When in Rome

Chapitre 87 : Plus rien ne s'oppose à la nuit ?

3964 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 05/04/2024 19:45

Chapitre 87 Plus rien ne s'oppose à la nuit ?

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25 juillet 2046, Cleveland.

— Quand ? s'impatienta Warren.

Amy considéra son visage ravagé. Il n'était décidément pas assez fort pour accueillir Eyghon. Son teint, les craquelures de sa peau, les ongles noircis et les cheveux qu'il perdait… Elle n'eut aucune difficulté à paraître inquiète en lui tendant une fiole de reconstituant de son cru. Si le corps de Warren lâchait, le démon s'emparerait du sien tôt ou tard.

— En fait, je suis déjà prête à faire le test mais je voulais t'en parler avant. Si j'ouvre le portail prématurément et que les créatures sortent avant que toutes les Tueuses ne soient neutralisées, elles opposeront une résistance et elles pourraient gagner. Il n'y a pas qu'Eyghon qui revendique le pouvoir absolu. Pour préserver leur position, certaines instances puissantes pourraient réitérer le coup de Sunnydale et leur venir en aide par calcul.

— Et alors quoi ? Face à des hordes de démons vomis de toutes les dimensions infernales, il n'y aura pas grand-chose qui fasse le poids.

Amy opina, bien consciente que c'était vrai. Elle non plus ne ferait pas longtemps le poids. Ou pas assez à son goût.

— Mais c'est pour ça que je te demande. Pour l'instant, Eyghon a besoin de nous. Je peux trouver un endroit sûr pour ouvrir le portail et voir si tout se passe bien. Ce serait bête de découvrir devant lui qu'un truc cloche. Je peux neutraliser quelques créatures et les lui amener. Mais qu'est-ce qui les contraindra à se soumettre à lui ? Qu'a-t-il à leur offrir, du moins, à ceux qui seront les plus manipulables ?

— Ah ça, c'est pas notre problème.

— Pourtant, on pourrait y apporter une solution, et ce serait bon pour nos affaires.

Warren réfléchit sérieusement un instant avant d'afficher un sourire ravi et très appréciateur.

— Un monde sans protection aucune, liberté totale, open bar sur les humains. Amy, Amy, Amy. Je comprends maintenant pourquoi tu voulais récupérer la hache. Tu veux réitérer le coup de Rosenberg, mais à l'envers, c'est ça ?

La sorcière écarquilla les yeux en prenant un air mystérieux. Une idée de génie, d'une audace formidable à laquelle elle n'avait même pas pensé ! Puisqu'aucun démon ne pouvait l'utiliser, autant s'en servir de la meilleure façon qui soit ! Elle y puisait de l'énergie pour elle-même et pour Warren mais si effectivement, elle pouvait annuler le sort de Willow, les Tueuses disparaîtraient. Ne resteraient que des filles sans force, à peine une poignée de sorcières vraiment capables, vite maîtrisées.

Elle leva la pipette qui contenait quelques gouttes du sang de la petite fille étrangère et dans l'autre main gantée, elle souleva la hache.

— Voilà ce que nous avons à proposer, déclara-t-elle plus vaillamment qu'elle le ressentait. Mais ce que je crains, c'est qu'Eyghon ne me laisse pas le temps de rechercher comment diable défaire ce sort. Il est évident que Willow a bénéficié d'une source titanesque pour réussir ça et qu'elle était pure.

Warren fit les cent pas, un peu plus nerveux soudain, mais ses yeux brillaient d'une grande force de volonté. Il se frotta le menton, son cerveau à l'œuvre prouva qu'il n'était pas complètement l'imbécile qu'on croyait.

