La voix de l'ombre - Livre III : Au-delà des brumes

Chapitre 14 : Les événements se bousculent.

• Une bonne dizaine de fois ?

Keera eut une moue ennuyée.

• Hum, je ne sais pas ce qu'il ne comprend pas entre « non », « certainement pas » et « jamais ».
• En effet, mais je dois admettre que je le comprends, avoua Varian. Qu'un homme te courtise ainsi n'est pas étonnant.

Tous deux se reposaient dans les quartiers royaux du Sanctuaire des Sept Étoiles. Varian, adossé à la tête de lit, et vêtu d'un simple drap qui recouvrait son bassin, caressait la chevelure de Keera qui était allongée sur le ventre contre le roi et également recouverte d'une partie du drap.

Varian avait interdit l'accès à sa garde personnelle, de façon à ce que Keera puisse y pénétrer sans être vue. Il suggéra qu'il n'était nul besoin de le protéger jusque ses quartiers, le Sanctuaire représentant déjà un rempart à lui seul.

• Enfin, il finira bien par comprendre, soupira-t-elle. En tout cas, je n'aimerais pas devoir lui frapper le crâne pour que ça rentre, plaisanta à moitié la princesse.
• Mfr, je n'aimerais pas non plus le voir te harceler sans arrêt, grogna Varian.
• Enfin, et Anduin ?
• Déjà reparti à l'aventure, répondit le roi. On ne l'arrête plus.
• Je le comprends, sourit Keera.
• Ah oui ? T’ennuierais-tu ici ? demanda-t-il dangereusement.
• C'est que le monde continue de marcher sans nous.
• Qu'il marche, il nous appellera bien assez tôt, fit Varian qui fit basculer Keera pour l'embrasser.

Après une étreinte lascive ponctuée par des ébats passionnés, les amants se retrouvèrent au sol, emmitouflés dans les draps de soie, et sirotant du vin de prune.

• Quel luxe, votre Majesté ! Je ne suis pas habituée à tant d'égards.
• Je ne suis pourtant pas connu pour ma galanterie, ni même les flatteries, affirma le roi.
• Nul besoin de tout cela, fit-elle en s'engouffrant dans les bras de Varian.

Le roi referma son étreinte sur elle qui se blottit. Ils restèrent ainsi un moment, appréciant ces moments de calme qui ne dureraient pas.

• J'ai appris les différents qui opposaient Lor'themar Theron et Garrosh, dit le roi.
• Cela ne m'étonne pas du tout, enchérit Keera. Garrosh exècre les elfes. Et Lor'themar est resté plutôt passif jusqu'ici.
• Ce qui tombe à pic, qu'en dis-tu ? La Horde commence à se disloquer, et je vais lui damer le pion.
• Tu veux faire adhérer les elfes de sang à l'Alliance ? demanda-t-elle en se redressant.
• J'ai envoyé un messager auprès de Lor'themar, et j'attends une réponse. Je voudrais engager des pourparlers pour envisager de les rallier.
• Eh bien, tes espions sont efficaces. J'ignorais que c'était à ce point-là !
• Et je m'en voudrais de ne pas profiter de la situation. Avec les elfes de sang et leurs compétences, nous augmenterons considérablement nos effectifs et nos chances de gagner contre Garrosh.
• Dans ce cas, il se pourrait que Garrosh voit ses effectifs se réduire encore plus après ce que je vais t'apprendre.
• De quoi s'agit-il ?
• Les îles de l’Écho ont été mises sous loi martiale. Garrosh s'est débarrassé de Vol'jin et a mis sous sa domination les trolls sombrelance. Ses kor'krons gardent la place.
• Quoi ? Mais comment cette information a-t-elle pu nous échapper ?
• Tout est arrivé très vite. Heureusement, Vol'jin a survécu à sa tentative d'assassinat, et se cache quelque part. Et les Îles de l’Écho doivent être libérées à l'heure qu'il est, sourit Keera.
• Comment ça ?
• Je sais que Vol'jin a contacté Thrall pour qu'il protège son peuple pendant son absence. J'imagine qu'il s'est retrouvé face aux kor'krons que Garrosh avait posté aux Îles de l’Écho et a débloqué la situation. J'attends des nouvelles à ce sujet.
• Ce qui signifie que Garrosh se défait peu à peu de ses alliés, réfléchit tout haut Varian.
• Ne le sous-estime pas pour autant. Tu sais ce dont il est capable. Regarde Theramore.
• C'est vrai, mais tout cela, et le fait que nous ayons subtilisé la Cloche Divine sous son nez lui portera un sacré coup.
• Espérons-le, dit Keera en se relevant.

Varian l'observa se rhabiller.

