Le Feu et le Bleu
Chapitre deux : Une nouvelle vie
La ville de Domino City est peuplée d'habitants qui vivent normalement depuis quelques temps. Les rues sont animées par des véhicules qui circulent, laissant échapper une odeur de gaz. Les gens arpentent les rues soit pour faire les magasins, soit pour s'amuser dans les arcades. Les bâtiments modernes et les gratte-ciel sont immenses. Le ciel est bleu sans nuages tandis que le soleil brille de tout son éclat.
Au lycée de Domino High School, dans une salle de classe vide, un jeune garçon habillé en uniforme bleu est assis sur son bureau près de la fenêtre à observer les nuages. Ses cheveux sauvages de couleurs tricolores (noir, rouge et jaune) avec des mèches de cheveux blonds en boulons de foudre qui encadrent son visage. Son nom est MUTÔ Yûgi, l'actuel Roi des Duels. Cela fait exactement quatre mois depuis la fin du Battle Cérémonie. Il a beaucoup grandi depuis la dernière fois. Ses amis ont été surpris par sa poussée de croissance et il a commencé à les rattraper en taille. Ses yeux de couleurs améthyste sont devenu légèrement étroit mais gardent toujours leur innocence mélangé à de la mélancolie.
Il a maintenant dix-sept ans et suit sa dernière année au lycée. Yûgi pense souvent à Atem depuis qu'il est parti. Les premières semaines ont été heureuses et il a vécu normalement pour une fois sans qu'un ennemi apparaisse à chaque fois pour venir troubler la tranquillité. Cependant au fil du temps, le vide qu’a laissé son autre lui-même dans son cœur a continué à grandir. Il se souvient d'une conversation avec lui.
C'est le soir et Yûgi parle à l’esprit d’Atem au sujet de ses souvenirs. Yûgi pleure et demande à Atem de changer de sujet. Ce dernier est surpris par son ton brusque mais il sourit.
— Je veux rester à tes côtés pour toujours, s'exprime Atem avec un doux sourire. Peut importe que je ne retrouve pas mes souvenirs.
Yûgi est surpris mais lui répond.
— Moi aussi...pour toujours. Je... je te donnerais tous mes souvenirs ! babille-t-il en pleurant, la tête baissé.
Yûgi se détourne de la fenêtre et baisse la tête. Il laisse échapper une larme mais l'essuie rapidement avec sa main droite.
— Mais tu n'es plus là maintenant, Mon Autre Moi, murmure Yûgi.
Une fille brune aux yeux bleus est habillée de l'uniforme féminin de Domino High School. Il est composé d'un chemisier rose à manche longues avec un nœud bleu, d'une mini-jupe bleue, des chaussettes noires qui lui arrive à mi-cuisse avec des sandales noires. Elle rentre dans la salle de classe suivie de deux garçons. L'un a des cheveux blond ébouriffé et aux yeux marrons avec un air idiot, l'autre a des cheveux marron coiffé en mine de crayon avec un air sérieux portant tous les deux l'uniforme de l'école. Anzu, Jounouchi et Honda s'avancent vers Yûgi.
— Hé, Yûgi ! le salut Jounouchi de la main.
— Ha, Jounouchi-kun, Honda-kun, Anzu, répond Yûgi en tournant la tête vers eux.
— Yûgi, on va à l'arcade. Tu veux venir avec nous ? lui propose Jounouchi.
— C'est gentil Jounouchi-kun, mais je dois aider grand-père à la boutique. Peut être une autre fois.
— Mais Yûgi, ça fait longtemps que nous n’sommes pas sorties tous ensemble ! lui dit Anzu. Je suis sûre que ça te fera du bien.
— Désolé Anzu mais j'ai promis à grand-père, répond-t-il avec un sourire d’excuse.
Yûgi prend ses affaires et sort de la salle sans attendre de réponse puis ferme la porte. Les trois amis le regardent partir et soupirent. Ils sont très inquiets pour lui car cela fait près de trois mois qu'il est solitaire. Au début il a été lui même mais maintenant, il ne sourit plus et ne rit plus depuis. Honda se tourne vers ses deux amis.
— Bon, qu'est ce qu'on fait maintenant ?
— Nous devrions lui montrer que nous sommes là pour lui, commence Anzu qui pose sa main gauche sur le haut de sa poitrine et son bras droit légèrement levé mais ouverte.
— Mais c'est ce qu'on fait depuis longtemps et il se referme de plus en plus sur lui même ! argumente Jounouchi en agitant sa main droite devant lui.
— Je croie qu'il a seulement besoin de temps, pense Anzu le regard soucieux. Après tout, il nous manque à tous aussi.
Sur le chemin du retour, Yûgi marche les mains agrippées aux sangles de son sac le regard dans le vide. Puis il entend du bruit et voit une petite fille âgée de cinq ans environ poursuivit par des enfants plus âgés qui semblent être très en colère contre elle. Elle est habillée d'une petite robe avec des motifs à fleurs vert et bleu. Ses yeux sont grands et arrondi de couleur noisette qui exprime la détresse. Ses longs cheveux châtains en queue de cheval flottent derrière elle. Elle porte aussi deux Decks box marron et rouge accroché à sa ceinture et une petite montre bleu accroché à son poignet gauche. Étrangement, elle possède également un tatouage qui recouvre le dos de sa main droite jusqu'à la moitié de son bras. Yûgi se fait bousculer par la petite fille. Il tombe sur ses fesses tandis que la petite fille se serre contre lui.
— Qu'est ce que ? se demande celui-ci avec les yeux grands ouverts sur la petite silhouette qui la bousculé.
Yûgi remarque que c’est la petite avec la respiration bruyante. Il l'aide à se relever puis se remet sur ses pieds. Après avoir repris son souffle, l’enfant remarque qu’elle est rentrée dans Yûgi.
— Excuse-moi, je n’voulais pas te faire tomber ! s’exprime la petite fille en se courbant devant Yûgi.
— Non, ne t'en fais pas. Ce n'est rien, la rassure-t-il gentiment.
Les autres enfants s'arrêtent à leur hauteur.
— On t'a enfin attrapé petite peste ! gronde un garçon.
— Quel est le problème les enfants ? demande Yûgi en se mettant entre eux.
— Ha ! C'est MUTÔ Yûgi, le Roi des Duels ! dit un autre garçon en le pointant du doigt.
— Ils voulaient me voler mes cartes ! crie la petite fille dont les yeux lancent des éclairs et sa bouche montre légèrement ses canines un peu pointue.
Yûgi regarde les enfants durement qui prennent leurs jambes à leur cou. Quelque chose qu'il a eu de son autre lui-même. Cependant il n’aime pas faire peur aux autres mais c’est une exception car il déteste quand quelqu’un vole les cartes des autres.
— Merci Niichan (grand-frère), murmure la petite fille.
— De rien, dit-il en s'agenouillant en face d'elle pour se mettre à sa hauteur. Tu joue au Duel Monster ?
— Oui. Je m'appelle Gwendoline.
— Je suis MUTÔ Yûgi, heureux de te rencontrer.
— Moi aussi ! Je suis vraiment contente de t'avoir trouvée ! déclare Gwen avec enthousiasme.
— Comment ça ? lui demande Yûgi, la tête un peu penché sur le côté et un sourcil un peu froncé.
— Je voulais aller au Kame Game Shop mais je n'connais pas le chemin, avoue-t-elle avec une moue mignonne.
— Ha, si c'est ça je peux t'accompagner. Je vis là-bas.
Arrivé à la boutique de jeux, Yûgi pousse la poignée de porte de sa maison. La sonnette accrochée au dessus de la porte sonne indiquant qu’un nouveau client est entré. Yûgi entre dans la boutique suivi par Gwen. Le jeune garçon trouve son grand-père fouillé quelque chose dans la pièce au fond puis sort avec des boîtes.
— Grand-père, je suis rentré ! annonce Yûgi.
Ce dernier vient déposer des paquets sur le comptoir. C'est un vieil homme de soixante douze ans. Il est habillé d'une salopette bleu-vert foncé, une chemise blanche à manches longues retroussé sur ses bras, des chaussures noirs et un bandana de la même couleur sur la tête. Ses grands yeux vieillis de couleur améthyste montrent plusieurs années d'expériences. C’est le portrait craché de Yûgi mais avec les cheveux grisés.
— Ho, bienvenue à la maison Yûgi. Qui est cette petite fille ?
— C'est Gwendoline, une enfant que j'ai rencontré en chemin. Elle voulait visiter la boutique.
— Bonjour Gwendoline.
— Bonjour, le salue-t-elle d'une petite voix.
MUTÔ Sugoroku fait donc visiter la boutique à Gwen qui est émerveillée de voir des tas de jeux pour de vrai. Les vitrines sont pleines à craquer de cartes de Duel Monster, des jeux de société comme le Monopoly, les échecs et plein d'autres choses. Gwen se retient de baver devant les vitrines par ces merveilles car elle se rappelle pourquoi elle est ici. Elle se tourne ensuite vers Yûgi.
— Yûgi-san tu sais, je suis vraiment contente de t'avoir trouvé ! J'ai eu peur de me perdre dans la ville et de n’pas te voir ici.
