Âme de Pureté

Chapitre 36 : Corpse Party: chapitre 36

3704 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 19/10/2019 15:00

Le dimanche a défilé à une vitesse folle. Ma journée s’est résumée à taper frénétiquement sur les touches de mon clavier à la recherche de la moindre information à noter dans ma partie du devoir d’histoire. Fin de journée, je n’étais pas beaucoup plus avancée que le matin-même. Un message de Yugi m’indiquant qu’il avait terminé a fini par me foutre la pression. Comme d’habitude, mon attention durait une dizaine de minutes sur ma recherche, puis s’envolait rejoindre les souvenirs de la veille.

« Tu appelles ça comment quand un mec invite une fille à sortir et qu’elle finit par galocher un autre au beau milieu de la rue ? »

Je me souviens de ce moment à la bibliothèque. Les autres étaient déjà partis et alors que je m’apprêtais à sortir à mon tour, Joey m’a proposé un rendez-vous. Mon stylo retombe lourdement sur mon bloc-notes quand je cale mes mains contre mes tempes. Qu’aurais-je dû lui dire à cet instant ? « Oh, attends, j’utilise ton idée pour rapprocher d’abord Atem et Eléonore. Pour nous, on verra plus tard ! » Cela sonne si ridicule et pourtant plus honnête que ce que lui ai servi. A vrai dire, je ne lui reprocherai pas d’en avoir parlé à Téa. Les deux se sont sûrement acoquinés pour nous surveiller toute la journée dans l’attente d’un faux pas de ma part. Je grimace.

- « Ce n’est pas un faux pas si je ne lui dois rien. » Je grogne sans grande conviction.

Le crépuscule est sur le point de se conclure de l’autre côté de la fenêtre. Rester enfermée dans ma chambre ne m’aidera en rien avec ce travail d’histoire. Nerveusement, j’attrape deux-trois bouquins empruntés à la bibliothèque ainsi qu’un carnet et les fourre dans mon sac. On est dimanche, tous les cafés doivent encore servir à cette heure. Un peu de marche me fera le plus grand bien.

- « Je sors ! » Je m’exclame à l’attention de ma mère avant de fermer la porte.

Auparavant, l’idée de sortir en ville en pleine soirée m’aurait apeurée. Maintenant qu’Eléonore se trouve à mes côtés, je me sens presque capable d’errer dans les quartiers malfamés de la ville à n’importe quel moment de la journée ou de la nuit.

Vêtue d’un simple pantalon noir et d’un débardeur de même couleur, je ne risque pas d’attirer l’attention comme la veille. Pour la peine, j’ai rechaussé mes plus belles lunettes de lecture. Seules persistent les boucles blondes coiffées par Eléonore. Les lampadaires s’illuminent à chacun de mes pas. Naturellement, je me dirige paisiblement vers l’essaim de lumière au loin. L’air frais embrasse ma peau au fur et à mesure que j’accélère le pas pour m’enfoncer dans la foule urbaine. Sur le chemin, je consulte les messages de Zoé. Le comportement de Joey ne lui a bien sûr pas échappé.

Zoé : « Il était carrément bizarre oui. Tu es sûre qu’il n’a pas été hanté par un esprit, lui-aussi ? »

C’est devenu à la mode dernièrement.

Je te remercie de me maintenir dans les tendances, d’ailleurs.

Lore : « C’est la seule explication possible. »

Hors de question que je lui raconte notre petite altercation à la fin de la soirée de Yugi. Cela m’obligerait à revenir sur le rendez-vous et ainsi sur le baiser. Ce baiser… J’y ai songé toute la nuit. Pourquoi ne suis-je pas intervenue dès que j’ai compris les intentions d’Eléonore ? Si j’avais su que deux voyeurs nous observaient non loin de là, évidemment que j’aurai repris le contrôle !

