When in Rome

Chapitre 24 : Le moment opportun

3064 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 05/11/2020 08:47

Chapitre 24 Le moment opportun

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— Maintenant qu'allons-nous faire ?*

La question lui arracha un nouveau sourire en coin, car elle lui rappelait de vieux souvenirs impliquant un démon de la combustion spontanée musicale. Un peu lâchement, elle choisit d'ignorer la profondeur – certainement intentionnelle – qu'il mettait dans cette formule. Trop d'émotions étaient attachées à cette simple question.

Dans l'ombre complice d'une salle obscure, elle pouvait oublier. Elle pouvait se laisser aller à ses sentiments et au bien-être que ses attouchements prévenants lui procuraient... Mais maintenant qu'il était là à quelques pas, bien visible sous un lampadaire, elle se sentait plus incertaine et plus vulnérable. Et elle s'effrayait de l'image aguicheuse que son comportement renvoyait certainement. Ce n'était pas pour jouer, ni pour le plaisir pervers de l'exciter et puis se refuser à lui. C'était la lutte désordonnée entre son corps verrouillé et pourtant affamé d'attentions, son cœur plein de regrets et de sa tête rationnelle qui lui criait de réfléchir deux minutes, bon Dieu !

Parfois, elle se demandait ce qu'elle trouvait à ce visage aux traits si particuliers. Lorsqu'il s'animait, ses moindres mimiques la renvoyaient sans cesse un passé où il se consumait d'un amour fou pour Buffy. Et alors c'était comme si le mauvais génie de l'insécurité lui murmurait insidieusement à l'oreille : rêve autant que tu veux, mais il s'est voué passionnément à une autre. Tu n'as pas ce qu'il faut pour rendre heureux telle que tu es !

Et elle restait à chaque fois surprise de constater qu'il était d'un autre avis.

A Londres, il avait avoué qu'il n'avait vu en elle qu'une belle femme sans la reconnaître aussitôt. Cette méprise initiale devait être à l'origine de l'attirance qu'il manifestait. Mais ce n'était rien d'autre que cela. Un élan de la chair qui se dissiperait de lui-même, une fois brièvement assouvi. Et pour lui et pour elle.

Au départ, elle avait voulu croire qu'elle n'éprouvait que de la compassion parce qu'il allait mal, parce qu'il voulait mourir en pensant que Willow y était passée, elle aussi. Si seulement c'était aussi simple ! Sa blondeur, ses yeux, sa dégaine et ses remarques… lui avaient sauté au visage. Il avait surgi là devant elle, identique et si désabusé. Elle avait eu le sentiment d'un irrémédiable gâchis et s'était sentie électrisée à l'idée à la pensée qu'il était abandonné sur le bord de la route. Si personne n'en voulait, jusqu'à lui-même qui se désintéressait de son propre sort, n'était-elle pas en droit de le réquisitionner, avant qu'il ne soit trop tard ?

A ce moment, elle se doutait que cette impulsion ne reposait pas que sur de l'altruisme… mais elle avait fermé les yeux dessus, sachant pertinemment que rien qui ressemble à « une relation » n'était possible entre eux, à quelque niveau que ce soit. Ni physique, ni sentimental, ni même intellectuel car leurs opinions divergeaient totalement, sans parler de leur mode de vie.

Mais après des semaines à tourner comme une lionne en cage, sans aucun progrès notable sur le front du « ça va passer », elle avait choisi d'attaquer le problème avec une folle témérité, même au péril des relations amicales qu'elle souhaitait, même au risque qu'il ne revienne jamais. Pour se sortir cette idée de la tête, elle ne connaissait pas de moyen plus efficace que de casser le fantasme grâce à du réel. Car il est facile de tomber amoureux de quelqu'un qu'on pare de toutes les qualités. Une fois qu'on le connait vraiment, les œillères tombent et le château de cartes s'effondre de lui-même… Alors forte de cette évidence, elle s'était donc préparée à la rencontre physique qui lui ferait prendre conscience que Spike n'avait rien à voir avec la vision naïve qu'elle avait toujours de lui.

Elle avait hâte de cesser ces enfantillages et d'avoir à nouveau l'esprit libre et le cœur léger. C'est pourquoi elle avait orchestré Ostia avec détermination. Et au niveau du « réel » qui casserait le mythe, eh bien elle avait été servie !

Pourtant, il s'était produit deux choses positives : d'abord, elle ne lui en voulait pas directement, se refusant à croire qu'il aurait abusé d'elle de cette façon – et même si son psy considérait qu'elle refusait de voir la réalité en brandissant les mots « Syndrome de Stockholm ». Ensuite, quelque chose avait tout de même fonctionné car le vampire pensait de nouveau au présent et ne semblait pas totalement exclure de s'intéresser à un avenir proche. Particulièrement un dont elle ferait intimement partie.

