La voix de l'ombre - Livre II : Le destin du monde

Chapitre 16 : Les héros d'Azeroth

3280 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/04/2024 19:07

Chapitre 16 : Les héros d'Azeroth.



Quelques jours avaient passé depuis son entretien avec Brann, qui était déjà reparti en exploration.

Son collègue Harrison, en revanche, campait Ramkahen. Il soutenait qu'il pouvait fort bien étudier ses trouvailles d'ici, et n'avait cessé d'importuner Keera. Son empressement à l'étudier, malgré la mise en garde de Brann, ne semblait pas qu'exaspérer la princesse, mais également Samal, qui le foudroyait du regard chaque fois qu'il l'approchait.

En l'espace de quelques jours, Harrison lui avait d'ailleurs déjà demandé de l'épouser au moins trois fois, arguant qu'aucun homme normalement constitué ne pourrait rester à ses côtés sans rien tenter.


Keera n'avait reçu aucune réponse de la part de Garrosh Hurlenfer suite à son message. En revanche, il lui avait envoyé une troupe d'une quinzaine de combattants aguerris. Les guerriers, démonistes, druides et chasseurs qui composaient la troupe faisaient montre d'une grande détermination. Certains d'entre eux, des orcs notamment, la saluèrent et lui expliquèrent qu'ils voulaient rendre hommage à Orgrim en risquant leur vie pour combattre aux côtés de sa veuve.

Très touchée, Keera les salua en retour, leur promettant qu'ils vaincraient sans aucun doute.


La troupe envoyée par Varian arriva deux jours après son message :



Keera, c'est avec horreur que j'apprends les monstruosités que vous devez affronter. Et vous ne les affronterez pas seule. Nous devons éradiquer tout ce qui nous menace. C'est pourquoi je joins les forces de l'Alliance à votre quête.

Notez que la troupe ne comptera aucun gnome. Voyez comme je suis prévenant, car il serait fort dommage de vous perdiez vos moyens au milieu d'un combat.

Je vous souhaite bonne chance Keera. 

   Roi Varian Wrynn.



Le commandant des forces de l'Alliance vint donc se présenter dès son arrivée à Ramkahen :

Généralissime Leoric Von Zeldig, officier de la 7ème Légion, paladin de la Main d'argent. À votre service, votre Altesse.

Bienvenu à vous, Généralissime Von Zeldig. Je vous remercie de nous prêter main forte. Et appelez-moi Keera, je vous prie.

Alors ce sera Leoric, ma dame, répondit l'officier humain qui s'inclina légèrement.


Keera ne put s'empêcher d'observer la troupe de l'Alliance à la recherche de gnomes potentiellement présents. Mais Varian avait vraisemblablement fait preuve de complaisance.


Elle nota également que le roi lui avait envoyé un haut gradé de la 7ème Légion, ce qui démontrait sa volonté d'éradiquer la menace, mais également le respect qu'il témoignait à Keera et à sa quête.

Pendant son tour d'horizon, Keera sentit un regard insistant, et chercha qui pouvait bien l'observer. Elle croisa alors le regard de Samal. Depuis leur mésaventure de l'autre jour, Keera le boudait encore, d'autant que Samal ne comprenait pas sa gêne. Cependant, cela avait eu le mérite de les rapprocher, si bien qu'ils s'autorisèrent à se tutoyer.


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Les forces envoyées formaient une troupe d'attaque très homogène. Plusieurs guerriers et paladins serviraient de bouclier, tandis que d'autres soigneraient en se positionnant plus en retrait. Le reste assaillirait le puissant seigneur élémentaire de leurs attaques variées qui provoqueront des dégâts à divers niveaux. Le commandant des forces de la Horde, le légionnaire Nazgrim, était un orc d'honneur qui imposait le respect. Malgré sa réticence évidente, il avait su écouter les propositions du généralissime Von Zeldig et faire preuve d'impartialité à propos de la disposition de la troupe face à l'ennemi, mais ce n'était pas le cas de ses guerriers qui provoquaient les soldats de l'Alliance à la moindre occasion.


