Le Feu et le Bleu

Chapitre 4 : YUKI Jûdai

12870 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/07/2017 21:34

Chapitre quatre : YÛKI Jûdai

 

Soudain un enfant attire son attention. Gwen écarquille les yeux très étonnée et ouvre la bouche. Il a des cheveux bicolores en bataille à l'arrière de couleur bruns et châtain. Quant à ses yeux, ils sont énormes de couleurs marron chocolat avec une étincelle lumineuse et innocente. Ajouté à son visage rond qui lui donne un côté très mignon. Il est habillé du même uniforme qu'elle mais porte un short bleu. Ce petit garçon s'appelle YÛKI Jûdai.

 

— Non, je rêve là ?! YÛKI Jûdai ?

 

Gwen est clouée sur place continuant de regarder Jûdai droit dans les yeux, le regard humidifié. Cependant elle prend une grande inspiration pour ne pas fondre en larmes en se souvenant à nouveau de sa mort.

 

— Merci Isis, il est vraiment vivant ! se réjouit Gwen. Oui c'est bien lui qui dégage cette douce obscurité bien qu’un peu différente de son homologue du futur.  C’est ça qu’il voulait dire par « mon petit moi ».

 

Puis elle aperçoit la forme fantomatique d'un être démoniaque. Sa peau est rose maladif, des grandes ailes noires dans le dos, les yeux hétérochromes de couleur jaune et vert ainsi qu’un troisième œil placé verticalement. Ses bras griffus ressemblent à ceux d’un démon et sont croisés sur sa poitrine. Ses vêtements sont étranges car une de ses jambes est complètement couverte de noir tandis que l'autre est surtout exposée. Un côté est distinctement femelle, avec une poitrine couverte et une hanche arrondie. L'autre moitié semble plus masculine avec un muscle pectoral, sans sein, et une hanche plus dure et moins arrondie. Ses cheveux sont ébouriffés coupé en deux couleurs, le blanc argenté et le bleu. Ses lèvres sont bleues et ses dents sont pointues comme ceux d'un vampire. Puis elle disparaît en clin d'œil.

 

— Yubel est là aussi ?! pense-t-elle. Celle qui est trop protectrice et qui n’hésite pas à plonger les autres dans le coma pour protéger Jûdai contre « les ennemis » ?

 

Yubel est l'esprit protecteur de Jûdai. La sueur coule sur le front de Gwen, elle se tortille nerveusement les doigts et son rythme cardiaque s’accélère. Puis elle sort de sa rêverie par son professeur et la regarde.

— Gwendoline-chan, va t'asseoir à côté de Jûdai-kun, indique Asuna-sensei en montrant de la main Jûdai qui est assis un peu l’écart des autres. 


Celui-ci lui agite joyeusement la main en souriant. Il y a une grande place à ses côtés et personne ne semble vouloir être prêt de lui. Gwen arrête de se tortiller mais sa main gauche serre étroitement sa manche droite où se repose sa marque. Elle avance hésitante vers sa place et essaie de calmer son stress car la présence de Yubel lui donne la chair de poule comme la première fois qu’elles se sont rencontrées. En s'asseyant tremblante à sa place, Jûdai se tourne vers elle et lui sourit chaleureusement. Gwen se sent entourée d’une douce chaleur et décontracte ses épaules. Ses tremblements s’arrêtent et rend un sourire à Jûdai avec quelques rougeurs sur les joues. Puis regardant devant elle, Gwen ferme les yeux un instant pour se retrouver dans son esprit. C’est un espace jaune-orangé avec des étoiles blanches. Kisara se tient devant elle en chair et en os.


— Fais attention Gwen, cette Yubel nous a sentis, lui prévient Kisara avec un visage sérieux.

— Oui mais j'aimerais bien redevenir amie avec Yubel aussi, dit-elle en hochant la tête puis la baisse légèrement pour regarder à sa droite. Mais elle a tendance à ruiner les amitiés de Jûdai en croyant le protéger des menaces potentielles. La première fois, elle a faillit me tuer mais heureusement que j’étais un rêve à ce moment-là.

 

Kisara lève les yeux au ciel et réfléchit un instant. Puis elle regarde Gwen et ajoute :

— Dans ce cas, cela ne vas pas être facile. Va bien falloir que vous refassiez connaissance parce qu'Isis-san a prédit que vous combattrez de nouveau ensemble. 

********

Du côté de Jûdai dans l’atelier d’art visuel, il dessine Yubel et lui sur une feuille blanche avec un feutre fin rouge. Puis il ressent une étrange présence l’envelopper. Elle est vraiment chaleureuse. Il prend la carte de Yubel fourré dans sa poche. Ensuite il se voit projeté dans son esprit qui est un espace bleu nuit où la lune éclaire le ciel. Yubel apparaît devant lui, les bras croisés sur sa poitrine.

— Yubel t'as sentie ça ? C'est quoi ?

— C'est une puissante énergie de lumière, lui annonce-t-elle en jetant un regard vers la lune. Mais ne t'en fais pas, le rassure Yubel qui tourne son regard sur lui avec un petit sourire, ce n'est pas la Lumière de la Destruction. Mais méfie-toi comme même Jûdai. 

 

Jûdai hoche la tête les yeux fermés mais il est attiré par cette lumière. Retrouvant ses esprits, il entend le son du tambourin et la voix d’Asuna-sensei leur demander de se réunir au coin de rassemblement. Il range la carte de Yubel dans sa poche gauche puis suit le reste de la classe. Assis sur le tapis un peu à l’écart des autres, Jûdai se met en tailleur et regarde droit devant lui. Il remarque une petite fille qu'il n'a jamais vue. Il écarquille les yeux car cette énergie vient d'elle. Asuna-sensei leur dit que c'est une nouvelle qui s’appelle MUTÔ Gwendoline et qu'ils doivent être gentils avec elle.

— Une nouvelle ? J'espère qu'elle va vouloir être mon amie, se dit Jûdai content. Mais Yubel va sûrement lui faire mal comme les autres. 


Cela l'attriste un peu et pousse un petit soupir parce qu'elle n'a rien d'une Lumière de la Destruction. Il baisse la tête un peu déçu. Mais il sent le regard de Gwen sur lui et lève la tête puis lui sourit joyeusement.


— Attention Jûdai, je peux sentir un énorme pouvoir spirituel venant d'elle, l’averti Yubel en se dévoilant à sa gauche, les bras croisés sur la poitrine et épie Gwen d’un œil mauvais. On dirait qu'elle n'est pas seule.

— Hein ? Elle a aussi un ange ? demande Jûdai à Yubel en tournant la tête vers elle.

— Peut-être, lui répond-t-elle les yeux fermés.

— Mais elle est gentille et pas méchante comme tu le dis, opine Jûdai avec un sourire et fixe de nouveau son attention sur Gwen.

— Comment peux-tu en être sûr ? Tu ne la connais pas ! conteste l’esprit qui regarde son protéger avec des sourcils froncés car elle est confuse.

— Je peux le sentir. 

 

Yubel est abasourdie par sa réponse mais compte bien lui révéler les véritables intentions de cette fille. Elle l’observe avec froideur. Elle fait craquer son poing droit car la présence de cette fille l’irrite au plus haut point. Puis elle retourne dans sa carte pour réfléchir à une façon de forcer Gwen à se dévoiler.

— Gwendoline-chan, vas t'asseoir à côté de Jûdai-kun, lui indique Asuna-sensei en montrant de la main Jûdai qui est assis en tailleur un peu à l’écart des autres.

 

Celui-ci continue de la regarder et agite joyeusement sa main en souriant, espérant pouvoir être son ami. Arrivée à sa place, Jûdai se tourne vers Gwen et lui sourit chaleureusement. Celle-ci rougit et lui sourit en retour avec beaucoup de sincérité. Jûdai est touché car à part Yubel, personne ne lui a sourit de cette manière depuis longtemps ni même ses parents qui sont toujours occupés. Une douce chaleur s’introduit doucement dans son corps et son cœur se réchauffe par cet échange. Yubel n'aime pas du tout que l'attention de Jûdai a été captée par cette mystérieuse fille. Elle mordille nerveusement sa lèvre supérieure et serre les poings mais tente de calmer sa colère pour Jûdai. Sa carte vibre dangereusement et Jûdai va s’en apercevoir si elle ne se calme pas maintenant.


 C'est étrange, bien qu'elle ait l'apparence d'une enfant, ce n'est qu'un déguisement. Sa signature énergétique est celle d'un adulte mais alors pourquoi est-t-elle dans ce corps ? 

********

Après la session du matin, Asuna-sensei permet à ses élèves de retourner dans leurs ateliers. Jûdai regarde Gwen comme-ci celui-ci souhaite l’inviter mais...les filles se réunissent autour de Gwen pour l’inviter dans les ateliers. Celle-ci est un peu réticente. Le petit garçon soupire car après tout, il n’a sûrement aucune chance de devenir son ami.

— Les filles calmez-vous, leur dit Asuna-sensei amusée. Gwendoline-chan sera avec moi dans l’atelier de graphisme. Ensuite, elle viendra jouer avec vous.


