La vengeance de l'ombre

Chapitre 8 : Montréal

2369 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a 21 jours

Le trajet se fit dans une atmosphère tendue. L'excitation de suivre une piste concrète se mêlait à la conscience du danger potentiel qui les attendait. Mulder, bien que plus mobile, ressentait encore des douleurs lancinantes par moments, et Miller veillait sur lui avec une attention discrète, s'assurant qu'il ne se surmène pas sans le surprotéger. Mulder appréciait réellement cette présente réconfortante.



La première nuit dans leur chambre d'hôtel a Montreal, après avoir passé des heures à examiner de vieilles photos de Daniel Hayes et de sa sœur, ils se retrouvèrent assis côte à côte sur le lit, épuisés mais déterminés. Mulder prit la main de Miller, ses doigts s'entrelaçant avec les siens.


"-Tu sais, Miller, dit-il doucement, son regard perdu dans le vague, avant toi... j'étais souvent seul dans ces enquêtes.


Miller serra sa main.


-Tu ressens mon besoin, cette urgence que j'ai au fond de moi, poursuivit-il


-C'est parce que je te crois, Mulder, répondit Miller avec une sincérité désarmante. Et... parce que je me soucie de toi."


Leurs yeux se rencontrèrent, et la tension palpable qui les avait unis dans l'appartement revint, encore plus forte. Mulder se pencha et embrassa Miller. Elle répondit en glissant ses mains dans son dos pour le rapprocher, leurs corps se pressant l'un contre l'autre.

Les mains de Mulder caressèrent le corps de Miller avec fébrilité, s'attardant sur la courbe de sa hanche, la douceur de sa peau. Miller frissonna sous son toucher. Elle laissa échapper un soupir léger, ses doigts s'enfonçant dans les cheveux de Mulder, le rapprochant de son visage. Mulder descendit ses baisers le long du cou de Miller, s'attardant sur le creux de sa gorge, la faisant frémir sous son contact.

Miller ferma les yeux, savourant chaque sensation, chaque effleurement. Elle sentait le désir, presque douloureux, monter en elle. Ses mains guidèrent Mulder vers son sein, sa respiration se faisant plus rapide lorsqu'il y déposa un baiser ardent.

L'intensité monta encore, leurs caresses devenant plus pressantes, leurs corps cherchant une union plus complète. Mulder se plaça au-dessus d'elle, ses yeux fixant les siens avec passion. Miller l'accueillit, ses jambes s'enroulant autour de sa taille, leurs corps se fondant l'un dans l'autre dans un mouvement lent et sensuel.

Leurs respirations se firent haletantes, étouffant des gémissements. Mulder se mouvait lentement, savourant chaque sensation, ses yeux ne quittant jamais le visage de Miller, observant le plaisir qui s'y peignait.

L'étreinte devint plus profonde, plus intense, les sensations se multipliant. Mulder sentit son propre corps se tendre, le plaisir le submergeant par vagues. Un gémissement involontaire s'échappa de ses lèvres, un son profond qui témoignait de l'intensité de la jouissance qui le traversait. Son corps crispé sous l'effet du plaisir, ses mains serrant les hanches de Miller, leurs corps unis dans un spasme de pur abandon.

Dans le silence qui suivit, leurs respirations se mêlèrent, leurs corps étroitement enlacés, baignés dans la douce lumière de leur chambre.


Le lendemain, ils commencèrent leurs recherches avec prudence, explorant les vieux immeubles de Montréal, interrogeant discrètement les habitants, cherchant la trace de Daniel Hayes ou de sa sœur. L'espoir de retrouver Newman dans ce dédale de rues pittoresques et chargées d'histoire les animait.


Ils se faisaient passer pour un couple de touristes curieux. Ils commencèrent par les environs de l'ancienne adresse de l'appartement de Daniel Hayes, interrogeant discrètement les commerçants et les résidents, montrant de vieilles photos de sa soeur et lui.


Les premiers jours furent frustrants, les souvenirs des habitants s'estompant avec le temps. La sœur de Hayes avait quitté le quartier il y a des années, et Daniel lui-même était une figure floue dans la mémoire collective. Pourtant, Mulder, s'appuyant sur son intuition et sa connaissance du passé de Newman, sentait qu'ils étaient sur la bonne voie.


Un soir, alors que Miller massait doucement les épaules tendues de Mulder, une habitude qu'elle avait prise depuis son agression, ils parlèrent de leurs espoirs et de leurs craintes.


"-S'il est ici, Mulder, murmura Miller, ses doigts pétrissant doucement ses muscles, qu'est-ce qu'on fait ?"


-On le coince, répondit Mulder avec une fermeté tranquille. On met fin à tout ça.

Il se tourna et prit sa main, la serrant. Et après... après tout ça, Miller...Il hésita, ses yeux cherchant les siens.


