La voix de l'ombre - Livre III : Au-delà des brumes

Chapitre 13 : Faire le bon choix

3295 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 02/09/2024 18:39

Chapitre 13 : Faire le bon choix.



Alors que la matinée était bien entamée, Keera montra enfin le bout de son nez. Les yeux encore rougis, elle ne vit même pas son maître qui l'attendait, adossé contre le mur du couloir menant aux cuisines.

  • Il était temps que tu te lèves, fit-il froidement. Te serais-tu encore rendue à Binan hier soir ?
  • Non, j'ai juste veillé un peu tard, fit-elle nonchalamment.
  • Bien, parce que tu es attendue pour le départ du roi Varian au Sanctuaire des Sept Étoiles. Tu l'accompagne, avais-tu oublié ? Le prince Anduin vous y attend.
  • Non non, je suis prête, dit-elle en bâillant.


Peu convaincu, Taran Zhu l'accompagna jusqu'à l'entrée du temple. Keera observa sa démarche, et comprit qu'il devait encore souffrir des coups reçus lorsqu'elle avait extirpé le Sha de la haine de son corps. Elle culpabilisait tellement qu'elle n'osait jamais lui demander s'il allait mieux. Il le savait, et respectait son silence, d'autant qu'il avait appris qu'elle s'enquérait de sa santé auprès des soigneurs chaque jour.


Keera s'arrêta brusquement, et se rua vers le balcon. Taran Zhu l'observa, et la vit prendre le message de la patte d'un oiseau. Elle le lut, puis s'écria :

  • La Cloche ! Vite, Garrosh sait où elle se trouve !


Le vent avait porté le message plus rapidement que jamais. Et en l'espace de deux heures à peine, un message retour leur était parvenu. Varian avait repoussé leur départ pour le Val pour attendre la réponse. La mission était un succès, la Cloche était à présent sous bonne garde, téléportée à Darnassus alors que les guerriers de la Horde se montraient à peine près des Ruines de Korune, où ils ne trouveraient rien d'autre que des mogus réanimés qui les accueilleraient.


Tout s'était déroulé si vite, car la rapidité d'exécution était la clé. Et les environs des ruines où la Cloche se trouvait avaient été heureusement surveillées, et l'agent Connelly et ses espions du SI:7 parfaitement efficaces.

Chacune des troupes qui avait été dispersée comptait un mage prêt à téléporter la relique, et le plan avait fonctionné.


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Il était à présent temps de prendre la route vers le Val. Et afin de passer inaperçu, et d'éviter que des membres de la Horde n'aperçoivent le roi de Hurlevent en compagnie de Keera, ils avaient opté pour un voyage par les airs.

Varian, qui découvrait les splendeurs de la contrée dorée, fut émerveillé à l'idée que toutes les régions de Pandarie semblaient plus belles les unes que les autres.

Amusée par son air éberlué, Keera en profita :

  • Eh bien, il n'y a pas qu'à Anduin que profitent les beautés de la Pandarie, se moqua-t-elle.
  • Je suis bien d'accord, répondit le roi qui la dévisagea. Bien que les plus belles ne soient déjà sous mes yeux.


Keera ne s'était pas attendue à une telle répartie. Elle pivota, les joues rosées par la gêne. C'était alors au tour de Varian de se moquer.


Puis, il reprit son sérieux, et lui dit :

  • Keera, je sais que nous devons rester discrets, et j'ai bien conscience de ton besoin de liberté.

La princesse l'écoutait avec attention.

  • Je ne veux rien t'imposer, et je ne te demanderai jamais d'adhérer à l'Alliance si ça n'est pas ton souhait. Mais... j'ai besoin de toi, Keera.


Son regard était mêlé d'inquiétude et d'espoir. Émue, Keera lui expliqua :

  • Tu sais Varian, nous avons eu chacun notre façon de gérer le deuil : tu es resté apathique pendant longtemps, alors que j'ai fui durant des années. Et puis nous nous sommes trouvés. J'aime être avec toi, et j'en ai besoin. Et, comme tu dis, j'aime aussi ma liberté.
  • Alors je prendrai ce que tu veux bien me donner, conclut le roi.