Les filles semblent l’accepter et retournent dans leurs ateliers. Jûdai, la carte d’engagement en main, se rend dans l’atelier de construction. Soulagée d’être enfin seule, Gwen se détend légèrement. Elle suit Asuna-sensei dans l‘atelier de graphisme. L’enseignante assise sur son tabouret bleu, lui tend une carte d’engagement avec son nom et sa photo collé dessus. Gwen le prend dans ses petites mains.


— C’est ta carte d’engagement, lui explique Asuna-sensei. Tu dois toujours l’emporter avec toi dans chaque atelier et il faut le coller sur ce panneau, continue-t-elle en lui indiquant le panneau vert.

Gwen s’exécute et colle sa carte d’engagement sur le panneau. Puis elle revient s’installer sur sa chaise.

— Ta mère m’a dit que tu venais d’un autre pays et que pour l’instant, tu n’as appris que les voyelles des hiragana, commente Asuna-sensei.

— Oui, répond Gwen en hochant la tête. Grand-père et Yûgi-nii-chan m’ont appris. Maman m’a acheté un cahier d’exercice pour que je m’entraîne.

— C’est très bien, la félicite l’institutrice en souriant. Commence par écrire le caractère des cinq voyelles, lui demande-t-elle en lui tendant un feutre Velléda.

 

Gwen prend le feutre noir puis commence à écrire le caractère du A au tableau en faisant un petit trait horizontal, un long trait vertical coupant sur le premier puis une boucle qui coupe au trait verticale. Ensuite elle continue pour les autres caractères. L’enseignante sourit puis lui écrit une phrase courte en hiragana que Gwen essaie de déchiffrer.

— A-o-i-ē, lit lentement la petite fille. Ah, la peinture bleue !

— Oui très bien, la félicite Asuna-sensei. Continue à bien travailler ton alphabet à la maison et tu peux aller rejoindre tes camarades dans les ateliers.

 

Gwen acquiesce et se lève de son tabouret. Elle enlève sa carte d’engagement du panneau vert. Elle aimerait bien parler avec Jûdai mais hésite car Yubel va sûrement tenter de l’assassiner à nouveau. Rien que de se souvenir de ça, lui donne la chair de poule.

— ARRÊTE !!! Chuis pas un monstre !! crie Jûdai à un autre garçon.

— Si t’es un monstre et personne t’aime ici !! rétorque le garçon.

 

Piqué au vif, Jûdai pousse le garçon par terre. Révoltée, Asuna-sensei se lève de sa chaise puis sépare les deux enfants.

— Mais qu’est ce que c’est ce comportement les enfants ?! les réprimande-t-elle.

— Il arrête pas de dire que chuis un monstre ! se plaint le petit Jûdai les poings serrés.

— Parce que c’est vrai ! riposte le garçon brun.

— ça suffit ! beugle la jeune femme les mains sur les hanches. Kôrin demande pardon à Jûdai-kun ! Et toi Jûdai-kun, on ne pousse pas ses camarades !

 

Les deux enfants se lancent des éclairs puis le regard de Jûdai croise celui de Gwen qui est attristée. Il baisse la tête, honteux qu’elle l’ait vue comme cela. Les deux garçons s’excusent.

— Je ne veux plus que vous recommencez, les avertie Asuna-sensei, sinon vous allez retournez chez les tout petits !

— Oui sensei, dirent-ils d’une petite voix.

— Bien, Kôrin tu change d’atelier, lui ordonne le sensei.

 

Celui-ci s’exécute et s’en va dans l’atelier cuisine. Gwen se demande pourquoi ce garçon traite Jûdai de monstre. Est-ce que c’est à cause de la présence de Yubel ? Elle aperçoit le coin d’art visuel mais hésite entre aller discuter avec Jûdai qui est resté dans le coin construction. Gwen s’apprête à se décider quand une fille aux nattes noires, l’invite à l’atelier d’art visuel. Elle finit par accepter puis se dirigent vers la table ronde près de la porte coulissante. Elle colle ensuite sa carte sur le panneau bleu.

La petite s’assoit sur une chaise et admire la cours verdoyante baignant dans le soleil. Jûdai est assit en tailleur sur un tapis rouge dans le coin construction près de l’évier. Il construit une maison avec des blocs en bois de différentes couleurs. Yubel est installée à ses côtés. Jûdai essuie les larmes qui sont logés aux coins de ses yeux avec son bras. Yubel brûle de colère car ce garnement va payer cher pour avoir fait pleurer son Jûdai.


— Ne pleure pas Jûdai, le réconforte Yubel d’une douce voix en lui caressant la tête. Ce morveux ne s’en sortira pas comme ça.

— C’est pas que ça, chuchote-t-il. Gwen m’a vu le pousser, elle doit penser que chuis un monstre maintenant.

— Tch, tu n’as pas besoin d’être si familier avec elle, ce n’est pas ton amie ! grommeler Yubel les sourcils froncés.

 

Jûdai la fixe tristement car elle est toujours persuadé que Gwen est méchante. Pourtant son aura a quelque chose de réconfortant.

— Ne t’approche pas d’elle, c’est pour ton bien, lui conseille l’esprit. Les êtres de LUMIÈRE et TÉNÈBRES ne peuvent pas s’entendre.

Jûdai baisse la tête, les yeux fermés avec des perles au coin. Les bras de Yubel l’entourent et pose son menton contre la tête du petit garçon.

— Tu n’as pas besoin d’avoir d’autres amis que moi, finit-t-elle en fusillant Gwen du regard.


Le moment où cette dernière s’apprête à griffonner sur sa feuille blanche, elle ressent une brise glaciale lui parcourir l’échine. Gwen sursaute, le corps tremblant, les mèches de cheveux dressés sur la tête ainsi que le cœur battant. Elle ferme les yeux angoissée.

— Ouille, Yubel veut vraiment ma peau alors que j’ai encore rien fais ! constate Gwen la voix tremblante.

— Que s’est-il passé entre vous deux la première fois pour qu’elle veuille te tuer ? lui demande Kisara perplexe.

— Je suis tombée d’une falaise dans la Dimension Alternatif et Jûdai m’a sauvé, lui raconte Gwen se rappelant de sa première rencontre avec le duelliste du futur. Yubel a voulu me tordre le cou parce que je l’ai remercié.

— Mais c’est excessif comme attitude ! s’offusque la Demoiselle aux Yeux Bleus.

— Je te l’ai dis, elle très possessif, lui explique Gwen. Elle veut juste protéger Jûdai mais j’imagine qu’elle était déjà au courant que j’avais des pouvoirs alors je le savais même pas. Elle se remettait à peine de l’influence de la Lumière de la Destruction qui l’a vraiment rendu psycho.

— Mais vous ne pouvez pas continuer à vous éviter, lui dit la Demoiselle aux Bleus. Parle-lui Gwen.

— Si seulement c’était aussi facile, soupire-t-elle.

 

Puis elle met fin à la connexion et se concentre sur son dessin. Après un moment, Gwen se rend compte qu’elle a dessiné la tête du Dragon Blanc aux Yeux Bleus comme sur la robe brune de Kisara. Elle se raidit car elle est censée dessiner comme un enfant de cinq ans pas vingt ans !

— Whoua, ton dessin est trop bien ! commente la fille à nattes noires d’une voix aiguë.

— Comment t’as fait ? lui demande un rouquin qui se lève de sa chaise.

— Asuna-sensei, le dessin de Mutô est trop bien ! l’appelle un autre garçon.

 

Asuna-sensei quitte l’atelier cuisine pour se rendre au coin d’art visuel. Plusieurs bambins s’attroupent autour de la table ronde pour admirer le dessin de Gwen. Celle-ci est très embarrassée par autant d’attention.

— Quelle idiote, j’aurais dû faire attention, se réprimande Gwen pour son manque de discrétion.

Quant à Asuna-sensei, elle est subjuguée par ce qu’elle voit. Jamais dans sa vie, elle n’a vue un élève avec autant de talent.

— Gwendoline-chan, comment as-tu fais ça ? lui demande l’enseignante très impressionnée en se penchant en avant, les mains sur les genoux pliés.

— On faisant, lui répond-t-elle en croisant le regard de sa sensei.

—Euh...ce n’est pas ce que j’ai voulu dire, se corrige Asuna-sensei. Je voulais dire...qui t’a appris à dessiner ?

— Personne, j’ai appris toute seule ! affirme-t-elle fièrement.

 

L’institutrice est abasourdie par sa réponse. A en juger par son trait, Gwen doit être habituée à dessiner depuis des années. Asuna-sensei se demande si elle ne doit pas en parler avec sa mère. Jûdai, surpris que tout le monde se soit rassemblé dans l’atelier d’art visuel, se lève et quitte son coin. Quelques enfants se retirent pour vaquer à leur occupation et Jûdai saisit cette opportunité pour s’approcher de Gwen. Il fait des yeux ronds en remarquant l’illustration de la petite fille. Jûdai pose ses mains sur la table en bois et se penche légèrement en avant, impressionné. Certains camarades le regardent d’un air mauvais mais il n’y fait pas attention.


— C’est le Dragon Blanc aux Yeux Bleus ! s’écrit Jûdai, le sourire aux lèvres. Tu joues au Duel Monster ?

Gwen a été un peu surprise qu’il lui adresse la parole malgré l’aura menaçante de Yubel. Mais elle sourit car elle a enfin une occasion de lui parler.

