Yuri On Gold
Chapitre IV : Ce que je mérite
Point de vue : Victor Nikiforov
Confortablement installé dans ces sources d’eau chaudes que j’adore, je me prélasse en profitant des biens faits de la source thermale. Détendant mes muscles légèrement courbaturé suite aux entrainements de la journée. Et je dois avouer que la présence de ces bains est un vrai plus ! Je crois qu’une fois que je serais de retour chez moi, je ferais installer un jacuzzi sur mon balcon ! Et, bizarrement, mon esprit se met à divaguer en imaginant Yuri venir dans le jacuzzi à mes côtés…
Toutefois, mes fantasmes furent de courte durée avec l’arrivée soudaine d’Alexeï à mes côtés. L’imminent patineur s’approche de moi tout sourire :
- Tu es magnifique Victor.
- Merci, répondis-je en souriant.
Mais, je décide de ne pas sur-réagir à son compliment. Au contraire, je préfère enquiller sur notre entrainement de demain.
- Demain, on commence l’entrainement ?
- Oui, je t’apprendrais tout ce que je sais. Réplique-t-il d’une voix sensuelle tout en s’approchant de moi.
- A Yuri aussi, précise-je. N’oublie pas que vous m’avez parié.
- Ne t’en fais pas, je ne risque pas de l’oublier, ma poupée.
Il tente de glisser sa main sur ma cuisse, mais je me décale légèrement. Et c’est à ce moment-là que rentre Yurio, qui ne tarde pas à venir nous rejoindre dans le bain. Profitant de sa présence pour m’éloigner d’Alexeï. Aussi, je saute sur le petit blond avant de lui demander avec curiosité :
- Tu es venu sans Otabek ?
- Oui… mais je vais pas tarder à le rejoindre, réplique-t-il sur un ton agacé.
- Vous êtes si adorable ensemble ! Chantonne-je en joignant mes mains.
- Si tu l’dis. Réplique-t-il avant de tourner toute son attention vers Alexeï : Tu vas apprendre au porcelet le backflip sur une jambe ?
- Oui, approuve-t-il.
- Apprends-moi aussi. Je suis meilleur que lui, je suis sûr que je peux le maitriser en un rien de temps.
- Non. Se contente-t-il de répondre.
- Quoi ?! S’égosille le blondinet.
- Je ne vais pas te l’apprendre. Et je ne ferais aucun entrainement si tu es dans la patinoire.
- Mais pourquoi ?! S’agace-t-il. Je suis pas moins bon que le porcelet !
- Je n’en doute pas une seconde. Mais quel est l’intérêt d’apprendre ce mouvement à tout le monde ?
- J’suis pas tout le monde ! Hurle-t-il.
- Certes, tu es un tigre de Russie absolument magnifique. Mais, je ne veux apprendre ce mouvement qu’à Victor… Et il me force à l’apprendre à ce petit… japonais.
- Je ne te force à rien, c’est juste toi qui aimes jouer, réplique-je.
- Jouer ? Soulève Yurio sans doute intrigué par mes propos.
- Ils m’ont parié, repris-je avec le sourire.
- Parié ? Sérieusement ? Et toi, ça te fait plaisir ?
- J’aime bien les combats de coq ! Un peu comme toi, insinue-je.
- Moi ? En quoi j’aime ça ?!
- Cet été, tu as eu ton combat de coq entre King JJ et Otabek[1] ! Lui rappelle-je.
- JE N’AI PRIS AUCUN PLAISIR A VOIR ÇA !
- Oh ! Tu n’as pas apprécié que le beau Otabek s’énerve et prenne ta défense ? Lui demande-je en attrapant son délicat visage entre mes doigts fins.
- Jamais de la vie ! Proteste-t-il. Je… je n’aime pas qu’il se batte bêtement !!!
- Oh ! Moi j’ai pourtant trouvé ça incroyablement sexy, répondis-je pensif.
