When in Rome

Chapitre 95 : Dans l'âme des gens

6413 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 11/10/2024 15:41

Chapitre 95 Dans l’âme des gens


 

Florence, le 3 septembre 2007

Cher Pietro,

Ceci est ma dixième lettre. Je me sens si fébrile et bouleversée, et je regrette de ne pouvoir dire à personne ce qui m'est arrivé. Je ne sais pas quoi faire de tout ça, mais comment ne pas t'en « parler » ?

Il me semble déjà loin le temps où je présentais mes respects au David de Michel-Ange qui domine la ville, avant d'aller prier pour vous tous à l'église. Je tenais aussi à m'y confesser. Oui, tu as bien lu. C'est contraire à mes habitudes. Il y avait beaucoup à dire, le prêtre m'a accueillie plusieurs fois. J'ai enfin fini par trouver un endroit sûr, où je pouvais confier mes secrets et mes tourments.

Mais venons-en à ce qui me pousse à t'écrire si tôt après la dernière lettre. Pendant mes visites guidées, le mois dernier, j'avais remarqué un homme déjà revenu plusieurs fois à la Galerie de l'académie. Il passait son temps à me fixer avec insistance. J'ajoute que je porte toujours mon alliance afin d'éloigner les gêneurs (si jamais Spike lisait, qu'il sache que je ne propose pas à des inconnus de coucher avec eux en pensant à lui – il comprendra).

La dernière fois, l'homme est venu rôder alors que je prenais ma pause et m'a demandé de but en blanc si je cherchais du travail (mais est-ce que ça se voit autant ?!). En fait, il voulait savoir si je pouvais garder ses enfants, le temps qu'il se rende dans une autre ville où sa femme venait d'être hospitalisée. Je lui ai demandé pourquoi moi et il m'a répondu que j'avais l'air sérieuse et digne de confiance (?).

J'ai demandé à réfléchir pour le principe mais je n'ai pas fait la difficile et j'ai accepté. C'était payé décemment et le Conservateur de la Galerie m'a accordé quelques jours de congés.

Je suis arrivée donc un vendredi soir dans une petite maison de banlieue, avec mon petit sac mais sans parapluie, pour jouer les Mary Poppins et j'ai rencontré ses enfants. La petite fille a huit ans, elle s'appelle Ernestine – Tina – et le garçon Nino, il est beaucoup plus âgé et a seize ans.

Les choses ont commencé à devenir très bizarres quand il s'est avéré que, contrairement à ce qu'il m'avait dit en me proposant le job, tous ces gens s'appelaient… Galardi. Je suis restée bête et tétanisée... J'ai fait l'étonnée et dit que j'étais américaine, que je ne connaissais pas bien mon père et n'avais pas d'infos sur ses origines, ce qui n'était pas vraiment un mensonge. Mais j'ai mieux compris pourquoi ce vieux me regardait si bizarrement.

Bref, le type me fait faire le tour, m'explique ce qu'il faut savoir et faire, prend son taxi et me voilà seule avec les enfants. Il avait à peine mis les pieds dehors que le garçon annonçait qu'il sortait retrouver sa petite copine parce que c'était « super important ». Je refuse (il peut rester quelques jours sans la voir) et il se fâche tout rouge. Et le lendemain matin, je découvre qu'il a fugué. Imagine ma tête. Je suis sûre que Maya a fait plein de bêtises dans notre dos, mais… pas celle-là. Je suis restée à me ronger les sangs en attendant tout le samedi espérant qu'il revienne. Sa sœur n'avait pas l'air paniquée car, apparemment, ça lui arrive souvent.

Dimanche matin, je prépare la petite avant d'aller déclarer la disparition à la police, et pendant que je lui fais son petit-déjeuner, on cogne à la porte. J'y vais, pleine d'espoir et d'appréhension et… c'était Nino ! (Et pas la police qui me disait qu'on l'avait retrouvé mort dans un fossé…). Il était essoufflé et ravagé. Je m'attendais bien à ce qu'il veuille ramener une fille pour le week-end mais pas de ce gabarit... Quand il a ouvert son manteau, j'ai vu qu'il portait contre lui un nourrisson plein de sang ! Il me l'a collé dans les bras et puis il s'est effondré par terre à sangloter.

Voilà le tableau : le bébé s'époumone à fendre l'âme probablement affamé et terrifié. Et Nino est mutique. Pas moyen de lui tirer une explication. Je le secoue un peu en lui expliquant qu'on devait absolument ramener cet enfant à sa mère, et que ce serait grave pour lui s'il était accusé de kidnapping. Et là, il me dit rageusement qu'il ne l'a pas volée parce que c'était la sienne. Tadaaa !

Grosse panique. Je fonce dans la salle de bain pour nettoyer le bébé (une petite fille) et trouver de quoi l'emmailloter. Mon planning est simple : aller immédiatement à l'hôpital, appeler le père du garçon pour le mettre au courant et, puisque Nino refuse de rien dire, aller prévenir la police car qui savait où était la mère et si elle avait eu un accident ?

