Eternity On Ice.

Chapitre 7 : Retour au pays

6050 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 14/11/2021 19:05

Chapitre 7 : Retour au pays.




Je m'arrêtais en bas de ma rue… Je ne pouvais pas partir comme ça. La dispute avec Yuri a été forte cette fois et si je ne rentre pas, je sais que je risque de le perdre définitivement, car il ne me pardonnera pas mon départ. En plus, j'ai vu son regard rempli de larmes, de tristesse avant que je ne parte, et je ne supporte pas de le voir pleurer… Même si je lui en voulais, il fallait que je calme rapidement les choses. Je me suis vraiment trop emporté… Je comprends que cette histoire le touche. Mais… tout ce que je voulais, c'était l'avoir rien que pour moi…

Je faisais demi-tour et je retournais en courant jusqu'à chez moi. En entrant, je ne voyais pas Yuri, mais j'entendais des pleurs provenant de ma chambre. Ça me serrait le cœur de l'entendre sangloter comme ça... Qu'est-ce que j'ai fait... ? Je suis vraiment trop con… Si je l'avais laissé appeler Yuri Katsuki, il ne serait pas dans cet état… Notre dernière soirée est une catastrophe… Il repart demain matin, et après tout ça, il ne voudra probablement jamais revenir… ni poursuivre avec moi. Je suis sûr qu'il va me quitter, je m'en veux tellement… Je l'aime et je l'admire depuis si longtemps, et maintenant que je l'ai enfin dans ma vie, je gâche absolument tout. C'est avec une angoisse montante que je poussais la porte de ma chambre, il était allongé dans mon lit, la tête plongée contre l'oreiller… Je venais me coucher près de lui, déposant ma main sur son dos, la glissant jusqu'à sa taille.

  • Je suis désolé mon amour… Ne pleure pas… Il se retournait vers moi, me prenant dans ses bras, mais il continuait de sangloter. Yuri… arrête… Je suis désolé. Je ne voulais pas te blesser. Ne pleure plus, s'il te plaît.
  • Non…Je... Marmonnait-il sans terminer sa phrase, contre mon épaule qui était déjà trempée de ses larmes.
  • Arrête Yuri. Je le repoussais un peu, le plaquant délicatement contre le matelas. Ne pleure pas mon amour.
  • C'est... Ma faute... Dit-il en pleurant de plus belle.

Ses petites joues et ses beaux yeux étaient rougis par ses pleurs… Je ne savais pas quoi faire pour le consoler… Je me sens coupable... Je n'aurais pas dû lui hurler dessus... Impuissant face à ses pleurs, je venais l'embrasser tendrement... C'était la seule chose que je trouvais à faire. Et ce bref échange semblait calmer un peu Yuri. C'est très dur de lire en lui, de le comprendre… Il a eu des mots forts aussi toute à l'heure, et il ne semblait pas penser qu'il était en tort. Et pourtant, il pleure à chaudes larmes... Le voir pleurer et craquer comme ça, c'est vraiment insupportable pour moi... Je déteste faire pleurer les gens que j'aime, lui en particulier. A cause de sa forte personnalité, j'ai tendance à oublier qu'il est fragile dans le fond...

  • Otabek… Dit-il en posant sa main sur ma joue. Excuse-moi…
  • Non, c'est moi qui m'excuse pour avoir agi comme ça.
  • Non… Tu avais raison… J'ai gâché nos retrouvailles… Pourtant… De nouveau il me serrait contre lui. J'ai sincèrement aimé être avec toi… La journée était parfaite… Je suis désolé…
  • Tu n'as rien gâché… C'est moi. Je comprends que cette histoire te touche. Mais, ça m'a contrarié, car je voulais t'avoir rien que pour moi… Je sais que je suis con. Pardonne-moi Yuri… Je le repoussais un peu pour glisser mes mains sur ses joues. J'ai… tellement peur que tu me quittes… Avouais-je difficilement.
  • Moi aussi j'ai peur… Dit-il en posant sa main contre la mienne. À cause de mon horrible caractère… Je sais... Que je vais te perdre...
  • Mais moi, je te l'ai déjà dit, jamais, jamais de ma vie, je ne te quitterai Yuri… Quoi que tu dises, quoi que tu fasses. Ajoutais-je avant de l'embrasser langoureusement.

Je ne peux plus me passer de lui… Il est vraiment devenu comme ma drogue. Nuit et jour je pense à lui, je l'aime si ardemment… Avant même qu'on soit en couple, il m'obsédait… Sa beauté, son charisme, son talent… Ce caractère fort, ce soldat au regard perçant… Je voulais le surpasser, pour qu'il pose enfin les yeux sur moi... Moi, qui était inconnu et dépourvu de talent. J'espérais simplement qu'il me voit, juste un peu et qu'on devienne ami… Alors, quand nous sommes devenus amis et que j'ai vu qu'il s'intéressait à moi, je ne pouvais pas rêver mieux. Et aujourd'hui, j'ai la chance de l'avoir dans mes bras. Je ne veux pas tout gâcher pour des raisons stupides.

