Eternity On Ice.

Chapitre 2 : Un patineur de talent.

5251 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 18/07/2021 12:28

Chapitre 2 : Un patineur de talent.


  • Très bien Yuri, c'est beaucoup mieux aujourd'hui ! Je revenais jusqu'à Lilia en soufflant. Tes bras étaient beaucoup plus élégants, mais surveille ta courbure de dos, à plusieurs reprises on aurait dit une tortue qui essayait de se relever.
  • Oui... Grimaçais-je.
  • Bien, va prendre ta pause déjeuner, on reprend à quatorze heures, et on finira de bonne heure pour que tu puisses réviser tes cours.
  • Ok... Je sortais de la glace, et je retournais jusqu'au vestiaire.

C'est au détour du couloir, que je me cognais très brusquement contre Stanislas... Je manquais de tomber en arrière, mais il m'attrapait par le bras, glissant une main dans mon dos pour me retenir.

  • Mince ! Je suis désolé ! Ça va ?!
  • Tu pourrais faire attention... Dis-je agacé.
  • Désolé... Dit-il gêné.
  • Pas grave… Je me remettais sur mes deux pieds et je dis en le fixant. Tu peux me lâcher le bras maintenant ?
  • Pardon. Dit-il en me lâchant. Je passais à côté de lui, mais il ajoutait juste avant que je ne parte. Tu vas déjeuner ?
  • Oui... C'est ma pause.
  • Ça te gêne si je t'accompagne ?
  • Heu... Bah…
  • S'il te plaît, j'aimerais faire ta connaissance. Insistait-il en m'adressant un sourire.
  • Bon, ok… Répondis-je, me sentant un peu obligé de dire oui... Il veut faire ami ami avec moi ou quoi... ? Pourtant, à plusieurs reprises je me suis foutue de sa gueule, je ne comprends pas ce mec.
  • Yuriiii ! Criait Mila en se jetant sur moi.
  • Ne me câline pas vieille sorcière ! Dis-je en la repoussant.
  • On va déjeuner ensemble ?! Dit-elle ignorant mon insulte.
  • Bah en fait, Yuri a dit qu'il venait déjeuner avec moi ce midi. Intervenait Stan.
  • Pff ! Mais oui, mais oui ! Fit-elle avant de se mettre à rire de bon cœur. Allez viens Yuri, allons déjeuner ! Dit-elle en m'entraînant avec elle. Mais soudainement Stanislas attrapa brusquement le bras de Mila. Oh ! Ne me touche pas ! Criait-elle en le repoussant brutalement.
  • Tu ne devrais pas être méchante comme ça avec les autres. Dit-il en la fixant froidement.
  • Ferme là gros tarin ! Retourne t'entraîner au lieu de me donner des leçons !

Mila m'attrapait par le bras m'entraînant avec elle... On arrivait dans les vestiaires en riant, se moquant de ce con de Stan.

  • « C'est pas gentil d'être méchant !! » Dit-elle en imitant Stan.
  • T’es con ! Riais-je. J'ai cru que tu allais lui péter les dents !
  • J'étais pas loin en vrai ! Pour qui il se prend de me toucher comme ça ?!
  • Heureusement que tu es venu me sauver ! Un peu plus et je déjeunais en tête à tête avec lui ! La flippe j'te jure !
  • Ouais ! Mais dépêchons-nous de partir ! Avec son gros nez, il pourrait nous pister sur des kilomètres ! Dit-elle pour se moquer.

C'est donc seulement à deux qu'on partait déjeuner. On s'installait à une table dans notre petit restaurant favori. Et après avoir passé commande, on commençait à papoter de tout et de rien, arrivant très vite à un sujet précis.