— Mais où sont tes parents ? lui demande-t-il en pliant les genoux et pose ses mains sur ces derniers.
— Heu...et bien...je n'en ai plus, dévoile-t-elle mal-à-l'aise sachant que ses parents sont dans un autre monde et qu'elle ne peut pas y retourner.
— Mais...tu as au moins quelqu'un pour s'occuper de toi non ? insiste le jeune garçon.
— Non, j'ai seulement une gardienne, confesse-t-elle d’une petite voix.
— Hein ?!!
Yûgi est vraiment perplexe. Quelle enfant étrange ! Sugoroku est autant perdu que lui car une petite fille marchant toute seule dans la rue. Yûgi se redresse et lève sa main près de sa joue pour le gratter avec un doigt. Yûgi et son grand-père la regarde attendant toujours une réponse mais Gwen se tortille les doigts, les joues rouges et la sueur perle sur son visage. Cela trahit sa nervosité. Kisara prend donc la relève et projette son esprit à côté d'elle. Yûgi est surpris par ce qu’il voit.
— Whoua ! crie Yûgi en faisant un bond en arrière quand il remarque l'esprit de la fille aux yeux bleus.
—Qui y a t-il Yûgi ? lui demande Sugoroku surpris par l’action soudaine de son petit-fils.
— Grand-père, je... je viens de voir un esprit que je n'ai jamais vu ! lui répond Yûgi abasourdi.
Grand-père est étonné et propose qu'ils aillent dans le salon pour discuter. Yûgi les conduit dans le salon en traversant la boutique. Ils prennent un couloir étroit et se dirigent dans la pièce ouverte. Ils s'assoient sur des canapés opposés fabriqué en cuir marron. Les murs du salon sont verts turquoise, une télévision noir repose sur une table basse avec un DVD en dessous. Puis Sugoroku vient les rejoindre après avoir fermé la boutique et s'assit à côté d’Yûgi.
— Hé bien, commençons par le début. Voilà, je m’appelle Kisara l’esprit protecteur de Gwen. Nous avons été envoyées depuis le paradis par le Pharaon Atem, raconte Kisara.
Yûgi est intrigué d'entendre parler d'Atem.
— Mon Autre Moi ? s’interroge Yûgi en se penchant un peu en avant. Enfin...Atem, qu'est ce qu'il va bien ? Il est heureux dans l'au-delà ?
Gwen répète les mots de son gardien à Sugoroku pour qu'il comprenne.
— Oui, notre souverain va bien. Il règne toujours sur l'Égypte Ancienne comme notre Pharaon. Il est également le Roi du royaume des morts.
Yûgi est heureux de l'apprendre et sent un poids en moins dans sa poitrine. Gwen prend la parole et lui raconte son histoire ainsi le pourquoi elle est ici.
— ça commencé après ma mort dans un accident de voiture à cause des Ombres. YÛKI Jûdai m’avait protégé d’eux mais il est mort à cause d’une malédiction, continue-t-elle sombrement.
— Jûdai-kun ? répète Yûgi abasourdi. Il...Il est mort ?
Gwen a les larmes aux yeux et Kisara pose une main réconfortante sur son épaule. Celle-ci essuie rapidement ses yeux avec ses petites mains, puis continue son récit avec courage.
Gwen en version adulte se trouve dans une chambre qui a été aménagée pour elle. Elle est allongée sur son lit large comme une armoire, disposé contre le mur. Son matelas doux et confortable, est supporté par des hauts châlits en bois accessibles par des marches, isolés avec des rideaux bleus munis de traversins et d'oreillers blanc. Ils sont enveloppés d'un tissu fin et rembourré d'une matière moelleuse. A droite, il y a une petite table de chevet en bois dont les pieds ressemblent à ceux des brebis.
Une grande armoire en bois est appuyée contre le mur en face du lit. Une grande fenêtre bâtit en brique séchée qui est énorme sur le mur droit opposé. Le sol est couvert d'un tapis à rayures vert et jaune, et les murs sont parsemés de papier peint dorée décorés par des dessins de plantes et d'Égyptiens. Gwen n'a pas cessé de pleurer depuis qu'elle a découvert qu'elle est morte. Comme-ci la disparation de Jûdai n’a pas suffit. Elle est recoquillée sur elle même, serrant un coussin contre elle. La jeune fille ne sait pas ce qui s'est passé après l'accident. Elle se souvient seulement qu'un camion a foncé sur elle. Isis est venue la voir de temps en temps sous les ordres d'Atem.
Elle porte le Collier du Millénium, un objet capable de voir le futur et les souvenirs des gens. Gwen lui a demandé de lui montrer ce qui s'est passé pendant et après l'accident. Les deux femmes se sont installées sur le lit. Isis a utilisé son Collier du Millénium pour voir l'accident. Elle a ensuite apposé ses mains sur les tempes de Gwen pour lui montrer la vision. Les deux femmes ferment les yeux. Gwen a été horrifiée car après que le camion l'a renversé, sa voiture s'est encastrée dans une pharmacie et a fait beaucoup de dégâts. Gwen a ensuite vu son corps couvert de sang, ses membres et sa tête brisée. Elle a rencontré également la grande douleur de ses proches. Le cœur et l'estomac retourné, Gwen couvre sa bouche avec ses mains pour s'empêcher de vomir. Isis lui a apporté un seau pour qu'elle puisse se soulager. Puis elle lui masse le dos pour l'aider à mieux respirer.
— C’était déjà horrible de voir quelqu’un mourir dans d’atroces souffrances mais la mienne est assez morbide, dit Gwen de sa voix aiguë en serrant ses petits poings. Pourtant je n’ai rien sentie.
Toujours allongée sur son lit, Gwen réfléchit car cela fait exactement deux jours qu'elle séjourne dans le palais. Elle est reconnaissante envers Atem de lui avoir donné du temps pour digérer la nouvelle. Non, ce n'est pas agréable de mourir surtout quand elle a encore beaucoup de choses à vivre mais au moins elle n’a pas sentie la douleur dans son corps. Seulement la douleur dans l’âme et dans son psychique. Gwen se demande toujours comment son âme a pu rejoindre ce monde car elle ne se souvient pas d’avoir traversée la Porte Inter-dimensionnelle.
Elle finit par se lever de son lit et passe la porte de la salle de bain pour se rincer le visage. Gwen se regarde dans le miroir fixé au mur et voit que ses yeux gonflés ont une belle teinte rouge. Ses cheveux sont un vrais gâchis. Dieu qu'elle ressemble à un zombie. Maintenant elle doit accepter sa situation. Elle n'a rien mangé depuis deux jours pas qu’elle va mourir de faim mais c'est assez pénible car elle tient à peine debout et son ventre ne cesse de gronder pour son plus grand malheur.
— Pas de pouls, pas besoin de respirer, murmure-t-elle, et pourtant j’ai mal. Ils ont même une salle de bain alors que je n’ai même plus d’odeur, rit-t-elle avec ironie. J’ai même pas besoin de manger et mon ventre crie comme même famine.
Soudain, Gwen entend du bruit dans sa chambre. Elle ouvre discrètement la porte de la salle de bain et regarde autour. Elle ne voit personne mais rentre discrètement dans sa chambre avec méfiance. Puis Gwen sent une présence cachée sous son lit. Tout d'un coup, la porte de sa chambre s'ouvre brutalement et quelqu'un fait irruption dans la pièce en appelons un nom. Gwen sursaute et se précipite vers le mur où se trouve la fenêtre. Elle reconnaît le prêtre Mahado qui est un maître magicien.
C'est un grand homme à la peau hâlée qui porte une coiffe de tissus de couleur crème qui lui descend dans le dos comme une cape avec des bijoux dorés en forme d’aile et un bouton au centre incrusté sur la tête. Vêtue d'une longue robe blanche sans manches, ses épaulettes sont larges et pointues mais un peu arrondis sur les bords. Elles sont fabriquées avec de l'or. Des bracelets dorés se reposent sur chacun de ses bras et porte des chaussons blanc. Ses yeux sont marrons et son maquillage laisse une petite accroche les entourant par le bas. Son menton est large et pointue. Il porte l’Anneau du Millénium autour de son cou.
— Mana ! Tu te caches ici ?!
Le magicien continue mais voit Gwen tremblante de peur.
— Ho, pa-pardonnez-moi jeune demoiselle ! balbutie Mahado qui se sent honteux d’avoir été irrespectueux. J'aurai dû savoir qu'il y avait quelqu'un ici. J'aurai dû demander la permission avant d'entrer.
Gwen reprend son souffle à un rythme normal et l'excuse.
— Mais vous êtes la jeune étrangère que le prêtre Seto a ramenée au palais. Il a raconté que vous avez défait un groupe de voleurs avec votre Kâ surpuissant.
— Kâ ? De quoi parlez-vous ? lui demande Gwen méfiante.
— Ha, c'est normal que vous ne soyez pas au courant. Voyez-vous, le Kâ d'une personne est ancré profondément dans son âme et prend la forme d'une créature qu'elle soit maléfique ou non, lui explique le magicien. Il montre la véritable nature d'une personne.
