Love On Ice
Chapitre 5 : Épuisement.
Une semaine s'était écoulée depuis l'altercation entre Otabek et JJ. J'avais pris soin de garder mes distances avec les deux garçons pour éviter tout nouveau problème. Et ça semblait fonctionner puisque les deux garçons ne s'étaient pas repris la tête depuis. Ils se contentaient de s'ignorer. Avec Otabek, c'était un peu plus compliqué, car je sentais bien qu’il était vraiment très frustré. Parfois il tentait des petits rapprochements que je repoussais aussi tôt. Je voulais me concentrer uniquement sur le spectacle. D'ailleurs, je commençais vraiment à être fatigué… Je m'entraînais du matin au soir, et j'avais beau me coucher de bonne heure, je me sentais épuisé… Victor attendait beaucoup de moi. Il était très très exigeant... Je ne pensais pas être autant en difficulté. Le stress et la pression commencent à devenir pesant. Il ne me laisse pas une minute de répit... Toute la journée il me harcèle… "Yurio lève-toi, il est six heures", "Yurio tu saute trop lentement", " trop vite", "pas en même temps que ton partenaire", «Ne fais pas ci, fais pas ça…", "Yurio mange pas trop de porc pané", "Yurio attention à ton dos". Grr…. J'en pouvais plus.
Aujourd'hui c'était pire que tout… J'étais tellement mal et stressé depuis hier soir que je n'ai pas dormi de la nuit, et en prime j'avais un mal de tête qui ne me lâchait plus. Mais à six heures tapantes, Victor comme tous les matins depuis une semaine, entrait en pleine forme dans ma chambre.
- Yurio-chéri ! Il est six heures ! Dit-il en venant retirer ma couette.
- Je sais… Marmonnais-je en me blottissant contre mon oreiller.
- Allez debout mon petit chat ! Aujourd'hui, tu dois me faire une démo de toutes les chorégraphies que tu as apprises ! J'espère que tu es en forme !
Victor quittait la pièce complètement survolté… Je me demande où il va chercher sa bonne humeur dès le matin. Mais, non, je n'étais vraiment pas en forme… Malgré tout, je me redressais enfilant ma veste pour ensuite aller déjeuner. Je n'avais pas envie de décevoir Victor.
- Bon courage Yurio… Marmonnait Phichit encore endormi.
- Merci… Soufflais-je en quittant la chambre.
Sauf qu’une fois devant mon petit déjeuner, rien ne passait. J'avais l'estomac noué. Rien que de voir la nourriture ça me donnait la nausée. Je quittais donc la table sans manger.
- Tu n'as pas faim ? Me demandait le porcelet la bouche pleine.
- Non…
- Tu devrais manger, tu ne vas pas tenir jusqu'à midi sinon. Dit Otabek en me tendant une tasse de thé.
- Je n'ai pas faim, n'insiste pas.
Je partais jusqu'à la salle de bain, déjà agacé de bon matin. Je ne vais pas me forcer à manger… Je sais que ça va être dur de tenir mais, vaut mieux ça, plutôt que de vomir.
Une fois prêt, c'est vers sept heures trente qu'on arrivait à la salle. Tout le monde commençait à répéter ses pas, soit sur la glace, soit dans les vestiaires. Certains commençaient même à chercher des costumes pour le grand jour. Tout ça, bien sûr, dirigé par Victor. Ça ne l'empêchait pas de me stopper régulièrement pour me dire toutes mes erreurs… J'en pouvais plus, mais je m'accrochais. Un peu avant midi, alors que je venais juste de m'asseoir sur un banc, le temps de souffler un peu, Victor me demandait de répéter ma chorégraphie avec JJ avant la pause.
- Maintenant ? Dis-je en soufflant.
- Oui ! Il nous reste seulement une semaine et quatre jours pour nous préparer ! Dit-il en tapant dans ses mains.
- Ok…
Je me levais avec difficulté, rejoignant ensuite JJ sur la glace. Lui semblait péter la forme… mais moi j'avais ce mal de tête, qui semblait ne pas vouloir me lâcher…
- En forme Yuri-chéri ? Dit JJ en posant une main dans mon dos pour me rapprocher de lui.
- Hum… commençons.
- J'avais hâte de répéter notre chorégraphie, car je savais que je pourrais de nouveau me coller contre toi. Me chuchotait-il en glissant sa joue contre la mienne.
- Hum… me contentais-je de répondre... Et c'est d'ailleurs la seule chose que je réussis à dire.
Je sentais mon corps trembler de fatigue. Mais, il fallait que je tienne encore un peu, la pause déjeuner est juste après... Encore un tout petit effort.
