La vengeance de l'ombre

Chapitre 7 : La traque

1846 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a 20 jours

De retour à son appartement, Mulder était physiquement faible, mais son désir de justice brûlait toujours aussi intensément. Avec l'aide de Miller, il continua à suivre l'enquête à distance, attendant patiemment le jour où il pourrait enfin reprendre la traque de Newman.


L'appartement de Mulder devint un quartier général improvisé. Miller s'était installée temporairement sur son canapé, partageant l'espace et veillant sur Fox avec une attention discrète mais constante.

Elle gérait ses médicaments, préparait ses repas et l'aidait dans ses déplacements encore difficiles. Mais elle était également son lien avec le monde extérieur, lui rapportant les avancées (ou plutôt l'absence d'avancées) de l'enquête.



Les jours se transformèrent en semaines. La guérison de Mulder était lente et parsemée de douleurs persistantes, mais sa détermination était sans faille.


Miller admira sa ténacité et sa force. Malgré l'horreur vécue, cet homme se relevait et repartait en croisade contre le monstre qu'était Newman.


Un soir, alors qu'ils examinaient les relevés téléphoniques de Newman vieux de dix ans, Mulder s'arrêta sur un nom récurrent.


"-Daniel Hayes, murmura-t-il. Un trafiquant de drogue. Il avait des liens avec Newman... et il avait une sœur qui tenait une agence de voyages.


Une étincelle d'espoir s'alluma dans les yeux de Miller.


-Une agence de voyages... Il aurait pu l'aider à quitter le pays."


Ils passèrent le reste de la nuit à rassembler des informations sur Daniel Hayes et sa sœur. Miller contacta ses sources, et le lendemain, elle revint avec une piste prometteuse. La sœur de Hayes avait quitté son emploi peu de temps après la libération anticipée de Newman et avait déménagé à Montréal, au Canada.

Un nouveau souffle animait Mulder.


"-Montréal, murmura-t-il. C'est une possibilité. Il pourrait y refaire sa vie sous une autre identité. Et on a retrouvé le corps de Peterson a la frontière canadienne..." une ombre furieuse passa dans regard de Fox a l'évocation de l'agent corrompu.


L'enquête prenait une nouvelle direction. L'ombre de Newman planait toujours, mais pour la première fois depuis longtemps, ils avaient une nouvelle direction à suivre.


Alors que la piste de Montréal prenait forme, une nouvelle dynamique s'installa entre eux. Leurs regards se croisaient plus souvent, chargés d'une compréhension mutuelle qui dépassait le cadre de l'enquête.


Un soir, alors que Miller aidait Mulder à se déplacer du fauteuil à son lit, leurs mains se frôlèrent. Un léger courant électrique parcourut leurs corps. Leurs yeux se rencontrèrent, et pendant un instant, le monde autour d'eux sembla s'estomper. Il y avait dans le regard de Miller une inquiétude sincère pour Mulder, et dans celui de Mulder, une gratitude profonde mêlée à une admiration grandissante pour la jeune femme courageuse et déterminée qui veillait sur lui.

Le silence qui suivit fut lourd de non-dits. Miller aida Mulder à s'installer. Elle allait se retirer lorsqu'il lui prit la main, sa prise encore faible mais ferme.


"-Miller," murmura-t-il, sa voix rauque emplie d'une émotion nouvelle. Merci. Merci pour tout.


Miller s'agenouilla près de lui, son regard plongé dans le sien.


"-Vous n'avez pas à me remercier, Mulder. Nous allons attraper cet homme. Ensemble."


Lentement, instinctivement, Miller se pencha et déposa un baiser léger sur le front de Mulder. Ce geste simple, empreint de tendresse et de réconfort, brisa une nouvelle barrière entre eux.


Les jours suivants, leur relation évolua subtilement. Il y avait dans leurs échanges une douceur nouvelle, des regards prolongés, des silences moins pesants. La traque de Newman restait leur priorité, mais une autre connexion, plus personnelle et profonde, se tissait entre eux.


Un soir, après une journée particulièrement éprouvante de lecture et relecture des relevés téléphoniques de Hayes, Miller et Mulder s'effondrèrent sur le canapé, leurs yeux rougis par la concentration.


Leurs mains se frôlèrent soudain.


La tension monta d'un coup, vibrant entre Mulder et Miller comme une corde tendue.


Mulder tourna lentement la tête vers Miller, ses yeux verts fixant les siens avec intensité. Il sentait encore la fragilité de son corps, les douleurs sourdes qui persistaient, mais le désir de se connecter à cette femme le transcendait. D'un mouvement lent, il leva sa main libre et effleura la joue de Miller, ses doigts effleurant la douceur de sa peau.

Miller frissonna légèrement sous son contact, son propre désir mêlé d'inquiétude. Elle avait peur de lui faire mal, de rouvrir des plaies encore sensibles, tant physiques qu'émotionnelles. Son regard hésitant trahissait cette appréhension.

Mulder se pencha légèrement et déposa un baiser sur les lèvres de Miller. Il se retira doucement, ses yeux interrogeant ceux de Miller, cherchant une réponse.

Le souffle de Miller se coupa un instant. Elle prit une inspiration hésitante et se rapprocha, ses lèvres effleurant celles de Mulder en un second baiser plus affirmé.

Encouragé par sa réponse, Mulder prit plus d'assurance. Malgré la douleur lancinante qui lui rappelait sa fragilité, il prit délicatement le visage de Miller dans ses mains. Ses baisers devinrent plus profonds, goûtant la douceur de ses lèvres, la chaleur de son souffle, un réconfort inattendu dans sa convalescence.