Heureuse qu'il ait compris cela, Keera ajouta :

  • Tu as réussi à ouvrir une voie vers mon cœur, Varian, lui sourit-elle. Alors que le chemin était bien embourbé. Tu y as ta place, et ce ne sont pas de vaines paroles.


Rassuré et heureux, malgré la discrétion dont ils allaient devoir user à présent, Varian voulut la serrer dans ses bras. Mais ils étaient trop prêts du Sanctuaire et pouvaient être aisément vus. Voyant sur le visage de Keera la même expression tentée, il prit un air contrit, et elle acquiesça. Puis tous deux reprirent leur route.


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  • Je ne suis pas d'accord, fit Anduin. Nous ne devrions pas utiliser cette puissance.
  • Mais Altesse, songez à l'avantage que nous prendrions sur la Horde, affirma l'amiral Rogers.
  • Ce s'ra au roi Varian d'prendre la décision, coupa Brann Barbe-de-Bronze qui avait trouvé l'artefact en question. Et d'ailleurs, … ah, les v'là enfin !


Le seigneur de Hurlevent fit son entrée, suivi de Keera qui observait avec intérêt son environnement.


  • Père ! Je suis heureux de vous revoir, sourit Anduin.
  • Mon fils, j'ai bien reçu ton rapport. Comment te portes-tu ?
  • Oh bien père. Ah, Keera ! fit-il en tendant les mains vers la princesse. Tu as l'air fatigué.
  • Je vais bien, rassure-toi, sourit-elle
  • Votre Majesté, s'inclina l'amiral Rogers. Soyez le bienvenu au Sanctuaire.
  • Amiral Rogers, fit-il d'un signe de tête. Je vous présente la princesse Keera, dit-il en pivotant vers la princesse qui saluait Brann.
  • Il me semble que nous nous connaissons, fit l'amiral en observant Keera qui se tourna vers elle, l'air sévère.
  • En effet, concéda Keera qui la toisait.


Le silence et l'antipathie ambiante qui suivit cet échange froid n'échappa à personne. L'animosité entre ces deux-là était palpable, sinon visible. Varian se tourna vers Keera, le sourcil relevé, se demandant ce qui avait bien pu se passer. Contrairement à son père, Anduin était au fait des événements de la Forêt de Jade où les deux femmes s'étaient rencontrées.

Usant de son entrain habituel, Brann rompit le silence :


  • Bon, on va p't'être s'y mettre, qu'est-ce que vous en dites ?
  • Je ne cautionne toujours pas vos expériences, bougonna Anduin.
  • De quoi s'agit-il ? les interrogea Varian.
  • D'une trouvaille qui renferme le pouvoir des Sha, répondit Brann en montrant la griffe étrange qui flottait devant eux. Et y'aurait p't'être moyen de l'utiliser.
  • Es-tu sûr que ce soit sage ? demanda le roi.
  • Si vous le permettez, fit le maître-bricoleur Suprétincelle qui les rejoignit (Keera eut un geste de recul et bloqua sa respiration), je crois qu'on peut contenir toute sorte de puissances avec mes machines, fit le gnome.


Varian n'était pas convaincu, mais demandait à voir.

  • Très bien, voyons voir, fit-il en direction de Brann.


Keera et Anduin se renfrognèrent, tandis que l'amiral et Suprétincelle ne pouvaient cacher leur intérêt.


La relique en question, apparemment touchée par les Sha, se mit à luire, et des ronds de fumée en sortirent subitement, comme attirés par leur présence. Puis, une énergie noire s'en échappa, frappant plusieurs gardes autour, tandis que tous dégainèrent.

  • Mais qu'est-ce que...
  • Je vous avais prévenus, père ! Nous ne devons pas manipuler ces énergies !


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Le Sanctuaire était à présent inondé d'énergie du Sha de la haine, se déversant dans les corps qu'elle rencontrait. Il fallut attendre le concours de renforts envoyés par l'amiral Taylor depuis le Territoire du Lion pour venir à bout des émanations du Sha, et sauver ceux qui pouvaient être sauvés.


Le temps de gérer la situation, les contingents des autres dirigeants de l'Alliance arrivèrent. Anduin les avait également convoqués afin que chacun puisse évaluer le danger que représentaient les Sha.

