Un monde de glace
Sitôt l'invasion du Fléau désamorcée et les villes d'Orgrimmar, Theramore et Hurlevent sauvées de peu, la nouvelle concernant le retour du Roi Liche s'était répandu comme une traînée de poudre à travers tout Azeroth, jusqu'aux coins les plus reculés de Kalimdor et des Royaumes de l'Est.
Cette nouvelle fut confirmé par le retour d'éclaireurs du Norfendre, charges de surveiller les activités du Fléau, affirmant qu'il s'était renforcé avec le temps et était désormais assez puissant pour éradiquer toute vie sur Azeroth.
D'après les éclaireurs, l'assaut mené par Kel'Thuzad n'était qu'une première vague. Et ce n'était qu'une question de temps avant que le Roi Liche ne lançât une seconde vague et qu'elle atteignît les terres de Kalimdor ou des Royaumes de l'Est
Obligeant les dirigeants de la Horde et de l'Alliance à prendre les devants et à mobiliser leurs troupes ainsi qu'appeler des volontaires aux armes pour le Norfendre afin de combattre le mal à sa source. Il en allait de la survie de tous les peuples d'Azeroth.
Le retour des éclaireurs vint également confirmer l'identité du Roi Liche : il s'agissait gel et bien du tristement célèbre Arthas.
— Pardonnez mon ignorance mais... qui est ce Arthas exactement ? demanda Ouladre.
— Arthas Menethil, voyons ! s'écria Batël. Le fils du défunt roi Terenas. Le prince du royaume déchu de Lordaeron.
— Et un très beau prince, de ce qu'on m'a dit, ajouta Baelbo avec une pointe de jalousie dans la voix. Toutes les filles craquaient pour lui...
— Ah ? Un peu comme moi, j'imagine, dit Bartelo.
— Même qu'elles jalousaient Jaina Portvaillant qui était très proche de lui à l'époque, reprit le gnome faisant comme s'il n'avait rien entendu.
— Dame Portvaillant connaissait ce type ? demanda Gahali stupéfaite.
— Ils auraient même eu une relation amoureuse, affirma le gnome. Avant... Enfin, tu demanderas à Jaina pour plus de détails a l'occasion
— C'était plus qu'un simple beau prince... Ou un tombeur, reprit le nain impatient. C'était avant tout un prince prometteur, héritier au trône de Lordaeron, très aimé par son peuple, doublé d'un des plus valeureux chevaliers de la Main d'Argent, entièrement dévoué à son peuple ainsi qu'à sa cause. Bref, c'était le prince parfait. Et ce malgré son jeune âge.
— Et maintenant, c'est le "cerveau" de cette armée mort-vivante et il a fait le serment d'éradiquer toute vie sur Azeroth, déplora le gnome.
Le groupe s'était réuni à la Cathédrale de Hurlevent, aménagé en infirmerie improvisée, dans laquelle ils avaient oassé la journée à s'occuper des blessés. Ouladre et Bartelo se chargeaient d'appliquer des sorts de soins aux blessés tandis que Gahahli pansait les blessures et aidait Baelbo et Batël à distribuer la nourriture et les couvertures.
Et à la vue de toutes ces victimes entassées dans la Cathédrale, souffrant pour la plupart, pleurant leur blessure pour d'autres quand ils n'étaient pas à l'agonie, l'elfe de la nuit avait le cœur qui se serrait et l'estomac qui se nouait. Elle ne pouvait s'empêcher de ressentir pour tous blessés qu'elle et ses compagnons d'armes peinaient à venir en aide. Elle n'avait pas assisté à autant de malheurs depuis que la Légion Ardente avait brulé sa forêt natale. D'autant que malgré leurs efforts, elle et ses compagnons d'armes ne pouvaient pas faire de miracles.
Le Fléau n'était clairement pas allé de main morte en assiégeant Hurlevent. Hommes, femmes, vieillards, enfants, riches, pauvres, soldats, civils, personne n'avait été épargné. Il avait fallu déménager les bancs et les chandeliers pour faire de la place. Et il était encore difficile de se déplacer parmi les victimes allongés au sol.
Qui pouvait être capables d'autant de malheur ? songeait amèrement l'elfe de la nuit. Quel genre de monstre, si ce n'était un démon, pouvait se permettre autant de cruauté ? De mettre en péril autant d'innocents ? Et dans quel but ? Quel besoin ? Tout cela dépassait son entendement.