  • Yuri. Dis-je en grimpant au-dessus de lui. Je sais que je ne suis ni parfait, ni très douée pour exprimer mes sentiments… Mais, vraiment… Je voudrais que tu comprennes que je t'aime plus que tout autre chose. Même si on se dispute, je ne te quitterai jamais…
  • Je n'avais pas l'intention de te quitter non plus… Dit-il en enroulant ses bras autour de ma nuque. Je sais parfaitement que tout est de ma faute… et désolé… Dit-il en tournant le regard.
  • Je ne t'en veux plus… et je dirais même que j’ai été très con de t'en vouloir pour ça. Dis-je en tournant son petit visage vers moi.
  • Non, tu avais raison…
  • Yuri, ne parlons plus de ça. Mon amour... Dis-je en lui donnant un tendre baiser.
  • Otabek... Je te promets que quand tu viendras, je ne m'occuperai que de toi. Me souriait-il timidement.
  • J'ai hâte…

De nouveau on s'embrassait, et on commençait à s'enlacer langoureusement comme on l'avait fait déjà plusieurs fois depuis son arrivée, pour oublier cette fâcheuse dispute.

Mais même si on se réconcilie, pour ma part la soirée reste amère… Je l'ai fait pleurer, car je n'ai pas réussi à me tempérer… En plus, c'est en parcourant son corps de mes mains, que je découvrais un gros bleu sur le haut de sa cuisse, lié au téléphone que j'ai violemment jeté sur lui… Je stoppais mes mouvements de hanches, touchant délicatement sa peau.

  • Pour... Pourquoi tu t'arrêtes… ? Dit-il essoufflé, le visage rougis par le plaisir que je lui procurait.
  • C'est moi qui t'ai fait ça… Marmonnais-je honteux.
  • Ça... ? non… C'est quand je suis tombé sur la glace… Mentait-il. Puis, on s'en fiche… Il passait une main derrière ma nuque pour me rapprocher de lui. Continue… Continue... ! Soufflait-il tout en croisant ses jambes dans mon dos.
  • Tu es sûr… ? Dis-je en le dévisageant.
  • Je suis plus que sûr… Dit-il en m'embrassant longuement.

Nos langues se mélangeaient, nos salives aussi. Il embrasse vraiment bien, et pourtant il ne pratique pas depuis longtemps. Un seul de ses baisers suffit pour m'émoustiller. Je reprenais donc mes mouvements de hanches pour le combler de plaisir jusque tard dans la nuit.



C'est de bonne heure que le réveille de Yuri se met à sonner... Il quittait mes bras pour l'éteindre d'un geste nerveux, avant de se laisser retomber dans le lit. Je peinais à ouvrir les yeux, je me sentais épuisé par la soirée riche en émotion qu'on a eue. Puis, je n'avais pas vraiment envie de me lever car je savais très bien qu'on allait devoir se quitter ce matin... Je me tournais vers mon petit blond qui était couché sur le ventre, la tête tournée vers son téléphone. Si seulement tous les matins, je pouvais me réveiller près de lui comme ça, je serais l'homme le plus heureux du monde... Je me rapprochais de lui, glissant une main dans son dos.

  • Tu as bien dormi ? Le questionnais-je en lui donnant un baiser sur son épaule.
  • Hum... Moui, je suis toujours fatigué... Il posait son téléphone se retournant vers moi. Et toi ?
  • Tu pourras dormir dans l'avion, et sinon moi ça va j'ai plutôt bien dormi. Répondais-je en observant son doux visage d'ange.
  • Tu m'as usé hier soir... Dit-il en esquissant un petit sourire tout en se collant contre moi, il glissait ensuite ses mains sur le bas de son dos. J'ai des courbatures...
  • Désolé... Je t'aurais bien proposé un massage, mais... Je passais mes mains sur son dos, les glissant jusque sur ses petites fesses fermes, que je touchais délicatement. Je ne suis pas sûr de résister à tes courbes...
  • Cette proposition est très tentante... Soufflait-il en mordillant mes lèvres. Mais malheureusement, on n'a pas le temps. Il se redressait, levant les bras pour les étirer. Il faut que je me prépare. Soupirait-il en me regardant.
  • Tu es sûr que tu ne veux pas me chevaucher encore ? Dis-je en lui adressant un sourire coquin.
  • Arrête... Dit-il le visage rougissant de gêne. Je me redressais en approchant mon visage du sien.
  • C'est pourtant ce que tu as fait cette nuit... Chuchotais-je.
  • Je sais ce que j'ai fait cette nuit, tu n'es pas obligé de me le dire... Répondait-il en poussant mon visage avec sa main pour que je me recouche. Il est mignon quand il est gêné, je ne pus m'empêcher de sourire. Puis de toute façon pas le temps, je dois aller me laver !
  • Quel dommage... Soupirais-je.