• Tu dois vraiment repartir ?
• Tu vas être très occupé Varian. Et moi aussi.
• Me diras-tu au moins où tu te rends ?
• En Krasarang. Je dois y retrouver quelqu'un, dit-elle sans rien ajouter.
• Bien, fait attention à toi surtout. Si Garrosh vous découvre, toi et ton informateur...
• Je serai prudente, promit-elle en lui caressant la joue.

Varian recouvrit la main de Keera de la sienne, puis y déposa un baiser avant de la laisser quitter discrètement ses appartements.

W

Bazol se réveilla en sursaut. Encore un cauchemar. Ne pouvait-il au moins trouver la paix dans son sommeil ?

L'orc décida que la nuit était terminée. Il se leva, et baigna son visage luisant de sueur. Aujourd'hui, il était posté près des Ruines de Korja, c'est pourquoi il avait proposé à Keera de la rencontrer. Loin de la Halte de la Domination, ils ne seraient pas débusqués.

Il sortit de sa tente, sa hache à la main, salua brièvement ses lieutenants, et se rendit auprès de Garde-Sanglante, le seigneur de guerre que Hurlenfer avait désigné pour commander la Halte.

Bazol pénétra donc dans le fort et rejoignit le commandant. La place n'était gardée que par des orcs, car, d'après les papiers que Garrosh avait laissé à Garde-Sanglante, il prévoyait d'« utiliser » les elfes de sang comme chair à canon pour préserver sa propre race des « tâches insignifiantes ». Bien que n'étant pas un grand amoureux des elfes, Bazol ne concevait pas que le Chef de guerre traite ainsi ses alliés. Il savait que Garrosh le paierait d'une façon ou d'une autre. Le problème était qu'il entraînerait la Horde dans sa chute. Et cela lui était intolérable.

Ce n'était pas la Horde que menait Marteau-du-destin, ni Thrall. Et l'ambition de Garrosh l'avait poussé à sacrifier ses propres guerriers, comme il l'avait vu lorsqu'il utilisa la magie des Sha sur ses kor'krons. Le fils de Hurlenfer allait trop loin, et devait être arrêté.

Il avait entendu parler des Îles de l’Écho que Thrall avait réussi à libérer du joug des kor'krons. C'était un espoir. D'autant que Keera lui avait assuré que Vol'jin était toujours en vie.

Bazol grimpa donc les escaliers menant à Garde-Sanglante, et le vit aux prises avec un groupe de gobelins qui réclamait davantage de gardes de la Halte pour assurer leur sécurité sur la Plage Baille-Fonds, aménagement qui servait à récupérer du pétrole.

• Vous êtes bien assez nombreux, gobelins ! cracha le commandant qui fit signe à ses gardes de les faire sortir, ce qu'ils firent sans ménagement.

Bazol les observa attraper certains gobelins par les oreilles et les jeter du haut des marches. Serrant les dents devant un tel traitement, il se détourna et s'avança vers Garde-Sanglante.

• Ah, Bazol, n'es-tu pas dans les étendues aujourd'hui ?
• Je m'y rends, je voulais juste te prévenir d'une incursion plus importante de l'Alliance au sud.
• Très bien, j'y envoie une troupe plus conséquente, acquiesça l'orc.

Revenant sur ses pas, Bazol sortit du fort et fut attiré par les rayons lumineux d'un sort. Un portail.

Intrigué, il interrogea le général Nazgrim :

• Nous recevons la visite du Chef de guerre ? Ce portail mène au Val.
• Il va mener un de nos agents récupérer la Cloche que l'Alliance nous a volée, répondit le général.
• La Cloche ? Elle a été retrouvée ?
• À Darnassus, oui, confirma Nazgrim. Il ne nous aura pas fallu longtemps avant de la trouver. Et il nous en faudra encore moins pour la reprendre à nos ennemis, fit-il le regard dur. Pour la Horde !

Estomaqué, Bazol se hâta de rejoindre le point de rencontre, en espérant que Keera y serait.

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Keera attendait Bazol depuis un moment déjà. Il était plutôt risqué de sa part de demander à la voir, mais il devait avoir une bonne raison. Elle espérait seulement qu'il ne serait pas suivi.

Alors qu'elle scrutait l'horizon, elle observait un essaim de guêpes survoler un parterre de fleurs. Soudain, l'essaim se dispersa, comme pris de panique. Intriguée, Keera plissa les yeux et se concentra. Elle voyait une forme camouflée avancer furtivement en direction du sud. Elle souffla alors pour dissiper le camouflage, et un immense troll apparu.

Loin de l'apparence des trolls Sombrelance qu'elle connaissait, celui-là avait la peau plus grise et les yeux luisant d'un bleu étrange. Des runes magiques zébraient son torse, et il l'attaqua en invoquant le tonnerre.