Une rixe éclata le soir même, durant laquelle un guerrier orc reçut un pichet de bière naine de la part d'un humain, qui reçut en retour la botte de l'orc en plein visage. S'ensuivit une bagarre à la régulière, où chacun y allait de ses coups gaiement et avec entrain. Une joyeuse bande qui, tout en se querellant, ne sortit jamais aucune arme. Mais Keera dût intervenir, voyant quelques yeux au beurre noir se former sur des visages qui devront être capable de se battre dans quelques jours. Après en avoir séparé quelques-uns, elle annonça :


Bien, je pense que vous avez assez échangé comme cela. Vous devriez vous reposer avant l'assaut qui se prépare.


Après quelques signes de protestation de la part des deux camps, Keera ajouta :

Cependant, et avec l'aval de vos commandants, je me réserve le droit de réduire en bouillie celui ou celle qui s'en prendra à un guerrier de la faction adverse, fit-elle en abattant son poing sur un tas de pierres qu'elle réduisit en cendre, comme pour illustrer ses propos.


Ceux qui ne connaissaient pas ses capacités se méfièrent, tandis que les autres acquiescèrent en grognant.


Après quelques jours, le plan était enfin monté, et chacun connaissait son rôle pour l'affrontement à venir.

Cependant, afin de ne pas attiser plus avant les querelles entre l'Alliance et la Horde, Nazgrim avait emmené les troupes hordeuses à Mar'at, la cité voisine où logeait le prince Nadun. Quant aux troupes alliées, elles résideraient à Ramkahen même.


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Tandis que le crépuscule pointait à l'horizon, Keera s'installa au bord de l'eau, près d'une des statues qui se dressait devant Ramkahen. Elle réfléchissait encore à leur stratégie contre Al'Akir. Il s'agissait d'un seigneur élémentaire, bien plus puissant que tous ceux qu'elle avait rencontré.


Tu fronces les sourcils, à quoi penses-tu ?


Samal s'était assis à ses côtés et attendit sa réponse.

Je pense à demain, à l'assaut sur Al'Akir. À tout ce que cela représente. Je pense au Cataclysme, et aux soldats qui nous ont rejoints pour combattre à nos côtés.

Avant un tel combat, il est important de se vider la tête, Keera, dit Samal. Ou du moins trouver un exutoire pour se détendre.

Je porte la responsabilité de la vie de chaque combattant qui nous ont rejoints Samal. J'ai demandé de l'aide, et je l'ai reçue. Le moins que je puisse faire, c'est de les défendre et de tout faire pour qu'il ne leur arrive rien, déclara la princesse.

À t'écouter, on pourrait croire que tu t'inquiètes plus pour la troupe que pour la victoire.

Je crois que c'est le cas, affirma-t-elle. Je pense que nous pouvons, et que nous allons gagner. Mais je n'ai jamais eu à diriger un tel groupe, ni à m'inquiéter pour plus de deux personnes. Et j'ai mal au ventre à l'idée qu'ils puissent mourir.


Samal se détourna et observa le lac. Sa mine triste inquiétait presque plus Keera qui le comprenait de moins en moins.

Le regard toujours vague, il dit :

Ce doit être bon d'être à tes côtés, Keera. Tu ne cherches que le bien, et tu t'inquiètes sincèrement pour les autres. Et tu protèges la Terre si ardemment …

Ne cherches-tu pas à faire le bien, toi aussi ?


Samal ne répondit pas. Le sujet paraissait le troubler. Il aurait dû répondre d'instinct que oui, que chacun se devait de la protéger et de la préserver, si ce n'était pour eux, ce serait pour les générations à venir.

Mais rien de tel ne sortit de sa bouche.


Qu'as-tu donc ? l'interrogea la princesse. Pourquoi ne réponds-tu pas ?

Oh, excuse-moi Keera. Oui, tu as raison, nous avons tous ce devoir d’œuvrer pour le bien, même lorsque l'appel de la loyauté se fait tenace.

Parfois, il est nécessaire de faire des choix, oui, fit Keera qui le regardait d'un air suspect. Le mieux est encore de rester fidèle à ses principes, et ses valeurs.

