Eternity On Ice.

Chapitre 3 : Un vent de jalousie sur les Onsen.

8042 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 29/07/2021 10:32

Chapitre 3 : Un vent de jalousie sur les Onsen.



On arrivait enfin à la gare de Hasetsu, et à peine je posais le pied sur le quai de la gare que Alexeï me dit en posant sa valise à côté de la mienne.

  • Mon petit tigre, soit gentil de bien vouloir amener mes bagages.
  • Pardon ? Dis-je, mais à peine avait-il dit ça, qu'il était parti, disparaissant dans la foule. Il est sérieux ce con ?! Grognais-je.

Je me retrouvais donc avec deux grosses valises et mon sac à tirer jusqu'à l'extérieur de la gare, il m'a pris pour qui, sa bonne ?! Il va m'entendre... ! C'est difficilement que j'arrivais enfin à sortir de la gare... Il y avait un monde fou... Après dix minutes d'attente, un taxi arrivait enfin, et je rejoignais l'Onsen des Katsuki. Sa famille semblait ravie de me voir, et ils m'aidaient bien évidemment à poser mes valises et celle de Alexeï dans les chambres.

  • Alors, où sont Yuri et Victor ? Demandais-je à Marie.
  • Yuri s'entraîne à la patinoire. Répondit-elle.
  • Ah ok.
  • Je vais t'installer dans la chambre de Yuri, si ça te gêne pas ?
  • Tu n'as aucune chambre dispo ?
  • Non, désolé mon cher, reprit madame Katsuki, mais l'Onsen est complet pour deux semaines.
  • Ah... Bon pas grave, je vais dormir dans sa chambre.
  • Parfait, vous êtes un ange ! Dit-elle en s'inclinant devant moi, avant de repartir.
  • Pourquoi deux valises ? Tu as l'intention de rester un moment ? Me questionnait Marie.
  • Non, je ne suis pas venu seul. Dis-je avec un petit sourire malicieux.
  • Tu es venu avec ton mec ?
  • Non, mais avec celui de Victor. Répondis-je amusé.
  • Sérieux ?! S'exclamait Marie.
  • Ouaip ! D'ailleurs tu peux mettre sa valise dans la chambre à Victor !
  • Heu... ok.

Une fois mes affaires posées dans la chambre du porcelet, je retournais dans la grande salle, et c'est très gentiment que madame Katsuki m'offrait une tasse de thé. J'en profitais pour prendre de leurs nouvelles et ils semblaient tous aller très bien. Madame Katsuki me confiait même que ça lui manquait de ne plus tous nous avoir à dîner. Elle parlait, bien sûr, du mois qu'on avait passé ensemble, pendant la création du spectacle « Love On Ice ».


Au bout d'une quinzaine de minutes, je voyais Alexeï arriver en compagnie de Victor. J'avais bien l'intention d'aller me plaindre auprès de lui de m'avoir planté à la gare.

  • Toi ! D’où t’as cru que j’étais ta bonne pour porter tes fringues !
  • Merci d’avoir amené mes bagages, Yuri, le magnifique tigre de Russie. Dit-il en attrapant ma main pour y déposer un baiser délicatement.
  • Oui ! Bah ! ça saoul ! Répondis-je baissant le ton... Je me sentais tout intimidé quand il avait ce genre de geste envers moi...
  • Yurio ! Je suis tellement heureux de te voir ! S’exclamait Victor en m’enlaçant avec tendresse. Comment va ma princesse ? Me demandait-il ensuite avec un sourire radieux.
  • Oui bah ça va, mais arrête de m’appeler comme ça. Dis-je rougissant un peu de honte... Je ne suis pas une fille pour qu'il continue de m'appeler « princesse ». La mère de Yuri approchait de nous et dit de sa petite voix douce :
  • Bonjour Victor, et bonjour Alexeï. Je suis ravi de vous accueillir dans mon humble demeure.
  • Madame Katsuki ! Reprit Victor. Il faudrait trouver une chambre pour notre ami Alexeï. Demandait-il.
  • Oh ! Mais, nous n’avons plus de chambre disponible. J’ai même demandé à Yurio de dormir en compagnie de Yuri. Tout est complet pour les deux prochaines semaines, s’exclame-t-elle ennuyée. Mais je peux réserver une chambre pour dans deux semaines…
  • Faisons ça, répliqua Victor toujours avec le sourire. Soudainement, il se retournait vers moi et me demandait : Ma princesse ! Ça te dérange d’aller chercher Yuri ? Il est resté à la patinoire pour continuer de s’entraîner ?
  • Avec plaisir ! Répondis-je malicieusement. J'avais hâte de voir le porcelet pour me moquer de lui, hé hé !
  • Merci ! Dit Victor tout content.

Immédiatement je prenais la direction de la patinoire, et c'est une dizaine de minutes plus tard que j'arrivais. C'est avec un immense plaisir que je retrouvais Yûko et ses filles.

  • Oh Yurioooo ! Dit-elle en se jetant sur moi pour me câliner. Ses filles faisaient de même, avant de me bombarder de photo.
  • Whoua ! J'adore ta coupe ! S'exclamait Lutz.
  • Moi j'aime trop ton foulard dans tes cheveux ! Trop une bonne idée ! Fit Axel à son tour.
  • Tu me feras ça maman ?! Ajoutait Loop.
  • Qu'est-ce que tu viens faire ici ?! Demandait Yûko en prenant mes mains.
  • J'accompagne le petit ami de Victor pour leurs retrouvailles ! Dis-je amusé.
  • Nooonnn ? Il a un petit ami ?! S'exclamait les filles en chœur.
  • Plus ou moins ! Je t'expliquerais !
  • D'accord ! Tu restes là combien de temps ?
  • Une petite semaine, si ça ne t’ennuie pas je viendrais m'entraîner un peu ici.
  • Non absolument pas, au contraire tu es le bienvenu mon petit ange ! Dit-elle en touchant ma joue avec tendresse.
  • Merci. Lui souriais-je. Sinon tu sais où je peux trouver le porcelet ?
  • Dans les vestiaires ! Me répondait les triplets en chœur.
  • D'accord merci, je vais le voir !

