Quentin. Il nous reste un peu de puissance… ça vous dérange, si on continue à ce rythme pendant encore quelques longueurs ?

— Loin de moi l'idée de vous empêcher de vous amuser mais j'étais étais censé faire le chauffeur…

— Ne vous inquiétez pas pour vos gages… Vous serez payé de toute façon.

— Si vous pouvez piloter aussi bien, pourquoi aviez-vous besoin de moi ?

— Susceptible, hein ? Ok, je vous rends le manche…

— Merci, mais c'était une vraie question.

Quentin se tourna vers lui : sa physionomie entière était toute autre. Son regard brillait différemment, il exsudait une assurance sexy en diable qui commençait à agir efficacement sur John d'une façon à laquelle il ne s'attendait pas.

— J'ai pris des cours mais j'ai dû arrêter donc je ne sais ni décoller ni atterrir… répondit-il sobrement. Et il faut toujours être deux pour une mission dangereuse… Vous avez oublié ça ?

Cormack s'étira et puis en tâtonnant, plongea la main dans un sac isotherme qu'il avait déposé à l'arrière de son fauteuil. Il en sortit une canette qu'il but lentement.

— A quoi vous carburez ? s'enquit John avec curiosité.

— Principalement du sucre et un tas d'autres cochonneries très mauvaises pour la santé, mais c'est pour compenser rapidement la décharge énergétique… Je n'en fais pas une habitude.

— Non, je vois ça, fit John avec un nouveau regard de côté sur ses abdos.

Quentin se mit à rire.

— Arrêtez un peu de me reluquer comme ça, je ne suis pas de ce bord.

Hart hocha la tête et se reconcentra sur la conduite. A peu de chose près, c'était aussi ce qu'avait dit Jack, la première fois.

Et ce n'était pas cool du tout d'y repenser, en ce moment. Pas cool du tout alors qu'il n'était pas complètement redescendu de sa nuit avec River. Comme si ces deux là, chacun à leur façon tout aussi déloyale, s'étaient arrangés pour lui laisser des regrets de partir…

.°.

Le reste du voyage se déroula sans encombre. Une fois qu'ils furent sortis de la zone de débris, ils volèrent encore une heure et John l'informa qu'ils arriveraient en vue des contreforts de Kualk dans environ trois bonnes heures s'ils pouvaient continuer à cette allure. Quentin hocha la tête, vraiment content d'arriver aussi vite malgré le contretemps qu'ils avaient connu précédemment.

Il avait prévu trois jours pour faire l'aller retour, mais à ce train-là, il pourrait être rentré directement le lendemain soir. S'il pouvait voir le patron de l'usine de solcicium ce soir ou demain matin, son absence de Velquesh serait à peine remarquée par la Commission. Celle-ci examinait à la loupe les faits et gestes des dirigeants d'entreprises aspirant à passer des contrats avec l'Etat. Enquête de moralité et compagnie. Grâce à Otto, qui s'était montré très enthousiaste à l'idée de le remplacer pour apprendre à danser lors d'un gala, tout se goupillait merveilleusement bien.

— Vous pilotez depuis des heures, dit-il au bout d'un moment. Vous ne voulez pas que je vous relève pour que vous vous reposiez un peu ?

— Est-ce que vous traitez pareil votre chauffeur ? s'amusa John.

— Je n'en ai pas. Je vous le proposais aussi pour que vous puissiez rappeler chez vous… Concernant la… naissance de vos enfants.

John le regarda d'un air froid avec une moue dubitative. Pourtant, il pianota sur le tableau de bord pour lui laisser les commandes et se leva. Il s'étira et dit en quittant le cockpit :

— Très bien, puisque vous me le proposez si gentiment, je vais dormir une petite heure. La nuit a été très courte…

— Je peux mettre de la musique si vous voulez préserver la confidentialité de vos échanges avec votre… votre ami ?

— M. Cormack, vous m'avez déjà grassement payé pour mon entière disponibilité… Souvenez-vous ! rétorqua-t-il d'un air moqueur.

— C'est quand même une circonstance exceptionnelle…

— Allez dire ça à Miss Watts. Elle me trouve abject, est ravie que je m'en aille et n'attend qu'une chose : se débarrasser d'eux dans le premier orphelinat venu… Je n'ai pas envie d'appeler. Réveillez-moi dans une heure…

Interloqué, Quentin le regarda prendre place sur la couchette cabine dont il repoussa un peu la petite porte pour être moins exposé à l'éclairage artificiel. Avec une petite moue pincée, l'industriel reporta son attention sur le pilotage.

La vie privée de M. Hart ne le regardait pas le moins du monde.

.°.

 

Laisser un commentaire ?