Ce qui est plus facile à dire qu'à faire, objecta-t-il en soupirant.


Keera le regarda avec inquiétude.

Samal, tu...

Je suis vraiment désolée, Keera.


Sur ces mots, le mage se leva d'un bond, l'air fermé, et s'éloigna sans rien ajouter. De plus en plus inquiète, la princesse se leva également, et commençait à réellement appréhender la suite des événements.


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L'émulation était palpable au sein de la troupe coordonnée menée par Keera. Le bataillon fit route vers le Mur-Céleste au lever du soleil. Chevauchant différentes montures volantes, ils s’élancèrent dans le ciel en direction du sud. À mi-chemin, ils croisèrent la statue d'un immense sphinx tenant une torche enflammée qui semblait leur montrer la voie.

D'épais nuages sablés cachaient de majestueuses et hautes tours volantes. L'endroit, appelé le Berceau des Anciens, abritait le Trône des Quatre vents, refuge du seigneur élémentaire de l'air corrompu qui déchaînait ses sbires contre les habitants d'Uldum depuis le début du Cataclysme.


Arrivés devant l'entrée, la troupe se tenait prête à affronter Al'Akir. Seulement, une personne manquait à l'appel : Samal.

Keera ne l'avait pas revu depuis la veille, alors qu'ils discutaient et qu'il était parti sans crier gare. Malgré tout, elle ne pouvait pas croire qu'il les avait abandonnés ainsi.

Nous sommes prêts, lança Nazgrim qui ramena Keera à la réalité.

Généralissime Leoric ? demanda la princesse.

Prêts, acquiesça-t-il.

Bien, allons-y, s'écria Keera à l'encontre de la troupe.


Et le bataillon s'engouffra dans l'antre du seigneur élémentaire.


Le vestibule respectait l'architecture de l'extérieur, et offrait de longues et magnifiques tours embrumées de nuages couleur sable. Dès leur arrivée, ils virent Al'Akir en personne trôner au centre de son repaire. Il était pour le moins énorme. Le haut de son corps était paré d'une armure étincelante d'or, et il portait un turban violet accueillant un saphir en son centre. Il tenait une longue épée dont le pommeau et la chape rappelaient son armure. Il lévitait au-dessus d'une plate-forme.

Un peu plus loin, trois autres élémentaires d'air presque semblables à Siamat étaient postés de part et d'autre de leur seigneur.


Ces trois-là n'étaient pas prévus au programme, dame Keera, souffla Leoric. Que faisons-nous ?

Je m'en occupe, proposa Keera tandis que Nazgrim s'approcha d'eux. J'ai déjà affronté l'un des leurs, si je me fie à leur accoutrement et leur forme.

Oui, mais tu étais aidée de ton ami mage, et il n'est plus là, la reprit l'officier orc.

Faites-moi confiance, je devrais y arriver, soutint la princesse. Lancez l'assaut sur Al'Akir comme prévu, ordonna-t-elle.

Soit, nous suivrons le plan, fit Leoric. Soldats, en avant !

Lok'Tar Ogar ! s'écria Nazgrim.


Et chacun se mit en place, comme prévu, pour encercler et attaquer le seigneur des vents.


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Alors que Keera ruait les élémentaires Anshal, Rohash et Nezir, respectivement seigneur du vent d'ouest, d'est, et du nord, Al'Akir lançait sur les soldats des sorts d'air alimentés en électricité et invoquait la foudre sur les soigneurs qui durent s'éloigner davantage pour que le sort n'atteigne pas les autres combattants.

Conjointement, les démonistes tentaient de détourner l'attention du seigneur de l'air par leurs créatures démoniaques, tandis que les chasseurs le criblaient de flèches ardentes ou empoisonnées. Les guerriers qui le chargeaient recevaient une pluie acide, et la moitié dût se concentrer sur les élémentaires qu'invoquait Al'Akir. Les chasseurs et les mages les aidèrent, tandis que certains paladins apportèrent leur soutien aux soigneurs et appelèrent la Lumière pour soigner les soldats blessés.


