When in Rome

Chapitre 93 : La goutte de trop

3167 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 03/09/2024 22:48

Chapitre 93 La goutte de trop



Banlieue de Cleveland, 3 août 2046

— Pourquoi n'est-elle pas déjà revenue ? s'énerva Warren.

Les yeux rivés sur la porte, il marchait de long en large.

— Et s'il y avait eu un problème ? Il faut aller la chercher !

A l'extérieur de la laiterie, Eyghon ricana lentement. Il faisait tressauter la grosse balle de paille sur laquelle il s'était assis, laquelle s'était mise à moisir aussitôt entrée en contact avec lui. Puis, il claqua la langue avec un reniflement de mépris.

— Si cette sorcière n'est pas capable de se tirer de là toute seule, alors elle prouvera qu'elle était sans valeur. Sa tâche était facile. Refermer ce petit passage, ce n'est rien. Même toi tu aurais pu le faire !

Le jeune homme hésitait à manifester une opposition frontale. Qu'aurait donc dit la sorcière à sa place ? Il considéra le ciel indécis comme s'il pouvait en attendre un conseil. Les nuages passaient, supérieurement indifférents à sa situation.

— Je vous remercie pour votre confiance, maître. Mais le sort de rétrogradation des Tueuses, même avec votre assistance, je ne peux pas le réaliser. Elle, elle a toutes les chances d'y parvenir. Enfin elle l'aurait pu si la Faux était restée entre nos mains. Même si la démonstration vous a convaincu, vous ne pouviez pas compter que des Tueuses se laissent faire face à de tels opposants et en nous laissant bien gentiment leur arme ancestrale. Peut-être aurait-il mieux valu couper court après le massacre des cobayes ?

— Si je l'avais fait, nous n'aurions pas su qui étaient nos ennemis, combien ils étaient, ni combien d'Anciens étaient nécessaires pour les neutraliser… Et surtout, nous n'aurions pas su qu'ils n'ont pas une mais deux haches comme l'Oryx l'a suggéré dès le départ. Et moi, j'estime que ces informations sont décisives. Pas toi ?

Dans le hurlement qui le dispensa de répondre, Warren reconnut la voix d'Amy. C'était glaçant. Des Tueuses n'auraient pas crié de cette façon. La perspective de devoir se retrouver seul à gérer le Somnambule ne l'enchantait pas du tout. Amy, elle faisait ce qu'elle disait, au moins. Eyghon, lui, ne promettait rien de concret.

— Il faut que j'aille voir, dit-il en n'y tenant plus. Je fais attention et je reviens à la moindre embrouille…

— Oh, ça j'en suis bien certain…

Warren serra les dents avec un regard noir, en ouvrant doucement la porte arrière du bâtiment. Depuis le début, il se sentait comme un conducteur ayant embarqué un autostoppeur tyrannique qui donnait les ordres et décidait de la route. Certes, il avait progressé légèrement en magie, certes son corps était renforcé quotidiennement par les élixirs de la sorcière… Mais il n'était pas loin de se dire qu'il se sentait paradoxalement plus puissant quand il n'était encore qu'un spectre. Il ne l'était pas puisqu'il n'avait aucune prise sur le monde tangible, mais c'était juste qu'il se sentait plus libre.

— Amy ? appela-t-il à voix basse. Je t'ai entendue crier. Tu es là ?

Refermant derrière lui, il progressa prudemment descendant une volée de marches à pas de loup, prêt à battre en retraite. L'air sentait le salpêtre et le caillé. Tout était silencieux, et pour ce qui était du silence, c'était plutôt une bonne nouvelle. Cela voulait dire qu'il n'y avait plus personne pour se battre, là-dessous... Il avança encore, manifestant une petite boule de lumière comme il avait appris à le faire grâce à elle. Pour ce qu'il en voyait, il était dans un modeste espace rectangulaire avec des casiers répartis de part et d'autre, le vestiaire des employés sans doute. En face, il y avait une double porte. Il réitéra son appel. Cette fois, il entendit un petit bruit étouffé provenant de l'autre côté. Est-ce que ça pouvait être considéré comme une embrouille ?

