Âme de Pureté

Chapitre 84 : L'Expiation | Chapitre 84

3255 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 22/04/2020 10:20

— Et tu sais le pire dans toute cette histoire ? C'est que si la situation se représentait, je ne suis même pas sûre que je ne le referais pas.


Suite à mon aveu, un froid s'est instauré entre Yugi et moi. Alors que Zoé a repris sa place à notre table, la conversation a vite dévié sur un sujet anodin. Je trempe distraitement mes lèvres dans le chocolat chaud commandé quelques minutes plus tôt. Le goût sucré me rappelle précisément le soir où Joey et moi avons partagé notre premier baiser. Si seulement je pouvais stopper mes pensées, ne serait-ce qu’une heure ou deux.

— Comment l'a-t-elle pris ?

La question de Zoé me tire de mes souvenirs, elle s'adresse directement à Yugi, visiblement gêné. Son regard oscille entre mon amie et moi.

— Pas très bien... Téa déteste perdre, surtout contre Himekoji-san.

— Cette fille est insupportable au possible, tu n'imagines même pas le spectacle auquel on a eu droit aujourd'hui.

J'approuve aussitôt ses propos. Bien que j’aie fait l'impasse sur les activités de club, les fanfaronnades de Kaoruko n'ont échappé à personne. Tout a commencé par des affiches, puis ses sbires ont relayé le message tout au le long de la journée. Le summum de la tristesse a été atteint lors du discours de sa majesté, peu avant la reprise des cours.

— Avec toute la compassion que j’ai pour Lorène, j'aurais préféré que notre lycée perde pour que Kaoruko redescende de son trône.

— On est parti pour en entendre parler jusqu'à l'année prochaine.

Sur la plateforme étudiante, la vidéo du concours a rapidement dépassé les vues de la finale de Janken entre Zoé et un mec de Domino City. Honnêtement, j'ai eu du mal à me reconnaitre à travers l'écran. Les mimiques d'Eléonore reflètent l'image d'une fille plus assurée dédaigneuse que je ne le suis.

Enfin, je crois.

— En tout cas, j'ai hâte d'être à ce week-end, enchaine la brune en avalant le contenu de sa tasse.

Yugi répond gaiement un large sourire et opine.

— Je ne suis pas très à l'aise devant un public mais j'ai hâte de t'affronter à nouveau, Lore-chan.

Incapable de le regarder droit dans les yeux, je reporte mon attention sur le fond de mon mug. N'est-ce pas là le moment opportun de les informer de ma décision ?

— Je ne livrerai pas de duel ce week-end et encore moins au Kaiba Dome.

Ma déclaration charge l'atmosphère d’un silence plombant. Une désagréable chaleur s'infuse dans mon corps. Je n'arrive pas à redresser mon visage du chocolat chaud désormais tiède.

— Pourquoi ? m'interroge le champion.

Si je pouvais me cacher sous la table, je creuserais le carrelage à l'heure qu'il est. Il n'y a aucune raison de participer à ce spectacle ridicule.

— A quoi bon nous affronter face à des centaines de personnes qui ne me connaissent pas ?

Je m'éclaircis la voix avant de poursuivre, le cœur troublé par l'embarras.

— Si ce n'est qu'une question de titre, j'accepte de te le céder sans aucun souci. Mais je refuse de me ridiculiser devant tous ces gens pour le plaisir malsain de Kaiba.

Les doigts fermement serrés contre la banquette sur laquelle je m'efforce de me tenir droite, je promène mon regard le long de mes deux convives du soir pour appuyer mes dires. La mine désapprobatrice de mon amie de toujours effrite néanmoins ma prise d'assurance.

— Tu ne peux pas décommander comme ça. Kaiba va être furieux et ce n'est sûrement pas le moment de le contrarier.

Zoé évoque discrètement la vidéo surveillance du Tam-Tam. Agacée, je pousse un grognement vulgaire et m'avale contre mon siège et lève les yeux au plafond. Ce type ne peut décemment pas tout obtenir sur base de ses menaces !

