La voix de l'ombre - Livre III : Au-delà des brumes
Chapitre 29 : De nouvelles perspectives.
Ce dernier adieu avait été aussi éprouvant que Keera l'avait imaginé. De retour à Forgefer, elle avait reçu les considérations de Moira, de Falstad, ainsi que de Muradin, celui des trois frères qu'elle connaissait le moins. Les familles endeuillées avaient été conviées à un repas funéraire qui se tenait dans le Hall des Explorateurs. Ce buffet était consommé debout, et chacun pouvait échanger à propos des personnes disparues.
Keera s'était mise en retrait après avoir discuté avec Magellas, et observait, accoudée contre un pan de mur. Puis, elle vit un jeune homme s'avancer vers elle, la mine contrite.
- Je suis tellement désolé, Keera, fit Anduin qui attrapa ses mains.
- Je te remercie d'être là, Anduin. Je suis heureuse de te revoir.
Tous les deux ils s'étreignirent, malgré le protocole royal qui s'appliquait d'autant plus lors de cérémonies officielles et publiques telles que celle-ci. Cependant, ils ne trouveraient personne pour les en blâmer, comme en témoignait le regard attendri de Varian qui les observait.
Sa joue tout contre le visage du prince, Keera aperçut le roi de Hurlevent, se dégagea de l'étreinte, et fixa Varian. Anduin fit de même, et le monarque s'avança vers eux.
L'expression tout aussi compatissante, il attrapa l'une des mains de la princesse, sur laquelle il referma son autre main.
- Il n'y a pas de mots pour décrire votre peine. Je suis de tout cœur avec vous, Keera.
- Je vous remercie, Varian, répondit-elle. Et je vous suis si reconnaissante d'être présents tous les deux. Cela me va droit au cœur. Et votre amitié pour le peuple nain compte beaucoup pour eux.
Keera posa son autre main sur celle de Varian, et Anduin préféra les laisser seuls. Après quelques minutes à les observer, il les vit disparaître dans les méandres de Forgefer.
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Keera attira Varian jusqu'aux communs qui menaient aux portes de la ville. Les gardes qu'ils rencontrèrent les saluèrent, et ils se retrouvèrent vite devant l'immense statue de pierre qui accueillait les nouveaux venus.
La princesse emmena le roi jusqu'à un chemin en pente à l'est de l'entrée, un lieu désert qui ne souffrait d'aucune indiscrétion. Elle se tourna alors vers lui, un sourire timide aux lèvres.
- À quand remonte notre dernière rencontre ? demanda Varian.
- À des siècles, avoua Keera en hochant la tête de droite à gauche.
Ils se dévisagèrent, puis la princesse se rua dans ses bras. La serrant fort contre lui, le roi de Hurlevent posa sa joue contre elle. Ils restèrent ainsi, silencieux, ne laissant entendre que le bruissement du vent dans les pins qui bordaient le petit refuge.
Après s'être séparés, ils s'assirent sur le rebord en pierre qui délimitait la fin du chemin. Varian la regarda, caressa son visage, et l'attira à lui pour l'embrasser. Il prit le visage de son amante entre ses mains, et pressa son front contre le sien.
- Je crois bien qu'entre Anduin qui part seul à l'aventure, et toi qui t'empêtre dans des excavations bourrées d'explosifs, je vais y laisser des plumes, souffla le roi.
- Eh bien, il va falloir que tu apprennes à nous faire confiance, dit tendrement Keera.
- C'est le cas, je t'assure. Mais cela ne m'empêchera jamais de m'inquiéter pour vous.
- En tout cas, les temps sont moins difficiles à présent, et tu as fini par accepter de t'allier à Vol'jin, sourit-elle.
- Je ne lui fais toujours pas confiance, Keera. Mais je gage qu'il ne sera pas un second Garrosh.
La princesse le dévisagea avec curiosité.
- Pourquoi as-tu empêché Thrall de l'abattre ? J'aurais cru que tu souhaitais ardemment sa mort !