Au mot « police », le gamin réagit enfin et me supplie de ne pas y aller et de ne pas prévenir son père non plus. Ils sont marrants les jeunes. Bah bien sûr, il suffit de ne pas prendre ses responsabilités et tout s'arrange…

J'ai eu du mal à lui tirer les vers du nez. Mais après tout, je ne suis qu'une étrangère et il n'y a pas de raison particulière pour qu'il me fasse confiance. J'ai fini par le faire parler. Et là, il m'a sorti une histoire invraisemblable, comme quoi la mère était enfermée chez elle par ses parents, depuis qu'ils avaient découvert qu'elle était enceinte. Les amoureux se voyaient en secret quand même.

Et ce dimanche, aux petites heures, elle a accouché alors qu'elle était toute seule avec lui. Comme le bébé criait à pleins poumons et rameutait des gens, Nino a paniqué et s'est enfui par la fenêtre après avoir coupé le cordon, tout seul comme un grand.

Je te jure que j'aurais trouvé ça hautement romanesque si je ne m'étais pas retrouvée à devoir m'occuper urgemment de cette pauvre petite chose qui essayait désespérément de me téter (sans grand résultat). En espérant qu'il ne fuguerait pas à nouveau, j'ai envoyé direct le Nino à la pharmacie avec une liste de choses à acheter pour parer au plus pressé. Pendant ce temps, Ernestine criait, pleurait et boudait parce que je ne la laissais pas toucher le bébé…

Rembobinons. Neuf mois plus tôt, Nino a menti sur son âge pour pouvoir sortir avec une fille plus âgée dont il était éperdument amoureux. Il l'appelle son bijou et dit qu'elle est une princesse mais que ses parents ne veulent pas entendre parler de l'enfant. Ils ont tenu leur fille sous clé, pour lui apprendre à coucher avec des banlieusards mineurs.

Lui, il jure ses grands dieux qu'il va s'occuper du bébé (et comment hein, petit malin ? T'es au lycée !) et qu'il reviendra obliger les parents à le laisser épouser sa princesse dès sa majorité. Honnêtement, je dois avouer que j'imaginais que « sa princesse » c'était une façon de parler… Eh bien, j'avais tort. La copine est bien la petite-fille d'un prince. Nino ne semble pas savoir que ces titres ne sont pas transmissibles quand ils ne sont pas liés à la famille royale. Mais peu importe.

J'ai dû accompagner le jeune papa qui voulait déclarer à la mairie que c'était son enfant et c'est là que j'ai découvert qu'en fait, il s'appelait plutôt Pietro Antonio Galardi et que ce petit bébé est donc à priori… ta sœur.

Je n'irais pas jusqu'à dire que le monde est pe

pas grand-chose ⴋⴀ ⴕⴚⴙ ⴝⴠⴡⴚⴜⴀⱸזⴎ ɲ ȧⴝ rien dit et que je n'avais jamais cherché à ٤ɑʏɒɩɀ vraiment. Après tout ⴡⴎ ⴚėƭƣƽ pas très heureux alo

d'un autre œil. Et jamais je n'aurais imaginé non plus pouvoir trouver des excuses à ton père pour la façon dont il t'a traité. Pourtant, durant ces quelques jours surréalistes, j'ai pu טՉԻ

de penser à toi à chaque inȥⴡձռլ

sa petite amie derrière la fenêtre, descendre en s'aidant de la gouttière tant bien que mal. J'avais si peur qu'elle tombe ! Elle a couru pour prendre le bébé dans ses bras et lui roucouler entre ses larmes et l'embrasser. Elle a repleuré en entendant qu'il l'avait appelée Amalia, comme sa grand-mère préférée. Sans aucun doute, ta sœur était une enfant désirée, même si elle était née dans des condiեծխօտ

t'embrasse très fort

Dawn

PS : Je vais l'écrire tout le temps, pardon si tu l'as déjà lu. Sache que j'ai photocopié mes լԑԻԙ au cas où celles que j'envoie Ҩմ bureau Ᵹԑ Ꝛꝍꟺꞓ seraient … J'ai caché les duplis dans les լ մ ϙцѳ ƕѹջ aimions tous les dԑꟺƙ. Je vais au moins une fois par an à Rome pour les dissimɰմỉⱴⴡ. Cela … mais réfléchir à ce jeu de pίδτ occupe mes տϙպѳրԽ ժ Ցჾlitude et m'amuse autant que quand je cachais des œufs de Pâques dans le jardin pour Maya. [1]

.


Rome, 6 août 2046

— Qu'est-ce que tu lis ?