— Oui j’adore ça, lui répond-t-elle joyeusement.

— Moi aussi, enchaîne-t-il. J’ai un Deck Héro !

 

Gwen sourit doucement car elle se rend compte qu’il est encore plus innocent quand il est un enfant. Après la fin de la matinée, Lili et Gwen font le trajet du retour.

— Comment étais ta première journée ma chérie ? lui demande Lili en restant concentrée sur la route.

— Bien, répond-t-elle. C’est pas si nul que ça.

— Je te l’avais dis que c’était très bien, se réjouit Lili. Asuna-sensei ma raconté que tu as dessinée un Dragon Blanc aux Yeux Bleus et m’a demandée si tu étais réellement un enfant.

 

Les joues de la fille au Dragon Blanc aux Yeux Bleus, s’empourprent.

— J’ai pas fais exprès, s’excuse-t-elle.

— Ne t’inquiète pas pour ça, la rassure Lili. J’ai convaincue ton sensei que tu as juste un talent innée pour ça et de nos jours, il y a beaucoup de surdoué.

 

Gwen rit doucement.

— Tu sais grâce à ça, j’ai pu parler avec Jûdai, lui dit Gwen heureuse.

— Jûdai ? s’interroge Lili. Ah, ce mignon petit garçon aux cheveux châtain qui n’arrêtait pas de te regarder ? rit-elle.

— Hein ? Il me regardait ? répète Gwen étonnée.

 

Le soir à la Kame Game Shop, l’odeur de poisson cuit et cru s’échappent de la cuisine où la famille MUTÔ est en train de dîner. Gwen est assise à côté d’Yûgi tandis que Lili et Sugoroku sont en face. Le dîner est constitué de sashimi mélangé à l’huile d’olive avec de la salade et des tranches de choux. Ainsi que deux plats de sushis de différent goût. Des boules de riz au vinaigre avec du saumon, des crevettes ou du thon sur le dessus. D’autres avec de l’omelette attaché par une algue nori. Le reste des sushis rond contenant différents ingrédients comme le thon, la ciboulette, les concombres, les bâtonnets de crabe et du wasabi en accompagnement et du poisson grillé.


Il y a également des sauces à bases de sauce huître pour le sashimi et les sushi. Gwen préfère largement ces derniers au wasabi qu’elle trouve trop piquant pour la gorge. Elle se demande comment sa mère et son grand-père peuvent supporter cela ? Heureusement que Yûgi évite aussi le wasabi car la dernière fois qu’il en a mangé, il a totalement craché du feu. Puis il s’est précipité sur l’évier pour boire l’eau abondamment sans même la peine de prendre un verre. Gwen a eu beaucoup de peine pour lui. Mais maintenant elle est inquiète car il a des poches noires sous les yeux et ressemble à un zombi à cause de son manque de sommeil. Gwen prend une tranche de sashimi avec ses baguettes, le plonge dans la sauce noire puis le mange suivi d’une bouchée de riz. C’est vraiment délicieux car le goût de la nourriture lui rappelle celle de sa vraie mère qui lui manque toujours autant. Lili lui demande de raconter sa première journée d’école à Yûgi et Sugoroku. Gwen avale sa nourriture qu’elle a dans la bouche puis repose ses baguettes sur son bol de riz.


— Eh bien, j’ai rencontrée un garçon qui s’appelle YÛKI Jûdai ! raconte-t-elle avec beaucoup d’enthousiasme car finalement l’école maternelle n’est pas si mal.

Yûgi a failli s'étouffer avec sa nourriture mais l'avale difficilement et boit de l'eau pour faire passer le repas. Ensuite il souffle de soulagement et repose son verre.

— Yûgi fait attention ! le gronde sa mère.

— Désolé. Alors Gwen, parle-moi de Jûdai-kun, lui demande-t-il en se tournant vers sa sœur.

— Il est comme nous deux, il peut voir les esprits du Duel Monster. Il a même un esprit protecteur appelé Yubel.

— Hein ?! C'est "ce" Jûdai-kun ? 

 

Yûgi a les yeux et la bouche grande ouverte à cause de cette nouvelle. Il est surpris d'apprendre que c'est le même Jûdai qu'il a rencontré pendant le deuxième Battle City et durant l'accident avec Paradox, le même Jûdai qui est mort dans le Monde Réel pour protéger sa petite sœur qui de plus est toujours en vie ! C'est la cause des voyages dans le temps et bien sûr ce n’est pas encore arrivé au Jûdai de cette époque. Mais il comprend enfin que la force obscure qu’il a sentit quelque jours auparavant ressemble à celle de Jûdai.

**********

Après leur goûter, les enfants se lèvent du banc et se précipitent dans la cour de récréation. Asuna-sensei sur leurs talons, pour les surveiller. Gwen se décide d'aller voir Jûdai qui se dirige vers une balançoire. Elle pose une main sur son cœur et essaie de calmer sa course folle.

— Ne t'inquiète pas Gwen, Yubel ne va pas te faire du mal car je suis là, lui assure Kisara en lui envoyant des encouragements à travers sa carte qui se trouve dans la poche droite de Gwen. 


Elle hoche la tête en accord mais veut tout de même être amie avec Yubel également. Elle sort de la classe et passe par l’ouverture de la porte coulissante pour se retrouver dans la cours avec les autres enfants. Jûdai la remarque et leurs yeux se croisent. Au moment où Gwen s'apprête à marcher vers lui, elle est interceptée par deux filles brunes qui la tirent à gauche par les bras. L’une est plus grande que Gwen, elle a des couettes sur les deux côtés de sa tête. Son visage est rond et ses grands yeux sont noirs. Elle porte l’uniforme scolaire comme Gwen. L’autre a des cheveux courts de couleur châtains soyeuse qui dégringole sur ses épaules. Ses yeux sont un peu étroits et de couleur bleue.

— Mutô vient jouer avec nous, laisse-le ! lui dit la première fille. 


Gwen n'a même pas le temps de répondre qu'elle est tirée loin de Jûdai, elle a au moins pu voir son visage visiblement déçu. Les filles la traînent vers une cabane et ne peut que les suivre avec ses petites jambes.

— Pourquoi je peux pas jouer avec Jûdai ? demande Gwen quand les filles la lâchent.

— Il est méchant ! lui répond l'autre fille en agitant ses bras en l’air. Un de nos camarades a joué avec lui et il s'est plus réveiller !

— Yûki est un monstre ! T'approche pas lui si tu veux pas dormir pour toujours. 

 

Gwen est peinée car elle connaît la véritable raison derrière ses accidents étranges. Soudain, Gwen l’entend crier et se retourne pour voir ce qui se passe. Le petit garçon est assis par terre se tenant la jambe gauche ensanglanté. Deux garçons lui ont jeté des grosses pierres sur sa jambe gauche qui est maintenant couvert un gros bleu et d’une vilaine blessure. Gwen est horrifiée et se précipite pour l'aider mais s'arrête quand elle voit Yubel très en colère qui plonge les enfants dans un sommeil profond. Yubel ne peut pas croire qu’elle n’a pas sentie le danger arriver et laisser ses garnements blesser son précieux Jûdai. Puis Gwen entend Asuna-sensei crier d'horreur. Elle se précipite vers les garçons. Tout le monde est effrayé par Jûdai. Un autre instituteur dans la cour, accourt près d’eux.


— Qu'est-ce qui se passe ici ? questionne-t-il.

— Takashi-sensei aidez-moi ! Les enfants ne se réveillent plus et Jûdai-kun est blessé ! supplie Asuna-sensei très bouleversée.

— Oh, mon dieu ! s'affole-t-il et se précipite pour aider Asuna-sensei à porter les garçons. 

 

Il les portes en sac à patates dans ses bras. Ensuite il se tourne vers Jûdai très en colère.

— YÛKI HAOU JÛDAI ! Je t'ai déjà dit de ne pas recommencer ça !

— Mais j'ai rien fait ! J'ai mal ! 

 

Mais l'instituteur n'a que faire de sa réponse et se tourne vers les enfants effrayés.

— Les enfants, retournez en classe dans la salle où on ne voit pas la cour !

 

Tout le monde s'exécute sauf Gwen. Elle se met en face de Judai et entre les sensei.

— Asuna-sensei, Jûdai-kun est blessé, il faut le soigner !

— Gwen-chan, retourne en classe ! lui ordonne Asuna-sensei. Je vais m’occuper de lui.

— Asuna-sensei, il vaut mieux pour vous que vous vous éloignez de ce démon ! lui conseille Takashi-sensei d’une voix féroce.

— Êtes-vous conscient de ce que vous dites sensei ? rétorque Asuna-sensei choqué par ses paroles.

— Il n’est pas normal, toi tu devrais retourner en classe avec les autres ! ordonne méchamment Takashi-sensei en s’adressant à Gwen.

— Non, refuse Gwen en secouant la tête. Je veux aussi l’aider ! affirme-t-elle fermement. 

 

Elle s'accroupit devant Judai qui pleure. Il est surpris par l’action de Gwen. Asuna-sensei fait de même mais Takashi-sensei les saisit toutes les deux après avoir déposé les enfants dans la classe puis tente de les ramener à l'intérieur mais leurs mouvements sont bloqués. C'est Kisara qui les n'en empêche.

