Eternity On Ice.

Chapitre 13 : Un rayon de soleil.

C'est main dans la main qu'Otabek et moi on retournait à l'hôtel. Je commençais à avoir vraiment faim, mais avant ça j'avais envie de me changer, et de prendre une bonne douche. En arrivant dans le hall, on retrouvait Victor et Yuri, qui discutaient tranquillement avec Chris et son mari, ainsi qu'Aaron, le nouveau prétendant du porcelet.

• Oh Yurio ! S'exclamait Victor en me faisant signe.
• Re, dis-je en rejoignant leur petit groupe toujours en tenant la main de Otabek.
• Vous voulez qu'on aille dîner TOUS les quatre ? Dit-il en insistant bien sûr le "Tous les quatre".
• Oui, pourquoi pas. Répondis-je. T'en penses quoi ? Questionne-je Otabek.
• Je te suis. Dit-il simplement.
• Mais Chris et Richard ne veulent pas venir ? Demandais-je.
• Désolé mais nous sommes déjà pris ce soir ! S'exclamait Chris en se collant au bras de son mari.
• Ah ok. Répondis-je simplement.
• Et moi, je peux venir mon petit Yuri ? Demandait Aaron en posant sa main sur sa taille pour le rapprocher de lui.
• Oh oui, je ne pense pas que ce soit un problème, non ? Dit-il en regardant bêtement Victor.
• Je pensais qu'on pourrait faire une soirée qu'entre nous… Et je suis sûr que Yurio et Otabek sont d'accord avec moi ?! Il se glissait entre nous, tout en nous attrapant par les épaules. Visiblement il cherchait du soutien.
• Mais moi, je suis sûr que ça ne dérange pas tes amis que je vienne. Reprit Aaron avec insistance.
• Bah…Je...Je... bégaye bêtement Yuri.
• Moi ça me dérange. Intervenais-je pour soutenir Victor. Je n'ai pas envie de dîner avec un inconnu. Ajoutais-je de façon un peu agressive.
• Mon cher, dit-il en m'adressant un faux sourire, si on dîne ensemble ce soir, je ne serais plus un inconnu. Puis, il se retournait vers Yuri approchant son visage du sien, tu ne vas pas me laisser dîner tout seul… ? Le supplie-t-il.
• Bah, non… Tu peux venir. Lui répondait le porcelet mal à l'aise.
• Arrangez vous entre vous, moi je vais prendre ma douche. Dis-je en tirant Otabek pour qu'il me suive.
• C'est déjà tout vu. Victor nous emboîtait le pas, vexé, et ajoutait en lançant un petit regard à Yuri. Moi je dîne avec vous deux, et Yuri n'aura qu'à dîner avec Aaron…
• Victor…?

Le porcelet semblait très surpris de la réaction de Victor qui était pourtant à prévoir… Il m'attrapait la main et dit tout en regardant loin devant lui.

• Si vous voulez bien de moi…
• Oui, t'inquiète pas pour ça.

C'est tous les trois qu'on rejoignait la chambre, et Victor partait s'allonger dans notre lit en soufflant longuement. C'est rare de le voir aussi agacé et jaloux...

• Tu sais, je ne voudrais pas prendre la défense de Yuri, mais je ne pense pas qu'il ait remarqué ta jalousie, tu devrais peut-être lui en faire part. Dit soudainement Otabek qui tentait de le consoler.
• Tu la prends… Soufflait-il en passant une main dans ses cheveux.
• Tu n'as qu'à lui parler franchement ! Dis-je tout en allant prendre des vêtements propres dans ma valise. Bon je vais prendre un bain puis on va déjeuner pour dix-neuf heures. Imposais-je.

Je m'enferme dans la salle de bain, je fais couler de l'eau chaude dans mon bain, puis je commence à me déshabiller, prenant soin de remettre mon costume sur cintre pour ne surtout pas l'abîmer. Pendant que l'eau s'écoulait dans mon bain, je passais sous la douche histoire de rincer la sueur avant de me détendre dans l'eau chaude. Je faisais couler de l'eau sur moi, et une fois mes cheveux bien trempés je les rabattais en arrière. Une fois rincé, j'éteignais l'eau, puis je sortais de la cabine. Sauf que là, je bondissais de peur en découvrant Victor assis dans mon bain, je ne m'attendais pas à le voir là… Je ne l'ai même pas entendu rentrer. Il était recroquevillé sur lui-même la tête dans ses genoux. J'attrapais une serviette, l'enroulant autour de moi et j'approchais de lui.