Pietro sursauta, en levant la tête en direction de la voix. Surgi dans son dos, l'individu pâle et subreptice qui possédait la moitié de la maison avec lui, tentait de lire par-dessus son épaule, de façon tout à fait grossière. Le jeune homme brun était assis sur le canapé du salon, un peu coincé par Joy endormie sur ses genoux, bien calée sur un coussin et semblant en proie à de doux rêves. Il ramena les feuillets contre lui aussitôt.

— C'est personnel.

— Et plus important que l'excitation générale qui règne à l'École ? Moi, je sais pourquoi je n'y suis pas invité, mais toi?

— C'est pour les Observateurs. Je n'en suis pas un.

Spike leva les yeux au ciel, avant de faire le tour et d'affaler sa carcasse osseuse sur un fauteuil tout voisin.

— Ils sont vraiment psychorigides.

Le Directeur Pas Invité esquissa un sourire, surpris que le terme fasse partie de son vocabulaire. Quelques années auparavant, le vampire aurait juste dit « C'est des connards, y a jamais rien eu à en tirer – à part un peu de pognon ». Mais là, contrairement à ce que Pietro aurait pu craindre, le vampire resta ensuite silencieux et comme perdu dans ses pensées.

Joy poussa un léger soupir, frotta son nez pendant qu'elle dormait et sa main chercha automatiquement Monsieur Aki qui était tombé entre la cuisse de Pietro et l'accoudoir. Profitant de ce silence, Pietro posa une main sur le dos de l'enfant, lissa sa robe à pois et retourna à sa lecture.

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— Plus personne n'écrit des lettres aujourd'hui, appâta Spike au bout d'un moment. C'est bizarre que tu en aies reçu une…

Il n'obtint pas la moindre réponse. L'approche délicate devait être un peu trop subtile. Ou alors Pietro lui en voulait toujours, pour il ne savait plus trop quoi. Apparemment, avoir tué le loup très moche entré dans sa petite bergerie romaine pour manger les enfants, ne pesait pas lourd dans la balance.

Le départ de la jeune version de Dawn dans le passé n'affectait pas Spike autant qu'il l'aurait cru. Il le ressentait comme une anomalie qui venait d'être corrigée. Sa présence inattendue, inexplicable, l'avait renvoyé douloureusement à la façon dont il s'était torturé au début de leurs retrouvailles. Il ne pouvait pourtant nier que c'était, malgré tout, le dernier lien le reliant à sa femme qui venait d'être coupé. Il aurait dû se sentir veuf mais refusait d'y croire, tout bonnement.

Depuis ce jour, Pietro semblait pour sa part indéfectiblement maussade. Et anxieux. Seule Joy parvenait à le faire sourire.

— En tous cas, ce que tu lis a l'air bien plus passionnant que la conversation avec moi que tu évites depuis des jours… Qui est-ce qui t'écrit ?

— Ce sont des nouvelles de ma famille, soupira le jeune homme. Et pour ton information, cette lettre a des années. Ma sœur l'a retrouvée en faisant du rangement et me l'a faite parvenir. Là, tu es content ?

— Pas la peine d'être agressif. J'essaie de m'intéresser…

— Tu vas te faire du mal à tant essayer, murmura l'Italien d'un ton délibérément sarcastique.

Spike se caressa le menton et tapota sur les gros accoudoirs bruns au cuir crissant. Il soupira à son tour.

— Ta sœur ? Je ne savais même pas que t'en avais une… Pourquoi tu parles jamais de ta famille ?

Pietro tourna la feuille qu'il tenait sans lever les yeux et s'abstint de commenter. Spike poussa la jambe du jeune homme du bout de son gros bottillon. Une action qui lui valut une œillade sombre quand le propriétaire de la jambe vérifia s'il n'avait pas récupéré une tache.

— Pour la même raison que tu n'en parles jamais non plus, j'imagine…

— Ah, ça c'est un coup bas, bambino.

— Non. Beaucoup de gens ont eu des souffrances avec leur famille. Moi, je suis mieux sans eux. Le seul moment où j'ai été heureux, c'est quand j'ai rencontré Andrea et que je me suis marié avec. Maintenant, il est mort. De quoi je pourrais parler ?

Il replia soigneusement la lettre qu'il espérait ardemment pouvoir finir plus tard, sans aucun vampire fouineur dans le périmètre immédiat.

— Tu veux me faire croire qu'il n'y a aucun membre de ta famille que tu aimes ?

Pietro escamota les feuilles dans une poche intérieure de sa veste noire – parce que oui, il était toujours tiré à quatre épingles comme s'il sortait en permanence d'un shooting photo. Juste une fois, Spike aurait aimé le voir dans des vêtements normaux, informes, salis ou troués.

— Donc tu ne vas jamais t'expliquer à propos de Joy ?

— Quelle explication imagines-tu que je te doive ?

— Je ne suis pas aveugle. Tu te comportes avec elle d'une certaine façon.