Yuri se leva, quittant le lit pour rejoindre la salle de bain. Quelques minutes après j'entendais l'eau de la douche couler. J'avais très envie de le rejoindre, mais si je fais ça, je sais comment ça va finir... Je me levais donc, partant dans la cuisine pour lui préparer un bon petit déjeuner. Je n'avais vraiment pas envie de le voir partir, mais toutes les bonnes choses ont une fin. Je m'en voulais vraiment toujours pour l'horrible soirée qu'on a eue... Même si elle s’est bien terminée, je me suis comporté comme un vrai con égoïste. Même s’il dit ne pas m'en vouloir, il a quand même pleuré par ma faute...


Perdu dans mes pensées, je m'asseyais à table, attendant qu'il arrive pour déjeuner. C’est joyeusement qu'il me rejoignait une fois prêt, me prenant dans ses bras.

  • Tu peux aller te laver. Dit-il en me donnant un rapide baiser sur la joue, avant de s'asseoir à table pour manger.
  • D'accord... Dis-je en le dévisageant.
  • Un souci ? Me questionne-t-il en me regardant avec des grands yeux.
  • Rien...

Je me levais de table, puis je retournais dans ma chambre. Je prenais des vêtements propres et à mon tour je partais prendre ma douche. Je ne cesse de penser à notre soirée, à ses pleurs... Maintenant que son départ est imminent, j'ai vraiment peur quand repensant à tout ça, il décide de me quitter... Je me dépêchais de terminer ma douche pour vite le rejoindre. C'est donc une fois bien savonné, que je me rinçais, puis je sortais de la douche, enroulant une serviette autour de ma taille. C'est à ce moment-là que Yuri entrait dans la salle de bain.

  • Otabek... ? Dit-il d'une petite voix.
  • Oui ?
  • On doit partir dans dix minutes.
  • Je sais, je me dépêche.
  • Ok... Il s'apprêtait à sortir, mais il se stoppait et ajoutait : Tu m'en veux toujours... ?
  • Quoi ? Je relevais la tête vers lui, surpris de ses propos. Absolument pas, pourquoi tu penses ça ?
  • On dirait que tu m'en veux... Il penchait la tête, pinçant sa lèvre comme pour retenir une émotion.
  • Viens... Dis-je en tendant ma main vers lui.

Il regardait ma main un court instant, avant de la saisir. Délicatement, je le tirais vers moi pour lui donner un tendre baiser.

  • Je suis un peu perdu dans mes pensées ce matin, car je n'ai absolument pas envie que tu partes. Dis-je en m'asseyant sur le rebord de la baignoire. Yuri passait ses bras autour de moi, penchant la tête pour me fixer.
  • Tu penses à quoi ?
  • A notre soirée... Soufflais-je.
  • Donc... Tu... m'en veux encore ? Dit-il en fronçant les sourcils.
  • Non, pas du tout. Je m'en veux à moi-même. J'aurais aimé que ton séjour se passe... Mieux que ça...
  • Dit pas de bêtise. J'ai adoré être ici, et j'aurais aimé rester plus longtemps. Tu sais... Ce n'est pas tellement la dispute que je retiens de notre soirée. Dit-il avec un petit sourire malicieux.
  • Ah... ? Me contentais-je de souffler.
  • Oui, mais plutôt la façon dont tu m'as fait l'amour pendant deux heures après... C'était... Trop intense. Il mordillait ma joue, collant tout son corps contre le mien.
  • Tu me rassures... Dis-je en le serrant contre moi.
  • Maintenant, termine de te préparer... Dit-il en caressant délicatement ma joue.

Yuri quittait la salle de bain me laissant terminer. Il avait beau essayer de me rassurer, ce sentiment de culpabilité ne me quittait pas. C'est donc la mort dans l'âme, qu'une fois prêt, je le conduis jusqu'à l'aéroport. Comme la dernière fois, nous avons eu beaucoup de mal à nous séparer l'un de l'autre... Et c'est à dix heures pile que son avion décollait pour la Russie.


Je n'avais pas vraiment le cœur à rentrer chez moi pour retrouver ma maison vide. Je partais donc jusqu'au club, et je passais le reste de la matinée à m'entraîner sur ma chorégraphie pour le court. C'est quatre heures plus tard, que je m'accorde une pause et que j'en profite pour regarder mon téléphone. J'avais un message de Yuri qui devait être chez lui à l'heure qu'il est.