A force de ruminer, je remarque que je ne me dirige plus vers le café que Zoé et moi fréquentions en dehors du Tam-Tam mais vers le centre-ville de Domino. Je soupire et continue à marcher dans cette direction. Peut-être qu’il y a de la place à la buvette de l’autre fois…

 

Lorsque je franchis l’entrée, j’ai le plaisir de constater que peu de gens occupent les tables du fond, coupées de l’afflux des clients. Heureuse, je prends d’assaut un des sièges au fond du café et étale directement mes affaires. La carte des boissons au creux des mains, je me prépare mentalement à passer ma soirée ici à travailler quand le serveur s’avance à ma table.

- « Bonsoir, avez-vous fait votre choix ? »

Tiens, cette voix, c’est… ? Ma salive se bloque dans ma gorge quand je reconnais Joey en t-shirt rouge et tablier. Merde, ils n’ont qu’un seul serveur dans ce café ou je rêve ?

- « J-Joey ?! »

Ce n’est qu’au son de ma voix que les traits de son visage s’éclairent subitement.

- « Lorène ?! Depuis quand tu portes des lunettes ? 

- C’est… Juste pour bosser sur les cours. »

Mon ton s’étouffe progressivement, si bien que je pense qu’il n’a pas entendu un traitre mot de ce que je viens de dire. Moi qui ai quitté la maison pour fuir toutes mes préoccupations, me voilà directement confrontée à la pire d’entre toutes ! Au secours !

- « Mh, qu’est-ce que je peux te servir ?

- Juste un chocolat chaud, s’il te plait. »

Je n’ose même plus le regarder en face. C’est si embarrassant, mon Dieu, j’ai envie de crever ici tout de suite !

Un petit tour au Royaume des Ombres ?

- « N’y pense même pas ! » Je rétorque en tapant du poing sur la table.

Le couple de la table à côté se retourne brusquement et me dévisage. Honteuse, je bredouille quelques excuses et me lancent dans l’analyse méticuleuse d’un des bouquins que j’ai ramenés. Cela dure dix secondes avant que je ne m’affale contre le dossier du siège. Il faut que je dissipe ce malentendu dès que possible, dès qu’il reviendra avec ma commande. Mais pour dire quoi ? « Au fait, Yugi ne m’intéresse pas du tout ! », « Tu sais, leurs histoires d’esprits d’Egypte ancienne réincarnés dans des gens, ce n’est pas ma tasse de thé. Je préfère les mecs banals comme toi ! » Définitivement non.

Il serait temps de te prendre des cours de séduction auprès de moi.

Pour apprendre à faire du pied à un mec sous la table ? Non merci, je laisse ma place. Mon temps de réflexion est écoulé, je croise Joey du coin de l’œil qui se dirige droit vers ma table. Un vent de panique s’empare de moi quand je cherche les mots pour engager la conversation.

- « Et un chocolat chaud. »

Je dépose la monnaie dans la main qu’il me tend. Merde, j’espère qu’il n’a pas remarqué que je tremblais légèrement. Naturellement, il range les pièces dans son tablier puis m’indique de son index la tasse fumante.

- « Si tu veux te concentrer, je te déconseille d’y mettre trop de sucre. Le mec au bar a tendance à un peu trop forcer la main. »

La… La première phrase sympathique de sa part depuis plusieurs jours ! Mes lèvres s’étirent dans un sourire, peut-être exagéré sur le coup, mais je me sens si soulagée soudainement.

- « Merci pour le conseil ! »

Joey acquiesce et récupère son plateau, prêt à repartir. J’inspire profondément et pose une main hésitante sur son poignet.

- « H-Hé, par rapport à hier…

- Ah ça. Je me suis un peu emballé avant de partir. »

Je secoue vivement la tête.

- « Non, c’est de ma faute, j’étais si obsédée par l’idée de réunir le pharaon et Eléonore que j’ai… »

Que j’ai quoi au juste ? Joey dégage doucement son poignet de ma main, il a l’air plus détendu.