— Gwen dépêche-toi d'emmener Jûdai-kun dans une salle où il n'y a personne. Tu vas le soigner. 


Celle-ci se dégage de l’emprise de Takashi-sensei puis aide Jûdai à se remettre sur ses jambes. Elle entoure ses épaules avec son bras droit retenu par sa main tandis que son bras gauche se pose sur son dos pour le soutenir. Heureusement qu’ils ont la même taille sinon ça va être difficile pour elle de le porter. Ensuite elle l'aide à marcher en traversant la salle vide car les enfants se sont réfugiés dans la salle d’à côté. Ensuite elle ouvre la porte pour se retrouver dans le couloir. Ils se dirigent vers une pièce fermée à l’autre bout du couloir où il n'y a personne. Puis Gwen le fait asseoir sur une petite chaise au milieu de la pièce.


— Pou-pourquoi...tu...tu m'aides ? lui demande-t-il difficilement.

— T'es blessé ! lui répond Gwen accroupit près de sa blessure et retrousse sa manche droite. Vu notre situation, j’ai pas d’autre choix que de te soigner moi même ! continue-t-elle en laissant son tatouage à l’air libre. 

 

Jûdai est étonné et vraiment touché. Cependant Yubel apparaît et tente de plonger Gwen dans le coma mais ses yeux se teintent d'orange et de bleu ainsi que ses cheveux puis repousse le pouvoir de Yubel qui recule de quelques centimètres. Celle-ci est choquée car personne ne peut annuler son pouvoir comme cela. Jûdai est très surpris par la nouvelle apparence de Gwen.


— Mais qui es-tu donc ?! lui demande Yubel avec beaucoup de haine dans la voix.

— S'il-te-plaît Yubel arrête ! la supplie Gwen qui la regarde dans les yeux. Je veux juste soigner Jûdai.

— Tu peux voir Yubel ?! s’exprime Jûdai, surpris. Mais il cligne de l’œil et fait la grimace.

— Oui, je suis comme toi.

 —Tu ne toucheras pas Jûdai ! la menace Yubel très en colère qui prépare une boule de feu dans sa main droite. Quels sont tes véritables intentions ?!!

 

La fureur de Yubel est tellement grande que les vitres éclatent sous la pression. Gwen ferme les yeux et fait apparaître un bouclier de chaîne pour tous se protéger. Les larmes de Jûdai coulent de plus belle car son ange gardien se déchaîne de plus en plus contre les gens avec qui il souhaite être ami. Puis les chaînes se retirent dans le sol.

 

— Yubel calme-toi je t’en prie, Gwen ne veut pas lui faire de mal, affirme Kisara en surgissant devant Gwen et tend les bras pour la protéger. Arrête ton attaque Yubel !

— Comme je le pensais, elle est accompagnée par un esprit.

— Gwen veut juste soigner Jûdai-kun, nous ne pouvons pas le laisser ainsi ! insiste Kisara en lui montrant Jûdai avec son bras qui souffre de sa blessure. 

 

Jûdai est surpris de voir Kisara mais gémit à nouveau de douleur. Yubel n'aimant pas voir son petit protéger souffrir comme cela, vaporise sa boule de feu puis elle s'agenouille à côté de lui pour tenter de le réconforter. Puis elle se tourne vers Gwen très méfiante.

— Très bien, soigne-le ! accepte-t-elle à contrecœur. Mais si tu ose tenter quoi que ce soit de malveillant envers lui, je n'hésiterais pas à te tuer ! crache Yubel. 


Gwen est d'accord et utilise son pouvoir pour soigner la plaie de Jûdai. Une lueur dorée s’échappe de ses mains qu’elle a apposées sur la jambe du garçon, laissant son tatouage briller. La blessure se referme lentement et Jûdai pense qu'elle est vraiment gentille comme la lumière douce. Puis Gwen essuie le sang avec un mouchoir de lin qu’elle sort de sa poche gauche et enfin ses cheveux retombent derrière son dos dans leur couleur naturelle ainsi que ses yeux qui retrouvent leur couleur noisette.

— Merci. T'es vraiment gentille, déclare Jûdai avec gratitude. 


Gwen est contente d'avoir réussie. Les quatre compagnons se mettent ensuite à l'aise pour discuter. Gwen prend une chaise qui est à proximité et s’installe près de Jûdai tandis que Kisara s’assit par terre les jambes pliés à ses côtés. Yubel se tient toujours derrière Jûdai le berçant de ses bras.

— Je suis Kisara, l'esprit protecteur de Gwen. Nous sommes ici pour vous aider à combattre les forces du mal, notamment la malédiction qui pèse sur lui.

 

Les yeux hétérochromes de Yubel s’élargissent car elles sont au courant que cet enfant a été maudit il y a longtemps par un être maléfique.

 

— Comment êtes-vous au courant pour cette malédiction ! rétorque agressivement Yubel. Est ce que vous êtes venus ici pour finir le travail ?!

— Finir le travail ? Non, tu te trompe ! contredit Kisara avec les mains en l’air. Nous sommes là pour vous aider car la version futur de cette enfant a protégé Gwen dans son monde d’origine et lui a demandé de l’aider à briser la malédiction.

— Une version future de Jûdai ? Un autre monde ? répète Yubel les yeux plissé.

 

Bien que Jûdai ne comprenne pas tellement la conversation, il sait bien qu’elles sont là pour l’aider.

 

— S'il te plait Yubel, écoute-la ! Je veux être ami avec Gwen et elle m'a aidée ! la supplie Jûdai en se tournant vers elle avec ses yeux innocents. 

 

Yubel échange un regard avec lui et voit bien qu'elle ne peut pas refuser mais elle est toujours réticente. Yubel se tourne vers Gwen et Kisara puis sonde leur esprit. Elle voit la lumière dorée mélangé à du bleu dans son âme. Elle reconnaît que Gwen n'a aucune mauvaise intention envers Jûdai et que sa lumière s'équilibre avec les douces ténèbres de son protéger. Elle se résigne finalement et soupire de défaite.


— Bon très bien, tu as gagné ! Vous pouvez être amis.

— Merci Yubel, lui dit Jûdai en lui donnant un câlin que celle-ci accepte joyeusement.

— Mais il y a quelque chose que je ne comprends pas, demande Yubel perplexe. Pourquoi a-t-elle la signature énergétique d'un adulte alors qu'elle a l'apparence d'un enfant ?

— C'est sûrement que quand je me suis réincarnée, explique Gwen qui a levé sa main droite pour se gratter l’arrière du crâne. J'ai directement retrouvé l'âge de mes cinq ans et j'ai conservée mes souvenirs de ma vie passé. Je suppose que mon âme est restée intacte à cause de ça.

— Réincarnée ? se demande Yubel médusé. Expliquez-moi tout en détails.

— Je comprends rien moi ! s'exprime Jûdai un peu perdu par la tournure de la conversation.

— Tu es encore trop petit pour comprendre, lui répond Yubel. 

 

Kisara lui raconte toute l’histoire de Gwen et du futur Jûdai. Yubel a été interloquée et se remémore un souvenir lointain.

 

— Peut-tu nous en dire plus sur cette malédiction ? lui demande Kisara.

— Eh bien, c’est un mal qui torture la victime physiquement et mentalement. Le compte à rebours augmente à chaque fois qu’il doit se battre contre le mal. La victime se voit mourir dans d’atroces souffrances puis se réincarner et mourir à nouveau jusqu’à ce que son âme se déchire et disparaît.

— L’existence s’efface et personne ne se souviendra de lui, termine sombrement Gwen.

 

Yubel est étonnée de savoir que Gwen est au courant des conséquences terribles de cette malédiction. Voyant le regard interrogateur de celle-ci, Gwen s’empresse d’ajouter :

 

— Jûdai me la dit et j’ai vu cette malédiction agir. C’est vraiment dégoûtant et puis je me souviens très bien de lui.

— Il y a sûrement un moyen de la briser, dit Kisara.

— Malheureusement, ceux qui l’on maudit ont disparu il y a trois mille ans. Je ne sais pas comment le guérir et je ne peux pas quitter Jûdai pour enquêter, s’en veut Yubel de ne pas être capable de remplir sa mission.

 

Gwen est visiblement déçue par ce manque d’indice. Kisara le regard dans le vague pense à une solution. Au bout d’un moment, il semble qu’elle est venue avec une idée et décide de la partager.

 

— Je pense que je vais demander l’avis de Mahado-san. C’est le plus qualifié en ce qui concerne les maléfices en tout genre.

— Oh, bonne idée Kisara ! approuve Gwen avec une lueur d’espoir.

 

Ensuite les deux gardiens décident d'effacer tous le gâchis. En concluant un accord avec Jûdai, Yubel libère tous ceux qu'elle a envoyés dans le coma et efface la mémoire de tous ceux qui ont assisté à cette scène. Puis Jûdai propose à Gwen de jouer ensemble ce qu'elle accepte avec joie. Après la cantine, la classe des oiseaux et des poissons redescendent les escaliers, vêtus de leur pyjama pour faire la sieste dans la salle de motricité.

