Eternity On Ice.
Chapitre 18 : Un long silence.
Je me réveillais en début d'après-midi, j'avais fini par m'endormir à cause des pleures. Je me sentais épuisé… Et très déprimé… Je n'arrivais pas à me calmer… Otabek… il pense vraiment ça de moi…? C'est horrible… Je sais que j'ai voulu me venger, mais lui aussi il a embrassé Victor de façon très langoureuse et moi je ne l'ai pas insulté… Pas humilié devant tout le monde comme il l'a fait… Je… Je me sens si mal…
Je n'arrêtais pas de ruminer… mais un coup de téléphone de Yuri me sortait de mes angoisses et de ma tristesse. Même si j'avais pas envie de parler, je ne sais pas pourquoi mais je décrochais quand même le téléphone… En fait, j'avais un peu envie de savoir ce qu'il c'est passé après mon départ.
- Allô…?
- « Allô, c'est Yuri. »
- Je sais… Qu'est que tu veux…? Dis-je d'une petite voix tremblante.
- « Savoir comment tu te sens ? »
- À ton avis…?
- « Ouais... J'imagine… »
- « Tu nous a fait peur ! » Intervient Victor à travers le téléphone.
- T'es là… toi… Grognais-je en entendant la voix de Victor.
- « C'est vrai que tu nous a fait peur à partir comme ça, tu aurais pu nous prévenir. » Approuve Yuri
- « Oh ! Tu es fâché contre moi? » Pleurniche Victor. Je me redressais dans mon lit, furieux…
- Franchement, ferme la Victor ! C'est en partie de ta faute si j'ai rompu avec Otabek ! Et j'ai décroché mon putain de téléphone uniquement parce que je pensais ne parler qu'à Yuri ! J'ai aucune envie de te parler à toi ! M'exclamais-je.
Je considère que Victor est en partie responsable… S'il n'y avait pas eu ce baiser entre lui et Otabek, je ne pense pas que j'aurais agi par vengeance… En plus, il ose parler au téléphone avec sa voix de chien battu, comme si ce qui m'arrivait n'était pas si grave… Pire, on dirait même que ça l'amuse…!
- « Yurio, c'était le jeu... je te signal que tu as... toi aussi joué le jeu… » Proteste Yuri
- « Désolé… » Soupire Victor.
- Tss… Ah oui, pardon excusez-moi ! J'avais oublié que j'étais une traînée ! Visiblement vous êtes du même avis que mon ex, alors je n'ai plus rien à vous dire !
Furieux, je raccrochais mon téléphone avant de plonger immédiatement dans mes draps pour pleurer encore… Je crois que… Je n'aurais jamais autant pleuré de ma vie que la… C'est horrible… je déteste l'amour… Je déteste Yuri et Victor… Je déteste Otabek…! Je les déteste tous… !
De nouveau, j'entendais mon téléphone sonner encore et encore… Yuri essayait de me rappeler, mais je ne décrochais pas… En fait, je raccrochais même l'appel, pour lui signifier que je ne voulais plus lui parler.
- Yurachka, ton téléphone sonne. Me dit mon grand-père en entrant dans la pièce.
- Je sais… Mais c'est des faux amis… qui essaie de m'appeler.
- Des faux amis ? Dit-il en s'asseyant sur le bord du lit, venant doucement caresser mes cheveux.
- Oui… J'ai décroché juste avant… et au lieu de me soutenir… et de me réconforter, ils m'ont dit que j'étais responsable… Alors… que… Je commençais à sangloter de nouveau, et c'est difficilement que je terminais ma phrase. Je… Je ne pense pas.. Être… une…
- Yuri… Mon papy me prenait dans ses bras et je pleurais contre son épaule. Tu ne l'ai pas… Ces gens ne sont pas tes amis s'ils pensent ça de toi. Et ce type, il ne te mérite pas si il t'insulte de la sorte.
- Mais… Je… Je l'aime… et je pensais qu'il m'aimait aussi… Comment peut-il me dire ça…?
- Il ne t'aime pas s'il arrive à te regarder et à t'insulter de la sorte. L'amour, ça passe aussi par le respect de l'autre, et visiblement il n'en n'as pas pour toi. Alors, arrête de pleurer pour lui, et va te laver, ton maquillage d'halloween à coulé partout.
- Hum… J'y vais.