- Tu es sûr que ça va ? Reprit-il en s'éloignant un peu, surpris de ma passivité. Mais la musique commençait, alors sans même répondre je commençais à enchaîner mes pas. C'était très dur… et d'ailleurs je n'assurais pas du tout, je loupais mes sauts les plus simples…
- Allez du nerf ! Dit Victor en me voyant mou comme une larve.
La musique se poursuivait et on arrivait à la partie la plus délicate… Je devais exécuter une figure avec JJ, je sautais donc dans ses bras… Il me faisait tourner, mais je me sentais vraiment très mal soudainement… Mon corps tremblait de plus belle et quelque chose gravis en moi, un malaise m'envahissait… C'est en me reposant au sol, que je m'écroulais sur la glace, perdant connaissance…
…
- Yuri… ! Yuri !!
J'entendais une voix m'appeler, mais celle-ci semblait lointaine. Une main froide touchait ma joue… J'ouvrais les yeux difficilement, reprenant doucement conscience… Je suis tombé… J'ai perdu connaissance... Je n'ai pas pu tenir…Victor, Yuko, le porcelet, ainsi que tous les autres étaient penchés autour de moi...
- Yurio, tu m'entends ? Me demandait Victor en touchant ma joue doucement.
- Tu vois tu aurais dû manger ce matin ! Me dit le porcelet en panique.
- Il est tout pâle ! Commentait l'un des patineurs.
- J'ai… mal à la tête… Marmonnais-je. Victor glissait sa main sur mon front avant de dire très étonné.
- Tu es brûlant.
- Ah oui ?! A son tour Yuri touchait mon front pour constater. En effet, tu vas retourner te reposer chez moi !
Je voyais Victor qui restait silencieux… Il semblait agacé par mon état de santé, ne disant plus un mot. Je l'avais déçu… Je... Je n'étais peut-être pas à la hauteur finalement pour ce rôle… C'est horrible… Je m'en sentais pourtant... capable… Mais en fait non… Je ne suis qu'un bon à rien. A côté de lui, je n'ai aucun talent... Mes émotions prenaient le dessus et je n'arrivais plus à les contenir... Je cachais mon visage dans mes mains, me mettant à pleurer sans pouvoir me contrôler.
- Désolé… Marmonnais-je. Désolé de ne pas… être à la hauteur…
- Yurio… Dit le porcelet, ému. Ne pleure pas... ! Soudainement, Victor me prenait dans ses bras pour me serrer fort contre lui.
- Ne dit pas de telle sottise... Tu es parfait...
Je m'agrippais à lui, posant ma tête sur son épaule pour continuer de pleurer. Dans ses gestes je le sentais émue de me voir craquer comme ça...
- Je suis plus que satisfait de ton travail. Je t'en demande beaucoup…
- Désolé… Marmonnais-je toujours en pleurant…. J'avais honte de craquer comme ça, mais c'était plus fort que moi... La semaine a vraiment été très rude pour moi.
- Yuri, reprit Victor en me soulevant du sol. Tu veux bien prendre soin de lui et le ramener chez toi ?
- Oui ! Pas de soucis.
- Tiens !
Yuri me prenait dans ses bras et c'est à lui que je m'accrochais… J'étais complètement épuisé... Je me sentais incapable de marcher, ni même de garder la tête droite... Je cachais mon visage contre son épaule. Je me sentais toujours très vacillant et pleurer n'arrangeait pas mon mal de tête.
- Je vous accompagne. Dit Otabek en s'approchant.
- Non ! Toi, tu restes ici. Yurio doit se reposer. Intervenait Victor.
- Mais…
- Laisse-le. Insistait-il.
- Désolé Otabek... Ajoutait Yuri avant de me porter jusqu'à l'extérieur du bâtiment pour me ramener chez lui.
- Désolé…Marmonnais-je.
- Ne t'excuse pas. Mais, pourquoi tu ne nous as pas dit que tu avais mal à la tête ?
- Je pensais que ça passerait…
Je voyais Yuri complètement bouleversé... Je ne pensais pas qu'il serait aussi sensible. Mais je n'avais pas la tête à me soucier de lui. Je le laissais me porter jusqu'à chez lui, sans bouger d'un pouce. C'est juste avant d'arriver que je sentais qu'il commençait à avoir du mal à avancer avec moi dans ses bras.
- Tu pèses ton poids finalement… Dit-il en souriant.
- C'est toi qui n'as pas de force. Lui reprochais-je, en marmonnant dans son épaule.
- Je fais au mieux. Dit-il en soufflant. Mais c'est sûr que si c'était Otabek, il n'aurait pas de mal à te soulever ha ha ! Yuri poussait la porte avec son pied et dit en soufflant. On est arrivé... Pifou... J'en peux plus...
Il pénétrait dans la maison et en me voyant dans les bras de Yuri, ses parents et Marie demandaient paniquée.
- Il s'est blessé ?!