Maintenant qu'allons-nous faire ?

Patient, il attendait encore la réponse à sa question, assez légitime, somme toute.

— Ce qu'on peut faire ? Eh bien, je ne te propose pas de dîner, bien sûr ? Mais comme il est encore tôt, que dirais-tu d'aller jusqu'à la fontaine pour y faire un vœu ? Ce n'est pas très loin d'ici et tu te rapprocherais du parking si tu veux rentrer ensuite.

— Une fontaine à vœux ? J'en dis que tu es encore sous l'emprise hypnotique de ce film terrifiant. Et après, quoi d'autre ?

— Ensuite, je peux te montrer l'endroit que je viens de louer. C'est tout petit mais c'est bien suffisant.

— Quoi ? Tu me ramènes dans ta garçonnière pour fille ? Aïeu. Le nid d'amour où tu emmènestous tes amants ? Mais re-aïe !

— Mes amants ? Entre ça et les vampibots, tu me prêtes une endurance que je n'ai jamais eue. Alors, tu viens la voir cette fontaine de Trevi ou pas ?

— Je t'ai déjà dit : on fait ce que tu veux.

— Allons, ne dit pas ça en ayant l'air de le regretter déjà. C'est très joli, tu vas voir ; la nuit, ils éclairent les abords.

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Avec qui était-elle déjà venue ? Quand elle glissa furtivement son bras autour de sa taille, il n'eut certainement pas envie de protester et cala son pas sur le sien. Au moins, elle ne l'obligeait pas à se tenir par la main ! C'était assez mortifiant de constater les extrémités auxquelles il se rendait quand il espérait être aimé.

— Tu es en train de ruiner ma réputation, ronchonna-t-il pour la forme.

— Sois tranquille, elle a été foutue à la minute où tu t'es rangé au côté de l'ennemie jurée de ta race. Et en plus, je croyais que tu aimais bien ça.

— Quoi ? Foutre en l'air ma réputation ? Mmhh, oui. Quand je tombe ensuite sur un Pas Beau, il pense que je me suis ramolli. Et il a la mauvaise surprise de sa vie quand il réalise qu'il est en train d'expirer dans une mare de sang.

— Ah, comme c'est charmant ! Massacre et hémoglobine… Et ça ne fait pas du tout psychopathe !… Tiens, regarde, c'est à l'angle, on voit la lumière.

Elle hâta le pas pour s'approcher de l'édifice blanc du palais où était adossée la fontaine elle-même. Au milieu, Spike reconnaissait une statue de Neptune sur son char, ses chevaux et ses tritons… mais foutre pas les deux greluches en toge qui le flanquaient dans des niches latérales... Avec une joie enfantine, elle tendit le bras vers lui pour l'inciter à se rapprocher du bord du bassin et lui montrer les pièces de menue monnaie recouvrant une bonne partie du fond dans la zone la plus accessible. Dédaigneux, il fit comme s'il en ignorait tout.

— Je voyais ça plus grand.

— Vieux grincheux. Je me rappelle la première fois que je suis venue avec Buffy et Giles. J'avais l'impression qu'on était enfin en vacances. Je n'avais jamais mis les pieds hors de Sunnydale, alors quand on a atterri ici, après un vol interminable, j'en suis restée bouche bée. Comme un coup de foudre mais pour un lieu. Giles m'a expliqué pourquoi il y avait toutes ces pièces dans l'eau et je trouvais ça digne d'un conte de fées.

— Qu'est-ce que tu as fait comme vœu ? demanda-t-il, intrigué par son expression radieuse qui la rajeunissait de façon troublante.

— Bon normalement, ça ne se dit pas, mais j'imagine qu'il y a prescription, Et puis le vœu s'est réalisé ! J'ai souhaité revenir un jour pour me marier et y habiter.

Il fit la moue comme à chaque fois qu'elle évoquait cette mascarade qu'elle appelait mariage et la regarda farfouiller dans son petit sac, caché en bandoulière sous son blouson. Il pensait que ces vêtements n'étaient pas son style mais réalisait qu'il ne savait rien au fond de celle qu'elle était devenue en tant qu'adulte. Il n'aimait pas cela car il avait l'impression d'avoir stupidement gâché un temps précieux à essayer d'oublier... en ne faisant qu'y repenser. Elle tira une pièce de quelques centimes et accomplit le cérémonial idiot.