- « Que tu n’as pas remarqué que j’attendais que tu te décides enfin à me regarder. »

Le souffle coupé, je le fixe intensément dans le blanc des yeux pour m’assurer qu’il ne s’agit pas ici d’une autre de ses plaisanteries. Mes doigts caressent fébrilement le bord des feuilles pour m’aider à retrouver une contenance. Mon cœur bat si vite à cet instant qu’aucun mot ne me vient.

- « Wheeler !

- Ah, il faut que j’y retourne. Kanpai ! » S’exclame-t-il tout en s’éloignant.

Dès qu’il quitte mon champ visuel, mon regard se détourne vers la tasse de chocolat chaud brûlante. Quelle idée de commander une boisson chaude alors que je me consume de l’intérieur… J’ai l’impression d’être à la fois vide et pleine d’énergie. Complètement perdue, j’attrape précautionneusement la tasse et la porte à mes lèvres. Je réprime un rictus. Il avait raison. Trop sucré. Je la repose immédiatement sur son dessous et m’arme de mon stylo et du bouquin d’histoire. Mes notes ne s’écriront pas par magie !

« J’attendais que tu te décides enfin à me regarder. »

La mine de mon stylo dessine des arabesques sur le bout de papier. Du coin de l’œil, je l’observe s’adresser aux nouveaux clients avec un large sourire avenant. Tsss… Au moins, quand il me parle, son sourire est différent. Unique ?

Besoin d’aide ?

La ferme, Eléonore, j’essaie de me concentrer sur mes cours au cas où tu ne l’aurais pas remarqué. Un pouffement résonne au fond de mon âme.

Au bout d’un long moment de réflexion quant aux derniers événements, je parviens à occulter tout cela de ma tête pour remplir trois pages complètes. Les mots coulent sur le papier sans que je ne voie le temps s’écouler. La faible mélodie de jazz en arrière salle rythme mes coups de stylo et ponctue chacun de mes paragraphes. Au terme du chapitre du livre en question, je repose délicatement mon arme sur la table et m’étire le bas du dos et le cou. Les branches de mes lunettes me creusent le crâne, mais au moins, j’ai enfin quelque chose de décent à présenter. Yugi sera fier de moi !

- « Enfin fini ? »

La voix de Joey me tire de ma plénitude. Il se tient à quelques mètres, téléphone à la main, assis sur une des tables vides. Comme toutes les autres du café d’ailleurs. Intriguée, je jette un coup d’œil à l’heure sur mon téléphone. Bon sang, il est déjà si tard ?!

- « Le café ferme à quelle heure ?

- Il y a une demi-heure. »

Ce qui explique l’absence de clients. Embarrassée, je referme mon livre et fourgue toutes mes affaires dans mon sac. Joey semble m’observer d’un air amusé.

- « Tu aurais dû me foutre dehors ! » Je proteste, paniquée.

- « Pourquoi j’aurai fait ça ? Tu avais l’air concentrée sur ton travail. Puis ça ne m’a pas dérangé. »

Une fois mon sac refermé, je me lève de mon siège, prête à m’enfuir comme une voleuse quand le jeune homme s’avance jusqu’à la table et s’installe en face de moi. Incrédule, je l’imite et repose mon sac à côté.

- « Tu sais, ce que je t’ai dit tout à l’heure ? »

Joey parait soudainement aussi gêné que moi. Je me contente de hocher du menton.

- « Oublie, c’était idiot de ma part. »

Il enchaine sur un rire qui sonne affreusement faux. La main qu’il frotte à l’arrière de sa nuque trahit une certaine nervosité. Tant de détails alors qu’au fond, je les cherche minutieusement dans l’unique but de me rassurer moi-même.

- « Je ne veux pas. »

Ma gorge s’assèche, je peine à déglutir correctement tant j’ai brusquement chaud.

- « Hein ?

- J-Je refuse d’oublier ce que tu m’as dit. »

Rien d’autre ne se décide à sortir. Vu de l’extérieur, je dois paraître incroyablement bornée et stupide. Sous la table, mes ongles griffent les bords en bois. En dépit de mon agitation évidente, je m’efforce de paraître entièrement sous contrôle. Je manque un sursaut quand Joey éclate de rire.