- Non, il a fait un malaise... Il va se reposer aujourd'hui.
- Oh ! Je lui prépare immédiatement un remède ! Dit sa mère en partant dans la cuisine précipitamment.
- Il a surtout besoin de repos. Expliquait Yuri.
- Va le mettre au lit. Lui ordonnait Marie.
Juste après ça on traversait le couloir et il m'installait dans son lit. J'étais si fatigué et j'avais si mal à la tête que la lumière était insupportable... Je le sentais retirer mes patins de mes pieds, avant de caresser délicatement ma cheville pour lui faire un petit massage.
- Tu n'as pas mal à ta cheville ? Pendant ta chute tu as très mal atterri dessus.
- Non… C'est surtout la tête… Soufflais-je.
- Bon, tant mieux. Avec un peu de repos tu seras remis sur pied en moins de deux !
Je ne répondais rien… Je me sentais tellement mal de ne pas être à la hauteur des espérances de Victor… Je dois tellement le décevoir... Maintenant, je suis sûr qu'il regrette amèrement son choix...
- Yurio… Ne pleure pas. Dit-il en voyant une larme couler sur ma joue. Il posait sa main sur la mienne. Ça arrive à tout le monde de ne pas se sentir bien.
- Tu ne comprends rien… Marmonnais-je en poussant sa main.
- Si, je comprends. Tu as peur de ne pas être à la hauteur... Crois-moi, je comprends.
- …
- Pourtant tu te trompes...
- J'ai vu le regard de Victor… il…est déçu... Dis-je en lâchant un petit sanglot.
- Il n'est pas déçu ! Répondait farouchement Yuri. Crois-moi, je le connais bien ! Au contraire, il avait de la peine pour toi ! Et j'ai vu qu'il s'en voulait énormément ! Il te met beaucoup la pression ! Je le regardais surpris.
- …
- Tu ne devrais même pas douter de toi une seule seconde Yurio ! Tu as un talent incroyable ! Tu es vraiment doué ! Tu es magnifique, majestueux ! Tout ce que tu fais est d'un très haut niveau ! Et c'est, d'ailleurs, car tu as ce talent incroyable que Victor t'a choisi. Tu es la nouvelle étoile montante russe ! Ne l'oublie pas ! Moi, je sais que tu es à la hauteur pour ce rôle. Conclut-il en m'adressant un grand sourire. Je le regardais bizarrement et je dis pour rire :
- Tu me kiffe ou quoi ?
- Absolument pas ! Dit-il en se levant en panique. Je voulais juste te remonter le moral ! Enfin, je pense tous ce que j'ai dit, mais... Je voulais dire magnifique dans le sens artistique de notre sport ! MAIS, je ne dis pas que tu es moche... Non... Non !! Je pense que tu es très beau !! Mais je dis ça en toute amitié !!
- Ça va je rigole, arrête de paniquer… En plus je sais que tu kiffes Victor. Dis-je en me recouchant.
- NON PLUS ! Dit-il encore plus en panique agitant ses mains dans tous les sens.
- Merci… Marmonnais-je d'une petite voix ce qui le calmait instantanément.
- Oh… De rien. Tu sais... avec un talent comme le tiens, et mental d'acier, je ne m'attendais pas à te voir douter, et craquer comme ça...
- Je suis comme tout le monde…
- Oui, et ça me soulage. Dit-il en souriant bêtement.
- Pourquoi ? Je le regardais intriguer.
- Bah… Moi qui n'ai absolument aucun talent, et un mental… bancale… comment dire… ? Ça me rassure un peu… Avouait-il.
- Tu es stupide de dire ça... Je me redressais un peu, le tirant vers moi à tel point qu'il tombait sur le lit. Je le prenais dans mes bras, plongeant ma tête contre sa nuque.
- Ha ! Yu… Yuiro… ! Qu... Qu'est-ce que tu fais... ?! Balbutiait-il en panique.
- Ça s'appelle un câlin en Russie. Marmonnais-je dans son cou.
- Je… Je ne suis pas habitué. Hé hé…
- Pas habitué, tu veux dire, avec quelqu'un d'autre que Victor ? Dis-je en me reculant un peu, lui adressant un sourire.
- Je préfère te voir sourire, ou en colère, que triste. Yuri me retournait mon sourire, quand soudainement sa mère entrait dans la chambre avec une tasse de thé en main. Elle nous découvrait coller l'un à l'autre.
- Je t'ai fait du thé, Yurio ! Dit-elle gentiment, ignorant totalement le fait qu'on soit l'un sur l'autre. Yuri bondissait du lit, s'éloignant le plus possible de moi.
- C'EST… C'EST PAS CE QUE TU CROIS ! Hurlait-il de nouveau en panique.
- Vous n'étiez pas en train de vous faire un câlin ? Dit sa mère avec un grand sourire.