• Pas la peine de déprimer pour ça. Sauf que je n'obtiens aucune réponse.
• …
• Tu boudes ? Dis-je en touchant son épaule du bout du doigt. Mais encore une fois aucune réponse. J'espère qu'il ne va pas pleurer… Je suis trop nul pour réconforter. Victor... ? Insistais-je un peu.
• Je ne comprends pas… Marmonne-t-il.
• Quoi ? Demandais-je. Mais de nouveau il restait silencieux. Donc… Je décidais de retirer ma serviette et de glisser l'une de mes jambes dans l'eau. Fais-moi de la place. Dis-je en me glissant entièrement nu dans le bain avec lui.

Je m'installais en face de lui, nos jambes se croisaient et comme lui je posais mes bras sur mes jambes tout en le fixant. Pour rompre ce silence pesant, je lui demandais :

• Otabek t'a laissé rentrer ?
• Non, il est parti t'acheter des fleurs pour te faire une surprise, afin de te féliciter pour ton score… Car c'est un super petit ami, lui… Soufflait-il.
• Ça va plus tellement être une surprise maintenant… Soupirais-je.
• J'en ai profité pour rentrer après son départ…
• Bon, qu'est-ce que tu as ? Je voyais son regard azur se perdre dans le vide… et après un silence il me demandait :
• Tu me trouves attachant Yuri… ? Surpris de sa question stupide, je répondais :
• Pourquoi tu me demandes ça ?
• Comme ça... Répondit-il le regard toujours perdu dans le vide. Tu penses quoi de Yuri ? Enchaîne-t-il.
• C'est quoi toutes ces questions ?
• Tu peux répondre sans me poser de question ? Je grimace face à sa réponse… Il sait pourtant que je ne suis pas doué pour réconforter…
• Très bien. Je te trouve attachant et j'aime bien Yuri. Répondis-je en croisant les bras, un peu vexé.
• Hum... Je trouve aussi... Dit-il en enfouissant à nouveau son visage dans ses bras.
• Ta déprime, ça n’a pas un rapport avec le fait que Aaron drague Yuri ?
• Tu trouves que Aaron est mieux que moi ? Dit-il la tête toujours dans ses bras.
• Absolument pas. Et je suis sûr, même persuadé, que Yuri pense comme moi. Et je pense que Otabek a raison, il ne se rend pas compte que t'es jaloux. Tu devrais lui dire.
• Non…
• Tu veux que je lui dise moi ?
• Non… Je ne veux pas…
• Je ne sais pas quoi te dire d'autre… Mais tu as tort de déprimer. Soupirais-je
• Yuri… Je suis désolé…
• Arrête de t'excuser ! Je posais mes mains sur les siennes. Tu es une personne incroyable Victor, pourquoi il y a que toi qui semble l'ignorer ?
• Si c'était vrai... Pourquoi il s'intéresse à Aaron ? Il... sortait avec Alexei aussi... Donc…
• Yuri ne s'intéresse qu'à toi et uniquement toi.
• Tu le penses vraiment ?
• Évidemment. Lui Souriais-je.
• Mais… D'accord. Je caressais délicatement sa main en signe de réconfort, quand soudainement Yuri déboula dans la pièce. Il posait ses mains sur le rebord du bain, se penchant au-dessus de Victor.
• Victor !! Je sais que je suis un idiot ! Je ne voulais pas te vexer ! Bien sûr que je préfère dîner avec toi ! Ou même passer du temps avec toi ! Ou n'importe quoi d'autre avec toi !! Je t'en prie pardonne-moi ! Victor le regardait avec des grands yeux surpris, et après un court silence, il enroulait ses bras autour de la nuque de Yuri et il le tirait dans le bain avec nous pour lui faire un câlin.
• Je te pardonne. Dit-il en plongeant sa tête contre son épaule. Yuri se glissait au-dessus de Victor, emmêlant ses jambes avec les nôtres.
• Merci... Soufflait-il en l'enlaçant à son tour.
• Heu... C'est un peu gênant... Dis-je en serrant mes jambes le plus possible contre moi.
• Désolé Yurio... S'excuse le porcelet en se redressant un peu.
• Oh non, reste ! Victor le tirait de nouveau contre lui. Après tout, c'est un peu comme si on prenait un bain dans les Onsen ! Ajoutait-il bêtement.
• PAS DU TOUT ! Criais-je agacé. On est à poils et complètement collé les uns contre les autres ! Je me recroqueville le plus possible... C'est totalement gênant... Pourquoi je suis toujours embarquée dans leurs histoires... ?
• Je suis content que tu ne sois plus fâché… Marmonnait Yuri. Les deux semblaient totalement m'ignorer. Bientôt ils vont se mettre à faire des trucs alors que je suis dans le bain.
• C'est possible que tu te pousses ? Grognais-je. Mais avant même qu'il puisse me répondre, Otabek décide de refaire son apparition... Il restait quelque instant choqué en nous voyant tous les trois dans le bain, avant de déclarer :
• Qu'est-ce que vous fabriquez ?
• On se réconcilie dans le bain ! Déclare Victor amusé.
• Désolé... Ajoutait simplement Yuri avec son air bête habituel.
• Elles sont où mes fleurs ? Le questionnais-je en grimaçant.
• Je vois que ma surprise n'est plus une surprise... Dit-il en lançant un coup d'œil à Victor.
• I'm so sorry! Dit-il en enlaçant de plus belle le porcelet.
• File-moi la serviette, je voudrais sortir de là ! Otabek passait la serviette devant moi.
• Donne ta main. Dit-il. Je prenais sa main, et il m'aidait à sortir, prenant grand soin de me cacher rapidement pour ne pas que Yuri et Victor me voient.
• Restez là le temps que je termine de me préparer dans la chambre ! Leur ordonne-je. Je saisis mes vêtements et je quitte la pièce avec Otabek.