Le bataillon tenait un bon rythme, et Al'Akir commençait à faiblir. Lorsque certains combattants comprirent que la mort de chacun des élémentaires invoqués affaiblissait le seigneur des vents, ils redoublèrent d'effort pour les anéantir.


Assez ! cria Al'Akir. Misérables créatures, vous allez sombrer dans les abysses !


C'est alors qu'il fit voler en éclats la plate-forme sur laquelle tous se tenaient, laissant ses assaillants léviter dans les airs.

Une tempête de vent et d'éclairs jaillit de partout, fouettant et lacérant les corps qui commençaient à tomber, puis s'éteindre. Deux guerriers furent décapités, alors que d'autres combattants perdirent un membre. Le déchaînement du seigneur des vents assombrit les cieux qui foudroyaient la troupe, dont plusieurs combattants tombèrent électrifiés.


Soudain, les soldats à terre et agonisant furent soignés par une brise apaisante venue de l'ouest. Alors que plusieurs guerriers se levèrent pour brandir à nouveau leur arme, un gigantesque vortex de vent venu de l'est vint frapper Al'Akir de plein fouet, et le fit vaciller. L'ouragan immobilisa le seigneur élémentaire qui grognait et hurlait de colère. Des éclairs jaillirent de plus belle sur la troupe, puis vint du nord une tempête de grésil qui s'abattit sur lui, détruisant ses défenses et brisant son épée.


Toi, Enfant de la Terre, le Destructeur te détruira ! scanda l'élémentaire à la vue de la princesse qui s'avançait vers lui depuis les airs.

Nous allons mettre un terme à ton règne, Al'Akir, ici et maintenant, gronda Keera dont les yeux s'illuminaient tandis qu'elle lança ses deux précédentes attaques combinées sur le seigneur des vents.


Pris dans une tornade de vent et d'éclairs, de givre et de poison, Al'Akir reçut également les attaques conjointes de la Horde et de l'Alliance et se cambra, des courants électriques lui parcourant le corps. Un épais brouillard l'entoura, puis les membres de son corps se dissipèrent peu à peu, jusqu'à se consumer. Une détonation assourdissante éclata, mais laissa entendre les dernières paroles de l'élémentaire :

Après chaque tempête revient le calme …


Tandis qu'il sombrait dans son plan élémentaire, seuls ses attributs vestimentaires reposaient sur le sol flottant de son antre.


C'était terminé.


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Le seigneur des vents Al'Akir était vaincu, et ce faisant, les secrets des Titans gardés dans la Forge des Origines à Uldum étaient préservés. Il avait été rapporté dans tout Azeroth l'exploit des forces combinées de la Horde et de l'Alliance contre le seigneur élémentaire, ainsi que du pouvoir de maîtrise des éléments de Keera qui avait réussi à détourner le pouvoir des trois gardiens d'Al'Akir contre lui.


Bien plus loin, sous les vastes étendues d'eau, le seigneur des eaux Neptulon était prisonnier des nagas, race aquatique d'humanoïdes dont l'origine était inconnue. Cependant, et sur l'exemple de l'assaut en Uldum, les forces de la Horde et de l'Alliance firent front commun pour débarrasser les eaux profondes de Vashj'ir des nagas, et défendre le seigneur élémentaire d'eau qui s'était retranché dans le Trône des Marées.


Ces même forces conjointes menèrent l'assaut au Tréfonds, d'où avait surgi Aile-de-Mort, contre le Marteau du Crépuscule. Affranchi de l'influence du culte, le Cercle Terrestre put alors entreprendre de soigner Azeroth et combler la faille qu'avait causée l'arrivée de l'Aspect noir au Tréfonds.


Quant au seigneur du feu Ragnaros, il était apparu au Mont Hyjal, dans son antre des Terres de feu. Invoqué par Aile-de-Mort, le seigneur du feu planifia la destruction de l'Arbre-monde Nordrassil protégé par les elfes de la nuit. Après un premier assaut, Malfurion Hurlorage ainsi que d'autres combattants repoussèrent Ragnaros jusqu'aux Terre de feu, et lança un appel aux armes auprès de la Horde et de l'Alliance afin de contrer la menace définitivement.