- Alors c'est ce qu'elle croit. Dis-je en prenant la tasse. Merci !
- Mais ce… Ce n'est pas ce genre de câlin ! Je veux dire c'est juste purement et simplement… Enfin voilà… tu vois, amicale !?
- Boit Yurio ! Après tu te sentiras mieux. Dit sa mère ignorant la panique de son fils.
- Merci beaucoup. Dis-je en buvant le thé.
- Je...Je...vais… Je file ! Repose-toi bien !
Yuri partait en courant de la chambre, totalement en panique. Ils sont bizarres ces japonais. Un simple câlin et ils sont tout perturbé. Sa mère sortait également de la chambre et je buvais un peu du thé, mais très vite je posais la tasse pour me coucher, épuisé. Les mots de Yuri m’ont touché… Finalement je l'avais mal jugé le porcelet. C'est vraiment quelqu'un de bien... Et, il se trompe lourdement quand il dit qu'il n'a aucun talent. Enfin ça… Je ne lui dirais jamais. Cependant, je lui fais confiance quand il me dit que Victor n'est pas déçu de moi... Il le connaît bien… Même si je m'en veux terriblement d'avoir fait ce malaise… Il faut impérativement que je dorme pour être en forme demain, et pouvoir reprendre les répétitions…
Dix heures plus tard…
J'ouvrais les yeux sentant une main me caresser le bras et c'est en me retournant que j’aperçus Victor assis à côté de moi. La nuit était tombée, ce qui veut dire que j'ai dormi d'une traite toute l'après-midi.
- Il est quelle heure ? Marmonnais-je en me retournant vers lui.
- Vingt heures trente.
- Déjà ? J'ai vraiment dormi toute la journée... Soupirais-je.
- Ta tête, ça va mieux ?
- Oui, c'est mieux...
- Je suis rassuré. Dit-il en glissant sa main sur ma joue. Je tournais la tête un peu mal à l'aise… Je lui ai vraiment fait perdre son temps aujourd'hui. Demain tu veux passer la journée en off, ou tu penses pouvoir revenir pour l'entraînement ?
- Je pense que demain ça ira mieux...
- Tu sais Yurio... Dit-il en prenant ma main dans la sienne. Pas une seule seconde, pas une, j’ai regretté de t'avoir choisi pour mon premier rôle.
- Toi… Tu as parlé au porcelet… ? Dis-je en gonflant mes joues, agacé.
- J'avoue tout ! Dit-il en levant les mains en l'air. Mais ne le blâme pas, je l'ai forcé à parler !
- Ouais, j'imagine très bien ce que tu as fait pour qu'il parle !
- Rien de spécial !
- En même temps, pas besoin d'en faire trop avec lui. Un simple câlin suffit à le mettre dans tous ses états ! Dis-je en me redressant un peu.
- Tu l'as mis dans tous ses états ? Dit-il avec un petit sourire forcé.
- Non ! En panique je veux dire... Clarifiais-je en croisant les bras.
- Ha ha d'accord. J'imagine que Yuri n'est pas trop ton style… Tu préfères des mecs comme Otabek ou JJ… Je suppose ? Me questionnait-il.
- Je préfère rien du tout, et certainement pas le porcelet !
- Bon ! Parfait ! Si tu t'énerves, c'est bon signe. Ça signifie que tu es en forme pour demain !
- Oui ! Je serais en forme, pas la peine de t'inquiéter pour ton fichu spectacle ! Je te ferais honneur !
- C'est ce que je voulais entendre ! Souriait-il. Je n'aime pas te voir triste… De nouveau, d'un mouvement délicat, il passa sa main dans mes cheveux.
- J'étais juste pas bien, pas la peine de s'inquiéter autant. Dis-je en m'adossant dans mon lit.
- Dans ce cas, je te souhaite une bonne nuit Yurio !
- Hum… Bonne nuit.
- Merci ! Mais je ne vais pas dormir, nous partons boire un verre au bar !
- Sérieux ? Dis-je surpris.
- Oui ! Mais pas de d'alcool pour les malades !
- Tss…Je suis trop jeune de toute façon ! Bonne soirée ! Dis-je en me retournant, boudant.