Immédiatement en rentrant dans la chambre, mon regard était attiré par l'énorme bouquet de fleurs rouges déposé sur mon lit. Il allait saisir celui-ci pendant que je déposais mes affaires.

• J'aurais aimé te faire la surprise… mais ça sera une autre fois. C'est pour toi mon amour. Félicitations pour ton score.
• Merci… Je prenais le bouquet approchant celui-ci de mon nez pour sentir la bonne odeur des fleurs.
• Elles te plaisent ? Me questionne-t-il timidement.
• Oui beaucoup, approche. Je tendais le bras pour passer ma main derrière sa nuque. Il se penchait pour que je puisse déposer un baiser sur ses lèvres.
• Je suis content alors. Souriait-il.
• Je pensais que tu me prendrais des roses rouges. Ajoutais-je en touchant délicatement les pétales d'une des fleurs du bouquet.
• J'y ai pensé. Mais, c'est ce que ce connard de Jean-Jacques t'a offert… Et puis, je voulais te faire passer un message précis ce soir.
• Ah oui ? Pourquoi cette fleur signifie quelque chose ?
• Oui, tu iras voir. Répondit-il en glissant sa main sur ma taille.
• Dis-moi ? Insistais-je en approchant mes lèvres des siennes pour lui faire un peu de charme.
• Je ne peux pas dire non face à un tel regard… Il me donnait un doux baiser avant de dire : Les capucines rouges expriment haut et fort une passion amoureuse ardente et dévorante, pouvant conduire à la folie. Et c'est ce que je ressens pour toi… conclut-il.
• C'est mignon… De nouveau je l'embrassais tendrement. Il est vraiment trop romantique… ça me touche qu'il ait pris le temps de chercher une fleur précise pour exprimer ses sentiments.
• Tu préfères mes fleurs à celle de l'autre ? En revanche… Il ne peut pas s'empêcher d'être jaloux et de me poser la question...
• Évidemment ! Dis-je en allant déposer les fleurs à côté de mon lit.
• Tu ne me dis pas ça pour me faire plaisir ? Ajoutait-il tout en venant se coller contre mon dos.
• Mais non, je le pense vraiment, je me fiche des fleurs de JJ, je te l'ai déjà dit. Je me retournais vers lui, posant ma main sur sa joue. Tu devais plus m'embêter avec lui... Tu te souviens ?
• Tu as raison… excuse-moi. Dit-il en se penchant vers moi pour coller son front au mien. Après un court instant à rester l'un contre l'autre, j'ajoutais en lui souriant :
• Bon, je termine de me préparer et on va manger ?
• D'accord. Approuve-t-il.