— Warren ? C'est toi ? Je suis là…

Il entendit un bruit plus fort comme si on tapait contre un mur.

— S'il te plait… ouvre-vite !

Le jeune homme haussa un de ses grands sourcils fournis déjà naturellement arqués. C'était exactement ce que quelqu'un aurait dit pour l'attirer dans un piège…

— Est-ce qu'il y a des Turok-han avec toi ?

— Euh… il y en a eu. Mais je crois que tu devrais quand même te dépêcher de rouvrir cette porte. J'ai peur qu'il ne reste pas mort très longtemps.

— Hein ? « il » un seul ou « ils » plusieurs ?

— Bon Dieu, Warren ! Ouvre cette foutue porte ou je reviendrai te hanter jusqu'à la fin des temps, et tu verras un peu ce que ça fait !

Warren trouva que cette réplique avait des accents de vérité et choisit d'ouvrir.

Il s'agaça de réaliser que les gonds étaient trop grippés pour intervenir sur la porte en métal, à croire qu'ils avaient été ruinés à dessein. Malgré ses efforts, il ne réussit qu'à les faire fondre. Abandonnant ce plan, il envoya une modeste déflagration sur les joints du mur, juste à côté. Souvent les portes étaient blindées mais pas les parois… Les parpaings demeurèrent intacts mais leur mortier céda. Un par un, il poussa les blocs descellés pour dégager un passage. La silhouette échevelée d'une Amy hagarde apparut par l'ouverture ainsi libérée. Elle enjamba et il nota qu'elle faisait carrément peur à voir. Boitant, avec une épaule plus basse que l'autre, elle avait la moitié du visage couvert d'une substance poisseuse noirâtre, et semblait absolument furieuse. Quand elle passa devant lui, il réalisa que sa posture tordue venait du crochet qu'elle traînait après elle, et où se trouvait enfichée la tête sectionnée d'un Turok-Han.

— Mais… ? Il a pas explosé ?

— Pousse-toi ! coassa-t-elle avec un gémissement.

Chancelante, elle manquait de trébucher à chaque pas. Elle se propulsa à l'extérieur d'un seul élan, mais son pied ripa sur une petite pierre une fois dehors et elle s'étala sur la terre battue qui entourait la ferme-usine. La tête du monstre lui échappa et roula jusqu'à une zone éclairée par les rayons d'un soleil timide. Aussitôt, la face hideuse du Turok se mit à fumer avant d'être enfin réduite en cendres.

Restant dans la lumière du soleil, elle grimaça en sifflant, se dépouilla rapidement de son haut ensanglanté en frottant fort son visage avec une partie propre. Warren n'eut pas le temps de se faire des idées, car le sang présent sur le vêtement fumait déjà et le tissu commençait à se désagréger sous ses yeux effarés... Tendue, Amy shoota dans son vêtement pour l'éloigner et celui-ci prit feu. Puis elle tomba enfin à genoux, et le dos courbé, elle respirait avec peine. Warren arrêta surtout de penser qu'elle était en soutien-gorge dès qu'il la vit hoqueter et se mettre à vomir une gélatine d'un noir brillant, semblable à une très grosse limace de slime. Complètement dégueu.

— Amy ? Qu'est-ce qui t'arrive, ça va aller ?

Retenant ses cheveux, elle toussa dans un gargouillis et cracha en pinçant le nez. Puis, quand elle se sentit assurée qu'aucune bile ne lui remonterait plus aux lèvres, elle se redressa en tremblant et écrabouilla la très grosse limace qui gicla. La sorcière l'incendia en se servant d'une incantation litanique en latin et répéta longtemps le sort pour anéantir la chose jusqu'à la dernière molécule.