Peu désireuse d'attirer l'attention sur elle, et potentiellement sur Bazol, Keera dégaina sa lance double lame et porta un coup au niveau de son torse après avoir contré son sort. Une plaie s'y dessina, car le troll avait esquivé en se jetant en arrière. Il renouvela son attaque de foudre mais Keera invoqua le vent, et pendant qu'il luttait contre la bourrasque, elle le décapita.

À présent penchée sur son cadavre, elle réalisa que ses soupçons étaient fondés : un troll Zandalari. À sa connaissance, ils ne s'étaient encore jamais aventurés jusqu'ici. Il devait y en avoir d'autres, car il devait s'agir d'un éclaireur.

• Keera ! fit Bazol qui s'approchait.
• Bazol, je suis heureuse de te voir ! (sa mine s'assombrit) Bazol qu'est-ce que...
• Il faut faire vite Keera, Garrosh a trouvé où l'Alliance cachait la Cloche ! À Darnassus, c'est bien ça ?
• Oui, mais...
• Ils sont en train d'envoyer les meilleurs voleurs pour la récupérer. Ils ont créé un portail, j'ai bien peur qu'il soit trop tard.
• Je vole au plus vite les prévenir ! Et les îles de l’Écho ?
• Tout va bien, Thrall les a sécurisées, mais hâte-toi Keera !
• Fais bien attention à toi Bazol, fit-elle en sautant sur Saja.

L'orc la regarda s'envoler. Quel heureux hasard de lui avoir demandé de venir, car il n'avait pas prévu que la Horde retrouverait aussi vite la Cloche Divine, voire pas du tout. Mais il doutait sincèrement qu'elle n'arrive à prévenir l'Alliance à temps.

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Keera vola jusqu'au nord et arriva sur le Camp de base des sentinelles, les soldats d'élite des elfes de la nuit. C'était dans leur capitale, Darnassus, que la Cloche allait être dérobée. Ils devaient l'écouter. Elle se rua vers l'une des chasseresses et dit :

• Où est votre commandant, c'est une urgence !
• Qui êtes-vous ? demanda la chasseresse.
• Keera, et je cherche Tyrande. Où est-elle ? Nous devons faire vite !
• Elle n'est pas ici, et je ne vous connais pas, insista l'elfe. Partez !
• Mais !

Les autres chasseresses bandèrent leur arc et les pointèrent sur elle. Elle recula, puis s'éloigna rejoindre Saja pour atteindre au plus vite le Val et prévenir Varian.

Elle commença à s'élever dans les airs, puis vola rapidement avant de recevoir une lance dans la jambe. Saja fut tiré vers le sol par une étreinte magique qui électrocuta Keera par la même occasion.

Tombant de sa monture, la princesse lança un jet d'énergie naturelle sur deux des assaillants, et implora Saja de s'enfuir. Le serpent-nuage n'obéit pas, et attaqua d'autres ennemis en utilisant sa longue queue. Des Zandalari. Ils préparaient bien quelque chose.

Keera s'élança malgré la lance plantée de part et d'autre de sa cuisse, mais fut maîtrisée par un sort ténébreux qui lui parcourut le corps. La douleur était telle qu'elle lâcha sa lance et sentit un violent coup sur sa tempe. Elle perdit connaissance.

Combien de temps s'était écoulé ?

Keera revint à elle mais ne bougea pas. Elle était ligotée et maintenue au sol. Elle entendait plusieurs voix, mais n'ouvrit pas les yeux. Ses ravisseurs devaient ignorer qu'elle était consciente. Finalement, elle sombra à nouveau, et reprit conscience après un moment. Elle entendait des cris, le bruit des armes qui s'entrechoquent. Une escarmouche. Puis elle sombra à nouveau, plus sereinement cette fois. Comme si elle s'endormait de fatigue.

Elle ne sentit pas qu'on la transportait. Lorsqu'elle se réveilla, elle entendit de l'eau couler. Une chute d'eau. Ne sentant aucune hostilité, elle réalisa que Saja l'enroulait de son corps sinueux. Elle se redressa donc, et vit un peu plus loin un jeune homme qui était assis près du lac, attendant qu'elle émerge. Il avait apparemment soigné sa jambe.

• Je suis heureux de faire enfin votre connaissance, princesse Keera.
• Qui es-tu ? demanda-t-elle au jeune garçon qui marchait vers elle.

À cette distance, et alors qu'elle reprenait ses esprits, elle le reconnu : le jeune homme de la Taverne dans les brumes.

• Pardonnez mon intervention, mais j'ai cru bon de devoir vous sortir des griffes des trolls Zandalari. J'espère que vous ne m'en voudrez pas.
• Sauf si tu ne me dis pas qui tu es et ce que tu veux, menaça Keera en se levant.
• Vous avez peut-être déjà entendu parler de moi, je suis le prince noir, dit-il en lui tendant sa lance qu'il semblait avoir examinée.
• Le prince noir ?

