Un monde de glace

Chapitre 13 : Le Roi Traître

4221 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 20/08/2023 00:36

Les semaines se succèdent depuis que la Horde et l'Alliance avaient débarqué sur les terres du Norfendre.

Très vite, leurs troupes respectivement dirigées par Garrosh Hurlenfer (lui même seconde par Dranosh Saurcroc) et de Bolvar Fordragon gagnèrent du terrain grâce à la contribution d'aventuriers volontaires. Ils prirent ainsi le contrôle de la Toundra Boréenne, du Fjord Hurlant et d'une partie des Grisonnes.

À présent, ils venaient d'établir leur base fortifiée dans les contrées glacées de la Désolation des Dragons. Le Marteau d'Agmar pour la Horde à l'ouest, le Donjon de Garde-Hiver dans les montagnes plus à l'Est.

Lentement mais sûrement, les deux camps autrefois ennemis maintenant alliés s'approchèrent de la Couronne de Glace ainsi que du Roi Liche.

Mais avant de prendre d'assaut la Couronne de Glace, il leur fallait résoudre le problème des nérubiens. Or, le Marteau d'Agmar avait été établi non loin du village de Brume-Glace, récemment tombée sous le contrôle des nérubiens après avoir chassé les Taunkas, ce qui en faisait une cible facile.

La Horde avait déjà envoyé des volontaires pour résoudre le problème. Des aventuriers, parmi lesquels Brotar, Turakh et Walkyro étaient parvenu à reprendre Brule-Glace des griffes des nérubiens. Mais parmi ceux partis dans les souterrains pour les tuer dans l'œuf, aucun n'en était ressorti vivant.

La situation était grave.

Et bien qu'ayant établi leur base à l'abri dans les montagnes, plus loin à l'Est, l'Alliance ne pouvait se permettre de risquer de perdre un allié aussi précieux qu'improbable face au Fléau mort-vivant. Il était exclu qu'ils reproduisirent la même erreur qui leur avaient coûté deux fois Lordaeron. Surtout pas après les prouesses qu'ils avaient accompli en unissant leurs forces face à la Légion Ardente.

Il leur fallait donc agir et leur apporter un coup de main. Même si cela ne plaisait pas à tout le monde.

Le souci était que sous le commandement de Garrosh, la Horde était trop fier pour demander où même accepter l'aide de l'Alliance.

Il leur fallait donc agir en catimini.

— Ça ne me plaît pas plus qu'à vous mais il fallait que quelqu'un s'y colle ! se défendit Batël au près de son groupe après qu'il se fût porter volontaire en leur nom pour cette mission. Il en va de l'issue de cette croisade. Et puis, on serait plus content que la Horde en fasse de même pour nous, non ?

— On le serait, certes... S'ils n'avaient pas au préalable commis des crimes de guerre à l'égard de nos peuples, rouspèta Ouladre.

— Moi non plus je n'aime pas trop cette idée, intervint Gahahli pour approuver les propos du draeneï. Mais au vu des circonstances... il faut se faire une raison.

Le groupe était donc en route pour le royaume souterrain d'Azjol-Nerub, à travers la Désolation pour une mission potentiellement suicidaire visant à prêter main-forte à leurs vieux ennemis.

— Au fait, pourquoi Harrina n'est pas avec nous ? demanda Bartelo. Je veux dire, elle connait le terrain mieux que nous et c'est elle qui nous a suggéré de prendre la menace des nérubiens au sérieux.

Ce fut l'une des rares fois où le paladin faisait une remarque intelligente.

— C'est vrai qu'elle nous serait utile, approuva Baelbo. Seulement, figure-toi qu'elle a les araignées en horreur. La chochotte !

— Sois pas aussi sévère ! le réprimanda avec douceur l'elfe de la nuit. Avec la gueule qu'ils ont, n'importe qui aurait les nérubiens en appréhension. Même ceux qui aiment les bêtes et les bestioles en tout genre.

— Et puis toi même tu avais une peur panique des morts-vivants, si la mémoire est bonne, s'empressa de faire remarquer le nain. Tant et si bien que tu préférais te planquer quand on les affrontait. Alors venant toi, la paille, la poutre.

— Pour ma défense, j'ai moitié moins peur qu'avant, se défendit le gnome. Autrement je ne serais pas ici avec vous, là il en regorge le plus. Et au moins j'avais des raisons légitimes. Je veux dire, vous avez vu comme moi de quoi ils sont capables.