Un sentiment d'impuissance et de révolte envahissait la jeune elfe de la nuit.
— Ce que je n'arrive pas comprendre c'est comment un prince aussi parfait est pu devenir... un être aussi abominable ? demanda le draeneï toujours perplexe au sujet d'Arthas.
— Et être responsable d'autant d'atrocités ? ajouta Gahahli toujours estomaqué.
— Allons, tout le monde dans l'Alliance connaît cette histoire ! s'indigna Batël. Même les elfes de sang la connaissent !
— Et les Réprouvés ! s'empressa d'ajouter Bartelo. Logique... Vu que c'est à cause d'Arthas qu'ils sont des morts-vivants.
— Vous connaissez peut-être toute l'histoire mais nous autres elfes de la nuit et draeneïs n'avaient pas encore intégré l'Alliance à l'époque, fit fermement remarquer Gahahli. Alors excusez nous de ne pas en connaître les grandes lignes aussi bien que vous.
Au vue du regard dépité du nain, l'elfe avait marqué un point.
Une fois les aventuriers dispensés de leur service par l'archevêque qui prit le relais avec ses prêtres, le groupe s'installa sur le parvis de la cathédrale et Batël prit une grande inspiration avant de se lancer :
— Cela a commencé avec cette maudite Peste mort-vivante qui causait des ravages en Lordaeron... Et dont on a aperçu le résultat il y a peu dans les Maleterres.
— Et dont Kel'Thuzad aurait été l'un des principaux instigateur, ajouta amèrement Baelbo. Lui et son Culte des Damnés.
— Je me souviens de cette époque, intervint Bartelo mélancolique. C'est là que mon mentor, Troustan, est parti pour Lordaeron venir en aide aux habitants... Et n'en ait jamais revenu. ... Pardon mais je n'aurais jamais cru qu'il serait passé à l'ennemi.
— Personne n'en attendait autant d'Arthas à l'époque, reprit Batël. Et pourtant... Bref, c'était précisément à ce prince qu'on avait chargé l'enquête quant à l'origine de cette épidémie. Avec l'assurance de Jaina Portvaillant, leur enquête leur avait amené à croiser la route de Kel'Thuzad, encore un simple nécromancien à ce moment là, et à l'éliminer, croyant ainsi en avoir fini avec ce fléau. Naïfs qu'ils étaient !
" La Peste continuait de transformer des gens en morts-vivants et plusieurs villages de Lordaeron tombaient les uns après les autres. Je n'ai pas tout les détails mais à en croire les témoignages, c'est à ce moment précis qu'Arthas a commencé à sombrer dans la folie. Il serait allé jusqu'à s'embrouiller avec Jaina Portvaillant ainsi qu'envers son mentor, Uther le Porteur de Lumière, car il voulait à tout prix "nettoyer" les villes de leurs habitants contaminés.
— Et encore, à ce moment-là, il cherchait simplement à préserver son peuple du Fléau et empêcher les contaminés de servir d'esclaves à leurs ennemis, s'empressa d'ajouter Baelbo. Du moins... C'est ce qu'on a voulu se convaincre. Qu'il agissait dans l'intérêt de son peuple.
— Mais ce n'était que le début de sa descente aux enfers, reprit Batël. Après avoir purger Stratholme, devant laquelle on a d'ailleurs dû passer pour atteindre Naxxramas, il est partit pour le Norfendre, se lançant à la poursuite d'un démon qui aurait été un complice de Kel'Thuzad.
— Un démon ? l'interrompit Gahahli. La Légion Ardente aurait donc un lien avec l'émergence de ce Fléau mort-vivant ?
— Pas qu'un peu, gamine ! lui répondit le nain. Cela faisait parti de leur plan pour nous envahir. On pouvait dire qu'ils étaient de connivence jusqu'à leur défaite en Kalimdor mais j'y reviendrais plus tard.
" Donc Arthas fit voile pour le Norfendre et croisa la route d'une expédition naine mené par Muradin Barbe-de-Bronze, le frère cadet du roi Magni, avec qui ils se lancèrent à la recherche d'une certaine épée runique don't le nom m'échappe mais qui la clé de la solution à leur problème. Et ça, je l'ai su via mon second fils qui faisait parti de l'expédition.