Mon grand père passait une main dans mes cheveux et c'est difficilement que je me levais pour aller dans la salle de bain prendre une douche, qui finalement se transformait en un long bain chaud et relaxant histoire de me remettre les idées en place. Puis, une fois sortie du bain, c'est encore en serviette les cheveux trempés que je m'endormais sur mon lit épuisé par le chagrin.
...
Je me réveillais, la nuit était tombée... Mon premier réflexe était d'attraper mon téléphone pour regarder mes messages. Je voyais plusieurs appels manqués de Yuri et Victor. J'avais également un message de Yakov me prévenant qu'il rentrait à Saint-Pétersbourg et qu'il m'attendait là bas, avec Lilia pour dans deux jours. Et enfin… J'avais un message d'Otabek, avec écrit : « Je t'aime Yuri. Je ne veux pas te perdre… Je t'en supplies, répond moi… mes mots ont dépassé ma pensée… j'avais bu… je regrette… appel moi… je t'aime tellement… »
Ce genre de message il m'en avait écrit plusieurs depuis hier soir, mais je n'avais répondu à aucune de ses demandes. Franchement… Je ne sais vraiment pas comment réagir… ni quoi lui dire… J'ai sûrement une part de responsabilité dans cette histoire, mais jamais, jamais je ne l'aurais insulté de la sorte… Moi je l'aime trop pour ça… Même si je lui en veux vraiment… Une part de moi à envie de lui répondre et de lui pardonner… Cependant… J'ai dû mal à imaginer qu'il puisse m'aimer à la folie, que je suis l'amour de sa vie, comme il me l'a dit à mainte reprises… Alors qu'il arrive à me dire de telles choses humiliantes et blessantes, en plus devant tous nos amis… Je… Je suis perdu…
Je décidais de poser mon téléphone et de ne plus lire mes messages… Mais je ne pouvais pas m'empêcher de regarder mon écran quand je recevais un appel. Et, cette fois c'est Chris qui essayait de me joindre, mais je ne décrochais pas… Je ne voulais pas tellement lui parler non plus... Il peut-être très cassant quand quelque chose l'agace, et je suppose qu'il doit m'en vouloir d'avoir gâché sa soirée.
Quelques heures s'écoulaient et Otabek, lui, n'avait pas essayé de me rappeler. Et je n'avais plus aucun message de sa part… Visiblement il a vite abandonné l'idée de me reconquérir. Je ne devais pas tellement compter à ses yeux… Mais alors que j'étais plongé dans mes pensées, mon papy venait gentiment me déposer un plateau de Pirojki… Cependant, je n'avais vraiment pas faim, j'avais l'estomac noué tellement je me sentais mal…
C'est alors que j'avais un nouvel appel, mais cette fois de Jean-Jacques… et même si je savais que je ne devrais pas décrocher, vu tout ce qu'il c'est passé avec lui… Je ne pu m' empêcher de le faire, car j'avais vraiment besoin de quelqu'un qui me réconforte… Qui me rassure… qui me soutienne, et je sais que lui… il le fera…
- Allô…?
- « Yuri, tu vas bien ma beauté ? »
- Pas spécialement… Répondis-je sans prêter attention au surnom qu'il me donne.
- « Je me doute… Vu comment l'autre t'as traité. »
- Hum…
- « Tu sais… je voulais que tu saches que si tu as besoin de quelqu'un pour parler, je suis là, en tant qu'ami. »
- JJ… ne me prend pas pour un con. Je sais ce que tu as derrière la tête.
- « Yuri, si il y a bien un truc que j'ai appris en France, c'est que ton bien être passe avant le mien, et tu vas me demander "pourquoi ?", et bien simplement car j'ai de vrais sentiments amoureux pour toi, et que si tu as besoin de moi en tant qu'ami, alors je serais ton ami… Si tu as besoin de moi en tant qu'amant, je le serais aussi… Mais si tu n'as pas besoin de moi, alors je m'éclipse aussi sec. Mais, je ne peux pas ne pas t'appeler alors que je sais que tu es sûrement dévasté et entrain de pleurer… Et je n'ai pas envie de te savoir aussi triste, Yuri. »
- JJ… Je… ça me touche… ce que tu dis…
J'étais réellement troublée et émue de ce qu'il venait de me dire… Je ne sais pas si c'est une phrase de beau parleur ou ses réelles pensées, mais vraiment, ça m'allait droit au cœur et ça me réconfortait de l'entendre dire ça. Je repris alors d'une petite voix :
- J'ai… j'ai vraiment besoin d'un ami…
- « Je suis là. »
- C'est horrible… je déteste l'amour…
- « Je comprends. Tu sais sache que personne, je dis bien personne, ne pense ça de toi. »
- J'sais pas… lui peut-être…
- « Franchement, je n'ai envie de le défendre, car je le déteste et je trouve sincèrement que te parler comme ça c'est totalement irrespectueux. Mais, je ne pense pas qu'il pense ce qu'il t'a dit... Même si ça ne l'excuse pas. »
- Je… peut être…
Jean-Jacques m'épate ce soir… Il m'écoute vraiment, me parle franchement, sans blaguer et sans me draguer. Je ne pensais pas qu'il pourrait me parler de cette façon… Je me rends compte qu'il n'est pas tout à fait comme je l'imaginais…
- « En fait, si ! » Reprit-il d'un ton plus joyeux. « Je crois qu'il a quelqu'un qui pense ça de toi ! »
- Qui ? Demandais-je intrigué, et un peu vexé.