— Vous voulez dire...qu'il y a...une créature magique en moi ? s’interroge Gwen en se montrant du doigt.
— Oui c'est exact.
— Ok, dit Gwen par très sûr d'elle en serrant ses mains.
Mais c'est aussi excitant car elle se trouve dans le monde de Yu-Gi-Oh et c'est hallucinant.
— Dites-moi, auriez-vous vue mon élève Mana ? C'est une jeune fille surexcitée aux cheveux sauvage et aux yeux verts.
— Désolée, je n'ai vu personne. Si quelqu'un était rentré dans ma chambre par la fenêtre, je le saurais.
— Je vois. Et bien, je m'excuse à nouveau de vous avoir dérangé. Veuillez pardonnez mon intrusion, s’excuse-t-il à nouveau en s’inclinant devant elle.
Le magicien quitte alors la chambre et ferme la porte. Gwen s’approche de la porte et la rouvre discrètement pour regarder la direction dans laquelle se dirige Mahado. Après être sûr qu’il soit parti, elle referme la porte et se dirige vers son lit en s’arrêtant à quelques centimètres. Gwen demande à Mana de sortir de sa cachette. Hébétée, la jeune fille aux cheveux sauvages et aux yeux verts sort de sous le lit. Elle est habillée d'une robe courte de couleur crème, un serre-tête de la même couleur et des bottes blanc crème. Elle est également bronzée comme la plupart des égyptiens et son corps est bien formé.
Gwen marque une pause et rit doucement.
— La première fois que j’ai rencontrée Mana, j’ai l’ai trouvé tellement drôle ! Elle est un peu trop énergétique.
— Je vois que ce tu veux dire, sourit Yûgi. Je me souviens d’elle car elle ressemble comme deux gouttes d’eau à la Magicienne des Ténèbres.
La jeune fille met sa main droite derrière sa tête, les yeux fermés avec une goutte de sueur sur sa joue droite qui exprime de l’embarras.
— Désolée, je ne savais pas qu'il y avait déjà quelqu'un dans cette chambre ! converse la jeune fille. Comment as-tu fais pour me trouver ?
— J'ai entendue du bruit et sous le lit est la seule bonne cachette dans cette pièce.
— Ha d'accord ! Je te remercie de m'avoir couvert, je ne voulais pas que maître Mahado me trouve.
Elles s'assoient toutes les deux sur le lit.
— Mais pourquoi tu te cachais ? lui demande Gwen un peu curieuse.
— Eh bien, j'ai encore sautée ses leçons de magies. Tu vois, maître Mahado est un grand magicien et je suis son apprentie. J'aimerais bien devenir comme lui, avoue Mana avec l’index en l’air.
— Mais tu n’pourras pas devenir une grande magicienne si tu sautes tout le temps les leçons, indique doucement Gwen.
— Je le sais mais à cause de ça, je n'ai presque plus le temps de jouer avec le Prince.
— Avec le Prince ? lui demande Gwen les yeux un peu arrondis.
— Zut...je voulais dire le Pharaon, se corrige la magicienne avec un sourire gêné. Oui, tu vois lui et moi, sommes des amis d'enfances, lui explique-t-elle en jouant avec ses bras qui font des arcs. Nous avons toujours joué ensemble avec maître Mahado.
Gwen fait semblant d'être surprise car elle le sait déjà.
— Ah mais je ne me suis même pas présenter ! se rappelle-t-elle en se frappant doucement la tête avec sa main. Quel mal élevée je fais ! Je m'appelle Mana, apprentie magicienne, en lui tendant la main droite et la main gauche posé sur sa poitrine.
— Je suis Gwendoline mais appelle-moi Gwen, se présente-t-elle en lui serrant la main.
— Dis donc, tu as vraiment mauvaise mine, lui rappelle la magicienne.
— C'est vrai...murmure Gwen la tête baissé et les yeux brillants de tristesse. C'est parce que j'ai appris que je suis morte. J'ai laissée beaucoup de personnes derrière moi et ça me fait un choc.
— C'est normal les premiers jours, la rassure Mana en posant une main sur son épaule et Gwen la regarde. Mais ne t'inquiète pas, tu vas bientôt revoir tes proches ! Ici se passera exactement douze heures tandis que dans le monde d'où tu viens, il se passera au moins un mois chaque demi-journée.
— Hein ! Je suis partie il y a déjà quatre mois ?!! s'exclame Gwen, horrifiée, les mains sur les joues.
— Calme-toi ! Cela va être difficile pour ceux que tu as laissés derrière toi mais il n'y a rien à faire. Accepte le fait que tu sois morte et puis ce n’est pas si mal.
Au bout d'un moment, l'estomac de Gwen rugit. Celle-ci se tient le ventre et rougit de honte ce qui fait rire Mana.
— Viens, on va manger ! l'invite Mana en se levant. Mais avant ça, il faut que tu prennes un bon bain chaud pour te relaxer et prendre des nouveaux vêtements !
Après le bain, Gwen s'habille d'une robe blanche en lin et quelques bracelets en or sur ses poignets que Mana lui a choisi dans l'armoire. Puis elle se recoiffe en queue de cheval. Ensuite les deux jeunes filles se dirigent vers la cuisine du palais qui est énorme. Les murs sont en pierres et beaucoup de cuisiniers et servants sont en train de travailler. Ils portent tous des tuniques blanches. Gwen hume le délicieux parfum qui se dégage des plats et se rend compte à quel point, elle est affamée. Le paradis est un endroit vraiment étrange.
Mana se dirige vers une jeune femme à la peau très pale dont les longs cheveux sont bleu presque blanche et aux yeux bleu ciel. Des petites tresses s’emmêlant avec le reste de ses cheveux lâché. Elle est vêtue d'une longue robe brune à capuche avec des motifs de tête de Dragon Blanc aux Yeux Bleus. Ses poignets portent des bracelets en or incrusté de saphir. Gwen la reconnaît comme Kisara qui a exactement la même apparence que sa Demoiselle aux Yeux Bleus. Elle suit Mana qui discute avec Kisara.
— Kisara laisse-moi te présenter Gwen ! Tu vois, c'est la fille de la vision d'Isis-sama.
La jeune fille aux cheveux bleu clair écarquille des yeux en la voyant. Elle fait tomber sa cuillère en bois. Mana la ramasse et secoue son amie par les épaules. Sortant de sa transe, Kisara bafouille des excuses.
— Ha, enchanté de te connaître, lui salue la Demoiselle Aux Yeux Bleus en reprenant sa cuillère.
— De même.
— Kisara tu pourrais préparer quelque chose à manger pour Gwen et pour moi aussi ?
— Oui bien sûr, accepte-elle gentiment et rit quand elle voit la bave de Mana couler de sa bouche en voyant toute cette quantité de nourriture.
Elle laisse les deux jeunes filles pour se mettre au travail. Pendant ce temps, la magicienne fait patienter Gwen à une petite table en bois. Les deux jeunes filles ont les bras accoudés sur la table.
— Whoua quel magnifique tatouage tu as là, la complimente Mana avec admiration.
— Merci mais j'en avais pas avant de venir ici, lui répond Gwen un peu indécis en regardant son tatouage, dessiné à l’encre noir. Dis-moi Mana, j'ai une question que je me pose depuis longtemps.
— Vas-y.
— Comment ça se fait que je peux comprendre ta langue alors que je n’la connais pas. Enfin j'imagine que tu parle arabe ou...égyptien, je me trompe ? lui demande-t-elle avec les yeux plissés.
— Non, enfaîte c'est un système de traduction spécial dans l'au-delà. Tout le monde peut se comprendre et se parler sans avoir besoin d'apprendre la langue, lui explique Mana avec fierté en bombant sa poitrine et les mains sur ses hanches. Peut importe le pays, pas besoin d'étudier et c'est très utile !
Gwen a un petit rire avec les pitreries de Mana. C’est exactement ce que Jûdai a fait pour comprendre Tennoh. Penser à ces deux là lui pince le cœur, c’est marrant parce qu’elle n’a même plus de cœur. Quelques instants plus tard, Kisara revient avec des plats biens chauds. Gwen prend une bouché de viande et le trouve délicieux. Elle complimente Kisara sur ses talents de cuisinières. Celle-ci la remercie timidement.
*********
Pendant ce temps dans la salle du trône, le Prêtre Seto parle du sort de Gwen à Atem qui est assis sur son trône.
— Mon Pharaon si je ne puis me permettre, lui demande Seto en s’inclinant légèrement. Qu'allait vous faire de cette jeune fille ?
— Seto, si elle est bien la jeune fille de la vision d'Isis alors je pense qu'elle devrait passer le test des Objets Millénaire. Comme cela, nos soupçons seront confirmés.
— Son Kâ est similaire à celui de Kisara et il est très puissant. J'espère juste qu'elle n'apportera pas la destruction, lui rapporte Seto avec un regard méfiant. Et elle pourrait bien être...
— Ne t'en fais pas. Si elle doit apporter le mal, nous aviserons, le rassure Atem.