— Celui dont vous croyez avoir été tué par les elfes de sang ? demanda le draeneï.
— Non, l'autre ! rétorqua Batël. Daïn ! Le brave petit s'était fait fusilier dans l'expédition de Muradin. Et il m'envoyait régulièrement des lettres m'expliquant où ils en étaient dans leur expédition
" Seulement voilà, la dernière lettre que j'ai reçu de Daïn, ce fut celle relatant les retrouvailles entre Arthas et Muradin dans ce continent glacé. Et puis plus rien. Aucune nouvelle de l'expédition, ni de Muradin ni de mon fils Daïn dès lors. Pas même après le retour "victorieux" d'Arthas du Norfendre. On suggère même qu'ils auraient tous péri... Ou laissés pour morts.
— Il ne les aurait pas... massacré ? osa suggère Ouladre mal à l'aise.
— Personne n'a compris ce qui s'était passé au Norfendre, expliqua le nain. Seulement une vague idée. Mais cette hypothèse n'est pas impossible... Au vu du souvenir qu'il a laissé après son retour.
" Ah la la ! Le retour d'Arthas... On est pas prêt de l'oublier... Le jour où la joie et le triomphe ont fait place à la terreur et l'effroi sitôt le prince entré dans la salle du trône... Pour exécuter son propre père de ses propres mains.
— Par Elune ! s'exclama Gahahli horrifiée. Mais pourquoi ...?
— Pareil, personne n'a jamais compris son geste, expliqua derechef le nain. D'autant que Terenas n'avait fait que féliciter son fils quand celui ci la transpercer de sa lame. Ça et le fait qu'Arthas était le prince héritier, que son père n'était plus tout jeune. Alors si c'était pour prendre sa place sur le trône, il n'avait su'à attendre. Pas besoin de verser du sang.
" Et croyez le non, son acte de parricide n'est pas le pire crime qu'il a commis à son retour du Norfendre. Ce n'est que le début. Après cela, il y eut le massacre de ses propres sujets, le meurtre de son ancien mentor, Uther, qui l'avait toujours considéré comme un fils, et la profanation des cendres de son père. Puis il y eut l'invasion de Quel'thalas et le massacre des hauts-elfes, rebaptisés par elfes de sang par la suite, tout ça pour ressusciter Kel'Thuzad sous forme de liche grâce aux énergies du Puits de Soleil.
— Et puis il y eu l'assaut de Dalaran et le meurtre d'Antonidas, mon regretté maître, ainsi que tant d'autres archimages, ajouta le gnome d'un ton grave. Tout ça pour mettre la main sur un vieux grimoire et permettre à Kel'Thuzad d'invoquer la Légion Ardente. Et avec elle, le Seigneur démon Archimonde. La suite, les elfes de la nuit la connaissent trop bien.
Gahahli et Ouladre furent tout deux abasourdis par ce qu'ils venaient d'entendre. Un noble prince-paladin au destin prometteur, tellement dévoué envers son peuple qu'il frôlait l'extrémisme, qui trahissait ses proches du jour au lendemain pour servir ceux qui avaient été la veille ses ennemis jurés, cela dépassait leur entendement.
Mais ce qui révoltait le plus l'elfe de la nuit c'était de réaliser que ce Arthas avait activement permis l'invasion de la Légion Ardente qui avait eu lieu voilà sept ans plus tôt. Ce qui ravira en elle de vifs et cruels souvenirs. Celui d'une horde de démons et d'orcs corrompus par leur sang venir envahir ses terres natales. Celui de ses semblables massacrés par centaines, de son village réduit a feu et à sang par les assaillants, ainsi que la forêt de son enfance réduite en cendres. Celui de sa mère, à l'époque enceinte d'un second enfant que Gahali ne connaîtrait jamais, cruellement emportée par un des démons et dont personne n'avait trouvé la dépouille. Et surtout le souvenir de la jeune elfe terrifiée et impuissante, obligée pour échapper au massacre de se cacher dans un trou de blaireau sans faire le moindre bruit pendant que son monde partait littéralement en fumée. Aujourd'hui encore, ce sentiment d'impuissance et de terreur lui laissait un goût amer.
