Les deux soeurs
Episode 10 : Le White Day
Le mois suivant, le 15 mars était le White Day, c’est le jour où les garçons rendent l’appareil aux filles. Aimy se demandait si Yugi ou Yami allait lui offrir quelque chose en ce jour spécial. Elle était assise à son bureau dans la salle de classe. Quand un grand bonhomme se présenta devant elle.
- Seto ?
Il avait toujours la mine renfrognée et il avait l’air de vouloir être ailleurs. Il ouvrit un sac et en sortit quelque chose qu’il visa sur la tête de la jeune fille.
- Cadeau ! fit-il
Il posa une lettre sur sa table et alla rejoindre la sienne sans dire un mot de plus. Aimy se tourna vers lui avec le sourire. Elle ôta le bonnet et le serra contre elle pendant une seconde avant de le mettre dans son sac. La jeune fille ouvrit la lettre.
« Coucou Aimy,
On ne va pas se voir cette semaine, tu restes avec ta sœur. Mais je voulais quand même t’offrir un cadeau pour le White Day. J’espère que le bonnet te plaira. Tes chocolats étaient très bons, merci.
Enfin, on se voit la semaine prochaine.
Bisous à ma (belle)sœur préférée.
Makuba. »
Téa et Tristan qui étaient assis dans la salle de classe comme beaucoup d’autres de leurs camarades assistèrent à la scène incongrue de Seto Kaiba qui offrait un cadeau à une fille. Mais bon après tout, il avait accepté ses chocolats et le PDG était un homme de principe, il avait retourné le geste à la parole. Aimy serra même le bonnet contre son cœur. Est-ce que cet accessoire avait une histoire entre eux ? Téa ouvrit son sac, les chocolats de Yugi, elle n’avait jamais pu les donner à son ami, ni les jeter, ni les manger. Elle n’avait pas non plus lu la lettre de la jeune fille pour son ami. Mais ce machin dans son sac était … lourd.
- Tu crois que je devrais… les donner à Yugi.
- Je croyais qu’on avait décidé de … les séparer.
- Je sais mais…
Leur conversation se stoppa quand elle vit les deux garçons, Joey et Yugi, entraient dans la pièce. Ils vinrent les saluer et les cours commencèrent.
Le reste de la journée se passa… et elle ne reçut aucun autre cadeau, elle aurait pourtant cru que Yugi aurait fait un geste vers elle. Il devait sans doute lui en vouloir d’avoir accepté ses fiançailles avec Seto. Mais dans le fond, elle ne pouvait pas laisser le jeune homme perdre sa société, elle n’aurait pas pu se regarder dans une glace. La fin des cours sonna, elle rassembla ses affaires et prit la direction de la sortie. Elle s’arrêta une microseconde devant le bureau de Yugi, mais finit par continuer son chemin sans rien dire. La jeune fille sentit les larmes coulaient le long de ses joues, elle avait perdu des amis dans cette histoire et gagné un « fiancé » grognon, mais un chouette petit frère, ce n’était peut-être pas si mal au fond. Et puis elle savait que Seto devait chercher un moyen d’annuler ses fiançailles. Peut-être que les choses s’arrangeraient… après. Peut-être, avec de la chance.
Aimy rejoint sa sœur qui l’attendait devant la grille de l’école, elle lui fit un sourire. Mais Miya remarqua très vite que sa sœur avait pleuré.
- Qui ? fit-elle d’un ton féroce.
- Qui quoi ?
- Qui t’a fait pleurer ?
- Personne…
- Dis-moi ?
- Ne te mets pas en colère.
- C’est Yugi, c’est ça ?
- Il… C’est pas sa faute. Mais on était le white day et j’attendais… mais c’est pas grave. Je comprends qu’il m’en veuille.
Miya soupira, c’est vrai le white day, elle l’avait complétement oublié, il faut dire qu’elle n’avait pas donné de chocolats donc pas de retour pour elle. Mais cela semblait logique que Yugi ne lui ai rien offert, vu qu’il n’avait rien reçu. Miya se demanda ce que Téa avait fait des chocolats de sa sœur ? Les avait-elle mis à la poubelle ou manger ? Et la lettre qu’elle avait écrite à Yugi ? L’avait-elle lu ?