Victor sortait en chantonnant... Il semblait de bonne humeur malgré tous… Ça me gonfle un peu que le seul soir où tout le monde sort s'amuser, moi je dois rester cloué au lit ! Mais, même si j'avais envie d'y aller, je ne me sentais pas d'attaque pour sortir. Je sentais que mon mal de tête était toujours là, mais moins fort que ce midi. En plus, je peine à supporter la lumière… De nouveau je plongeais ma tête dans mon oreiller. Mes pensées se dirigeaient vers Otabek. J'espère qu'il ne va pas profiter de cette soirée pour se rapprocher d'un autre patineur… C'est vrai, après tout, je ne suis pas le seul qui pourrait lui plaire. Léo peut-être… ? Ou alors Lee … ? Et je suis sûr que Guang-Hong pourrait aussi lui plaire… ! Sans parler de Chris, qui pourrait très bien se mettre à le séduire. Remarque, je me demande si lui il n'a pas un copain ? Ça m'intrigue… J'attrapais mon téléphone, et j'allais vérifier ça tout de suite sur son compte Instagram. Les photos postées ne laissaient pas de place aux doutes, Chris a bel et bien quelqu'un dans sa vie. Un beau gosse en plus... et Avocat de surcroît ! Ça m'étonne pas qu'il soit en couple avec ce genre d'homme. J'en profitais pour aller fouiller sur tous les comptes, de tous les patineurs du groupe. Mais, hormis Chris, tout le monde étaient célibataires. Ça ne me rassure pas du coup… Je suis le plus jeune du groupe, et celui qui a sûrement le moins d'expérience dans ce domaine... Je dois avouer que ça m'angoisse un peu d'avoir une relation. Pourtant, quand j'étais dans les bains avec Otabek, je n'avais absolument pas peur. Au contraire, j'étais très à l'aise, et je ne me posais pas de question. J'écoutais juste mes envies, c'était très clair dans mon esprit. Mais plus le temps passe, et plus j'ai peur de revivre ça avec lui… Peur, peut-être de ne pas être à la hauteur... et qu'il se moque de moi...
Tourmenté par ses pensées je préférais les chasser et je profitais également d'avoir mon téléphone en main, pour retourner sur la page de "Love on Ice". Victor venait tout juste de poster une photo du groupe juste en face du bar. Ça me gonfle trop de ne pas être là-bas… En plus… Je zoomais sur la photo pour regarder Ota de plus près, et sa petite veste en cuir le rendait encore plus beau…Encore plus séduisant... Voilà… Maintenant je suis encore plus dégoûté… Je vais lui envoyer un sms, juste pour voir s'il me répond… Voir s'il pense un peu à moi…
- « Bonne soirée » Lui écrivais-je.
Forcément, je suppose qu'il n'a pas ses yeux rivés sur son téléphone, donc il ne va peut-être pas me répondre rapidement… Pourtant, je n'arrivais pas à décrocher mes yeux de mon portable. Attendant désespérément une réponse. Soudainement, après une dizaine de minutes, je voyais qu'il venait de lire mon message, et juste après il commençait à me répondre.
- « Une soirée bien ennuyeuse… Sans toi. »
Je ne pouvais pas m'empêcher de sourire et de jubiler intérieurement en lisant sa réponse. Mais j'avais envie de plus de détail…
- « Pourquoi ? » Demandais-je innocemment.
- « Tu es le seul avec qui je m'entend réellement bien. »
- « Tu n'as genre personne d'autre avec qui tu parles ? »
- « Si si, je parle avec un peu tout le monde. Mais c'est différent »
- « En quoi ? » Écrivais-je en ajoutant un petit smiley qui rougit.
- « Tu sais » répondait-il avec un smiley qui fait un clin d'œil.
- « Tu repense souvent à ce qu'on as fait… ? » Demandais-je.
Je sentais mon visage rougir de honte d'avoir demandé ça… Il va penser que je me moque de lui… Je lui avais dit que je voulais me concentrer sur le spectacle et là, je lui parle de ça... En plus, il avait plutôt bien respecté ma demande… Mais en posant cette question, clairement je lui fais comprendre que j'aimerais me rapprocher de nouveau de lui... J'appréhendais sa réponse… ! Je décidais de renvoyer un message avant même qu'il n'ait répondu...
- « Oublie ce que je viens de dire »
- « Tu veux vraiment savoir ? »
- « C'était une question stupide… »
Après ça il ne répondait plus rien… Je sentais une légère angoisse m'envahir. Et s’il s'était vexé… ? C'est vrai qu'avec mon comportement on pourrait croire que je le fais tourner en bourrique… Mais, alors que je ne m'y attendais pas du tout, il m'appelait carrément sur mon portable. J'étais surpris et totalement en panique… que va-t-il me dire… ?
- Pourquoi tu m'appelles ? Dis-je d'une petite voix timide en décochant.
- « Pour te répondre ».
- Tu devrais plutôt profiter de ta soirée.
- « Ça ne m'intéresse pas. Tu n'es pas là, donc c'est sans intérêt. »
- D'accord… Soufflais-je, rougissant de plus belle.
- « Tu te sens mieux ? »
- Oui, un peu, mais je suis toujours patraque.
