La voix de l'ombre - Livre III : Au-delà des brumes

Chapitre 20 : Un acte héroïque

3084 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 20/10/2024 19:08

Chapitre 20 : Un acte héroïque.



Les fouilles archéologiques avançaient. Le Val était déjà l'objet d'excavations ambitieuses du côté de la Horde, et les gobelins s'en donnaient à cœur joie en creusant toujours plus profondément dans les entrailles de la terre.

De son côté, la Ligue des explorateurs, dont les effectifs étaient beaucoup plus restreints, s'attelait à inspecter les ruines d'Ogudei près du Territoire du Lion, ainsi que les ruines de Mogujia, où Brann avait trouvé la griffe touchée par les Sha qu'il avait apporté au Sanctuaire des Sept Étoiles des mois plus tôt.


Un travail colossal avait également été entrepris au Siège de la Connaissance, dans le Val. De là, les chroniqueurs, garants des écrits historiques pandarens, échangeaient avec certains archéologues de la Ligue, mais également du Reliquaire, homologue de la Ligue pour la Horde.

L'ambiance entre les deux organisations demeurait cependant tendue. Car, bien que le lieu fût neutre, la Ligue et le Reliquaire étaient rivaux, et cherchaient souvent à saboter les manœuvres les uns des autres.


  • Par mes nattes, vivement qu'ils r'partent, ces foutus elfes, maugréa Hermand.
  • Ne t'énerve pas, et occupe-toi de ranger cette pile, fit Keera en lui tendant des livres.


Tous deux aidaient Wei Wu à trier et ranger les étagères qui recouvraient le bas des murs. Mais dès qu'Hermand se retrouvait près d'un elfe de sang, car c'était l'unique race que composait le Reliquaire, il manifestait son mépris.


  • Ils r'cherchent le pouvoir dans les reliques, pas l'histoire, ni la connaissance. C'est honteux ! Quand j'pense qu'ils ont essayé d'te débaucher ! Pah !
  • Laisse-les, ils ne te regardent même pas, dit Keera.
  • Tu sembl' pas les apprécier plus qu'ça non plus, pourquoi qu'tu les défends ?
  • Je ne les défends pas, Hermand. Je les ignore, et tu ferais bien...


La princesse s'interrompit lorsqu'elle vit l'un des elfes arriver en courant et rejoindre deux reliquaires. Elle écouta donc attentivement.

  • Vraiment ? Le roi-tonnerre est tombé ? demanda une elfe de sang.
  • Oui, les forces conjointes des trois factions créées pour le neutraliser en sont venus à bout.
  • Et pour les recherches de Lor'themar ?
  • Il a réussi à s'approprier une nouvelle source d'énergie, répondit le messager. Tout a été envoyé à Lune d'Argent.


Hermand observait Keera. Il savait bien ce qu'elle trafiquait.

  • Alors ? demanda-t-il tout bas.
  • Hermand, le roi-tonnerre est mort. Ils ont réussi, sourit-elle.
  • Ah, une bonn' chose qu'elle est faite, admit le nain. Bon, on poursuit ? proposa-t-il en lorgnant l'elfe appelée Kriss que l'on trouvait toujours le nez dans des livres.


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La Ligue avait entamé des fouilles près du Lac Blanc-Pétale, à la pointe ouest de la Marche de l'Empereur. Ayant entendu dire que les gobelins qui exploitaient la Mine du Grand Printemps, de l'autre côté de la Pagode Dorée, semblaient peu à peu terrorisés par une énergie inconnue, les explorateurs décidèrent de creuser la question.

Une très longue mine souterraine avait été forée, ainsi que de nombreuses galeries. L'excavation débouchait sur les montagnes qui entouraient le Val, et rejoignait les fouilles gobelines par endroit. Il fallait donc sécuriser les lieux, ainsi que plusieurs galeries souterraines qui pouvaient mener jusqu'à eux.


Intrigués par cette énergie et les possibles trouvailles que cela pouvait renfermer, Keera et Hermand prévinrent les chroniqueurs de leur intention d'explorer la mine.