C'est avec un grand sourire que je me dirigeais vers les vestiaires ! J'imagine qu'il a déjà vu Alexeï, et je suppose qu'il doit être en panique totale, comme d'hab’ ! Il doit courir partout ! Ou alors, Victor n'a pas eu l'audace de lui dire que c'était son amant, et dans ce cas je me ferais un malin plaisir de le faire ! Je poussais les portes, et je m'exclamais avec un grand sourire narquois :

  • Alors le porcelet, ça fait quoi de voir débarquer le mec de ton précieux Victor ? Mais je découvrais Yuri assis sur le banc du vestiaire complètement effondré. Il pleurait visiblement, et le voir comme ça me bouleversait... Je perdais mon sourire pendant qu'il bafouillait.
  • Je… je…

Il n'arrivait même pas à parler tellement les sanglots l'étouffait. Il s'effondre en pleure, ne se contrôlant plus... Je ne m'attendais pas à une telle réaction... Mais qu'est-ce que Victor et Alexeï lui ont dit pour qu'il soit dans un état pareil... ? Je dis alors un peu gêné de le voir craquer comme ça.

  • Pas la peine de pleurer pour ça ! Je blaguais ! Je n'étais pas quelqu'un de très doué pour consoler les autres... Il me répondait d'une voix tremblante.
  • Je… j’ai fait quelque chose de stupide…
  • T’as fait quoi ? Le questionnais-je. De nouveau il tentait vainement de parler, sa voix restant complètement bloquée. Je m’approchais de lui, déposant ma main sur son dos en signe de réconfort. Qu’est-ce que t’as fait ? Répétais-je.
  • Désolé… de pleurer devant toi… Dit-il arrivant enfin à formuler quelque chose.
  • M’en fiche de ça, raconte-moi plutôt pourquoi tu chiales… enfin, tu pleures… Répondis-je maladroitement.
  • Alexeï… veut apprendre le backflip sur une jambe à Victor pour qu’il retourne avec lui en Russie… Mais… je… ne veux pas perdre Victor…
  • Ouais, bizarrement, ça je l’aurais deviné. Répliquai-je.
  • Et… je… j’ai parié que si j’apprenais le backflip avant lui… Victor devrait rester à mes côtés… S’il l’apprend avant moi, il repart en Russie avec Alexeï…

Je fus très surpris face à ses révélations. Jamais je n'aurais imaginé que Yuri ose parier Victor avec Alexeï... C'est un enjeu très important, pour lui, et un pari très risqué. Apprendre le backflip ce n’est pas chose aisée... Alexeï est le seul à maîtriser cette figure, et le risque de blessure est grand si on se loupe.

  • Ah ouais, c’est franchement con comme pari…

C'est la seule chose que je trouvais à lui répondre, car je trouvais ça franchement con et risqué de se mettre en concurrence face à Victor, avec comme coach Alexeï, qui est nul autre que l'amant de ce dernier, et qui a tout intérêt à voir Victor gagner... Il pourrait saboter facilement l'entraînement de Yuri. Je me demande si ça lui arrive de réfléchir au porcelet... ? Mais, il était déjà si mal, que je ne me voyais pas lui dire ça, et vu ses pleurs, je suppose qu'il a conscience de sa connerie.

  • T’as vue ! Je suis un idiot ! Maintenant, je vais perdre Victor… et tout sera ma faute…
  • Exagère pas quand même, y a moyen d’arriver à faire ce saut ! Dis-je pour le motiver... Comme toujours Yuri abandonne avant même d'avoir essayé.
  • Je ne suis pas assez doué pour ça… Répliqua-t-il avec sincérité. J’arrive déjà à peine à faire un Salchow ! Comme tu veux que je maîtrise un backflip ! S’il n’y a qu’Alexeï qui réussit à le faire, ce n’est pas pour rien ! Pour le coup il marque un point... Mais je répondais :
  • T’es pas si nul, je suis sûr que… bon après, c’est vrai que personne d’autre n’a jamais réussi à ce saut… mais bon t’as fini deuxième l’année dernière. Lui rappelais-je.
  • Impossible… je dois réussir à l’apprendre avant Victor… Je sais que ça fait des années qu’il s’entraîne à le réussir… Il a une longueur d’avance sur moi… Sans compter le talent que je n’ai pas…

Yuri semble vraiment totalement en panique, et c'est vrai que je vois difficilement comment il pourrait réussir à battre Victor... Pourquoi dans ce cas il ne lui dit tout simplement pas qu'il veut qu'il reste avec lui ? Ça serait beaucoup plus simple que poursuivre ce pari stupide... En plus, je suis sûr que Victor lui dirait oui.

  • Pourquoi tu lui dis pas que tu veux qu’il reste dans ce cas ? Ce serait plus simple, non ?
  • J’peux pas… S’effondrait-il de nouveau en pleurant. Je frottais doucement son dos ne sachant pas trop quoi lui dire. Tu pourrais empêcher Otabek de réaliser son rêve ? Juste pour le garder à tes côtés ? Me demandait-il d'une voix tremblante.

Ça question me perturbé un peu... Et c'est vrai que s’il demandait à Victor de rester, ça signifie qu'il doit renoncer à apprendre le backflip, ce qui pourrait le rendre triste. Ça serait sûrement égoïste de la part de Yuri de lui demander ça, vu sous cet angle... Ce qui me renvoie un peu à mon couple avec Otabek. Son rêve est de gagner l'or pour son pays... Mais, parfois, je suis tellement mal et en manque de ses bras, qu’égoïstement j'ai envie de lui demander de me rejoindre. Ce qui signifierait pour lui d'abandonner Almaty, son pays, ses amis, sa famille, son rêve... Je sais qu'il dirait oui sans hésiter, si je lui demandais de me rejoindre... Il m'a déjà dit que pour moi, il serait prêt à tout quitter. Alors, non... Je ne pourrais pas empêcher Otabek de réaliser son rêve, juste pour l'avoir à mes côtés... Même si ça me rend triste de le savoir loin de moi... Donc Yuri n'avait plus qu’une seule option...