Je terminais donc de me préparer, mais je ne pouvais pas sécher mes cheveux vu que Victor et Yuri sont toujours enfermés dans la salle de bain, à discuter… J'attachais donc mes cheveux avec le foulard rouge de Lilia et j'allais toquer à la porte, sans rentrer… Je n'avais pas envie de tomber sur une scène gênante...

• On va manger, vous venez ?
• Oooh heu… Non ! On… on discute encore ! On… On arrive ! Me crie le porcelet à travers la porte.
• Ok… Retrouvez-nous au restaurant juste à côté de l'hôtel. Soupirais-je. On y va ? Je tendais ma main à Otabek et c'est finalement à deux qu'on partait manger.

On s'installait à table, et je ne sais pas ce qu'a Otabek ce soir, mais il n'arrête pas de me couvrir de compliment. Peut-être qu'il a un truc à se reprocher, car ce n'est vraiment pas dans ses habitudes. Normalement, il m'écoute silencieusement, vu que je parle pour deux, ça me surprend. C'est au dessert après un énième compliment que j'osais lui demander.

• Dis-moi, tu n'as pas un truc à te faire pardonner ? Demandais-je avec un petit sourire malicieux.
• Non, pourquoi tu me demandes ça ? Dit-il surpris.
• Tu n'arrêtes pas de me couvrir de complément ce soir.
• Et tu n'aimes pas ? Dit-il en posant son coude sur la table pour poser son menton contre sa main, tout en me dévorant du regard.
• Bah si bien sûr, qui n'aimerais pas ça ? Mais je trouve ça surprenant, d'habitude tu es plutôt silencieux.
• Je n'ai pas le droit de te faire des compliments ?
• Si, mais dis-moi pourquoi ? Tu me cache un truc ? Le questionnais-je en me penchant un peu au-dessus de la table.
• En fait, dit-il en prenant une inspiration, je t'ai vraiment trouvé éblouissant à ton passage sur le court. Je me rends compte de la chance que j'ai d'être avec toi. Tu es incroyable, et je ne sais pas comment te le dire autrement qu'en te complimentant.

Je restais quelques secondes bouche bée face à ses belles paroles… Je rougissais un peu mal à l'aise. Moi je ne suis pas tellement doué pour les belles déclarations… Je me contentais de passer ma main sur la sienne.

• Tu vois, même la quand tu rougis tu es magnifique. Dit-il en me souriant, serrant ma main dans la sienne.
• Peut-être que tu es un peu… en manque aussi ? Chuchotais-je tout en pinçant légèrement mes lèvres.
• C'est vrai que dormir avec toi, sans pouvoir te toucher, ça commence à être compliqué… Dit-il à son tour en chuchotant.
• Demain après mon passage... On sera libre de faire ce qu'on veut. Répondis-je avec un petit sourire coquin.
• J'ai hâte, tu n'as pas idée. Mais alors qu'on s'échangeait un regard tendre, Victor et Yuri arrivaient enfin.
• Alors, on flirte ? Nous questionne Victor en prenant place à côté de moi.
• Vous avez mis le temps ! J'espère que ma salle de bain est niquel ! Grognais-je.
• Oh oui t'en fais pas ! J'ai tout remis en ordre ! Me répondait le porcelet, le visage rougissant comme une écrevisse.
• D'ailleurs, Victor me prenait dans ses bras, me collant le plus possible contre lui. Merci ma princesse pour avoir pris le temps de me parler.
• Oui oui, lâche moi… Soufflais-je en le poussant.
• Tu es vraiment un petit ange ! Dit-il joyeusement.
• Un magnifique petit ange ! Ajoutait Jean-Jacques en venant se joindre à nous au bras de cet idiot de Gashan. D'ailleurs, celui-ci lui donna un coup dans le torse.
• Pourquoi tu complimentes ce sale Russe ?! S'agaçait immédiatement Gashan.
• Calmos ! C'est pas parce que je suis au régime, que je ne peux pas lire le menu ! Dit-il en lui adressant un clin d'œil.
• Je ne suis pas un bout de viande ! M'énervais-je.
• Et je t'interdis de le regarder. Ajoutais Otabek en grimaçant.
• En même temps, s’il ne mettait pas des tenues aussi provocantes, peut-être que mon mec ne le materait pas ! Commentait Gashan.
• Tss ! C'est sûr qu'à côté de ton costume Emmaüs, ça n'a rien à voir ! Rétorque-je en croisant les bras.
• J'avoue que j'ai regardé. En même temps, on voit presque tes fesses. Je ne pouvais pas faire autrement ! Et d'ailleurs j'ai pris beaucoup de plaisir à le faire. Mais, je ne suis pas le seul, n'est-ce pas Yuri ? Dit JJ en posant sa main sur l'épaule du porcelet.
• Je… Euh… Non, j'ai pas...! Mais avant même que Yuri ne termine sa phrase, Otabek bondissait de son siège et dit en élevant la voix :
• Ça suffit, dégage de là !
• Et si je n'ai pas envie, tu vas faire quoi ? Le questionne Jean-Jacques qui ne se démonte pas.
• Vous n'allez pas recommencer ?! A mon tour je me levais pour les séparer. Ils n’arrêteront jamais c'est deux là… ! Je n'ai pas envie qu'ils se battent en plein milieu du restaurant. C'est la honte… !
• On s'en fou mon king, laisse tomber c'est deux minables. Occupe-toi que de moi… ! Dit Gashan en tirant JJ par le bras.
• Tss… ! C'est ça… JJ me lançait un coup d'œil avant de s'éloigner avec Gashan.