— Warren ! appela-t-elle d'une voix chuintante en rabattant les bras sur son torse. Regarde dans mon dos… Est-ce que j'ai été griffée ou entaillée ? C'est crucial que tu me dises la vérité.

Elle avait l'air d'une folle. Il ne se fit pas prier pour conserver une distance très respectable.

— Non. Ça a l'air bien. Enfin… on ne voit rien. Qu'est-ce qui t'est arrivé, bon sang ? Est-ce que la mini-bouche infernale est refermée pour de bon ?

Amy opina.

— On va avoir un très gros problème avec ces créatures, commenta-t-elle d'une voix blanche

Et sur ces bonnes paroles, elle s'autorisa à tourner de l'œil en tombant d'un seul coup. Par terre, son corps commença à convulser comme s'il était possédé. Warren ouvrit la bouche en cherchant automatiquement le démon qui contemplait la scène avec une touche de curiosité mais sans manifester le moins du monde l'intention de lui apporter une aide quelconque...

— Mais Eyghon ! Qu'est-ce qu'elle a ? Fais quelque chose !

Ce dernier se leva et passa devant elle sans lui adresser un regard.

— Je vais vérifier d'abord si elle a bien fait le travail.

Tout de même estomaqué par sa nonchalante indifférence et la perspective de se retrouver peut-être bientôt complètement isolé, Warren resta bouche bée. Mais quand il fut seul, il se mit à jurer et à crier sa colère et son impuissance.

— Amy, ne meurs pas ! Pas maintenant ! dit-il en se penchant sur elle pour lui tapoter les joues.

Il essayait de la mettre sur le côté quand son double astral apparut en lui flanquant une frousse de tous les diables car il ne s'y attendait pas. Les yeux de la sorcière étaient noirs d'encre et, sur le haut de son estomac, une énorme tache incandescente pulsait lentement. La chose s'étalait jusqu'à prendre vaguement l'apparence d'une araignée dont les pattes s'allongeaient pour l'enserrer étroitement à la façon d'un corset. Sa peau était cendreuse comme un tison chauffé à blanc.

— Amy ? Mais qu'est-ce qui s'est passé ?

Sa version fantomatique regarda à ses pieds le corps recroquevillé sur le côté.

— J'ai survécu. Voilà ce qui s'est passé.

— Eh bah, ça reste à voir. T'as pas vu ta tête ? Reviens vite là-dedans…

Eyghon ressortit de la laiterie en flottant dans les airs. Il adressa un regard étrange à la sorcière, avant de venir jusqu'au corps qu'il attrapa par un pied pour le traîner derrière lui. Elle lui barra la route en réapparaissant devant lui, et il montra sa surprise et son mécontentement, pour autant que l'on puisse lire quelque chose sur son visage inhumain.

— Laisse, je vais le récupérer. Il est encore frais, ça ira très bien.

— Tu n'as pas le droit. Il est à moi, fronda-t-elle.

— Plus maintenant. Trouvé c'est trouvé...

En rage, Amy ouvrit la bouche et ses traits d'Amy commencèrent à se déformer pour prendre l'apparence d'un Turok-han, qui semblait émerger d'elle comme un abominable papillon s'arrachant de sa chrysalide…

.


.

Ce fut son propre hurlement qui réveilla Warren. Complètement désorienté, il hyperventila pendant toute une minute, essayant de comprendre où il était. Dans la pénombre, il reconnut la chambre qu'il occupait, là où il squattait depuis plusieurs semaines maintenant. Près de lui, Eyghon attendait qu'il revienne à lui. Warren s'assit en se sentant viscéralement menacé par cette présence. Le démon hochait la tête d'un air méditatif.

— Calme-toi.

— Me calmer ? Mais j'ai fait un cauchemar atroce !

Le démon dodelina de la tête en levant les yeux au ciel.

— Et pourquoi crois-tu qu'on m'appelle « le Somnambule » ?