  • Je vais me remettre avec lui, je pense ! Dit-elle en parlant de son joueur de Hockey.
  • Vraiment ?
  • Ouais, il essaie de me reconquérir depuis des lustres, et je crois que je l'aime toujours. Dit-elle en souriant. Bon et toi ma petite fée, avec ton Kazakhs, ça va ?
  • Très bien. Dis-je sans en dire plus.
  • Tu es mystérieux ! Mais... Je veux savoir ! Tu as déjà couché avec ? Dit-elle curieusement. Je manquais de m'étouffer avec mon eau en entendant ça...
  • Tu es sérieuse … ? Grimaçais-je.
  • Roh mais aller ! Dis-moi ?!
  • Non !
  • S'te plaît ! S'te plaît ! S'te plaît !
  • Ça va ! La coupais-je. Mais ce que je te dis reste entre toi et moi, tu n'en parle pas ?!
  • A qui voudrais-tu que j'en parle ? Dit-elle en riant.
  • Je sais pas ! Mais promet-le !
  • Oui promis ! Alors alors ?! Dis-moi ?!
  • Oui… Marmonnais-je en tournant la tête, honteux.
  • Oh oh !! Je le savais !! Putain ! Elle tapait dans ses mains toute contente de l'apprendre. C'était comment ?! Enchaînait-elle en s'approchant de moi.
  • Mila… Fiche-moi la paix avec ça !
  • Roh la la ! Que tu es rabat-joie ! Tu peux juste répondre à ça, et je te laisse tranquille ?
  • Ok mais tu promets !
  • Oui !
  • C'était très bien. Avouais-je le visage rougissant de honte.
  • Je vois ! Et combien de fois vous l'avez fait ? Reprit-elle avec un grand sourire.
  • Tu avais promis ! M'énervais-je.
  • Ok ok ! Je ne dirais plus rien !
  • Bon… parlons d'autre chose. Concluais-je.

On terminait de prendre notre déjeuner sans revenir à ce sujet. Je n'étais pas trop à l'aise pour en parler. Mila, elle, ne semble avoir aucun complexe à me parler de ses relations, même intimes… Moi, personnellement, je ne peux pas. C'est mon jardin privé...


À la fin du repas, alors qu'on terminait de manger, Mila sursautait en voyant l'heure que lui indiquait sa montre.

  • Oh la la tu as vu l'heure ? Elle se levait brusquement de table. J'ai rendez-vous dans dix minutes chez ma gynéco ! Criait-elle.
  • Ouais bah je ne suis pas obligé de le savoir ça ! Répondais-je honteux qu'elle crie ça dans le restaurant.
  • Je te laisse, fini mon dessert ! T'chao ! Elle prenait ses affaires et elle partait précipitamment.

En sommes, elle me laisse régler sa note… Sympa la pote… Mais le point positif c'est que j'ai un deuxième dessert à manger. Je poursuivis donc de déguster mon dessert, et j'en profitais de chacune des bouchées, car chez Lilia j'ai pas le droit ni au gras, ni au sucre, ni au sel… Autant dire que ce n'est pas la joie. Je profitais aussi de ce moment pour appeler Otabek, vu qu'il est treize heures ici, il doit être seize heures chez lui, donc l'heure de sa pause ! Je mettais mes écouteurs avant d'appeler. J'entendais sonner, et très vite, il décrochait, immédiatement on mettait la visio pour se voir.