On dirait que cet idiot de Gashan ne se rend pas compte qu'il y a des tensions entre Otabek et JJ à cause du fait que JJ cherche à me séduire. Il est soit stupide ou complètement dans le déni, ou peut-être même les deux… Je me retournais vers Otabek, prenant ses mains dans les miennes.

• Viens, on rentre. Il ne me répondait même pas tellement il était en colère… En même temps je peux comprendre, si j'étais à sa place, j'aurais réagi beaucoup plus violemment…
• Bah, vous ne restez pas dîner avec nous ? Me demande Victor surpris.
• Au cas où tu n'aurais pas remarqué, on vient juste de finir le dessert ! Répondais-je agacé. Si vous vouliez dîner avec nous il fallait venir avant au lieu de vous bécoter dans le bain !

J'attrapais le poignet de Otabek et on repartait jusqu'à la chambre. Une fois rentré et avant de me coucher, j'allais inspecter la salle de bain et elle était plus propre qu'à notre arrivée. Le porcelet avait vraiment laissé ça propre.

• La salle de bain est niquel. Déclarais-je.
• …

Otabek restait silencieux, assis sur le lit, les yeux plongés dans son téléphone. Je sais que ça l'a vraiment agacé, mais il n'est pas obligé de me faire la tête… C'est pas de ma faute si JJ me poursuit... ! J'avançais donc jusqu'au lit et je lui arrachais son téléphone des mains, le jetant sur le lit, avant de m'asseoir à califourchon sur lui.

• Tu me fais la tête ? Demandais-je en glissant mes mains sur ses pectoraux.
• Non… Dit-il en détournant son regard.
• Si, on dirait. Insistais-je.
• Je te dis que non. Répétait Otabek visiblement agacé.

Je relevais d'un petit coup sec son menton vers moi et je plongeais mon regard dans le sien. Je n'aime pas quand il s'adresse à moi de cette façon...

• Excuse-moi… Reprit-il après un léger silence. Mais... JJ a le don pour me mettre hors de moi… Il est toujours en train de me chercher et de te dévisager de la tête au pied… J'en ai vraiment marre…
• On s'en fou. Dis-je en glissant mes mains jusqu'à ses épaules pour les masser délicatement.
• Non, ça me gave... Tu es à moi… Il passait ses bras autour de moi, blottissant son visage dans mon cou.
• Oui, mais en réagissant comme tu le fais, il obtient ce qu'il veut.
• Je sais… Mais, je ne peux pas non plus le laisser dire ce qu'il veut.
• Il finira par comprendre que je resterais pour toujours avec toi. Soufflais-je timidement.
• Tu le penses ? Dit-il en se reculant un peu pour me regarder.
• Évidemment. Confirme-je. Aujourd'hui, je ne me vois pas vivre sans toi… Me confessais-je.
• Ça me fait tellement plaisir que tu me dises ça…