- « Gashan ! »
- Pff…! M'en fou de lui. Ce n'est qu'un sale con…
- « Ha ha ! Je sais ! Mais, t'inquiète je pense que je vais le larguer. »
- Ah oui, pourquoi... ?
- « On c'est disputé après la soirée, c'était la suite logique après ce que j'ai dit... Que c'est toi que je voulais embrasser... Tu vois... »
- Je vois....
- « Finalement, il n'y a pas que toi qui a passé une mauvaise soirée. »
- Oui enfin moi, j'étais et je suis amoureux de Otabek, c'est différent.
- « C'est vrai. Mais bon, ce n'est jamais agréable de se faire pourrir par quelqu'un. »
- C'est sûr …
- « Yuri, tu veux que je passe te voir avant que je ne rentre au Canada ? J'ai quatre jours avant de reprendre l'entraînement. »
- N...non… Je ne préfère pas que tu viennes…
- « Je viendrais seulement en qualité d'amis. » Reprit-il.
- Je n'ai pas encore vraiment confiance en toi… désolé… Je l'entendais lâcher un petit soupir.
- « Ne t'en fais pas, je comprends. Mais dans ce cas, promets-moi de m'appeler si vraiment ça ne va pas. »
- Ok… Merci… pour ta sympathie et ta compréhension inattendue.
- « De rien. Tu sais Yuri, sache que tu es quelqu'un d'exceptionnel. Et que tu mérites qu'on te respecte… Vraiment… »
- Merci…
- « Une dernière chose, moi je ne pense pas ça de toi… Bref... Tu sais ce que je pense de toi de toute façon... »
- Oui… Répondis-je un peu gêné. Je vais te laisser… J'ai un autre appel. Ajoutais-je en entendant un bip.
- « Sûrement l'autre qui essaie de te reconquérir. » Dit-il avec une certaine amertume. Je retirais mon téléphone de mon oreille quelques secondes pour voir qui m'appelait et il s'agissait en fait de Victor.
- Et bien non… Il semblerait que Otabek ait déjà laissé tomber l'idée.
- « Sans être méchant, tant mieux. »
- Bon… je te laisse. Concluais-je.
- « À plus tard, Yuri. »
Je raccrochais le téléphone encore un peu surpris et chamboulé par notre conversation, mais je n'avais pas trop le temps d'y songer, car je décidais de prendre Victor au téléphone… J'avais envie d'écouter ce qu'il avait à me dire, et… Peut-être que je suis aller un peu fort avec lui toute à l'heure… Après tout... Il n'est pas tellement responsable de ma rupture...
- Allô ?
- « Je suis désolé Yurio, je ne voulais pas te faire de mal ! » S'exclame immédiatement Victor dans le téléphone.
- Non... Ne t'excuse pas, c'est moi qui t'ai dit n'importe quoi toute à l'heure... Marmonnais-je un peu honteux.
- « Tu n'es plus fâché contre moi ? » Me questionne-t-il avec inquiétude.
- Je t'avoue que ça m'a vraiment énervé de te voir embrasser Otabek... Et d'ailleurs, c'est pour ça que j'ai embrassé Yuri... De cette façon... Car je sais que tu l'aime bien... Me justifiais-je immédiatement.
- « Oui je comprends... On s'est disputé avec Yuri à cause de ça... »
- C'est possible ça ? Dis-je sur un ton un peu moqueur.
- « Oui, il aime pas quand j'embrasse quelqu'un d'autre... » Avoue-t-il boudeur.
- Parce que... C'est officiel entre vous ? Dis-je surpris.