- « Tu es vraiment drôle quand tu t’y mets, Cocotte. Ne t’inquiète pas, je ne dirai rien à propos du pharaon et toi. Mais je veux l’entière exclusivité le jour où vous déciderez de rendre ça publique ! »

Mais tais-toi bon sang !

- « C’est Eléonore qui l’a embrassé… Pas moi.

Il redevient d’un coup tout à fait sérieux.

- Arrête ça. C’est ton corps, tu le contrôles encore de ce que je sais. Oublions tout ça et reprenons de zéro, d’accord ? Revenons-en à l’accident de vélo et ça me conviendra très bien. »

L’accident de vélo ? Il fait probablement allusion à notre détonante rencontre dans la rue commerçante. A l’époque – bien que cela ne remonte qu’à un mois tout au plus – je le considérais comme un imbécile, un danger de la route et un énorme menteur qui m’avait dénigrée auprès de ses amis lorsqu’on s’est revus le soir même au Tam-Tam.

Mon cœur tambourine si fort dans ma poitrine qu’il me fait mal. A aucun moment de la discussion il n’a osé me regarder droit dans les yeux. Qu’attend-t-il ? Que j’accepte sans sourciller pour enfin m’affronter ?

- « Comme tu veux, Joey. »

Retiens-moi s’il te plait.

- « Tu as raison, ce sera beaucoup plus simple comme cela. » J’ajoute d’un débit précipité.

Tout ce que je veux en ce moment, c’est toi.

- « On ne se prendra plus la tête pour rien. Si tu savais comment ça me faisait chier ! »

Ce qui me fait chier, c’est de savoir que tu ne veilleras plus sur moi.

Essoufflée, je suis à court de parole. Mes griffes ont creusé des sillons dans le bois de la table. Mes entrailles menacent de rendre mon dernier repas. Bordel, j’ai si chaud que je fonds sur place…

- « Il est tard. Il faut que je rentre. » Je déclare simplement en me levant.

Des fois, il est primordial de savoir lâcher prise avant que tout n’explose. Convaincue de ma pensée, j’enroule l’anse de mon sac autour de mon épaule et le presse contre mes côtes.

- « Hein ? C’est tout ? »

L’étonnement de Joey, silencieux jusqu’ici, perturbe l’équilibre de la salle. Je le dévisage et attends qu’il poursuive.

- « Dans ce genre ce moment, tu es censée me retenir et me déclarer tes sentiments. »

Mon sang se glace. Une nouvelle dose d’adrénaline pulse dans mes veines.

- « Sérieusement ? Tu te fiches de moi, j’espère ? »

Depuis dix minutes, j’ai l’impression que je vais me chier dessus à tout moment et lui, il en profite pour se jouer de moi ? Prêcher le faux pour connaitre la vérité, c’est vraiment une technique d’enculé.

- « Hé, tu te rends pas compte à quel point c’est compliqué d’attirer ton attention ! »

Je fronce les sourcils. Croit-il réellement que cette explication me suffit ? Enervée, je hausse les épaules avec désinvolture et me dirige à grands pas vers la sortie du café. Mais à l’instant-même où je saisis la poignée, une résistance m’indique que les portes sont fermées à clé. J’ai beau forcer, le loquet ne cède pas. Un coup d’œil par-dessus mon épaule. Joey n’a pas bougé d’un iota et s’amuse dans son coin.

- « Eléonore, tu penses pouvoir casser les vitres ?

- Désolée, maîtresse, je ne suis pas habilitée à ce genre de mission. »

Tu étais supposée m’aider ! Un gloussement provenant du fond de la salle achève le peu de patience qu’il me restait. D’un pas décidé, je marche jusqu’à la table et laisse mon sac s’écraser à mes pieds.

- « La clé. » J’ordonne, une main en avant.

Le visage maintenu par son poing accoudé à la table, Joey me toise, fier de sa plaisanterie. A mon ordre, sa bouche s’étire dans un sourire moqueur.