Miller comprit la question non-dite. L'intimité qu'ils partageaient était un phare dans l'obscurité, mais son avenir restait incertain une fois Newman appréhendé.


-Après... on verra, Mulder, répondit-elle doucement, un sourire tendre éclairant son visage. L'important, c'est le présent."


Leur enquête reprit avec une énergie renouvelée. Miller, grâce à ses compétences linguistiques et à son approche chaleureuse, parvint à établir des contacts plus facilement que Mulder. Elle finit par rencontrer une vieille voisine de la sœur de Hayes, une femme âgée à la mémoire étonnamment vive.


"-Ah, la petite Sylvie, se souvint la vieille dame avec un sourire édenté. Elle travaillait dans une agence de voyages, c'est vrai. Elle a aidé son frère à partir, à l'époque. Un drôle de type, son frère... toujours dans les ennuis."


Elle se souvint également que Sylvie avait mentionné un endroit où Daniel aimait se réfugier : une vieille librairie d'occasion dans une ruelle peu fréquentée du Vieux-Port.

Les cœurs de Mulder et Miller bondirent. C'était une piste concrète. Ensemble, ils se rendirent à l'adresse indiquée, l'espoir grandissant à chaque pas.


La librairie, avec sa façade défraîchie et ses étagères débordant de livres anciens, semblait hors du temps, un refuge idéal pour quelqu'un qui cherchait à se faire oublier. Leur quête à Montréal venait peut-être de trouver son point culminant.


L'odeur de vieux papier emplissait l'air lorsque Mulder et Miller poussèrent la porte de la librairie. Une clochette teinta pour annoncer leur entrée. L'intérieur était un dédale d'étagères poussiéreuses, chargées de livres empilés de manière apparemment aléatoire. Un homme âgé aux cheveux blancs clairsemés les accueillit d'un regard las par-dessus ses lunettes.


"-Bonjour, dit Miller avec un sourire chaleureux. Nous cherchons peut-être un livre rare...


Mulder laissa la phrase en suspens, observant attentivement les réactions du libraire. L'homme ne sembla pas particulièrement intéressé.


-Ça dépend de ce que vous appelez rare, répondit-il d'une voix monocorde. J'ai de tout ici, des éditions originales aux romans à deux sous.


"-Quelque chose qui pourrait avoir appartenu à un certain Daniel Hayes, tenta Mulder, sortant une vieille photo floue de sa poche.


Le libraire plissa les yeux pour examiner la photo. Un éclair de reconnaissance, fugace mais perceptible, traversa son regard.


-Hayes... oui, je me souviens de ce garçon. Il venait parfois ici, il y a longtemps. Il aimait les romans policiers, les histoires sombres.


Le cœur de Mulder et Miller s'accéléra.


-Il venait souvent ? demanda Miller avec une insistance douce.


-De temps en temps, répondit le libraire, son regard vaguant à nouveau vers son livre. Ça fait des années. Je ne l'ai pas revu depuis... peut-être une deux ou trois ans.


Une déception palpable traversa le visage de Miller. Mais Mulder restait attentif.


-Et vous n'avez rien remarqué d'inhabituel c'est derniers temps?, insista Miller, une activité suspecte, des clients inhabituels qui serait venu dans votre boutique? Des questions ou des demandes étranges?


-Eh bien vous correspondez vous même a votre propre description, répondit l'homme avec un sourire fatigué. Enfin attendez, ajouta t il soudain... un homme est venu. Il cherchait des vieux plans de la ville, des cartes... Il avait une drôle de cicatrice sur la main, je crois. Ça faisait omme un éclair"


Le souffle de Mulder se coupa. La description correspondait à celle du sbire de Newman, un des hommes qui l'avait frappé et torturé cette nuit là.


-Il a dit pourquoi il cherchait ces cartes ? demanda Miller, retenant son souffle.


-Non, pas vraiment. Il était pressé, nerveux. Il a payé en liquide et est parti rapidement.

Le libraire pointa une section au fond du magasin. J'en ai encore quelques-unes là-bas, des vieilles cartes de Montréal."


Mulder et Miller échangèrent un regard significatif. Newman était peut-être plus proche qu'ils ne le pensaient. La librairie, avec ses vieux plans de la ville, pourrait bien être la clé de sa nouvelle cachette.


Le cœur battant d'excitation, Mulder et Miller se dirigèrent vers la section indiquée par le libraire. Les vieilles cartes de Montréal étaient empilées les unes sur les autres, jaunies par le temps et portant les marques de nombreuses manipulations. Ils les examinèrent avec soin, leurs doigts effleurant les tracés anciens des rues et des bâtiments.

Alors qu'ils étaient absorbés par leur recherche, leurs corps se frôlèrent dans l'espace exigu. Mulder attrapa la main de Miller, ses doigts s'entrelaçant avec les siens.


"-On va le trouver, Miller, murmura Mulder, sa voix pleine de conviction. On va mettre fin à tout ça... ensemble.