Les futons ont déjà été installés sur le parquet en bois. Gwen a redoutée cet instant depuis le début de la journée. Jûdai et elle sont placés près de la porte coulissante. Les grands rideaux sont tirés et peu de lumière s’infiltre dans la pièce. Les uniformes ainsi que les badges sont posés au dessus des futons. Gwen dans son pyjama rouge, est assise sur son lit avec sa peluche Kuriboh Ailé dans les bras. Elle n’a pas tellement envie de dormir. Jûdai allongé sur son matelas, se demande pourquoi Gwen reste assise alors que lui est très fatigué à force de courir. Asuna-sensei s’approche d’eux et s’accroupit avec une veilleuse à la main.


— Je te pose la veilleuse ici pour que tu puisses bien dormir Gwendoline-chan, la prévient Asuna-sensei en posant l’objet à côté de son matelas.

— Merci sensei, lui répond-t-elle avec reconnaissance.

 

Cela surprend Jûdai qui s’assit.

— Tu dors pas bien Gwen ? demande Jûdai.

— Non, je fais tout le temps des cauchemars, explique Gwen en serrant fortement sa peluche.

— Ne t’inquiète pas, tout ira bien, la rassure l’enseignante. Maintenant au lit !

 

Jûdai et Gwen s’allongent dans leur futon puis se couvrent. La petite fille se tourne sur le côté voyant son ami fermer les yeux. Puis Asuna-sensei rejoint les autres enseignants pour le déjeuner, en lançant un regard assassin à l’adresse de Takashi-sensei qui fixe férocement Jûdai. Quelques minutes plus tard, Gwen réussit à s’endormir sans mal et semble être paisible pour une fois. Quant à Jûdai, il est déjà dans les bras de Morphée et ronfle à présent. Yubel et Kisara pointent le bout leur nez. L’esprit démoniaque caresse les cheveux soyeux de Jûdai. La Demoiselle aux Yeux Bleus sourit car c’est bien la première fois que Gwen dort aussi paisiblement sans Yûgi. Décidément, lui fabriquer une peluche Kuriboh Ailé est une excellente idée.


— Je crois que la présence de Jûdai-kun lui fait également énormément de bien, constate gentiment Kisara.

— Elle doit être rassurée de savoir qu’il est en vie, complète calmement Yubel.

— C’est vrai, affirme Kisara.

 

Yubel sert le poing, furieuse contre ses Ombres maléfiques et ce vieux prof pourrit jusqu’à la moelle.

— Si jamais, je retrouve ses maudits assassins, murmure-t-elle de rage, je mettrais fin à leur existence.

— Pour l’instant, nous devons juste nous s’assurer qu’ils soient heureux, décide Kisara.

Puis elle se lève.

— Où vas-tu ? l’interroge Yubel suspicieuse.

— Je vais faire un tour dans l’au-delà pour demander des informations sur la malédiction de Jûdai-kun, lui indique le Dragon Blanc aux Yeux Bleus.

 

Yubel approuve ses dires puis Kisara disparaît. La journée touche enfin à sa fin et les enfants sont rassemblés dans le hall d’entrée par les enseignants, attendant leurs parents. Gwen et Jûdai sont assis côte à côte sur un banc. La petite fille scrute les alentours en essayant de repérer un signe de sa mère parmi la foule d’élèves et de parents. Jûdai balance ses jambes nullement pressé de rentrer chez lui car ses parents sont souvent en retard. Il observe plusieurs bambins sauter de joie en voyant leurs parents les accueillir à bras ouverts. Il soupire. Puis Gwen aperçoit un jeune homme avec une coupe irrégulière de couleur tricolore. Elle se lève et court vers lui. Celui-ci la réceptionne en souriant. Jûdai se lève à son tour puis suit Gwen un peu intrigué.


— Yûgi-nii-chan pourquoi c’est toi qui viens me chercher ? lui demande Gwen un peu étonnée.

— Maman est retenue un peu plus longtemps au bureau, lui explique Yûgi. Elle m’a demandée de venir te chercher.

 

Les yeux de Jûdai s’écarquillent car il se rend compte que Gwen est avec MUTÔ Yûgi, le Roi des Duels en personne !

— Ce n’est pas si surprenant, commente Yubel les bras croisés. Son nom est MUTÔ aussi.

— Whoua, ils sont de la même famille ! admire Jûdai.

 

Il atteint son amie car il est également curieux de voir son idole de près.

— Gwen, l’interpelle Jûdai.

— Jûdai, c’est mon grand-frère Yûgi ! lui présente-t-elle en lui adressant un regard.

— T’as de la chance d’être la sœur du Roi ! sourit Jûdai.

 

Gwen regarde son frère mais celui-ci a les yeux exorbités et la bouche grande ouverte. Il est figé comme une statue en apercevant Jûdai n’y croyant pas ses yeux. Jûdai, YÛKI Jûdai est vivant !

— Oups, glisse Gwen. Il est en état de choc aussi.

Des larmes se mettent à rouler sur les joues d’Yûgi. Il est ému de revoir son ami en bonne santé.

— Jû...Jû...Jûdai-kun ? lui demande-t-il timidement.

— Oui ? répond celui-ci.

 

Sans prendre gare, Yûgi enveloppe ses bras autour du petit garçon en pleurant à chaudes larmes. Jûdai se retrouve complètement abasourdit par cette étrange rencontre et cette soudaine marque d’affection.

— Jûdai-kun, tu es vivant ! déclare Yûgi ravi de le voir. Je suis si heureux de voir que tu vas bien !


Jûdai fait des yeux rond car son idole la pris dans ses bras en pleurant ? C’est inattendu de sa part mais cela le rend heureux car son rêve de rencontrer Yûgi s’est réalisé grâce à Gwen. Celle-ci sourit doucement car son frère a l’air d’aller un peu mieux. Elle tire timidement sur la veste d’Yûgi. Il se rend compte de ce qu’il fait puis lâche Jûdai et s’essuie les joues d’un revers de main.


— Pardonne-moi, c’est juste que tu me fais penser à un ami qui te ressemble beaucoup, lui explique Yûgi avec un sourire éclatant.

— Pas grave, l’excuse Jûdai le rouge aux joues et se grattant la tête. Chuis content de voir le Roi des Duels.

 

Yûgi rit doucement car c’est une surprise pour lui quand Gwen a parlé de son ami YÛKI Jûdai. Maintenant il a l’espoir de sauver son ami mais le passé et le futur de ce garçon risque de changer à tout jamais.

******

Plus les semaines passent, plus l'amitié de Jûdai et Gwen, devient forte. Ils jouent tout le temps ensemble et s'entendent très bien. Yubel a finit par se calmer et depuis aucun accident ne s'est reproduit. Les enfants ont fini par se réchauffer à Jûdai et commence à le voir comme un ami. Ce dernier est très heureux qu'il ne le voit plus comme un monstre. Mais ce n'est pas le cas de certains, d'autres le considère toujours comme un monstre et qu'il a ensorcelé tout le monde. C'est aussi le cas de la fille qui a interdit à Gwen de s'approcher de Jûdai.


Le soir chez les YÛKI, Jûdai est assis sur le sofa du salon en train de regarder des dessins animé de super-héro à la télévision. Quelques instants plus tard, ses parents s’installent à ses côtés portant toujours leur tenue de travail. Son père est quelqu’un de gentil mais parfois stricte envers son fils. Il est bien bâtit comme une armoire, les épaules larges et possède les cheveux bruns en bataille ainsi que des yeux étroits de la même couleur. Quant à sa mère, elle a les mêmes yeux de biche couleur chocolat comme son fils et les cheveux mi-long de couleur châtain. La coupe bicolore de Jûdai montre à quel point il a hérité de ses parents. M. et Mme YÛKI annoncent les dernières nouvelles à leur fils faisant écarquiller les yeux de celui-ci.


— Hein ? Vous partez encore en voyage ? demande Jûdai ennuyé.

— Oui, nous devons rencontrer un client important à Okinawa, lui répond M. YÛKI avec un regard d’excuse. C’est pour cela que nous allons te confier à la voisine pendant le week-end.

— Non, je veux pas ! se lasse Jûdai en regardant ailleurs. C’est nul et les gars font que de m’embêter.

— Jûdai c’est seulement pour le week-end, le rassure sa mère en posant sa main douce sur l’épaule de son fils. Je parlerais avec eux pour qu’ils cessent de t’embêter.

— Mais maman, je préfère allez chez mon amie Gwen, lâche Jûdai en regardant Mme. YÛKI avec des yeux brillant. Au moins je serais bien traité.

 

M. YÛKI sourit car il est heureux que son fils ait enfin pu se faire une amie malgré les étranges événements qui se sont produits auparavant ainsi que les plaintes d’un certain professeur. Mme YÛKI est soucieuse car le Kame Game Shop est assez éloigné de leur quartier.

— Pourquoi pas ? intervient gentiment le père de Jûdai.

— Mais chérie, risque sa femme en le fixant, nous connaissons à peine la mère de cette enfant.

— Jûdai veut être dans un endroit où il se sent à-l’aise et c’est chez son amie qu’il souhaite être, lui explique calmement M. YÛKI.

 

Jûdai sourit car son père a compris ce qu’il a voulu dire. Il se déplace pour s’asseoir sur les genoux de sa mère et lui fait face.

—S’il te plait maman, le supplie Jûdai avec un regard de chien battu, laisse-moi aller chez Gwen.

