Jungle et Pirates: La Vie d'Un Marchand À Baie-Du-Butin

Chapitre 6

3823 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 03/03/2023 14:55

Cela faisait plus d’une heure que Mauzzag et Otilia étaient autour du feu. Il lui avait raconté toute son histoire, et elle sa mésaventure avec les pirates.



-       Il joue avec moi, conclut Mauzzag. Je ne représente aucun danger pour lui, alors il s’amuse à me ruiner. Je sais bien à quel point le Cartel est dangereux, mais pour un simple petit tableau, je ne pensais pas que… Ils sont si riches, qu’est-ce que cela peut leur faire ?


-       J’aurai sa peau, dit Otilia en tâtant son oreille coupée. J’égorgerai ce pourceau, j’en fais le serment.


-       Je ne sais pas comment tu fais pour rester si stoïque, dit Mauzzag avec admiration. Tu t’es fait couper l’oreille hier à peine, la blessure n’est même pas complètement cicatrisée… Et tu sembles à peine avoir mal.


-       Je suis une guerrière, tout simplement. J’ai combattu en Outreterre. J’ai survécu à bien pire dans la Péninsule des Flammes Infernales.


-       Et qu’est-ce que tu lui as fait, à Krus Kiskuss ?


-       J’ai eu des différends avec lui. Inutile d’en dire plus.



Ils réfléchirent à un moyen d’atteindre leur ennemi. Ne trouvant rien, Mauzzag proposa de rendre visite à Kebok. Ce vieux margoulin traînait toujours dans des affaires louches et fréquentait des hommes de main du Cartel, il aurait peut-être une idée. Après l’avoir entraîné dans la mésaventure des fourmis carnivores, il lui devait bien ça.


Ils se levèrent et marchèrent sur le port. Le jour, c’était un endroit formidable. Il fourmillait de vie et d’activités, les marchands venaient récupérer leur approvisionnement, les familles des marins venaient accueillir leur retour sur la terre ferme dans des effusions de joie, les passants venaient observer les bateaux qui stationnaient et faisaient de grands gestes d’au-revoir aux bateaux qui partaient. 


La nuit, ce n’était rien de tout cela. C’était un lieu sale et mal famé, encombré de caisses renversées, de cordes et de filets déchirés abandonnés sur le sol, où traînaient des soûlards agressifs et des individus louches. D’un bout à l’autre de la rade, on pouvait sentir la même odeur de poisson rance, qui vous saisissait de plein fouet et vous piquait les narines.


Il fallait d’ailleurs, malgré l’obscurité à peine amoindrie par les quelques torches publiques fixées sur la rambarde et dont une bonne moitié n’étaient jamais allumées, faire bien attention à l’endroit où l’on mettait les pieds. Car il n’était pas rare de marcher sur une carcasse de poisson, des cuisses de poulet mâchouillées ou autres déchets alimentaires, et de sentir soudain son soulier envahi par du jus de viande avariée, de la bière renversée, ou bien, pire encore, les glaires et les crachats des marins ivres et des va-nu-pieds qui zonaient sur la rade.



-       Pourquoi est-ce si sale ici ? demanda Otilia. C’est encore pire que dans le reste de la ville.


-       Il faut bien jeter les ordures ménagères quelque part. Enfin, pour être plus précis, on les balaie jusqu’au voisin, qui les balaie aussi, et de maison en maison cela finit sur le port.



Les restes de poisson, les carcasses de crabe et les os de volaille pouvaient ainsi rester des jours à moisir au soleil, formant des halos de puanteur et faisant pulluler les rats et les cafards, avant que quelqu’un ne se décide à les jeter à la mer. Ils passèrent à côté d’un individu plié en deux qui régurgitait sa mauvaise bière, puis Mauzzag repéra une petite taverne.


C’était le genre d’endroit miteux où Kebok venait recruter des aventuriers pour ses sorties dans la jungle. Les loubards qui traînaient là se croyaient invincibles, on pouvait aisément les convaincre d’aller n’importe où en leur faisant miroiter un trésor.