— Cela ne sera pas forcément un problème. Laisse-moi lui parler quand on lui présentera le plan. Contente-toi de dire que tu n'es pas prête (ce qui est vrai). Je le laisserai lire mes doutes au moment où il exigera que ça soit mis en œuvre dans un délai trop court. Si ça foire, on pourra toujours lui dire qu'il avait été averti. Il sera en pétard mais bien obligé d'admettre qu'il aurait pu connaître ce succès en patientant un peu. Je préfère le dire moi. Il pourra difficilement me taper dessus sans se faire des dégâts, et s'il t'abîmait trop, il n'aurait rien du tout…

Amy acquiesça silencieusement. Tandis qu'elle le suivait dans l'un des couloirs de la bâtisse grinçante aux fantômes soumis, elle sentit la hache vibrer sourdement dans sa main et l'envie de plus en plus forte de décapiter la tête hideuse de Warren. Alors, plus de support physique pour Eyghon, et une arme redoutable pour elle. A chaque nouveau pas, c'était comme si l'objet trop lourd lui chuchotait de se délivrer du Mal. Comme s'il percevait Warren comme un démon désormais sans pouvoir plus le dissocier de son hôte indésirable…

Un instrument de mort mais qui se différenciait de tous les autres. Le folklore regorgeait de poignards maléfiques, de dagues venimeuses, épées maudites, insinuant leur noirceur dans le cœur de leur porteur… Mais avait-on jamais entendu parler d'un quelconque artefact brûlant à la corruption blanche, qui enchaînait le porteur vers l'accomplissement implacable du Bien ?

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FiveByFive

Giles, Willow, je viens d'arriver aux States et quelqu'un essaie de contraindre Falkis. On lance l'opé avec Robin ?

Rupert Giles

Dès que vous pouvez.

RedWitch888

Je peux aider à distance. J'ai suffisamment récupéré de la réexpédition de Dawnie. On n'a pas accusé réception de son bon retour mais Pietro est parti fouiller dans les archives.

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Même jour, École des Tueuses, banlieue de Rome, Italie

Dans l'ascenseur qui conduisait au parking, Pietro attendit d'être au -1, pour utiliser la clé déverrouillant le deuxième sous-sol, où se trouvaient une grande partie des archives constituées depuis 2010. Il n'y avait rien que de très classique et la pièce était très peu visitée, car la plupart des informations était déjà numérisées et cryptées sur l'éthersphère privée du CDO. Toutefois, le local permettait d'entreposer dans un coffre similaire à ceux des anciennes banques, quelques artefacts magiques ou pièces antiques qui supportaient d'être stockées ensemble sans créer de regrettables et néfastes interactions.

Ses chaussures de cuir foulaient le sol poussiéreux, ternissant un peu le bas de son pantalon. Son cœur était étrangement lourd et toujours tourmenté. L'un des professeurs venait de disparaitre sous ses yeux. Et il s'était rendu compte que quelque chose ne tournait pas rond, le malheureux ! Il était devenu transparent progressivement puis s'était dissipé en quelques secondes.

Tout à l'heure, Joy avait pleuré parce qu'elle ne se sentait pas bien et Pietro avait été terrorisé à l'idée qu'elle puisse s'évanouir dans les airs, elle aussi. Ou qu'elle voie l'un de ses proches victime du phénomène. Avait-il rêvé la pâleur subite de ses adorables petits doigts ? Maya s'était précipitée pour la couvrir de bisous. Monsieur Aki n'avait rien dit car elle ne subissait aucune attaque ou menace extérieure…

Debout devant la porte du coffre presque ridiculement épais, il se prêta aux vérifications biométriques requises, entra et fouilla chaque étagère, chaque contenant, même les vases canopes qui exhalait leur putréfaction millénaire. Avec déception, il constata qu'il ne trouvait rien de rien. Le fait que Dawn ait été délocalisée dans le passé excluait qu'il y eût le moindre besoin d'attendre une réponse. Même si elle l'avait fait des mois ou des années après.

Il referma la lourde porte ronde taillée dans de l'acier blindé, laissant le système s'enclencher selon sa petite routine feutrée. Perplexe, il se demanda si ce qu'il cherchait n'était pas directement dans le coffre personnel du bureau de Dawn, mais cela aurait voulu dire qu'elle l'aurait toujours su depuis le temps où elle serait venue travailler pour le Conseil…

Alors où pourrait donc être une missive intrigante qui devait porter la mention « A n'ouvrir qu'en octobre 2046 » ?