Mme YÛKI rit en prenant son fils dans ses bras.

— Rappelle-moi déjà son nom ? lui redemande-t-elle.

— MUTÔ, elle s’appelle MUTÔ Gwendoline, lui répond Jûdai.

— Comme le Roi des Duels, MUTÔ Yûgi ? s’interroge M. YÛKI intéressé.

— Oui, confirme Jûdai, c’est son frère.

— Bon...d’accord, accepte sa mère avec un léger sourire. Tu iras passer le week-end chez les MUTÔ alors.

— Oui !!! Je vais chez Gwen et Yûgi-san ! bondie Jûdai de joie, les poings en l’air.

 

Ses parents se regardent en souriant, ravis que leur fils soit heureux.

Puis le vendredi après-midi à la Kame Game Shop, Gwen est assise sur son bureau en train de s’entraîner à écrire et lire les Katakana sur son cahier d’exercice. Elle est vêtue d’un t-shirt jaune et d’un pantalon jean. Kisara est installée sur le lit de Gwen, les jambes croisées et les mains posées sur le drap moelleux en train de l’observer.


— Tu devrais faire une pause, lui conseille Kisara. Cela fait déjà une heure que tu travaille d’arrache-pied.

— Tout le monde connaît les deux syllabaires, même Jûdai, lui répond Gwen en lui adressant un regard. Je dois les rattraper !

— En parlant de Jûdai-kun, commence Kisara, ce n’est pas ce soir qu’il doit arriver ?

 

Gwen s’arrête un instant d’écrire, se rendant compte de quelque chose d’essentiel.

— C’est vrai, Jûdai doit venir à la maison ce soir ! s’exclame-t-elle avec surprise.

— Ne me dis pas que tu as oubliée ? lui dit la Demoiselle aux Yeux Bleus dont une goutte d’eau lui glissant sur l’arrière de la tête.

— Non, ça me fait bizarre c’est tout, avoue Gwen gênée. J’oublie que j’ai été adulte grâce à lui et c’est mon premier pyjama parti.

— Je trouve que c’est une bonne chose pour toi, approuve Kisara avec souriant. Tu as moins souvent ton regard mélancolique et j’aime te voir heureuse.

 

Gwen sourit car il est vrai qu’elle doit profiter à fond de cette nouvelle vie. Après tout, elle reverra sa véritable famille un jour. La cloche de la boutique sonne laissant entrer quelqu’un.

— ça doit être Yûgi-nii-chan, commente-t-elle.

— Grand-père, je suis rentré ! annonce Yûgi comme l’a prédit Gwen qui sourit le crayon contre la joue.

— Bienvenue à la maison, l’accueille aimablement Sugoroku comme à son habitude. Comment c’était avec tes amis ?

— Très bien, lui répond Yûgi.

— C’est un plaisir de vous accueillir également dans ma boutique.

— Hein ? Avec qui grand-père parle ? s’interroge Gwen qui repose son crayon dans son pot et descend de sa chaise.

— Gwen descend, tu as de la visite ! l’appelle Yûgi depuis le rez-de-chaussée.

 

Entendant cela, Gwen sort de sa chambre puis dévale les escaliers pour se rendre dans la boutique de jeux. Là, elle aperçoit M. et Mme YÛKI accompagnés de leur fils Jûdai qui porte un t-shirt rouge, une veste crème et d’un pantalon noir avec des baskets. Il transporte également un sac à dos noir sur les épaules et sourit à son amie.

— Jûdai, salue-t-elle joyeusement en marchant vers lui.

— Salut Gwen, lui répond-t-il heureux de la voir.

 

Puis elle salue les parents de son ami. Ceux-ci sont enchantés de côtoyer la famille du Roi des Duels. Après avoir dit au-revoir à leur fils, les YÛKI quittent la boutique pour se diriger vers l’aéroport. Jûdai est émerveillé par les vitrines où se trouve plusieurs boosters et Deck de structure.

— Whoua, vous avez plein de cartes Sugoroku-jii-chan ! commente Jûdai ravi de ce paradis.

— Hé hé, puisque tu es nouveau dans la boutique Jûdai-kun, tu peux avoir un booster gratuit, lui offre Sugoroku en passant deux boîtes de paquet à Yûgi qui s’accroupit près de Jûdai.

— C’est vrai, je peux ? sourit Jûdai.

— Mais oui, acquiesce le gérant du magasin.

 

Jûdai observe attentivement les différents choix de booster à sa disposition. Puis une rangée attire son attention. Plusieurs monstres de différentes couleurs ont une position de combat ainsi qu’une allure de super héros manipulant chacun un élément.

— Je choisis celle-là, se décide le petit duelliste en prenant le paquet de carte.

— Quel choix intéressant, dit Sugoroku une main calée sous le menton. L’Arrivée des Héro qui est un nouveau pack contenant les HÉRO ÉLÉMENTAIRE.

— Les HÉRO ÉLÉMENTAIRE?! s’excite Gwen qui trépigne d’impatience. Vite, fais voir !

 

Jûdai déchire délicatement mais rapidement le paquet de carte. Yûgi redonne les boîtes à son grand-père pour qu’il puisse les ranger puis s’installe à la gauche de Jûdai. Gwen prend place à la droite du garçon qui découvre cinq cartes monstres à effet. Le premier est un bourgeon, le deuxième est une femme enveloppée de flammes orangés, le troisième est un homme de feu portant un masque, le quatrième est une femme ressemblant à une plante et la dernière, une carte magie affichant un dessin d’un bouton de rose.


HÉRO ÉLÉMENTAIRE ~ Knospe, Miss Chaleur, Chaleur, Blume et Bouton de Rose, récite Jûdai le sourire aux lèvres. C’est des héros que j’ai pas encore eu !

— ça me donne envie de jouer, pas vous ? leur demande gentiment Yûgi.

— Si !! répondent les deux enfants.

 

Quelques temps plus tard dans la chambre d’Yûgi...

— Hé, j’ai perdu ! se plaint Jûdai déçu.

 

Yûgi est installé sur le bord de son lit, Gwen et Jûdai assis en tailleur sur son tapis, face à face. Gwen a gagnée en battant HÉRO ÉLÉMENTAIRE ~ Avian (1000/1000) avec Dragon Pulsar de Lumière (2500/1500).

— J’ai été un peu fort, s’excuse Gwen penaud.

— Non, Gwen a un Deck de Structure malgré ses défauts, explique Yûgi. Mais il te manque encore plusieurs cartes essentielles Jûdai-kun, sinon tu seras très difficile à vaincre.

— C’est vrai, acquiesce celui-ci. Il m’en manque beaucoup comme Flame Wingman.

Flame Wingman ? répète Gwen étonnée. Mais alors...

— Vous êtes encore en train de jouer ? leur demande Lili au pas de la porte dans sa robe blanche et boléro rose.

— Maman, on venait juste de finir, lui prévient Yûgi.

— Le dîner est presque prêt, leur annonce-t-elle. Gwen-chan va prendre ton bain, ensuite ce sera le tour de Jûdai-kun.

— Oui, répond Gwen en rassemblant ses cartes.

 

Puis elle se lève et sort de la chambre, de même que Lili laissant les deux garçons seuls. Jûdai n’a pas pensé une seule seconde qu’il allait se retrouver seul avec son idole. Il pense qu’il est vraiment chanceux de le côtoyer car plusieurs de ses camarades seront jaloux s’ils apprennent cela. Il y a un instant de silence embarrassé mais heureusement Yûgi a quelque chose à lui demander.


— Jûdai-kun as-tu un rêve ? lui demande tranquillement Yûgi.

— Un rêve ? répète celui-ci un peu perdu.

— Qu’est ce que tu veux faire quand tu seras plus grand ? reformule Yûgi.

— Ah, je veux être duelliste comme vous Yûgi-san ! lui confie Jûdai avec une lueur d’admiration.

— Je vois, sourit Yûgi. Dans ce cas, bonne chance Jûdai-kun parce que je n’te ferais pas de cadeau ! l’encourage le Roi.


Jûdai sourit jusqu’aux oreilles car Yûgi a relevé son défi et compte bien le battre. Du moins quand il sera aussi fort que Gwen bien sûr car pour l’instant il ne lui arrive pas à la cheville. Après son bain, Gwen se rend dans sa chambre vêtue de son pyjama, les cheveux lâchés et une serviette autour de son cou. Elle prend son Deck Box marron posé sur le lit puis tire une carte violette.

 

HÉRO ÉLÉMENTAIRE ~ Flame Wingman, hein ? chuchote-t-elle le regard mélancolique. Je devrais penser à le lui donner.


Quelques minutes plus tard, Lili appelle ses enfants et Jûdai pour venir dîner. Gwen sort de sa transe puis remet la carte de Flame Wingman à sa place et le repose sur son lit avec sa serviette avant de descendre. Dans la cuisine Lili dispose les assiettes, les couverts ainsi que des bols remplis d’œufs crus sur la table. Un grand plat est posé au milieu dans lequel repose un mélange de filet de bœuf, d’écheveaux de nouilles aux œufs, des ciboules, des céleris en branches, des champignons parfumés, des carottes, un gros oignon, des pousses de bambou, des brins de persil, du saindoux et des algues marines séchées. Gwen arrivée dans la cuisine, hume le délicieux parfum que dégage ce plat.