- Ma foi, je ne suis même pas encore sûr d'assumer ce choix, avoua le roi. J'ai juste pensé qu'il ne devait pas payer ses crimes aussi simplement, et que d'autres étaient plus légitimes à le tuer que Thrall.
- Hum, je crois comprendre. En tout cas, tu m'as impressionnée, je l'avoue.
Varian l'examina.
- Cet air enjoliveur signifie-t-il que je mérite une rétribution pour cet acte altruiste ?
- De quel genre de rétribution parles-tu ? s'amusa-t-elle.
- Tu as de la chance que nous ne soyons pas confinés dans un endroit clos, fit dangereusement le roi.
- De la chance, vraiment ? insista Keera.
Après qu'ils eurent rit de la situation, la princesse reprit son sérieux. Il y avait un sujet qu'elle devait aborder avec Varian.
- Tu sais, dans cette explosion, je n'ai pas perdu qu'un ami.
- Je sais qu'il était bien plus qu'un ami à tes yeux, dit-il avec empathie.
- Ce n'est pas ce que je voulais dire, Varian.
- De quoi s'agit-il alors ? commença à s'inquiéter le roi.
- De notre enfant.
Estomaqué, Varian ouvrit grand les yeux. Le souffle coupé, il attendit qu'elle poursuive.
- J'attendais ton enfant, Varian, reprit Keera. Et si Hermand s'est rué sur moi, c'était aussi pour le protéger. Car il avait compris mon état.
- Et tu comptais m'en parler ? s'offusqua le roi.
- Évidemment, se défendit-elle. Mais il faut que tu saches une chose. Si j'ai attendu avant de t'en parler, c'est parce que je ne voulais pas te donner de faux espoirs. Et je ne savais pas non plus quelle serait ta réaction.
- Et combien de temps au juste aurais-tu attendu ?
- Ne te met pas en colère, Varian. Ce que j'essaie de te dire, c'est que, mis à part le seul enfant que j'ai mis au monde, je n'ai jamais plus amené aucune grossesse à son terme.
- Pardonne-moi, je ne voulais pas te blâmer. Tu voulais attendre de savoir si cet enfant passerait les premiers mois, comprit Varian qui se radoucit.
- C'est bien cela. Et il s'est avéré que cet enfant semblait...
- … être viable, termina-t-il en voyant la mine douloureuse de la princesse.
Varian enroula son bras autour de Keera, qui luttait pour ne pas pleurer à nouveau. Elle avait besoin de lui, de son affection et de sa compréhension, non de sa rancœur et de ses reproches.
Ce que, fort heureusement, il avait compris. Cependant, il réalisa également la perte que cela représentait pour lui.
- Par la Lumière, nous survivrons à cela, et à tout ce qui nous attend, assura le roi de Hurlevent. Mais Keera, tu dois tout me dire afin que je te protège. Promets-le-moi !
Keera le regarda, d'abord avec surprise, puis avec tendresse. Elle savait qu'elle pouvait avoir confiance en lui. Elle le gratifia alors d'un hochement de tête, et plongea son regard doré dans le sien. Il était temps à présent de rejoindre les autres au Hall des Explorateurs.
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- Par la Lumière, c'que t'es devenu grand Anduin ! T'as poussé comme un champignon ! J'te reconnais presque pas !
Le grand Prêtre Rohan était si heureux de revoir le jeune prince. Ils discutèrent longuement de son apprentissage auprès des draeneï, et Anduin semblait rayonnant lorsqu'il parlait de la Lumière.
- Ah, mon fils, je te cherchais.
- Père ? Où étiez-vous passé ? l'interrogea le prince, tandis qu'il aperçut Keera qui le talonnait.
- Nous discutions Keera et moi, et nous devons te parler.
Déconcerté par cette annonce, et soupçonnant de quoi il retournait, Anduin peina à dissimuler son enthousiasme. Il laissa néanmoins son père poursuivre.
- Nous retournons à Hurlevent, et Keera nous accompagne.