Quelques jours plus tard, ils arrivèrent à l'entrée de la carrière, et rencontrèrent le maître des fouilles Jor Piquevin, un nain jovial dont le nez cassé faisait penser à une pomme de terre.


  • Bienv'nu à vous mes amis, fit-il avec entrain. J'espère que vous avez l'cœur bien accroché !
  • Pourquoi qu'tu dis ça ? demanda Hermand. C'est si inquiétant qu'ça s'qui s'passe ici ?
  • Bof, depuis deux jours, on sent une drôle d'odeur v'nant du fond d'la mine, expliqua Jor. Et ça sent pas bon non.
  • Depuis deux jours, reformula Keera. Une odeur de cadavre ou de brûlé peut-être ?
  • J'pense pas non, dit Jor. J'dirais plutôt du soufre mélangé à aut'chose, mais c'est point rare qu'on utilise la dynamite pour creuser. Par contre, ça sent fort.
  • Bon, nous verrons bien, fit Hermand qui retira son sac pour le poser plus loin près d'une tente.


Au crépuscule, le petit groupe se rassembla autour du repas et spéculait à propos des secrets mogus que renfermerait le Val.

Ces moments plutôt festifs, presque familiaux, lui rappelaient toujours les rassemblements orcs, et particulièrement les basses saisons chez les Chanteguerre. Et Keera avait toujours trouvé ces moments réconfortants et ressourçants. Car les nains étaient réputés pour leur entrain et leur joie de vivre.

  • Qu'est-ce tu crois qui les fait tant flipper ? demanda l'un des explorateurs.
  • Aucune idée, mais ça doit pas êt' si terrible pour effrayer des gobelins, se moqua Jor.
  • Sont pas habitués à creuser si profond dans la terre, fit Hermand.
  • Tiens Keera, j'te sers un coup ? dit Jor qui s'apprêtait à lui servir de la bière.
  • Oh non merci, répliqua la princesse.
  • C'est d'la bonne, de Forgefer, insista Jor.
  • Keera préfère la bière pandarène, bouda Hermand. Tu la f'ra plus boir' not' bibine.


Keera dévisagea Hermand. Le ton boudeur était le même, mais elle trouvait son expression curieuse.

  • En tout cas, demain on en saura un peu plus, poursuivit Hermand.
  • On a déjà bien creusé, on va pouvoir avancer, et mêm' p't'êtr' trouver la source d'cette énergie, déclara Jor qui engloutit sa bière d'une traite.


Le Val renfermait un mal sombre, Keera pouvait le sentir. Quelque chose d’insidieux et de délétère. Les nains pensaient les gobelins faibles, mais ils avaient la peau dure, malgré leur petite taille. Leur fragilité apparente rendait le danger encore plus traître. Ils allaient devoir se méfier.


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Qu'il était dommage de s'enfouir sous terre alors que le soleil intensifiait la couleur des feuilles déjà dorées des arbres du Val. Une telle vue de cet éternel printemps tirant sur les couleurs de la haute saison était si vivifiante.

Mais le mystère devait être éclairci. Le petit groupe d'explorateurs et Keera pénétrèrent donc dans la mine. Les cavités étaient étroites pour Keera, car les nains étaient bien plus petits. Mais certaines galeries semblaient plus larges, et elle fut rassurée de voir qu'il s'agissait de celles qu'ils comptaient explorer.


Ci et là, des poutres de bois soutenaient la pierre, mais la roche présentait certaines fragilités.

  • Faudrait pas qu'ça pète, hein ! rit Jor.
  • Ça non, confirma Hermand qui éclairait un passage plus loin de sa torche. C'est par-là ?
  • Oui-da, fit Jor. On continue là et on bifurque plus loin. Ensuite, on verra bien.


Keera réalisa la longueur des galeries à mesures qu'ils avançaient. Il était maintenant évident qu'ils allaient ouvrir une voie vers les excavations de la Horde, car les deux mines se rejoindraient inévitablement.