— ça sent bon, lance Gwen en prenant place à table, c’est quoi ?

— C’est du Sukiyaki, lui répond Lili en installant en face de sa fille.

— Du Sukiyaki ? J’en ai jamais mangé ! avoue-t-elle l’eau à la bouche.

— J’espère que tu aimeras, rit sa mère les coudes sur les tables.

 

Puis Yûgi arrive dans la pièce avec Jûdai qui revient du bain dans son pyjama bleu. Sugoroku les rejoint après avoir fermé sa boutique. Ils s’installent tous à table. Jûdai et Gwen côte à côte, Yûgi à droite et Sugoroku à côté de Lili. Les enfants prennent chacun une tranche de bœuf de leur baguettes et le mélangent à leur œufs cru avant de l’ingurgiter. Ils ouvrent grand les yeux, le rouge aux joues appréciant fortement leur dîner.


— C’est trop bon ! s’écrivent les deux enfants.

— Je suis heureuse que vous aimiez, s’enchante Lili. Au fait Jûdai-kun, tu ne nous a toujours pas dis comme tu es devenu l’ami de Gwen-chan.

— Elle m’a sauvée, raconte celui-ci en souriant.

— Comment ça sauvé ? lui demande Yûgi étonné.

— Racontez-nous en détails, suggère Sugoroku à Jûdai et Gwen.

 

Les deux enfants racontent leur vécu sans omettre aucuns détails. Après leur récit, Sugoroku et Yûgi sont estomaqués tandis que Lili tremble de rage.

— Gwen tu t’es transformée ? s’inquiète Yûgi. Heureusement que personne d’autres ne t’a vu comme ça.

— Et ce satané Takashi-sensei, comment ose-t-il traiter un enfant de la sorte ?! vocifère Lili en serrant ses baguettes. Jûdai-kun, tes parents sont au courant de cette histoire ?

— Non, leur confie-t-il timidement. J’ai jamais pu leur dire parce qu’ils sont toujours absents. Mais Lili-obasan, chuis désolé pour Yubel mais me jetez pas à la rue !

 

La famille MUTÔ affiche un air ahuri en entendant les paroles de Jûdai.

— Mais voyons Jûdai-kun, je ne ferais jamais ça, le rassure tendrement Lili. J’ai l’habitude de ces choses surnaturelles, j’ai déjà deux enfants hors du commun ici. Alors un de plus ce n’est rien du tout.

 

Jûdai lui sourit avec reconnaissance car il peut enfin être lui même sans qu’on le voie comme une bizarrerie ou un monstre. Yûgi retient un bâillement et ses énormes cernes sous les yeux sont toujours présents malgré le nombre de jours qui passent.

— Par contre pour cet horrible enseignant, je me plaindrais auprès de la direction ! déclare la femme rousse avec fermeté.

— Au fait Yûgi, j’ai encore reçu un appel de ton professeur principal qui se plaint que tu continue à dormir en cours, lui apprend Sugoroku soucieux pour lui.

— Ah, désolé pour ça, lui dit Yûgi un peu honteux. Je fais de mon mieux.

— Tu devrais plutôt aller te reposer, regarde-toi, lui suggère Lili inquiète.

— Mais Gwen...

— J’en ai pas besoin, le coupe celle-ci en lui adressant un regard coupable. Vas dormir Yûgi-nii-chan.

— Bien, bonne nuit, se résigne-t-il en reposant ses baguettes sur son bol vide.


Yûgi sort de table et se dirige vers sa chambre. Sa démarche bancale montre à quel point il est fatigué ce qui inquiète grandement la famille MUTÔ spécialement Gwen qui regrette son état par sa faute. Jûdai se soucie de son nouvel ami et espère qu’il ira mieux demain. Après le dîner, Lili installe un futon pour Jûdai dans la chambre de Gwen. Celui-ci est impressionné par la pièce dont les murs sont remplis d’illustration de la Magicienne des Ténèbres, du Magicien des Ténèbres et du Dragon Blanc aux Yeux Bleus mais certains recoins sont noircis. Gwen est assise sur son lit, les genoux remontés sous son menton et le regard triste. Lili prend place aux côtés de sa fille et pose délicatement une main rassurante sur son dos.


— Voyons, arrête de te sentir coupable pour ça ma chérie, compatie Lili. Yûgi se soucie beaucoup de toi et j’avoue qu’il s’y prend mieux que moi pour calmer tes cauchemars.

— Maintenant...il est très fatigué, bredouille Gwen.

— C’est vrai Gwen, t’aime pas dormir, s’inquiète Jûdai en grimpant sur son lit.

— Yûgi l’aide toujours à s’endormir quand elle fait des cauchemars, lui explique Lili. Quelques fois, elle se met à lancer des boules de feu dans la pièce quand elle est très effrayée ou en colère.

— Je comprends maintenant pourquoi certaines parties de la chambre sont noircies, commente Yubel en regardant autour d’elle.

— Ses pouvoirs sont étroitement liés à ses émotions, rajoute Kisara. C’était assez difficile au début mais maintenant je pense qu’il n’y a aucun problème.

— Gwen t’es fâché avec quelqu’un ? s’inquiète Jûdai en approchant son visage du sien.

— Je suis fâchée contre un méchant qui a fait mal à mon ami et à moi, lui confie-t-elle en baissant la tête.

 

Jûdai lui prend soudainement la main ce qui surprend Gwen. Il la fixe avec un regard ferme et déterminer. Gwen a l’impression de revoir le Jûdai du futur.

 

— Personne va te faire mal, lui promet Jûdai. Moi, Yubel et les HÉROS ÉLÉMENTAIRES, on va battre ce méchant parce que les héros gagnent toujours ! Je vais guérir tous tes bobos et je serais toujours là pour toi, je le promets !

 

Gwen est réellement touchée par ses paroles puis retenant ses larmes, elle prend Jûdai dans ses bras ce qui fait rougir ce dernier. Lili rit gentiment du courage héroïque de Jûdai. Ensuite elle les met au lit, Jûdai dans son futon, a déjà rejoint Morphée. Gwen ferme doucement les yeux en souriant et serrant sa peluche dans ses bras. Lili les regarde tendrement puis commence à se lever. Là, une main se pose doucement sur le front de Jûdai endormit paisiblement.


— ....maintenant tous repose sur toi, YÛKI Jûdai...


Enfin Lili sort de la chambre sans un bruit.

Quelques semaines plus tard...Jûdai parle avec ses parents pendant le dîner. Celui-ci mange ses crevettes frites avec beaucoup d’entrain. Quelques minutes plus tard les parents de Jûdai se regardent dans les yeux et se mettent d’accord sur quelque chose. Ils posent leurs baguettes sur la table et se tournent vers leur fils.


— Jûdai, nous devons te dire quelque chose, commence son père.

— C'est quoi ? lui demande ce dernier en le regardant.

— Eh bien...hésite le père en essayant de trouver les bons mots pour ne pas brusquer son fils. Ta mère et moi avons une promotion ou plutôt un nouveau travail. Mais... nous sommes obligés de déménager dans une autre ville. 

 

Jûdai est tellement choqué que ses baguettes lui glissent entre les doigts et heurtent le sol. Mais il ne s’en soucie pas car il a dû mal à croire ce que son père vient de lui dire. Voyant le visage sérieux de celui-ci, Jûdai sait tout de suite que son père ne plaisante pas.

— Quoi ?! Mais je veux rester ici ! leur répond-t-il, scandalisé.

— Mais mon chou, ce sera beaucoup trop loin pour nous. Nous avons déjà tous préparé. Je sais que cela va être difficile pour toi mais nous n'avons pas le choix, lui explique sa mère avec un regard d’inquiétude. 

Jûdai se lève de sa chaise. Son visage se renfrogne et serre les poings.

— Non ! Je veux pas partir, j'ai mes amis ici, partez tous seuls !

— Mais Jûdai, tu te feras d'autres amis là-bas aussi, le rassure son père. Et tu pourras toujours rester en contact avec eux.

— Non c'est faux. Gwen est la seule à m'accepter comme je suis, je veux pas être loin d'elle !

— S'il te plait Jûdai, calme-toi, tente sa mère.

— NON ! Je veux pas partir ! Vous êtes égoïstes, vous êtes toujours occupés et vous êtes jamais là quand j'ai besoin de vous ! JE VOUS DÉTESTE ! 

 

Son père se lève brusquement et gifle son fils. Sa mère est choquée par l'action de son mari. Jûdai tombe au sol et se tient la joue douloureusement. Sa mère se lève de sa chaise et s’accroupit près de son fils pour l’aider à se lever mais celui-ci rejette son aide en poussant son bras loin de lui avec son épaule. Puis il sort précipitamment de la cuisine et court dans les escaliers jusqu'à sa chambre.


— JÛDAI ! Reviens, nous n'avons pas finis de parler ! lui ordonne son père.

— Laisse-lui du temps, le retient la mère très bouleverser par l'explosion de son fils.

— Mais qu'est ce que j'ai fais, se demande-t-il en poussant un soupir.