Après une bonne vingtaine de minutes à manutentionner des boîtes en carton friable, il obtint la réponse : dans les premiers cartons constitués, au fond d'une pile, portant une mention manuscrite « Canular hyper cool », griffonnée de la main d'Andrew.

La grande enveloppe kraft en contenait trois autres. L'une adressée au directeur Galardi, responsable de l'École pour Jeunes Filles Surdouées de Rome, portant le numéro 2 une autre pour Andrew, portant le numéro 1, et une troisième "Aux bons soins de tout membre exécutif supérieur du Conseil des Observateurs, si l'institution existe toujours", portant le numéro 3.

Il poussa le carton de côté pour s'appuyer au vieux bureau tout abîmé où il l'avait déposé. Contre toute attente, il déplia la troisième lettre d'abord avec une certaine curiosité mêlée d'appréhension. Elle était rédigée d'une écriture malhabile et portait des traces brunes par endroits, comme issues d'un frottement, ce qui ajoutait au mystère.

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"Bonjour,

Je suis Dawn Summers-Wells-Pratt, membre permanente du Bureau local du Conseil des Observateurs de Rome, au titre de Bibliothécaire en chef Europe, accréditation de niveau 4, matricule : SD00110032. Je détiens des informations cruciales pour toute personne en charge des opérations stratégiques en 2043.

Si toutefois un responsable du Conseil ouvrait cette lettre avant la date, voici des éléments à prendre en compte avec la plus grande attention :

En 2005, l'armée des États-Unis a extirpé des décombres de Sunnydale (Californie) deux individus gravement nuisibles qui seront probablement responsables de la destruction d'une partie de l'Italie, de l'Europe, et potentiellement davantage. Au moment où j'ai quitté mon époque, la situation commençait seulement à dégénérer.

Les noms de ces personnes sont Warren Mears et Amy Madison. Pour toute information les concernant, interrogez si possible Willow Rosenberg, Rupert Giles ou éventuellement Andrew Wells.

Vous devez impérativement vous assurer avec l'aide du Major Riley Finn (ou tout autre grade qu'il pourrait avoir ultérieurement), que leurs corps restent séparés dans des morgues différentes, éloignées, et qu'aucune espèce de test ou recherche ne soient menés sur eux, quelque intérêt scientifique qu'ils puissent présenter. Ne tentez pas de les éveiller. Faites tout ce qu'il faut pour que personne ne s'y intéresse.

Si vous le faisiez ou si vous y manquiez, vous seriez responsables de la mort de millions de civils vivant auprès des bouches de l'Enfer, de centaines de Tueuses. Les projections indiquent que les effets seraient catastrophiques. Ce qui a été évité à Sunnydale en 2003, 2005, puis à Los Angeles l'année d'après ne pourrait pas l'être par défaut d'entités surhumaines vouées au Bien.

Au nom de ces populations, je vous enjoins à prendre ce message au sérieux.

J'ignore si j'aurai survécu au moment où cette lettre parviendra à quelqu'un. L'effondrement du futur auquel j'appartiens et ma tentative de le modifier pourraient avoir des répercussions inexorables sur mon existence.

Dans le cas contraire, ma présence s'avérant anachronique, je serai établie en Italie, sans lien aucun avec le Conseil et sous une autre identité.

Bien sincèrement

D.S."

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Pietro reposa la lettre en tremblant un peu. Manifestement, Dawn avait recouvré tous ses souvenirs et sa conscience mais il ne savait pas comment elle avait pu obtenir des informations sur des événements ultérieurs à la date où ils étaient actuellement. Avait-elle antidaté ce message ? Cela n'avait aucun sens. Pourquoi cacher dans un vieux carton un courrier qui voulait les prévenir ?