— Je sais pas ? Parce que Freddy Krueger, c'était déjà pris ?

Eyghon ricana face à cette réplique cinglante. Il ne craignait nullement les petites rébellions de ses marionnettes humaines.

— Arrête un peu. C'était très intéressant.

Intéressant ? Mais quel cauchemar de merde !

— Qui t'a dit que c'en était un ? soupira le démon d'un ton las ou peut-être seulement blasé. Et maintenant, en prime, je sais ce que tu penses de moi…

Warren Mears se décomposa à moitié sur place – ce qui était vrai au propre comme au figuré – en voyant le grand visage anguleux le scruter en surplomb.

— Où est Amy ? Elle est morte ? J'ai vu son fantôme dans mon rêve.

— Non, elle n'est pas morte. J'ai décidé de lui accorder une autre chance. Elle est pleine de surprises, finalement.

— Mais c'était pas un rêve ? Je veux dire, c'était… un genre de prémonition de ce qui va se passer, si on suit le plan ?

Le démon dédaigna lui répondre, glissant hors de la pièce pour vaquer à ses affaires. Paniqué, Warren attrapa son téléphone pour tenter de joindre Amy qui, à sa grande surprise, décrocha aussitôt.

— Amy, Amy ! Est-ce que ça va ? Amy, il faut absolument trouver une excuse pour annuler l'ouverture de la bouche secondaire…

— Oui, à peu près. Mais... tu ne te souviens pas ? On l'a fait déjà, dit-elle d'un ton lugubre. Et on a failli y rester. Heureusement, j'avais ajouté une sécurité dans le percuteur. Le trou est complètement rebouché et plus rien ne ressortira par là.

— T'es sûre ?

— J'ai toutes les raisons de le croire. Eyghon y est allé mais n'a fait aucun commentaire. Peut-être que tu as raison et qu'il faut que l'un de nous s'y rende en astral…

— Ouais. Carrément !

— Il faut que ce soit toi, Warren. J'ai été blessée par la fille de Willow et j'ai pris des coups en me défendant contre le vampire. Je n'aime pas l'avouer mais c'est au-dessus de mes forces pour le moment. Et tant que je te tiens, ce n'est pas la pire nouvelle. Eyghon est venu me dire qu'il n'acceptait de me laisser en vie qu'à condition que je m'occupe de passer immédiatement à la phase suivante. Il réclame la petite fille. Celle dont Rutgir avait récupéré le sang. Il a décidé qu'il en avait besoin pour procéder au sacrifice qui va ouvrir le Sceau. Et je n'ai pas l'impression qu'il se contentera de quelques gouttes cette fois… Warren ?

Il y eut comme un flottement à l'autre bout de la ligne.

— Warren ?

— Je suis là, je réfléchis. Tu es sûre qu'on ne peut pas récupérer les Faux ?

— Toutes les deux sont englouties dans la mousse à pétrification instantanée. Je l'ai achetée pour cette raison…

— Ha, bien fait pour les Tueuses ! Elles sont venues pour en reprendre une et elles en ont perdu deux ! Ça a dû leur faire mal de devoir abandonner comme ça leur pseudo « arme ancestrale ».

— Non. Elles ne les ont pas abandonnées, à vrai dire, elles sont restées avec... La mousse devait s'expanser jusqu'à remplir la pièce en quelques secondes sur deux mètres de hauteur. Je ne vois pas comment elles auraient pu s'enfuir. Cette légère diminution de leurs effectifs semble suffire à Eyghon. Il faut que je te laisse pour l'instant mais je voudrais qu'on se revoie d'ici quelques jours pour le kidnapping. On n'aura peut-être pas deux fois la même chance.