Les nains étaient incroyablement efficaces lorsqu'il s'agissait de creuser des souterrains. Elle avait déjà visité plusieurs mines par le passé, mais cela la rendait toujours plus admirative de voir leur travail et la rapidité d'exécution.


Ils firent une courte pause entre deux galeries, et partagèrent une gourde d'eau qu'ils se passaient de main en main.

  • Merci bien, dit Hermand qui attrapa la gourde que Keera lui tendait.


La princesse attendit que les autres soient hors de portée de voix, puis demanda :

  • Hermand, qu'est-ce que tu as ?
  • De quoi qu'j'ai ? Tu m'trouv' bizarre ?
  • Hermand...
  • Pff, tu m'connais trop bien, j'peux même pas t'mentir, fit-il en la dévisageant.
  • Je sais très bien que tu ne me boude pas à cause de la bière, dit-elle le regard suspicieux.
  • Nan, t'as raison, mais j'aurais cru qu'entre tous, ce s'rait à moi qu't'en parlerais, avoua le nain sans cacher sa déception.
  • Je n'étais pas sûre de ce que c'était, mais je suis heureuse que tu t'en sois rendu compte, fit-elle en lui prenant les mains.
  • J't'avais déjà dit que j'étais heureux si t'étais heureuse, Keera. Et qu'y fallait pas t'faire de mouron ni t'sentir coupable. Orgrim voulait qu'tu sois heureuse, lui sourit-il avec bienveillance. Et pis, c'est en bon chemin non ?
  • À priori, sourit timidement la princesse.


La larme à l’œil, Keera ajouta :

  • Rends-toi compte, quand-même, quelle ironie.
  • La vie elle est faite ainsi. Parfois, on croit qu'tout est figé parce qu'on a peur. Mais la vie c'est pas ça. La vie, c'est vivre.
  • Arf, Hermand, tu as raté ta vocation de philosophe, fit Keera.
  • Tout comm' ma vocation de grand séducteur, ajouta le nain en levant le doigt devant lui. Les gens ils croient que c'est parce que j'passe tout mon temps avec toi qu'j'regarde plus les nénettes autour.
  • Eh bien, ils te connaissent mal, sourit la princesse.
  • C'est p't'êtr' pas faux qu'à ton contact, j'sois dev'nu plus regardant, mais grâce à toi, j'passe pour un tombeur à leurs yeux. Les femmes elles croient qu't'en pince sévèr' pour moi, et ça m'donne d'l'envergure !
  • Je te crois sur parole, dit-elle sans ironie.


Ils gardèrent le silence quelques instants, puis Keera reprit :

  • Hermand, merci.

Le sourire complice du nain valait toutes les réponses.

Le groupe reprit son exploration, s'enfonçant toujours plus loin dans les galeries.


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À mesure que le groupe s'enfonçait dans la mine, l'odeur se faisait plus présente. Le nez affûté des nains parvenait à isoler l'odeur suspecte, mais sans pouvoir l'identifier.

  • Palsambleu, ça pique le nez ! fit l'un des explorateurs.
  • Nous v'là face aux deux galeries qu'on n'a pas encor' exploré, dit Jor. On va s'diviser en deux groupes à partir d'ici.
  • C'est prudent tu penses ? l'interrogea Hermand.
  • Bah, même si on tombe sur un groupe de gobelins, on devrait pouvoir s'en débarrasser, affirma Jor.


Keera suivit donc Hermand et deux autres explorateurs dans une des galeries, tandis que le second groupe s'éloigna dans l'autre.

À présent, plus aucune poutre ni aucune lanterne ne veillait à l'ascension de potentiels aventuriers. Le noir complet exigeait qu'on monte bien haut les torches et que l'on marche plus lentement. Puis, progressivement, le sol et les murs devinrent rocheux.


  • Nous devons être arrivés à la base de la montagne, fit Hermand.
  • Et donc, on n'est pas très loin d'la mine d'la Horde, reprit un autre explorateur.
  • L'atmosphère est pesante, ajouta Keera. L'odeur est proche, mais ne s'est pas intensifiée. Pourquoi ?
  • Sûr'ment que'que chose qui la masque, pensa Hermand. De... mais !
  • Hermand !
  • Des explosifs ! cria le nain. De quoi tout fair' sauter avec la montagne !
  • C'est un piège ! Vite, demi-tour ! s'écria l'un des explorateurs. Le moindre choc...