En plus de cela, cette histoire faisait d'Arthas le principal responsable du sort que subissait son amant secret, qui lui aussi avait dû tout perdre lors de l'invasion du Fléau. Peut-être même plus que ce que l'elfe de la nuit avait perdu.
Pour elle, une chose
— Et qu'ait-il advenu de lui après la défaite de la Légion ? demanda l'elfe de la nuit.
— Tu veux dire avant qu'on apprenne que c'est le Roi Liche ? tenta de reformuler le nain. Ah ça... Difficile à dire. Peu de gens le savent. On sait seulement qu'il serait retourné en Lordaeron pour réclamer ces terres dévastés par ses soins.
— Et bien, il ne manque pas de toupet ! s'indigna le draenei.
— Mais il n'y serait pas resté longtemps, de ce que j'ai compris, reprit Batël. A peine rentré, il serait reparti pour le Norfendre pour je ne sais quel raison. Probablement pour prendre la place de l'entité qu'ils appelaient le "Roi Liche". Puis plus de nouvelles de lui pendant six ans... jusqu'à aujourd'hui. Il paraîtrait qu'il aurait fait la sieste durant tout ce temps sur son trône de glace.
" Oh ! Et son second départ pour le Norfendre coïnciderait avec la "naissance" des Réprouvés, si j'ai bien compris.
Pour Gahahli, les choses était très claires : ce prince félon avait trahi tout ce pour quoi il s'était battu et tout ce qui comptait le plus pour lui, causé la malheur d'innombrables innocents ainsi que le malheur des habitants de Lordaeron, des mages de Dalaran, des elfes de sang comme des elfes de la nuit et pendant que ces victimes continuaient d'en subir des séquelles, il s'en était tiré impunément, confortablement installé sur son trône pendant pas moins de six ans. Uniquement pour récidiver après ce laps de temps.
Une autre chose était claire pour l'elfe de la nuit : il ne l'emporterait pas au paradis.
— Qu'attendons nous pour lui botter les fesses ? suggéra-t-elle en employa un équivalent elfique au terme "fesses"
Sa proposition jeta un froid sur ses compagnons d'armes qui l'a dévisagèrent incrédules.
— Ce monstre a trahi les siens et brisé des milliers, si ce n'est des millions de vies innocentes, expliqua l'elfe de la nuit qui ne pouvait plus contenir son indignation. Il nous a pris à tous des êtres qui nous étaient chers. Et non seulement il s'en sorti impuni mais il s'est mis en tête de recommencer. Comme si tous ces morts et ces vies brisés ne lui avait pas suffit la dernière fois. Et tout ça pour quoi ? Pour le pouvoir ? Assouvir une soif de sang ? Satisfaire un ego démesuré ?
— Ben, dis donc, qu'est-ce qui t'arrive aujourd'hui, gamine ? commenta le nain. T'as mangé du lion hier soir ou quoi ?
— Ce que je veux dire c'est que ce prince de mes fesses mériterait une bonne correction.
— Tu veux qu'on affronte le Roi Liche en personne ? tenta de reformuler Baelbo. Lui et sa horde de mort-vivants ?
— Sur son propre terrain, s'il le faut ! confirma l'elfe de la nuit. Et puis tout le monde se mobilise pour aller combattre le Fléau au Norfendre, alors pourquoi pas nous ?
— AS TU PERDU L'ESPRIT ? s'indigna le gnome. Je veux dire, t'as vu la taille de son armée ? Et t'es au courant que c'est le continent le plus inhospitalier d'Azeroth ? On y laissera des plumes !
— Nous avons survécu à la Légion Ardente et sommes rentrés sains et saufs de l'Outreterre ! tenta de lui rappeler l'elfe de la nuit qui campait sur ses positions.
— Peut-être mais c'était ric-rac ! rétorqua le gnome. Surtout pour certains...
Il se tût quand l'elfe, en réponse à sa remarque, le foudroya du regard.
— Je regrette d'avoir à le dire, ma chère, mais je suis plus de l'avis de notre ami Baelbo, intervint le draeneï. Nous venons d'échapper in extremis à leur première vague. Nous n'aurons probablement pas autant de chance si nous affrontons toute l'armée sur son propre terrain. Et puis, on aura certainement encore des blessés à soigner donc il serait plus sage de...