Mauzzag et Otilia contournèrent le corps du soûlard qui s’était effondré au sol après avoir dégobillé l’entièreté de ses entrailles, enjambèrent un tas d’arrêtes de morue pourrissantes en chassant les mouches qui s’y précipitaient par centaines et tournoyaient autour d’eux, et se dirigèrent vers la taverne.


Ils entrèrent. Otilia détesta les lieux dès la première seconde. Le sol était sale, les tables en mauvais état, un client sur deux était armé. On ne voyait pas un visage normal : ils étaient édentés, couverts de cicatrices, à moitié cachés par un bandana ou un cache-œil… Chaque individu présent ici paraissait compromis dans la criminalité, la piraterie et autres milieux interlopes.


Les clients buvaient salement, laissant couler sur leurs mentons barbus une bonne partie de leurs bières. De la mauvaise musique était jouée avec des instruments abîmés, des marins éméchés qui profitaient de leur dernière soirée avant de repartir en mer dansaient maladroitement en perdant régulièrement l’équilibre.


Plusieurs corps étaient étendus par terre, inertes. Otilia s’en inquiéta presque, avant que de gros et gras ronflements ne s’échappent de leurs narines poilues pour indiquer qu’ils n’étaient pas morts.



-       Charmant, comme endroit, dit-elle. On est en sécurité ici ? Tu ne m’as pas amenée dans un repère de bandits ?


-       Pas du tout, se défendit Mauzzag, c’est une taverne ordinaire de la rade. Dans le port de Baie-Du-Butin, y’a des marins qui boivent. Et qui dansent, et qui dorment. Tout ce qu’il y a de plus normal.


-       Si tu le dis.



Mauzzag reconnut alors Oruk, l’orc qui l’avait accompagné dans la jungle quelques jours auparavant. Ils vinrent s’assoir à sa table. Il mangeait à pleine dents un poisson ruisselant, cela sentait la morue jusque dans le cœur de sa chope de bière. Otilia, qui détestait cette odeur par-dessus tout, sentit la colère monter. Elle retint sa respiration autant qu’elle put, tout en continuant de regarder avec mépris les marins qui tournaient et dansaient dans le son déchiré d’un accordéon rance.


Tandis que Mauzzag lui demandait s’il savait où se trouvait Kebok, Otilia se força à manger un peu. Oruk lui laissa plusieurs miches de pain qui lui redonnèrent des forces.



-       Il est au Loup de Mer, répondit Oruk. J’étais avec lui il y a à peine une heure. Il est au rez-de-chaussée. Dépêchez-vous avant qu’il ne rentre chez lui.



Ils quittèrent les lieux et se dirigèrent vers la taverne du Loup De Mer. C’était de loin la plus grande de Baie-Du-Butin, on y trouvait toujours du monde.



-       Bon, dit Mauzzag, ici les gens sont moins louches. Il y aura moins de gars armés, mais cela ne veut pas dire qu’ils sont toujours sympathiques, surtout à cette heure-là. Tu m’as parlé d’un problème de colère… Quand tu as frappé ce pirate, dans ta cabine, là… Il faudrait que tu fasses attention ici. Des clients un peu éméchés pourraient t’adresser quelques commentaires désobligeants.



-       Ne t’en fais pas, je sais me contenir. Je ne provoquerai pas d’esclandre.



Ils entrèrent. L’atmosphère était beaucoup plus bruyante et joyeuse. On riait, on parlait fort, l’intérieur était mieux éclairé.


Mauzzag trouva rapidement celui qu’il cherchait.



-       Alors, Kebok, lança-t-il en forçant un ton joyeux, que fais-tu là à boire ? Tu n’es pas dans la jungle an train de camper près d’un temple en ruines ?

Ils s’assirent tous deux à sa table. Otilia les écouta discuter.


-       Non, vraiment, je ne vois pas comment je pourrais t’aider, dit finalement Kebok. Je paie gentiment mon dû au Cartel pour qu’il me laisse faire mon commerce d’import-export, et cela s’arrête là. Je n’ai de contact avec aucun proche de Krus Kiskuss.



