La voix de l'ombre - Livre II : Le destin du monde
Chapitre 11 : Le message d'Azeroth.
À Orgrimmar, le commissaire-priseur gobelin Fenk attendait patiemment le retour de sa compagne. Frétillant d'impatience aux pieds de la Tour aux zeppelins, il s'essuyait le front couvert de sueur. Une telle chaleur alors que le soleil se couchait, c'était à peine croyable !
Et si sa promise le voyait ainsi, dégoulinant et puant comme les pourceaux qu'on élevait devant la cité, il était clair qu'elle le repousserait.
C'est pourquoi ce vent venu du sud était bienvenu. Il sécha sa peau si rapidement qu'il lui en fut reconnaissant. Mais Fenk vacilla, comme balayé, et dût se tenir à un garde orc, tandis qu'il sentait des secousses sous ses pieds.
- Lâche-moi donc, gobelin ! cracha l'orc qui leva les yeux vers le zeppelin qui arrivait étonnement vite.
Une autre bourrasque finit de désorienter l’aéronef, qui alla percuter la Tour.
- Par les Ancêtres, qu'est-ce que...
- Non !!! cria Fenk. Ma Denise !!! Elle était dans...
- La Tour va s'effondrer, tous aux abris !
La voix de l'orc porta, mais trop tard. Car des débris retombèrent, et tuèrent les passants et les quelques gardes qui n'eurent pas le temps de prendre assez de distance. C'est alors que le zeppelin partit s'écraser contre le sommet du Fort Grommash, et prit feu.
- Mais qu'est-ce que...
Garrosh entendit des cris qui retentissaient dans les rues, et se rua à l'extérieur du Fort. Il entendit alors le bruit assourdissant, et vit un zeppelin sur les hauteurs du Fort en train de prendre feu.
- Vite ! Évacuez les rues et les habitations ! Et appelez-moi les chamans pour contenir ce feu !
Garrosh beugla ses ordres, et fut emporté par deux kor'krons qui souhaitaient le mettre à l'abri.
- Sauvez les civils, par l'Enfer ! grogna-t-il alors qu'il tentait de se défaire de ses gardes d'élite.
- Les autres s'en occupent, Chef de guerre ! Nous devons vous mettre en lieu sûr !
Le brasier qui suivit la chute du zeppelin brûla la majorité des habitations de la Vallée de l'Honneur. Suite à cet événement, Garrosh retravailla les plans de reconstruction de la cité, et choisit un matériau ignifugé pour remplacer le bois habituellement utilisé.
D'après certains témoignages, une ombre gigantesque aurait survolé Orgrimmar et provoqué le typhon.
Garrosh se demanda alors quelle sorte de créature pouvait bien déclencher un tel désastre.
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L'humeur du roi Varian était aussi maussade que le temps qu'il pouvait contempler depuis sa table de travail. Par la fenêtre, il pouvait admirer les jardins du Donjon, denses et parfaitement bien taillés, et plus loin encore, le Port de Hurlevent.
Soupirant de plus belle, il s'efforça de parcourir ce fichu traité qui demandait sa signature, mais releva à nouveau la tête, perdu dans ses pensées.
Relatant les événements de Forgefer, le roi songea à cette paix relative entre les nains qui allait demander du temps, et une sacrée dose d'altruisme pour que ce nouveau conseil ne fonctionne. Il repensa également à son fils, si intelligent, et déjà trop mâture pour son âge. Il avait grandi si vite qu'il le considérait encore comme un enfant. Ce qu'il avait été difficile d'admettre que son propre fils détenait une telle sagesse, et se montrait bien plus pragmatique et calme que lui. Il n'avait pas été aisé de se ranger sur son avis, mais il devait reconnaître que sans lui, la situation à Forgefer leur aurait totalement échappé.
Le roi perdit alors le cours de ses pensées lorsqu'il entendit des hurlements provenant de la ville. C'est alors qu'un terrible grondement l'obligea à sortir en trombe, et à courir vers le balcon le plus proche, accompagné de sa garde. Titubant sous l'effet de fortes secousses qui semblaient gagner toute la cité, Varian se précipita sur le balcon du Donjon.
- Sir ! Une attaque par le ciel !
- Envoyez le plus de troupes possible dans les Quartiers concernés, et vite ! ordonna Varian qui se pencha pour examiner la situation. Et déployez les machines aériennes gnomes !
- À vos ordres, sir !
Au loin, dans la pénombre du crépuscule, une masse colossale trônait sur les remparts de Hurlevent. Un dragon, déployant ses immenses ailes noires. Il avait incendié la ville sur son passage, et Varian le vit ouvrir grand la gueule pour laisser échapper un cri tonitruant qui terrorisa la population.
Plissant les yeux, le monarque le regarda alors s'envoler, après le déluge de morts et de carnages qu'avait entraînés son passage sur la capitale.