- Mais j’ai eu un cadeau de la part de Makuba, alors ça va ?
- Et Seto ?
- Oh, il n’a pas voulu mes chocolats, donc… c’est pas grave.
- Bon rentrons à la maison, dit Miya en prenant la main de sa sœur.
Les deux jeunes filles prirent le chemin du retour main dans la main. Aimy retrouva le sourire, elle se retourna pourtant une dernière fois en entendant la voix de Yugi. Puis elle se promit à elle-même de ne plus se retourner vers lui. Elle l’avait fait le premier pas, mais elle ne pouvait pas l’obliger à … l’aimer, à faire un pas vers elle, s’il ne voulait pas.
Miya quitta la maison qu’elle partageait avec sa sœur et se rendit dans un restaurant rapide, là où une certaine personne travaillait. Elle se présenta devant Téa, qui sursauta en la voyant apparaitre devant elle.
- Je t’ai vu…
- Pardon ?
- Prendre les chocolats de ma sœur dans le casier de Yugi. Tu en as faits quoi ?
- Ils sont…dans mon sac…
- Donne-les-moi !
La jeune fille se rendit dans le vestiaire du personnel et récupéra le paquet de son sac. Téa revint vers la sœur d’Aimy et lui tendit la petite poche. Miya le lui arracha des mains. Elle jeta un regard noir à Téa et la quitta sans un mot. Elle s’assit sur un banc et observa les quatre petits morceaux de chocolats dans leurs deux emballages. Qu’est-ce qu’elle était censée en faire ? De toute façon, les chocolats n’avaient sans doute plus gout. Elle ouvrit les paquets et les jeta dans la première poubelle, vraiment en colère contre Téa et les autres. Vraiment Aimy est tout ce qu’il y a de plus gentil en ce monde, elle avait failli donner sa vie pour les sauver… Pourquoi ne l’aimaient-ils pas ? Elle regarda les deux lettres, elle les glissa dans son sac et rentra chez elle.
- Miya ? Je commençais à m’inquiéter.
- Pardon.
- C’est que le repas est prêt, dit la jeune fille avec le sourire.
Miya lui fit un sourire et monta dans sa chambre et glissa les lettres dans une boite, en se promettant qu’un jour, elle les donnerait à leurs destinataires.
Les semaines passèrent. Aimy faisait des allers et retours entre l’appartement qu’elle occupait avec sa sœur et le manoir de Seto, ou son entreprise KaibaCorp. Sa sœur ne voulait pas qu’elle reste avec lui, mais Seto demandait à ce qu’elle passe du temps dans les locaux pour jouer le jeu sur leurs fiançailles. Il arrivait souvent à la jeune fille de se retrouver dans la limousine de Seto qui venait la chercher au lycée.
Elle l’évitait Yugi depuis la St Valentin et il semblait faire de même. Elle ne pouvait pas s’empêcher d’être triste de cette situation, tout en étant soulagée. La limousine passait ensuite devant le collège pour récupérer Makuba. En réalité, elle passait plus de temps avec Makuba qu’avec son « fiancé ». Elle l’aidait à faire ses devoirs, ensuite ils jouaient souvent aux nombreux jeux du jeune garçon. La jeune fille passait aussi un peu de temps en cuisine, quand elle était au manoir. Elle aimait bien préparer les bentos de Makuba et de Seto, même si … elle ne savait pas si Seto le mangeait ou pas. En tout cas, il n’avait rien dit, ni merci, ni arrête, ni ce n’est pas bon, ni c’est bon.
La jeune fille commençait à comprendre comment Seto fonctionne tant qu’il ne dit rien, c’est que ça va. Un peu comme sa sœur, Miya était pareil. Quand elle restait manger au manoir, c’était plus souvent avec Makuba qu’avec Seto.
- Il ne mange jamais ton frère ? demanda la jeune fille en soupirant.