Il est vrai que de voir deux hommes se battre pour soit, c’est tout de même flatteur ! Et aussi un peu excitant de se demander jusqu’où cela peut aller ! Après, j’avoue que je n’ai jamais été un très grand fan de violence, et il peut exister plusieurs types d’affrontement. Mais, je me demande jusqu’où est capable d’aller Yuri pour moi… J’ai particulièrement hâte de voir jusqu’où il est prêt à aller pour me conserver à ses côtés ! En espérant qu’il se batte vraiment pour moi, et pas juste pour… comment dire cela… pour garder un entraineur à ses côtés…
Puis, je réalise soudainement que Yuri ne nous a toujours pas rejoins dans le bain.
- Ma princesse, tu sais où est Yuri ?
- Oui, il reste dans la chambre pour se reposer. Déclare-t-il toujours aussi agacé par mes insinuations de toute à l’heure. D’ailleurs, tu préfères Yuri ou Alexeï ?
- Une question tout à fait intéressante, commente Alexeï comme s’il n’était pas réellement concerné par le sujet.
- Hum, réfléchis-je, excellente question !
- C’est pas une réponse ça ! Et tu ne sors pas avec Alexeï ? Dit-il en lançant un regard au patineur qui est désormais dans mon dos.
- Plus maintenant, dis-je avec certitude.
- Ma poupée, tu me brises le cœur. S’exclame Alexeï en venant glisser ses mains sur mon dos. Heureusement que je sais que ce n’est que temporaire.
- Qu’est-ce qui te fait dire ça ? Lui demande Yurio avec surprise.
- Parce que c’est toujours comme ça, il finit toujours par revenir auprès de moi.
- Tu ne devrais pas être aussi sûr de toi, réplique ma princesse en ricanant.
- Le destin m’a uni à un être aussi exceptionnel que Victor, et nous sommes fait l’un pour l’autre… Dit-il en me déposant un baiser dans le cou.
Mais je ne réponds rien. Il y a quelques années, j’aurais été aux anges de l’entendre me dire de tels mots… Et j’aurais partagé son avis sans l’ombre d’une hésitation… Pourtant, aujourd’hui… Ses mots sont enveloppés d’une aura amère. Puis, je déclare :
- Bien ! Assez de bain pour ce soir ! Je dois aller me coucher pour être en pleine forme demain.
Et tandis que je m’apprête à me redresser, Alexeï m’attrape et m’embrasse sous le regard choqué de Yurio. Il glisse sa langue dans ma bouche, et il glisse sa main sur mon visage pour le tenir fermement collé contre le sien. Puis, il rompt notre baiser en me murmurant de passer une très bonne nuit. Et c’est un peu chamboulé, et le cœur battant à tout rompre, que je quitte les Onsens pour rejoindre ma chambre. Enfin, la chambre de Yuri… Enfin, s’il veut bien de moi. Et c’est les joues encore rosie par la gêne que je pénètre dans la pièce où s’est enfermé mon petit poulain.
- Yuri ! Saute-je dans son lit pour venir me blottir contre lui.
Comme il ne réagit absolument pas, et il reste dos à moi en train de scroller sur son téléphone.
- Pourquoi tu n’es pas venu aux bains avec nous ? Lui demande-je d’une petite voix plaintive.
Mais encore une fois, il ne me répond pas. Je me recule un peu et je tente d’attirer son attention en faisant toute sortes de petits gestes d’affection. Je lui touche les cheveux, voir les tirant légèrement, je fais des dessins dans son dos avec mes doigts… mais il ne réagit toujours pas. Si ce n’est qu’il finit par lâcher un long soupire d’exaspération.
- Yuri, ça ne va pas ?
Et avant qu’il ne puisse répondre, la tempête russe entra dans la chambre avant de s’installer dans le matelas préparé par mon poussin. Aussi, je décide de laisser Yuri tranquille pour ce soir. Peut-être qu’il est juste fatigué… Ou agacé de la présence d’Alexeï ? Je ne pense pas que ce soit ma présence dans son lit qui le contrarie ainsi puisque nous avons dormi ensemble plusieurs mois cet été. Et cela n’avait pas semblé lui poser le moindre problème.