Il regarda les deux courriers restants et opta pour ouvrir "le sien". L'émotion le gagna dès les premières lignes quand il comprit que les lettres ne venaient pas de qui il croyait.

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"Mon cher Pietro, caro mio,

Si tu as cette lettre entre les mains, il y a de grandes chances que tu saches qui je suis, et je t'embrasse tendrement. J'espère que ma disparition n'a pas été trop violente pour toi, ma famille et… tous les autres. J'espère que vous aurez le temps et la possibilité de vous en remettre. Si tu as lu la lettre numéro 3 avant les autres – je devine que c'est ce que tu as fait – tu es maintenant au courant de ce qui va se passer inéluctablement si j'ai échoué dans la folle entreprise où je me suis lancée. J'ai attendu quelques jours, mais Willow n'est pas venue, je n'ai reçu aucun signe qui me laisse penser qu'il y a une possibilité de retour pour moi.

Je dois avouer avec douleur que je n'ai pas le courage d'écrire à Maya, et j'espère qu'elle me pardonnera pour ça. Si je réussis à faire en sorte que ma sœur survive, Maya n'existera sans doute pas, toutes les raisons ayant conduit à sa naissance n'ayant pas existé. Le monde gagnera une légende et j'y perdrai la meilleure des filles, ma joie et ma lumière depuis des années. C'est l'une ou l'autre, mais pas les deux.

Et la « non-naissance » de Maya s'expliquera d'autant mieux quand tu liras la troisième lettre, car l'événement le plus improbable de tous, c'est que celui qui deviendra mon mari, et puis le tien, est un crétin fini en 2005. Par un grand miracle, pourtant, il est devenu lentement quelqu'un de bien et cela a commencé quand je me suis trouvée en grand besoin d'aide alors que j'étais une jeune maman, aux prises avec un deuil douloureux et d'autres choses horribles que j'ai laissé m'arriver…

Je n'ai pas non plus le courage d'écrire à Spike. J'essaie mais je n'y arrive pas. Si tout va "bien" se passer, nous n'aurons jamais eu l'occasion de nous rapprocher pour cicatriser la mort de Buffy. Je serai donc toujours la sœur de celle qu'il aime douloureusement et passionnément. Il ne me connaîtra pas vraiment et mon jeune double aura suivi un autre chemin. Dans mon univers, tu n'aimes pas Spike. Mais sache qu'il a tout de même une fâcheuse tendance à sauver tout le monde, même s'il n'est pas trop d'accord pour... Sur sa blonde tête de mule repose le revirement total de la situation, si moi ou ma jeune version parvenons à le convaincre de faire encore ce qu'il a toujours désiré plus que tout : aimer et sauver ma sœur.

Si vous parvenez à survivre tous, prends bien soin d'Evan, mon petit-fils inopiné, et de notre petite Joy, le miracle qui nous relie tous les deux en faisant de nous une famille.

Si elle est arrivée dans ton monde, veille aussi sur la petite fille de l'espace. Elle est précieuse. Plusieurs membres du CDO, ont certainement deviné que son âme a déjà vécu sur Terre, bien qu'elle vienne de loin. Elle n'est pas là par hasard, même si elle l'ignore peut-être encore.

A lire si tu ne me connais pas du tout.

C'est peut-être une bonne chose que tu n'aies pas entendu parler de moi et que cette lettre te parvienne par erreur ou grâce au zèle d'un facteur. Cela voudrait dire que le futur que j'ai tenté d'éviter ne sera pas advenu, et comme il finissait mal, il faut sans doute sans réjouir. Mais sache seulement que j'ai été ton amie dans un monde parallèle, dès la première fois que je t'y ai rencontré.

Ah, détail important à signaler dans ce cas, j'ai été la sœur de Buffy Summers. Dans le temps, c'était une héroïne dont les aventures et les batailles menées dans l'ombre et le secret auraient mérité d'être plus connues des gens qu'elle protégeait.