Je peux m'occuper de lui. Crois-moi, il nous mangera dans la main.

Je ne t'entends pas, alors cesse d'essayer de m'appeler.

— Lore-chan, m'appelle Yugi d'une voix douce. Je sais que c’est difficile pour toi en ce moment, et personne ne t'en voudra de refuser ce duel. Mais Zoé a raison. Tant que Kaiba disposera de cette vidéo, alors tu seras en danger.

Toute la volonté insufflée dans ses mots m'irriterait presque. Non sans le foudroyer du regard, je me penche dans sa direction, mes coudes claquent sur la table.

— Tu veux dire que je suis fichue et que toute ma vie va être régie par Kaiba ? Bordel, je préférerais largement finir ma vie en taule plutôt que de devoir me plier à chacune de ses exigences !

La colère monte progressivement, elle chatouille mon estomac pour s'élever vers ma gorge, serrée. Je dois reprendre le contrôle sur moi-même avant qu'Eléonore en profite pour m'utiliser comme un pantin.

— Tu devrais écouter Yugi, reprend Atem, sans sourciller. Nous allons trouver une solution, mais tu ne peux pas refuser ce duel.

Bien sûr, leur laisser régler mes problèmes ? Et puis quoi, encore ? Comprenant qu'il n'arriverait pas à obtenir ma clémence, Atem se tourne vers Zoé.

— Ce ne sera qu'un simple affrontement, il ne durera pas plus de trente minutes avant que Kaiba ne la laisse partir.

Cette remarque achève le peu de maîtrise qu'il me restait.

— Ne fais pas celui qui en a quelque chose à foutre, Atem. C'est si simple pour toi de gagner ce duel, je l'ai compris. Tu n'as pas besoin de le répéter en le formulant de dix manières différentes.

— Eléonore, arrête ça, rétorque-t-il d'un ton cinglant.

Mes muscles se crispent. Vient-il vraiment de me confondre avec elle ? Du coin de l'œil, je perçois le trouble dans les yeux de Zoé. Pourtant, aucune d'entre nous ne décide de le corriger.

— Tu dois garder la tête froide, Lorène. Au Royaume des Ombres, tu as su prouver ton courage et ta détermination. Ensemble, je suis certain que nous trouverons une solution. Je te le promets.

Sa promesse n’apaise en rien mes appréhensions quant au duel prévu au Kaiba Dome, mais je vais devoir me faire une raison : certaines choses demandent du temps.

« Parfois il vaut mieux laisser le temps guérir les blessures, plutôt que de remuer ciel et terre en vain. »


Ce soir, je décide de rentrer à pied plutôt que d'emprunter le tram comme tous les autres soirs. Marcher me fera le plus grand bien.

— Lore-chan.

Alors que je m'enfonçais dans les rues fréquentées de la ville, une voix dans mon dos me stoppe dans mon élan. D'un coup d'œil au-dessus de mon épaule, je repère la silhouette d'un garçon que je viens juste de quitter.

— Yugi ?

Les poings serrés le long du corps, il me s'approche précautionneusement. Ses traits sont tirés par une certaine tension. Ce n'est pourtant pas son chemin. D'après mes souvenirs, la boutique de jeux de son grand-père se situe dans la direction opposée de la mienne. Y a-t-il quelque chose qu'il aurait omis de me dire ?

— Quelque chose ne va pas ? je le questionne, interloquée.

Il se plante devant moi et prend une profonde inspiration avant de se lancer :

— A propos de ce que tu m'as dit tout à l'heure.

« Si la situation se représentait, je ne suis même pas sûre que je ne le referais pas. »

Mes muscles se crispent, je n'aurais peut-être pas dû lui en parler au vu du mal-être que cela me provoque.

— O-Oui ?

Il se penche brusquement dans ma direction.