  • C’est son rêve… je ne peux pas lui enlever ça… Ajoutait-il la voix tremblante.
  • Bah te voilà piégé, t’as plus qu’à réussir avant lui. Lui dis-je en frottant son dos.
  • Impossible…
  • Abandonne pas avant même d’avoir essayé. Où est passé le Yuri Katsuki que j’ai vue sur scène l’année dernière ? Dis-je pour tenter de le motiver, mais rien à faire, il restait prostré comme une vieille brebis galeuse... Je repris alors en montant un peu le ton : Écoute, le porcelet, j’ai gagné face à toi à 0.12 points ! Si tu trouves que tu es mauvais, ça veut dire que je le suis également ! Et ça, je l’accepte pas !
  • J’ai jamais dit ça ! Paniquait-il en agitant ses mains.
  • Bien, et tu penses que Ota, Phitchit, JJ, Chris et les autres sont nuls ?
  • Bien sûr que non !
  • Alors vient pas dire que tu n’as aucun talent ! Parce que si c’est le cas, et que tu les as battus, c’est qu’ils en ont encore moins que toi !
  • Je…Je ne dis pas le contraire… mais… Cette fois, c’est différent, n’est-ce pas ?
  • La seule différence, c’est que tu affrontes directement Victor sur la glace. Tu penses avoir du retard parce que Victor a déjà essayé d’apprendre cette figure, mais tu as la chance de l’apprendre avec le seul qui arrive à la réaliser. Tu pars d’une page vierge, contrairement à Victor, qui a peut-être des mauvaises habitudes de prises !
  • Je ne sais pas… Répondait-il hésitant... Mais après un bref silence il répondait en levant le poing. Tu as raison. Je dois au moins essayer.
  • Bien dit ! T’as qu’à montrer à Alexeï qu’il se trompe en ne misant pas sur toi. Répliquais-je content de le voir reprendre du poil de la bête.
  • Je lui montrerais surtout à quel point je suis déterminé à garder Victor à mes côtés.
  • Ah bah ça, il est pas prêt je pense. Riais-je.
  • Merci, Yuri. Merci de m’avoir écouté. Dit-il en m'adressant enfin un sourire.
  • De rien, le porcelet. Répondais-je avec un sourire malicieux.

Finalement je trouve ça moins drôle que prévu. Avoir vu Yuri dans cet état m'a plus touché qu'autre chose. Mais ce crétin n'a tellement pas confiance en lui qu'il était prêt à abandonner avant même de s'être battu. J'espère l'avoir remotivé un peu... En plus, je crois bien que maintenant ça me ferait bizarre de ne plus voir Victor avec le porcelet...

Yuri c'était un peu remis de ses émotions, et on sortait ensemble du vestiaire. Immédiatement Yûko nous sautait dessus.

  • Dis-moi Yurio, dans la semaine ça te tente qu'on prenne le déjeuner ensemble ?
  • Avec plaisir. Répondis-je enjoué.
  • Cool, à demain les amis ! Dit-elle en nous saluant chaleureusement.

On quittait la patinoire et on retournait à l'Osen en marchant tranquillement. Je voyais bien au regard du porcelet qu'il se posait plein de questions. Dès fois, j'ai envie de le prendre et de le secouer pour qu'il arrête de tirer cette tronche... S’il ne se bat pas pour Victor, c'est sûr qu'il va le perdre, car le moins que l'on puisse dire c'est que Alexeï semble très motivé à récupérer Victor. Sur le chemin du retour j'envoyais un message à Ota, qui me demandait ensuite si on pouvait s'appeler. Donc juste avant de rentrer, je dis au porcelet :

  • Je te laisse rentrer, je dois passer un coup de téléphone.
  • A Otabek ? Demandait-il, curieux.
  • Oui… Grognais-je.
  • Tu lui passeras le bonjour de ma part. dit-il en souriant bêtement. Tout va bien entre vous ?
  • C’est pas tes oignons ! M'énervais-je.

Non mais... En quoi ma relation le regarde... ? Je m'éloignais de lui, mettant mes écouteurs. Je vérifiais que j'étais bien coiffé avant d'appeler Ota en visio.