  • « Bien arrivée chez Lilia, je suis crevé. Je vais passer le reste de la journée à dormir je pense... »
  • « Repose toi bien mon cœur. » Lui répondais-je.

Je n'avais pas de réponse dans l'immédiat. Alors je remettais mon téléphone dans mon sac et c'est à ce moment-là que Roman arrivait dans le vestiaire. Je ne lui adresse pas un mot... La dernière fois on ne peut pas dire qu'on s'est quitté en bon terme. Mais, c'est lui qui ouvrait la conversation.

  • Je participe à la coupe de France et toi ?
  • Ok… Répondis-je froidement.
  • Je vais affronter Yuri Plisetsky en France...
  • Je sais. Me contentais-je de répondre.
  • J'ai bien l'intention de gagner pour lui faire fermer sa bouche. Je me retournais vers lui, agacé . Je sais que tu l'aimes... Mais, tu mérites vraiment mieux Ota... Dit-il d'une petite voix avant de quitter le vestiaire.

Je ne comprends pas pourquoi Roman insiste encore, il devrait laisser tomber. Surtout après l'avoir renvoyé de chez moi, comme je l'ai fait... Il aurait dû comprendre que seul Yuri comptait pour moi. Puis, Roman n'a aucune chance de gagner face à Yuri en France. Même s’il patine bien, il est bien loin du talent de ma petite fée... Je me redressais quittant le vestiaire à mon tour pour retourner sur la glace. Il ne faut pas que je me repose sur mes lauriers. Cette année, je sens que la compétition va être féroce. L'année dernière je n'ai même pas atteint le podium. Jean-Jacques m'a devancé de peu... J'aimerais pour une fois atteindre l'or et pour ça, il faut que je m'entraîne encore plus durement. Puis, si je gagne l'or, je sais que Yuri me regardera différemment... Comme quand il regarde Victor. J'aimerais qu'il soit fier de moi, fier que je sois son copain. Cette année, c'est lui ma motivation.



Saint-Pétersbourg, Russie.


La lumière s'allumait dans ma chambre alors que je dormais à point fermé. Lilia venait ouvrir grand les rideaux et me dit d’un ton strict :

  • Yuri Plisetsky, lève-toi. Nous avons du travail !
  • Quoi... ? Mais je viens juste de rentrer, je suis crevé... Me plaignais-je.
  • Debout ! Tu as perdu une semaine en allant t'amuser au Japon, puis au Kazakhstan, alors je ne te laisserais pas perdre un jour de plus !
  • Mais...
  • Lève-toi ! Dit-elle de façon très autoritaire. Tu vas me montrer ce que tu as préparé pour le libre !
  • Ok... Grognais-je.

C'est de mauvaise humeur que je quittais mon lit, et que je rejoignais Lilia dans la salle de danse. Je découvrais que Yakov aussi m'attendait, et c'est un peu anxieux que je commence par leur faire écouter la musique que j'ai choisi pour le court.

  • Tu es sûr que tu veux choisir celle-ci pour le court ? Me questionne Lilia avant même de me donner son avis.
  • Oui. Confirme-je sur de moi.
  • Très bien... Lilia s'approchait de moi, déposant ses mains sur mes épaules. A quoi te fait penser cette chanson ? Dit-il en plongeant son regard sévère dans le mien.
  • ...

Je penchais la tête, réfléchissant à sa question... A quoi je pense... ? En fait... Elle me fait penser à ma maman... Elle était non seulement douée en patinage, mais elle adorait aussi jouer du violon. Elle était vraiment douée, et je garde de vague souvenir d'elle, en train de me jouer des airs de violon, tous aussi doux et beaux les uns que les autres. Elle me manque tant... J'ai envie de lui dédier mon court cette année car sans elle, je ne me serais jamais mis au patinage, je ne serais pas devenu ce que je suis aujourd'hui. Malheureusement... elle est partie trop tôt pour le voir... C'est dans un souffle que je répondais à Lilia.

  • Maman...
  • Pardon... ? Dit-elle surprise.
  • Elle me fait penser à ma maman... Dis-je d'une petite voix.
  • C'est une bonne chose. Dit-elle en caressant ma joue.
  • C'est une jolie musique. Ajoutait Yakov. De plus, elle n'a jamais été utilisée. Ça sera un plus, les jurés aiment la nouveauté.
  • Montre-nous ce que tu as fait pour le libre. Ajoutait Lilia.
  • D'accord.

Je mettais la musique que j'avais choisie pour le libre. Elle n'avait rien à voir avec le thème doux et délicat que j'ai choisi pour le court. Elle était beaucoup plus dynamique, joyeuse et entraînante. C'est donc de façon très concentrée que je leur montrais les pas que j'avais imaginé dessus. Des pas vifs, rapides, dynamiques, en accord avec la chanson. Et dans mon esprit je savais exactement où j'allais placer mes sauts. C'est seulement à la fin que je remarquais leurs expressions crispées... Je n'arrivais pas trop à savoir ce qu'ils en pensaient...