— D'où la raison de notre présences sur ces terres, rétorqua amèrement l'elfe de la nuit en se remémorant les victimes de la première vague du Fléau.


En prenant soin d'éviter d'être à vue de la forteresse de la Horde, ils atteignirent enfin le village de Brume-Glace... Toujours aussi désert. Du moins désert de toute signe de vie.

Le sol était encore jonché de cadavres de nérubiens dont la plupart était d'une puanteur à réveiller les morts.

— Restons sur nos gardes ! prévint le nain la hache en main. Ces démons ne sont certainement pas du genre à abandonner leur position aussi facilement.

— Alors ce sera quoi si on prend leur "nid" d'assaut ? rétorqua Baelbo. Il me paraît plus qu'évident qu'ils le défendront jusqu'à la mort !

— Tout le problème est là, fit remarquer le Ouladre. Ils sont déjà morts.

Les aventuriers ne tardèrent pas à trouver l'entrée du tunnel qui les amènerait à Azjol-Nerub, au centre du village. Ici également le sol était jonché de cadavres de nérubiens. Seulement le passage était plus étroit et la puanteur y était plus forte.

— Au moins, on est sûr d'être sur la bonne route ! commenta Bartelo sur un ton plaisantin.

— Ça m'a l'air trop facile, fit remarquer Gahahli en proie en doute. Il y devrait y avoir des gardes, une cohorte pour nous empêcher d'entrer, pour repousser toute tentative d'invasion.

— T'as pas tort, gamine ! confirma Batël. C'est louche et j'aime pas trop beaucoup ça.

— Ils nous attendent ! prédit le gnome pessimiste. Ils nous tendent une embuscade ! Ils nous laissent entrer pour mieux nous sauter dessus ! Je savais que c'était une mauvaise idée de venir...

Soudain, un cadavre de nérubiens reprit vid et manqua de peu d'agripper Baelbo de son bras griffus dans un effroyable rugissement. Le gnome surpris l'esquiva de justesse, n'y laissant qu'un pan de sa robe.

— QU'EST CE QUE JE DISAIS ! s'écria-t-il en proie à la panique. ILS FONT LE MORT POUR MIEUX NOUS TROMPER !

Le groupe également surpris se prépara à contre-attaquer, mais se rendit vite compte que cela n'était pas nécessaire. Les autres cadavres de nérubiens n'étaient visiblement pas pressé de se relever et le seul qui bougeait n'était pas non plus en très grande forme. Ses pattes étaient en trop mauvais état et ne pouvait que ramper avec son seul bras valide. Il faisait peine à voir et avait plutôt l'air de souffrir aux sons qu'il émettait. Voire de supplier qu'on abrégeât ses souffrances.

Parce qu'il était mourrant.

Avec un mélange de pitié et de dégoût, Gahahli acheva la bestiole d'une flèche entre ses yeux et celle-ci s'écroula de tout son long.

— Je n'ai pas l'impression que ce soit un piège, Bilbo, commenta Batël. Ils nous auraient liquidé depuis un petit moment.

— Non je crois que nous avons simplement été devancé, confirma l'elfe de la nuit en retirant non sans dégoût sa flèche du cadavre de la bestiole. Regardez les plaies sur les cadavres ! Ce n'est certainement pas de leur fait.

En effet, parmi les cadavres, certains été comme broyés par quelque chose de lourd, d'autres lacérés par quelque de tranchant comme une hache ou une grosse épée. D'autres encore avaient de sévères marques de morsures et de griffures mais elles n'étaient pas dûs aux nérubiens.

— C'est curieux, j'ai l'impression d'avoir déjà vu ses marques quelque part, dit Ouladre pensif.

— Bon, la bonne nouvelle c'est que notre présence ne sera peut-être pas indispensable, hein ? suggéra le gnome sur le point de tourner les talons pour rentrer au bercail. Ceux qui nous ont précédé ont l'air de gérer ça tout seul...

— Au contraire, Bilbo ! réfuta le nain. Qui que ce soit, ils auront besoin de notre aide, qu'ils le veuillent ou non ! Allons-y !

Il se précipita le premier dans le tunnel, suivi par le paladin, l'elfe et son tigre. Il ne restait plus que le gnome et le draenei encore hésitant.