 

Il se rassit sur sa chaise et tient sa tête dans ses mains car il regrette d'avoir frappé son fils. La chambre simple est plongée dans le noir. Un bureau est placé contre un mur de la pièce, une armoire à côté. Un tapis se repose sur le sol froid de la chambre. Un lit est placé près d’une grande fenêtre où la lueur de la lune éclaire faiblement l’intérieur. Jûdai est recoquillé sur son lit et pleure à chaude larmes. Il ne veut pas quitter Gwen et Yûgi. Yubel le prend dans ses bras.

 

— Tu n'es pas seul Jûdai, je suis là, le réconforte Yubel en lui caressant doucement la tête. Je serais toujours avec toi. 

 

Jûdai s'accroche fermement à elle car il sait qu'elle a raison. Il est vraiment heureux qu'elle soit avec lui. Jûdai la regarde ensuite.

 

— Je veux pas quitter Domino City. Juste quand j'ai trouvé des amis comme toi Yubel ! pleurniche Jûdai.

— Parfois, il y a des choses très dures à accepter mais il faut passer au dessus de ça, lui conte Yubel en lui caressant toujours la tête et le regarde tendrement. Tu vas les revoir un jour.

 

********

Le lendemain...Jûdai et Asuna-sensei se tiennent en face de la classe. Jûdai a la tête baissé et refuse de regarder les autres. Aujourd’hui, il ne porte pas son uniforme. Il est habillé d’un t-shirt rouge, une veste imperméable de couleur crème avec une paire de pantalons jeans et des baskets blanche et noirs. Ses yeux et sa tête sont cachés par une casquette rouge mais qu’il a l’habitude de le porter à l’envers. Gwen se demande pourquoi il est en vêtement de ville et sent que quelque chose ne va pas mais préfère se taire pour l'instant.


— Les enfants, Jûdai-kun est venu nous dire au revoir car il s'en va dans une autre ville loin de Domino City, leur annonce Asuna-sensei peinée avec Judai à ses côtés. Malheureusement, il va nous quitter.

— Hein ! Pourquoi ?!! se plaint quelque uns.

— Enfin il part ce monstre ! Murmure d'autres. 

 

Mais Gwen se lève n'y croyant pas ses oreilles. Jûdai garde la tête baissé pour éviter de la regarder puis s'en va précipitamment de la classe.

— Attends Jûdai-kun ! Anna surveille les enfants ! demande Asuna-sensei à la tatie. 


Asuna-sensei l'appelle encore et lui court après. Des larmes perlent sur les joues de Gwen. Elle prend son sac et suit Asuna-sensei pour rattraper Jûdai. En sortant de l’école, Gwen retrouve Jûdai près d'une voiture blanche garé devant le portail. Asuna-sensei est en train de discuter avec ses parents. Elle s'approche de Jûdai qui la regarde de ses yeux brumeux. Elle sort une carte de son sac qui s'avère être Flame Wingman. Jûdai est étonné car c’est la carte qui lui manque pour son Deck Héro.

— Ça vient de ton toi du futur, lui explique Gwen d’une voix blanche. J’te le donne pour que tu m’oublie pas !


Jûdai prend la carte ému et ils pleurent dans les bras de l’autre. Jûdai enroule étroitement ses bras autour de Gwen qui s’accroche fermement à sa veste. Quelques minutes plus tard, les parents de Jûdai lui annonce qu’il est temps de partir. Les deux enfants se séparent avec peine puis se regardent une dernière fois avant de se quitter. Le petit garçon enlève sa casquette avec ses mains puis le pose sur la tête de Gwen.


— Prend-le, commence Jûdai la voix tremblante, pour que tu m’oublie pas ! 

— Yubel, ne laisse pas Jûdai mourir, lui demande Gwen le visage baigné de larmes.

— Humph, évidement pas besoin de me le dire ! répond Yubel les bras croisés.

 

La mère de Jûdai lui prend la main et l’aide à monter dans la voiture. Le véhicule démarre et commence à partir. Jûdai regarde dans le vide, assis à son siège. Puis il entend la voix de Gwen l’appeler. Il enlève sa ceinture et ouvre difficilement la fenêtre puis passe sa tête dehors. Il aperçoit Gwen pleurer.

— GWEN !

— JÛDAI ! 

 

Après que la voiture s’efface totalement de sa vue, Gwen fond littéralement en larme et se laisse tomber au sol. Asuna-sensei se baisse et la prend dans ses bras. A 15h c’est la fin de l’école. Yûgi et ses amis viennent chercher Gwen car leur mère va rentrer assez tard ce soir. Ils sont assez surpris que Gwen ne soit pas dans le hall et se renseigne auprès d’Asuna-sensei.


— Bonsoir, les jeunes, les salue Asuna-sensei.

— Bonsoir, Asuna-sensei, leur rendit les quatre adolescents.

— Gwendoline-chan est restée dans la classe. Elle n'a pas arrêtée de pleurer depuis le départ de Jûdai-kun.

— Jûdai-kun est parti ?! demande Yûgi alarmé.

— Calmez-vous, il a déménagé à Meguro City à cause du travail de ses parents.

 

Yûgi et les autres sont soulagés mais sont tristes pour elle.

— Gwendoline-chan n'a plus bougée ni parler depuis, leur raconte Asuna-sensei. 

 

Ils sont attristés et Yûgi trouve sa sœur portant toujours la casquette rouge, assise sur le sol en bois près de la porte coulissante.

— Gwen, c'est l'heure de rentrer, l'appelle doucement Yûgi. 


Gwen se retourne lentement. Ses yeux sont rouges et gonflés à force de verser des larmes. Son regard exprime la douleur de perdre un ami. Son frère a un pincement au cœur en la voyant dans cet état. Anzu a les larmes aux yeux tandis que Jounouchi et Honda serrent leur poing, la tête baissé. Quand elle reconnaît son frère, elle court immédiatement dans ses bras pour pleurer à nouveau. Celui-ci l’agrippe et s’agenouille à sa hauteur tandis que la casquette de Jûdai tombe à terre.


— Yû-Yûgi-niichan ! Il est partiiiii ! 


Anzu lui caresse doucement la tête, Jounouchi et Honda accroupie près d’elle et la regardent avec tristesse. Asuna-sensei est touchée par cette scène mais elle regrette beaucoup de ne pas avoir payé plus d’attention à Jûdai et de ne pas avoir su le protéger de Takashi-sensei. Jounouchi ramasse le chapeau et le remet sur la tête de Gwen.


— C’est à lui, n’est-ce-pas ? lui demande Jounouchi attristé.

— Oui, chuchote Gwen en posant une main sur sa casquette. 

 

La nuit, Gwen est dans son lit, épuisée par cette journée déprimante. Elle n’a pas eu la force de manger quelque chose et sa famille est très inquiète pour elle. Yûgi la baise au front et avec ses doigts, il essuie quelques larmes qui sont restés sur ses joues. Il descend ensuite des escaliers pour se retrouver dans le salon.

 

— Comment va-t-elle ? lui demande son grand-père.

— J'ai eu du mal à l'endormir, elle est vraiment triste. Je suis inquiet. 

 

Sugoroku soupire. Lili essuie quelques larmes sur ses joues car Gwen a été si heureuse quand elle a connu Jûdai.

 

— Dans ce cas, je vais faire tout ce qu'il faut pour rendre le sourire à ma petite-fille !

— Je vais essayer de rentrer plus tôt les prochains jours pour passer plus de temps avec elle, ajoute Lili.

— Et moi je vais souvent jouer avec elle pour lui remonter le moral !

— Mais ne néglige pas non plus tes études Yûgi, le prévient sa mère.

— Oui maman. 

 

A l’étage, Gwen est toujours endormie et Kisara veille sur elle. Elle est également bouleversée par le départ soudain du garçon. Gwen et elle ont commencée à s’entendre aussi avec Yubel qui les traite comme son égal. Mais tout est arrivé trop vite. Kisara se retourne vers la fenêtre et regarde la pleine lune briller dans le ciel nocturne. Elle est inquiète pour l’avenir mais elle est certaine qu’ils se reverront car elle a confiance dans les pouvoirs d’Isis. Elle hoche la tête puis entend Gwen murmurer quelque chose. Kisara se tourne vers elle mais voit qu’elle est toujours endormie. Elle a déjà entendue Gwen parler dans son sommeil surtout quand elle a cauchemardée sur son accident de voiture et la mort de son ami.

 

— Jûdai...chuchote Gwen. 

 

Kisara lui caresse la tête.

— Jûdai...je promets...on se retrouvera à la Duel Académie...marmonne-t-elle dans son sommeil. 

 

Kisara lui sourit tristement car Judai est devenu son meilleur ami avec le temps.

 

******

Ailleurs dans une autre ville, Il y a un grand appartement avec quatorze étages. Au douzième étage se trouve une petite chambre faiblement éclairé par le clair de lune. On peut voir un bureau dont la surface du bois est lisse. Au coin de la pièce, un petit garçon en pyjama bleu est allongé sur son lit et fait face à la fenêtre. Les yeux de ce garçon sont rouges et gonflés à force de pleurer. Jûdai n’a pas cessé de regarder la carte de Flame Wingman qu’il tient dans sa main. Il finit par le reposer près de lui, épuisé par cette journée déprimante. Enfin il ferme lentement les yeux et murmure : 

—Gwen...je promets que je te retrouverais un jour. 

 


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