  • « Salut. » Dit-il en m'adressant un beau sourire.
  • Salut ! Tu vas bien ? Le questionnais-je content d'enfin pouvoir le voir, on n'avait pas pu s'appeler depuis mon départ.
  • « Bien, je suis content de pouvoir te voir, ma beauté ». Dit-il en posant son visage sur sa main.
  • Je vois que tu es en tenu, tu t'entraînes toujours ?
  • « Là je fais une petite pause. Je m'entraîne depuis ce matin. »
  • Bien, je suis sûr que tu vas assurer pour la coupe !
  • « Il va falloir que je fasse plus qu'assurer, si je veux te battre. » Dit-il avec un petit sourire. « Tu es le favori cette année... Contrairement à moi. »
  • Arrête... Je ne suis pas plus favori qu'un autre. Répondis-je.
  • « Si si, tout le monde parle de toi, tu sais ? »
  • Si tu le dis... Soupirais-je... Il sait comment me mettre la pression lui...
  • « Sinon ça va au Japon ? »
  • Oui, ça va, je suis un peu crevé à cause du décalage horaire... Mais je tiens le coup. Je réfléchis déjà à ma chanson pour le libre, et je pense avoir trouver quelque chose qui me plaît.
  • « C'est quoi ? » Dit-il curieux.
  • Je ne dirais rien ! Tu auras la surprise ! Répondis-je avec un grand sourire.
  • « J'ai hâte de voir ça. »
  • Mais, en revanche pour le court, je ne sais toujours pas ce que je vais choisir.
  • « Tu as toute la semaine pour réfléchir. »
  • Oui, mais c'est un peu angoissant.
  • « Courage mon amour. »
  • Merci... Tu me manque, tu sais ? Dis-je le visage rougissant.
  • « Toi aussi... » Soufflait-il.
  • « Ota ! » Dit soudainement un garçon qui passait ses bras autour du cou de MON copain, et qui posait sa tête son épaule... Immédiatement, je sentais la jalousie gravir en moi, comme un volcan prêt à exploser, devant cette scène... C'est qui ce putain de mec qui ose toucher mon copain comme ça ?
  • « Pousse-toi Roman. » Fit Ota en repoussant ses bras. « Tu ne vois pas que je suis en ligne là ? » S'agaçait Otabek.
  • « Si je vois je vois ! C'est qui ? Ton chéri ?! » Dit le garçon en glissant sa tête devant l'écran. « Whoua ! C'est bien Yuri Plisetsky ! Il est trop beau ! »
  • T'qui ? Grognais-je.
  • « Je suis Roman, je fais partie de la même équipe que Ota ! On patine ensemble toute la journée ! Il ne t'a jamais parlé de moi ?! Je suis vexé ! On est proche pourtant ! » Dit-il en posant sa main sur le bras de MON mec...
  • Voyez-vous ça... Dis-je furieux.
  • « Laisse-moi tranquille, je suis en pause. » Je voyais Otabek se lever et s'éloigner du garçon, mais je l'entendais crier derrière lui :
  • « Reviens vite, tu nous manque sur la glace ! ».
  • « Désolé pour ça... »
  • C'est qui ce type dégueulasse ? Dis-je agacé.
  • « Il s’appelle Roman, il est dans le même groupe que moi. »
  • Il a quel âge ?
  • « Dix-huit ans, pourquoi ? »
  • Pour rien... Il est trop moche sérieux, en plus sa voix est insupportable, je ne sais pas comment tu fais... Critiquais-je.
  • « Je ne le trouve pas si moche... Et sa voix est normale. » Dit-il en lâchant un petit rire.
  • Pourquoi tu ris comme un débile ?! Demandais-je agacé.
  • « Car je vois bien que tu es jaloux. »
  • N'importe quoi ! Je ne suis pas jaloux ! Certainement pas d'un type aussi moche !
  • « C'est sûr que si on le compare à toi, il est vraiment moche. »
  • Tss... Tu dis ça uniquement pour me faire plaisir... Marmonnais-je.
  • « Absolument pas. Je te trouve vraiment magnifique Yuri, je pensais que tu l'avais compris depuis le temps que je te le dis ? »
  • Faut croire que non...
  • « Ne soit pas jaloux mon amour, Roman, je le connais depuis longtemps, il est un peu extraverti et tactile, mais ça s'arrête là, du moins pour moi. »
  • Tu le connais depuis quand ?
  • « J'ai fait sa connaissance bien avant t'avoir revu au mondial de l'année dernière. »
  • Hum... et « du moins pour moi », ça signifie quoi ? Il te drague ? Dis-je encore un peu plus agacé.
  • « Il y a un an de ça, il m'a demandé de sortir avec lui, et j'ai refusé. »
  • Sérieux... ? Et tu ne me l’as jamais dit ?
  • « Je ne vois pas pourquoi je t'aurais parlé de lui. Ce n'est pas mon ami, mais juste un collègue. En plus, depuis le temps il est passé à autre chose. »
  • Il semble quand même vachement tactile avec toi ! Argumentais-je.
  • « C'est sans arrière-pensée. » M'expliquait Ota... Mais je n'étais pas très convaincue.
  • Tss... Ce genre de geste c'est jamais sans arrière-pensée...
  • « Comme ton baiser avec Yuri ? Ou Victor, ou encore JJ ? » Me lança-t-il.
  • Tu es sérieux de me rebalancer tout ça ?! M'énervais-je.
  • « Tu m'agace aussi... » Grimaçait Ota. « Quand va tu comprendre que c'est toi que j'aime, plus que tout autre chose... Faut-il que je prenne l'avion dès ce soir pour venir te le dire en face ? » Reprit-il très agacé.
  • Non c'est bon... Pour le coup, je boudais totalement... Après un bref silence, Ota déclarait :
  • « Désolé pour ce que j'ai dit... Mais crois-moi, il n'y a que toi pour moi. »
  • Tu sais... vu que tu es loin... Je... me dis qu'à force... Tu vas vraiment avoir envie de...

Je me coupais penchant la tête tristement... Même si j'ai confiance en lui, je ne peux pas m'empêcher d'avoir cette crainte qu'il aille voir ailleurs... Chris nous avait bien parlé de cette confiance absolue qu'il fallait avoir dans un couple à distance, et même si je pensais l'avoir, je me rends compte que finalement, ce n'est pas le cas...

  • « Tu as peur que je te trompe ? » Fit-il surpris.
  • Oui... Avouais-je un peu honteux.
  • « Comment tu peux t'imaginer une chose pareille ? »
  • Bah... Tu as peut-être des besoins plus importants... que moi...
  • « Pense-tu vraiment qu'après avoir goûté à ta chair par deux fois, j'aurais envie d'aller voir ailleurs ? » Dit-il en lâchant un petit rire.
  • Je sais pas ! Répondis-je agacé qu'il se moque. J'y peux rien si j'ai peur... Je ne le contrôle pas.
  • « Dans un sens ça me fait plaisir que tu sois un peu jaloux. Ça montre que tu tiens à moi. »
  • Hum... Ne t'en amuse pas trop...
  • « Yuri, jamais je ne te tromperais... Je n'en ai pas la moindre envie. Tu es le seul qui m'attire, tu es le seul à qui j'ai envie de faire l'amour. Alors, rassure-toi. »
  • Moui... Dis-je d'une petite voix.
  • « Je dois retourner m'entraîner. »
  • Ok...
  • « Je t'aime mon cœur. On s'appelle ce soir ? »
  • D'accord... Répondis-je un peu froidement.
  • « Je t'aime. » répétait-il.
  • A ce soir... Répondis-je.

Sans lui retourner son « je t'aime », je raccrochais la visio... Je ne pouvais m'empêcher d'être jaloux et agacé par ce que j'avais vu... Je me dis que là, il va retourner patiner avec un mec qui visiblement en pince pour lui. Ça m'énerve... Mais... Je ne peux pas lui faire de scène de jalousie, car il a raison, j'ai volontairement embrassé Yuri, puis après Victor m'a embrassé devant tout le monde... Et en ce qui concerne JJ, c'est encore une autre histoire... C'est légèrement triste et très agacé que je retournais jusqu'à ma chambre. Je vais aller prendre un bain, ça va me changer les idées.