- « J'avais envie de venir te voir… Mais Victor tenait à ce que je te laisse te reposer. »
- Hum… il est chiant… parfois…
- « Je n'aime pas te voir pleurer. »
- J'étais juste pas bien… Maintenant ça va…
- « J'ai vu… ». Après un bref silence, il ajoutait : « Pour te répondre, j'y songe jour et nuit… »
- Vraiment… ?
- « Oui. J'ai vraiment envie de t'embrasser encore. » Lâchait-il.
- Arrête… Marmonnais-je... J'étais trop intimidé par ce qu'il venait de dire et en même temps ça me faisait sourire, car moi aussi j'avais terriblement envie de l'embrasser.
- « Ça te gêne que je dise ça ? »
- Juste que…
- « On en a pas vraiment reparlé, de ce qu'il s’est produit dans les bains... J'aimerais vraiment savoir ce que tu penses, Yuri ? Tu es vraiment… mystérieux. »
- Ce que je pense par rapport à quoi ?
- « À nous, à ce qu'on a fait, à la suite... ?»
- C'est pas facile de te répondre comme ça… là…
- « D'accord, alors répond juste à la même question que tu m'as posée. »
- Ota...je…
- « Tu y penses ? » Insistait-il.
- Je suis fatigué… Tu me prends la tête… Marmonnais-je.
- « Bon… OK. » Dit-il avant de me raccrocher au nez.
- Putain… Dis-je en posant mon téléphone.
J'ai vraiment tout gâché… Je ne peux pas lui dire… Ça reste bloqué… Pourtant j'y pense aussi tout le temps, dès que je le vois… Je revois son visage proche du mien. Je suis horrible avec lui… Il va finir par me laisser tomber… Moi-même, je me laisserais tomber… Je peux pas finir la soirée comme ça… Je prenais mon téléphone et je lui envoyais un nouveau message.
- « J'y pense tout le temps aussi. Désolé d'avoir dû mal… à le dire… » Maintenant j'attendais sa réponse avec impatience, et je n'attendais pas longtemps pour avoir un nouvel appel de lui. Même si j'aurais préféré qu'on continue à parler par écrit... Il va donc falloir que je me fasse un peu violence pour parler de mes sentiments...
- « Donc tu y penses ? » Dit-il un peu froidement.
- Oui… Avouais-je.
- « Pourquoi c'est dur de le dire ? » Me questionnait-il.
- Je sais pas… C'est juste plus compliqué pour moi…Tu… Tu es le premier garçon que je…
- « Drague ? »
- Oui… Toi, on dirait que tu as fait ça toute ta vie…
- « Absolument pas... Je n'ai pas eu beaucoup de conquêtes. »
- Combien ?
- « Seulement deux, une fille, et un garçon ensuite. »
- D'accord... C'est déjà le double de moi.
- « Ça me gêne pas ta timidité. Même si avec le caractère que tu as, je ne pensais pas que tu serais comme ça. »
- Si… Dis-je d'une voix un peu boudeuse.
- « Mais j'aime que tu sois comme ça, je veux dire aussi doux, seulement avec moi… Ça montre que je suis différent à tes yeux. »
- Oui… tu l'es.
- « Yuri… J'ai très très envie de te rejoindre… Qu'est-ce que tu en penses ? »
- Je… sais pas… Je ne suis pas au top de ma forme ce soir… Je sentais mon cœur palpiter dans ma poitrine. S’il me rejoignait et qu'on se retrouvait seul à seul dans la chambre du porcelet... Je ne sais pas si... Cette fois, on ne franchirait pas le cap... Celui que je redoute...
- « Je comprends… Dans ce cas, je tiendrais encore une semaine et quatre jours. » Je me sentais soulagé en entendant sa réponse... Il est vraiment très compréhensif.
- Bientôt plus qu'une semaine et trois jours… Ajoutais-je malicieusement.
- « Je passerais te dire bonne nuit, si on ne rentre pas trop tard. »
- Ok… Je me sentais tellement gêné, que je n'arrivais pas à en dire plus.
- « Il faut que je te laisse, Lee et Mikcy me font signe. »
- Ok… Bisous.
- « Bisous, passe une bonne nuit. »
- Toi aussi.
- « Je penserais à toi... »
- Moi aussi... Marmonnais-je.