— Très bien ! protesta Baelbo en s'enfonçant à son tour dans le tunnel. Entrons dans la fosse aux lions nous faire joyeusement déchiqueté !


Ils arpentèrent alors avec prudence les tunnels creusées dans la glace par les nérubiens, dont les cadavres ainsi que d'autres créatures arachnoïdes jonchaient le sol avec les mêmes marques qu'à l'entrée.

Enfin, ils atteignirent l'entrée d'Azjol-Nerub. À la grande surprise des aventuriers qui s'attendait à un immense réseau de cavernes pleines de toiles d'araignée et de cocons, ils virent une grande muraille avec une grande porte centrale sans battants, ornée de fresques, de colonnes et de peintures murales encore en bon état, avec pour motif une araignée. Il s'agissait à non point douter de l'entrée principale d'une cité souterraine plus ancienne que n'importe quel civilisation mortelle vivant sur Azeroth, à en juger par son architecture qui ne ressemblait à rien de ce que les aventuriers ne connaissaient.

Étrangement, toujours aucun garde pour protéger l'entrée — du moins, aucun de vivants. Clairement avaient-ils également été décimé par ceux ayant précédés les aventuriers de l'Alliance.

Toutefois, Gahahli perçut du mouvement de l'autre côté de la porte et fit signe à ses compagnons de se plaquer contre la paroi de la caverne et de se tenir prêts à une éventuelle attaque.

— Au moins, ça nous fera un peu d'action ! commenta à vous basse le nain.

En approchant de la porte avec prudence, ils entendirent des voix... qui n'avaient rien à voir avec les bruits immondes qu'émettaient habituellement les nérubiens.

— Tu pourrais te grouiller, s'il-te-plaît ? se plaignit l'une des voix vraisemblablement féminine. Je n'ai pas envie de moisir dans ce trou puant !

— Oh minute ! rétorqua avec mauvais humeur la seconde plus masculine. Le venin de nérubien, ça ne se préleve pas aussi facilement. Et je dois encore en remplir un flacon, là.

— Non mais qu'elle idée de nous envoyer là ! se plaignit à nouveau la première. À prélever des échantillons pour je ne sais quel expériences...

— Hé mais attendez ! dit Bartelo dans un chuchotement et dont le visage se rayonna. Je reconnais cette voix.

— Ouais, je l'ai reconnu aussi, répondit Batël moins enthousiaste. Et c'est bien ce qui m'embête.

Gahahli était également certaine d'avoir déjà entendue cette voix mais elle ne saurait dire où.

Et puis soudain, oubliant toute prudence et discrétion, le paladin se présenta devant la porte et s'écria :

— Hé ! Salut, beauté ! Décidément le monde est petit ! Ou bien est-ce le destin qui nous...

— MAIS C'EST PAS VRAI ! se plaignit de plus bel la voix féminine. CE N'EST PLUS UN CAUCHEMAR, C'EST UNE MALÉDICTION !

L'elfe de la nuit risqua un regard de l'autre côté de la porte et la mémoire lui revint quand elle vit et identifia les deux individu auquel Bartelo faisait face : il s'agissait de l'elfe de sang voleuse et du sorcier-docteur troll avec lesquels ils avaient combattu à Naxxramas.

Et au vu de son attitude, l'elfe de sang n'était pas aussi ravie de la présence du paladin que ne l'était ce dernier.

— Même aux confins du monde, il faut que tu me tombes dessus ! s'énerva l'elfe de sang. Dois-je te tuer ici et maintenant pour ne plus t'avoir dans mes pattes ? D'ailleurs, qu'est-ce que tu fiches ici ?

— On pourrait vous poser la même question ! intervint le nain en se présentant à son tour sur le seuil de la porte, suivi du reste du grouoe.

— Ce ne sont pas vos oignons ! répondit sèchement en dissimulant un flacon à moitié rempli de venin dans sa sacoche.

— À tout hasard, vous ne seriez pas en train de prélever du venin de nérubien mort pour "on-ne-sait-quel" expérience ? les interrogea le draeneï non sans une pointe de sarcasme.

— Toi et ta grande gueule ! réprimanda le troll à l'encontre de l'elfe de sang.

— Oh pfff... De toutes façons, avec ce qu'ils nous font faire, ils nous paient au lance-pierres ! rétorqua cette dernière avec un haussement d'épaules.