  • Salut. Dis-je à voix basse.
  • « Salut mon amour » Dit-il avec son petit sourire qui me fait fondre… En plus de ça, il semblait être en sueur et ses cheveux étaient tout décoiffés, donc il était encore plus beau.
  • Tu viens juste de finir l'entraînement ?
  • « A l'instant, je venais juste de m'asseoir dans le vestiaire quand tu m'as appelé. »
  • D'accord, je tombe bien alors ! Tu sais, je me disais, ce soir on pourrait se faire une visio film !?
  • « Avec grand plaisir. Mais tu ne devais pas réviser tes cours ce soir ? »
  • Si… J'ai un devoir de maths à rendre, mais je ne comprends rien. Ça me gonfle
  • « Je peux t'aider, tu sais ? »
  • J'ai pas envie de te saouler avec ça…
  • « Arrête, tu sais que tu ne me saoul jamais. Puis, si je t'aide, tu m'en devras une. » Dit-il malicieusement.
  • Ah oui ? Souriais-je à mon tour de façon coquine. Et qu'est-ce que tu me demanderais ?
  • « Je te le dirai dans trois semaines. » Répondait-il.
  • Ok ok... Ça me laisse le temps de réfléchir. Dis-je en posant un doigt sur ma bouche. Soudainement, je voyais Ota faire une drôle de tête. Quoi ?
  • « Tu as quelqu'un derrière toi. » M'informait-il en me pointant du doigt.
  • Ah ? Je retirais un écouteur, et je me retournais apercevant Stanislas, debout derrière moi.
  • Excuse-moi de te déranger. Dit-il intimidé.
  • Quoi ? Demandais-je avec nonchalance.
  • J'ai vu que Mila t'a laissé en plan, alors je me suis dit que je pourrais me joindre à toi.
  • Je suis en conversation téléphonique la. Dis-je sèchement.
  • Je peux attendre que tu termines ! Ça ne me gêne pas ! Dit-il en s'asseyant juste en face de moi.
  • Heu… OK… Je vais te laisser Ota, on se rappelle ce soir. Dis-je en coupant le téléphone agacé.
  • Tu pouvais terminer tranquille ! Dit-il en m'adressant un sourire.
  • Je n'aime pas qu'on écoute mes conversations.
  • C'était ton copain ?
  • En quoi ça te regarde ? Dis-je agacé.
  • J'ai reconnu Otabek Altin. C'est un patineur de talent.
  • Oui, en effet... Mais je n'aime pas qu'on m'espionne… Je prenais mon portefeuille dans mon sac, sortant des roubles pour régler l'addition.
  • Oh non, non ! Laisse-moi payer ! Dit-il en sortant sa carte bleue.
  • Hein ? Mais tu n'as même pas mangé ? Dis-je surpris.
  • J'ai beaucoup d'argent, tu sais ? Ce n'est pas un problème pour moi ! Dit-il en m'adressant un petit clin d’œil.
  • Moi aussi j'ai de l'argent. Dis-je en me levant, prenant mes affaires. J'allais régler ma note et celle de Mila.
  • Attends... Je... Je ne voulais pas te vexer... ! Dit-il en me suivant.
  • C'est bon... Je sortais du restaurant me dépêchant de marcher pour retourner au club.
  • Yuri ! S'il te plaît ! Attend ! Dit-il en me suivant encore.
  • QUOI ?! Dis-je en me retournant, haussant la voix.
  • Je veux simplement être ami avec toi !
  • Désolé, j'ai suffisamment d'ami ! Dis-je en lui tournant le dos.
  • Mais on fait partie de la même équipe ! Dit-il en insistant.
  • M'en fiche !
  • Laisse-moi au moins te raccompagner jusqu'au club ?
  • Mais bordel, tu vas me lâcher ?!
  • Mais je…
  • Mais rien du tout, fiche-moi la paix ! M'exclamais-je.

Je poursuivais mon chemin trop agacé par cet idiot... Immédiatement, j'envoyais un sms à Mila pour lui raconter cette histoire et forcément ça la faisait bien rire contrairement à moi... C'est de très mauvaise humeur que je retournais au club. Et mon humeur n'allait pas s'améliorer avec l'entraînement, rien ne se passait bien. Yakov, mais surtout Lilia n'arrêtait pas de me reprendre… Je n'arrivais à rien… J'essayais pourtant de me concentrer, mais je n'aime pas cette musique… Ce n'était pas faute d'avoir protesté le jour du choix des musiques. Mais visiblement, mon avis ne compte pas vraiment. Jusqu'à maintenant, c'était Yakov ou Lilia qui avait toujours choisi pour moi… Mais là, c'était différent… Moi aussi je voulais proposer quelque chose et ne pas faire que suivre ce qu'on me dit. J'aurais aimé montrer à Lilia, Yakov, Victor et surtout au porcelet que j'étais largement capable de faire une bonne compo...

C'est après un énième saut raté que je quittais la glace, frustré et dépité.