- « Moi encore plus… »
- T'bête…
- « A demain »
Je raccrochais en même temps que Otabek, et c'est avec un grand soulagement que je posais mon téléphone. J'avais tellement eu peur qu'il me déteste, quand il a raccroché, que là maintenant je me sens bien. Je ne pouvais m'empêcher de sourire en repensant à notre conversation. Je me sens vraiment comme une adolescente amoureuse… Et… En fait c'est le cas, je suis un adolescent amoureux. Ça ne peut-être que ça « l'amour », ce flot de sentiments qui me traverse en pensent juste à lui. Sourire juste en entendant sa voix… Les papillons qui dansent dans mon ventre… Et surtout cette envie bouillonnante de le sentir contre moi, me toucher… M'embrasser. Ce sentiment est tellement étrange... et bon à la fois… Je serrais mon oreiller dans mes bras, et c'est avec le sourire que je retrouvais rapidement le sommeil malgré le fait que j'ai déjà dormi plus de dix heures…
Sept heures plus tard…
Le bruit de quelqu'un qui pénètre dans la chambre me réveillait et c'était nul autre que Phichit qui venait se coucher. Il était deux heures trente du matin, ce qui veut dire qu'ils viennent tout juste de rentrer de leur soirée au bar. Je le voyais s'écrouler dans son lit complètement crevé. Il s'endormait habiller, même pas sous la couette.
- J'te jure… Soupirais-je en voyant ça.
Je me redressais et je prenais mon téléphone histoire de voir si j'avais un message, mais rien. En revanche, je voyais pleins de nouvelles photos publiés sur la page "Love on ice". Des photos honteuses pour la plupart, surtout pour le porcelet. Lui, il ne faut vraiment pas qu'il boive d'alcool... Mais alors que je regardais les différentes photos en riant, mon ventre se mit à gargouiller. J'avais une faim de loup... ! Je me levais pour aller grignoter quelque chose dans la cuisine. Il n'y avait plus un bruit dans la maison, et c'est dans la peine ombre que je traversais les couloirs. En entrant dans la cuisine, j'allais immédiatement au frigo pour me servir un truc... Sauf quand me retournant, je tombais nez à nez face à JJ.
- P'tain tu m'as fait peur ! Dis-je dans un sursaut.
- Tu as faim... ? Dit-il en posant sa main sur le frigo à côté de moi. Il semblait avoir du mal à tenir de debout et il empestait l'alcool.
- Oui, c'est pour ça que je suis là. Répondis-je sur un ton froid.
- Ça tombe bien... Moi aussi j'ai faim ! Ajoutait-il avec un grand sourire.
- C'est pas mon problème. Pousse-toi... !
Je le poussais d'une main, mais il m'attrapait par le poignet, et c'est avec une violence que je ne lui connaissais pas, qu'il me plaquait contre le mur de la cuisine. C'était si brutal que j'en échappais les plats que j'avais sortie du frigo, au sol.
- T'es malade ?! Je posais mon autre main sur son torse pour le repousser, tout en essayant de me défaire de son emprise.
- J'aime bien la mousse au chocolat comme dessert... Tu veux pas m'en faire une ?
- T'es complètement bourré abruti ! Lâche ma main ! Lui demandais-je. Je le voyais se mettre à rire.
- Hé hé...
- Pourquoi tu ris ?! M'énervais-je.
- Car tu n'as pas de force ! Ce moquait-il.
- Et toi tu n'as pas de cerveau ! Rétorquais-je.
- On dirait une nana !
- Arrête de rire ! Lâche-moi ! Il s'arrêtait soudainement de rire, et avec son autre main il saisit mon autre poignet, avant de me fixer intensément.
- J'ai envie de te sauter.
- Pardon ?! J'étais choqué par ses propos... Comment ose-t-il me dire ça ?!
- Ouais... T'imagine pas ! J'ai le sexe tout chaud ! Il m'adressait un grand sourire avant de plonger sa tête dans mon cou pour commencer à le lécher...
- Arrête idiot !! Lâche-moi !! M'exclamais-je.
- Hum... Tu sens bon...
- Lâche-moi !!!
Je me débattais furieusement, mais il me tenait si fortement que j'avais l'impression qu'il allait me briser les poignets... Sa jambe glissait entre les miennes, et il lâchait l'une de mes mains pour passer son bras autour de ma taille pour me tirer vers lui, collant mon corps contre le sien.
- JJ arrête ! Criais-je un peu plus fortement. Je commençais à me sentir un peu paniquer... Je lui attrapais les cheveux, et je le tirais de toute mes forces... Mais il ne bougeait pas d'un pouce... Comme s’il n'avait pas mal... Il continuait à sucer fortement la peau de mon cou...
- …
- Arrête... ! Bon sang... Tu me fais mal ! Marmonnais-je en me débattant farouchement.
Je n'ai pas de force à ce point... ? Comment peut-il être aussi fort... ? Ou alors c'est l'alcool qui décuple sa force... ? Je ne pouvais rien faire face à lui... ! Il était si grand et si imposant pour moi, que je n'arrivais à rien... J'étais comme une poupée dans ses bras... Même lui mordre l'épaule n'avait pas suffi à le faire me lâcher... Il ne ressent plus la douleur ou quoi ?! Je sentais sa langue rouler sur mon cou et sa bave coulait sur moi, glissant le long de mon torse... C’était dégueulasse... Sa main glissait sur mes fesses et il me pinçait fortement, avant de venir soulever ma cuisse à fin de pouvoir se glisser entre mes jambes... Je sentais son sexe en érection à travers son boxer, ce coller contre moi...