- J'en suis si heureux ! laissa échapper le prince qui sourit largement. J'ai tellement à te montrer, Keera ! Je suis certain que tu apprécieras nos jardins, et...
- … et nous devons prendre le Tram des Profondeurs, Anduin, le coupa le roi. En ce qui concerne le programme que tu réserves à Keera, nous en reparlerons.
Anduin était si heureux qu'il ne broncha pas, et les suivit à travers les galeries qui menaient au Tram.
De retour à Hurlevent, et alors que le soleil pointait à l'ouest, Varian, Keera et Anduin furent accueillis à la sortie du Tram par une escorte royale. Keera, qui ne connaissait pas le quartier nain, observait les maisons de pierre aux toits boisés qui bordaient les rues. Quelques engins étranges faits de bois jonchaient les rues, tandis qu'ils se dirigeaient vers le Donjon de Hurlevent par les Canaux.
Pour la première fois, Keera pouvait apprécier la visite sans craindre un contrôle aux portes du Donjon. Une fois passé le pont-levis, ils firent face à la statue du roi, dont la posture et le regard défiant occasionna une mimique moqueuse de la part de la princesse.
Après l'avoir gratifiée de son regard noir et intimidant, dont l'effet était néanmoins discutable, Varian poursuivit son chemin et gravit les marches qui entouraient la fontaine.
Une fois à l'intérieur, Keera jeta un œil sur sa gauche, et chercha du regard le vieux Samuels, gardien de la Chambre du requérant. Elle s'arrêta alors, car elle ne le trouvait pas. Anduin s'immobilisa également, imité par Varian, qui pivota, et comprit ce que la princesse cherchait.
- Qui cherches-tu ? lui demanda le prince.
- L'heure des requêtes est passée, Keera, fit Varian qui s'était approché. Tu y retrouveras Samuels demain si tu le souhaites.
Keera lui sourit, tandis qu'ils reprenaient leur chemin vers les parties privés.
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C'était un tel bonheur pour Nana de retrouver Keera. Installée dans des appartements plus confortables et proches de ceux du roi, qui lui étaient accessibles par un passage secret, la princesse bénéficiait une fois de plus de l'aide de la vieille femme, que l'on surnommait ainsi pour sa nature maternante et joviale, mais surtout parce qu'elle avait été la nourrice de Varian étant enfant. Depuis, personne ne l'appelait plus par son vrai nom, mais elle demeurait une figure emblématique du personnel royal que tous respectaient. D'autant qu'elle avait survécu à la Guerre contre les orcs, contrairement à la plupart des domestiques de l'époque.
Au grand dam de Keera, qui devrait une fois de plus composer avec le caractère implacable, têtu, et néanmoins attachant de Nana.
À la nuit tombée, Keera, Varian et Anduin partagèrent leur dîner dans les appartements de Varian. La princesse fut troublée, mais également heureuse de retrouver ces quartiers à présent si familiers, où Varian et elle avaient appris à se connaître. Vraisemblablement, le roi semblait ressentir la même chose en la voyant entrer. Cela le ramenait presque deux années en arrière, et un bref sentiment de nostalgie l'envahit.
À présent attablés, Anduin avait hâte de connaître le contenu de la discussion promise par son père.
Après avoir entamé le repas, il le questionna :
- Tu disais que Keera et toi aviez quelque chose à m'apprendre ? demanda-t-il sans pouvoir refréner sa curiosité davantage.
- En effet, fils. Keera et moi avons longuement discuté de tes incursions en Pandarie.
Anduin tenta de cacher sa déception. Il avait imaginé qu'ils aborderaient un tout autre sujet. D'autant qu'il ne souhaitait pas se voir interdire ses allers et venues en Pandarie.
Le roi reprit :
- Tu sais combien je me soucie de ta sécurité, tout comme Keera.
- Je sais, père. Mais j'avais cru...
- Je ne compte pas t'interdire quoi que ce soit Anduin, le coupa son père en levant la main devant lui. Ni même te mettre sous la tutelle de Keera, qui de toute façon, aurait rejeter cette proposition.