- « Bah oui, tu ne le savais pas ? » S'étonne-t-il.
- Bah non ! Comment tu veux que je le sache, rien à changé dans votre comportement ! Mais ça fait longtemps ?! Le questionnais-je.
- « Ah bon? Je pensais que c'était évident... Hum... Depuis deux mois! » Explique-t-il.
- Franchement sympa... ! Grognais-je vexé.
- « Bah je pensais que tu le savais ! » Proteste Victor. « Sinon on te l'aurais dit! » Ce défend-t-il.
- Laisse tomber…
- « Oh non Yurio… Je croyais que tu n'étais plus fâché... » Murmure Victor avec émotion
- C'est bon… Je ne le suis plus… Soufflais-je agacé.
En fait, j'étais si triste d'avoir rompu avec Otabek que j'en oublie vite mes ressentiments envers Victor, qui n'est pas responsable de ma situation.
- Je l'aime toujours… lâchais-je soudainement.
- «Je comprends... » Souflle-t-il. « Je sais ce que ça fait d'aimer quelqu'un... même s'il te fait terriblement souffrir... »
- Je fais quoi alors... ? Je... J'arrive pas à oublier ce qu'il m'a dit, et pourtant je l'aime toujours autant qu'avant...
- « Je pense que tu devrais prendre un peu de temps pour toi, et un peu de recul. »
- Hum... Tu as sûrement raison...
- « Oui, Yurio... Il faut que tu prennes soin de toi... Tu as une soirée éprouvante, et sache que si tu as besoin, on est là pour toi »
- Moui... Je vais te laisser... Marmonnais-je d'une petite voix.
- « Yurio... Sache que tu es comme un petit frère pour moi.. je t'apprécie beaucoup... Et je veux pas que tu sois fâché contre moi... »
- Écoute Victor... Ce soir... je suis un peu fatigué... On en reparlera plus tard... Alors, bonne soirée...
Je raccrochais le téléphone toujours aussi triste qu'avant... La seule bonne chose, c'est que j'ai appris que Yuri avait enfin réussi à faire sa déclaration à Victor... Même si honnêtement, je suis un peu dégoûté qu'ils n'aient rien dit à leur sujet...
De nouveau je me blottissais dans ma couette pour essayer de me détendre un peu... Il faut que je prenne du recul sur toute cette situation... Mais alors que je faisais le vide dans mon esprit, j'entendais la sonnette de la maison retentir. Intrigué, je me levais pour ouvrir ma porte afin d'écouter. Mon papy ouvrait la porte d'entrée et je l'entendais dire :
- A qui-ai-je l'honneur ?
- Bonsoir monsieur, excusez-moi de vous importuner si tard, mais... Je suis Otabek Altin, le petit ami de Yuri. Je voudrais le voir si possible ?
A peine il avait ouvert la bouche que j'avais reconnu sa voix... Il a carrément fait tout ce chemin rien que pour venir me voir... ? Mais il est stupide ou quoi ?! Il n'a pas pensé qu'il doit s'entraîner pour son passage à Los Angeles, qui aura lieu le douze et treize Novembre, soit dans deux semaines ! Il perd son temps là…! En plus, je n'ai vraiment pas envie de le voir, ni de lui parler... Je suis vraiment furieux après lui... !
- Ah oui, c'est vous qui avez insulté et fait pleurer mon petit fils ? Répondait sèchement mon grand-père.
- Je... Je ne voulais pas ça... Laissez-moi lui parler.
- Il n'a pas envie de vous voir, vous l'avez blessé. Je ne tolère pas qu'on insulte un membre de ma famille, encore moins mon petit-fils. Alors maintenant, partez.
Mon grand-père claquait la porte au nez de Otabek... Il l'avait éconduit brusquement, mais franchement il a bien fait... Je refermais doucement la porte, et c'est en retournant jusqu'à mon lit que j'entendais mon téléphone vibrer. Il essayait de me joindre... J'allais alors, jusqu'à la fenêtre et j'ouvrais celle-ci. Je le voyais sur le bas de la porte d'entrée, téléphone à l'oreille. Il semblait fatigué et déprimé... Et ça me faisait mal au cœur de le voir comme ça, mais j'étais tellement en colère... Que je n'arrivais pas à me raisonner et à passer au-dessus...
- Tu n'as pas autre chose à foutre ? Lui lançais-je depuis ma fenêtre.