Miller lui rendit son sourire, sa main serrant la sienne en retour.


-Je le sais, Mulder. Je le sens."


Ils continuèrent leur recherche.

Finalement, Mulder tomba sur une carte particulièrement ancienne, annotée de marques discrètes et de cercles tracés au crayon. Un petit symbole, presque effacé, attira son attention. Un cercle brisé, le même symbole que le graffiti sur le mur de l'entrepôt, où il avait été retenu captif.


"-Miller, regarde ça, dit Mulder, sa voix tremblant d'excitation


Miller se pencha au-dessus de la carte, ses yeux suivant le doigt de Mulder. La concordance était troublante. Le symbole pointait vers un vieux entrepôt désaffecté dans une zone industrielle en périphérie du Vieux-Port, un endroit isolé et discret.


-Ça pourrait être là, murmura Miller, le cœur battant.


La tension monta d'un cran. Ils étaient sur le point d'atteindre leur but. Mulder sentait que Newman n'était pas loin.


-On doit y aller, dit-il, son regard déterminé.


Miller acquiesça, quand son téléphone portable sonna dans sa poche. Elle pressa doucement la main de Fox avant de sortir de la librairie pour répondre a l'appel, faisant teinter la clochette a l'entrée de la boutique.


Avant qu'elle n'ait pu réagir, une main gantée se plaqua sur sa bouche, étouffant son cri. Une douleur vive irradia de sa tempe. Quelque chose la propulsa a l'intérieur d'une camionnette sombre, et elle ne vit plus rien.


Mulder, concentré sur la carte, ne remarqua l'attaque qu'au moment où le bruit des pneus du véhicule suspect crissèrent sur le bitume devant la librairie. Il se retourna brusquement, son sang se glaçant en ne voyant plus sa partenaire. Il se précipita dans la rue.


"-Miller !" hurla Mulder, se précipitant vers elle. La camionnette s'était volatilisée.


Mulder resta figé un instant, le souffle coupé par l'incompréhension. La carte tomba de ses mains tremblantes. Miller avait disparu.


Un rugissement de rage s'échappa de la gorge de Mulder. La douleur le frappa avec une violence inouïe. Il se précipita vers l'endroit où Miller avait disparu, son esprit hurlant son nom. Lui revint alors en mémoire la disparition tout aussi brutale de Samantha. Il n'avait rien pu faire pour elle non plus, il s'était retrouvé figé et immobilisé par cette lumière aveuglante, ses oreilles déchirées par le cri de désespoir de sa soeur qui criait son nom : "Fox!"


"-Miller !" cria-t-il à nouveau, sa voix brisée par l'angoisse. Seul l'écho répondit.


Il se lança dans la ruelle, courant à perdre haleine, ses yeux scrutant chaque ombre, chaque recoin. La panique le submergeait, la pensée de Miller entre les mains de Newman le rendant fou.


Il revint sur ses pas, le cœur lourd de désespoir. Il devait réfléchir, se calmer, mais la vision du corps inerte de Miller s'affaissant le hantait. Newman... Il savait qu'ils étaient proches. C'était sa façon de frapper, de le blesser au plus profond de lui-même.


Avec une détermination froide et implacable, Mulder retourna à la librairie. Il fallait trouver des indices, le moindre signe de la direction qu'avait prise le ravisseur. Il examina le sol, et remarqua une petite boucle d'oreille dorée, familière, près de l'endroit où Miller avait disparu. Il la ramassa délicatement, la serrant dans sa paume. Elle était à elle, une confirmation de son enlèvement.

La carte annotée, toujours à terre, attira son regard. L'entrepôt désaffecté... c'était là. Newman l'avait attirée, l'avait utilisée pour l'atteindre. La rage de Mulder se transforma en une froide détermination.


Il sortit son téléphone, ses doigts tremblant alors qu'il composait le numéro d'Anderson. Sa voix, lorsqu'il parla, était rauque et pleine d'une menace contenue.


"-Anderson... Newman tient Miller. Il l'a enlevée. Il y a un entrepôt en périphérie du Vieux-Port. (Il donna l'adresse exacte) Il l'a emmenée la bas, j'en suis sur. J'y vais seul... envoyez des renforts"


Avant qu'Anderson ne puisse protester, Mulder raccrocha. Il n'avait pas le temps d'attendre. Chaque seconde comptait. Miller était en danger, et il allait la retrouver, coûte que coûte. La traque était devenue personnelle, viscérale. Et Newman allait regretter d'avoir touché à celle qu'il aimait.


Le cœur battant la chamade, Mulder quitta la librairie, la petite boucle d'oreille de Miller serrée dans sa main comme un talisman. La rage et la peur se mélangeaient en un cocktail explosif, décuplant son énergie, le propulsant à travers les rues de Montréal avec détermination. Il suivit les indications de la carte, son esprit uniquement focalisé sur l'entrepôt désaffecté.


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