La sonnerie désagréable du réveil nous tire de notre sommeil profond. Pourtant, c’est avec enthousiasme que j’ouvre les yeux. Pressé de pouvoir commencer à m’entrainer à maitriser le backflip ! Et surtout, j’ai hâte de voir comment va se débrouiller Yuri sur la glace.
- Vous saoulez avec votre réveil… Grogne Yurio qui, pour le coup, n’a aucune motivation pour se lever.
- Désolé, souffle Yuri.
- Yuri !! Tu parles à nouveau ! M’exclame-je heureux d’entendre le son de sa douce voix. J’ai hâte de m’entrainer avec toi !
Je bondis du lit pour courir me préparer dans la salle de bain. Et, ce n’est qu’une fois que je suis sorti que Yuri s’y rends sans même me lancer un regard. Et je commence sérieusement à me demander s’il a un problème avec moi. Toutefois, pour le moment, je décide de lui laisser un peu d’espace et de temps pour qu’il trouve le courage de venir me parler de lui-même. Et je me rends, toujours drapé de ma bonne humeur habituelle, à la grande salle où est servi le petit-déjeuner. La mère de Yuri est déjà présente, et elle me demande ce que je souhaite manger avec toute la gentillesse qui la caractérise. Sincèrement, je trouve cette femme adorable et toujours aux petits soins avec les gens qui l’entoure. Des qualités que l’on retrouve également chez son fils.
Une fois qu’on fut tous prêts, on se rend jusqu’à la patinoire pour commencer à s’entrainer. Alexeï enfile ses patins, et va nous faire la démonstration de son backflip sur une jambe. Et je ne peux m’empêcher de le regarder s’élancer avec admiration. Il prend de l’élan sur la glace, saute et fait le salto avant de se réceptionner uniquement sur une jambe. Puis, il glisse jusqu’à nous avec le sourire en nous demandant :
- Alors, ce n’est pas si compliqué, si ?
- Plus facile à voir qu’à faire, plaisante-je.
Yuri, quant à lui, ne réagit pas. Puis, Alexeï prend les choses en main et nous propose d’avant tout apprendre à faire un backflip hors de la glace avant de s’entrainer avec des patins.
- Si vous ne maitrisez pas parfaitement ce mouvement, nous ne pourrons pas avancer.
On se rend donc jusqu’à un banc, et nous installons des matelas pour amortir les sauts. Et nous commençons notre entrainement avec Yuri. Et pour ma part, ce saut, je le maitrise déjà. L’ayant répété pendant plusieurs années dans le but de le maitriser sur la glace, cela me semble évident de devoir le maitriser en premier lieu sur la terre ferme. Aussi, malgré ma grande taille, je parviens à enchainer les saltos sans la moindre difficulté. Ce qui n’est pas le cas de Yuri qui semble éprouver des difficultés. Et, du coin de l’œil, je l’observe s’entrainer en silence et sans… réelle motivation. On dirait qu’il saute sans réfléchir à ce qu’il a fait de mal la fois précédente. Le connaissant bien, je sais qu’il est perdu dans ses pensées et que quelque chose le tracasse. Mais, je ne sais pas quoi… Hier il semblait plutôt motiver à réussir le backflip sur une jambe, mais aujourd’hui… il semble complètement ailleurs.
On continue notre entrainement toute la journée, et en fin de journée, Yuri se débrouille bien mieux que le matin. Et il semble commencer à maitriser ce geste.
- Félicitations tous les deux, on progresse, nous annonce Alexeï comme s’il lisait dans mes pensées. On reprendra la suite demain, rentrons nous reposer.