Une détonation dans une galerie plus loin. Puis une secousse.

  • Le plafond, il va s'effondrer !
  • Courrez ! hurla Hermand qui fermait la marche.
  • Hermand ! se retourna Keera. Passe devant, je pourrais peut-être...
  • Cours, Keera ! fit-il en l'attrapant par le bras.
  • Hermand ! (elle lui tira le bras pour qu'il la dépasse, mais le nain résistait).
  • J'vous protégerais tous les deux, foi d'Hermand ! marmonna le nain dans sa barbe, le regard sûr et déterminé.


Et la mine explosa.


Une partie de la montagne s'effondra sur son flanc, dont les débris s'acheminèrent jusqu'aux ruines de la mine qui avait sauté. Le groupe qui avait suivi Jor avait également fait face au même arsenal, et aucun d'entre eux n'y survécu.

La détonation avait fini de creuser la galerie dans laquelle Keera et son groupe s'étaient aventurés, si bien qu'elle se retrouva propulsée de l'autre côté de la montagne, c'est-à dire sur un des sommets de la Vallée des Quatre Vents.


Lorsqu'elle reprit connaissance, après un moment, elle se retrouva à plat ventre, tenant encore la main de son ami. Elle ne vit pas que la main avait été séparée du corps d'Hermand, qui était étendu sur elle. Il était lourd. Elle se souvenait vaguement, il s'était jeté sur elle, car il avait tenté de la protéger. Puis un bruit sourd et violent. La montagne s'était écroulée sur eux, et avait refermé la galerie que la détonation avait faite. Le passage qui menait jusqu'à eux avait donc été naturellement condamné.


  • Hermand ! cria-t-elle tout en reprenant son souffle.


Le nain glissa de son dos jusque sur le sol, et s'affala sur le dos. Tout comme elle, le bas de son corps avait disparu, ainsi qu'un bras. Sauf que les membres d'Hermand ne pouvaient repousser.


  • Oh, Hermand.... articula-t-elle malgré le chagrin. Pourquoi ? Pourquoi tu m'as protégée ? J'aurais survécu...


Hermand avait la moitié du visage arrachée, et l’œil qui lui restait était grand ouvert. Effondrée, meurtrie, Keera rampa jusqu'au corps de son fidèle ami et l'étreignit. Elle pleura contre son torse, et posa délicatement la main qui lui restait sur le visage abîmé et noirci. Elle se cramponnait, et hurlait sa détresse, si bien qu'elle fit fuir les oiseaux qui survolaient la falaise sur laquelle ils avaient atterri.


C'était fini. Elle ne reverrait plus son ami qui lui donnait tant de joie, tant d'espoir. Ce confident qui savait lire dans son cœur, qui la connaissait si bien. Elle ne l'entendrait plus rire, ni tirer sur sa pipe, et sentir l'odeur du tabac aromatisé d'herbes cueillies.

Encore sous le choc, elle resta ainsi pendant des heures, peut-être même des jours, accrochée à son ami, ses membres fumant de repousser, et regardant le ciel bleu sans nuage de la vallée, des larmes chaudes dévalant ses tempes.


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Malkorok avait attendu des jours du haut du Sanctuaire des Deux Lunes. Lorsqu'il avait reçu la confirmation que la dynamite était en place, il trépignait d'impatience en attendant la déflagration. Et quel spectacle.

L'explosion avait été grandiose. Le seul inconvénient de ce genre de procédé était peut-être de n'avoir pas pu entendre les cris de peur et de souffrance. Mais le spectacle valait le détour.


  • Chef, voici le rapport, dit un kor'kron à l'adresse de Malkorok.


L'orc lui confia également un objet long qu'il avait enroulé dans un linge.