J'arrivais jusqu'à la chambre, et en entrant je découvrais Victor vêtu d'un simple peignoir, installé à califourchon sur le porcelet, en train de l'embrasser. Choqué, je lâchais un petit « oups » avant de refermer la porte. J'avais pas envie de voir un truc pareil... ! Ils pourraient faire attention... Mais, de ce que j'ai vu, Alexeï a déjà perdu... Hi hi. Je retournais dans le salon pour attendre qu'ils finissent de se bécoter. C'est alors que le patineur de talent arrivait vers moi, vêtu aussi d'un kimono, il me demandait où se trouve Victor, je dis alors avec un petit sourire narquois :

  • Tu devrais te dépêcher d'aller dans la chambre de Yuri.
  • Ah ouais pourquoi ? Me demandait Marie, curieuse.
  • J'y vais de ce pas, merci mon petit tigre. Dit-il en prenant la direction de la chambre.
  • Je ne suis plus le seul à avoir embrassé ton frère. Riais-je.
  • Sérieux ?! Dingue ! Ça devient aussi intéressant que quand c'était Otabek et JJ qui se battait pour toi.

Je la fusille du regard... Je n'aimais pas qu'on me parle de cette foutue histoire qui m'avait causé bien des problèmes...

  • Me parle pas de ça... Grognais-je.
  • Ok, s'cuse ! Dit-elle en buvant son thé.

Je patiente toujours, et au bout de quelques minutes je voyais Victor passer, il m'invitait à le rejoindre dans les Onsen. Je me relevais donc, et je partais jusqu'à la chambre pour récupérer mes affaires de toilette. En chemin, je croisais Alexeï qui m'adressait un sourire, avant de partir lui aussi pour les bains. En entrant dans la chambre de Yuri, je voyais celui-ci couché sur son lit. J'allais jusqu'à ma valise récupérer mes affaires.

  • Tu ne viens pas dans les bains ?
  • Je vais me reposer un peu... Marmonnait-il dans sa barbe.
  • Comme tu veux.

Je partais m'enfermer dans la salle de bain pour prendre ma douche. Je défais ma coiffure, prenant soin de replier le foulard de Lilia et de le ranger dans mes affaires. Ensuite, une fois propre, j'enfilais mon kimono pour ensuite me diriger vers l'Osen. Victor et Alexeï étaient déjà dans l'eau, je venais donc les rejoindre rapidement... Je n'aime pas me montrer nu devant quelqu'un que je ne connais pas trop... Et, c'est une fois dans l'eau que Victor se jetait sur moi pour me câliner.

  • Tu es venu sans Otabek ? Me questionnait-il.
  • Oui, mais on va bientôt se revoir. Expliquais-je le repoussant un peu.
  • Vous êtes si adorable ensemble ! Chantonne-il en joignant ses mains.
  • Si tu l’dis. Réplique-je avant de tourner toute mon attention vers Alexeï : Tu vas apprendre au porcelet le backflip sur une jambe ?
  • Oui, approuve-t-il.
  • Apprends-moi aussi. Je suis meilleur que lui, je suis sûr que je peux le maîtriser en un rien de temps. Demandais-je avec assurance, je ne vois pas pourquoi le porcelet serait le seul à avoir la chance d'apprendre ce pas ! Je vais profiter de l'occasion pour moi aussi l'apprendre !
  • Non. Se contente-t-il de répondre.
  • Quoi ?! M'énervais-je de sa réponse aussi tranchée.
  • Je ne vais pas te l’apprendre. Et je ne ferais aucun entraînement si tu es dans la patinoire.
  • Mais pourquoi ?! M’agaçais-je encore plus. Je suis pas moins bon que le porcelet !
  • Je n’en doute pas une seconde. Mais quel est l’intérêt d’apprendre ce mouvement à tout le monde ?
  • J’suis pas tout le monde ! Rétorquais-je, furieux... Il se prend pour qui... ?
  • Certes, tu es un tigre de Russie absolument magnifique. Mais, je ne veux apprendre ce mouvement qu’à Victor… Et il me force à l’apprendre à ce petit… japonais. Dit-il visiblement contrarié.
  • Je ne te force à rien, c’est juste toi qui aimes jouer. Lui répondait Victor.
  • Jouer ? Dis-je intrigué par ses propos.
  • Ils m’ont parié. M'expliquait Victor, même si ça je le savais déjà, je préférais jouer l'ignorant. En revanche, il dit ça avec un grand sourire, comme si ça lui faisait plaisir.
  • Parié ? Sérieusement ? Et toi, ça te fait plaisir ?
  • J’aime bien les combats de coqs ! Un peu comme toi. Dit-il avec un petit sourire en coin...
  • Moi ? En quoi j’aime ça ?! Demandais-je très agacé.
  • Cet été, tu as eu ton combat de coq entre King JJ et Otabek ! Rappelait Victor tout content.
  • JE N’AI PRIS AUCUN PLAISIR À VOIR ÇA ! Criais-je furieux...
  • Oh ! Tu n’as pas apprécié que le beau Otabek s’énerve et prenne ta défense ? Me demandait-il en attrapant mon visage entre ses doigts.
  • Jamais de la vie ! Proteste-je. Je… je n’aime pas qu’il se batte bêtement !!!
  • Oh ! Moi j’ai pourtant trouvé ça incroyablement sexy. Dit-il semblant réfléchir à ses événements passés. Je poussais sa main et alors qu'un petit silence s'installait, Victor reprit :
  • Ma princesse, tu sais où est Yuri ?
  • Oui, il reste dans la chambre pour se reposer. Répondis-je toujours aussi agacé... Pour le mettre un peu mal à l'aise, et aussi par curiosité, je demandais à Victor : D’ailleurs, tu préfères Yuri ou Alexeï ?
  • Une question tout à fait intéressante, commente Alexeï.
  • Hum... excellente question ! Dit-il en posant sa main sur son menton.
  • C’est pas une réponse ça ! Et tu ne sors pas avec Alexeï ? Dis-je en lançant un regard à Alexeï.
  • Plus maintenant. Répondait Victor sans hésitation.
  • Ma poupée, tu me brises le cœur. S’exclame Alexeï qui posait ses mains sur le dos de Victor. Heureusement que je sais que ce n’est que temporaire.