  • Alors ? Osais-je demander, tout en reprenant mon souffle.
  • Alors... Lilia approchait de nouveau jusqu'à moi. Félicitations Yuri, tu as bien travaillé. Je vais t'aider à perfectionner tout ça. Dit-elle en croisant les bras.
  • Vraiment ? Donc... ça vous plaît ?
  • Oui, certaines de tes pas manquent de finesse et de beauté. Mais, crois moi Yuri, je vais faire de toi une beauté parfaite ! Elle m'adressa un sourire tendre, touchant délicatement mes cheveux.
  • Mais... Yakov approchait à son tour. La musique que tu as choisie pour ton libre est très dynamique, il va donc falloir que tu travailles ton cardio, si tu veux placer des sauts dessus et réussir à tenir ta danse jusqu'au bout.
  • Je sais. Dis-je déterminé. J'ai bien l'intention de réussir, si le porcelet japonais réussi un backflip, j'ai intérêt de tout donner si je veux gagner l'or !
  • C'est vrai. Confirmait Yakov. Mais, il va falloir redoubler d'effort.
  • Mettons-nous au travail. Dit Lilia en saisissant mon visage par les joues. Mais avant, j'ai une surprise pour toi Yuri.
  • Une surprise ? M'étonnais-je.
  • Oui, sache que j'ai contacté un ami, qui va personnellement s'occuper de te fabriquer des costumes sur mesure.
  • Sérieux ?! Dis-je tout content.
  • Oui et cette personne c'est nul autre que Giovanni Mancini qui va s'occuper de mettre ta beauté en valeur !
  • Giovanni, le célèbre tailleur ? Demandais-je.
  • Exactement ! Dit-elle joyeusement.
  • C'est une chance inespérée ! Ajoutait Yakov. Avec ses costumes, tu vas vraiment sortir du lot ! Tu vas éblouir tout le monde !
  • C'est génial ! Sautillais-je sur place.
  • Il vient pour te rencontrer demain. Il faudra que tu sois au top de ta forme. Tu lui feras une démonstration de tes deux chorées, pour qu'il puisse imaginer ce qu'il va faire pour toi.
  • D'accord ! Je vais de ce pas me mettre au travail !
  • Oui, allons à la salle de patinage.

C'est complètement survolté qu'avec Lilia et Yakov on allait jusqu'à la salle de patinage pour que je puisse répéter mes chorées. J'ai la chance d'avoir des costumes qui vont être faits par le grand tailleur Giovanni. C'est vraiment inespéré ! Je ne pourrais que briller sur scène avec ça... Il va vraiment falloir que je sois au top niveau chorée. C'est donc tout le reste de l'après-midi que je m'entrainais sans relâche. Après plusieurs heures de travail, la journée touchait à sa fin, Lilia et Yakov mettait fin à l'entraînement.

  • Mon petit chat ! Hurlait Mila en me faisant signe.
  • Oh Mila ! Dis-je en la rejoignant. Tu vas bien ?
  • Bah ouais ! Et toi ?! Tu as passé un bon séjour au japon et avec ton mec ?
  • Oui, niquel. Et toi quoi de neuf ?
  • Je suis de nouveau en couple. Dit-elle en me montrant son fond d'écran de téléphone où elle posait avec son copain.
  • Yuri, dépêche-toi, on rentre. Me dit Lilia en passant à côté de moi.
  • Ok... Grognais-je.
  • J'ai appris la nouvelle d'ailleurs ! Tu as trop de chance ! Dit Mila toute excitée. J'ai hâte de voir ce que Giovanni va faire ! Conclut-elle avec un grand sourire.
  • Moi aussi ! Répondis-je en souriant.
  • Bon, on se voit demain p'tit chat !
  • Ouaip, je file au vestiaire, Lilia va encore m'attendre sinon.

Je me précipitais vers le vestiaire, attrapant mon téléphone pour prévenir Otabek de cette super nouvelle. Sauf qu'en lisant son dernier message, j'étais soudainement pris d'une petite angoisse. Car il m'avait écrit : « J'ai une mauvaise nouvelle. » Immédiatement je l'appelais.