— Et c'est donc pour ça que vous avez éliminé tous ces nérubien ? les interrogea l'elfe de la nuit incrédule. À vous deux ?

L'elfe de sang et le troll éclatèrent de rire.

— Ne sois pas ridicule, "cheveux bleus" ! lui répondit finalement le troll. À nous deux, on serait à peine parvenu à zigouiller la moitié d'entre eux.

— Ils étaient déjà déjà tous morts ou mourants quand nous sommes arrivés sur les lieux, ajouta l'elfe de sang en attente du pied un des cadavres.

— Et Morpsev ? les interrogea à son tour le gnome. Il n'est pas avec nous.

— Le macchabé ? Il a dit qu'il nous rejoindrait mais honnêtement, je doute qu'il vienne, répondit le troll.

— Ouais... C'est vrai qu'il est de plus en plus louche depuis qu'on a débarqué au Norfendre, ajouta l'elfe de sang suspicieuse. Il nous envoie constamment en mission tandis que lui reste avec ses "semblables". C'est comme si...

— Holà une minute ! les interrompit Batël. Si ce n'est pas vous qui avez massacré tous ces nérubiens... alors qui ?

— Bah, des aventuriers qui nous auront précédé, pardi ! répondit le troll. Et qui nous auront bien mâché le travail, d'ailleurs...

— D'accord mais qui ? insista le nain.

— Comment veux tu que je le sache, nabot ? s'impatienta le troll. Je suis un sorcier-docteur, pas un devin...

Leur discussion fut brusquement interrompu par un sifflement sonore et à la grande surprise de tous, toute l'assemblée virent un raptor se tenir à l'autre bout du corridor.

Avant qui que ce soit n'eut le temps de réagir au fait de voir un raptor vivant en Norfendre et à plus forte raison dans le royaume souterrain d'Azjol-Nerub, le sorcier troll se figea d'effroi :

— Éventreuse ? Mais qu'est ce que tu... ? Oh non !

— Ouais, j'ai peur de comprendre, moi aussi, confirma l'elfe de sang pessimiste.

— Vous pouvez nous dire ce qui se passe ? demanda Gahahli impatiente.

— Je sais qui nous ont précédé, répondit le troll. Et il se peut qu'ils soient en danger de mort ! Vite ! Ne traînons pas !

Sans plus attendre, il s'enfonça dans le corridor à toute allure, guidé par le raptor. Sa comparse elfe de sang lui emboîtement le pas, suivie du groupe de l'Alliance.

— Je me disais bien avoir déjà vu ce raptor quelque part, commenta Batël.

— Quelqu'un pourrait m'expliquer ? s'impatienta l'elfe de la nuit qui ne comprenait toujours pas.

— Ah, c'est vrai que t'étais pas là ! répondit le nain. Ce troll a combattu avec nous en Outreterre pendant un temps. Lui ainsi que son frère... Le propriétaire de "Éventreuse".


Le couloir déboucha sur un promontoire surplombant une immense caverne en bas de laquelle — ou du moins à mi-hauteur — et it tapissé une énorme et épaisse toile d'araignée où se regroupait au moins une centaine de nérubiens qui eux étaient encore vivants mais n'avaient visiblement pas noté la présence des aventuriers.

Éventreuse guida la groupe vers une sorte de passerelle en pente descendante les amenant vers le sommet d'une colonne perçant la toile et duquel étaient déposés trois cocons dont les êtres à l'intérieur luttaient désespérément pour s'en libérer.

De l'un d'eux, le plus gros, dépassait une paire de cornes dont une cassée. Des deux autres dépassaient une queue de cheval et une crête d'iroquoise ainsi que des défenses.

— Tiens bon, mon frère ! s'écria Baorekh. J'arrive !

Les cris du troll avaient cependant attiré l'attention des nérubiens et ainsi trahi la présence du groupe.

Dés lors, les nérubiens gravirent par centaines les murs jusqu'à la passerelle dans l'espoir de capturer les aventuriers.

— Dire qu'il y a deux minutes encore, ils étaient tous en train de manger les pissenlits par la racine, protesta Baelbo. Je me disais bien que cette mission était trop facile !

— Tais-toi et va plutôt aider tes camarades ! lui ordonna Sonulia avant de s'adresser au reste du groupe. Occupez-les pendant qu'on libère les nôtres !

— Pas besoin de nous le dire deux fois, grommela Gahahli tandis qu'elle préparait son arc.