- JJ... Arrête... ! Soudainement, il s'arrêtait ne bougeant plus d'un pouce. Jean-Jacques, lâche-moi... ! S'il te plaît... Répétais-je la voix un peu tremblante.
- J'ai envie de vomir... Lâchait-il.
- Hein ?! Je sentais qu'il avait une nausée... Puis une deuxième. Me vomit pas dessus ! Hurlais-je en le repoussant brutalement, et cette fois il lâchait prise.
Il se retournait vomissant sur le plan de travail de la cuisine à moitié dans l'évier... C'était vraiment immonde... Il y en avait partout... ! Juste après ça, il se redressait trop vite, et il tombait en arrière emportant avec lui un plateau sur lequel il y avait plein de vaisselle, et forcément tout tombait au sol. Il s'étalait par terre et en prime dans sa chute il s'entaillait la main profondément.
- Putain... Le boulet... Soupirais-je.
Je pouvais pas le laisser là dans son vomis... Alors malgré ce qu'il vient de faire, je l'aidais à se relever et je l'amenais jusqu'à sa chambre... Il partageait celle-ci avec Micky et Emil qui dormaient à point fermés. Une fois dans son lit, je lui retirais sa chemise, puis son pantalon, sur lesquels il y avait un peu de vomis... Je peux dire que j'étais vraiment joyeux de faire ça... ! En plus, ça me gênait terriblement de toucher son corps... Je dois admettre qu'il est plutôt bien foutu... Et il semblait avoir ce qu'il faut en dessous de la ceinture...
Après ça, j'allais vite fais jusqu'à la salle de bain pour récupérer de quoi lui mettre un pansement sur sa main. J'épongeais le sang, et pendant que j'étais en train de désinfecter il semblait revenir un peu à lui.
- Yurio...
- Tu n'es qu'un gros boulet. Lui dis-je très agacé.
- Je suis... épuisé... Dit-il soudainement en se mettant à pleurer. Je me stoppais le regardant très surpris.
- Pourquoi tu chiales ? Lui demandais-je sans aucune amabilité.
- J'ai réalisé que j'aimais quelqu'un… qui ne m'aimera jamais... Soupirait-il.
- Tais-toi, tu es trop bourré pour parler ! Dis-je en prenant une bande pour commencer à lui faire un pansement.
- Je t'aime. Lâchait-il en me regardant.
- Arrête de parler je te dis ! Tu dis n'importe quoi ! M'énervais-je... Je ne pouvais pas m'empêcher de rougir... Même si je sais que c'est l'alcool qui parle.
- Je suis sérieux, je t'aime.
- C'est l'alcool qui parle... ! Lui répondis-je sèchement.
- Non, je t'aime. Dit-il en serrant sa main sur la mienne.
- Arrête, tu es en train de défaire le pansement que je te fais !
- Crois-le ou pas Yuri, mais je t'aime, et je te désir très ardemment... Fit-il en posant son autre main sur son sexe, qui à peine touché, entrait de nouveau en érection.
- Ne t'imagine rien avec moi ! Je rougissais en voyant ça... Je terminais rapidement le pansement, puis je tirais la couette sur lui, pour cacher son corps.
- Je t'aime Yuri. Dit-il en me fixant avec intensité... Je restais quelques secondes à le regarder... On dirait vraiment qu'il est sérieux et conscient de ce qu'il me dit. Il se redressait un peu, guidant sa bouche jusqu'à la mienne, mais je me levais rapidement.
- Ferme-là...Idiot...
Je sortais de la chambre précipitamment... Même si je sais qu'il bourré... Je ne peux pas m'empêcher d'avoir des doutes sur ce qu'il vient de me dire... Je sais que je ne l'aime pas... Alors... Pourquoi ça me perturbe à ce point... ? C'est... La première personne qui me dit « je t'aime » ... Venant de lui, je ne sais pas si c'est réellement sérieux, surtout avec ce contexte... Attendons de voir demain, s’il se souvient de quelque chose... Même si honnêtement je préférais qu'il oublie...
Je retournais jusqu'à la cuisine... L'odeur et la vue du vomi m'avait complètement coupé l'appétit... Cependant je ne pouvais pas laisser tout ça comme ça… Déjà que la famille de Yuri nous accueille sans rien dire, s’ils retrouvent leur cuisine comme ça, ils vont faire la gueulent... C'est donc à trois heures du matin que j'enfilais des gants, et que je nettoyais le bordel que ce con de JJ a mis... Le bruit que je faisais ne semblait réveiller personne... Et c'est une fois finit que je retournais dormir...
A suivre : Prochain chapitre : Annonce.