  • Yuri ! Revient immédiatement sur la glace ! M'ordonnait Yakov furieux.
  • J'arrête ! Je partais m'asseoir sur un des bancs qui entoure la patinoire.
  • Qu'est-ce que tu as bon sang ?! Dit Lilia furieuse en venant vers moi.
  • Tu fais n'importe quoi ! Criait Yakov à son tour.
  • Tu ne m'écoute rien de ce que je te dis ! Reprit Lilia. Tu patine la tête en l'air ! Tu n'es absolument pas concentré sur ce que tu fais !
  • Tu rêvasses encore ! M'accusait Yakov.
  • Tais-toi Yakov et laisse-moi parler ! Lui ordonnait Lilia avec fermeté. Yuri, je sais ce que tu as ! Tu songes encore à ton petit ami, mais ce comportement est inadmissible ! Quand tu patines, tu dois te concentrer au maximum ! Depuis que tu es en couple, tu passes ton temps sur ton téléphone et tu rechignes à t'entraîner ! Penses-tu vraiment pouvoir gagner l'or de nouveau cette année sans te bouger ?! Je te rappelle que tu es le favori pour gagner, alors ne nous fait pas honte ! Dit-elle furieuse.
  • Mais ça n’a rien à voir avec ça ! Rétorquais-je furieux. C'est juste que... J'arrive pas... ! Je plongeais ma tête dans mes mains... Sentant l'émotion me gagner... Mais Lilia m'attrapait par le bras et dit avec autorité :
  • Relève-toi, une prima ne baisse jamais la tête ! Elle me forçait à me redresser. Si tu continues à agir comme ça, je te supprimerais ton téléphone pour la journée !
  • Je vous dis que ça n’a rien à voir avec Otabek ! M'énervais-je, laissant quelques larmes m'échapper. C'est juste que... Je me coupais avant d'en dire plus...
  • Quoi ? Dit-elle en me fixant avec son regard froid.
  • Je n'aime pas la musique... ! Dis-je en la regardant fixement.
  • ...
  • Je n'arrive pas à me l'approprier... Je... Je voulais m'exprimer pour cette coupe. Je voulais vous montrer de quoi j'étais capable ! Que vous soyez fier de moi... Dis-je penchant la tête, tout en serrant les poings.
  • Yuri... Tu... Commençait à dire Yakov, mais Lilia passait son bras devant lui pour qu'il se taise, et elle dit en croisant ensuite les bras.
  • Et c'est pour ça que tu patines comme un gamin de huit ans ?
  • Yuri, je te laisse créer ta compo pour le libre, et tu devras aussi choisir ta musique. Reprit-elle.
  • Vraiment ? Dis-je très surpris.
  • Et en ce qui concerne le court, tu vas continuer à apprendre la chorée que j'ai inventée pour toi. Dit-elle en retirant son foulard rouge, de son cou. Mais, je veux que tu choisisses également la musique... Car... Lilia glissait le foulard autour de mon cou, avant de venir nouer mes cheveux en chignon avec. Ta beauté s'exprimera encore mieux, si tu danses guidé par ton cœur.
  • Merci. Lui souriais-je.
  • Mais, prends soin de choisir une musique qui colle avec ma chorée !
  • Oui ! Dis-je remotivé.
  • Maintenant, retourne sur la glace, reprenons à zéro.
  • D'accord !

Je retournais sur la glace me sentant soudainement remotivé pour patiner. Tout un tas d'idée fusait déjà à travers ma tête. Je suis tellement content que Lilia ait accepté de me laisser choisir pour le libre et la musique pour le court ! Ça signifie qu'elle croit en moi, et qu'elle me sais capable... Je ne dois pas la décevoir, et je vais tout faire pour faire honneur à la chorégraphie qu'elle m'apprend, et à la confiance qu'elle me donne. C'est donc avec une très grande concentration que je reprenais l'entraînement, et cette fois, je ne me loupais sur aucun saut... Mais alors que je terminais la première partie, j'entendais soudainement des applaudissements. Je me stoppais, fixant l'homme qui venait en notre direction. C'était un très bel homme blond que je reconnaissais immédiatement, car il s'agissait de Alexeï Romanoff, l'un des patineurs les plus talentueux, mondialement connu... ! Je me précipitais donc hors de la glace, tout excité à l'idée de pouvoir lui parler ! L'homme vêtu d'un costume trois pièces, visiblement taillé sur mesure, m'adressait un grand sourire, tout en avançant jusqu'à moi. D'un mouvement délicat, il prenait ma main dans la sienne, la guidant jusqu'à sa bouche pour y déposer un baiser.