Et c’est avec joie que je regagne les onsens. Ah ! J’ai hâte de pouvoir me baigner dans les sources d’eau chaude ! Détendre mes muscles endoloris par tous les efforts que nous avons fourni ce jour ! Et lorsque nous regagnons la chambre de Yuri, je me tourne vers celui-ci pour me demander :
- Yuri chéri, on va prendre une douche avant d’aller se baigner ?
- Je la prendrais après toi, déclare-t-il sans daigner me regarder dans les yeux.
Je ne comprends pas pourquoi il est aussi froid avec moi depuis hier soir… Lorsque je l’ai quitté avant d’aller aux bains, nous étions… plutôt proche… Enfin… je pense… peut-être qu’il n’a pas du tout aimé que je l’embrasse ainsi…
- Yuri… je suis désolé… finis-je par lâcher.
- Pourquoi tu t’excuse ? Relève-t-il la tête vers moi brusquement.
- De t’avoir blessé…
Yuri me regarde surpris. Visiblement, il n’avait pas anticipé ma réaction. Pourtant, il devrait savoir que je déteste qu’on me traite ainsi… Je n’aime pas être mis de côté sans raison… Ou que l’on me fuit sans aucune explication… J’ai déjà subi ça avec Alexeï tellement de fois… je ne… pensais pas vivre cela avec Yuri…
Et c’est sans rien rajouter de plus que je vais m’enfermer dans la salle de bain. Je prends ma douche pour tenter de me rafraichir et évacuer toutes ces pensées négatives. Toutefois, une fois prêt, je dois avouer que j’ai perdu toute motivation à me rendre dans les onsens. Et je me couche à mon tour dans le lit, tandis que Yuri se rend dans la salle de bain. Et je dois avouer que mon cœur se serre quand il passe à quelques centimètres de moi sans m’adresser le moindre mot. Me lancer le moins regard… J’ai l’impression de ne plus exister à ses yeux… Et je ne sais pas ce que j’ai fait pour mériter ça… Peut-être que, finalement, je fais réellement fuir tous ceux qui m’entoure…
Puis, ce fut au tour du japonais de sortir et de me rejoindre dans le lit après sa douche. Et tandis que le silence semble s’éterniser, il finit tout de même par me demander :
- Tu ne vas pas dans les sources d’eau chaude ce soir ?
- Non, je n’ai plus envie. Murmure-je.
Et sans rien rajouter de plus, le japonais me tourne le dos. Il prend son téléphone et parcours les réseaux sociaux. Quant à moi, je n’ai pas la motivation de faire quoique ce soit. Et tente de me concentrer sur la chorégraphie que j’étais en train d’imaginer pour Yuri avant qu’Alexeï débarque dans nos vies. Après tout, même avec l’apprentissage du Backflip, je dois continuer à entrainer mon poulain si je veux qu’il gagne les quatre continents cette année. Et… même s’il ne me parle plus pour le moment, ce n’est pas non plus une raison pour abandonner. Toutefois, mon silence doit perturber Yuri qui finit par me demander :
- Tu vas bien Victor ?
Je n’ose pas répondre quoique ce soit. Oui, serait un mensonge, et je ne veux pas l’inquiéter inutilement en lui disant que ce n’est pas le cas. Aussi, je me contente d’hausser les épaules.
- Je… je suis désolé si je t’ai fait de la peine aujourd’hui… Lâche-t-il.
Je me tourne vers lui, et je regarde mon petit porc pané qui me dévisage avec inquiétude. Je n’aime pas le voir ainsi, aussi, je pose avec délicatesse ma main sur son doux visage.
- Pourquoi tu ne me parles plus ?
- Je… Panique-t-il immédiatement.
- J’ai dit ou fait quelque chose qui ne t’a pas plus ? Ose-je demander.
Je dois avouer que j’ai peur de sa réponse. Et si ce qui ne lui avait pas plu c’était que je l’embrasse ? Si… il ne veut pas de moi… Mais qu’il ne sait pas comment me le dire ? Comment… réagirais-je s’il venait à me dire que je ne lui plais pas ? Mais je dois savoir où je vais avec lui…
- Tu n’as rien fait de mal, fini-t-il par me lâcher.