Otabek approchait son visage du mien, scellant ses lèvres contre les miennes... Et pendant que sa langue pénétrait doucement dans ma bouche, il me basculait sur le lit pour grimper sur moi tout en poursuivant ses baisers. Je sentais sa respiration s'accélérer… Et ses mains commencèrent à se balader sur moi. J'avais très envie aussi, mais je pensais surtout à demain et à ma représentation pour le libre. J'ai trop travaillé, je n'ai pas envie d'être handicapé par des douleurs ou des courbatures. Malheureusement on va encore devoir attendre avant de pouvoir s'aimer physiquement…

• Attends… Dis-je en tournant la tête, esquivant ses baisers.
• J'ai envie de toi… Souffle-t-il.
• Moi aussi... Mais pas ce soir… Il se stoppait, posant sa tête contre mon torse.
• C'est vrai… C'est tellement frustrant…
• Après, on peut aussi faire l'inverse. Proposais-je d'une voix malicieuse.
• L'inverse ? Dit-il en se redressant un peu.
• Oui ! Je pourrais… Dominer ? Je passais ma main sur ses fesses pour le pincer légèrement.
• Non merci, je préfère attendre. Dit-il en se redressant complètement.
• C'est vexant ! Dis-je en me redressant à mon tour.
• Pourquoi ? La dernière fois tu m'as dit que ce rôle t'allait très bien. Reprit-il.
• Oui ! C'était la dernière fois ça !
• Et tu as changé d'avis ? Tu penses être capable d'assumer ce rôle ? Malgré ce que tu as entre les jambes ? Dit-il avec un sourire amusé.
• T'es sérieux ? Ça ne se fait pas ce que tu dis ! Je croisais les bras définitivement vexé.
• Rooh, ça va ! Je rigole ! Dit-il en pouffant de rire. Il me tirait par le bras mais je le repoussais.
• Laisse-moi ! Il insistait et il me plaquait contre le lit.
• Ne te vexe, je rigole. J'adore ton corps, tu le sais… Et puis même, ça ne me branche pas d'inverser les rôles. Il tentait de me donner un baiser mais je tournais la tête.
• C'est pas drôle ! Je sais que tu le penses ! Mais je ne peux pas avoir le corps que j'ai, et un attirail comme le tiens !
• Je sais, et je t'ai dit que j'aimais ton corps comme il est. Dit-il toujours avec un sourire.
• Puis, si tu étais moins obstiné on pourrait faire l'amour ! Lui reproche-je.
• Et je n'y prendrais aucun plaisir. Rétorque-t-il. Après … Il glissait sa main sur mon menton. Si tu tiens vraiment à faire des choses, tu pourrais utiliser ta main pour me soulager, ou encore mieux ta petite bouche.
• Et moi alors ? J'y prendrais aucun plaisir !
• Vraiment ? Tu n'aimerais pas me voir dans tous mes états par ta faute ? Ajoutait-il d'une voix sensuelle.
• Peut-être… Avoue-je le visage rougissant.
• Et puis, si tu me le fais, je te rendrais l'appareil après, et là tu prendras du plaisir. Insiste-t-il.
• Je pense que j'ai pas ce qu'il faut entre les jambes ! Dis-je en le repoussant quittant le lit.
• Yuri, je rigolais ! Dit-il en s'asseyant.
• De toute façon on ne fait rien ! Je sais comment ça risque de finir, et même si j'ai fait un bon score au court, je veux quand même gérer mon libre !
• Un bon score ? Tu veux dire un score exceptionnel.
• Oui, bah, pareil ! Donc sois-tu sais te contenir, soit je dors ailleurs !
• Ça va, je sais me tenir…
• Bon… Du coup, je me change et on regarde un film ?
• Pas le choix… Soupire-t-il en se laissant tomber sur le lit.

Je ne répondais rien et je partais enfiler mon pyjama. Visiblement, il est vexé… Mais s’il acceptait ma proposition on aurait pu s'amuser… Tant pis, il faut que je me reconcentre pour demain. Il faut vraiment que je fasse une bonne nuit de sommeil. Mon programme pour le libre est vraiment intense. Les trois quarts du temps à l'entraînement, je me foire toujours sur un truc… ! Mais demain, il faut que je sois parfait. Visiblement, le costume de Giovanni aide vraiment à faire des scores légendaires. Je me souviens du grand chelem, il y a cinq ans, Victor portait l'un de ses costumes et il avait obtenu la note exceptionnelle de 148 points sur 150… Un véritable record... Et là, je fais un score jamais vu avant, en portant l'un de ses costumes. Comme quoi, le look est très important dans notre sport. J'imagine qu'avec les costumes de Giovanni, Victor s’il avait participé à la coupe du monde, aurait fait un sans-faute et aurait obtenu le max de points… qui sait ?