- Toujours sur le pouce ! soupira-t-il.
Aimy prépara un plateau et se dirigea vers le bureau de Seto, ça fait maintenant plus qu’un mois qu’ils sont fiancés. Elle n’était peut-être pas amoureuse du jeune homme, mais elle l’aimait bien quand même. Aimy ne savait pas si c’était de l’amour, bien que cela n’avait rien à avoir avec ce qu’elle ressentait pour Yami et Yugi. Non c’était autre chose, mais elle l’aimait.
Elle donna un petit coup de pied dans la porte du bureau de Seto. Il bougonna de l’autre côté de la porte.
- Est-ce que tu peux ouvrir la porte, j’ai les mains prises ! fit Aimy d’une petite voix.
Seto ouvrit la porte quelques instants plus tard. Il posa son regard sur la jeune fille qui tenait un plateau de nourriture.
- Je me suis dit que tu avais peut-être faim, fit-elle avec le sourire.
Makuba observait la jeune fille et son frère depuis un angle du couloir. Il y a quelques mois, il avait une servante qui avait un faible pour Seto. Elle avait aussi apporté un plateau comme ça, et elle avait pris la porte dans le nez. Elle avait démissionné le lendemain en pleurant. Mais cette fois-ci, Seto se recula pour laisser Aimy entra dans son bureau et referma la porte derrière elle. Makuba eut un petit sourire, son frère avait fini par tomber amoureux.
- Je suis désolée, je sais que je t’embête… enfin … commença Aimy.
- Mmmh !
- Seto ?
- Mmmh !
- Est-ce qu’il y a quelque chose que je peux faire pour t’aider ?
- Non, rien pour l’instant.
- D’accord.
Aimy se dirigea vers la porte un peu déçue, elle aurait bien voulu faire quelque chose pour l’aider. Mais elle ne savait pas quoi, et elle avait peur de mal faire. Elle se tourna toutefois une dernière fois vers Seto.
- Mange quand même quelque chose ! fit-elle avec le sourire.
Elle soupira et referma la porte derrière elle, c’était bizarre de parler à son « fiancé ». Elle n’avait jamais pensé qu’elle puisse être fiancée à son âge.
- Je crois que Seto t’aime bien, fit Makuba.
- Hein ?
- Oui. Il n’est pas comme ça avec tout le monde.
- Ah bon ? Pourtant il est gentil.
- Oui, mais il ne le montre à personne.
Aimy pencha la tête en se disant que c’était vraiment dommage que pas plus de monde sache à quel point Seto est gentil et protecteur envers son petit frère.
Quelques jours plus tard, Aimy était dans le manoir des Kaiba, elle visitait les lieux. Beaucoup de pièces lui rappeler des souvenirs, quand elle jouait avec Noah, à cache-cache, ou au chat dans le parc. La jeune fille se glissa entre une armoire et un mur pour observer une tache sombre sur le mur.
- Je me suis toujours demander ce que c’était ? fit Makuba en voyant la jeune fille.
- Je sais pas non plus, mais j’ai toujours trouvé qu’elle ressemblait à une tête de chat. Tu vois là il y a les oreilles, et là le nez.
- Oui, c’est vrai. Tu connais le manoir ?
- Je suis déjà venue de nombreuses fois avec Noah. Tu crois qu’il a pu survivre de la destruction de son monde virtuel.
- J’espère, il avait l’air cool.
- Oui. Il aurait aimé vous connaître plus.
- Ah ! vous êtes là, fit la voix de Roland dans leur dos. J’ai du courrier pour Mlle Aimy.
Il tendit une lettre venant de la société Illusions Industries de Maximilien Pegasus. Aimy fronça les sourcils et ouvrit l’enveloppe. Il y avait une lettre pour féliciter la jeune fille de ses fiançailles avec Kaiba Seto. Elle était également invitée à participer à une soirée. Elle trouva aussi une carte de duel dans l’enveloppe. La jeune fille regarda la carte, un long moment, surprise par le dessin dessus. Elle fit un sourire en la serrant contre son cœur, puis la glissa dans sa poche.