Il allait falloir retrouver cette créature gargantuesque et l'empêcher de faire plus de dégâts. Il le fallait !
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Le retour d'Aile-de-Mort pouvait expliquer l'échec de tous les chamans à en appeler aux éléments tourmentés. Car, c'était un fait, si Azeroth souffrait, et que les éléments s'agitaient anormalement au point d'attaquer les cités, le plan élémentaire, qui maintenait les Seigneurs élémentaires emprisonnés, était en train de céder. Et personne n'avait prédit le retour de l'Aspect noir qui se cachait dans le plan élémentaire de la Terre, au Tréfonds. Car, depuis sa dernière défaite, le dragon noir avait disparu, il y avait des années.
Magellas parla alors à Keera du Cercle terrestre, une organisation très ancienne de chamans de tout horizon qui vouaient leur vie à l'étude et la préservation des éléments sur Azeroth.
La marque étrange qui était apparue sur le ventre de Keera semblait être en lien avec son sentiment d'être habitée et guidée par Azeroth même, car depuis, elle ressentait le pouvoir de la Terre bien plus que d'ordinaire. Comme si la Terre avait éveillé en elle un pouvoir qui sommeillait.
C'est alors qu'ils s'entretinrent au sujet de la tablette retrouvée au Norfendre, et qui s'avérait être l'annonce du retour de l'Enfant du roi d'un peuple guerrier éteint. L'histoire de cet enfant emprisonné dans un arbre de bronze correspondait parfaitement à l'histoire de Keera. Tous pensaient qu'elle était née pour accomplir cette prophétie, et que son rôle de protectrice d'Azeroth commençait.
Cependant, Keera ignorait encore de quelle manière elle pouvait aider et protéger la Terre. Ce qu'elle savait, en revanche, c'était qu'elle devait en informer Thrall qui cherchait de son côté des réponses à propos de l'agitation des éléments.
Elle annonça donc son départ de Forgefer, malgré la mine chagrinée de ses amis qui donnaient l'impression d'avoir accompli un miracle : celui d'avoir poussé Keera à venir à Forgefer.
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Enfin rentré à Hurlevent, Anduin fut heureux de retrouver ses habitudes. Ce qui l'inquiétait, en revanche, c'était l'humeur sombre de son père qui ruminait tandis que ses conseillers peinaient à lui faire entendre raison. Un sommet à Darnassus se tiendrait prochainement, organisé par la grande prêtresse Tyrande Murmevent, dirigeante des elfes de la nuit, et son compagnon Malfurion Hurlorage, l'archidruide le plus puissant d'Azeroth.
Chaque représentant de l'Alliance était convié dans un but précis : envisager l'intégration des humains de Gilnéas à l'Alliance, et ainsi confirmer l'unité entre tous les peuples qui la composaient.
Depuis quelques mois, les gilnéens étaient frappés par une malédiction ancestrale : la malédiction des worgens. Attaqués par ces hommes-loups dont la morsure les transformait en worgen, les gilnéens durent lutter contre la sauvagerie de leur nouvelle forme lupine qu'ils ne pouvaient maîtriser.
Aidés par des elfes de la nuit qui leur enseignèrent un rituel visant à contenir la malédiction, les worgen, dirigés par le roi de Gilnéas, Genn Grisetête, migrèrent jusque Darnassus après la prise de Gilnéas par les réprouvés.
Or, le roi Varian était fermement opposé à l'adhésion de ces traîtres qui s'enfermèrent derrière leur mur alors que les autres nations humaines luttaient contre la seconde invasion de la Légion Ardente. La politique isolationniste de Grisetête jouait aujourd'hui en sa défaveur, et le sommet avait pour but de convaincre le roi de Hurlevent, chef de l'Alliance, de rallier les gilnéens à leur cause.
Anduin prit alors fait et cause pour les worgens et tenta également de persuader son père des avantages que représenteraient ces guerriers farouches pour l'Alliance.
Mais cela ne fit qu'aggraver un peu plus les tensions entre eux. Varian campait que son fils devait se tourner vers une carrière militaire, comme tout futur roi qu'il était. Tandis qu'Anduin avait cru son père assez ouvert d'esprit pour entendre que son destin n'était pas de devenir un grand guerrier comme lui, car il n'en avait pas l'étoffe. Mais en tant que prêtre de la Lumière, il insufflerait courage et force à son peuple.