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Keera avait pris le temps de chasser tout sbire d'Al'Akir en Uldum avec l'aide des Ramkahen, dont le roi avait finalement accepté d'envoyer ses combattants. Les troupes de l'Alliance et de la Horde étant reparties quelques jours plus tôt, après s'être royalement disputé pour savoir quel camp avait été le plus héroïque durant le raid contre le seigneur de l'air.


Keera put enfin quitter Uldum et prendre la route du nord vers le Mont Hyjal, comme beaucoup d'autres combattants qui avaient reçu l'appel de Malfurion.

Arrivée aux Tarides du sud après quelques jours de voyage, elle prit un peu de repos et grimpa sur une haute dune, près du Champ du Sang. Assise, elle contemplait l'horizon, et pensa qu'elle pourrait faire une halte à Orgrimmar avant d'atteindre le Mont Hyjal.


Un léger bruissement vint ébouriffer sa chevelure et l'obligea à se retourner. Samal apparut. Son air sérieux en disait long sur son amertume. Keera pivota, et dit en lui tournant le dos :

Ce devait être un adversaire horriblement effroyable pour que tu t'enfuis avant même de le combattre.

J'avais de bonnes raisons pour agir ainsi Keera, assura Samal qui ne bougeait pas.

Oui, une des nombreuses choses que tu ne peux divulguer, ironisa la princesse. Puis-je au moins savoir pourquoi tu me suis encore ?

Tu vas bientôt le savoir, promis-t-il tandis qu'il s'avança vers elle.


Keera ne bougea pas, mais resta alerte si toutefois il tentait de l'attaquer, même si elle en doutait sincèrement. Puis, il s'arrêta à quelques centimètres d'elle, et posa sa main sur son épaule.


Soudain, Keera se retrouva assise au milieu d'un immense lac de lave. La pierre noire de laquelle elle se leva d'un bond semblait résister au magma environnant, et la chaleur était telle qu'une sorte de vapeur volait au-dessus du lac.

Où m'as-tu emmenée ? demanda-t-elle au mage qui fixait la personne en approche droit devant eux.


Keera pivota et scruta la silhouette qui s'avançait lentement vers eux. Un homme portant une armure lourde comme faite de roche en fusion, et dont les yeux jaunes luisaient, marchait d'un pas ferme et décidé. Sa peau tirait vers le gris, et le bas de son visage était dissimulé par un masque crânien de fer denté.


Tu auras mis le temps, Samaellion, gronda l'homme sur un ton autoritaire.


Sa voix était caverneuse, et son aura était puissante.

Je voulais être sûr, père, répondit Samal, le regard rivé sur Keera qui observait l'homme en armure.

Tu l'as laissée détruire Al'Akir ! fit l'homme, le regard menaçant.

Afin de mesurer l'étendue de ses pouvoirs, père, se défendit Samal qui inclina la tête.

Laisse-nous, lança l'homme étrange dont l'aura fit légèrement frissonner la princesse.


Samal lança un dernier coup d’œil à Keera, puis dévisagea son père l'air morose, et disparut.

L'humain toisa Keera qui soutenait son regard, puis, apparemment satisfait de ce qui se trouvait devant lui, il lança :

Alors te voilà, Enfant de la Terre. Je comprends maintenant pourquoi Samaellion, ou plutôt Samal, a autant tardé à t'amener à moi.

Qui êtes-vous ? demanda Keera qui n'avait jamais vu un tel humain.

Je suis celui qui va te libérer de ta destinée. Tu es liée à la Terre, tout comme moi. Et tout comme moi, elle te fait souffrir. Elle attend tout de toi, et ne donne rien en retour.


Keera ne comprenait pas ce qui se jouait. Brusquement, elle sentit son lien avec l'homme, ou plutôt leur lien avec Azeroth. Elle comprit également combien il était ancien, tout comme elle. Et elle sentit qu'il n'était fait que de haine et de tourment.

Qui es-tu ? demanda-t-elle à nouveau en plissant les yeux.

Je suis la fin de toute chose, inéluctable, invincible. Je suis le Cataclysme.


Aile-de-mort !


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