  • Je rencontre enfin le magnifique tigre russe... Son sourire charmeur, sa beauté... et son regard bleu azur, posé sur moi me faisait rougir, me laissant complètement bouche bée face à lui.
  • Oh ! C'est un honneur de vous avoir ici, Monsieur Romanoff ! Dit Lilia en tendant sa main vers l'homme qui venait déposer également un délicat baisemain dessus.
  • Ça faisait longtemps qu'on ne t’avait pas vu dans les parages ! Dit Yakov en croisant les bras... Mais, étrangement, il ne semblait pas spécialement content de le voir.
  • En effet. Dit-il toujours avec un petit sourire.
  • C'est... Un honneur pour moi... Réussis-je enfin à dire.

Cet homme était une légende dans le monde du patinage, bien plus que Victor. Je ne pensais pas avoir l'honneur de faire sa connaissance… J'avais déjà eu l'occasion de le croiser, mais à l'époque j'étais encore en junior, et je n'avais pas osé lui parler. Je sais qu'il était très souvent en compagnie de Victor. Et, la presse Russe leur prêtait même une relation amoureuse… Enfin, ça je ne sais pas si c'est vrai, ou non. Mais qu'importe, j'étais content de le voir et surtout très content qu'il sache qui je suis !

  • Non, c'est un honneur pour moi Yuri Plisetsky. Reprit-il. J'étais très impressionné par votre performance lors de la dernière coupe et, en vous voyant aujourd'hui, je peux enfin contempler votre grande beauté... Il m'adressait un petit sourire charmeur.
  • Merci… Répondais-je timidement... Je sentais mes joues me brûler face à de tels compliments venant d'un homme aussi beau et aussi classe que lui.
  • Que nous vaut l'honneur de votre visite Monsieur Romanoff ? Demandait Lilia de façon mielleuse. Visiblement elle aussi semblait sous le charme du beau barbu. Êtes-vous venu pour enseigner des choses à Yuri ? Espérait-elle.
  • Malheureusement, ce n'est pas l'objet de ma visite aujourd'hui.
  • Alors quoi ? Demandait Yakov un peu plus froidement.
  • Je voudrais m'entretenir en privé avec Yuri, si le sublime tigre russe est d’accord ? Dit-il en me fixant.
  • Avec moi ? M'étonnais-je.
  • Pourquoi ? Demandait Yakov.
  • Je suis sûr que Yuri sera d'accord ! Reprit Lilia en posant ses mains sur mes épaules, me poussant très légèrement vers lui.
  • Bien sûr que je le suis ! Repris-je.
  • Bien, voici mon numéro de téléphone. Rejoins-moi ce soir pour dix-huit-heure au café kvartrika juste à côté. Alexeï me tendait une carte avec son numéro.
  • D'accord. Dis-je en prenant la carte.
  • Parfait ! Souriait-il. J'ai une course à faire, on se voit tout à l'heure. Dit-il en m'adressant un petit clin d’œil.
  • Attend deux petites minutes ! Dit Yakov en suivant le blond qui repartait d'un pas tranquille. Qu'est-ce que tu veux à Yuri ? Le questionnait-il. Mais le blond se retournait vers Yakov, posant ses mains sur les épaules du coach.
  • J'adorerais parler avec toi mon cher Yakov, mais je suis pressé par le temps. On s'appelle. Dit-il en quittant la salle de patinage.

Alors que moi et Lilia on était complètement sous le charme... Yakov revenait vers moi, le visage fermé.

  • Yuri, je préfère te prévenir... Dit-il en posant une main sur mon bras.
  • Me prévenir de quoi ?
  • Pas de temps à perdre avec des bavardages ! Dit soudainement Lilia. File prendre une douche, et fait toi le plus beau possible Yuri ! Avec de la chance, il acceptera peut-être de te coacher un peu ! Puis, le côtoyer serait un vrai plus pour ta carrière !
  • Non, absolument pas ! Intervenait Yakov.
  • Qu'est-ce que tu racontes ?
  • Tais-toi un peu Lilia ! Dit-il fermement. Je préférais que Yuri se tienne loin de cet homme ! Fais attention, il va sûrement chercher à te séduire... Ne tombe pas dans le panneau. Dit-il en partant à son tour...
  • Ne l'écoute pas... Chuchotait Lilia. Suis-moi.