— Tu ne jettes pas une pièce ? Moi je le fais à chaque fois qu'on doit déménager… Allez fais un vœu… Bon, quoi, tu n'as pas de monnaie ? Je pensais que tu étais moins fauché ces derniers temps… Attends, j'ai ce qu'il f…

Il arrêta son geste en voyant qu'elle était en train d'essayer d'en piocher une autre.

— J'ai autre chose, mais je trouve que ce serait dommage de le jeter, dit-il en sortant une petite boîte plate de sa poche intérieure.

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Elle se demanda comment il pouvait y avoir une poche dans un blouson près du corps, et puis elle le considéra sans que l'information ne monte tout de suite au cerveau. Il t'offre quelque chose.

— Oh, s'exclama-t-elle avant de rebaisser d'un ton. C'est maintenant le « moment opportun » ? C'est mon cadeau ?

— Non, pardi, c'est celui d'Angel !… Ouvre-le, s'impatienta-t-il.

Elle examina la boîte avec attention sur toutes ses faces noires, soulignées de gravures dorées.

— Elle vient d'une bijouterie de renom. Est-ce que c'est… ce que ça a l'air d'être ?

— Non, c'est mieux, je crois.

Elle étouffa un rire, en levant les yeux au ciel face à son absence de modestie incroyable, et souleva le couvercle avec autant de curiosité que d'appréhension.

Oui, c'était vraiment mieux.

Sur un petit lit de velours douillet, un pendentif reposait dans le nid précieux que formait une fine chaîne. Le bijou représentait une petite clé polie d'environ deux centimètres mais son embase était en forme de cœur et incrustée de minuscules brillants facettés pour scintiller. Elle la toucha précautionneusement du bout de l'ongle, et réalisa au poinçon que c'était de l'or blanc… Elle ouvrit la bouche, et puis sourit mais ses yeux se remplirent de larmes d'émotion.

— Comme c'est joli, s'étrangla-t-elle. C'est particulièrement… attentionné.

Sa formule prudente accrut exponentiellement la nervosité du vampire.

— C'est pour ça que j'ai demandé à ta fille de m'aider. Tu ne l'aimes pas ?

— Mais si, bien sûr… C'est juste que… il y a un cœur...

— C'est toi que ça représente. C'est symbolique ! Une clé avec un cœur. Tu avais peur de quoi ? Que je te refile une bague de fiançailles ? Maya s'est déjà à moitié pissée dessus, rien qu'à l'idée…

— Non, évidemment, pas une bague. D'après mes souvenirs, pour ce genre d'occasion, tu aimes plutôt offrir des gros machins épais en toc avec des têtes de mort, le taquina-t-elle. Mais ça reste un très joli cadeau qui me touche.

Il fit quelques pas sur place en la regardant avec plus d'incertitude alors qu'elle refermait la boîte.

— Tu ne veux pas le porter ? Je peux t'aider à l'attacher…

Elle afficha un sourire terriblement rusé et dit plus bas :

— Ne me dis pas que tu ne l'as pas vu venir si je te réponds que « j'attends le moment opportun » pour ça ?

— Touché.

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Il poussa un petit grognement de frustration, en se demandant comment il allait faire pour maîtriser son désir croissant de l'étreindre. Attacher le bijou lui aurait permis d'avoir au moins une vue sur sa nuque, de poser ses phalanges dessus quelques secondes et d'embrasser l'endroit qu'elles auraient quitté... Embrasser l'endroit où elle avait été mordue pour effacer le...

Il serra les mâchoires. Et quoi maintenant, un bisou sur le bobo ? Allons, sombre idiot...

Sans doute désireuse de ne pas le vexer, elle lui prit la main et entremêla leurs doigts avant de l'entraîner dans une autre direction en lui chuchotant un merci. Et voilà, ils se tenaient par la main ! Elle le faisait exprès et… il l'aimait encore plus pour cela. Jamais il n'y avait eu cette malice entre Buffy et lui, ô grand jamais.

— Je l'ai mérité… Je reconnais, concéda-t-il beau joueur. En fait, je suis déjà venu à Rome avec Angel, après… Sunnydale. Et moi, j'ai plutôt souhaité ne jamais y remettre les pieds !

— Ah bon ? Mais qu'est-ce qui s'est passé ? Vous vous êtes encore bouffé le nez pour des broutilles ?