C'est bien ce que je pensais tout à l'heure, Alexeï semble vraiment déterminé à reconquérir Victor... Et ce con de Yuri qui préfère bouder dans son lit, plutôt que d'être là et de faire face... Il va se faire piquer Victor, et après il va venir pleurer... Si j'étais Yuri, je ne lâcherais pas Victor d'une semelle.

  • Qu’est-ce qui te fait dire ça ? Demandais-je à Alexeï.
  • Parce que c’est toujours comme ça, il finit toujours par revenir auprès de moi. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il est confiant... Il sous-estime Yuri et les sentiments de Victor à son égard. Surtout après ce que j'ai vu toute à l'heure, c'est plutôt mal parti pour Alexeï.
  • Tu ne devrais pas être aussi sûr de toi. Répliquais-je en lâchant un petit rire.
  • Le destin m’a uni à un être aussi exceptionnel que Victor, et nous sommes fait l’un pour l’autre… Dit-il en déposant un baiser dans son cou.
  • Bien ! Assez de bain pour ce soir ! Fit soudainement Victor. Je dois aller me coucher pour être en pleine forme demain. Mais alors que Victor commençait à se redresser, Alexeï l'embrasse de force devant moi... Je détournais la tête un peu gêné de voir ça...

Après le baiser de Alexeï, Victor quittait le bain. Il semblait vraiment troublé. Cet idiot de Yuri s’il avait été là, peut-être que ça ne se serait pas passé. Il va vraiment falloir qu'il se bouge... Victor partie, je me retrouvais seul dans les bains avec Alexeï... Je ne me sentais pas tellement à l'aise. Le patineur me lançait un petit sourire avant de dire :

  • Je suis épuisé, je vais dormir.
  • D'accord, bonne nuit.
  • Bonne nuit mon petit tigre.

Alexeï sortait de l'eau, et j'attendais d'être sûr qu'il soit parti pour moi aussi sortir de l'eau. Je me sentais épuisé par la journée... Il faut dire que l'avion, et le train, ce n'est pas tellement reposant. Avant de retourner dans la chambre, j'envoyais des nouvelles à mon grand-père par message et je m'apprêtais à appeler Otabek pour lui dire bonne nuit... Mais, si chez nous il est vingt-deux heures, chez lui il doit être à l'heure du dîner, donc il ne va sûrement pas se coucher tout de suite. Je m'installais dans un coin tranquille de la maison et j'appelais Ota en visio.

  • « Re. » Dit-il un peu froidement. Contrairement à tout à l'heure, il avait perdu son sourire.
  • Re...
  • « Tu sors des bains ? »
  • Oui.
  • « Seul ? »
  • Non, j'étais avec Victor et Alexeï.
  • « D'accord. »
  • Je vais aller me coucher, je suis mort. Dis-je en passant la main dans mes cheveux.
  • « D'accord. »
  • Bon, bonne nuit. Répondis-je un peu froidement. Vu qu'il n'avait rien à me dire et qu'il faisait la gueule, je préférais clore la conversation...
  • « Bonne nuit. » Se contentait-il de dire.

Je raccrochais la visio trop agacé par ses réponses... Il fait la gueule alors que c'est plutôt moi qui devrais la faire ! Furieux je retournais jusqu'à la chambre, je poussais la porte brusquement, plongeant ensuite dans mon lit ne faisant pas attention à Victor et Yuri qui était collé l'un à l'autre dans son lit. Ça me gonfle d'être en froid avec Ota... Je n'aime pas ça... Mais c'est pas moi qui passe tout mon temps avec un mec qui me drague, alors pourquoi lui il me fait la gueule ? Il n'a pas de raison valable... Tss... ça m'énerve... Mais à peine je m'étais couchée que j'avais un nouveau message de sa part.

  • « Tu m'aime ? » Me questionnait-il.
  • « Tu le sais. » Répondis-je.
  • « Moi je t'aime, comme un fou... »
  • « On aurait pas dit toute à l'heure... »
  • « Désolé... »
  • « Pourquoi tu me fais la gueule ? »
  • « C'est plutôt à moi de te poser la question. »
  • « Je ne te faisais pas la tête, je t'ai appelé pour te dire bonne nuit, et tu m'as à peine répondu »
  • « J'étais aussi fatigué par ma journée, et j'avais peur de dire un truc de travers... »
  • « Tu n'as peut-être rien dit, mais tu as fait les choses de travers. »
  • « Tu sais que tu es exigeant ? »
  • « Tu t'attendais à quoi avec mon caractère... ? Tu te rends compte que c'est vexant ce que tu dis... ? »
  • « J'ai pas dit que je n'aimais pas ça. »
  • « Arrête de te foutre de moi... ça veut dire ce que ça veut dire cette question... »
  • « Tu vois, tu prends tout mal depuis que tu as vu Roman. »
  • « Absolument pas. »
  • « Laisse-moi t'appeler. »
  • « Non, je suis dans la chambre, et Yuri et Victor dorment »
  • « Je ne veux pas laisser ça comme ça... »
  • « Tu n'avais qu'à y réfléchir avant... Oh, une exigence de plus de ma part.… »
  • « Arrête Yuri... »
  • « Quoi ? »
  • « Arrêtons cette dispute inutile... Je t'aime, tu le sais... » Il est vrai que je n'aime pas non plus me disputer avec lui... j'écrivais alors après une petite réflexion.
  • « Excuse-toi alors... »
  • « Je suis désolé mon amour. »
  • « Ok, excuse acceptée. »
  • « Tu me re-aime ? » marquait-il en ajoutant un petit sourire.
  • « Je t'ai toujours aimé. »
  • « J'ai envie de te serrer contre moi ma beauté... »
  • « Moi aussi, tellement... »
  • « Je ne te dérange pas plus... Bonne nuit, mon amour. »
  • « Bonne nuit, je t'aime Otabek. »
  • « Je t'aime aussi. »

C'est sourire aux lèvres que je déposais mon téléphone... Finalement on s'est réconciliés aussi vite qu'on s’est disputés. Tant mieux, sinon j'aurais vraiment mal dormi... C'est vraiment les montagnes russe notre couple, mais je l'aime trop pour lui faire la tête longtemps.



C'est à l'aube le lendemain que j'entendais le réveil de Yuri qui me sortait de mon sommeil... Pourtant je n'avais absolument pas assez dormi, j'étais encore crevé...