Kebok leur indiqua tout de même deux tables où festoyaient des orcs et des trolls qui avaient un pied dans le Cartel en suggérant de préciser qu’ils venaient de sa part.

Nos deux héros se lèvent alors et se dirigent vers eux.



-       Souviens-toi, quoi qu’ils disent, ne hausse jamais le ton, murmura Mauzzag. Si on leur tient tête, ce genre de gaillards peuvent être très violents.


-       Je t’ai dit que j’étais capable de contrôler ma colère, rétorqua Otilila. Regarde, laisse-moi faire.



Elle se dirigea d’un pas décidé vers la table, et comme elle était concentrée, elle ne fit pas attention aux clients qui passaient dans tous les sens. Elle heurta un humain qui portait deux bières.



-       Tu ne pourrais pas faire attention, espèce de gourde ? s’écria le client.



Otilia resta immobile. Elle avait envie de le saisir par le cou et de le secouer pour lui faire rendre gorge. Il ne lui inspirait pas la moindre peur. Elle avait combattu en Outreterre, affronté des démons. Pouvait-elle tolérer qu’un ivrogne la traite de gourde ?


Mais elle se retint. Il fallait contrôler sa colère. Elle respira profondément et réussit à se calmer.



-       Je m’excuse. C’est ma faute. Bonne soirée, monsieur.


-       Tu t’excuses ? C’est tout ? En attendant, je suis couvert de bière ! Petite sotte !



Les poings d’Otilia se serrèrent. Son corps tremblait de colère, ses bras étaient prêts à partir. Si elle l’attaquait, elle le coucherait en quelques instants. Il n’aurait aucune chance de bloquer ses coups, elle était trop rapide. Mais elle se retint une fois de plus.



-       Vous avez raison. Je m’excuse encore.


-       C’est aussi ma faute, intervint Mauzzag. Elle ne faisait pas attention car je lui parlais. Passez une excellente soirée !


L’humain les regarda avec mépris et partit. Mauzzag sourit.


-       Quel sang-froid ! Je suis impressionné. Renverser la bière d’un client à la taverne du Loup De Mer, cela peut vite dégénérer. Ta réaction a été exemplaire.


-       Je t’avais dit que j’en étais capable, dit Otilia, soulagée et fière d’avoir réussi.


L’humain rejoint ses amis, juste derrière Otilia, de sorte qu’elle pouvait entendre leur conversation. On lui demanda pourquoi il était couvert de bière.


-       C’est à cause d’elle, là, derrière, répondit-il. Elle m’a heurté en marchant, cette grosse gougnafiasse.


L’action qui suivit fut immédiate, soudaine et rapide. La jambe d’Otilia se leva, son pied s’écrasa sur la face du client couvert de bière, qui perdit l’équilibre et s’étala au sol.


-       Comment m’as-t-u appelée ? hurla-t-elle. Tu crois que tu es mieux, toi, avec ta face de cochon rapiécé ? Ferme-donc ton claque-boue, espèce de sac à bière !


Il fallut plusieurs secondes à l’humain pour reprendre ses esprits. Puis son visage s’emplit de haine.


-       Oh, toi, je vais te…


Avant de finir sa phrase, il se leva et se rua sur Otilia. Ses amis le rejoignirent. Mauzzag, terrifié, bégaya quelques mots d’apaisement qui se perdirent aussitôt. Seule contre le groupe, Otilia, bien qu’un peu dépassée, se défendait honorablement. Tout le monde se retourna.


-       Quatre personnes contre une seule ? s’exclama un troll. Voilà qui est bien peu honorable. Allez, mes amis, allons l’aider !


C’est ainsi que trois trolls se jetèrent dans la bagarre. L’engrenage était enclenché, on devine la suite des événements. Dans la précipitation, un troll renversa une table où buvaient deux taurens, qui se ruèrent sur lui. Un groupe de cinq nains, toujours enclins à prouver leur force et leur témérité, se précipitèrent dans le tas et frappèrent sans distinction.