— Je... Tu devrais lui en parler !

— Lui en parler ? je répète naïvement.

Son visage se rapproche si près du mien que je peux sentir son souffle sur ma peau. Etrangement, cette proximité me suscite une sensation de déjà-vu.

— A Joey, insiste-t-il avec vigueur. Je sais que vous êtes en froid pour le moment, mais vous êtes mes amis et je sais que tu as besoin de lui.

Face à son discours plein de bonnes intentions, je croise les bras et détourne le regard vers le défilé de véhicules sur le bas-côté.

— J'ai essayé de le contacter, il m'ignore. Il n'emprunte même plus le même chemin pour se rendre au lycée.

La variation de ma voix trahit mon trouble dès qu'il s'agit de Joey. Ce n'est pas l'envie qui me manque de le rejoindre pour tenter de tout lui expliquer. Mais ce n'est pas aussi simple qu'on aimerait le croire.

— Je lui en parlerai.

Cette fois, Yugi capte toute mon attention. Je relève les yeux vers lui et tombe sur son expression résolue.

— Vous êtes tous les deux mes amis, je suis certain qu'il m'écoutera. Il n'était pas en grande forme aujourd'hui, je pense que cette situation entre vous deux le pèse plus qu'il ne veut l'avouer.

Du plus loin que je me souvienne, Joey ne s'est jamais montré déprimé ou réellement triste. Les seuls exemples dans mon esprit demeurent le revirement de camp de Mai, et encore. Je dois lui admettre un certain talent pour masquer ses émotions négatives.

— Et je vois bien que tu n'y es pas insensible toi aussi, termine-t-il après un silence de quelques secondes.

Difficile de nier, je suis incapable de dissimuler quoi que ce soit. Enfin, sauf quand cela concerne des meurtres et des cadavres, mais je ne suis pas sûre qu'on puisse le qualifier de qualité.

— Merci Yugi.

S'il peut me servir d'allier pour récupérer Joey, alors je devrais faire un effort et lui faire confiance pour la suite. Sur ce, il prend finalement congé et me souhaite une bonne nuit. Je lui retourne ses salutations avant de reprendre le chemin de ma maison.


Vingt-quatre heures... vingt-quatre pénibles heures que rien de nouveau s'est produit dans ma vie. Le moment le plus excitant de cette journée s’avère l'excellente note reçue en cours de mathématiques. Malheureusement, je ne me souviens pas d'avoir effectué le moindre test en classe, ce qui signifie que ces résultats appartiennent à Eléonore.

— Je suis vraiment nulle, je bredouille, le nez plongé dans un manuel d'histoire.

Le silence me répond. On dirait bien qu'Eléonore a accédé à ma requête, à savoir de ne plus interférer avec ma vie. J'espère que cette semaine à mener mon destin comme bon lui semblait a satisfait sa curiosité morbide, car cela ne risque pas de se reproduire de sitôt. Un coup d'œil à mon téléphone m'indique le début de la nuit. Grâce à Haiyama, j'ai pu profiter de ma soirée pour plancher sur mes cours plutôt que de servir les clients du konbini. A vrai dire, j'ai l'impression qu'il me préfère absente qu'à tirer la gueule en permanence. Zoé avait raison.

Soudain, une notification m'arrache du peu de concentration qu'il me restait.


Mer. 20:03. Expéditeur : Téa Garder.

Message : Salut ! Tu es occupée ?


Tiens, en voilà une que j'avais presque oublié avec toutes ces histoires. Les mains sur le clavier virtuel, je me dépêche de lui répondre.


Mer. 20:04. Expéditeur : Lorène Yuurei.

Message : Yo ! Non du tout, pourquoi ?


Enhardie par son initiative, je repousse mon bouquin au bord de mon bureau et soupire d'aise. Si on m'avait dit un jour que Téa me tirerait de l'ennui, je ne l'aurais pas cru.


Mer. 20:05. Expéditeur : Téa Garder.