Un garde royal les annonça :

  • Saluons tous le roi de Gilnéas, Genn Grisetête, la grande prêtresse Tyrande Murmevent, à la tête des elfes de la nuit, le représentant des draeneï Nobundo, ainsi que la dirigeante du Kirin Tor, l'archimage Jaina Portvaillant.


Tous s'avancèrent vers le groupe, tandis que la conversation se poursuivait :

  • Alors voilà ce dont les Sha sont capable, réalisa Varian. Ils nous habitent et provoquent ces comportements violents !
  • En effet, père. Je les ai vus à l’œuvre, et combattus, tout comme Keera. Cela n'était qu'une ébauche, comparé à la puissance d'un Sha éveillé.
  • C'est vrai, confirma la princesse. Les Sha sèment le doute et d'autres émotions négatives qu'ils exacerbent jusqu'à nous posséder.
  • Ces puissances ne peuvent être combattues par les armes, enchérit Anduin. Ce sont nos émotions, nos peurs, nos craintes qu'il faut dompter. Les Sha exploitent nos faiblesses les plus profondes.


Soudain, la griffe fuma à nouveau, laissant un écho du Sha de la haine se matérialiser devant eux. À peine l'apparition surgit-elle que Jaina l'emprisonna dans le givre.

  • C'est ça un Sha ? demanda Grisetête. Par la Lumière !
  • Oui Genn, ne l'approchez pas ! Même si ce n'est qu'un écho. Un Sha est bien plus imposant et puissant.
  • Une obscurité profonde émane de cette créature, émit Tyrande qui fronçait les sourcils. Nous devrions la détruire au plus vite !
  • Je vous rejoins sur ce point grande prêtresse, fit Nobundo. Rien de bien ne peut provenir de ces choses.
  • Votre Majesté, si je puis me permettre, s'avança l'amiral Rogers. Nous devrions étudier ces choses, en faire des armes ! La Horde prend déjà l'avantage sur nous, comptabilisant plus de soldats que nos troupes.
  • Qu'est-ce qu'on risque à juste les étudier ? acquiesça Brann.
  • D'autant que je suis sûr de pouvoir distiller ce pouvoir dans... enfin très intéressant tout ça ! fit Suprétincelles.


Keera dévisagea Brann qui vit la peine se dessiner sur son visage.

  • Tu ignores les effets que ces énergies ont sur les gens Brann. Il ne s'agit pas d'un simple pouvoir que l'on peut manipuler.
  • En effet, tout le monde ne peut maîtriser ce genre de pouvoir, confirma l'amiral en se tournant vers Keera, l'air hautain.


Keera la foudroya du regard. Comment osait-elle alors qu'elle avait été témoin de ces manifestations.

  • Évidemment, cela ne change rien pour un commandant pour qui la vie de ses troupes importe peu, dit la princesse en soutenant son regard. Et je doute que ce genre de pratiques, si elles vous plaisent, conviennent à tous.


L'amiral cessa de respirer lorsque le roi se tourna vers elle.

  • De quoi parle-t-elle ? l'interrogea le roi sur un ton autoritaire.
  • Votre Majesté, se tassa légèrement Rogers. Lors de notre débarquement, nous avons dû combattre ces énergies, qui avaient déjà envahi nos soldats. Des soldats qu'il a fallu … qu'il a fallu abattre, sir.


Varian resta interdit.

  • N'y avait-il pas d'autre moyen ? demanda-t-il l'air mauvais.

L'amiral regarda Keera qui haussait les sourcils.

  • Eh bien, le chef des Pandashans est intervenu, mais lui seul semblait pouvoir contenir ces énergies. Nous n'aurions pas pu...
  • Suivre ses conseils et cesser les combats, coupa Keera.
  • Et laisser la Horde prendre l'ascendant sur nous ? pesta l'amiral. Votre Majesté, Garrosh va utiliser chaque ressource, chaque arme à sa portée contre nous. Pourquoi ne pas en faire autant ?


Varian connaissait l'aversion de l'amiral pour la Horde. Il scruta chaque dirigeant de l'Alliance, et vit le même regard sur le visage de Jaina. Genn semblait dubitatif, tandis que Tyrande et Nobundo affichaient leur mépris pour cette créature.