Pour me cacher dans le monde nouveau que je m'apprête à me créer, j'ai choisi d'emprunter ton nom, j'espère que tu ne m'en voudras pas : il m'a toujours semblé beau. Je serai discrète, nous ne nous croiserons jamais car là où je suis, tu n'es pas encore né et tu ne le seras pas avant plusieurs années.

Quoi qu'il en soit, je t'embrasse une dernière fois, mon cher cœur aux cheveux de prince.

Donna"

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Pietro replia la lettre et se mordit les lèvres. Puis, il inspira profondément, rejetant la tête en arrière, les paupières closes. Un poing inflexible lui comprimait le cœur, serrant et serrant jusqu'à ce qu'il tombe en poussière.

Il lui restait encore une lettre à lire, qu'il prit avec autant d'embarras que d'avidité. Sur cette dernière, la date où il fallait l'ouvrir était très ancienne. La missive était très courte.

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"Salut Andrew,

Tu seras sans doute super étonné que je t'envoie ces idées de fanfiction mais je m'ennuie en cours. Je ne sais pas à qui montrer mon brouillon mais comme je sais bien que tu aimes ça et que tu en publies plein sur le site SWU avec le pseudo DukeSkyWatcher83, je me suis dit pourquoi pas ?…

Je t'explique l'idée. Dans le futur, tu es le héros. On ne mettrait pas forcément ton nom. Tu survis grâce à tes dons de caméléon. Tu es devenu un super Observateur respecté, on t'écoute, et tu accomplis de grandes choses dans l'organisation, là où tu es, à Rome, mais pas seulement. Tu voyagerais partout dans le monde. Tu ferais des choses bonnes et utiles pour les Tueuses parce que tu serais devenu petit à petit, un homme bien, qui réfléchit, et qui trouverait l'amour sous différentes formes en s'attachant à de bonnes personnes. Genre, développement de personnage et rédemption, tout ça.

Je pense que ce serait bien si tu pouvais aussi aider dans certaines apocalypses (mais pas trop, à la Wesley Crusher)*, pour la crédibilité de ton personnage. Je n'ai pas encore beaucoup d'idées pour savoir comment ça finit mais je sais déjà que Warren serait un méchant revenu d'entre les morts. Mais bien sûr, tu te laisserais pas faire, parce que bon, c'est pas très héroïque, sinon.

Cool non ?

On discutera du scénario un jour si t'es libre, quand je viendrai en vacances (quand j'aurai la thune pour ça, donc peut-être pas tout de suite-tout de suite). Garde ces deux lettres dans un coin, les jette pas, un jour, elles vaudront de l'or, je parie, et on nous achètera les droits pour un film à Hollywood, mdr.

Dawn la sœur de Buffy (au cas où tu en connaîtrais une autre)"

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Il entendit des pas s'approcher et il rangea précipitamment la lettre qui lui était destinée. Maya passa une tête par l'entrebâillement. Elle portait Joy sur sa hanche, l'enfant accrochée la serrait étroitement. Avec M. Aki dans un bras et Mamma dans l'autre, elle avait à peine l'air rassurée…

— Bah t'es là !

Maya lui sembla fatiguée. Pour la première fois, il vit ses cheveux raides, des cernes épais sous ses yeux pétillants et son teint gris. Il le lui dit avec sollicitude et elle répondit avec une petite grimace qu'elle n'avait pas le temps de se faire belle. Ce qui était vrai. Elle éternua ce qui fit sourire enfin la petite.

— Trop de poussière ici ! La femme de ménage n'est pas une championne.

— C'est une pièce secrète.

— Moais. Pourquoi tu restes là ? On va essayer de rentrer…

— Willow m'a envoyé regarder si Dawn n'avait pas cherché à nous envoyer une note ou une info.

— Tu fais la tête, t'as rien trouvé ?

— Eh si. Deux lettres, dit-il en les levant. Une pour Andrew quand il était jeune. Si j'ai bien compris, elle ne sert qu'à le flatter pour qu'il conserve l'autre qu'elle adresse au management du CDO.