  • Vous saoulez avec votre réveil… Grognais-je.
  • Désolé, soufflait le porcelet.
  • Yuri !! Tu parles à nouveau ! S'exclamait bruyamment Victor. J’ai hâte de m’entraîner avec toi !

J'entendais Victor foncer dans la salle de bain, visiblement, il était vraiment de très bonne humeur... Moi personnellement, je vais me rendormir un peu... C'est plusieurs heures plus tard que je me réveillais, émergeant très difficilement de mon état léthargique. J'attrapais mon téléphone pour aller me balader sur les réseaux sociaux, et je profitais de ce moment-là pour publier toutes les photos que j'avais prises avec Alexeï, en Russie, dans l'avion et à notre arrivée au Japon. Ça va encore faire grimper ma notoriété ! C'est la classe de le connaître personnellement.


Je m'étirais longuement avant de réussir à sortir de mon lit, je passais rapidement dans la salle de bain, et après avoir pris un petit déjeuner copieux servi par la mère de Yuri, je commençais à chercher une chanson pour le court... Mais de tout ce que j'entendais, rien ne me plaisait vraiment... En revanche pour le libre, j'avais une plutôt bonne idée... Il me reste plus qu'à écrire ma compo et placer mes sauts... Tout ça bien sûr en accord avec la musique. Je travaillais dessus une bonne partie de la journée sans m'en rendre compte. Le soir venu je dînais en compagnie de la famille de Yuri, qui semblait vraiment s'intéresser à mon travail. Yuri a vraiment de la chance de les avoir, ils sont tous si sympathiques que je comprends pourquoi Victor se sent bien ici... Vingt-et-une heure sonnait, et je décidais d'appeler Otabek, même si on s'était parlé toute la journée, on n'avait pas refait de visio depuis notre petite dispute... Donc j'espère que cette fois on ne va pas se prendre la tête.

  • « Salut mon amour. » Dit-il, visiblement il était habillé pour sortir.
  • Tu sors ? Le questionnais-je immédiatement.
  • « Oui, je vais à une soirée. »
  • Oh d'accord. C'est cool. Dis-je même si en vrai ça me saoulait grave...
  • « Et toi, tu es déjà en pyjama de ce que je vois ? »
  • Et oui... Dis-je en penchant le téléphone pour lui montrer ma tenue de soirée.
  • « J'aime bien ton short. » Dit-il en m'adressant un petit clin d’œil.
  • C'est celui à la tête de Lion. Dis-je tout content. Toi tu es vraiment beau comme ça. Le complimente-je.
  • « Merci. »
  • Alors, tu vas rejoindre des amis ? Lui demandais-je curieusement.
  • « Non, en fait c'est une soirée organisée par Roman. Il y aura tous les membres du club de l'Almaty. »
  • Pardon ? Dis-je furieux.
  • « Quoi ? » Demandait-il innocemment.
  • Tu vas à une soirée organisée par ce mec qui veut sortir avec toi et tu me demande quoi ?!
  • « Pourquoi tu t'énerve ? Je pensais que c'était clair cette histoire. »
  • Clair seulement pour toi ! M'énervais-je.
  • « Tu ne vas pas recommencer ta jalousie... » Soupirait Otabek.
  • Je ne veux pas que tu ailles à cette soirée ! Lui ordonnais-je.
  • « Tu es sérieux Yuri ? » Me demandait-il d'un ton froid.
  • Très sérieux ! Tu te moque de moi ! C'est comme si j'allais à une soirée organisée par JJ !
  • « Ça n'a rien à voir ! Moi, je ne l'ai jamais embrassé ! »
  • Qu'importe, il a voulu sortir avec toi !
  • « Je ne vais pas me priver de cette soirée pour toi. » Rétorquait-il en fronçant les sourcils.
  • Très bien fais comme tu veux ! Mais si tu y va sache que c'est fini entre nous ! Criais-je.
  • « Tu es sérieux ?! Pour ça tu vas me quitter ? »
  • Absolument sérieux ! Comme ça tu n'auras plus à te privé de soirée avec ce pauvre type dégueulasse !
  • « Yuri... ! » Mais j'enchaînais sans l'écouter.
  • Pas la peine de me rappeler si tu ne changes pas d'avis ! Je raccrochais le téléphone furieux et je fonçais dans la chambre de Yuri.

J'ouvrais la porte, jetant mon téléphone au sol et c'est hors de moi que je m’exclamais :

  • Mais quel connard celui-là !
  • Tout va bien ? Me demandait le porcelet... Je ne les avais même pas vu.
  • Ça a l’air d’aller tu penses ? Répondis-je avec agressivité.
  • Qu’est-ce qu’a fait notre cher Otabek ? Me questionnait Victor... De quoi il se mêle celui-là ? Il ferait bien mieux de s'occuper de ses deux mecs.
  • Il m’énerve, c’est tout… Soupirais-je.

Mais soudainement mon téléphone se mis à sonner... J'espère qu'il me rappelle pour me dire qu'il ne va pas à cette soirée. Sinon, je vais vraiment me mettre en colère.

  • Quoi ? Répondais-je en quittant la pièce.
  • « Je n'y vais pas. »
  • Vraiment ? Dis-je en me calmant immédiatement.
  • « Oui, vraiment. Je n'ai pas envie de te perdre pour une soirée stupide... »
  • Merci.
  • « Je vais lui dire que je préfère faire une visio avec toi, content ? »
  • Oui... Tu le vois déjà toute la journée, alors j'ai pas envie que tu le vois en dehors aussi...
  • « Je comprends. » Soupirait-il malgré tout.
  • Tu m'aime quand même … ? Dis-je d'une petite voix mielleuse.
  • « Plus que tout. »
  • Désolé... D'être comme ça...
  • « Ne t'en fais pas. J'ai bien frappé un mec pour toi, alors tu as le droit d'être un peu jaloux aussi. »
  • C'est vrai... Riais-je un peu mal à l'aise.
  • « Bon... dans ce cas, j'ai ma soirée... Va-t-on pouvoir parler jusqu'au bout de la nuit ? »
  • J'aimerais bien, mais je suis encore fatigué... Et, Victor et Yuri m’ont réveillés à l'aube ce matin.
  • « D'accord. Je te souhaite une bonne nuit alors ? »
  • Oui merci... J'ai hâte qu'on se revoie, tu sais ?
  • « Moi aussi... »
  • Je t'aime... A demain.
  • « Je t'aime aussi, à demain »