Une fois changé, je retournais avec Otabek et je venais me blottir contre lui pour regarder le film. Il semblait toujours un peu vexé qu'on ne fasse rien ce soir, mais c'est moi qui devrais être vexé… Il s'est quand même moqué de moi… Bon… même si c'est sûr qu'à côté de lui, je ne suis pas… gâté… par la nature, mais bon, on n'a pas le même physique aussi… C'est donc dans le silence total, mais collé l'un à l'autre qu'on regardait le film jusqu'à ce que les bras de Morphée m’emportent.

…

J'ouvrais les yeux le lendemain matin réveillé par un rayon de soleil qui venait caresser mon visage. J'attrapais immédiatement mon téléphone pour regarder l'heure et c'est avec un soulagement que je voyais qu'il n'était que sept heures. Je devais me lever à neuf heures pour rejoindre Giovanni afin qu'il me prépare pour le libre. J'ai donc un peu de temps devant moi. Je reposais mon téléphone et c'est mollement que je m'étirais avant de me retourner vers Otabek. Le soleil venait aussi illuminer son visage endormi. Son torse à l'air libre bougeait doucement au rythme de sa respiration. Je venais me blottir contre lui, posant ma main dessus pour le toucher délicatement. Il est vraiment beau… Et c'est vrai que contrairement à lui, je ne lui fais pas souvent de compliments, pourtant, j'aime vraiment son corps aussi… Son visage carré, sa petite bouche, sa coupe de cheveux militaire, son beau torse musclé, ainsi que ses petites fesses fermes. Il est vraiment séduisant... D'ailleurs, je me risquais à glisser ma main sur son bas ventre, avant de pénétrer doucement dans son boxer pour saisir son membre délicatement. Je me sentais d'humeur joueur ce matin… Et il ne fallait vraiment pas attendre longtemps pour que celle-ci réagisse au contact de ma main. Il pense peut-être que je n'ai pas envie autant que lui, et pourtant il se trompe ! Je descendais dans le lit, poussant la couette pour le découvrir. Je m'asseyais sur ses cuisses et je descendais son boxer, ce qui le réveillait directement.

• Yuri… ? Dit-il d'une voix endormie.
• Chut… ! Dis-je en passant un doigt devant ma bouche avant de bouger ma main le long de sa verge.

Une fois son sexe bien dur, je penchais mon visage, adressant un petit sourire coquin à Otabek qui me regardait avec attention. Je posais mes lèvres sur son membre et c'est doucement que j'y déposais un baiser, avant de faire glisser ma langue sur le bout de son sexe. Je le sentais se crisper et soupirer de plaisir. Visiblement il aimait ça… Je poursuivais donc mon entreprise… Il était chaud et très vite il devenait humide. Je n'étais pas vraiment à l'aise, mais il attendait ça depuis longtemps alors, je la glissais dans ma bouche aussi loin que possible.

• Oh putain… Soufflait-il en posant ses mains sur ma tête.

Je la faisais doucement glisser dans un mouvement de va et vient tout en serrant bien mes lèvres autour de sa verge. Je reproduisais ce mouvement à plusieurs reprises et je sentais quelques gouttes de sperme couler dans ma bouche... et après quelques secondes, il dit en serrant les dents.

• Attention, je vais jouir…

Je retirais ma bouche et je le laissais se reprendre sur mon cou... Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il était vraiment "plein"... Je revenais me coucher près de lui, glissant ma main contre la sienne.