Miller répondit à son initiative avec une douceur infinie, son corps se rapprochant du sien. Elle était hyperconsciente de sa fragilité, de la manière dont il se contractait parfois sous l'effet de la douleur. Ses mouvements étaient lents, mesurés, empreints d'une précaution extrême. Elle voulait lui offrir du réconfort, de la chaleur, un havre de paix dans ses bras, sans jamais lui causer la moindre souffrance.

Mulder, trouvant une force nouvelle, prit plus fermement les commandes, ses mains se déplaçant avec assurance, sentant le frisson qui parcourait le corps de la jeune femme.

Lentement, Mulder se pencha en arrière, entraînant Miller avec lui jusqu'à ce qu'ils soient allongés sur le canapé étroit. Leurs corps étaient liés, leurs respirations se mêlant.

Miller déposa un baiser délicat sur sa cicatrice à la tempe, un geste de soin et d'affection.

Les mains de Mulder se firent plus audacieuses, glissant sous le pull de Miller, caressant la chaleur de sa peau. Miller frissonna, son propre désir prenant le dessus sur son appréhension initiale. Elle défit les boutons de la chemise de Mulder avec lenteur, ses doigts explorant la peau lisse de son torse, sentant les légères contractions de ses muscles.

Les vêtements devinrent une barrière superflue. Leurs caresses explorèrent chaque courbe, chaque muscle, chaque parcelle de peau, leurs sens s'éveillant à la chaleur et à la texture de l'autre.

Miller embrassait le torse de Mulder, ses lèvres traçant des chemins doux autour des cicatrices. Mulder gémissait doucement sous son toucher, la douleur physique s'estompant momentanément sous la vague de plaisir et de réconfort qu'elle lui apportait. Ses mains s'attardaient sur les hanches de Miller, les pressant contre lui, son désir grandissant malgré la faiblesse persistante de son corps.

Leurs respirations se firent plus rapides, leurs cœurs battant à l'unisson. Les murmures tendres se mêlaient aux soupirs étouffés.

Leurs corps s'unirent dans un mouvement lent et sensuel.

Dans l'intimité de cet instant suspendu, ils trouvèrent un répit dans la noirceur de leur réalité, un lien profond et personnel qui les unissait au-delà de leur quête de justice.

L'étreinte se fit plus douce, les mouvements ralentissant jusqu'à un arrêt complet.

Mulder serra Miller contre lui, enfouissant son visage dans ses cheveux soyeux. Il inspira profondément son parfum. Une vague de tendresse l'envahit, une émotion nouvelle qui se mêlait à la gratitude et à l'affection qu'il ressentait pour cette femme courageuse.

Miller, blottie contre lui, sentait la tension quitter lentement le corps de Mulder. Elle caressa doucement son dos.


Ils se regardèrent avec une tendresse infinie qui se passait de mots.


Un silence confortable s'installa entre eux, empli de la sérénité fragile de l'instant. Ils restèrent ainsi un long moment, leurs corps étroitement liés, trouvant un réconfort mutuel dans cette proximité. La fatigue commençait à se faire sentir, mais elle était douce, apaisante, différente de l'épuisement douloureux qui avait accablé Mulder ces dernières semaines.

Finalement, Mulder rompit le silence:


"-Montreal, nous devons... nous devons y aller


Sa voix portait une nouvelle détermination, renforcée par le réconfort qu'il avait trouvé auprès de Miller.

Miller hocha la tête, se redressant légèrement:


-Je sais. Montréal nous attend."



Les jours suivants furent une course contre la montre. Miller organisa leur voyage à Montréal avec une efficacité impressionnante, tandis que Mulder, malgré sa fatigue persistante, retrouvait une partie de sa détermination passée. Ils se tutoyaient désormais naturellement, cette familiarité reflétant la profondeur du lien qui s'était tissé entre eux.





La veille de leur départ pour Montréal, le cellulaire de Mulder sonna. C'était Anderson.

Miller regardait le visage grave de Mulder, qui s'assombrissait un peu plus a chaque instant. Il répondait a peine, se contentant de hocher la tête tout écoutant son interlocuteur.


"-Le bureau a Washington a terminé son enquête sur Peterson, lui expliqua Mulder une fois qu'il eu raccroché. Il avait plusieurs comptes bancaires a l'étranger. Avec de grosses sommes d'argent. Il était vraisemblablement très bien payé par quelqu'un...


Miller se figea.


-Tu veux dire... qu'il a fait ÇA pour de l'argent?, demanda t elle, choquée.


-Certaines personnes sont prêtes a tout lorsqu'on exploite leur faiblesse. L'argent, le pouvoir, sont des moteurs puissants pour diriger le monde," soupira Mulder, mais il n'y a pas que ça: les relevés des communications de Peterson indiquent qu'il a contacté par trois fois une cabine téléphonique de Wilmington, située a 900m de l'entrepôt où vous m'avez retrouvé. Ces appels remontent a environ une semaine avant mon ordre d'affectation par le bureau de Philadelphie.


-Donc... Newman a PAYÉ Peterson pour qu'il t'attire la bas? C'était prémédité?? Peterson aurait explicitement demandé ton expertise par le bureau de Philadelphie??"

L'exclamation de rage de Miller se repercuta sur les murs.


Mulder lui adressa un sourire triste, conscient de ce que ces découvertes engendraient en lui. Il lui serait difficile désormais de faire confiance a quiconque. A part Miller, il ne faisait plus confiance a personne.


Ils restèrent silencieux une grande partie de la soirée, cherchant le réconfort et la force d'accepter la vérité dans les bras de l'autre.


Mulder et Miller prirent enfin la route pour Montréal, l'espoir de retrouver la trace de Newman ravivé par cette nouvelle piste, Hayes et sa sœur.

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