Il avait vu les gardes aux prises avec ces énergies néfastes, mais savait également que Garrosh ne reculerait devant rien pour les combattre.

Il se tourna vers Keera qui le dévisageait, comme les autres. Elle avait été possédée par le Sha de la violence, et avait failli tuer son mentor, ainsi que tous les moines du Monastère. Si même Keera ne pouvait la maîtriser, l'entreprise semblait compromise.


Le roi de Hurlevent pivota vers son fils.

  • Qu'en penses-tu, Anduin ?
  • Père, quelques soient les choix de Garrosh, nous devons prendre nos propres décisions. Les bonnes décisions ! Celles qui ne mettent pas notre peuple en danger, sous prétexte de développer des armes contre la Horde. L'Alliance, ce n'est pas cela. Nous ne sommes pas comme cela.


Varian sourit de fierté.

  • Bien dit, mon fils. (il se tourna vers l'assemblée de dirigeants) Nous n'utiliserons pas le pouvoir des Sha, il est trop dangereux. Nous allons nous battre avec nos propres armes, et préserver la vie de nos soldats. (il fixa l'amiral Rogers) Il n'est plus question de sacrifier les nôtres aux dépends d'une force ou même de la victoire. Est-ce bien compris ?


Son regard noir fit légèrement tressaillir l'amiral qui opina en silence. Rassuré, et tout aussi fier de son père, Anduin sourit, et lança un regard vers Keera qui observait les chefs de l'Alliance.


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Tandis que Brann et Suprétincelles étaient plongés dans une conversation des plus passionnante au sujet de la nature des Sha et de possibilités techniques improbables visant à en faire des animaux de compagnie, Anduin retraça sa rencontre avec Jaina qui venait de quitter le Sanctuaire.


  • Cela n'a rien donné père. Jaina ne chassera pas les Saccage-soleil de Dalaran. Elle tient à sa neutralité, et je la comprends.
  • Nous nous devions d'essayer, Anduin, fit Varian. Après la trahison de Thalen Tissechant qui a permis la destruction de Theramore, nous devons les surveiller.
  • Alors, comment as-tu trouvé le Temple du Tigre blanc et Kun-Lai père ?
  • Oh, très intéressant, … vraiment, fit le roi tout à ses pensées.
  • Je te trouve épanoui en Pandarie. J'étais sûr que ce continent te plairait.
  • Tu me connais bien, dit Varian qui semblait chercher quelqu'un du regard.


Anduin suivit son regard qui se portait sur Keera. Il repensa alors à la dernière fois.

  • J'espère que tu n'as pas été trop sévère avec elle, fit Anduin en désignant Keera de la tête. Tu sais, elle ne m'a jamais forcé à quoi que ce soit.
  • Je ne lui en veux pas, c'est juste que... enfin, tu es mon fils unique Anduin. Et je ne veux pas qu'il t'arrive malheur.
  • Je peux t'assurer que je me sentais en sécurité quand elle m'accompagnait, père.
  • Je n'en doute pas, sourit le roi qui regardait Keera bavarder avec Genn.
  • Oui, je me souviens de vous votre Majesté, sourit Keera. Mon père n'avait pas grande affection pour le roi Trollemort mais il vous estimait.
  • Humf, ce n'était pas vraiment réciproque, mais je me souviens d'une petite fille qu'il était difficile d'approcher. Et pas seulement parce que Perenolde la cachait comme il pouvait.
  • Oui, j'étais un peu sauvage, fit-elle contrite. Mais j'aimais beaucoup mes sœurs. Et Hath.
  • Hath était honorable. Le pauvre a dû souffrir Perenolde et ses intrigues égoïstes durant toute sa carrière. Sans vouloir vous froisser, ma dame.
  • J'étais bien placée pour savoir de quoi mon père était capable, ne vous excusez-pas votre Majesté. Et appelez-moi Keera je vous en prie.
  • Alors ce sera Genn, s'il vous plaît, sourit le gilnéen dans sa moustache. Je n'aime pas les manières. Ah, ce pauvre Hath. Beaucoup pensent qu'il a mis fin à ses jours après la guerre.


Keera baissa les yeux. Après des années à se cacher, elle avait omis d'en avertir les membres de la Ligue et les historiens de ce qu'il s'était passé chez Walmor.