  • Des survivants ? demanda le Rochenoire en prenant le document.
  • Aucun, chef, acquiesça l'orc qui s'éloigna.
  • Bien, se dit-il à lui-même, un large rictus sinistre se dessinant sur son visage.


Le chef des kor'krons savourait ce moment. Il regarda loin devant, et inspira profondément. Enfin, la femelle de Marteau-du-Destin avait eu ce qu'elle méritait. Il observa le paysage accidenté et épouvantable qui défigurait le site à présent sinistré.


D'énormes pans de montagnes avaient dévalé la pente et s'étaient écrasés sur la mine. Évidemment, des gobelins avaient également dû sauter dans la foulée, mais quelle importance. Il s'agissait d'un dommage collatéral qu'il avait lui-même évoqué au Chef de guerre lorsqu'il lui avait fait suggérer ce plan par un autre kor'kron. Car il ne voulait pas éveiller les soupçons sur lui. Son second, qui avait donc proposé ce plan à Garrosh, ignorait lui-même que la femelle se trouvait parmi les explorateurs de ce groupe. C'était un de ses espions qui l'en avait informé.


Malkorok pouvait donc présenter cela comme un hasard, et se hâta de ce pas de rejoindre le Chef de guerre.


Arrivé devant ses quartiers, il vit Garrosh qui donnait ses ordres à un de ses lieutenants, un orc très jeune et très prometteur. Lorsqu'il aperçut Malkorok, il lui fit signe d'approcher.


  • Ah, le rapport sur la destruction de la mine de ces immondes nains explorateurs. Bien, ils ont cru pouvoir creuser près de nos excavations. Ils l'ont regretté.
  • Et ils l'ont payé de leur vie, Chef de guerre, jubila intérieurement le Rochenoire. Nous n'avons trouvé que quelques lambeaux de corps arrachés, mais rien n'aurait pu survivre à ça.
  • Pah ! Ils réfléchiront à deux fois la prochaine fois, dit Garrosh qui pivota pour s'éloigner.
  • Chef de guerre ? Il y a un élément qui pourrait retenir votre attention.
  • Dis-moi, Malkorok ?
  • Les gobelins qui ont scellé les issues pour éviter aux nains de s'enfuir, ils auraient identifié une personne qui les accompagnait. Une personne qui ne faisait pas parti de la Ligue des explorateurs, et qui n'était pas supposée être là.
  • Et alors, en quoi ce détail peut m'intéresser ?
  • Eh bien, j'ai pensé que vous pourriez vouloir savoir que cette personne était également morte dans l'explosion, fit prudemment Malkorok.
  • Pourquoi ? demanda sèchement Garrosh. De qui s'agit-il ?
  • De Keera, Chef de guerre.


Garrosh eut le souffle coupé. Un très léger tressaillement au coin de ses lèvres n'échappa pas au chef des kor'krons. Garrosh conserva néanmoins son visage placide, et fit :

  • L'ont-ils identifiée formellement ? demanda Garrosh les sourcils froncés.


En guise de réponse, Malkorok lui tendit le linge qu'il défit, lui laissant reconnaître la lance double lame de la princesse.


Aucun doute, il s'agissait bien de l'arme de Keera. Garrosh l'avait vue assez souvent pour être capable de l'identifier. La serrant entre ses doigts, il dit simplement :

  • Bien, je vais lire ce rapport. Occupe-toi de faire remplacer les gobelins qui ont péri dans l'explosion.
  • Ce sera fait, Chef de guerre, dit pompeusement le Rochenoire qui sourit largement lorsque Garrosh disparut dans ses quartiers.


Malkorok pouvait à présent se glorifier d'avoir étouffé la minuscule faiblesse qui avait habité son Chef de guerre. Plus rien, dorénavant, ne pourrait plus se mettre en travers du chemin de Garrosh, qui était celui qui amènerait les orcs au-dessus de toutes les autres races.

Cependant, il n'avait pu voir la mine lugubre et mélancolique de son chef qui laissa s'éteindre la dernière trace d'humanité qui résistait en lui, et qui se jura de ne plus jamais se laisser aller à la moindre tendresse.

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