La vengeance de l'ombre
Les rues du Vieux-Port laissèrent place à une zone industrielle plus sombre et isolée. Les bâtiments décrépits se dressaient, comme autant de silhouettes menaçantes dans la pénombre. Mulder pouvait sentir le danger, une tension palpable qui lui hérissait les poils sur la nuque.
Il repéra l'entrepôt, une structure massive aux fenêtres brisées et à la porte rouillée à moitié ouverte. La prudence instinctive de l'agent du FBI lui dictait d'attendre des renforts, mais la pensée de Miller, captive entre les mains de Newman, balayai toute prudence. Il devait agir, vite.
S'approchant furtivement, il longea le mur de l'entrepôt, a l'écoute du moindre bruit. Un faible murmure parvint de l'intérieur, entrecoupé de ce qui ressemblait à un sanglot étouffé. Le sang de Mulder ne fit qu'un tour. C'était Miller.
Sans hésitation, il pénétra dans l'entrepôt, son arme pointée devant lui, tous ses sens en éveil. L'intérieur était vaste et sombre, éclairé par quelques rayons de soleil filtrant à travers les trous du toit et par les fenêtres crasseuses.
Son regard balaya la pièce. Il la vit. Miller était attachée à une chaise par les poignets, sa tête penchée sur sa poitrine. Une silhouette sombre se tenait derrière elle, sa main gantée serrant ses cheveux. Newman. Et en retrait, un homme cagoulé, la cicatrice sur sa main brillante dans un raie de lumière.
La rage de Mulder explosa.
"-Newman !" rugit-il, sa voix brisant le silence de l'entrepôt.
Newman se retourna brusquement, un sourire mauvais étirant ses lèvres à la vue de Mulder.
-Ah, agent Mulder. Je me disais que vous ne tarderiez pas à arriver. J'ai laissé un petit appât pour vous. Il serra davantage les cheveux de Miller, la faisant gémir de douleur.
-Laisse-la tranquille, Newman ! cracha Mulder, avançant lentement, son arme toujours pointée.
-Ou quoi, Agent Mulder ? railla Newman. Vous allez me tirer dessus avec votre petit pistolet ? Pendant que je lui tranche la gorge ? J'aime votre désespoir."
La situation était critique. Mulder devait agir avec prudence, mais chaque seconde comptait pour Miller.
Mulder maintint son arme pointée sur Newman, ses doigts crispés sur la détente. La rage bouillonnait en lui, mais il devait rester calme, trouver une ouverture.
-Qu'est-ce que tu veux, Newman ? demanda Mulder, sa voix basse et menaçante.
Newman laissa échapper un rire froid et cruel.
-Ce que je veux ? Je veux que tu souffres, Mulder. Que tu ressentes la même douleur que moi quand tu m'as pris ma liberté. Maintenant, je vais te prendre ce qui t'est le plus cher. Il serra davantage sa prise sur les cheveux de Miller, sa lame scintillante dangereusement près de sa gorge.
Miller gémit faiblement, essayant de se dégager, mais la prise de Newman était trop forte. La peur se lisait dans ses yeux lorsqu'ils croisèrent brièvement le regard de Mulder.
-Ne la mêle pas à ça, Newman, implora Mulder, sa voix tremblant légèrement. L'idée de perdre Miller le terrifiait plus que tout au monde.
-Pourquoi pas, Mulder ? Rétorqua Newman avec un sourire sadique. Elle est ton point faible, n'est-ce pas ? Ta petite amie. C'est amusant de voir l'homme qui traque les monstres se soucier autant d'une simple mortelle.
La provocation de Newman fit monter la rage de Mulder d'un cran. Il fit un pas en avant, son arme toujours braquée.
-Si tu la touches, Newman, je te jure que tu le regretteras amèrement.
-Oh, répondit Newman d'un ton narquois, je doute que tu sois en position de me faire regretter quoi que ce soit.
Il rapprocha la lame du cou de Miller, une fine ligne rouge apparaissant sur sa peau.
Mulder retint son souffle, son cœur battant la chamade. Il était pris au piège. S'il tirait, il risquait de blesser Miller. S'il n'agissait pas, Newman allait la tuer.
Soudain Miller, malgré sa faiblesse, donna un coup de pied violent en arrière, heurtant la jambe de Newman. La surprise lui fit relâcher légèrement sa prise. Mulder profita de cette fraction de seconde. D'un mouvement rapide et précis, il tira.
La détonation résonna dans l'entrepôt. La balle atteignit l'épaule de Newman, le faisant hurler de douleur et lâcher Miller. Mulder se précipita vers elle, la détachant rapidement de la chaise.