Anduin lança un regard reconnaissant à la princesse, dont il savait qu'elle lui faisait confiance. Keera lui sourit en retour.
- Anduin, je vais retourner en Pandarie, poursuivit-t-elle. Je veux constater les dégâts que Garrosh a occasionnés au Val, et voir si je peux aider à le guérir. Et si tu acceptes, j'aimerais que tu m'accompagnes.
- Vraiment ?
- Je sais combien tu voulais y retourner, fit Varian. Et puisque Keera doit s'y rendre, pourquoi ne pas faire le chemin ensemble ?
- Oh père, c'est une bonne idée, bien sûr, acquiesça le prince. Quand partons-nous ?
- Dans un ou deux jours, répondit Keera.
Anduin regarda à tour de rôle Keera, puis son père.
- Mais, tu viens à peine d'arriver à Hurlevent. Et, enfin... père, ne souhaites-tu pas qu'elle reste encore quelques temps ?
La question était audacieuse, et Varian fronça les sourcils. Son fils se doutait-il de quelque chose ? Keera avait-elle raison en prétendant qu'il pouvait avoir compris ce qu'il y avait entre eux ?
Le roi jeta un œil vers la princesse, qui lui sourit.
- Anduin, bien que je sois honoré de sa présence, je ne peux l'empêcher de partir.
- Honoré ? reprit Anduin.
- Eh bien oui, Anduin. J'apprécie la compagnie de Keera, tout comme toi il me semble. Y a-t-il autre chose à ajouter ?
Le prince les regarda une seconde fois, et se renfrogna légèrement. Il craignait que son père ne mette fin à cette rencontre s'il se montrait trop insistant.
- Je pense juste que deux jours, c'est peu pour découvrir Hurlevent, fit Anduin d'un air déçu.
Keera et Varian échangèrent un regard, puis le roi conclut :
- En tout cas, il est évident que Keera est la bienvenue ici, et qu'elle nous rendra visite dès qu'elle le voudra.
- J'en serai très heureuse, fit-elle. Et l'occasion se représentera Anduin, j'en suis sûre.
Le prince acquiesça en silence, et termina son repas qui ne lui paraissait plus aussi goûtu qu'il ne l'était quelques minutes auparavant.
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La journée avait été parfaite. Anduin était un formidable guide, et avait présenté à Keera chaque recoin du Donjon avec précision et efficacité. Après le déjeuner, il l'avait emmenée dans les jardins, puis au Lac de Hurlevent, pour finir sur les remparts qui donnaient sur le Port.
En revenant au Donjon, ils visitèrent la salle des portraits, où Anduin présenta un tableau de sa défunte mère.
- Comme tu lui ressemble, Anduin, dit-elle avec tendresse.
- Oui, on me le dit souvent. Et bien que je ne l'ait pas connue, il paraîtrait que j'ai hérité de son caractère doux et enjoué.
- Tu ressembles aussi beaucoup à Varian, tu sais.
Cela, très peu de gens s'en étaient rendu compte. Pour cela, il fallait les connaître tous deux intimement. Car même Anduin s'était aperçu qu'il commençait à se retrouver dans les expressions de son père.
Profitant de leur tête à tête, le jeune prince se risqua alors:
- Keera, tu te souviens quand je t'avais demandé si un jour tu pensais pouvoir aimer à nouveau ?
- Oui, je m'en souviens, confirma la princesse.
- Tu m'avais demandé si je pensais que tu le pourrais. Te souviens-tu de ma réponse ?
- Oui, tu avais répondu avec enthousiasme, si je me souviens bien, fit Keera qui appréhendait la suite.
- Eh bien, à ce moment-là, l'aimais-tu déjà ?
- Aimer qui, Anduin ?
- Mon père.
Keera tenta de conserver un air placide face au regard sûr du prince. Il ne sourcillait pas, et son expression ne souffrait d'aucune contestation.