Il ordonne à Mahado et Isis qu'on l'amène Gwen dans la salle d'audience puis il rassemble son conseil. Après quelques temps de recherche ne la voyant pas dans sa chambre, Mahado et Isis se dirigent vers la cuisine. Ils la trouvent en compagnie de Mana et Kisara. Mahado pose une main sur l'épaule de Mana qui sursaute et se retourne vers le propriétaire de la main.
— Ha, maître Mahado, marmonne Mana en voyant son visage furieux.
— Mana ! Je t'ai cherché partout pour tes leçons et je te trouve en train de manger avant l'heure ! gronde le magicien.
— Excusez-moi ! lui répond-t-elle en se bouchant les oreilles avec ses mains tandis son œil gauche est fermés car elle ne supporte pas le volume de la voix de son maître.
— Tu auras des heures supplémentaires ! lui dit Mahado les bras croisés sur son torse.
— Quoi ?! Non !
— Ne discute pas ! Sautez les leçons est égale à des rattrapages !
— Bon très bien, se résigne-t-elle en poussant un soupir de défaite.
— Kisara-san, Gwendoline-san, le Pharaon vous demande dans la salle d'audience, interrompe Isis pour rappeler le but de leur venue.
— Mais pourquoi moi aussi ? lui demande Kisara surprise que le pharaon la convoque.
— Kisara-san, le Pharaon a besoin de vous pour une mission de la plus haute importance.
Les deux jeunes femmes se regardent intriguée. C'est la première fois que le pharaon convoque la femme aux yeux bleus.
********
Dans la salle d'audience, Gwen et Kisara font les gestes de politesse. Atem leur demande de se relever. La salle d'audience est occupée par le pharaon, son messire Shimon qui ressemble énormément à grand-père Sugoroku, les six prêtres du Pharaon, Mana, Kisara et quelques gardes pour surveiller l’entrée.
— Gwendoline, vous avez été convoquée ici pour être jugée par les Objets du Millénium, annonce Atem à la jeune fille.
— Est ce que j'ai fais quelque chose de mal ? demande-t-elle, se sentant mal-à-l’aise dans cette grande salle.
— Non mais vous avez vaincu un groupe entier de brigands en utilisant votre Kâ. Je souhaite savoir si vous êtes digne de confiance et si vous êtes bien celle qui possède les couleurs du feu et du bleu.
Gwen est un peu perdue mais accepte tout de même. Ses mains deviennent moites mais garde son calme.
— Vous n'avez rien à craindre si vous êtes une personne de confiance, la rassure Atem avec un sourire.
— Eu...d’accord, acquiesce-t-elle.
Gwen s'agenouille et Kisara va rejoindre le prêtre Seto pour ne pas gêner la cérémonie. Puis Shada s’avance vers elle et commence à entrer dans son esprit avec la Clé du Millénium. Il voit son âme rempli de pure lumière ainsi une puissante créature. Mais il recule essoufflé car son Kâ est trop grand pour être mesuré. C'est le tour d'un homme aux longs cheveux blanc vêtue d'une robe blanche à capuche qui possède l'Œil du Millénium. Il s'appelle Shôgun et remplace le Prêtre Aknadin. Shôgun utilise son œil pour extraire le Kâ de Gwen. Le Dragon d'Argent aux Yeux d'Azur se montre à nouveau et enveloppe ses ailes autour de Gwen comme pour la protéger du mal. Une intense lumière se dégage de lui et emplit toute la salle sous les yeux ébahis des spectateurs.
De nouveau en transe, l’apparence de Gwen change également et son œil droit ainsi qu’une mèche de cheveu accroché à sa couette prennent la teinte jaune-orangé. Tandis que son œil gauche et une mèche de cheveu se colore en bleu ciel, presque blanche. Puis les mèches qui encadrent son visage deviennent plus tordues. Son tatouage brille d'une douce lumière dorée. Tout le monde est très surpris par le changement. Kisara a les larmes aux yeux en apercevant ce dragon qui ressemble tant au sien. Seto est sidéré de le revoir à nouveau. Atem prend un visage très sérieux.
— Oui c'est bien elle, la jeune fille de l’autre monde, confirme Atem. Une puissance aussi grande que le Dragon Blanc aux Yeux Bleus et qui peut surpasser celui des Dieux Égyptiens.
Il ordonne à Shôgun de sceller à nouveau le dragon à l'intérieur de Gwen car elle n'a aucune présence maléfique. La jeune fille reprend son apparence normale. Karim pèse les péchés de Gwen avec la Balance du Millénium mais il ne bouge pas. Karim conclue donc que le bien et le mal sont équilibré chez elle. Isis regarde dans la mémoire de Gwen pour déceler un délit cacher mais ne trouve rien mais aperçoit le souvenir de Jûdai.
— Vous avez prouvez que vous étiez dignes de confiance ! Vous êtes bien la jeune fille de la prophétie, juge le Pharaon.
— Une prophétie ? se demande Gwen en se relevant.
— Permettez-moi de lui expliquer mon Pharaon, demande Isis en s'inclinant devant lui.
Celui-ci hoche la tête pour donner son accord.
— Il y a quelques temps, j'ai eu une vision. J’ai vue une citée et une île volcanique brûler dans les flammes. Ensuite une jeune fille venant d’un autre monde, combattre aux côtés d'un jeune homme qui ressemble beaucoup à notre Pharaon, récite Isis en fermant les yeux et les mains entourant son collier du millénium. MUTÔ Yûgi, l'hôte qui a hébergé l'âme de notre roi. Puis un autre jeune homme qui possède un puissant pouvoir de la douce obscurité, connu sous le nom du Roi Suprême de la dimension alternative. Vous combattrez tous ensemble contre les nouvelles forces du mal qui menacent le monde des vivants une fois de plus.
Gwen est très étonnée par cette nouvelle.
— Moi avoir des super pouvoirs et un Kâ qui est le Dragon d’Argent aux Yeux d’Azur ? pense-t-elle. Combattre les forces du mal avec Yûgi et Jûdai ? C’est presque irréel. Mais le Roi Suprême est mort pour me sauver.
— C’était une version future de ce garçon nommé YÛKI Jûdai, la rassure Isis. Le Jûdai de cette époque est toujours en vie.
Gwen est surprise car elle se souvient que Jûdai a voulu qu’elle sauve son auto-jeune.
— C’est vrai ? demande-t-elle avec espoir à Isis. Il est toujours vivant ?
— Oui, confirme-t-elle avec un sourire.
Gwen sourit, des larmes de joie coulant sur ses joues.
— Il y a seulement un seul indice sur l'identité de la jeune fille : le Feu et le Bleu, rajoute Isis. Nous pensons que c’est vous.
— La couleur de vos yeux et de vos cheveux quand votre Kâ a été extrait le prouve. De même que ce tatouage gravé sur votre bras droit, termine Atem. Malheureusement, vous ne pourrez plus jamais revenir dans votre monde d'origine car il est fermé par la Porte Inter-dimensionnelle. Sauf si vous voulez voir votre existence s’effacer dans d’atroces souffrances, heureusement que ça n’arrive pas quand nous voulons nous rendre dans l’autre paradis.
Gwen examine son bras et commence à comprendre. Le coucher de soleil pour le passage dans l’au-delà et le feu sacré, une colombe qui peut symboliser la paix, la tête du Dragon Blanc aux Yeux Bleus qui explique son lien avec son deuxième Deck et son Kâ.
— Moi qui pensais qu'après mon départ, Aibou aurait une vie normale sans qu'un ennemi maléfique apparaisse à chaque fois, se dit Atem pour lui-même avec une lueur de tristesse dans les yeux.
— Je comprends mieux maintenant, murmure Gwen. C’est de cette lumière dont parlait Jûdai.
— Que s’est-il passé entre vous deux ? lui demande Atem avec curiosité.
— Eh bien...Jûdai m’a dit qu’il s’est infiltré dans l’au-delà car qu’il poursuivait deux Ombres, raconte Gwen avec le regard mélancolique. Il a dû traverser un Portail Inter-dimensionnel pour arriver dans mon monde et me prévenir du danger. D’après lui, les Ombres voulaient me prendre ma lumière et Jûdai m’a protégé...mais il...il est mort de sa malédiction.
— Je vois, termine Atem les yeux fermés. C’était bien lui.
— Mais pourquoi ne pas nous avoir prévenus ou lieu de s’infiltrer comme un voleur ? se demande Seto perplexe.
— Je crois qu’il ne pouvait pas, conclue Atem. Il savait qu’il était sur le point de mourir. Gwendoline, je vous propose quelque chose.
Gwen arque un sourcil ne sachant pas ce qui lui trotte dans la tête. Elle ne peut rien faire parce que c’est un esprit maintenant. Ces Ombres l’ont bien piégé !
— Je vais vous offrir une deuxième vie dans le monde des vivants de cette dimension, lui propose Atem.
— Hein ?! Vous allez me ressusciter ?
— C’est juste une proposition, vous n’êtes pas obligés d’accepter. Je souhaite vous viviez avec MUTÔ Yûgi en tant que sa petite sœur. Je pense que ce sera plus pratique pour combattre la nouvelle menace. Même si je sais qu'il n'a plus besoin de moi, je me dois de toujours veiller sur lui. Kisara ? »
Kisara s'approche de Gwen et s'incline devant le Pharaon avant de relever la tête.