Je raccrochais le téléphone satisfait qu'il soit revenu sur sa décision, et en même temps je ne peux pas m'empêcher de me dire que j'ai un peu abusé ce soir... Mais c'était vraiment plus fort que moi. Pour me faire pardonner j'envoyais un dernier message à Otabek, écrivant : « Désolé pour ce soir... Je sais que j'abuse... Mais c'est plus fort que moi ». J'attendais un peu, mais je n'avais pas de réponse... J'espère que je ne l'ai pas vexé... Je décidais de lui renvoyer « je t'aime », pour essayer de me faire pardonner. Mais encore quelques minutes plus tard, toujours pas de réponse. C'est donc un peu agacé que je retournais dans la chambre, mais en poussant la porte, je découvrais encore le porcelet collé à Victor en train de flirter... Décidément, ces deux-là sont vraiment proches... C'est à se demander s’ils ne sont pas déjà ensemble.

  • Yurio ! S’exclame le porcelet.
  • Je vous dérange ? Demande-je d'un ton moqueur.
  • Mais non ! Répondait Victor joyeusement. Nous sommes en train de faire un gros câlin ! Tu en veux un aussi ?
  • Ça ira merci. Lui répondis-je tout en allant me coucher dans mon lit. Et pas de bruit chelou cette nuit s’il vous plaît ! Ajoutais-je en me couvrant avec ma couverture.
  • Dit… PAS DE BÊTISES ! S’écriait le porcelet en panique.
  • Quand les enfants dorment, ils n’entendent rien, plaisantait Victor.
  • J’suis pas un enfant ! Protestais-je. Je te rappelle que ce n’est pas moi qui suis puceau !
  • Je… Marmonnait Yuri.
  • Si tu as patienté tout ce temps pour moi, ça me va. Reprenait Victor.
  • Je… je… Dit le porcelet incapable de répondre... Ils oublient que je suis là ou quoi ? T'a l'heure ils vont se mettre à s'embrasser...
  • Oubliez pas que je suis là… Leurs dis-je agacé. Devant ce long silence, je décidais de me lever... J'ai pas envie ni de voir, ni d'entendre des trucs chelou. Bon j’aime pas tenir la chandelle, alors je vais dormir avec Alexeï ! Déclarais-je avant de quitter la chambre avec mon oreiller.

Je partais jusqu'à la chambre où se trouvait le talentueux patineur. J'entrais dans sa chambre sans même frapper, et je voyais le beau blond s'installer sur son lit, téléphone en main. Il me regardait très surpris de me voir débarquer. Je grimpais dans son lit sans dire un mot, m'installant à ses côtés :

  • Mon petit tigre Russe, que viens-tu faire ici ? Se passe-t-il quelque chose ?
  • Ils me gonflent. Soupire-je, je lui tournais le dos, me blottissant contre mon oreiller.
  • Les auraient-tu surpris dans une position gênante ?
  • C'est justement car je n'ai pas envie de les surprendre, que je suis partie.
  • Je vois... Dit-il d'une petite voix.
  • Dégoûté ? Me moquais-je un peu.
  • Comment te sentirais-tu si cela arrivait avec Otabek ?
  • Je ne serais certainement pas là en train d'attendre bêtement. Lui répondais-je en me tournant légèrement vers lui, pour le regarder.
  • Crois-moi ce n'est pas l'envie qui m'en manque, mais je ne peux pas faire ça à Victor, pas après ce que je lui ai fait ces dernières années.
  • C'est sûr que tu peux t'en prendre qu'à toi même.
  • Tu as raison... Je me redressais pour l'observer. Il semblait vraiment triste, mais en même temps, qu'est-ce que j'y peux ? S’il aimait vraiment Victor, il ne serait pas parti.
  • Si tu l'aimais vraiment tu ne serais pas parti, tu ferais mieux de les laisser tranquille. Ajoutais-je. Mais, le grand blond me plaquait brusquement contre le lit, tenant fermement mes poignets. Son regard plongé dans le mien, il dit d'une voix tremblante :
  • Tu ne peux pas comprendre ce que je ressens pour Victor, tu n'imagines pas à quel point je suis fou de lui... Je le regardais avec des grands yeux, un peu tétanisé devant sa réaction brutale... Je me retrouvais complètement coincé sous son imposante carrure... Il me lâchait doucement : Pardonne-moi, je me suis laisser emporter.
  • Pas grave... Dis-je toujours surpris face à sa réaction... Finalement je me suis peut-être trompé. Peut-être qu'Alexeï est vraiment amoureux de Victor... Dans ce cas, ça doit vraiment être dur pour lui de le savoir dans les bras de Yuri. Je posais délicatement ma main sur son bras et j'ajoutais pour essayer de le consoler un peu : Je suis désolé pour toi.
  • Tu penses que Victor aime Yuri ? Soufflait-il la tête basse.
  • Honnêtement, je pense. Répondis-je sans mentir.
  • Je vois...

Alexeï me tournait le dos, éteignant la lumière de la lampe de chevet. Je me couchais à mon tour sans en dire plus. Il semblait totalement dépité, mais je n'allais pas lui mentir, car je pense sincèrement que Victor aime Yuri. Puis, s’il n'était pas parti, il serait peut-être encore avec lui. Mais bon, cette histoire ne me concerne pas, je ne vais pas m'en mêler. J'attrapais mon téléphone pour vérifier si j'avais une réponse de Ota, et il m'avait finalement répondu : « Oui, tu abuses. »

  • Quel connard... Grognais-je. Je posais mon téléphone énervé...
  • Un souci avec Otabek ? Me questionnait Alexeï.
  • Rien... Répondis-je froidement.
  • Si tu veux parler, je suis là.

Je ne répondais rien me blottissant contre mon oreiller, et c'est très difficilement que je trouvais le sommeil une bonne heure plus tard...


A suivre : prochain chapitre : Un bain sous tension !

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