J'étais encore un peu surpris de la venue de Alexeï Romanoff, surpris, mais très content ! En plus, il me donne rendez-vous pour parler avec moi ! Je me demande vraiment ce qu'il me veut, mais je suis simplement content de pouvoir lui parler ! Maintenant il est en retraite et ne patine plus en concours, mais quand j'étais plus petit, je ne loupais jamais aucune de ses représentations. Il était spectaculaire...

Lilia elle, semblait très motivée à profiter de cette occasion pour booster ma carrière. Une fois ma douche prise, elle prenait le temps de me coiffer, me faisant deux tresses sur le côté et une queue de cheval parfaite, qu'elle nouait avec son foulard rouge. Mais en voyant mes vêtements elle grimaçait...

  • Tu n'as rien de plus classe ? Dit-elle.
  • Non... Grognais-je. Puis on s'en fiche de qu'elle fringue je mets !
  • Bon... De toute façon, nous n'avons pas le choix. Mais tu ne mettras pas ton sweat, mais seulement ta veste en cuir rouge, et ton t-shirt, compris ?
  • Ok... Soupirais-je.
  • Parfait ! Il va être l'heure !

Je m'habillais donc rapidement et je partais jusqu'au café très excité à l'idée de le revoir. Une fois sur place, Alexeï n'était toujours pas arrivé... Je l'attendais donc, profitant de ce petit moment pour envoyer un message à Otabek.

  • « Tu ne devineras jamais avec qui je vais boire un verre ce soir ? »
  • « Qui ? » répondait-il instantanément.
  • « Alexeï Romanoff ! »
  • « Sérieux ? »
  • « Oui ! Il est venu me voir à l'entraînement, il m'a dit qu'il était ravi de me rencontrer et qu'il me trouvait magnifique ! »
  • « Ah bon ? Qu'est-ce qu'il te veut ? »
  • « Boire un verre avec moi ! Je ne sais pas pourquoi... Mais, je suis super content ! »
  • « Et donc il te trouve magnifique ? » écrivait Ota.
  • « Oui, il m'a dit qu'il pouvait enfin contempler ma grande beauté, tu te rends compte ? Il me trouve beau ! Lui ! »
  • « Oui... Je me rends compte... »
  • « Bref, on se parle plus tard, bisous ! »

Je posais mon téléphone voyant le beau blond arriver vers la table. Immédiatement je me levais pour le saluer.

  • Oh non, reste assis ! Dit-il en tendant la main vers moi, me donnant une légère caresse sur le bras.
  • D'accord. Je reprenais ma place, et Alexeï retirait sa veste avant de s'installer à table en face de moi.
  • Avant toute chose, je tenais à te dire que cette coiffure te va à ravir. Dit-il avec un petit sourire charmeur.
  • Merci. Répondis-je un peu gêner. Alors pourquoi m'inviter à boire un verre ? Le questionnais-je intrigué.
  • Vois-tu, je voulais te parler, car je crois savoir que tu es très proche de Victor Nikiforov, et de son petit poulain, Yuri Katsuki. Est-ce le cas ?
  • Très proche... Je dirais pas ça, mais on se connaît plutôt bien, pourquoi ? Répondais-je.
  • Sais-tu s'ils ont une relation plus qu'amicale ?
  • A ma connaissance non, puis il n'y a pas trop de risque avec Yuri ! Répondais-je amusé.
  • Ah pourquoi cela ? Il a quelqu'un dans sa vie ?
  • Non, parce que c'est un puceau coincé le porcelet ! Riais-je et ma réponse semblait bien le faire rire aussi, je repris alors plus sérieusement. Mais pourquoi toute ses questions à leurs sujets ?
  • Je vois que le majestueux tigre de Russie à la langue bien aiguisée. Et, ajoute-t-il avec un air supérieur, je dois t'avouer que Victor et moi partageons très régulièrement des relations très intimes. Alors, quand j'ai entendu que le japonais lui avait offert une bague en or, j'ai craint qu'ils se soient fiancés...
  • Je dis simplement ce qui est vrai, et en ce qui concerne cette bague c'est du toc acheté sur un marché de noël. Ils sont stupides avec ça... Répondis-je en levant les yeux au ciel. Mais... Je ne savais pas que Victor avait quelqu'un dans sa vie, la dernière fois, il m'a dit qu'il était célibataire. Ajoutais-je intrigué par ses révélations.
  • Vraiment ? Réplique-t-il visiblement surpris. Mais je peux comprendre sa réponse, je ne suis pas toujours l'amant idéal pour lui... Et donc, cette bague, c'est du toc ?
  • Oui du toc, une vieille bague qui va rouiller... Après je ne sais pas pourquoi ils se sont offerts ça ! Perso, je trouve ça débile... Ils ne sont même pas en couple. D'ailleurs, maintenant que j'y pense, Victor m’a parlé d'un homme partit du jour au lendemain, c'était toi ?
  • Oui, vois-tu, je ne suis pas le genre d'individus qui supporte la routine. Mais, cela ne m'empêche pas d'éprouver de fort sentiment pour Victor. Et en parlant de sentiment fort, j'ai ouïe dire que tu fréquentais le kazakhs? Immédiatement mon visage se teintait de rouge... Et je répondais plus timidement.
  • Oui... En effet…
  • Félicitations dans ce cas, je dois dire que vous formez un couple absolument merveilleux.
  • Merci... Marmonnais-je.