— Et quoi ? C'était normal pour moi d'aider Maya avec ses enfants. Evan a besoin de plus d'autonomie maintenant. Mais Gioia est encore si petite... Elle a besoin qu'on s'occupe d'elle. Elle a besoin d'attention. Et moi, j'ai besoin d'en donner. Je voulais des enfants, tu sais, même si j'avais peur de rater leur éducation et d'en faire des petits abîmés.

Après cette salve de sous-entendus lourdement appuyés, Spike ne masqua pas sa satisfaction en se penchant vers lui pour dire à voix basse :

— Ce n'est pas de ça dont je te parle. Apprends à garder ton cœur sous contrôle si tu espères tromper un vampire. Parce que là, ou tu en pinces pour moi, ou tu mens.

Le beau jeune homme fit une pause en étudiant le visage émacié qui lui faisait face. La brillance de ses yeux et la mobilité de ses traits pouvaient faire oublier qu'il n'avait pas l'air d'aller « bien », pour autant qu'on puisse dire ça d'un mort.

Vampiro, je crois que tu t'ennuies, mais je ne suis pas là pour être un jouet pour te désennuyer. Va trouver quelque chose d'utile à faire. Je vais coucher la bimba.[2]

Il bougea pour se lever et l'enfant émit des protestations inarticulées, même quand il la reprit dans ses bras pour lui murmurer qu'elle serait mieux dans son lit, et qu'il lui ferait à manger quand elle se réveillerait. Elle ouvrit un œil et rencontra le regard de son « papi » qu'elle salua en agitant une menotte molle, avant de faire rouler sa tête bouclée contre l'épaule de Pietro.

Parfaitement contente. Parfaitement en sécurité.

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« Vampiro » impatienté attendit dans la cuisine parce qu'il savait pertinemment que c'était là qu'il le retrouverait ensuite. Pour justifier sa présence, il alla sortir une poche de sang du frigo et la versa dans son mug rouge avant de faire tiédir au micro-ondes. Manger le revigorerait un peu et le calmerait. Il patienta donc, le temps que Pietro ressorte cinq minutes plus tard, ce qui signifiait qu'il avait juste dû la déposer sur son lit, retirer ses souliers de poupée, remonter la couverture et placer Monsieur Aki près d'elle.

Lorsqu'il l'avait vu la première fois, il avait demandé avec une grimace dégoûtée : « C'est à qui, cette chose ? ». Et la petite avait répondu en riant : « Aki ? C'est son nom ? ». Elle avait levé la peluche à bout de bras et avait hoché la tête. « C'est rigolo. Je vais t'appeler comme ça ! ».

Une main appuyée sur le plan de travail, Spike sirotait tranquillement, songeant que la cohabitation entre eux n'était guère chaleureuse sans Dawn ni Maya pour temporiser. Le jeune homme l'ignora complètement en entrant. Il avait le nez dans le frigo quand le vampire balança d'une voix soigneusement nonchalante :

— En fait, je voudrais savoir comment c'est arrivé. Vous vous êtes saoulé la gueule et au matin t'as réalisé que t'étais bi, en trouvant ta belle-fille dans ton pieu ? N'importe comment que je regarde, je trouve ça malsain. Te méprends pas. De ma part, ce n'est pas forcément un jugement, étant donné que je suis un peu un spécialiste… Mais je cherche à comprendre. Ni toi ni Maya n'êtes suffisamment tordus et malins pour entretenir une liaison secrète depuis des années. Vous ne baisez pas, mais vous êtes ensemble pour le quotidien, pour les enfants, et il y a quelque chose entre vous… Est-ce que Maya fait ça parce que c'est naturel pour elle ? Parce que sa mère et Wells étaient déjà dans un genre d'arrangement comme ça ?

Les yeux exaspérés de Pietro dépassaient de la porte du réfrigérateur, il haussa les épaules en sortant une boîte hermétique.

— Bon, ce sera patatine et maiale.[3]

— Mais réponds !

— Et pourquoi tu ne lui poserais pas directement les questions qui t'intéressent ? Ce n'est pas à moi de répondre à sa place. A moins que tu n'aies peur de te faire envoyer promener parce que ce ne sont pas du tout tes affaires ?

— Ouais, un peu, admit-il en prenant une gorgée de sang. Mais c'est à toi que j'ai envie de les poser.

— Mais oui, allons emmerder Pietro parce qu'il est facile à intimider…

— Nan. Pas du tout. Si j'avais voulu t'intimider, je t'aurais dit que je sais que tu caches des lettres de ma femme. Et que tu n'en parles ni à moi, ni à Maya, ni à personne. Et je t'aurais dit aussi que je veux les voir immédiatement ou sinon je te casse la gueule. Là, oui, ce serait de l'intimidation.