Les yeux exorbités par la nouvelle, Warren marmonna un assentiment, éteignit son communicateur et se mit à réfléchir aux implications immédiates. Ils étaient pris entre deux feux. A la place des Tueuses, il se serait mis en chasse aussitôt pour leur faire payer la perte d'une escouade et de leurs deux Faux. Jusqu'à présent, elles respectaient le code qui leur interdisait de tuer des humains. Mais maintenant qu'elles avaient vu les übervamps et probablement deviné les intentions d'Eyghon, il n'était pas certain qu'elles s'y tiendraient toujours et encore moins si par malchance, il était l'hôte d'Eyghon à ce moment... Même en possédant une petite armée de démons acquis à leur cause et qui filaient un coup de main pour flanquer le bordel dans les rues, Amy et lui avaient dorénavant de grosses cibles dans le dos – un dos que leur « partenaire » ne semblait plus se soucier de protéger. Et comme si ce n'était pas suffisant, maintenant, cet escogriffe pustuleux leur demandait d'aller prendre fissa une enfant protégée par les Observateurs ?

Si l'enlèvement échouait, Eyghon les tiendrait pour responsables et les éliminerait. S'ils touchaient à un seul cheveu de l'enfant probablement gardée H24, les Observateurs mobiliseraient des contingents de pétasses encore plus nombreux pour venir les descendre. Eyghon ne comprenait pas qu'il y avait des centaines et des centaines de Tueuses et que celles qui étaient mortes asphyxiées dans la ferme du Diable avaient déjà été remplacées par d'autres appelées.

Warren poussa un profond soupir anxieux. Il prit son communicateur et pianota dessus.

.

Warrlord

Amy, besoin de te voir plus tôt. Seul à seul, pas par téléphone

Mad-Amy

Pourquoi ?

Warrlord

Laissons tomber pour la mioche. C'est foutu d'avance. J'ai une meilleure idée

Mad-Amy

Tu as l'intention d'ignorer ses ordres ?

Warrlord

J'ai l'intention de vivre. Pas toi ?

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Debout devant le lavabo de sa petite salle de bains rose et verte aux meubles de rotin, Amy se passa de l'eau sur le visage. Dans le miroir, elle regarda sa pâleur et ses cernes violacés. Elle frissonnait, la lèvre supérieure recouverte d'une fine pellicule de sueur, et aucune potion qu'elle avalait n'améliorait sensiblement son état. Que lui avait donc fait cette garce de Rosenberg Junior dans le sous-sol ?

La jeune femme avait eu raison en disant que la chose noire implantée en elle, et qui pesait sur son estomac depuis lors, avait pu lui conférer une puissance suffisante pour lui permettre d'avoir le dessus face au vampire originel. Ce n'était pas rien. Mais Amy avait l'intime conviction que ça n'avait rien d'un cadeau. Sans arrêt, elle regardait nerveusement son ventre, croyant entendre le tic-tac d'une bombe à retardement ou s'attendant chaque seconde à ce qu'il se déchire pour qu'elle donne naissance à un alien.

Elle n'avait pas l'attention et la concentration nécessaire pour écouter les « meilleures idées » de Warren dans l'état où elle se trouvait. Tout ce qu'elle voyait, c'était qu'elle n'avait pu compter que sur elle et qu'Eyghon l'avait trahie malgré tout, sans même faire l'effort de s'en cacher. C'était la goutte de trop, le moment où elle prit la décision qui la hantait depuis qu'elle avait manipulé la Faux de Faith. Étrange comme l'instant d'avant, elle doutait encore. Maintenant, elle était sûre et remplie d'une volonté inébranlable, sans possible retour en arrière.

Eyghon voulait se débarrasser d'elle ? Mais pour une fois, ils étaient d'accord parce qu'elle voulait également être débarrassée de lui. Elle allait se remettre à faire ce qui était prévu depuis le début : s'en aller et profiter de sa nouvelle vie. Et la seule chose qui allait lui permettre de faire ça en toute sécurité et hors de portée de toutes représailles, c'était de disparaître de la surface de la Terre, littéralement.

Et pour ça, elle avait un plan.



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