— Je vous donne comme mission de veiller sur Gwendoline en tant qu'esprit protecteur car vous avez des pouvoirs similaires. Vous pourrez l'aider à accomplir sa tâche.
— Je comprends. Ce serait un honneur pour moi, mon Pharaon, lui répond Kisara.
— Attendez mon Pharaon ! conteste Seto en levant sa main ouverte pour protester. Vous donnez une mission aussi dangereuse à Kisara ?
— Rassure-toi Seto. Kisara pourra revenir ici quand elle le voudra car elle restera en tant esprit du Duel Monster, le rassure Atem.
— Bon...c'est comme vous le voudrez, mon Pharaon, accepte-t-il bien qu'à contrecœur.
— S'il-vous-plait mon Pharaon, laissez-moi du temps pour réfléchir. Ça fait beaucoup d'information à gérer. Je dois me remettre les idées en place, lui demande Gwen.
— Très bien. Vous avez deux jours pour prendre votre décision.
Pendant ces deux jours dans sa chambre, Gwen est assise sur le bord de la grande fenêtre en pierre. Son dos repose contre le mur, sa jambe droite plié sur le bord de la fenêtre tandis que sa jambe gauche est allongée. Son coude posé sur son genou droit et l’autre posé sur sa cuisse gauche. Les passants défilent dans la cour du Palais. Beaucoup de personnes sont occupés à effectuer leurs tâches quotidiennes. Certains balayent la cour, d’autre plantent des légumes ou encore des soldats qui s’entraînent. Gwen regarde un point vide et a arrêtée depuis longtemps de regarder les gens.
Elle est totalement plongée dans ses pensées. Elle réfléchit beaucoup car elle se demande quelle décision prendre sans la regretter plus tard. Rester dans l'au-delà ou vivre à nouveau mais dans un autre monde ? Gwen se détourne ensuite de la fenêtre et se redresse sur le sol de sa chambre. Elle se lève et quitte sa chambre pour se promener dans le jardin du palais. Mana lui a parlé d'un puits dans le jardin qui est utilisé pour observer le monde des vivants des deux mondes séparés. Gwen l'utilise. Elle voit Tennoh complètement démoli, sa mère est très malade, son père et son frère continuent de vivre normalement mais l'étincelle de vie est partie. Gwen est attristée mais aussi soulagée de voir qu’ils sont toujours là.
— Tout ça c’est ma faute, souffle Gwen le regard larmoyant. Ma lumière a attiré ses Ombres. Ils ont tués Jûdai et je suis...je suis...
Puis elle prend une pierre près d’elle et la jette au loin avec rage.
— Maudit Ombres ! C’est ta faute Jûdai ! Pourquoi tu m’as choisie !
— Mais même si j’étais pas là, tu seras comme même ciblé ! a exclamé Jûdai en la regardant.
Soudain, elle réalise quelque chose qui lui a échappé. Elle part immédiatement retrouver Mana qui est quelque part dans le jardin.
— Hein ?! Des infos sur la Porte Inter-dimensionnelle ? s’étonne Mana qui est avec Mahado et Atem.
— Les Ombres sont venus m’attaquer dans mon monde en utilisant cette porte, explique Gwen inquiète. Je les soupçonne d’avoir causé mon accident parce que j’ai sentie une présence maléfique ! Et s’ils sont toujours là bas, ils pourraient s’en prendre à ma famille et ils m’ont envoyé ici pour me piéger !!
Les trois compères se regardent soucieux.
— Ce n’est pas si bête, commence Atem pensif. Mais peu de personnes connaissent l’existence de cette porte.
— Mais la Porte Inter-dimensionnelle cause énormément de dommage à ceux et celles qui la traverse s’il compte aller directement dans le monde des vivants, explique Mahado. Leur existence se voit effacer car c’est une protection visant à protéger l’équilibre des deux mondes. Elle n’est utilisable que pour se rendre dans l’autre paradis.
— Ils ont comme même réussit à la traverser, rétorque Gwen.
— Mais Jûdai a pu la traverser mais est mort peu de temps après, récapitule Atem une main calé sous son menton. Mais les effets néfastes de la porte ont accéléré la propagation de la malédiction.
— Mais si cela se trouve, intervient Mana, cela veut dire que les Ombres ont peut être disparu aussi !
— Non je ne pense pas, reprend Mahado. Ils ont dû utiliser une grande puissance maléfique pour briser le seau de la porte ce qui n’est pas chose aisé, et la façon dont le gardien a été abattu. Ils sont toujours vivants.
Atem hoche la tête d’accord avec le raisonnement de Mahado. Les poings de Gwen se serrent et ses dents grincent.
— Je n’peux pas les laisser continuer à briser des vies, se résout Gwen le regard déterminé. Pharaon, j’accepte votre proposition, je veux vivre à nouveau !
Atem est surprit par sa réponse.
— Jûdai a pris beaucoup de risque pour demander mon aide, je n’peux pas le laisser tomber. Je dois arrêter ces Ombres avant qu’ils détruisent aussi mon monde ! déclare Gwen.
Atem lui sourit ravi de sa décision.
— Je suis heureux que tu accepte ma proposition. Je vais plaider au près du Dieu Râ pour ta résurrection. Mais avant cela, tu dois à apprendre à utiliser tes pouvoirs. Mana, Mahado vous l'aiderez.
Les deux désignés hochent la tête en guise d'accord.
— Kisara te sera d’une grande aide également. Mais j’avoue que cette malédiction est efficace car j’ai énormément de mal à me souvenir de lui.
— Mais moi, je me souviens très bien de lui, dit Gwen un peu étonnée.
— C’est sûrement parce que vous appartenez à un autre monde, expose Mahado. Et vous avez cette...série d’animation japonaise...
— Yu-Gi-Oh GX, lui apprend Gwen.
— C’est exact, acquiesce Mahado. Cela vous empêche sûrement d’oublier.
— Mais si c’est vrai, alors Yûgi l’a sûrement oublié ? se demande Gwen les bras sous les coudes.
— J’ai réfléchi à ça, ajoute Atem. J’ai envoyé Kuriboh Ailé sur terre. Il détient le peu de souvenirs qu’il me reste de Jûdai et si Aibou le touche, il ne l’oubliera pas.
— Whoua, très pratique, trouve Gwen admiratif.
Gwen suit également une thérapie avec Isis pour surmonter son anxiété et sa panique à cause de l'accident de voiture et la mort très gore de Jûdai car elle commence à faire des cauchemars atroces. Gwen, Kisara et les deux magiciens s’enferment dans une vaste salle où se trouvent plusieurs tonneaux d’eau. Mana fait une démonstration à Gwen sur l’utilisation d’un sort de feu car son pouvoir s’apparente principalement à cela avec la lumière. Elle tend ses mains puis se concentre. Puis une petite flamme orangée s’enflamme au creux de ses mains sans qu’elle ne se brûle. Gwen est impressionnée par son tour de magie. La magicienne lui demande à son tour, de se concentrer et chercher à ressentir son pouvoir.
Gwen ferme les yeux et cherche une étincelle dans son cœur. Au bout d’un moment, elle aperçoit une lueur dorée. Intriguée, elle lève son bras vers la lumière et ressent immédiatement une intense chaleur agréable, l’envelopper entièrement. Sa marque brille doucement. Surprise, Gwen ouvre les yeux. Mana, Kisara et Mahado l’observent attentivement.
— Alors ? lui demande Mana impatiente qui éteint sa flamme.
— C’est bizarre, constate Gwen la main posé sur sa poitrine. J’ai ressenti une intense chaleur juste ici. C’est comme-ci j’avais mon cœur qui battait à nouveau.
— C’est votre magie, lui apprend Mahado. De plus votre tatouage brillait.
La jeune fille aux longs cheveux châtain fixe sa marque. Elle reconnaît que cette chaleur lui est familière.
— Allez Gwen, essaie de produire une flamme ! l’encourage Mana enjouée.
Gwen ferme les yeux puis tend ses mains. Une minuscule étincelle s’entrechoque aux creux de ses mains. Une goutte d’eau lui perle sur la joue droite.
— Continue comme-ça, l’encourage Mana. Vide ton esprit et visualise la flamme au creux de tes mains.
Au fur et à mesure, Gwen parvient à produire une minuscule flamme dorée.
— Tu te débrouille bien pour une première fois, la félicite Kisara qui s’est installée sur une chaise.
— C’est vraiment magique ! sourit Gwen qui admire sa création.
Mana rayonne de satisfaction tandis que Mahado hoche la tête en approbation. Soudain, la flammèche échappe au contrôle de Gwen et grandit de plus en plus, la surprenant. La Magicienne des Ténèbres a essayé de l’aider mais le sort de Gwen se révèle être capricieux. Il se transforme littéralement en brasier qui tournoie dangereusement dans toute la pièce. Kisara se lève d’un bond pour éviter le feu puis Mahado fait léviter de l’eau des tonneaux d’un geste de la main. Ensuite l’eau vient engloutir le brasier et se décompose en vapeur. Les quatre personnes présentes, toussotes à cause de la fumée mais heureusement rien de grave n’est arrivé, enfin...Décidément, c’est beaucoup plus difficile que prévu.