Genn remarqua sa mine sombre.

  • Qu'y a-t-il mon enfant ?
  • Eh bien, je viens de me rendre compte que personne ne sait ce qui est arrivé à Hath.
  • Oui, vous étiez très proches, je comprends votre désarroi, continua Grisetête.
  • Non, en fait, je sais ce qui lui est arrivé Genn, fit-elle en le fixant.
  • Pardon ? Vous le savez ?


Alors que Varian s'approchait d'eux, Keera poursuivit :

  • Je réalise que je sais des choses que je n'ai jamais racontées, ayant été en fuite à me cacher durant des années, je n'ai jamais rien dit.
  • Rien dit à quel propos ? demanda Varian.
  • À propos du général Walmor et de sa traque de mon époux. De son manoir qui a pris feu, après qu'il nous y avait séquestrés et torturés, de Hath qui est venu me délivrer, de sa mort pour s'être sacrifié pour que nous puissions nous enfuir, Orgrim et moi. Tout cela me semble si loin.


Varian grimaça légèrement, tandis que Genn dit :

  • Eh bien, il n'est jamais trop tard pour en référer aux historiens.
  • Je me souviens, c'était un ordre du roi Terenas qui comptait sur Walmor pour trouver Marteau-du-destin, fit Varian. Ses méthodes étaient très controversées à l'époque, et Terenas ne voyait que lui pour le trouver.
  • Oui, des méthodes très particulières, je le concède, dit Keera d'un air navré.


Elle savait qu'il avait été le pupille du roi Terenas jusqu'à son couronnement à Hurlevent. Mais il n'était pas utile de ressasser le passé davantage.


  • Eh bien, cela ne nous rajeunit pas, gronda Genn.
  • Keera ! s'écria une voix qui fit se retourner plusieurs personnes.
  • Hermand ! répondit la princesse qui étreignit son ami.
  • Ah, quel beau pays ! Roi Varian, roi Grisetête, s'inclina-t-il tandis que les monarques hochèrent la tête.
  • Hermand, vos recherches vous ont mené loin, dit Varian.
  • Oh, c'est-à dir' qu'le détour il valait l'coup ! Surtout pour apprendre qu'sa meilleure amie d'longue date s'en donne à cœur joie quand il s'agit d'boir' la bière d'autr', fit-il en accusant clairement Keera d'apprécier la bière pandarène.
  • Hermand, as-tu seulement goûté la bière brassée d'ici ? Elle est...
  • Non ! J'veux pas l'entendr', la coupa le nain en levant la main vers elle. Qu'tu m'aies jamais dit pour la Pandarie, t'avais tes raisons, comm' tu m'l'avait expliqué. Mais d'là à t’enivrer avec d'aut'...
  • Oui, comme avec mon fils, fit Varian en plissant ses yeux vers Keera.
  • Par la Lumière, n'est-il pas un peu jeune ? rétorqua Grisetête.
  • Oh Hermand, tu m'en veux vraiment ? insista la princesse tout en ignorant les deux monarques.
  • C'est-à dire qu'je culpabilise moins de m'être laissé suivr', maintenant.
  • Suivre, comment ça... Oh non … fit Keera en voyant s'avancer l'homme vers eux.


Marchant de son pas sûr, la chemise quelque peu ouverte au col, le chapeau dans une main, et l'autre tendue vers la main désespérément blasée de Keera, Harrison Jones souriait à pleine dents.

  • Ah ! Ma douce, ma colombe, toi ici ! fit l'archéologue en lui baisant la main à genou.


Genn regardait la scène d'un air incrédule, Varian, bouche bée, ne réagit pas, quant à Keera, elle retira sa main humide et dit en soupirant :

  • Que viens-tu faire ici, Harrison ?
  • J'ai entendu dire que la Pandarie regorgeait de merveilles en tout genre. J'ignorais cependant que la légende faisait allusion à toi, ma douce.


Anduin, qui s'était approché, sourit à Keera qui pinçait ses lèvres. De toute évidence, il s'agissait du fameux prétendant fou d'amour qui se languissait et dont ils avaient parlé il y avait quelques temps. Le jeune prince se demanda alors de quelle manière Keera allait bien pouvoir s'en défaire.

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