  • « Yuri ? »
  • C'est quoi le souci ? Demandais-je sans perdre de temps.
  • « Et bien mon coach m'a annoncé toute à l'heure qu'il ne partait plus, le mariage étant annulé... Donc, je ne pourrais pas venir te voir... »
  • Ah mince... Soufflais-je.
  • « Désolé... »
  • J'ai bien fait de venir te voir finalement. Dis-je en m'asseyant sur le banc.
  • « Oui, tu as vraiment bien fait... » Après un léger silence, je repris pour lui annoncer la bonne nouvelle.
  • Moi, j'ai une super nouvelle ! Enchaînais-je tout excité.
  • « Ah oui ? »
  • Lilia a des contacts avec Giovanni Mancini, le célèbre tailleur Italien et c'est lui qui va me faire mes costumes ! Je suis trop trop content !!
  • « Bonne nouvelle pour toi. » Fit-il froidement.
  • Oui ! Je suis trop content ! Il vient demain pour me rencontrer, j'ai trop hâte de le voir !
  • « Tu m'étonne... »
  • Désolé Otabek, mais je dois te laisser. Lilia m'attend, il faut que je rentre, on s'appelle ce soir ?
  • « Oui. »
  • Je t'aime.
  • « Moi aussi » Dit-il d'une petite voix.
  • Bye !

Je raccrochais le téléphone toujours aussi excité par cette grande nouvelle. C'est vraiment super pour moi ! J'ai vraiment hâte d'être demain pour rencontrer Giovanni et voir quel costume il va me faire ! J'attrapais mes affaires, et c'est au moment de sortir du vestiaire que je me cognais contre Stanislas qui s'apprêtait à rentrer.

  • Oh, pardon ! Dit-il surpris. Je ne savais pas que tu étais rentré Yuri ! Ajoutait-il joyeusement, tout en me dévisageant.
  • Bah si... Pardon... Dis-je en voulant passer à côté de lui. Mais il se mettait en face de moi pour me bloquer le passage.
  • Je vais bientôt concourir, tu viendras me voir ? Me demandait-il.
  • Hein ? Pourquoi je ferais ça ? Grognais-je.
  • Ça me ferait plaisir… que tu viennes... Dit-il en approchant d'un pas vers moi.
  • J'ai pas que ça à faire, je prépare le mondiale moi ! Je passais à côté de lui, mais soudainement il m'attrapait par le bras, tout en me fixant avec un regard... Sombre... Et flippant. Lâche-moi ! M'énervais-je en poussant sa main.

Il me lâchait me fixant en silence... Je partais rapidement, me sentant mal à l'aise avec lui. Pourquoi j'irais le voir ? Ce n'est pas mon ami, j'en ai rien à foutre de lui. En plus, c'est un nul je suis persuadé qu'il va perdre. Il est incapable de sa qualifier en finale ce naze.


Je rejoignais Lilia et c'est ensemble qu'on regagnait sa villa. Après le dîner, j'échangeais quelques messages avec Otabek, mais il ne semblait vraiment pas de très bonne humeur... Il refusait même qu'on s'appelle, prétextant un mal de tête... Décidément, je ne le comprends pas... C'est donc toujours sur mon petit nuage, malgré la froideur de Ota, que je me couchais songeant à demain.



  • Le voilà ! Dit Lilia toute excitée.
  • Ma chériiiiie !!! Dit l'homme en s'approchant de ma coach pour la prendre dans ses bras.
  • Je suis contente de te voir ! Dit-elle en lui retournant son câlin.

Je détails l'homme de la tête au pied, et il ne manquait vraiment pas de style. Certes il était atypique, mais ça lui allait vraiment bien. Il lâche ma coach, se retournant vers moi. Il touchait sa moustache guidon, avant de venir saisir mon visage de sa grande main. Il me regardait fixement, intensément, dans les yeux.

  • Des yeux magnifiques. Un regard perçant. Des cils parfaits. Dit-il avant de me tourner autour, tout en prenant ma main dans la sienne. Il poursuit en me détaillant du regard. Des doigts fins, une peau douce. Il posait ensuite une main dans mon dos le parcourant, jusqu'à toucher mes fesses. Un dos parfaitement courbé, des fesses fermes et attrayantes. Puis, il glissait une main dans mes cheveux. Des cheveux doux et soyeux, d'un blond blé parfait. Il revenait en face de moi, levant mon menton pour que nos regards se croisent. Lilia ne m'avait pas menti, tu es vraiment d'une beauté parfaite.
  • Tu vas pouvoir lui créer ses costumes ? Demandait Lilia en joignant ses mains.
  • Absolument ! Ce petit ange mérite ce qu'il y a de plus beau. Mais dans un premier temps, montre-moi tes chorégraphies pour que je puisse imaginer tes costumes. Dit-il en m'adressant un sourire.
  • Bien.

J'enfilais mes patins et j'allais sur la glace. Je commençais par le court, et après une courte pause, j'enchainais avec le libre. Yakov, Lilia et Giovanni me regardaient en silence. Une fois les deux démonstrations terminées, je revenais jusqu'à Giovanni.