Heureusement pour moi, l'un des serveurs venait nous interrompre pour prendre notre commande, et c'est très rapidement qu'il rapportait nos consommations. Je profitais de cette occasion pour changer de sujet.

  • Donc, tu as l'intention de partir pour le japon ?
  • Tout à fait, je ne peux pas tolérer qu'une étoile telle que Victor perde son temps à entraîner plutôt qu'à patiner.
  • Tu pars quand ?
  • Ce soir. Pourquoi tu souhaites me tenir compagnie durant ce long trajet ?
  • Ah oui, plutôt rapide ! M'étonnais-je. Juste avant de te répondre, tu y vas plus pour que Victor reprenne le patinage, ou plutôt pour le reconquérir ?
  • Et si je réponds, les deux ? Tu me croirais mon petit tigre ?
  • Je te crois. Dis-je amusé... Je me levais de table. Dans ce cas je viens, j'ai pas envie de louper ça ! Je vais faire ma valise, à qu'elle heure je dois te rejoindre l'aéroport ?
  • Le départ est prévu pour dix-neuf heure trente.
  • Ah oui ! Il faut que je me dépêche alors !
  • En effet. Si tu le souhaites, je peux te conduire chez toi pour que tu prépares tes affaires ?
  • Oui, je veux bien. Dis-je en hochant la tête.

C'est donc précipitamment que moi et Alexeï on quittait le café pour rejoindre sa voiture. Il me conduisait chez Lilia, et je profitais du temps de trajet pour appeler Lilia et Yakov pour les prévenir de mon départ soudain. Forcément, j'avais dû beaucoup beaucoup argumenter pour qu'ils acceptent que je parte... Et je ressortais de cette conversation, saoulé et après leur avoir promis que je reviendrais avec deux musiques et une chorée pour le libre. Donc, une fois au japon, j'aurais pas le temps de me reposer, puis, je vais aussi pouvoir voir ce que Yuri prépare pour le mondiale.

Une fois chez Lilia, je préparais rapidement mes affaires, et très vite il était l'heure qu'on reparte pour rejoindre l'aéroport... Heureusement, Alexeï m'avait réservé une place pour le trajet, en première classe avec lui, pendant que je préparais mes affaires. C'est donc plutôt serein qu'on rejoignait l'aéroport. Je profitais de l'attente avant de monter dans l'avion pour appeler Otabek. J'avais vu qu'il m'avait laissé plusieurs messages, mais j'avais pas eu le temps d'y répondre avec tout ça.