- Alors pourquoi ?
- Je…
Mais avant qu’il puisse me dire quoique ce soit de plus, Yurio entre dans la chambre et jette avec violence son téléphone contre le mur :
- Mais quel connard celui-là !
Surpris, Yuri et moi relevons la tête vers le patineur russe. Il est tellement excédé qu’il n’a même pas remarqué notre présence.
- Tout va bien ? Lui demande Yuri d’une voix douce.
- Ça a l’air d’aller tu penses ? S’agace le blondinet en se retournant vers nous furibond.
- Qu’est-ce qu’a fait notre cher Otabek ? Lui demande-je avec ma bonne humeur habituelle.
- Il m’énerve, c’est tout… Soupire-t-il.
Soudain, son téléphone se met à sonner. Il attrape avec précipitation son mobile, et un sourire de satisfaction se dessine sur son visage. Il décroche et tente de prendre une voix aussi hautaine que possible :
- Quoi ?!
Pourtant, malgré le ton relativement désagréable qu’il emploi, on peut voir la joie sur son visage d’être recontacté aussi rapidement par son amant. Et c’est rapidement qu’il s’éclipse de la chambre pour partir avoir une discussion en privé.
- Décidément, je ne comprends à leur couple. S’exclame Yuri.
- Tous les couples sont comme ça, il y a toujours des hauts et des bas.
- Tu as des bas avec Alexeï ? Me demande-t-il spontanément.
- C’est le moins que l’on puisse dire. Soupire-je. Alexeï est quelqu’un de profondément égoïste, il ne pense qu’à lui et… il…
Ne m’aime pas… Je le sais… Alors pourquoi ces mots restent-ils coincés dans ma gorge ? Sans doute parce que j’ai encore, au fond de moi, l’espoir que ce soit le cas…
- Et il quoi ? M’encourage Yuri tout en posant sa main sur mon épaule.
- Nous avons une relation atypique, fini-je par lâcher.
- Vous êtes… heu… Comment dire… Un couple…libre ? Me questionne-t-il le visage rougit par la honte.
Sa question me prend au dépourvu. Pourtant, elle est loin d’être stupide. Un couple libre ? De fait, je dirais oui. Même si cela n’a jamais été mon intention. Ni mon désir… Mais, comment qualifier autrement notre histoire ? Ses va-et-vient incessants ? Ses aventures quand il est loin de moi ? Car, je ne suis pas dupe, et je sais qu’il ne reste pas trois années sans avoir personne dans sa vie… Et moi non plus, par ailleurs. J’ai tenté de refaire plusieurs fois ma vie… En vain… Dès qu’il débarque dans ma vie, je perds pieds et je retourne toujours bêtement à ses côtés. Espérant inlassablement qu’il finira par rester définitivement avec moi. Mais, cela ne se produit jamais… Et il finit inexorablement par quitter le nid.
- Je suppose que l’on peut qualifier ça comme ça… Si on peut encore considérer que nous sommes en couple…
- Victor… Je peux te dire quelque chose ? Bafouille-t-il.
- Je t’en prie. L’encourage-je.
- Je… trouve que tu n’as pas l’air… Heureux avec lui…
- C’est vrai, approuve-je sans le moindre sourire et en fixant mon petit porc pané dans les yeux.
- Pourquoi tu restes avec lui dans ce cas ? Me murmure-t-il en tentant de supporter mon regard.
- Je ne sais pas, souffle-je.
- Tu mérites mieux que quelqu’un comme ça, réplique-t-il avec détermination.