L'elfe de sang n'avait pas tort. Les aventuriers auraient besoin de toute l'aide à leur disposition ne fusse que pour accroître leur chances de survie face à la horde de nérubien qui s'agglutinait le long de la passerelle ainsi que de la colonne.

Les aventuriers de l'Alliance firent de leur mieux pour repousser les ennemis à coup de hache, de marteau, de flèches et de boules de feu, sans oublier les sorts de protection que lançait le draeneï.

Baorekh venait tout juste de libérer son frère du cocon et Sonulia en avait peine fait de même avec Brotar quand celui-ci protesta violemment :

— Ne me touche pas avec tes sales pattes, elfe de sang ! Je peux me débrouiller seul !

— Ça, j'ai pu le constater ! rétorqua Sonulia avec amertume face à l'ingratitude et la grossièreté de l'orc.

— Et en plus vous avez amené l'Alliance ici ? s'indigna de plus bel l'orc.

— Ils sont venus de leur propre chef, lui répondit l'elfe de sang qui s'occupait maintenant de libérer le tauren.

— Tu croyais qu'on allait laisser la Horde s'amuser sans nous ? répliqua le nain.

— Ben vous ne pouvez pas mieux tomber ! commenta Turakh que son frère peinait à extirper du cocon. Ça me fait du mal de l'admettre mais...

— Quel déshonneur ! Plutôt mourrir que d'accepter l'aide de l'Alliance !

— Si t'y tiens tant que ça, ne te gêne pas, l'orc ! rétorqua Gahahli avec une amertume à peine dissimulée.

— De toutes façons, nous n'avons plus le choix ! s'empressa de rappeler Ouladre. Soit nous allions nos forces pour survivre, soit nous mourrons tous ensemble.

— Alors écartez vous et laissez faire les professionnels ! clama l'orc de nouveau prêt au combat.


Malheureusement, les trois mercenaires de la Horde enfin libérés, réunis et joignant leur force avec l'Alliance ne suffisent pas à repousser les nérubiens qui se firent de plus en plus costauds et résistants, jusqu'à parvenir à pousser tout ce beau monde du sommet de la colonne.

Ainsi, ils se retrouvèrent tous sur la toile, gluante, élastique — donnant aux aventuriers du fil à retordre pour se redresser, marcher ou même se tenir debout — mais assez résistante pour les préserver d'une chute d'une bonne centaine de mètres dans les profondeurs d'Azjol-Nerub... Non sans leur en laisser un aperçu.

— Il vaut mieux que j'utilise mon pouvoir, fit remarquer Baelbo prit de vertige. Une seul étincelle, tout prend bon feu et on est tous bons pour la chute libre.

— Vous avez tous commis une grave erreur en pénétrant mon royaume, pauvres mortels insignifiants, clama soudain une voix grave et inhumaine.

Le groupe se tourna vers l'entrée d'un tunnel d'où provenait la dite voix, situé à même le niveau de la toile. Ils virent alors en sortir ce qui devait être le chef des nérubiens et le maître de lieux.

Il était ce qu'on appelait communément un "Seigneur des Cryptes".

Il se distinguaient de ses congénères arachnoïdes non seulement par sa taille, presque aussi gros qu'un mammouth, mais aussi par son apparence, ressemblant davantage à un croisement entre une mante religieuse et un scarabée rhinocéros. De la mante, il avait la posture et les pattes avant "ravisseurs". Du scarabée, il en avait la carapace, incluant deux paires d'ailes sous laquelle elles étaient protégées et la corne surmontant sa petite tête.

— Anub'arak ! dit Batël sur un ton de défi. Celui qu'on appelle le "roi traître".

— J'étais le roi de cet empire autrefois, il y a longtemps, se présenta Anub'arak, parlant à travers ses mandibules. De mon vivant, j'étais un champion. Dans la mort, je suis revenu en conquérant. Désormais, je protège ce royaume une fois de plus. Ironique, non ?

— Dans la mesure où l'on sait que jadis tu combattais celui que tu sers aujourd'hui ! rétorqua le nain avec plus de défi.

— Un triste sort que je vous réserve ! répondit le Seigneur des Crypte tandis qu'il commençait à charger les aventuriers . Une fois que j'en aurais fini avec vous, mes fidèles se régaleront de votre chair !