Il lui glissa un regard en coulisse, effectivement vexé qu'elle considère cent cinquante ans de haine larvée ou déclarée comme des "broutilles"... Mais comment lui avouer à elle, et juste après ces moments précieux dans le cinéma, qu'Angel et lui tentaient vainement de se départager pour savoir lequel aurait le droit de parler à Buffy ? Une rumeur persistante la disait en ville et prétendument devenue la petite-amie d'un type qui se faisait appeler modestement « l'immortel ». Comme si c'était une rareté ! Aucun des deux vampires n'en était particulièrement ravi, pour une fois unis dans une commune jalousie malvenue. **

— C'est une vieille histoire… Pourquoi n'irions-nous pas plutôt voir cet endroit mystérieux que tu as fait miroiter ?

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Ce n'était pas du tout comme cela qu'elle avait imaginé le moment où elle lui montrerait le local qu'elle voulait transformer en mini-galerie. Elle s'était vue lui présenter les quelques mètres carrés derrière la vitrine, la pièce à l'arrière où elle envisageait de peindre ou dessiner des toiles plus grandes, et les entreposer avec son matériel salissant. Et au premier étage, accessible par un escalier en colimaçon, la dernière petite pièce dont elle pensait faire un bureau, mettre un canapé ou un lit de camp pour dormir sur place... Un petit coin à elle. Spike s'en ficherait probablement : sa crypte en « duplex » avait été plus grande...

Même si ce n'était que pour quelques mois – car Andrew et elle devraient déménager à la rentrée probablement pour Hambourg avec un bref transit à Londres – elle s'était sentie enthousiaste quand ce projet avait commencé à prendre une tournure concrète et qu'elle avait réalisé qu'elle n'avait pas besoin de beaucoup de travaux. Un bon nettoyage, un coup de peinture sur les murs... Elle avait pu se projeter assez vite et estimait ainsi qu'elle avait accompli une partie au moins de ses aspirations restées en sommeil. Dans deux semaines, elle ferait connaître un peu son travail, et cela constituerait à la fois une sorte de galop d'essai et une expérience. Et d'un, cela clouerait un peu le bec de son psy, et de deux, cela la rapprocherait un peu de sa mère en comprenant mieux son quotidien...

Elle ne savait pas pourquoi elle n'avait pas encore parlé du déménagement de façon moins élusive. Bien sûr, elle lui avait dit dans une lettre que sa famille déménageait souvent et que certaines de leurs affaires n'étaient jamais déballées. Bien sûr, elle avait jeté la piécette avec un vœu plus fervent dans le bassin plein d'eau claire... Bien sûr, elle rationalisait en arguant qu'un type qui possédait son propre vaisseau spatial – excusez du peu – pouvait rallier n'importe quel point du globe en un temps record... Mais il lui semblait que le temps passé ici avait été trop court, Spike à chaque fois absent pendant plusieurs semaines. Plus d'un an déjà depuis que sa vie avait été sérieusement chamboulée.

Et juste au moment où elle pensait qu'il avait changé, le « bon vieux temps » était revenu en force. Spike avait toujours généré autour de lui comme un maelström de situations dangereuses, principalement parce qu'il trafiquait plus ou moins pour gagner sa vie, se faisait embaucher comme mercenaire ou chasseur pour traquer des gros animaux plus ou moins démoniaques…

Ce soir, alors qu'elle avait encore la tête étourdie, il lui avait lâché la main et subitement morphé sans prévenir. La ruelle adjacente qu'ils avaient empruntée pour couper, était pourtant charmante autant que déserte. Elle ne sut comment comprendre son front soudainement plissé, ses yeux jaunes et sa bouche pleine de crocs...

— Nous sommes suivis et pas par des humains, avait-il répondu à sa question implicite.

Elle avait acquiescé pour dire qu'elle avait compris et sorti un pieu de son sac. L'horrible visage difforme avait souri, lui rappelant celui de Parmakaï, mais la question d'après ne laissait aucun doute sur son interlocuteur :

— J'aurais bien aimé m'en servir mais ce ne sont pas des vampires. Comment t'as réussi à faire tenir ce truc dans ton sac minuscule ?

— Courtoisie de Willow, sortilège « De profundis ». Cherche pas, j'expliquerai plus tard. J'y garde quelques pieux de réserve. Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? A part « éviter de te gêner et anticiper tes mouvements », bien sûr ?

L'œil étincelant, il avait ricané en faisant glisser sa langue sur ses dents acérées.

— Si je n'avais pas cette sale tête, je t'aurais bien embrassée pour ton sens toujours renouvelé de la répartie, si typiquement Summers... Pour ma santé mentale, je préférerais vraiment que tu ne sois ni blessée ni tuée alors si tu pouvais...

Elle avait pointé un doigt hésitant au-delà de son épaule.

— Euh, qu'est-ce que c'est que ça ?

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Notes

* Titre français de la dernière chanson de l'épisode musical : Where do we go from here?

** Saison 5 d'Angel, épisode « La fille en question ».

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