— Tu es fâché parce que j'ai eu l'idée d'aller dans les archives, voir si elle n'aurait pas essayé de nous donner un message disant qu'elle était en sécurité ? Si tu veux aller dans les archives pour trouver d'autres lettres, ne te gêne pas, les cartons sont là. Et ne mets pas tout en bordel. On pourrait avoir besoin de rechercher quelque chose un jour…

— Pietro, Pietro, Pietro, soupira Spike. T'as vraiment du bol que je sois repenti. Je te demande gentiment et poliment des choses importantes pour moi. Très importantes. Je pense que tu n'as pas conscience de la merde dans laquelle on se trouve. C'est pas totalement de ta faute, tu le serais si ces gros cons du Conseil des Gros Cons t'invitaient à contempler l'étendue du désastre qui nous pend au nez. Alors je vais te le dire. Il y a des débiles qui n'ont rien trouvé de mieux que de faire ressortir de leur trou les pires suceurs de sang qui soient. Les vampires actuels, ce n'est rien à côté. Mais ceux qu'il a fallu combattre à Cleveland il y a trois jours, c'est même pas sûr qu'ils aient été humains un jour. Ils sont chiants, ils parlent à peine, ils sont durs à tuer et ils ne comprennent que la mise à mort. Ouais, je sais ce que tu vas dire… Mais non. Pas « comme tous les vampires ». La dernière fois qu'on les a combattus, des Tueuses sont mortes, je suis mort. Ils sont plus puissants que nous et quand je dis « nous », je parle de ceux qui sont en condition physique de protéger vos petites fesses.

Il claqua des doigts devant le nez du jeune homme qui recula instinctivement.

— Ça, c'est le temps que ça leur prendra pour te dévisser la tête et déchirer ta gorge devant les yeux de Joy, avant de la presser comme un citron. Ces machins-là, ça fait quarante ans qu'ils ressassent leur échec. Je te garantis qu'ils veulent leur revanche. Alors, s'il faut remettre cette apocalypse sur le tapis, j'aimerais bien savoir si tu fais partie de ceux pour qui je vais me battre, et mourir. Capiche ?

Les yeux crépitant d'orage, Spike fit claquer son mug dans l'évier d'un geste autoritaire et laissa le jeune homme en plan, sans un regard en arrière.

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Contre toute attente, ce dernier monta pourtant au créneau. Il se croisa les bras et sa voix prit un ton incrédule :

Toi, tu as peur d'eux ?

Spike stoppa sa marche et tourna la tête de côté sans le regarder, les poings serrés le long du corps.

— Pas besoin d'avoir peur quand on n'a plus personne, pas vrai ?

— Tu penses qu'on va perdre ? Alors que à Sunnydale, une poignée a suffi ?

— Je ne sais pas si on va perdre. Je sais seulement qu'on n'a plus ce qu'on avait à l'époque. Et je sais aussi, dans mes tripes, que je n'en ai plus pour longtemps.

— Oh, revoilà Drama Spike... Qu'est-ce qu'on avait à l'époque qu'il n'y a pas maintenant ? Il y a des Tueuses, il y a la hache, il y a la Bocca del Inferno qui est sécurisée, scellée et gardée sans répit…

— Pietro, réveille-toi. C'est pas la hache, l'ingrédient secret. Tu ne sais pas qu'on a gagné avec l'aide du camp du Mal ? Même eux ont eu peur. Ils nous ont envoyés au casse-pipe avec un karcher à Turoks, et le bidule dézinguait aussi celui qui allait l'utiliser. Que ce soit Angel ou la Tueuse qui disparaissait, pour eux, c'était tout bénef… Et en plus, pourquoi tu crois que les Anciens n'ont rien appris et vont forcément sortir à Cleveland, bien gentiment là où on les attend ? Bordel, la Madison, elle a créé un passage où il n'y avait rien… ou pas grand-chose. Tu comprends pas ? Il y a trop de points de sortie et pas assez de gardiens. Et il n'y a pas…

Spike s'arrêta net, en pleine envolée grincheuse.

— Il n'y a pas ta Buffy Summers, c'est ça que tu veux dire ? Et alors ? Que fais-tu d'Alexa ? De Maya ? De toutes les plus âgées ? Tu penses qu'elles ne valent rien ?

Spike n'aurait jamais osé répondre par l'affirmative mais au fond de lui, il pensait que si Buffy n'avait pas été là autrefois pour les entrainer dans un commando suicide, le monde n'aurait été qu'un champ de ruines. Toutes les Tueuses veulent connaître la mort.

Le vampire fut sauvé par le gong, quand la sonnerie d'urgence résonna sur leurs deux communicateurs en même temps. Pietro se saisit du sien pour regarder le message tandis que le vampire faisait la même chose.

« Alexandra Dole et cinq autres étudiantes portées disparues. Intraçables. Potentiellement aux mains de l'ennemi ».

Spike regarda Pietro avec un rictus, en rempochant son appareil.

— Alors Bambino, tu commences à piger maintenant ?