- Yuri... ? Dit-il en levant la tête. Je lui lançais un regard noir, posant mes mains sur la rembarre pour me pencher. Yuri, tu peux descendre, je voudrais te parler. Me demande-t-il.
- Me parler ? Pour dire quoi ? « Que tu es désolé », « Que tu ne le pensais pas ? », mais dis-moi, en quoi ça va changer ce qu'il c'est passé ?
- En rien…Mais... Je...
- Tais toi ! Le coupais-je. Tu m'as insulté, humilié devant tout le monde... ! Jamais je n'aurais pensé que tu puisse penser ça de moi !
- Je ne le pense pas ! Dit-il en élevant la voix.
- Ce n'est pas la première fois que tu me fais se genre de remarque ! Que je suis « facile » et maintenant une « traînée » ! Je pensais que tu m'aimais vraiment ! Que j'étais l'amour de ta vie... !
- Mais c'est le cas Yuri ! Je t'assure que je ne le pense pas... ! Mais... Je suis impulsif... Je voulais te blesser ce soir là... Alors je n'ai pas réfléchi…
- Bravo, tu as réussi... Dis-je en croisant les bras.
- Yuri... Écoute...
- Non, toi écoute. Le coupais-je encore. Si être « l'amour de ta vie », passe par se faire insulter copieusement devant tout le monde, alors je ne veux pas l'être ! Et puis, n'utilise pas l'impulsivité comme excuse ! Car je suis bien pire que toi, et jamais je ne t'ai insulté !
- Tu m'as déjà insulté. Me contre dit-il.
- Oui, de connard sûrement ! Car c'est ce que tu es ! Et franchement, j'aurais préféré que tu me dise ça, plutôt que ce que tu as dis... !
- Yuri... Descends et discutons sérieusement.
- Tout est dit je crois ! C'est terminé entre nous, et tu ferais bien mieux d'aller t'entraîner pour ta compétition au lieu de venir pleurer sous ma fenêtre !
- Yuri, s'il te plaît... Ne me quitte pas... Dit-il comme désespéré.
- Fallait y penser avant ! C'est terminé entre nous... Alors dégage !
- Bien... Dit-il en serrant les poings.
Sans un mot de plus, il faisait demi-tour et il repartait... Et... Le voir partir, c'était plus qu'horrible... Je sentais mon cœur se serrer dans ma poitrine... Malgré tout... Je l'aime encore, vraiment... Mais la, ce soir... Même si mon cœur me crie de le poursuivre et de lui pardonner, mon esprit est trop blessé... Et je préfère refermer la fenêtre, et retourner pleurer dans mon lit...
…
Point de vue Otabek Altin.
J'arrivais enfin chez moi après avoir fait ce long détour par Moscou, pour rien… Yuri a refusé qu'on discute… Son grand-père m'a jeté et il doit sûrement me détester maintenant… Bon sang, qu'est ce qui m'a pris de l'insulter comme ça…? Je regrette tellement… Sur le moment, j'étais tellement en colère que je n'ai pas réfléchi aux mots que je disais, je voulais juste le blesser… le provoquer… Car je ne supportais plus de le voir embrasser les autres… Et surtout pas Jean-Jacques… Nous avons eu plusieurs disputes, mais la… Elle est plus forte que toutes celles qu'on a eu précédemment… Il ne me laisse pas l'approcher, il refuse de parler… Il a même été jusqu'à retirer la mention "en couple" sur ses réseaux sociaux… Je sens qu'il m'en veut vraiment… Je ne sais plus quoi faire…
J'allais jusqu'à ma chambre et je déposais mon sac au sol avant de m'allonger dans mon lit totalement déprimé… Je ne pensais qu'à lui toute la soirée… Mais je n'osais plus lui envoyer de message après ce qu'on c'est dit... Et puis à quoi bon…? Il ne me répondra pas de toute façon…
La nuit s'écoulait sans que je puisse vraiment fermer l'œil, et c'est au petit matin, que j'avais un appel de Chris… Ce qui est vraiment surprenant, vu comment je l'ai insulté, et en plus il soutient plutôt Jean-Jacques normalement... Même si j'avais des ressentiments envers lui, car il est un peu responsable aussi, je décrochais mon téléphone.
- Allô…?
- « Bonjour Otabek, désolé de te déranger. Tu as une minute ? »
- Je t'écoute… Soupirais-je.
- « Voilà… Je voulais m'excuser… car je me sens un peu responsable de ta rupture avec Yuri… » Dit-il d'une petite voix.