  • Ça vous a plu ? Demandais-je poliment.
  • Tu es parfaitement splendide ! Dit-il en m'applaudissent. A quoi penses-tu quand tu patines sur ses deux musiques ?
  • Bien… Pour le court je songe à ma mère. Expliquais-je.
  • Je vois… Dit-il en jouant avec sa moustache.
  • Et pour le libre, je me sens comme… un soldat près à se battre. Dis-je en serrant le poing de façon déterminée.
  • As-tu une idée ? Lui demandait Lilia curieusement.
  • Évidemment. Dit-il en joignant ses mains dans son dos. Suis-moi mon petit ange, je vais prendre tes mesures.

Je suivais le tailleur jusqu'au vestiaire et c'est consciencieusement qu'il prenait toute mes mensurations. Ensuite, c'est dans un silence total qu'il se mettait à griffonner quelque chose sur son carnet de croquis.

  • Jusqu'où peut-on descendre, un voile ou une traîne pour ne pas entraver le patineur ? Dit-il en regardant Lilia et Yakov.
  • Jusque-là. Lui indique Yakov en posant sa main sur sa cuisse un tout petit peu au-dessus du genou.
  • Bien.

Il reprenait son dessin et au bout de quelques minutes, il tournait le carnet à croquis vers nous, nous montrant les deux costumes qu'il avait imaginés. Il avait vraiment un sacré coup de crayon...

  • Voilà ce que j'imagine pour lui. En gros…
  • Whoua ! S'exclamait Lilia.
  • Oh… C'est très... dénudé et court. Dis-je surpris, observant avec attention les deux schémas.
  • Parfaitement ! Tu vas être splendide dans mes créations ! Dit-il tout excité.
  • Je te fais confiance ! Tes costumes sont toujours sublimes ! Ajoutait Lilia.
  • Laissez-moi jusqu'à début octobre et je reviendrais avec les costumes fin prêts pour ton premier passage en France.
  • D'accord !
  • Je file ! La création m’attend ! Au revoir mon petit ange ! Dit-il en me donnant un baise main. Puis, après une accolade avec Lilia il quittait la salle.
  • Alors ?! Content ? Me demandait Lilia.
  • On verra. Dis-je un peu sceptique.
  • Tu n'aimes pas ? Me questionne Lilia surprise.
  • Ça semble très… court et féminin.
  • Ne t'en fais pas, il va sublimer ta beauté. Dit-elle en caressant ma joue.
  • Ton look androgyne va plaire ! Affirmait Yakov. Tu sais, Victor plaisait énormément quand il cultivait ce look.
  • Hum… c'est pas faux.
  • Aller, on reprend l'entraînement ! Dit Lilia en posant ses mains sur mes épaules.

C'est un peu dubitatif que je retourne m'entraîner sur la glace. J'ai quand même hâte de voir ce qu'il va faire pour moi. J'espère vraiment que ça va me plaire...


Le soir venu, c'est épuisé que je retournais jusqu'aux vestiaires pour me changer. Mais alors que je soufflais un peu, assis sur le banc, Stanislas venait troubler ma tranquillité.

  • Je t'ai regardé patiner.
  • Pardon ? Je lui lançais un coup d’œil agacé...
  • Toute à l'heure. Il venait s'asseoir à côté de moi. Tes chorégraphies sont superbes. Me compliment-il.
  • Merci. Dis-je en enlevant rapidement mes patins, enfilant ensuite mes chaussures. Je me levais, prenant mon sac et déposant mes patins dans mon casier.
  • Tu as revu Otabek Altin, après ton voyage au japon… ?
  • De quoi tu te mêles ? Dis-je en me retournant vers lui.
  • J'ai vu tes dernières photos postées avec lui…
  • Et alors ? Qu'est-ce que ça peut te foutre ? Et d'ailleurs ! Arrête d'aimer mes photos !
  • Pourquoi ? Je… Je te trouve toujours très beau dessus.
  • Ouais mais, c'est trop bizarre, alors arrête ! Je passais à côté de lui pour sortir, mais comme la dernière fois il m'attrapait par le bras, mais cette fois il me tirait jusqu'à lui. Il approchait son visage du mien...
  • Je suppose que vous avez fêtez vos retrouvailles… ? Dit-il en me dévisageant.
  • Lâche moi pauvre taré ! Dis-je en me débattant.
  • Pourquoi es-tu agressif avec moi ? Je veux seulement sympathiser. Me répondait-il en serrant sa main sur mon bras.
  • Bah pas moi !! Dis-je en le repoussant. Fiche-moi la paix et ne me parle plus sale monstre !

Je partais agacé et un peu flippé de cet échange avec ce type. C'est quoi son problème… ? Puis, pourquoi il s'intéresse à ma relation avec Ota ? Il devient un peu flippant... En sortant, j'envoyais un SMS à Mila pour lui expliquer ce qu'il venait de se passer, et comme moi elle le trouvait vraiment trop bizarre...

