La voix de l'ombre - Livre III : Au-delà des brumes

Chapitre 2 : Des secrets à découvrir

1636 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 22/06/2024 18:48

Chapitre 2 : Des secrets à découvrir.



Au petit jour, Keera et Anduin reprirent la route vers le sud, et franchirent un pont qui menait à une autre contrée, les Étendues Sauvages de Krasarang.

Alors qu'ils arrivaient sur la rive opposée, ils traversèrent la Descente de Zhu, qui menait à un petit bourg du même nom.


L'un des gardiens les accueillit, tandis que Keera se présenta, et lui assura que le jeune homme qui l'accompagnait était un soigneur et non un combattant débarqué pour faire la guerre. Ce qui convainquit Mei Li de Fût, la tenancière de l'auberge qui avait entendu la conversation.

Keera lui expliqua juste qu'elle avait éloigné Anduin des conflits car il souhaitait apprendre et découvrir la Pandarie. Ce qui eut le don de ravir la pandarène qui les installa dans l'auberge.


Devant le nombre de questions du prince, Mei Li ne vit qu'une solution :

  • Ton appétit de savoir te mènera loin, jeune homme. Je connais un ordre formé pour honorer la Grue Rouge Chi-Ji et suivre ses enseignements, fit la pandarène. Si tu le souhaite, je peux t'introduire auprès de ses disciples.
  • La Grue Chi-Ji ? s'interrogea Anduin.
  • C'est l'un des quatre Astres Vénérables de la Pandarie, précisa Keera. Ce sont des Dieux sauvages qui veillent sur le continent et ses habitants.
  • Tout à fait, oui, acquiesça Mei Li. Et si Chi-Ji t'en juge digne, il pourra t'enseigner.
  • Ce serait un honneur ! répondit Anduin. Quand pouvons-nous...
  • Je rédige la lettre que tu lui porteras, et vous pouvez partir quand vous voulez, sourit la pandarène.


Anduin était tellement excité par cette perspective qu'il n'en dormit presque pas de la nuit. Assurément, si l'Astre Vénérable l'acceptait comme disciple, il s'investirait totalement dans ses études.



Le lendemain, ils reprirent la route. Keera proposa de longer la côte, car sur le chemin se trouvaient plusieurs lieux des plus surprenants qu'il aimerait sûrement découvrir.


C'est ainsi qu'ils passèrent par la Plage aux Tortues, et Anduin fut saisi par la statue d'un pandaren assis sur une tortue-dragon.

  • Il s'agit de Liu Lang, le premier pandaren qui s'aventura hors de la Pandarie. Sa tortue, Shen-Zin-Su, existe toujours, et on la connaît aujourd'hui sous le nom de l’île Vagabonde. Elle fait la taille d'une contrée entière, et promène les pandarens qui s'y établissent et veulent découvrir le monde.
  • Cette histoire est incroyable ! s'émerveilla Anduin. Je dois absolument voir cette tortue géante !
  • Tu la verra peut-être, ou peut-être pas, sourit Keera.
  • Et toi Keera, l'as-tu déjà vue ?
  • Non, je l'avoue, fit la princesse.


Ils poursuivirent leur route vers l'ouest, et Keera montra du doigt le Quai des Hameçonneurs, un groupe de pêcheurs plutôt bien organisé qui recrutait tout type de personne sans distinction, pourvu qu'elles aimassent la pêche et les belles prises.


La vue des plages était magnifique, et tous deux s'installèrent en bord de mer au coucher du soleil. Keera créa un feu de camp, et ils mangèrent le poisson attrapé plus tôt.

Assis en tailleur, ils discutaient après avoir terminé leur repas.

  • Quelle chance d'avoir échoué ici, fit Anduin. Ce continent est extraordinaire.
  • Tu n'en a vu qu'une infime partie, Anduin. Tu verras, tu ne pourras plus regarder la Forêt d'Elwynn de la même manière après ton séjour ici.
  • Je n'en doute pas, dit le prince qui observait la tenue de Keera.


Elle portait une tunique marron aux broderies dorées tombant sur l'arrière du corps jusque ses mollets, dont les extrémités et les boutons de fermeture étaient rouge. Une longue étoffe rouge ceinturait sa tenue qui comptait une capuche dans la continuité de la tunique. Ses jambières étaient plus claires, tandis que de ses pieds jusque sous les genoux étaient enroulées de solides bandes de tissu claires elles aussi. Sa tenue était de cuir, et ne comptait aucune épaulière ni casque.

Seule sa lance était sanglée dans son dos.

Keera lui expliqua qu'elle avait reçu une formation martiale et spirituelle dans le nord de la Pandarie, mais qu'elle avait fait améliorer sa tenue de façon à ce qu'elle corresponde à ses gestes et sa corpulence, qui était bien plus longiligne que celle des pandarens, même femelles.


Anduin avait vraiment hâte de parcourir toutes les régions de la Pandarie, et d'apprendre encore et toujours plus.



C'était leur dernier feu de camp avant de se rendre au Temple de la Grue Chi-Ji. Ils s'étaient installés non loin d'un refuge pandaren où ils pourraient passer la nuit sans s'inquiéter d'être surpris ou attaqués.