  • « Enfin... » Dit-il en décrochant, semblant un peu agacé.
  • Désolé ! Il se passe trop de truc ! Dis-je tout content.
  • « Quoi ? » répondait-il froidement.
  • Je pars au Japon avec Alexeï.
  • « Sérieux ? »
  • Oui ! En fait Alexeï c'est l'ancien mec de Victor ! Et il y va pour le reconquérir ! J'ai carrément pas envie de louper ça ! Yuri va être tellement en paniquer, car ça crève les yeux qu'il aime Victor !
  • « Ah oui... »
  • Quoi ? Tu ne trouves pas ça drôle ?
  • « Je me dis juste que tu aurais pu venir me voir moi, plutôt que de partir voir Yuri et Victor... »
  • Ce n'est pas des vacances ! J'ai promis à Lilia de trouver deux musiques et de préparer une chorée pour le libre. Et tu sais qu’avec toi dans les parages, je ne pourrais pas tenir ma promesse... Tu ne vas pas m'en vouloir pour ça... ?
  • « Non... Excuse-moi... Mais j'ai tellement envie de te voir que ça me fruste de me dire que Yuri va t'avoir à ses côtés, et que moi... Je suis privé de toi... »
  • Désolé... Mais dis-toi que l'on se voit dans trois semaines. Dis-je d'une petite voix.
  • « Tu as raison. Mais dis-moi, Lilia t’a autorisé à faire ta compo et choisir tes musiques finalement ? »
  • Oui, j'ai craqué... J'ai dit ce que je pensais, et finalement elle a accepté de me laisser faire ! Je suis content, mais du coup j'ai beaucoup de pression. Il va falloir que je réfléchisse vraiment et que je bosse dur ensuite.
  • « Je sais que tu vas réussir mon cœur. »
  • Merci.
  • Mon petit tigre, l'avion va décoller. Me prévenait Alexeï en me coupant dans ma conversation.
  • Ah ? J'arrive ! Dis-je en m'éloignant une petite seconde.
  • « Je vais te laisser, mais promet moi de me donner des nouvelles quand tu arrives... »
  • Promis. On a une correspondance à Shanghai de trente minutes avant de repartir, je t'appellerais à ce moment-là.
  • « D'accord. »
  • Je t'aime...
  • « Je t'aime aussi. »
  • Je t'envoie un message.
  • « D’accord. »

C'est difficilement que je raccrochais le téléphone, et que je rejoignais Alexeï. Pendant qu'il enregistrait nos bagages j'envoyais un message au porcelet. J'écrivais : « Mec la concurrence arrive, j'espère que tu es prêt. » Je suis sûr qu'il va bien flipper avec ce message ! J'ai tellement hâte de voir sa tronche !

L'avion décollait et on était confortablement installé en première classe. On papotait de tout et de rien. Alexeï était vraiment un très bel homme, ça ne m'étonne vraiment pas que lui et Victor soit intime. Mais, physiquement c'est l'opposer du porcelet. Ils n’ont rien en commun... Même dans le caractère... Alexeï est un vrai charmeur, alors que Yuri est totalement coincé... Je me demande ce que Victor trouve à Yuri du coup...?

Les heures s'écoulaient, et on arrivait à l’aéroport de Shanhgai. On avait trente minutes d'attente avant le départ. Je profitais de cette courte pause pour allumer mon téléphone... Immédiatement j'envoyais un message à mon chéri, même si à cette heure il doit encore dormir. Dans les minutes suivante je recevais un message du porcelet.

  • « Cool, j'ai hâte de te voir, tu viens avec Otabek ? »
  • « Tu n’as rien compris porcelet, mais ouais je vais venir, j’ai pas envie de louper ça ! » Répondis-je.

Le pauvre, il va rien comprendre quand Alexeï va se pointer la bas. Je me demande vraiment quel genre de réaction va avoir Victor, et surtout Yuri en face de lui ! Mais, alors que je m'amusais tout seul en pensant à tout ça, Alexeï me demandait.

  • Dis-moi ma beauté, sais-tu ce que Victor pense de Yuri ? Le considère-t-il autrement que comme son poulain ?
  • Hum... Victor est pas très facile à comprendre... Dis-je en posant une main sur mon menton réfléchissant.
  • En effet, confirmait-il, c'est aussi ce qui fait son charme.
  • Oui, désolé de te décevoir Alexeï, mais je pense sincèrement qu'il aime Yuri. Avouais-je.
  • Qu'est ce qui te fait penser ça ? Me questionnait Alexeï.
  • La façon que Victor à de le regarder.
  • Intéressant. Répliquait-il l’air énigmatique.

Après cette conversation, l'avion repartait enfin, et c'est trois heures plus tard qu'on arrivait enfin au japon... Un bus nous conduisait ensuite à la gare direction Yu-topia.


A suivre : Prochain chapitre : Un vent de jalousie sur les Onsen !

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