L’esclandre se propagea ainsi comme un incendie. Un humain monta jusqu’à l’étage de la taverne et hurla les deux mots les plus redoutés par les taverniers d’Azeroth: « bagarre générale ! »


Des hurlements de joie retentirent. On entendit des bruits de pas précipités qui dévalaient l’escalier pour prendre part à l’échauffourée. Au rez-de-chaussée, les clients qui n’avaient pas encore rejoint la partie se levèrent en renversant leurs chaises. Ceux qui avaient des armes prirent soin de les déposer sur les tables.


Car en Azeroth, la bagarre de taverne était un art noble, une tradition ancestrale qui obéissait à certaines règles. La première et la plus importante interdisait strictement toute arme, du moins celles qui venaient de l’extérieur. Car on pouvait en revanche utiliser tout objet présent dans la taverne pour en faire une arme improvisée : chaise, tabouret, chope, bouteille, tableau, être vivant de petite taille…


Cette règle sacrée était connue et acceptée de tous, bien qu’elle ne fût écrite nulle part, si ce n’est dans le cœur de tout voyageur, aventurier et autre écumeur d’auberges et de tavernes qui se respecte.


Le rez-de-chaussée n’était plus qu’une immense mêlée désorganisée où chacun frappait au hasard. On ne pouvait jamais affronter le même adversaire bien longtemps ; après quelques échanges de coups l’un des deux combattants était généralement bousculé et entraîné ailleurs.


Des objets volaient dans tous les sens, mais il était bien imprudent de trop se baisser pour les éviter ; on risquait d’être piétiné. Il fallait donc rester debout et se protéger le visage, en évitant de trébucher sur les chaises et les tabourets renversés.


Ceux qui étaient venus en groupe avaient un avantage certain, du moins au début. Car ils étaient assez vite séparés au gré des mouvements de foule, et avaient grand-peine à se retrouver dans la cohue. Il fallait alors se battre seul.


Certains se mettaient à plusieurs pour soulever des tables et les jeter dans le tas, d’autres les renversaient sur le flanc pour en faire une muraille d’où ils lançaient des projectiles. Cela ne durait jamais longtemps, ces forteresses improvisées étaient rapidement investies de toute part.


Il pouvait arriver, bien que ce ne soit pas le cas ce soir-là, qu’une telle bagarre finisse en affrontement entre Horde et Alliance. Cela restait cependant rare, car cela impliquait de faire attention à qui l’on frappait. C’était beaucoup demander aux soûlards qui s’adonnaient à cette pratique, et cela allait à l’encontre de l’esprit des bagarres de tavernes, au cours desquelles les participants préféraient le délicieux chaos du chacun pour soi.


Mauzzag, terrorisé, zigzaguait entre les belligérants pour rejoindre la sortie. Il vit un gnome dans la même situation. Ces deux catégories de personne étaient toujours les grands perdants des bagarres de taverne. Contrairement aux nains, robustes et solides, qui se jetaient dans la mêlée en hurlant et se défendaient honorablement, les gnomes et les gobelins n’avaient aucune chance.



-       Je crois qu’on est dans le même bateau, lui dit Mauzzag. Comment va-t-on faire ?


-       Par-là, il y a une ouverture.



En effet, un tauren énervé avait taillé une brèche dans la foule à grands coups de tabouret. Il fouettait l’air avec de larges mouvements en beuglant comme un dément, tout ce qui se trouvait autour de lui était balayé.


Ils passèrent entre les jambes du tauren et coururent de plus belle. La sortie était juste là. Mais au moment de l’atteindre, les deux camarades d’infortune furent saisis à la jambe et soulevés. Cela ne pouvait présager qu’une seule chose : un grand classique des bagarres de tavernes, le célèbre, l’inévitable…



-       Lancer de gnomes ! hurla quelqu’un. Faites de la place !


-       Moi, ce n’est pas un gnome que j’ai, mais un gobelin, précisa le tauren qui tenait Mauzzag. Bah, cela fera l’affaire.



Un humain monta sur une table pour faire l’arbitrage. Le premier compétiteur, un orc à la musculature impressionnante qui tenait le gnome, prit de l’élan, fit quelques pas en avant et lança son malheureux projectile qui atterrit quatre mètres plus loin.