Anduin avait discuté des relations entre lui et son père avec Keera. Elle semblait avoir la capacité d'apaiser les consciences, et se confier à elle l'aida à appréhender les choses de manière différente. Elle aussi pensait Varian enclin à la colère, ce qui pouvait le rendre hermétique à la discussion. Mais elle pensait que chaque chose avait sa raison d'être, et chaque problème sa solution. Elle lui expliqua que Varian lui rappelait Orgrim, qui devenait malade à l'idée de ne pas pouvoir la protéger. Peut-être que si Anduin lui prouvait sa force, son père serait plus rassuré, et donc plus apaisé. Malgré tout, le jeune prince n'eut même pas la force de narrer à son père ses aventures à Forgefer, ni le message de la Terre qui annonçait le retour de l'Aspect noir. Bien qu'il savait que son père avait vu le dragon noir de ses propres yeux.
Parfois, il se prenait à penser que son père aurait bien besoin d'une compagnie plus douce et féminine qui l'aiderait à se ressourcer malgré la charge de monarque qui pesait sur ses solides épaules souvent trop étriquées. Il se surprit à repenser à ces derniers jours où il l'avait vu sourire pour la première fois depuis une éternité durant l'assaut de Forgefer. Il était d'ailleurs très ironique de penser qu'il devait cette sensation de bien-être passagère à une amie de la Horde.
Cependant, Anduin savait que son père avait déjà littéralement balayé les rares propositions de remariage que ses conseillers lui avaient soumises afin de renforcer la puissance militaire de Hurlevent. Ceux-ci s'étaient d'ailleurs vu menacer d'expulsion de Hurlevent « à coup de pied dans le fondement » s'ils s'avisaient de renouveler ce genre de proposition à leur roi.
Non vraiment ce sommet à Darnassus s'annonçait cataclysmique.
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De retour sur les plaines de Durotar, Keera se sentait changée. Son lien avec Azeroth était plus étroit que jamais, ce qui expliquait qu'à chaque catastrophe naturelle qu'Aile-de-Mort provoquait, elle la ressentait violemment.
Elle passa l'entrée, et fut stupéfaite par la nouvelle architecture d'Orgrimmar. Elle savait que Thrall avait entreprit des travaux pour reconstruire la cité suite à l'incendie d'il y avait quelques mois, mais l'ambiance martiale, voire guerrière, qui régnait à présent la mettait mal à l'aise. D'autant que depuis le passage d'Aile-de-Mort, la cité était méconnaissable.
Elle apprit d'Eitrigg que Cairne avait défié Garrosh en Mak'gora car il le croyait responsable de la mort de druides réunis à Reflet-de-lune qui cherchaient à réconcilier les elfes de la nuit et la Horde. La mort de Cairne avait provoqué l'attaque des Pitons-du-Tonnerre par la taurène Magatha Totem-sinistre, qui convoitait depuis toujours le pouvoir et intriguait pour renverser Cairne. La tentative échoua grâce à Baine Sabot-de-sang, le fils de Cairne dont les soutiens avaient été assez nombreux pour lui permettre de reprendre sa cité.
- Et tu n'es pas intervenu pour soutenir Baine ? s'offusqua la princesse lorsqu'elle apprit que Garrosh n'avait pas levé le petit doigt pour l'aider à reconquérir les Pitons.
Garrosh, qui avait déjà subi le déshonneur d'être manipulé par Magatha qui avait empoisonné sa lame lors de la Mak'gora pour être sûre qu'il achève Cairne, se renfrogna et grogna :
- Magatha a sollicité mon aide, ce que j'ai refusé, et Baine était introuvable ! Aurais-je dû aider un tauren perdu dans la nature ?
- Ne me dit pas que tes espions ignoraient où il se trouvait ?
- Qu'est-ce que tu insinues Keera ? Que je ne l'ai pas soutenu délibérément ?
- Que tu n'aies pas été plus loin que tes espions, l'accusa la princesse. Enfin, cette histoire semble résolue, alors à quoi bon perdre notre temps. Tu es au courant pour Aile-de-Mort j'imagine ?
- Évidemment, et dans l'immédiat, je ne vois pas comment nous pourrions arrêter ce dragon, maugréa l'orc.
- Non, nous devons chercher un moyen de l'arrêter, c'est un fait, pensa Keera qui observait les nouveaux tatouages sur le visage et le torse de Garrosh. Je comprends que tu ais coupé ta tignasse avec une chaleur pareille, se moqua-t-elle devant la nouvelle apparence de l'orc Mag'har.
- Mfr, tu devrais y songer toi aussi, dit-il en désignant sa chevelure du doigt. Un jour, elle va tomber au sol.
Keera reprit un air sérieux.
- Garrosh, il y a des choses que tu ignores à mon...
Keera se plia en deux et serra les dents.
- Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Keera ?
Garrosh posa une main sur le dos de la princesse qui ressentait une fois de plus la souffrance de la Terre. Elle tomba à genoux.
- Kor'kron, allez chercher un soigneur, et vite ! entonna Garrosh en direction de sa garde personnelle.
- Non, c'est … la douleur … va passer, peina à prononcer Keera.
- Tu es sûre ? Aucun soigneur ne peut...
Elle empoigna son bras et le fixa. Il comprit, et annula l'ordre.