"-Ça va, Miller ? demanda-t-il, ses mains tremblantes vérifiant ses blessures.
Miller hocha la tête, haletante mais vivante.
-Oui... je crois." Haleta t elle.
Newman, blessé mais toujours dangereux, tituba en arrière, sa main ensanglantée serrant son épaule.
-Tu vas le regretter, Agent Mulder ! Vous allez tous les deux le regretter !
D'un geste, il indiqua a son sbire d'attaquer.
L'homme cagoulé se jetta sur eux. Fox projeta son corps en avant, faisant barrière pour protéger Miller.
Il prit le choc de plein fouet et fut propulsé au sol, son arme valdinguant loin de lui. Sonné, il frappa de toute ses forces l'homme a la cicatrice qui tentait de l'immobiliser. L'homme vascilla et Mulder en profita pour le frapper a nouveau, lançant un uppercut précis.
Mais la silhouette massive de l'assaillant ne se laissa pas freinée, et se mit a frapper Mulder. Il l'ateignit au visage, aux côtes, ses coups dévastateurs profitant d'une meilleure allonge étant donné sa taille supérieure. Mulder sentit ses douleurs se réveiller, son supplice recommençait.
Mais la rage contenue par l'enlèvement de Miller lui donnait une force nouvelle . D'un coup de pied puissant a l'estomac, Fox fit reculer son adverse, qui tituba sous le choc et tomba a genoux.
Mulder s'approcha et, implacable, lui décocha un 2nd coup de pied dévastateur en plein visage, mettant l'homme au tapis.
Mais Newman n'avait pas dit son dernier mot. Tapis dans l'ombre pendant le combat, il se prépara a jaillire de sa cachette, malgré sa blessure à l'épaule. Il laissa échapper un rugissement de rage, son visage contracturé par la haine, ses yeux fixant Mulder avec une intensité meurtrière. Il se jeta en avant, ignorant la douleur, sa lame toujours menaçante.
"-Je vais vous tuer !hurla Newman, sa voix rauque et déformée par la fureur.
-Ça s'arrête ici, Newman, cria Miller d'une voix tremblante et déterminée. C'est fini.
Elle avait ramassé le Sig Sauer de Mulder et tenait Newman en joue.
Mais Newman était aveuglé par la rage. Il se rua sur Mulder, sa lame fendant l'air. Mulder esquiva le coup de justesse et riposta avec un coup de pied, heurtant violemment le genou de Newman dans un craquement sinistre.
Le tueur chancela, mais ne tomba pas. Il était d'une ténacité effrayante. Il tenta une nouvelle attaque, mais ses mouvements étaient devenus plus lents, plus désordonnés. Mulder lui décocha un nouveau coup au visage, et parvint à désarmer Newman. Le couteau tomba sur le sol de béton avec un cliquetis sinistre. Newman, à bout de forces, s'effondra à genoux, haletant bruyamment.
"-C'est fini, Newman, répéta Mulder.
Miller s'approcha, l'arme toujours pointée sur lui.
Newman leva les yeux vers Mulder, son visage contracté par la haine.
-Tu ne t'en en tirera jamais, Mulder! Jamais!.."
Avant qu'il ne puisse terminer sa phrase, les sirènes de la police retentirent au loin. Anderson et son équipe arrivaient enfin.
Mulder baissa son arme, le souffle court. Il se tourna vers Miller, la prenant dans ses bras.
"Est ce que tu vas bien ?" murmura-t-il, son cœur battant la chamade.
Miller serra Mulder contre elle, un soulagement immense la submergeant.
-Oui, Ça va. Grâce à toi". Elle frissonait.
Le FBI fit irruption dans l'entrepôt, leurs armes pointées sur Newman, qui n'opposa aucune résistance.
Anderson s'approcha de Mulder et Miller, son visage grave mais soulagé.
"-Mulder ! Miller ! Mon Dieu... qu'est-ce qui s'est passé ici ?
Mulder expliqua brièvement la situation, son regard ne quittant jamais celui de Miller. L'ombre de Newman était enfin vaincue.
Newman et son complice furent menottés et emmenés, le regard noir de Newman promettant une vengeance vaine. L'entrepôt, théâtre de leur confrontation finale, fut bouclé pour les besoins de l'enquête.
Mulder, bien que soulagé, ressentait une fatigue immense. Les épreuves de ces dernières semaines avaient laissé des traces profondes. Il prit la main de Miller, la serrant doucement.
-Il faut qu'on rentre, murmura-t-il, son regard empli d'une affection profonde.
Anderson acquiesça:
- Allez y agent Mulder. On s'occupe de tout ici"