— Il y a encore du travail à faire sur le contrôle, commente Mahado dont la coiffe fume un peu.
Kisara pose une main sur sa bouche, Mana et Gwen le fixe avec des grands yeux étonnés.
— Euh...en parlant de contrôle Maître, risque Mana en pointant sa tête, votre coiffe est en feu !
Mahado est surpris par le commentaire de son élève, jusqu’à ce qu’il renifle une odeur de brûlée ainsi que son crâne chauffer. Il enlève immédiatement son couvre chef.
— Aaaahh !!!! C’est chaud !!! C’est chaud !!! s’exclame Mahado d’une voix pas très virile.
Le magicien enfonce son couvre chef dans l’eau.
— Tout va bien Mahado-san ? lui demande Kisara inquiète.
Mana explose de rire, larmes aux yeux et se tenant le ventre. Gwen se sent vraiment honteuse de sa bêtise. Mahado soupire car sa belle coiffe de lin est complètement fichue ! Kisara couvre sa bouche avec ses mains pour étouffer un rire.
— Mes excuses Mahado-san ! s’excuse profondément Gwen en lui faisant la courbette.
— Ce n’est rien, l’excuse le Magicien des Ténèbres. Ce sont des choses qui arrivent.
— Haahaha !! Si vous avez vu votre tête ! s’esclaffe la magicienne.
— Je pense que ça suffit Mana, lui dit gentiment Kisara.
Mais cela ne fait qu’augmenter son fou rire. Mahado rougit de honte car il n’est pas très à l’aise sans sa précieuse coiffe. Mana, Gwen, Kisara et Mahado avec un nouveau couvre-chef sur la tête, se situent maintenant dans la Grande Salle où se déroulent principalement les Jeux des Ombres.
— La leçon d’aujourd’hui consiste à faire appel à son Kâ pour combattre avec, explique Mahado.
— Mana et moi pouvant invoquer notre Kâ sans utiliser de Diadhank, continue Kisara. Car ils ne sont pas emprisonnés dans des tablettes de pierres ici et ils sont étroitement liés à notre Bâ.
— Nous allons te faire une démonstration, termine Mana en faisant apparaître son sceptre dans sa main droite.
Mana ferme les yeux et croise ses bras comme un bouclier. Son sceptre se met à briller d’une lumière rose. Une réplique de Mana, les cheveux blond, la peau blanche, le costume bleu et rose avec un sceptre dans les mains, se manifeste à ses côtés.
— La Magicienne des Ténèbres ! rayonne Gwen.
— A mon tour, dit Kisara avec un sourire.
Celle-ci ferme les yeux et pose une main contre sa poitrine. Une aura blanche entoure son corps et fait virevolter ses longs cheveux bleus. Puis l’imposant Dragon Blanc aux Yeux Bleus se manifeste majestueusement.
— Le Dragon Blanc aux Yeux Bleus, murmure Gwen qui est émerveillée de le voir pour de vrai.
— C’est à votre tour d’essayer, lui demande Mahado.
Gwen se concentre et pose sa main droite près de son « cœur ». Pendant ce temps, le prêtre Seto se promène dans les couloirs quand brusquement...BOOOM !!! La secousse le fait trébucher sur son postérieur.
— Mais qu’est ce qui se passe ?! lance Seto visiblement agacé.
Il se relève puis court vers la Grande Salle. Il pousse l’immense porte et se retrouve avec un spectacle affligeant. Mana, Mahado et Kisara sont recouvert de suie de la tête aux pieds. Tandis que Gwen est à terre, couchée sur le dos contre le sol en pierre. La sueur ruisselant sur son visage, les yeux fermés, les bras écartés et la respiration sifflante. Sur le sol, une énorme tache noir y repose et laisse échapper un mince filet de fumée. Seto en conclue que c’est la source de tout ce raffut. Il s’avance vers eux à pas de loup.
— Pouvez-vous me dire ce qu’il s’est passé ici ?! exige le prêtre.
— Seto, dit Kisara qui aide Gwen à se relever.
Mahado sort un mouchoir en lin de sa poche et s’essuie le visage.
— Seto, nous étions en train d’entraîner Gwendoline-san à faire appel à son Kâ, lui explique Mahado.
— Mais cela ne s’est pas passé comme prévu, ajoute Mana un peu déçu. Ça nous a explosé à la figure !
— ça sert à rien, chuchote Gwen qui s’est remise, je n’y arrive pas !
Peinée, Mana tourne la tête vers son maître comme pour dire : « Que faisons-nous ? ».
— Nous allons faire une pause, déclare-t-il.
— Je vais ramener Gwen dans sa chambre, propose Kisara qui la soutient avec l’aide de Mana.
Les trois femmes sortent de la Grande Salle. Seto se tourne vers Mahado qui est pensif.
— C’est inhabituel pour un Kâ d’exploser à la figure, lui fait remarquer Seto.
— Eh bien...son cas est assez difficile, lui explique le magicien. Son pouvoir est fortement lié à ses émotions qu’elle a dû mal à contrôler.
— Je croyais qu’elle suivait une thérapie avec Isis.
— Oui mais je sens qu’il y a autre chose derrière, conclue Mahado.
*********
— Seto m’avait parlé de sa conversation avec Mahado-san, raconte Kisara à Gwen. Ils étaient inquiets pour toi.
— C’est vrai que quelque chose m’a dérangée, avoue Gwen un peu gênée. C’est pour ça que vous m’avez emmené au Mausolée Blanc ?
— Oui, acquiesce la Demoiselle aux Yeux Bleus. Seto a pensé que cela te changerais les idées.
Gwen sourit doucement puis ajoute :
— ça a bien marché. Après ça, j’étais prête à être ressuscitée.
Puis quatre mois passent. Gwen a su maîtriser entièrement ses pouvoirs et rend souvent visite à la famille des Yeux Bleus accompagné des jumeaux de Kisara et Seto. Atem a négocié avec le dieu Râ pour qu'il accorde une deuxième vie à Gwen. Elle se fait convoquer par Râ dans une salle sombre et lui explique ses raisons ainsi que sa motivation. Le dieu accepte et Gwen retrouve l'âge de ses cinq ans, elle conserve aussi ses cartes et ses souvenirs donc sa mentalité d'adolescente. Et même si elle a vingt ans, elle se comporte toujours comme une adolescente de quinze ans. Tandis que l'âme de Kisara se repose dans la carte de la Demoiselle aux Yeux Bleus. Atem s’accroupit à la nouvelle hauteur de Gwen puis sort une carte de sa poche.
— Prend cette carte, elle te sera utile, lui conseille le pharaon.
Gwen l’accepte puis écarquille des yeux en admirant la carte. C'est une carte à bordure violette qui est caractéristique des monstres fusions. Le dessin représente une forme humanoïde vert, rouge et noir dont la main droite est remplacée par une tête de dragon rouge ainsi qu’une longue queue. Il est doté d’une grande aile blanche.
— HÉRO ÉLÉMENTAIRE ~ Flame Wingman ? déclare-t-elle de sa voix aiguë, très surprise. Mais c’est la carte de Jûdai !
— Exact, confirme Atem. Elle se trouvait près de la Porte Inter-dimensionnelle. J’imagine qu’il la fait tomber ou...pour nous laisser un message.
— Jûdai, dit Gwen le regard dans le vague.
— En tout cas, je te remercie de prendre soin de Yûgi, la remercie Atem en souriant doucement. Lui aussi saura prendre soin de toi dans ta condition actuelle.
Elle accepte en souriant.
— Merci pour tout Pharaon, dit Gwen en s’inclinant.
— Je t’en prie, appelle-moi Atem.
— Merci Atem, se réjouit Gwen qui a un peu de mal avec les formalités royales.
Une énorme porte avec l’œil d’Oudjat gravé dessus brille. Elle s’ouvre lentement et une lumière aveuglante s’infiltre dans la pièce. Gwen et Kisara marchent vers la lumière et disparaissent. La porte se referme ensuite derrière elles.
Yûgi est choqué par les nouvelles. Il a fait un rêve la nuit dernière. Kuriboh est apparu dans ses rêves et lui a dit qu'il va rencontrer une fille dont les yeux sont de couleurs feu et bleu. Il va devoir l'héberger chez lui pour la protéger du futur danger. Il a aussi conservé quelques pouvoirs du Puzzle Millénaire après le Battle Cérémonie.
— Hm...je pense que je culpabilisais de n’pas avoir pu aider Jûdai, leur confie Gwen le regard mélancolique et une main posé près de son cœur qui bat à nouveau dans sa poitrine. Je crois que c’est pour ça que je n’arrivais pas à convoquer mon Kâ.
— Je vois, sourit Yûgi. Ça n’me dérange pas que tu viens vivre ici. Il y a assez de place pour une personne en plus. Qu’en penses-tu grand-père ?
— Il n’y aucun problème ! approuve Sugoroku en hochant la tête. Mais il faudra mettre ta mère au courant mon petit.