Après que la douleur fut passée, Keera lui expliqua son lien avec Azeroth, son origine terrestre, et le rôle qu'elle allait devoir jouer et dont elle ignorait encore la forme.
- Je dois rencontrer les chamans du Cercle terrestre, et discuter avec Thrall de la situation, dit la princesse.
- Je vois, et j'espère que vous trouverez un moyen d'arrêter ce maudit dragon briseur de monde, jura Garrosh.
- Garrosh, c'est important de maintenir l'unité. Tu es Chef de guerre à présent, et cette nouvelle menace ne pourra jamais être contrée si chaque peuple la combat de son côté.
- Tu me demandes de collaborer avec l'Alliance ? grogna Garrosh. Avec ce roi vaniteux embourbé dans son château miteux ?
- Je te demande de rester à l'écoute de ceux que tu guides désormais, et du danger qui les menace. Tu dois être prêt à tout pour les protéger, même à collaborer comme par le passé, affirma Keera.
Garrosh resta silencieux. L'idée de s'allier avec Varian lui donnait envie de vomir. Et il nourrissait une haine particulièrement farouche à son sujet. Il était son rival, et jamais il ne se tiendrait à ses côtés pour défendre son peuple, ni même Azeroth.
Keera s'approcha davantage de Garrosh, et dit :
- Garrosh, tu t'es fait tatouer des peintures pour honorer ton père, ton héritage. À son image, tu dois le célébrer à travers tes actes. Des actes héroïques, mais surtout justes. Et l'heure est trop grave pour penser à guerroyer entre nous.
Elle espérait que le message avait été entendu, puis laissa Garrosh à ses pensées. Elle ignorait l'arme redoutable qu'il avait trouvée en Norfendre et qu'il allait bientôt lancer sur ses ennemis.
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Thrall semblait introuvable. D'après les informations que Keera avait récoltées, il avait pris le large vers l'ouest en direction du Maelström, gigantesque tourbillon né de l'implosion du Puits d’Éternité il y avait dix mille ans. C'est de là qu'était arrivé Aile-de-Mort. Le Cercle terrestre aussi se dirigeait vers la même destination. Keera en conclut que sa présence ne serait peut-être pas nécessaire avec une telle ribambelle de chamans aguerris.
Elle envoya à l'orc un oiseau messager pour le tenir informé de ses découvertes, et si besoin, elle demanderait au vent de lui porter le message. Elle l'informa qu'elle partait à la recherche d'un moyen de combattre Aile-de-Mort, tout en essayant de panser les plaies d'Azeroth.
La dernière secousse sismique en date semblait se situer plus au sud, vers les Tarides. La princesse prit alors le chemin du sud pour évaluer par elle-même l'étendue des dégâts qu'avait pu causer l'Aspect noir sur son passage.
Elle demanda une wyverne à Maztha, l'instructrice de vol à Orgrimmar, puis s'envola vers les Tarides.
Le ciel était d'un bleu limpide, et ne comptait aucun nuage. Depuis les hauteurs, Durotar représentait une vaste plaine orangée timidement verdoyante. Elle parvint rapidement sur les étendues sauvages des Tarides.
Keera remarqua plusieurs groupes de gobelins venant du sud qui semblaient se diriger vers la capitale. Intriguée, la princesse demanda à sa monture de se poser près de l'un des groupes pour les questionner :
- Salutations, amis gobelins. D'où venez-vous aussi nombreux ?
L'un d'entre eux, un certain Turboc, se détacha du groupe et s'avança vers elle :
- Nous on vient d'une île de la Grande Mer. Mais le volcan l'a tout détruit, et on fut invités par un grand orc à venir ici et travailler pour la Horde.
- Vous avez croisé un orc ? Sur votre île ?
- Sur une autre île plus loin ouais, et on l'a sauvé des humains, captif qu'il était. Et il nous a invité à venir ici, comme on n'a plus de foyer, tu comprends.
- Je comprends, acquiesça Keera. Sais-tu comment s'appelait cet orc ?
- Nop, mais mon pote là il doit savoir, dit-il en désignant un autre gobelin derrière lui.
Le gobelin concerné entendit la conversation et s'approcha. Il affirma ne pas savoir non plus le nom de l'orc.
- Cet orc avait-il les yeux bleus ? demanda Keera à tout hasard.
- Ah oui, maintenant que tu le dis, oui il avait les yeux bleus, répondit Turboc. Ça je m'en souviens.
- Merci à vous, et bonne route jusqu'à Orgrimmar.
- Merci ben dame elfe, se courba bien bas Turboc.
Keera eut raison de questionner ces gobelins. Non seulement elle savait que Thrall allait bien, mais elle apprit aussi qu'il était bien en chemin vers le Maelström.
Elle chevaucha sa wyverne et reprit sa route.