Message : J'ai bientôt fini mon service, j'aimerais te voir pour discuter. On se rejoint devant le Burger World ?


De tête, je calcule le temps nécessaire pour me rendre à Domino à vélo et lui communique l'heure. Sans hésiter, j'attrape mon sac et me glisse dans le couloir, attentive au moindre bruit. Ma mère dort dans une des pièces avoisinantes, fatiguée de ses nombreuses heures supplémentaires. C'est bizarre, elle m'avait pourtant dit qu'elle n'avait plus d'importants projets récemment. J'espère que tout se passe bien de son côté. D'un pas de loup, je m'extirpe de la maison et chevauche ma bicyclette.

Le crépuscule du ciel s'efface progressivement devant la noirceur de la nuit. Alors que j'avale les kilomètres sur mon deux-roues, les lampadaires s'allument et les passants rentrent chez eux. Aux abords de Domino, je croise quelques affiches de l'événement de ce week-end. Je ne sais plus à quand remonte la dernière fois où j'ai touché à mon deck. Enfin si, c'était...

— Au Royaume des Ombres, je souffle en arrachant l'un de mes posters avant de le lancer dans la poubelle la plus proche.

Bien que mes cartes m'aient aidée à traverser chacun des obstacles et annihiler toutes les illusions de cet enfer, je ressens une légère gêne à les utiliser. C’est comme si je ne me considérais pas digne de les posséder.

Pour me rendre au Burger World depuis Flem, le chemin le plus court m’oblige à m’enfoncer dans le centre-ville. Les lumières et l’ambiance urbaine me perturbent quelque peu. Décidément, il va me falloir plusieurs semaines avant de ne plus m’interroger sur la réplique de ce monde au Royaume des Ombres. Sur ma route, je me tourne au niveau de la place, devant l’imposante tour de la KaibaCorp. Presque par nostalgie, je ralentis la cadence jusqu’à m’arrêter à une dizaine de mètres de l’entrée principale. Une limousine stationne non loin des portes automatiques. Au sommet, j’imagine Kaiba s’atteler à la réalisation de ses projets, de mettre tout en œuvre pour que samedi soit le jour de mon humiliation en direct et devant des centaines – voire des milliers de personnes. Je grimace. Et dire qu’il fut un temps où nous étions amis.

— Roland vous attend juste devant, Monsieur Makuba.

Alors que mon regard se portait sur le dernier étage de la tour, je le baisse aussitôt et remarque la silhouette du cadet Kaiba se détacher de l’entrée, accompagné d’un garde de sécurité. Par réflexe, je donne un coup de pédale et le hèle de la main.

— Hé, Maki ! je m’exclame, heureuse de revoir son adorable bouille d’enfant.

Lorsqu’il m’aperçoit, il me répond avec la même énergie. Son sourire jusqu’aux oreilles me fait l’effet d’une décharge de bonheur. Tandis qu’il échange avec le garde, je descends de mon vélo et le dépose contre le mur le plus proche.

— Lorène ! Cela faisait longtemps, prête pour samedi ?

En dépit de mon actuelle aversion pour le duel de Monstres, je balaie mes ressentiments et acquiesce joyeusement. Après une légère hésitation, je finis par combler la distance et étreindre Makuba. Celui-ci hoquette, surpris, et répond positivement.

— Tu m’as tellement manqué…

— Hein ? Mais ça fait seulement deux semaines.

Les deux semaines les plus longues de toute ma vie. Ma main dévie de son dos à son épaisse chevelure de corbeau. Soudain, mon ventre se tord de douleur.

Recule.

J’ignore son injonction et me fond dans ce câlin quand une ombre s’approche de nous.

— Mademoiselle, veuillez vous éloigner de Monsieur Makuba.