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Londres, 8 août 2046

Assis dans un petit bureau impersonnel, Angel jetait des regards passablement inquiétants à quiconque essayait de passer une tête pour interrompre sa consultation. Tout l'énervait. La chaise était dure et lui coupait la circulation. Les publicités de médicaments ou de dépistages tapissant les murs étaient écœurantes. Et le médecin face à lui affichait un air compassé qui accentuait son impatience. Il l'avait fait poireauter pendant des heures. En tous cas, ça lui avait semblé bien trop long. Maintenant qu'il était concerné par la question, l'ex-vampire réalisait qu'il y avait de grandes chances qu'il fît partie de ce qu'on appelait les mauvais malades.

Comme prévu, Faith n'avait pas pu rester autant de temps à l'hôpital et avait laissé le choix à Thisbé de rester, en risquant de se faire kidnapper, ou bien de rentrer sagement à la maison avec elle, là où personne ne pourrait l'enlever ni la mordre. Elle n'avait pas été très subtile sur le coup, mais pensait le faire pour la bonne cause.

Bien entendu, et cela n'avait pas du tout été une surprise pour Angel, il n'y avait pas eu moyen d'obliger la gamine à rentrer et le laisser « tout seul » dans un hôpital… Pour achever de convaincre Faith, la petite rouée avait argué que « maintenant, elle avait la super force » et que ça serait bien plus difficile pour ceux qui voudraient – éventuellement – commettre l'erreur de la capturer une deuxième fois.

— M. Lehane, nous sommes désolés que cela ait pris autant de temps, mais nous avions besoin d'être absolument sûrs car vos résultats sanguins étaient très inhabituels. Vous semblez avoir contracté de nombreuses pathologies pendant votre jeunesse…

Angel sourit en ayant soin de prendre l'air embarrassé.

— Mes parents étaient contre les vaccins, vous voyez le genre…

— Je prends note. J'ai quelques questions. Avez-vous passé votre enfance dans des régions du globe où certaines maladies ont toujours des foyers actifs ?

— C'est possible… On voyageait beaucoup quand j'étais petit. Mais j'ai fini par me fixer aux États-Unis avant de déménager à Londres pour le travail. Quelles maladies ?

— Entre autres : diphtérie, variole, tuberculose... et la liste continue. J'avoue que je ne comprends pas.

— Je ne sais pas quoi vous dire. Jusqu'à présent, j'allais tout à fait bien.

— Vous avez été mordu par un chien ou un loup ?

— Non. En général, ils m'évitent…

— Parce qu'on voit aussi la rage et la peste… Attendez, est-ce que vous avez été cobaye pour des instituts pharmaceutiques, peut-être ? Vous êtes allé en Angola ?

— Jamais.

— D'après ces analyses, vous devriez déjà être mort plusieurs fois…

— Manifestement non.

— C'est pour ça que ça a pris si longtemps, nous avons eu besoin de contre-vérifier pour savoir s'il y avait eu une erreur.

Angel baissa la tête. Les vampires ne contractaient pas facilement de maladies, et le cas échéant, elles les affectaient peu. Mais… se pouvait-il qu'il y ait été exposé en buvant le sang de ses victimes ? Les virus auraient-ils pu rester dormants dans des cellules peu propices à leur développement mais s'éveiller quand il avait repris vie avec le sang de Mohra ? Difficile de trouver quelqu'un pour le renseigner. Les cas de vampires redevenus humains ne couraient pas les historiographies surnaturelles…

— Hey, attendez une minute… Est-ce que je suis contagieux ? s'inquiéta-t-il soudain.

— Non, non, vous ne seriez pas ici, si c'était le cas, mais à l'isolement dans une cellule de décontamination ! Pardon de ne pas l'avoir spécifié. Nous constatons que vous avez été au contact de ces maladies et Dieu seul sait comment vous avez pu y survivre. Et c'est d'autant plus étrange étant donné votre pathologie actuelle. Qu'est-ce que vous prenez comme traitement ? Vous ne l'avez pas mentionné.

— Comme traitement ?

— Oui, contre la leucémie…

Le temps lui sembla suspendu alors qu'Angel retrouvait une fraction de sa capacité d'attention et de son acuité d'autrefois, pour fixer son vis-à-vis. Le crâne brillant comme un miroir et légèrement gras. Sa cravate en nylon. Les lunettes qui glissaient sur son nez. Le stylo dans sa poche qui n'était pas droit et dont la pointe sortait par un tout petit trou dans la couture. Le stéthoscope qui tapait légèrement contre le bureau à chaque petit mouvement... Il avait l'impression d'entendre sa voix de très loin et d'avoir la tête dans du coton.

— M. Lehane ? Vous m’entendez ?

— Oui, oui. Je… Je ne prends pas de médicaments.

Le praticien haussa un sourcil et se redressa le dos plus droit. La distance qu'il mettait inconsciemment entre lui et son bureau mimétisait celle qu'il prenait mentalement en recevant cette information choquante ou contrariante, peut-être.