Yûgi monte à l'étage lui préparer une petite place dans sa chambre pour la nuit. Sugoroku discute avec Gwen qui est très contente de restez chez eux quelques temps. Yûgi revient avec son Deck stratégique qu'il a mélangé avec celui d'Atem.
— Alors Gwen, enfin je peux t'appeler Gwen ?
— Oui bien sûr !
—Tu veux jouer ? en lui montrant son Deck.
Elle accepte avec joie. Grand-père leur propose d'abord de montrer sa carte super rare à Gwen car elle va faire partie de la famille. Yûgi affirme que c'est une bonne idée. Sugoroku se lève de son siège puis va dans l'arrière-boutique. Puis il revient avec une petite boîte en bois. Sugoroku sort la carte du Dragon Blanc aux Yeux Bleus et la montre à Gwen. Celle-ci tient la carte émerveillée.
— Elle est si jolie !
Mais elle remarque qu'il y a du ruban d'adhésif dessus.
— Pourquoi, il y a du ruban d'adhésif dessus ?
— Ah, eh bien...juste une "petite" altercation avec Kaiba-kun, répond Yugi un peu mal-à-l'aise. Kaiba-kun a une obsession pour le Dragon Blanc aux Yeux Bleus.
Gwen fronce les sourcils et redonne la carte à Sugoroku.
— Mais ça doit être une brute alors ?!
— Enfaîte, Kaiba-kun a un caractère difficile mais il a vraiment un bon fond. C'est juste qu'il n'aime pas le montrer.
— Ok. Ah, moi aussi j'ai trois Dragon Blanc aux Yeux Bleus dans mon Deck rose, en montrant ses cartes enveloppé dans des pochettes de cartes roses.
— QUOI ??!! S’étouffent Yûgi et Sugoroku.
Gwen leur montre ses Dragons Blanc aux Yeux Bleus. Yûgi et son grand-père sont bluffés et bondissent de leurs sièges. Ils sont émerveillés quand ils aperçoivent les trois Dragons Blanc aux Yeux Bleus et des cartes qui n'ont jamais vu de leur vie.
— C'est incroyable ! Ce sont des véritables Dragon Blanc aux Yeux Bleus ! jouit grand-père qui est très chanceux.
— Moi qui pensais qu'il y n'avait que quatre exemplaire dans le monde avec ceux de Kaiba-kun et celle de Grand-père !
— J'ai dis que je venais d'un autre monde. Là-bas, le Dragon Blanc aux Yeux Bleus est devenu une carte assez courante mais toujours rare, leur explique Gwen. En plus, il représente l'essence de Kisara, ma protectrice mais son âme est symbolisé dans la carte de la Demoiselle aux Yeux Bleus, continue-t-elle en leur montrant la carte.
— C'est vraiment génial ! commente Yûgi.
— Si Kaiba-kun l'apprenait, il sera rouge de colère, rajoute Sugoroku.
Yûgi se met à rire doucement en imaginant la tête grincheuse de Kaiba.
— Si on les vendait, on se fera beaucoup d’argent ! se dit Sugoroku en tenant les trois Dragons Blancs aux Yeux Bleus avec les étoiles plein les yeux.
— Ah non ! Grand-père ne commence pas ! proteste Yûgi en lui reprenant les cartes. Ils appartiennent à Gwen !
— Pourquoi gâches-tu toujours mon plaisir ? s’exprime Sugoroku chagriné et se tripote les doigts avec une moue sur le visage.
Une goutte d’eau glisse sur l’arrière-tête de Gwen trouvant cette scène étrange. Elle se souvient que Sugoroku a fait le même coup avec les cartes des Dieux Égyptiens avant qu’Yûgi s’en aille en Égypte. Sugoroku remarque qu'un Blue Eyes a une cicatrice sur le torse dû à un mauvais pli de la carte.
— Tiens, ce Dragon Blanc aux Yeux Bleus a une cicatrice sur le côté, se demande grand-père quand Yûgi repose les cartes sur la table.
— Ah, elle était déjà comme ça quand je l'ai eu. C'est la première carte que mon frère m'a donné. Elle est très précieuse pour moi. Enfaîte, toutes mes cartes me viennent de lui. Et c’est aussi celle qui m’a sauvée des Ombres.
— C'est vrai, c'est important de chérir ses cartes car elles te le rendront bien, lui conseille Yûgi.
— Tout à fait d’accord avec toi ! approuve Sugoroku en hochant la tête. Mon ami Arthur m’a donné son précieux Dragon Blanc aux Yeux Bleus. Elle m’est également très chère, continue-t-il en posant sa carte contre son cœur.
— C’est vrai grand-père, il n’y a pas longtemps tu voulais vendre les Dragons Blanc aux Yeux Bleus de Gwen, lui rappelle Yugi en le regardant avec les yeux plissés.
Une goutte d’eau glisse sur le front de Sugoroku, qui a fermé les yeux et sourit d’un air coupable.
— Ah c’est vrai, Gwen dis-moi c'est quoi cette carte blanche ? se renseigne Yûgi en lui montrant la carte du Dragon d'Argent aux Yeux d'Azur (2500/3000).
— C'est le Dragon d’Argent aux Yeux d’Azur qui est un monstre synchro. Il peut être appelé que par invocation synchro. Il se place dans l'Extra Deck. Cette technique d'invocation utilise le niveau des monstres. Il faut un monstre syntoniseur (en montrant la Demoiselle aux Yeux Bleus de niveau 1) présent face recto sur le terrain et un monstre non-syntoniseur ou plus de type normal (en posant le Dragon Blanc aux Yeux Bleus de niveau 8 à côté de la Demoiselle) dans mon cas.
Yûgi et Sugoroku écoutent attentivement les explications de Gwen, passionnés.
— Ensuite on les envoie au cimetière et ils deviennent des matériels synchro. Leur niveau doit correspondre au niveau du monstre synchro invoqué (en remplaçant les matériels par le Dragon d'Argent aux Yeux d’Azur de niveau 9).
— C'est extraordinaire ! J'ai beaucoup de chance de savoir que le Duel Monster a beaucoup évolué, s'exclame grand-père.
— Grand-père, ces cartes viennent du futur. Je me souviens avoir rencontré un garçon venant du futur et qui utilisait l'invocation synchro. Je crois qu'il s'appelait FUDO Yusei-kun, lui raconte Yûgi en frottant son menton avec ses doigts.
— Ah bon ? Quand ça ?
— Tu te souviens grand-père, quand on est allés à un tournoi organisé par Pegasus au Domino Plazza.
— Ah oui ! Et je me souviens que tu avais disparu et que j'étais mort d'inquiétude ! le gronde Sugoroku les poings sur les hanches.
— Désolé, s’excuse Yûgi en levant les mains comme-ci s’il se fait arrêter par la police. Mais un gars nommé Paradox a volé les cartes supers rares dans des époques différents et chambouler le temps. Alors Yusei-kun, Jûdai-kun et moi on a dû le combattre pour sauver nos époques respectives.
— Encore en train de sauver le monde, je me demande quand est-ce que tu auras enfin une vie normale, lui dit Sugoroku inquiet.
Gwen a de la peine parce que les forces du mal reviennent mais ce sera dix ans plus tard. Donc ils ont encore dix ans de paix avant de combattre à nouveau.
— Enfin bref, Gwen c'est l'heure de jouer !
— Oui ! Dommage que je n’peux pas utiliser le disque de duel, je risque de chambouler le temps avec la Saga des Dragon Blanc aux Yeux Bleus.
— C'est pas grave, on peut au moins utiliser le tapis de jeu !
Yûgi et Gwen placent leur tapis de jeux l’un en face de l’autre. Leur Deck dans la zone correspondante et les cartes fusions et synchro dans l’Extra-Deck. Puis ils commencent à jouer. Le jeune homme utilise son Deck stratégique alors que Gwen opte pour son Deck Blue Eyes. Gwen commence par piocher une carte.
— Je pose un monstre face caché et je termine mon tour.
— A mon tour, reprend Yûgi. Je joue le Spadassin Silencieux LV4 (1000/1000). Et j'attaque ton monstre face caché, annonce-t-il en glissant sa carte vers le monstre de Gwen.
Elle s'avère être une Pierre Blanche Légendaire (200 DEF/300 ATK).
— Je pose une carte face caché et c'est la fin de mon tour.
Gwen pioche une carte.
— J'active l'effet de ma Pierre Blanche Légendaire qui me permet d'ajouter un Dragon Blanc aux Yeux Bleus, (3000/2500) de mon Deck à ma main quand il est au cimetière !
— Quoi ?!
— Ensuite je joue la Demoiselle aux Yeux Bleus (0 ATK/0 DEF) en mode attaque et je termine mon tour.
Yûgi est surpris qu'elle mette un monstre avec zéro point de DEF et d'ATK en mode d'attaque. Comme c'est un monstre à effet et un syntoniseur, il se méfie de l'invocation synchro.
— J'active la carte magique Fissure pour détruire ta demoiselle !
— C'est ce que j'attendais ! Le deuxième effet spécial de Maiden s'active ! riposte Gwen.