Cependant, ce n'était pas à elle de le lui dire. Elle se pencha donc vers lui, et demanda :
- Penses-tu que c'était le cas ?
Surpris par cette répartie, et surtout par son flegme, Anduin fut dérouté l'espace d'un instant. Évidemment, il aurait dû s'y attendre. Elle avait deviné qu'il savait.
- Je pense que ça l'est toujours, répondit-il en souriant.
Il n'y avait rien d'autre à dire. Une journée parfaite, ponctuée de promenades et de découvertes, et complétée par des aveux tacites, servis avec calme et sincérité.
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C'était le dernier soir avant leur départ pour la Pandarie. Keera avait eu raison de faire confiance à Varian, ces deux jours à Hurlevent l'avaient aidée à surmonter sa peine. Ceci dit, Varian avait eu lui aussi besoin de sa présence, car, tout comme elle, il avait dû faire le deuil de l'enfant qu'elle avait perdu. Cela avait au moins eu le mérite de leur permettre d'en discuter. Car Keera n'aurait su dire ce que Varian aurait décidé. Or, la réponse était d'une telle évidence que la princesse s'en voulait presque d'en avoir douté.
En effet, le roi de Hurlevent n'était pas homme à se dérober, et aurait accueilli cet enfant, leur enfant, avec un tel bonheur qu'il aurait lui-même été l'annoncer à Thrall s'il l'avait fallu.
Mais l'heure des adieux approchait, si bien que tous les deux profitèrent de cette dernière nuit pour s'étreindre jusqu'au lever du jour.
Varian n'avait en effet laissé aucun répit à Keera, qui, après plusieurs heures d'ébats passionnés, s'était levée pour se désaltérer. Il n'en fallut pas moins au seigneur de Hurlevent pour la ruer, la plaquer contre le mur, et la soulever après l'avoir embrassée tendrement. Soupirant de plaisir, Keera s'était cramponnée à lui, l'entourant de ses jambes, tandis qu'il la maintenait par les cuisses de ses bras musclés. Face à face, tous deux se délectaient de ces vas-et-viens, tout en s'octroyant des instants plus tendres au moment de reprendre leur souffle.
Keera savait que le jour qui approchait serait assez éprouvant, mais elle choisit de ne dormir que très peu, préférant profiter de ces derniers instants qui seraient peut-être les derniers avant longtemps.
Tous deux se prélassaient au sol, sur le tapis installé devant la cheminée. Allongés sur le ventre, côte à côte, ils discutaient de leurs hypothèses quant au sort réservé à Garrosh.
- Je ne crois pas en une exécution sommaire, émit Keera. Connaissant les pandarens, ils vont rechercher son repentir, et lui confier des travaux à vie, comme reconstruire un temple, ou bien nettoyer le Val.
- Penses-tu ? Après tout, s'ils avaient voulu sa mort, ils l'auraient déjà exécuté, en effet.
- Cependant, j'ai peur que s'ils recherchent ses aveux, ils ne perdent leur temps. Et cela agacera la Horde comme l'Alliance plutôt que de régler le problème.
- Nous verrons bien, fit Varian qui posa sa joue contre l'épaule de Keera. Ne devrais-tu pas dormir quelques heures ? Au moins assez pour supporter le voyage.
- Ah oui ? Et qui me dit que tu me laisseras dormir ? N'aurais-tu pas déjà dû me laisser m'assoupir il y a plusieurs heures ?
- Toutes mes excuses, ma dame, se moqua le roi. De quelle façon souhaitez-vous que je m'acquitte de mon dû ?
Keera réfléchit. La proposition était des plus intéressantes, et d'ordinaire, elle aurait trouvé un moyen plutôt diabolique de se venger. Mais elle était réellement fatiguée. Elle se contenta de s'enrouler dans ses bras et de se blottir. Comprenant qu'elle avait choisi de dormir, Varian resserra son étreinte, et s'allongea tout contre elle. Il huma sa chevelure, et s'endormit paisiblement.