— C'est pour un problème de couverture médicale ? Vous n'aviez pas de mutuelle aux États-Unis pour payer le traitement ?

— Je… comment dire… Non, je n'en avais pas.

Angel ne disait que la vérité. Mais il n'en avait pas simplement parce qu'il n'en avait jamais eu besoin.

Particulièrement sérieux, le médecin pianota toutes ces informations dans son dossier fraîchement créé. Puis il repoussa son clavier et croisa les doigts, en lui souriant d'un air qu'il croyait encourageant.

— Je suis tout à fait navré de devoir vous l'apprendre ainsi, mais vous en êtes à un stade relativement avancé. Les cancers peuvent être très discrets au début, peut-être est-ce la raison pour laquelle vous n'avez pas prêté attention à des symptômes qui auraient dû vous alerter. Mais la bonne nouvelle, c'est qu'ici, dans ce pays, il y a un système de santé publique qui va vous permettre d'être bien soigné avec une participation financière modérée. Avec les traitements actuels et si vous les commencez sans attendre, vous pourrez vivre dans de bonnes conditions pendant plusieurs mois encore, six peut-être, si vous réagissez bien au traitement.

Angel blêmit et ouvrit la bouche, la gorge soudain sèche.

— Vous voulez dire que je suis… mourant ?

— Eh bien, vous le constatez vous-même, vous allez plutôt bien compte tenu des circonstances. Croyez-moi, bien d'autres patients vous envieraient votre autonomie et votre forme actuelle. Vous êtes très sportif, n'est-ce pas ? N'aviez-vous pas noté plus d'essoufflement que d'habitude quand vous vous entraînez ?

— Oui, un peu… mais je ne suis pas non plus de la première jeunesse…

Le docteur approuva d'un hochement de tête, en esquissant un sourire.

— Garder un bon moral et le sens de l'humour est très important. Mais à moins de trente ans, vous n'êtes pas bon pour le service de gériatrie ! Est-ce que vous voulez que je vous prescrive d'ores et déjà des séances de psychothérapie, pour gérer le stress qui va résulter de cette nouvelle, et de la maladie ?

— Je… vais voir. Pour le moment, je ne suis pas en état de réfléchir à cela.

— C'est pour ça que je le propose. Il y a une permanence ici-même, si vous voulez passer pour voir comment cela pourrait s'organiser. Et je vous invite à y faire venir vos proches également.

— Très bien mais puis-je vous demander une faveur, docteur ? Ce serait de me laisser l'annoncer moi-même à ma femme. Nous sommes jeunes mariés, et la nouvelle ne sera pas facile à entendre… vous comprenez ?

Les lèvres du médecin dubitatif se plissèrent brièvement.

— Si vous voulez mais ne tardez pas. Je me doute que vous pourriez vouloir garder le silence pour tenter d'épargner de la douleur à votre famille. Mais ce ne serait pas un bon calcul, croyez-moi. Vous vous priveriez de leur soutien et vous en aurez besoin.

Il lui signifia la fin de la consultation en se levant et lui tendant une poignée de main qu'Angel trouva sèche et dure, alors que ce n'était que cette révélation qui l'était. Ne pas tirer sur le messager.

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Il sortit en silence et marcha vers la première chaise qu'il trouva disponible dans la première salle d'attente qu'il put trouver. Sur ses genoux, il voyait ses deux mains trembler un peu. Il pressa plus fort et jura tout bas.

C'était lui qui avait voulu devenir mortel, lassé de voir les siècles passer en sachant que tous ceux qu'il connaissait allaient dépérir et mourir. Il l'avait enduré des années, avec une relative résilience, avait trouvé et renouvelé des amis au fil des décennies. Mais avec Faith qui prenait de l'âge, il avait réfléchi à la finitude des choses, et à la sienne. Il pensait qu'il pourrait ré-embrasser la vie et la terminer comme n'importe quel homme, perclus de vieillesse, si le danger et les mauvaises rencontres ne s'en mêlaient pas. Il allait mourir, il avait signé pour ça à l'instant où il avait reçu le sang de Mohra. Mais il n'avait pas escompté que ça se produirait si tôt, ni pour cette raison.

Il releva la tête vers le plafond pour tenter de ravaler des larmes qui perlaient. Était-ce ce qu'il en coûtait d'avoir voulu tricher avec les Puissances ? D'avoir cherché la récompense du Shanshu alors qu'il n'était finalement pas destiné à l'avoir ? Il se passa les mains sur la figure, comme au sortir d'un long sommeil. Le réveil était là et il était brutal.