Ainsi un féroce affrontement débuta entre les aventuriers et Anub'arak, sous le regard excité des nérubiens assistant à la scène du haut des murs et de la passerelle.

En dépit de leur supériorité numérique, les aventuriers eurent toutes les difficultés du monde à venir à bout d'un tel ennemi. À commencer par la toile dans l'élasticité avait un effet trampoline sous les pieds des aventuriers mais pas sous les pattes insectoïdes du Seigneur des Crypte. Et il y avait sa carapace, son armure naturelle résistante même aux coups de hache et de l'orc.

La solution était par conséquent de viser les articulations, en théorie les zones les plus vulnérables et les moins bien protégées par l'armure aussi résistante fut-elle.

Seulement, malgré sa grande taille, Anub'arak était étonnement rapide et paraît chaque coups, y compris les flèches de l'elfe de la nuit ou les lances du chasseur troll. Meme l'elfe de sang avec ses sabres jumeaux ne pouvaient rien contre un tel monstre qui paraît toutes ses attaques.

Sans compter qu'il était d'une force redoutable, balayant les aventuriers d'un coup de ses pattes ravisseuses.

Il avait pratiquement épuisé les aventuriers et fut sur le point de les achever quand Jakua, ayant échappé à la vigilance du Seigneurs des Cryptes occupé jusqu'alors par les aventuriers, l'attaqua par derrière, bondissant sur son abdomen avant d'escalader son dos et de planter ses dents de sabre dans la nuque du monstre.

Pris de douleurs, Anub'arak se débattit et tenta de chasser le Sabre-de-nuit de son dos mais il ne pouvait l'atteindre de ses pattes ravisseuses, sa carapace limitant ses mouvements.

Puis ce fut au tour d'Éventreuse de passer à l'attaque. Suivant l'exemple du tigre, le raptor bondit à son tour sur Anub'arak en l'attaquant dans le dos, planta ses griffes acérées à la jointure entre le thorax et l'abdomen, se tenant hors d'atteinte des pattes ravisseuses de sa victime.

— Futés, les bestiaux ! complimenta Sonulia.

— C'est le moment ! s'écria Batël qui venait de se remettre debout. Profitons en pour le réduire en charpie !

Sur les mots du nain, les aventuriers revinrent à la charge et cette fois, grâce aux deux animaux occupant le monstre, le combat tourna à leur avantages.

Même lorsque Anub'Arak parvint enfin à se débarrasser des deux animaux en écartant ses ailes, il était trop tard pour lui.

En unissant leurs forces, les aventuriers parvinrent à blesser et à affaiblir le Seigneur des Cryptes, lui arrachant une patte ravisseuses ainsi que deux de ses pattes postérieures.

Voyant leur souverain en fâcheuse posture, les nérubiens restes en haut décidèrent d'intervenir et descendirent le long des murs pour le secourir.

Puis Anub'arak, dans ce qui devait être une tentative désespérée de survie, ouvrit à nouveau ses deux paires d'ailes et les battus frénétiquement pour s'envoler.

— Il s'enfuit, le lâche ! pesta Brotar.

— Il ne faut pas qu'il nous échappe ! s'écria le nain. Vite, coupons lui les ailes tant qu'elles sont à découvertes !

Il était malheureusement trop tard. Malgré sa taille impressionnante, les deux paires d'ailes parvinrent à décoller son corps lourd et massif de la toile, le tenant hors de portée des aventuriers. Et ses sujets s'approchaient dangereusement de la toile pour leur régler leur compte.

— Que quelqu'un lui tire dans le dos ! s'écria Baorekh. Il va nous échapper !

— Mais je n'ai plus de flèches ! se plaignit Gahahli désignant son carquois vide.

— Et moi je n'ai plus de lances ! se plaignit également Turakh.

— Bon, tant pis ! grommela Baelbo. Je tente le tout pour le tout !

Le gnome chargea alors ses mains de boules de feu, les plus grosses qu'il pouvait créer avec sa magie, menaçant à tout moment d'incendier la toile.

Puis il les lança l'une après l'autre dans le dos d'Anub'arak qui avait presque atteint le niveau supérieur, visant la base de ses ailes.

Et il frappa juste.

Ses deux paires d'ailes incendier, le Seigneur des Cryptés fit une chute libre vers la toile d'où il venait de décoller. Et dans sa chute, son corps tendit la toile de tout son poid jusqu'à la déchirer, entraînant ainsi les aventuriers.

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