Anduin venait d'apprendre que Keera et son père s'étaient rencontrés bien avant qu'elle se soit rendue à Hurlevent.

  • Je n'en reviens toujours pas de cette information ! Alors vous vous étiez croisés dans les Paluns !
  • Cela me donne l'impression de l'avoir rencontré dans une autre vie, dit Keera.
  • Je veux bien te croire. Quand je pense à tous les événements qui ont séparés vos deux rencontres, … par la Lumière, que le monde est petit.
  • Et dire que je l'avais laissé aux prises avec un groupe de gnolls, rit-elle. J'espérais qu'ils m'en débarrassent, mais j'étais loin du compte !
  • Quand j'y pense, c'est heureux qu'il ne vous ait pas croisés quand vous vous cachiez avec les Chanteguerre ! Je ne serai peut-être pas né !
  • C'est vrai, dit Keera. Le destin nous joue parfois des tours.
  • Et des détours ! ajouta Anduin. Et vous vous êtes mutuellement reconnus quand tu es venue à Hurlevent.
  • Ton père a une sacrée carrure pour un humain, il faut bien l'avouer ! Et des manières si rustres pour un roi que je me suis demandé si ses provocations n'étaient pas un jeu.
  • Non, mon père ne joue pas, je te le confirme, dit le prince en grimaçant. Ce qui explique que très peu de dames de la Maison des Nobles le trouve assez avenant pour oser l'approcher.
  • Avec un tel caractère, je ne doute pas qu'il ait dû en faire fuir plus d'une, sourit-elle.
  • Mais toi tu n'as pas fui, tenta Anduin en la fixant pour jauger sa réaction.
  • Pourquoi aurais-je dû fuir ? Que veux-tu dire Anduin ? le questionna-t-elle en fronçant les sourcils.
  • Oh, rien en particulier, si ce n'est qu'à Forgefer, j'avais cru remarquer que vous vous entendiez bien, fit-il le regard soupçonneux.
  • Oui, Varian se moquait de moi et de ma mésaventure avec les gnomes, plus tôt avant l'assaut du SI:7, avoua Keera. Et puis nous avons discuté.
  • Une telle connivence avec une dame ne lui ressemble pas, continua le prince. Il semblait si jovial à ton contact. Et je ne connais personne d'autre qui parle de mon père avec une certaine tendresse dans la voix.


Keera ne s'était pas assez méfiée, et avait parlé sans réfléchir. Elle avait omis la sagacité et l'intuition dont Anduin était doté. Elle allait devoir rattraper cela.

  • Où veux-tu en venir Anduin ?

Le jeune homme changea de position, et plaça ses jambes en tailleur.

  • J'ai toujours pensé que mon père aurait eu besoin d'une présence féminine qui l'apaiserait, ce que personne n'a jamais vraiment réussi à accomplir après la mort de ma mère.
  • À part toi, Anduin, dit-elle.
  • Oh, il semble plus enclin à écouter ces derniers temps, c'est vrai. Mais je sens bien que quelque chose évolue en lui.
  • Peut-être aussi grâce au rituel qu'il a suivi auprès des worgens, proposa Keera.
  • Tu dis vrai, depuis ce rituel, il est...

Anduin s'interrompit.

  • Comment es-tu au courant de ce rituel ? demanda-t-il les yeux plissés.
  • Ton père m'en a sûrement parlé durant le mariage de Thrall, mentit Keera, mal à l'aise.

Le prince réfléchit quelques secondes, puis dit :

  • Tu veux dire que lors d'un événement mondial qui rassemblait les plus grands dirigeants d'Azeroth, mon père et toi avez discuté d'un rituel ?


Keera soupira. Anduin semblait aussi tenace que son père. Cependant, elle ne souhaitait pas lui mentir. Il fallait couper court à cette conversation.

  • Anduin, tu devrais parler de ces choses-là avec ton père, pas avec moi.
  • Si tu crois qu'il est si facile de parler avec mon père, c'est que tu le connais mal, se renfrogna le prince.
  • Tu dis toi-même qu'il évolue, le reprit Keera. Et je ne pense pas qu'il soit aussi fermé à la discussion que tu le dis, sourit-elle.


Anduin sentit qu'il était inutile d'insister. Il ne voulait pas mettre Keera mal à l'aise.

  • Excuse-moi Keera, je n'aurais pas dû insister comme ça.
  • Ne t'excuse pas Anduin, c'est naturel d'être curieux. Cependant, n'oublie pas qu'il est important de respecter l'intimité de ceux qui t'entourent, fit-elle avec bienveillance.
  • Tu sais toujours quoi dire Keera.
  • Oh non crois-moi. Et je ne suis pas toujours capable de persuader les gens non plus, ni même d'être entendue.
  • Pourtant, mon père t'a écoutée, la reprit le prince.
  • Parce qu'il est plus ouvert que tu ne le penses, Anduin.


Anduin n'insista pas, préférant se contenter de ces échanges qui le satisfaisaient déjà suffisamment. Soudain, une pensée lui vint et le fit sourire. C'était clair à présent, Keera était capable d'apprivoiser les plus sauvages et farouches, comme Orgrim Marteau-du-destin. Elle aussi était de nature indomptable, et pourtant, elle pouvait se laisser approcher. Tout comme son père.


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