Pour me changer les idées, en rentrant, je prenais un bon bain chaud… Et c'est en me prélassant que je ne pus m'empêcher de songer à Otabek… À mon séjour chez lui... A toutes les fois où on a fait l'amour... Je suis à peine rentrée que… Je me sens déjà en manque de ses bras… De son corps… De ses baisers… Notre dernière nuit ensemble était hyper intense… C'est vraiment frustrant qu'il ne puisse pas venir… Je ne sais pas quand on va pouvoir se revoir… Et je sens que cette attente va être longue "physiquement"...


Après une petite heure dans mon bain, je ressortais emmitouflée dans une grande serviette. Je m'allonge sur mon lit à côté de ma minette qui léchait soigneusement sa fourrure, et je relisais les messages que moi et Otabek on s’est échangés aujourd'hui. On n'a vraiment pas beaucoup parlé... Je ne sais pas pourquoi, mais depuis hier soir, il est froid. Pourtant, je n'ai rien fait, du moins je ne crois pas… Il est peut-être vraiment triste de ne pas pouvoir venir, ou alors il m'en veut encore... Je vais essayer de l'appeler… À cette heure, il doit être dans sa chambre. Au bout de quelques minutes personne ne décrochait, mais j'insistais, l'appelant de nouveau... Mais encore une fois, personne... Alors encore une fois j'appelais ! Je voulais vraiment lui parler...

  • « Allô ? » Dit-il en décrochant enfin son foutu téléphone.
  • C'est moi.
  • « Pourquoi tu m'appelle ? » Dit-il surpris... Pourtant c'est pas comme si on avait pas l'habitude de s'appeler le soir.... Ça le fait chier ou quoi... ?
  • Bah pour parler… Dis-je comme une évidence.
  • « Ah d'accord. »
  • On dirait que tu es ravie. Grognais-je.
  • « Je le suis, j'ai juste cru que tu avais un souci vu l'insistance de tes appels... »
  • Non, je voulais juste discuter un peu. Après si ça te gonfle, je peux aussi bien te laisser tranquille.
  • « Je n'ai pas dit ça, pourquoi tu t'énerve tout de suite ? »
  • C'est toi qui as un problème ! Lançais-je en haussant le ton... Il commence vraiment à me gonfler...
  • « Je n'ai pas de problème. »
  • Si ! J'sais pas ce que t'as depuis hier tu fais la gueule, ça me gonfle ! M'énervais-je.
  • « Je ne fais pas la gueule. Je suis juste saoulé par ton comportement. » Dit-il froidement.
  • Quoi ? Mais qu'est-ce que j'ai fait ?!
  • « Laisse tomber... »
  • Non, je ne laisse pas tomber ! Dis-moi !
  • « Je n'ai pas envie qu'on se dispute, encore. Alors ça suffit. »
  • C'est pas déjà ce qu'on est en train de faire ?!
  • « On peut parler sans se disputer, comme deux adultes. »
  • Bah va y parler, je t'écoute. Dis-je avec une certaine impatience.
  • « Non, calme-toi d'abord, sinon je sais que tu vas encore t'énerver. » Pour le coup c'était vraiment la phrase de trop... Je me sentais bouillir de colère...
  • Tu sais quoi Otabek, c'est toi qui me saoul.

Furieux je lui raccrochais au nez, prenant le premier objet qui me passait sous la main pour le balancer à travers la pièce... Je ne comprends pas pourquoi je le saoul... Je n'ai absolument rien fait depuis notre dernière dispute. Peut-être qu'il m'en veut toujours pour la soirée... Avant que je ne parte j'avais bien vu qu'il était un peu froid avec moi... Mais, vu la nuit qu'on avait passée, je pensais qu'il était juste un peu fatigué... Visiblement, je me suis trompé... !

  • Un souci ? Dit Lilia en entrant dans ma chambre.
  • Non... Dis-je en penchant la tête.
  • Alors arrête de jeter des choses ! Et range-moi cette chambre, c'est capharnaüm !

Elle refermait la porte, mais ce n’est pas pour autant que je me levais pour ranger. Je restais dans mon lit à traîner sur mon portable, regardant les photos qu'on avait prises avec Otabek... Cette situation avec lui me prend vraiment la tête... Je sais que je l'aime... Mais, je me demande si on est vraiment fait pour être ensemble... On n'arrête pas de se disputer tout le temps... C'est parfois épuisant et ce n'est vraiment pas sain comme histoire... Mes émotions passent de la joie à la tristesse ou la colère, en quelques minutes... Pourtant, ça me serre vraiment le cœur rien que d'imaginer le quitter... Je suis perdu, je ne sais vraiment pas quoi faire avec lui…


A suivre : Prochain chapitre : It's JJ times !

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