-       Pas mal ! cria l’arbitre. Maintenant, place au deuxième athlète !



Selon les règles de la bagarre de taverne, lorsqu’un lancer de gnomes était amorcé, personne n’avait le droit de frapper les athlètes afin qu’ils puissent se concentrer sur leur performance.


De plus, pour comparer les résultats, chaque gnome devait, comble de l’humiliation, rester à l’endroit où il avait atterri jusqu’à ce que tous les lancers aient été réalisés. Gare à lui s’il bougeait.


Mauzzag fut à son tour puissamment projeté, et vola à travers la moitié de la salle. Sa soudaine position de hauteur lui permit tout de même de repérer Otilia. Si certains belligérants avaient cessé le combat pour regarder les lancers, la plupart étaient encore engagés dans de violents pugilats.


Il atterrit sur le comptoir. En se relevant, il esquiva une assiette qui vint s’écraser sur le mur, et regarda à nouveau Otilia. Elle était au milieu de la mêlée. Elle s’était trouvé un dossier de chaise arraché, et l’utilisait admirablement pour parer les coups qui pleuvaient sur elle. Mauzzag fut surpris par son assurance. Elle sautait sur une table, envoyait une jambe çà et là dans les joues et les mâchoires qui se trouvaient à sa portée, redescendait dans la cohue pour coucher un adversaire d’un coup de genou bien placé, remontait sur une table…


Elle avait visiblement réussi à se faire des alliés. Le procédé était simple : on se portait soudain au secours d’un inconnu pour qu’il nous soit redevable. Mauzzag vit d’ailleurs Otilia le faire sous ses yeux : elle bouscula un troll qui étranglait un humain. Ce dernier se releva. Sans un mot, elle avança son poing vers lui. Il comprit la proposition et avança le sien. Les deux poings se touchèrent, ils étaient désormais alliés.


Mauzzag réfléchit à un moyen de sortir. Il se rappela alors d’une règle des bagarres de taverne : il était interdit de frapper le tavernier, à moins qu’il ne prenne volontairement part à la baston. Ce-dernier se trouvait justement derrière lui, dépassé par la situation, désespéré. Mauzzag parvint à le convaincre de l’escorter jusqu’à la sortie.


La règle fut respectée et personne ne les toucha. On pourrait s’étonner de voir une telle rigueur de la part d’une bande de soûlards bagarreurs, mais cela s’expliquait par le principe le plus redouté des bastons de taverne : si quelqu’un violait un règle, la totalité des participants devaient se liguer contre lui.


Ils traversèrent donc la salle sans trop de problèmes, si ce n’est quelques bousculades involontaires et deux ou trois giclées de bière. Au passage, il vit Otilia vaciller après avoir reçu un coup au visage. À côté d’elle, un tauren tenait un gnome à deux mains et l’utilisait pour rosser un orc tandis qu’une elfe armée d’une bouteille cassée se battait rageusement contre un perroquet qui caquetait et voletait autour d’elle en la piquant de méchants coups de bec.


Mauzzag attrapa Otilia par la main et la tira vers lui. Elle se laissa faire, et tous deux se retrouvèrent dehors.


Ils allèrent s’assoir quelque part, sans dire un seul mot, profitant du calme de la nuit pour se remettre de leurs émotions. Mauzzag, dépité, ne savait quoi dire. Un long moment passa.



-       Je suis désolée, lâcha finalement Otilia. J’ai tout gâché.


-       Tu as dit que tu savais te contrôler…


-       Je sais, mais il y a des limites. Là, je n’avais pas le choix, il m’a traitée de gougnafiasse.


-       Qu’est-ce que ça veut dire ?


-       Aucune idée.



Ils restèrent là, sans rien ajouter, à regarder les étoiles. Un gobelin surgit de la nuit et s’approcha d’eux.



-       Ah, je vous retrouve. Je vous ai écoutés parler à Kebok, avant la bagarre. J’étais assis à la table d’à côté. Vous avez un problème avec Krus Kiskuss ? Je sais comment l’atteindre.




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