Maya plissa les yeux, toute intriguée.

— Fais voir… Tourne-la… On dirait qu'il y a du sang dessus.

— Tu veux qu'on fasse une analyse ?

Elle ricana avec un sourire en coin.

— Pas la peine. Spike pourra nous dire en deux secondes à qui il appartient…

Pietro les remit dans l'enveloppe, la lui tendit, et remit le carton d'archives en place. Il suivit la Tueuse en se disant qu'il n'y aurait pas plus rapide, en effet. Angel lui avait avoué un jour, avec gêne, qu'un vampire qui buvait le sang d'une Tueuse ne pouvait jamais l'oublier et le reconnaîtrait entre mille.

En éteignant la lumière, il se promit de revenir. Peut-être parce qu'il espérait avoir d'autres témoignages secrets que Dawn avait survécu et qu'elle se portait bien.

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En pénétrant dans son domicile, Maya s'empressa de se rendre au salon avec une impatience qui la surprit elle-même. Trouver des lettres pleines de sang sans que l'écriture de sa mère soit vraiment reconnaissable n'était pas forcément une bonne nouvelle, mais elle voulait rester positive. Elle en avait tant besoin !

— Place, place, une mission de la plus haute importance pour mon unique parrain vampire et son flair infaillible de vil prédateur implacable… claironna-t-elle en levant l'enveloppe hors de portée de Joy.

Spike qui discutait au salon avec Evan, leva un sourcil désabusé mais son sourire était reconnaissant pour la flatterie. Il réceptionna le pli envoyé n'importe comment, tandis que Maya essayait de poser sa fille près de son aîné avec les plus grandes difficultés, finissant par lui dire qu'elle ne craignait rien, et de se souvenir que M. Aki l'avait bien protégée, et que tout le monde était là.

Puis, elle se mit les poings sur les hanches en se plaignant que Joy commençait à devenir un peu lourde maintenant qu'elle était si grande. Pietro pensa que ça pouvait être une ruse subtile pour que l'enfant utilise un peu plus ses chaussures. Spike se contenta de la fixer d'un air impassible, scrutant en réalité si c'était vrai à travers sa posture et sa démarche. Joy n'était pas d'un poids suffisant pour fatiguer sa mère.

— Tiens, regarde ce que Pietro a trouvé à la cave de l'École. Peut-être bien des nouvelles de Dawn ! L'écriture est bizarre et il y a des tâches qui font penser à du sang. Tu peux nous dire si c'en est et si c'est celui de Maman ?

— Oui… et oui !

— C'est vrai ? sourit Maya avec les yeux embués.

— Qu'est-ce que ça dit ?

Il y avait plus d'urgence et d'avidité dans le ton du vampire qu'il n'aurait voulu le laisser transparaître.

— Qu'elle n'est probablement qu'à quelques kilomètres d'ici mais à des années d'écart ! soupira Pietro. Regarde.

Spike déplia les feuilles avec hâte et bientôt la frustration se peignit fugacement sur ses traits anguleux. Ils la partageaient tous.

— Et c'est tout ? Il n'y a rien d'autre ? demanda-t- il en secouant et ouvrant la lettre kraft plus largement.

Un petit chuintement discret de quelques secondes se fit entendre avant un "ting" de quelque chose qui venait de heurter le dallage en marbre, tout près des grosses bottes de Spike.

Quelque chose de petit et brillant.

En forme de clé.

Avec un cœur.

Taché de sang.

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Note

* Wesley Crusher, personnage adolescent de la série Star Trek Next Generation est devenu le modèle du Gary Stu (le pendant masculin de la Mary-Sue). C'est un génie, une calculette sur pattes, un s'y connait en astrophysique, il est sur la passerelle de l'Enterprise avant même d'avoir fait l'Académie, ses interventions sont parfois décisives pour sauver la situation, le Capitaine a du respect pour lui, et il n'a pas d'acné.

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