Le souvenir des paroles de Darla à son oreille le fit frissonner. Il la revoyait debout devant lui, dans sa jolie robe à crinoline et ses cheveux soigneusement coiffés. L'avait-elle choisi parce qu'elle avait senti qu'il était malade ? Il resta une longue minute les yeux dans le vide à faire défiler les bribes d'images kaléidoscopiques de ce moment presque oublié. Dans un murmure à peine audible, elle avait audacieusement pressé ses seins contre lui, avec la promesse d'une nouvelle vie d'éternité. Il était incrédule mais Darla était si belle et si entreprenante... Mourir pour vivre éternellement, l'idée lui avait semblé fantastique et tentante, à l'époque. Il avait découvert que la résurrection existait, mais qu'elle avait une tout autre tournure que celle que les prêtres imaginaient…

Et voilà qu'au début de l'été, il avait remis ça. Il avait voulu « une nouvelle vie » humaine. Il savait que la mort attendait au bout de ce chemin. Mais maintenant qu'il comprenait combien ce chemin était court, il ne pouvait s'empêcher de penser que ce n'était rien d'autre qu'un jeu de dupes, auquel il s'était fait avoir.

Une infirmière s'approcha. Elle lui toucha l'épaule, en le faisant revenir à lui.

— Monsieur ? Cette petite jeune fille vous cherche désespérément depuis tout à l'heure…

Thisbé était à côté d'elle. Il croisa le regard de l'enfant et il eut l'impression irrationnelle qu'elle savait déjà tout. Qu'avait-elle dit quand il l'avait rencontrée ? Que ça ne se faisait pas de fixer comme ça les gens ? Il remercia l'infirmière et, passablement amorphe, la regarda partir jusqu'à ce qu'elle entre dans l'une des chambres du couloir.

— Ça a été plus long que prévu. Je suis désolé.

— Tu la trouves jolie ? Elle s'appelle Cornélia.

— Cornélia ?

— Oui. Alors, tu la trouves jolie ?

— Ah Thissy, dit-il en se levant. Je vais t'apprendre un grand secret de couple : aucune femme n'est jolie, à part celle que tu as épousée. Crois-moi, quand tu sais ça, ça te facilite la vie.

— Moi, je suis obligée d'épouser quelqu'un ?

— Non, pas du tout. Rentrons.

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Elle agrippa sa main et la pressa fort, au point qu'il se demanda si, en plus, on allait devoir le plâtrer. La « petite jeune fille » ne dit rien d'autre, et se contenta de grimper dans le bus à côté de lui. Le trajet se passa dans le plus épais silence, jusqu'à ce qu'ils arrivent, à l'arrêt le plus proche de l'hôtel particulier où ils résidaient à présent. Ils firent les derniers mètres de conserve avant d'entrer chez eux discrètement, disparaissant grâce à la magie occultante altérant la vue de tout passant, pour peu qu'il fût distrait.

Sitôt leur porte refermée, il se délesta de son manteau à une patère de l'entrée – aussi vieillotte que le reste – et dont il aimait le délicat carrelage noir et blanc. Son motif somptueux prouvait que l'alternance de l'ombre et de la lumière recelait pourtant une ineffable beauté. Là, il recueillit une Thisbé qui s'était élancée vers lui, pour l'entourer de ses bras. La joue posée contre son pull, elle le serra fort mais il ne sut pas lequel des deux elle comptait ainsi réconforter. Embarrassé, il la garda contre lui pendant un court instant, avant de prendre son blouson pour le ranger. Elle se planta à nouveau devant lui pour l'empêcher de passer avec l'intention manifeste de lui dire quelque chose. Mais il secoua la tête pour l'arrêter.

— Je ne veux pas parler pour le moment, dit-il en le regrettant aussitôt car ses yeux se mouillaient sous la rebuffade.

— Mais si ! Parle-moi !

— J'ai l'impression que tu n'en as pas besoin…

— Non, c'est pas vrai ! C'est juste que quand on va à l'hôpital, c'est jamais très bon, les nouvelles. Qu'est-ce qu'il y a ?

— Plus tard. Je vais attendre que Faith soit rentrée. Allons, pourquoi tu pleures ?

— Parce que je vois dans tes yeux que tu es triste.

Comme pour la contredire, il lui sourit, la prit dans ses bras encore un peu et murmura en manière de plaisanterie :

— On ne t'a jamais dit que c'était mal de regarder comme ça dans l'âme des gens ?

Elle renifla contre son pull et marmonna d'une toute petite voix boudeuse :

— Non, pas du tout. Qui est l'idiot qui a bien pu inventer ça ?

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Notes de l'auteure

[1] Les altérations dans l'écriture de Dawn sont volontaires. L'encre s'est effacée par endroits car la lettre n'était pas spécialement protégée. Amalia l'a trouvée dans une boite de jouets d'enfants oubliée. Je l'ai fait pour que vous partagiez le sentiment de manque que vit Pietro. Chercher les lettres de Dawn peut sembler futile, mais le faire lui donne l'élan de se confronter à son passé qu'il gardait sous clé. Il n'est pas plus optimiste que Spike sur l'avenir, et le temps qu'il leur reste. Il cherche à mettre les affaires de son âme en ordre.

[2] La petite (fille)

[3] Petites pommes de terre et jambon.

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