— Justement ! insista Gahahli en désignant la cathédrale où reposaient encore les blessés. Parlons en ! Vous avez vu comme moi les victimes qu'a laissé cette première vague de morts-vivants ! Vous avez vu comme moi leur nombre et leur état ! Cela nous fait une raison supplémentaire d'arrêter ce Roi Liche ! Sinon on n'aura bientôt plus assez de sanctuaires et d'hospices pour accueillir les blessés si nous ne faisons rien.
Pendant un moment qui sembla interminable à l'elfe, le groupe demeura silencieux face aux propos de cette dernière. Comme s'ils cherchaient tous une réponse qu'ils ne trouvèrent jamais.
— Écoutez, je ne obligé en rien de me suivre ! reprit finalement l'elfe une fois retrouvée son calme. Mais en ce qui me concerne, je refuse d'attendre les bras croisés qu'Arthas nous envoie sa seconde vague jusqu'à nous réduire à néant. Jakua et moi prendrons le prochain bateau pour le Norfendre, que cela vous plaise ou non.
— Il paraît que là bas, il y fait plus froid qu'à Dun Morogh en plein hiver, intervint Batël. Même pour un nain qui né et a grandi dans ses montagnes. Il va donc falloir qu'on s'habille très chaudement si on ne veut pas y laisser nos orteils.
— "On" ? répéta le reste du groupe à l'unisson.
— Parfaitement ! confirma le nain en bombant le torse. Qu'est-ce tu crois, petite écervelée ? Que tu vas affronter le Roi Liche et le Fléau à toi toute seule ? Avec tes flèches ridicules, ton couteau de chasse et ton minou aux dents de sabre ? Sur le continent le plus glacial et hostile de tout Azeroth ? Toi et ton chat ne tiendrait pas deux secondes face aux sbires du Roi Liche ! Il faudrait une armée pour l'affronter ! De préférence guidé par quelqu'un d'experimenté ! Quelqu'un qui a survécu à plus d'une guerre.
— Alors vous... Vous serez du voyage ? balbutia la jeune elfe incrédule.
— Et comment ! rétorqua fièrement le nain. Je suis un guerrier de Forgefer, quand même ! C'est un peu mon devoir de défendre ma patrie contre nos ennemis, quitte à y laisser ma peau ! Et puis... je pourrais en profiter pour découvrir ce qui est arrivé à Daïn.
La jeune elfe de la nuit touchée ne out qu'exprimer sa reconnaissance envers le vieux nain unijambiste.
— Dans ce cas, je serais aussi du voyage ! intervint à son tour Bartelo plus sérieux que jamais. Après tout, je suis un paladin et c'est un peu mon devoir de défendre mon peuple du mal ! Et... Si on peut retrouver Troustan et...
— T'es pas obligé d'y aller, gamin, lui dit le nain compatissant. Rien ne t'oblige à l'affronter. Ou peu importe ce que tu as en tête...
— Il a été comme un père pour moi, rétorqua sèchement le jeune paladin. Alors j'insiste. Et j'en fais mon affaire.
L'elfe, le nain et le paladin se tournèrent vers les deux membres restant du groupe, attendant leur réponse, quelle qu'elle fût.
— Vous savez, mon devoir est de m'occuper des blessés, tenta de s'expliquer Ouladre. Et je n'ai pas vraiment la place sur le champ de bataille...
— C'est toi choix, le bleu ! répondit le nain avec un haussement d'épaule.
— Cela dit, vous aurez certainement d'un prêtre soigneur de mon niveau pour votre expédition, aussi insensé soit-elle, reprit le draeneï soudain résolu. Du moment que vous ne me mettez pas en première ligne...
— Et les blessés hurleventois ? demanda Gahahli à la fois surprise et incrédule.
— Ils sont entre de bonnes mains dans cette cathédrale, j'en suis sûr, rétorqua le draeneï. Et j'ai fait tout ce qui était en mon pouvoir. Je le remettrai a les confrères de Hurlevent pour le reste. Et puis... Vous avez tous raison. Ça ne nous avancera pas à grand chose si on reste à à se tourner les pouces en attendant la prochaine vague et qu'elle nous annihile tous.
Il ne restait plus que Baelbo qui semblait toujours hésitant et dit d'une voix tremblante :
— Mon maître... Antonidas... a donné sa vie pour que ses disciples survivent. ... ... ... Alors faisant en sorte qu'il ne soit pas mort en vain !