- Tu l'es un peu… Pourquoi tu as fait ça…? Pourquoi tu as fait en sorte que Yuri et Jean-Jacques s'embrassent alors que tu connais très bien les sentiments qu'il a… ?
- « Je sais pas… je voulais m'amuser. Je ne pensais pas que ça irait aussi loin. Je suis sincèrement désolé. » Je soupirais longuement, passant une main dans mes cheveux… et après un silence je repris.
- Ne t'en fais pas Chris… Ce n'est pas vraiment toi le responsable… Je n'avais pas à insulter Yuri comme je l'ai fait. Il a eu raison de me quitter…
- « Je suis sûr qu'il va revenir. Yuri t'aime sincèrement. »
- Je suis allé trop loin cette fois… Je suis allé le voir à Moscou avant de rentrer… et il m'a jeté… Il ne me répond plus… Il refuse tout dialogue.
- « Envoie lui un message avec ce que tu as sur le cœur. Et… après, attend sa réponse… Tu verras bien. »
- Ça ne sert à rien, je te dis qu'il ne me répond plus.
- « Fais le quand même, car même si il ne répond pas, il va lire ton message. »
- Bien… tu as raison… Je m'en veux… Marmonnais-je.
- « Otabek, dans les couples il y a des hauts et des bas ! Yuri est impulsif comme toi, il a rompu pour le moment, mais je suis sûr qu'il va revenir ! Crois en mon expérience." »
- J'espère que tu dis vrai… Je l'aime vraiment… Dis-je la voix cassée par l'émotion.
- « Courage à toi. Tu sais quoi ? Je vais essayer de l'appeler, pour le calmer. »
- Il va pas te répondre…
- « Qui ne tente rien, n'a rien. »
- Bien... si tu as des nouvelles, dis moi s'il te plaît…
- « Oui pas de soucie. »
- Merci. Salut.
- « Bisous mon petit Kazakhs... Et bon courage. »
Chris raccrochait, et je profitais d'avoir mon téléphone en main pour envoyer un message à Yuri Katsuki.
- « Bonjour Yuri, désolé de te déranger. Mais si toi, ou Victor avait des nouvelles de Yuri, j'aimerais bien le savoir… Il refuse tout dialogue avec moi… Merci… » J'allais poser mon téléphone mais je recevais une réponse très rapide du japonais.
- « Pas de soucie Ota, on te tiens au courant. Mais Yuri semble vraiment en colère même après nous… »
- « OK… Merci. » répondis-je brièvement.
Je posais mon téléphone et je me levais pour aller prendre une douche, tout en réfléchissant à la situation. Il ne faut pas que j'oublie que j'ai mon concours dans deux semaines. Je dois être en forme et je ne dois pas me décourager ou déprimer, sinon je vais me foirer c'est sur... Alors, je vais envoyer un dernier message à Yuri et des que mon passage sera terminé, je retournerais chez lui, et je camperais devant sa porte jusqu'à ce qu'il accepte de me parler. Je refuse de le perdre… Et si ce que dit Chris est vrai, alors il va revenir aussi vers moi… Du moins je l'espère… Puis, en Russie, loin de Jean-Jacques et sa grande gueule, je ne me sens pas menacé… Même si j'aimerais régler cette situation au plus vite, je n'ai pas envie de passer mon temps à le harceler. Car, à part le dégoûter de moi, c'est tout ce que ça risque de faire… c'est donc de retour dans ma chambre que j'attrapais mon téléphone et que je lui envoyais un message.
- « Yuri, je sais à quel point je t'ai fais du mal, et rien de ce que je pourrais dire ne changera ça… Je m'en veux terriblement de t'avoir insulté. Sache que je ne le pense pas le moins du monde, ni ça, ni que tu es facile. Je cherchais à te blesser… et j'ai réussi… Je ne veux surtout pas te perdre, et je suis prêt à attendre le temps qu'il faut pour que tu puisses trouver en toi la force de bien vouloir me pardonner… Je ne te le dirais jamais assez mais je t'aime… Je t'aime sincèrement Yuri. Contacte moi quand tu veux… à n'importe quel heure… Je te répondrais… »
J'envoyais mon message après avoir relu trois-quatre fois… Mais… Malheureusement je n'obtiens aucune réponse dans l'immédiat… Je pense que l'attente va être longue, mais je ne peux en vouloir qu'à moi-même. J'espère qu'il va revenir…
A suivre !
Prochain chapitre : Une belle voix.