• Ça t'a plu ?
• Tu n'as pas idée. Dit-il en se tournant vers moi. D'ailleurs c'est pour ça que je suis venu aussi vite. Ce justifie-t-il. Et toi, tu as aimé le faire ?
• C'était un peu gênant… Dis-je en essuyant ma bouche, sentant encore le goût de sa semence sur ma langue.
• Si je pouvais me réveiller comme ça tous les matins, je ne dis pas non. Maintenant… Dit-il en venant me donner un baiser sur la bouche, tout en me poussant pour que je m'installe sur le dos. Laisse-moi m'occuper de toi.
• Je… Je sais pas… c'est gênant…. Dis-je timidement.
• Mais non, j'ai vraiment vraiment apprécié, donc crois moi, tu vas apprécier aussi.
• Oui mais c'est moins appréciable de le faire…
• Ne t'en fais pas pour moi, j'adore toucher et embrasser ton corps... Il descendait sur mon ventre, remontant un peu mon t-shirt pour y déposer un baiser...

Puis, de ses deux mains il baissait mon short à fin d’accéder à mon intimité... A son tour il plongeait sa tête entre mes jambes, et c'est une immense vague de plaisir qui m'envahit... Je me crispais de toutes mes forces en le sentant faire... Je passais mes mains dans ses cheveux, me tordant de plaisir. Comme lui, il ne fallait pas longtemps avant que je vienne à mon tour, mais même après l'avoir prévenu, contrairement à moi il avalait sans problème... J'avoue que je n'avais pas osé le faire... Je laissais mon corps retomber sur le lit, pendant que Otabek remontait jusqu'à mon visage.

• Tu vois que ça t'a plu. Dit-il en posant son front contre le mien.
• J'avoue... Soufflais-je en passant mes bras autour de lui pour l'enlacer.

On restait l'un contre l'autre, et je ne tardais pas à retrouver un peu le sommeil tellement je me sentais bien et apaisé...

…

C'est deux heures plus tard que la sonnerie de mon téléphone nous réveillait. C'est difficilement que je sortais des bras de Otabek. Je m'étirais longuement avant de me lever, et vu ce qu'on avait fait toute à l'heure, je n'avais pas d'autre choix que de prendre une douche ce matin. Pendant que j'étais sous la douche, Otabek venait rapidement faire sa toilette et partait ensuite m'acheter des croissants dans l'une de ses fameuses boulangeries françaises. J'avais hâte d'en déguster un ! En attendant, je terminais de me laver et une fois propre je sortais de la douche, emmitouflé dans une grande serviette pour rejoindre ma chambre. Je cherchais dans ma valise de quoi m'habiller, mais c'est à ce moment-là que j'entendais frapper à la porte. Ça m'étonne, Otabek vient juste de sortir... Il a peut-être oublié quelque chose ? J'allais ouvrir la porte, mais c'est sur Stanislas que je tombais... Il avait à la main un grand bouquet de rose rouge, et il était vêtu d'un costume de soirée.

• Toi ?! Qu'est-ce que tu veux ?! Demandais-je de façon agressive... J'ai pas oublié ce qu'il m'a dit hier soir dans les vestiaires...
• Je viens te présenter mes excuses pour hier soir. Veux-tu bien me pardonner et accepter mes fleurs ? Dit-il en tendant ses fleurs vers moi.
• J'en veux pas ! Fiche-moi la paix !
• Tu peux au moins me laisser m'excuser ? Dit-il en posant sa main sur la porte que je m'apprêtais à fermer.
• Non ! Dégage de là ! Je le poussais d'un geste brusque et je lui fermais la porte au nez, verrouillant celle-ci juste après.

Il me fait à moitié flipper lui... Il est trop bizarre... Et c'est vraiment un truc de psychopathe ce qu'il m'a dit hier soir. Je devrais peut-être en parler à Otabek... ? D'ailleurs j'ai hâte qu'il revienne, je suis plus trop tranquille en sachant qu'il se balade dans l'hôtel lui.

Je terminais, malgré tout de me préparer enfilant un slim noir troué, avec des bottines grise. Et je venais compléter ma tenue avec un t-shirt large, avec une tête de tigre qui rugit dessus, et une veste à motif léopard. Une fois prêt, j'attendais que Otabek revienne, ce qu'il ne tardait pas à faire. C'est ensemble qu'on prenait le petit déjeuner et à dix heure tapante, Lilia venait me chercher pour qu'on parte voir le tailleur Giovanni pour qu'il puisse me préparer pour le libre. Après un dernier bisou à Otabek, je partais avec elle et Yakov, sentant le stresse me gagner un peu...

A suivre !

Prochain chapitre : Un démon Flamboyant.