Mes paupières, jusqu’à fermer pour profiter de l’éteinte, se lèvent sur le garde du corps. Mes yeux s’écarquillent, mon sang se glace, je manque de m’écrouler à la vue de l’arme pointée sur mon front. Tétanisée, je ne parviens pas à articuler quoi que ce soit de consistant et bredouille des onomatopées.

— J-Je…

Mokuba se défait de notre câlin et croise mon visage, choqué. Quand il comprend la raison de mon mutisme, il s’empresse aux côtés de l’employé.

— Mais qu’est-ce que vous faites ?! Arrêtez ça tout de suite !

Sa voix et sa taille d’enfant de le convainquent pas, étonnamment. C'est là que je remarque au pied de l'immeuble la silhouette longiligne de Seto Kaiba. Son visage est encore plus glacial que lors de toutes nos autres rencontres. Même lorsque je me suis incrustée dans son tournoi malgré ses tentatives de m'évincer, il n'affichait pas une mine aussi grave.

— Ecoute-le, Mokuba. Eloigne-toi d'elle.

Ma respiration s'entrecoupe de hoquets jusqu'à ce que le garde aux larges épaules rengaine son arme. Les jambes vacillantes, je m'efforce de me redresser, quitte à montrer ma faiblesse.

— Qu'est-ce qui te prend ?! je m'égosille, le cœur battant à tout rompre contre ma poitrine. Tu es devenu complètement malade Kaiba ?!

D'habitude, à chacune de mes remarques, un sourire amusé parcourait ses lèvres, suivi d'un commentaire cinglant sur mon inutilité ou mes relations avec Joey. Pourtant, ce soir, aucune autre expression qu'une profonde haine anime son visage. Mokuba tente de le raisonner mais se fait interrompre dès qu'il prononce son nom.

— Je t'avais avertie de ne jamais t'approcher de mon petit-frère.

Mes sourcils se haussent.

— De quoi tu parles ?

Il n'a pas l'air d'apprécier ma récente amnésie.

— Tu n'es qu'une perte de temps, Yuurei. La prochaine fois que je te croise en présence de Mokuba, je te promets qu'il ne se retiendra pas de t'en coller une entre les deux yeux. Et si je dois me débarrasser de toi de mes propres mains, je n’hésiterai pas une seconde de plus.

— Grand-frère !

Mes ongles s'enfoncent dans mes paumes face à la violence de ses propos et de son regard. Ses orbes bleues menaçantes me transpercent de part en part. Je me force à soutenir son regard, incapable d'expliquer comment sa haine envers moi a pu s'aggraver de la sorte.

Eléonore, qu'as-tu fait ?

— Rentre dans la limousine, Mokuba.

Le principal intéressé geint, mais se résigne aussi vite. On ne peut rien refuser à Kaiba. Je n'imagine même pas ce qu'il adviendrait de mon corps si je lui annonçais mon refus d’affronter Yugi en duel. La salive se bloque dans ma gorge pourtant asséchée. Je n'ai pas envie de mourir ici, sur cette place. Alors qu'il esquisse l'envie de rejoindre son frère dans l'immense véhicule noir, je m'avance d'un pas et tâche de maitriser mes bégaiements.

— K-Kaiba, je ne saisis pas tout à fait ce qu'il s'est pass-

— N'ai-je pas été assez clair, Yuurei ? J’ai été suffisamment clément avec toi. Ne t'approche pas de mon petit-frère, ou je te tuerai.

— Mais grand-frère !

Des groupes curieux se forment autour de nous, assez près pour nous entendre, mais trop loin pour remarquer le garde de sécurité baisser son arme et la ranger dans sa sangle. Tout mon corps tremble tandis que Kaiba me transperce une dernière fois d'un regard meurtrier avant de pousser Mokuba à rejoindre la limousine. C'est ainsi que je me retrouve seule, à observer le véhicule s'enfoncer dans la ville. Les curieux se sont dispersés, contrairement à moi qui n'ai pas bronché d'un poil depuis leur départ.

Qu'est-ce qui lui prend ?


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