- « Je te la donnerai si tu es gentille. »

Je peste tout bas. Encore cette histoire de gentillesse. Fatiguée, je le pousse hargneusement pour m’installer à côté de lui, non sans manifester toute ma frustration.

- « C’est donc ça que tu veux ? » Siffle-t-il en aventurant sa main dans la poche de son jean.

De cette poche en ressort une clé, le saint Graal. Avec de la vitesse, je pourrai facilement lui subtiliser et m’enfuir de ce café en courant. Ou mieux, l’enfermer comme je l’ai fait avec les clients du Tam-Tam l’autre soir. Je secoue doucement la tête. Non, à tous les coups, la porte de secours, généralement à l’arrière de la cuisine lui permettra de s’échapper.

La porte de secours… ?

- « Joey, corrige-moi si je me trompe. Il y a bien une issue de secours à ce café ? »

Son visage pâlit à vue d’œil. J’éclate de rire. Tant d’efforts pour m’enfermer avec lui dans cet endroit pour au final oublier qu’une simple porte réduirait ses plans à néant.

- « Quel con. » Maugrée-t-il pour lui-même.

Maintenant qu’il est affaibli psychologiquement, je n’éprouve plus aucune difficulté à lui ôter la clé des mains. Désormais, je détiens mon passe-droit vers la liberté. Quelque peu amusée devant son air abattu, j’enroule la clé le long de mes doigts et la tourne dans tous les sens.

- « Qu’est-ce que tu attends ? Il se fait tard. » Marmonne Joey.

Un haussement d’épaule plus tard, j’examine le bout de fer de plus près puis centre mon attention sur lui.

- « Dans ce genre ce moment, tu es censé me retenir et me déclarer tes sentiments. » Je répète en dérochant chaque syllabe.

Les traits crispés, il me foudroie de ses yeux bruns. Je souffle du nez et repose la clé sur la table.

- « Tu avais raison. »

Joey se fixe un instant sur la clé, hésitant à la récupérer. Il choisit finalement de l’ignorer et de revenir vers moi.

- « Sur quoi ? 

- Le chocolat chaud. Il était beaucoup trop sucré.

- Oh. »

Les battements de mon cœur retentissent jusqu’au bout de mes orteils. Sans le quitter des yeux une seule seconde, je pose ma main sur son épaule et la descend jusqu’à rejoindre la sienne. Brûlante. Son regard se porte également la mienne. Partage-t-il la même réflexion ? Je n’ai pas le temps de me plancher sur la question qu’un bruit de frottement me tire de mes pensées. Joey se décale de son siège et se penche vers moi. Tandis que ses doigts cherchent les miens, son autre main remonte dans le creux de mon cou. Hypnotisée, je laisse son visage s’approcher et n’attend qu’une seule chose de sa part quand, subitement, il s’arrête à quelques centimètres.

- « Avant que je ne t’embrasse, je veux en être certain. » Son souffle caresse mes lèvres entrouvertes. « Je veux être sûr qu’il n’y a rien entre Yugi et toi. »

Ce n’est pas de la jalousie, contrairement à ce que j’aurai pu penser. Non, alors même que nous apprêtons à sceller ce moment, sa première chose qui l’inquiète, c’est de préserver son meilleur ami jusqu’au bout.

- « Absolument rien. »

Le temps qu’il saisisse ma réponse, je sépare la faible distance et pose ma bouche contre la sienne. Euphorique, je libère mes mains et entoure son cou pour l’inviter à se rapprocher encore plus. Ses lèvres happent les miennes et me provoquent toute une série de frissons. C’est bien loin de ce que j’ai ressenti la veille en embrassant Atem. Mais alors que Joey s’écarte pour me retirer ma paire de lunettes, je sens qu’une partie de moi se divertit de la scène. Je me racle la gorge, envoyant valser mes appréhensions et repars à l’assaut du blondinet.


 

Laisser un commentaire ?