Puis elle comprit. Elle n'avait pas repensé à lui depuis son passage à la taverne. Et pourtant, tout était clair à présent.

• Tu es Irion ! Le jeune dragonnet noir sauvé de la corruption !
• C'est bien moi, dit-il en s'inclinant.

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Encore sous le choc, Keera écarquillait les yeux devant le garçon aux allures exotiques. Évidemment, il lui rappelait Samal. Comment n'avait-elle pas fait le rapprochement avant ?

À présent sur le qui-vive, elle demanda :

• Que fais-tu ici ? Et pourquoi m'avoir aidée ?
• Eh bien, je pensais que vous, entre tous, sauriez pourquoi je suis ici. Ou en tout cas ce que je veux.
• Comment le saurais-je ? Je ne suis pas... ah !
• La lueur dans vos yeux confirme ce que je pensais : nous sommes liés, princesse Keera.
• Juste Keera, mais je ne pense pas que nous soyons vraiment liés comme tu dis. J'étais liée à l'un d'entre vous. C'est différent.
• Pas tant que cela, si je puis me permettre, sourit Irion.
• Ah, je sais ce que tu vas dire. Que je n'y connais pas grand-chose concernant les dragons.
• Je ne dirais pas cela, non. Mais...
• Oh ! La Cloche ! Irion, depuis combien de temps suis-je ici ?
• Trop longtemps, j'en ai peur, répondit le dragonnet noir.

Keera lui lança un regard soupçonneux.

• Tu sais de quoi je parle ?
• Malheureusement oui, confirma Irion. Mes informateurs sont formels, la Cloche est aux mains de la Horde à présent.

La princesse était abattue. Mais il était important pour le prince noir qu'elle retrouve espoir :

• Ne vous inquiétez pas Keera, d'autres que vous souhaitent ardemment le bien, et feront tout pour parvenir à la paix.
• Serais-tu capable de voir l'avenir Irion ?
• Les capacités des dragons noirs sont inimaginables, et vous êtes bien placée pour le savoir.
• Je pense que tu me surestimes. Je n'ai pas tant développé de capacités draconiques que tu le pense. Et je ne crois pas en être capable. Je ne suis pas un dragon.
• Mais vous détenez un corps, une physionomie capable d'accueillir nos gênes sans muter vous-même, sauf en cas de besoin. Vous devriez vous pencher sur les expériences de feu Nefarian qui avait réussi à croiser un humain avec un dragonnet.
• Je ne suis pas intéressée par ce genre de monstruosité Irion. Je ne vois pas où cela peut mener, et je préfère me concentrer sur mes devoirs envers Azeroth.

Irion sourit. Bien que moins puissante que lui, cette femme pouvait représenter une alliée de choix, ou bien une ennemie redoutable. Et il ne ferait pas la même erreur que son père.

Tout de même très intrigué par la jeune femme, Irion osa :

• Keera, vous oscillez entre la Horde et l'Alliance. Vous ne vous positionnez pas clairement, mais vous essayez de répondre aux besoins des uns et des autres. Viendra le jour où vous devrez choisir.
• Je ne pense pas que ce jour viendra, rétorqua la princesse. Mais et toi, Irion, où est-ce que tu te situes ? Que veux-tu ?
• La même chose que vous, Keera. Je suppose.
• Une réponse bien habile pour un garçonnet d'à peine un an.
• Oh mais je grandis vite, lui assura le prince noir.
• En effet, et j'espère que tu ne m'as pas sauvée pour gagner ma confiance et endormir ma vigilance, fit-elle en regardant la chute d'eau.
• Nous sommes aux Chutes Krasari, mais prenez garde, les sauroks qui y logent sont hostiles.
• Eh bien, je m'en vais sur ces conseils.

Irion la regarda monter sur Saja qu'elle caressait tendrement. De telles marques d'affection lui étaient inconnues, et il en était encore à essayer de comprendre comment les gens se liaient d'amitié, ou bien se laissaient approcher, que ce soit dans le geste ou dans leur cœur. Tout cela lui était étranger. Et les seules paroles douces et chaleureuses qu'il ait jamais entendues dataient d'avant son éclosion.

• Quelqu'un m'a susurré un jour que je devais grandir et être libre. Que je devais protéger Azeroth qui aime chacun de ses enfants.

Keera le regarda avec incrédulité. Tederic lui avait dit un jour que les dragonnets entendaient à travers leur œuf, et qu'Irion avait pris conscience de son héritage dès sa naissance.

• Peut-être devrais-je suivre ces conseils, proposa le prince.

La princesse sourit, puis demanda à Saja de s'envoler, laissant le jeune dragonnet à ses plans mystérieux qu'elle espérait dignes d'un vrai protecteur d'Azeroth.