— Comment ?!
— Quand elle est ciblée par un effet de carte, je peux invoquer spécialement un Dragon Blanc aux Yeux Bleus de mon Deck, de ma main ou de mon cimetière !
Yûgi est abasourdi par cet effet très puissant. Sugoroku est impressionné par cette carte. Gwen pose le Dragon Blanc aux Yeux Bleus (3000/2500) sur le terrain depuis sa main et place la demoiselle au cimetière.
— Mais la Demoiselle aux Yeux Bleus est détruite ! dit-il en souriant sérieusement.
Yûgi est impressionné de son jeu et la complimente. Elle peut sûrement surpasser Kaiba un jour.
— J'active ma carte magique Cyclone qui va balayer ta carte face-caché ! annonce Gwen.
Le piège Cercle du Pentagramme d’Yûgi est envoyé au cimetière.
— J'attaque ton Spassadin Silencieux LV4 avec Blue Eyes. Rayon de lumière destructeur ! en glissant la carte vers le monstre d’Yûgi.
Le guerrier se fait détruire. Plusieurs minutes passent puis Yûgi a le Magicien des Ténèbres (2500/2100) et la Magicienne des Ténèbres (2000/1700) sur le terrain avec mille cinq cents points de vie. Vu qu'un Magicien Noir du Chaos se trouve dans le cimetière d’Yûgi, la Magicienne des Ténèbres gagne 300 point d'attaque. Gwen a l'Ultime Dragon Blanc aux Yeux Bleus (4500/3500) et trois cartes face cachés avec deux cents points de vie.
— Je joue Attaque de magie noire avec le Magicien des Ténèbres pour détruire toutes tes cartes pièges et magiques ! continue le Roi des Duels.
— Ah, c’est pas bon ça, se dit Gwen en enlevant ses trois cartes du terrain.
— Et ce n'est pas fini ! Black Twin Burst avec l'aide de mes deux magiciens pour fusionner leurs points d'attaque qui montent à 4800. L'Ultime Dragon Blanc aux Yeux Bleus est détruit !
Yûgi gagne le duel.
— Oh non ! J'ai perdu ! gémie Gwen déçue.
— Félicitation les enfants ! C'était un magnifique duel.
Yûgi et Gwen se regardent puis sont pris d'un fou rire. Grand-père a le cœur réchauffé car cela fait bien longtemps qu'il n'a pas entendu son petit-fils rire comme cela. Après le dîner et un bon bain chaud, Yûgi et Gwen montent dans la chambre de ce dernier. Gwen s'installe sur le lit improvisé qu’Yûgi lui a préparé dans un coin de sa chambre, composé d'un futon et de deux coussins. Plus tard dans la nuit, la chambre d’Yûgi est plongée dans la pénombre. Celui-ci est assis sur son lit, les genoux remontés sous son menton. Ses membres ont commencés à lui faire mal ce qui indique le temps qu’il a passé dans la même position. Son regard est larmoyant en pensant à son ami perdu pour toujours. Dans sa main droite se tient la carte de Kuriboh Ailé qu’il a eu récemment dans un booster. D’après Gwen, Atem l’a envoyé pour qu’il puisse toujours se souvenir de Jûdai.
Yûgi sort de la boutique de son grand-père.
— Grand-père, j’y vais ! le prévient le Roi des Duels.
Puis il se cogne contre le dos d’un individu vêtu de rouge.
— Excusez-moi, dit Yûgi.
— Non, c’est moi, s’excuse Jûdai.
Celui-ci se retourne et écarquille des yeux.
— Mais vous êtes, Yûgi-san ! s’exclame Jûdai avec surprise.
— DUEL ! déclarent les deux duellistes.
Sur le toit d’un immeuble dans le Domino Plazza... Jûdai et Yusei sont assis sur les genoux devant Yûgi qui a fait une mauvaise chute.
— Je suis YÛKI Jûdai, se présente le Rouge OSIRIS en se pointant du pouce. Nous venons du futur. Combattez avec nous, s’il-vous-plait, Yûgi-san ! lui demande Jûdai avec un regard sérieux.
— Vous vous en allez ? demande Atem aux deux duellistes du futur.
— Oui, dans nos époques respectives, acquiesce Jûdai une main sur la sangle de son sac. Il y a encore beaucoup de choses à faire.
Un par un, ils posent une main sur l’autre se promettant de se revoir un jour mais...Atem et Yûgi ont remarqué l’étrange regard de Jûdai, comme si c’était la dernière fois qu’il les revoit.
Une larme rebelle s’échappe de ses yeux car il comprend enfin pourquoi Jûdai a eu ce regard d’adieu.
— Il savait, conclue Yûgi. Il s’avait qu’il allait mourir et il a comme même combattu avec nous pour sauver le monde.
Puis il entend Gwen s’agiter dans son lit. Yûgi s’essuie rapidement avec sa manche de pyjama puis descend de son lit. Il grimace car il est resté beaucoup trop longtemps dans la même position. Il s’approche du lit de Gwen et remarque qu’elle pleure. Gwen a un cauchemar terrible dans lequel elle revoit son accident dans son intégralité ainsi que les tentacules noir engloutir Jûdai. Elle regarde encore sa voiture percuter la pharmacie et son corps ensanglanté et la vie de son ami s’éteindre. Elle hurle de terreur et de douleur. La petite fille pleure dans les bras d’Yûgi qui la réconforte en lui frottant le dos.
— C'est bon Gwen, c'est fini.
— Le camion m'a renversée et je suis morte ! crie Gwen en tremblant, terriblement angoissée. Jûdai...Jûdai s’est transformé en rose noir pleine de sang !!!
— Tout va bien maintenant. Tu es vivante et rien ne va t'arriver tant que je serais là, tente Yûgi en essayant de garder une voix rassurante. On sauvera aussi Jûdai-kun.
Plusieurs minutes plus tard, Gwen finit par s'endormir et Yûgi la repose dans son lit puis remet sa couverture. Ensuite il pose sa carte Kuriboh Ailé à côté d’elle. L'esprit de Kuriboh Ailé vient la calmer et s'endort avec elle. Yûgi regarde le ciel étoilé par la fenêtre et pense à Atem.
— Mon Autre Moi, je crois que je comprends pourquoi tu me l'as amené. J'ai maintenant quelqu'un que je dois protéger et chérir comme tu l'as fait avec moi. Tu as toujours su que je voulais avoir des frères et sœurs et que je te considérais comme mon frère.
Yûgi ferme les yeux et sourit.
— Je te remercie pour tout, Mon Autre Moi, non...Atem. Je vais sauver Jûdai-kun avec Gwen.
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Quelque part dans l'au-delà, dans une chambre spacieuse et luxueuse, un jeune pharaon est assis sur son lit royal et a entendu les pensées du jeune garçon. Il observe la scène grâce à un miroir magique. Il sourit en voyant Yûgi réconforter Gwen.
— Mais de rien Aibou. Prends bien soin d'elle, de notre petite sœur. Je sais que vous pouvez le sauver.
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Le lendemain, Yûgi est resté chez lui comme c’est le week-end et il n’a pas cours. Anzu, Honda et Jounouchi rendent visite à leur ami. Quand ils entrent dans la boutique, ils sont accueillis par Sugoroku qui leur indique qu’Yûgi est dans le salon en train de jouer aux jeux vidéo. Les trois amis marchent dans le couloir et sont surpris de l'entendre rire.
— Yûgi ?! C'est toi ? commence Jonouchi pour faire savoir qu'ils sont là.
Yûgi les entend depuis le salon et vient les accueillir avec un grand sourire.
— Les amis ! Je suis content de vous voir.
Les trois amis sont abasourdis mais sont heureux de revoir l'ancien Yûgi. Le jeune homme les conduit dans le salon et leur présente Gwen qui joue un jeu vidéo de combat avec lui. Ils s’installent sur le tapis devant la télévision. Puis Yûgi leur raconte toute l'histoire avec Atem. Ils ont été surpris mais content d'avoir des nouvelles de lui.
— Alors Gwen, que dirais-tu de jouer avec ton tonton Jounouchi et tonton Honda ? propose le blondinet en mettant lourdement un bras autour des épaules d'Honda.
— Hé ! Jounouchi ! se défend Honda, mécontent qu'il l'étouffe un peu avec son bras.
— Oui je veux bien ! répond Gwen très contente.
Gwen joue aux jeux vidéo avec Jounouchi et Honda. Ses trois là s'amusent comme des fous tandis qu’Yûgi et Anzu discutent en les regardant jouer. Après la visite de ses amis, Yûgi et Sugoroku discutent avec la mère d’Yûgi qui revient d'un voyage d'affaire d'une semaine. Après beaucoup de réflexion, elle accepte Gwen dans la famille. La famille MUTÔ annonce à Gwen qu'elle va faire partie officiellement de la famille.
— Alors j'aurais une vraie famille ? Je pourrais rester ici ?
— Oui bien sûr, nous serions très heureux de t'accueillir dans notre famille Gwen-chan, confirme Lili la mère d’Yûgi avec un doux sourire.
Gwen est émue. Elle les remercie en pleurant de joie.