Est-ce que je mérite réellement quelqu’un de mieux ? Je ne sais pas… Je l’espère. Et, au fond de moi, j’espère que ce quelqu’un sera Yuri… Mais… Je n’ai pas l’impression que mes sentiments soient réciproques. Pourtant, Yuri m’attrape dans ses bras. Et je ne peux m’empêcher de me blottir contre lui. Je passe mes bras autour de lui et j’enfouis mon visage dans son torse. Il glisse ses mains dans mon dos, et pose sa tête sur la mienne. Il me susurre :
- Victor… Je donnerais tout ce que je possède pour que tu sois heureux… Même si pour ça, tu dois partir…
- Je…
Je n’ai pas le temps de lui répondre que la tempête russe frappe à nouveau. Et, évidemment, lorsque celui entre et nous surprend dans les bras l’un de l’autre, il ne peut s’empêcher de pousser un bruyant soupire de surprise.
- Yurio ! S’exclame Yuri en panique.
Le japonais tente alors de s’éloigner de moi. Mais pour ma part, je n’ai aucune envie de rompre notre étreinte dont j’ai tant besoin. Aussi, je reste blotti contre lui, et je le tiens suffisamment fermement pour qu’il ne puisse pas s’éloigner de moi.
- Je vous dérange ? demande-t-il moqueur.
- Mais non ! Répondis-je avec entrain. Nous sommes en train de faire un gros câlin ! Tu en veux un aussi ?
- Ça ira merci, réplique-t-il.
Puis, le russe va se coucher dans son petit lit non sans nous prévenir :
- Et pas de bruit chelou cette nuit s’il vous plait !
- Dit… PAS DE BÊTISES ! S’écrit Yuri toujours aussi angoissé.
- Quand les enfants dorment, ils n’entendent rien, plaisante-je à l’intention de Yuri qui vire au rouge tomate.
- J’suis pas un enfant ! Proteste Yurio. Je te rappelle que ce n’est pas moi qui suis puceau !
- Je…
Je sens Yuri se tendre un peu à ses propos. Sans doute est-il vexé à force qu’on lui renvoi ça dans les dents en permanence[2]. Aussi, je me redresse un peu pour pouvoir plonger mon regard dans le sien et lui dire :
- Si tu as patienté tout ce temps pour moi, ça me va.
- Je… je… Bafouille-t-il totalement troublé par ce que je viens de lui dire.
Puis, je me love à nouveau contre lui. Collant ma tête contre son torse pour écouter son cœur qui bat à tout rompre. A ce rythme, je pense qu’il frôle la crise cardiaque.
- Oubliez pas que je suis là… Se manifeste le russe.
Mais Yuri est visiblement trop troublé pour répondre quoique ce soit. Et devant notre silence, le tigre se lève et nous déclare :
- Bon j’aime pas tenir la chandelle, alors je vais dormir avec Alexeï !
Puis, il part et claque la porte de la chambre. Nous laissant ainsi seul tous les deux. Et, c’est fatigué par ma journée, et ces tourbillons d’émotions qui m’assaillissent depuis le retour de mon ex-amant, que je finis par m’endormir dans les bras rassurants du patineur japonais.
A suivre
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Bonjour, bonsoir,
J’espère que ce chapitre, entièrement du point de vue de Victor vous aura plu ! Si tel est le cas, n’hésitez pas à me le dire en commentaire !
Dans ce chapitre, on peut voir que notre Yuri Katsuki a tout de même son petit tempérament ! Et que, vexé, il n’est malheureusement pas du genre à parler beaucoup ! Ce qui attriste beaucoup Victor !
En tout cas, si cette histoire vous a plu n’hésitez pas à aller lire la préquel : Love On Ice et sa suite : Eternity On Ice de NoctisShadows qui se déroule du point de vue de Yuri et Otabek !
Sur ce, bonne soirée et bonne lecture !
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[1] Encore une référence à la fiction « Love on Ice » de NoctisShadows !
[2] Référence aux derniers chapitres de Love in Ice où Yurio justifie son baiser avec Yuri par le fait qu’il voulait lui apprendre à embrasser après avoir appris que le jeune homme était vierge.