Un monde de glace
Chapitre 7 : Un victoire de courte durée
3282 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 28/04/2023 01:29
L'impact fut brutal et puissant mais bref.
Les aventuriers à l'abri dans des bulles magiques de protection et de lévitation furent énormément secoués mais s'en sortirent tous avec seulement de légères contusions.
Il ne resta finalement de la Naxxramas que des ruines aux milieu desquels se tenaient les aventuriers encore secoués par l'impact mais vivants, se tirant avec de légères contusions.
Aucune trace ni aucun signe cependant de la présence de Kel'Thuzad. L'archi-liche s'était comme volatilisé quand la nécropole s'était écrasé.
— Nous sommes vivants ! s'écria Batël au bord de l'euphorie tandis que les bulles magiques se dissipent en laissant leur invocateurs épuisés. Nous sommes vivants, les petits gars !
— Et nous avons eu raison de ce maudit Kel'Thuzad ! ajouta Bathris. Il ne l'aura pas volé !
— Ne criez pas victoire trop tôt ! s'empressa de relativiser Morpsev beaucoup moins optimiste. Kel'Thuzad n'a été et ne sera toujours qu'un pion de cette horde mort-vivante qu'est le Fléau. Ce à quoi nous venons d'assister n'est que le début.
— Quel importance ? rétorqua Baelbo qui reprenait peu à peu sa vigueur. Pour une fois, je suis d'accord avec l'elfe de sang ! Ça faisait trop longtemps que j'attendais de lui mettre une raclée. Aprés ce qui s'est passé à Dalaran, on aura vengé Antonidas.
— Je vous dit ça car le dernier à avoir cru s'être débarrassé pour de bon de Kel'Thuzad a vite fait de déchanter... Avant de sombrer dans la folie, ajouta le Réprouvé.
— Il n'y avait nul besoin de nous le rappeler ! lui rétorqua amèrement Bathris.
— Dites, c'est bien beau tout ça mais... Où est ce qu'on a atterri ? demanda le sorcier troll qui se sentait perdu.
Le groupe inspecta rapidement les environs autour du lieux de l'impact. La nécropole s'était écrasée en plein cœur d'une forêt sombre et lugubre où pullulaient des araignées géantes dont les toiles couvraient les tronc d'arbres.
Les aventuriers de l'Alliance reconnurent alors le Bois de la Pénombre, un lieu auquel ils étaient plutôt familier et qui ironiquement grouillaient également de morts-vivants.
— Mais je reconnais cette forêt ! s'exclama Morpsev. C'est là que nous nous avons eu notre première confrontation !
En disant ces mots, il fixait intensément le groupe de l'Alliance. Parmi eux Gahahli frémissait d'effroi et de dégoût en se remémorant sa première rencontre avec le Réprouvé et comment il l'avait pris au piège, elle et son groupe, avec l'aide de ses serviteurs démons.
Au nord de la zone d'impact coulait la rivière Nazferiti séparant le Bois de la Pénombre de la Forêt d'Elwynn plus éclairée. Sur l'autre berge, les aventuriers purent voir les derniers morts-vivants restant, perturbés par la chute de Naxxramas et la disparition de Kel'Thuzad, mis en déroute par les défenseurs de Hurlevent.
La nouvelle invasion mort-vivante avait donc bien été désamorcé. Grâce aux efforts combinés des aventuriers, qu'ils furent de l'Alliance comme de la Horde. Mais pour combien de temps encore.
— Les gardes viennent par ici ! fit remarquer Gahahli en s'adressant à Bathris. Il faut que vous que vous filez, toi et les autres avant que...
Elle s'interrompit en s'apercevant que tout le monde l'observait en train de discuter avec l'elfe de sang.
— Avant qu'il ne vous prenne l'envie de profiter de la confusion pour nous attaquer ! finit-elle en feignant l'hostilité à l'égard de son amant secret.
— Et bien... Soit ! répondit Bathris en feignant à son tour le mépris tout en faisant un clin d'œil complice à l'elfe de la nuit. Nous n'avons pas l'intention de nous éterniser dans cet endroit maudit, de toutes façons ! Allons nous-en, vous autres !
— Hé dis donc, t'es pas le chef, ici ! protesta le sorcier troll.
— Laisse, Baorekh ! le calma Morpsev. Nous avons d'autres chats à fouetter ! Et je connais le chemin pour rentrer à Fossoyeuse. (Il se tourna vers l'elfe de sang voleuse) Tu viens, "Belette" ?
— Typique ! pesta l'elfe de sang voleuse en direction des aventuriers de l'Alliance. On risque nos vies à les aider à venir à bout d'un ennemi mortel et c'est comme ça qu'ils nous remercient...
— N'insiste pas, "Belette", l'interrompit Bathris qui l'entraîna vers ses compagnons d'armes. Ça suffira.
Les aventuriers de la Horde s'éloignèrent donc vers le sud, laissant ceux de l'Alliance aux côtés des débris de la nécropole.
— Bien, quant à nous, il faut qu'on fasse un constat des dégâts à Hurlevent ! proposa le nain.
— Excellente idée ! approuva le draeneï. Il y a certainement des victimes a venir en aide. On sera plus utiles là bas qu'ici.
— Une minute ! les interrompit Baelbo. L'un de vous a songé a récupéré le phylactère de Kel'Thuzad ?
— Avec ce qui lui est tombé dessus, il a dû être broyé sous les décombres ! commenta le nain. Et c'est bien fait pour lui ! Maintenant on rentre !
*****
Guidé par Morpsev, le groupe de la Horde n'eut aucun problème à sortir ni vu ni connu du Bois de la Pénombre. Empruntant un chemin vers le sud, ils débouchèrent dans la jungle de Strangleronce et continuèrent leur chemin vers la côte sud-ouest, jusqu'au campement orc de Grom'gol où ils prirent un zeppelin gobelin qui les emmena à la cité souterraine de Fossoyeuse, capitale des Réprouvés, établi sous les ruines de la capitale de Lordaeron dans les sombres et sinistres clairières de Tirisfal.
Depuis qu'ils avaient quitté les aventuriers de l'Alliance, le groupe demeura silencieux durant la majeure partie du voyage. De manière embarrassante.
Cela était certainement dû au fait qu'ils étaient rejoint par Bathris, l'elfe de sang paladin n'apprécient guère les trolls de manière générale — son peuple ayant combattu les trolls des forêts durant des siècles — et encore moins les Réprouvés ou encore les démonistes. Où bien au fait que l'elfe voleuse qui les autres appelaient par son nom de couverture, "Belette", était sa sœur jumelle. De son vrai nom Sonulia, Bathris l'avait cru morte lors de la chute de Quel'thalas et avait appris cinq ans qu'elle avait finalement survécu, s'était faite voleuse-assassine et qu'elle travaillait occasionnellement pour le compte des Réprouvé.
De ce fait, leur retrouvaille un an plus tôt avait eu un effet doux-amer. Si Bathris était heureux de savoir que sa sœur jumelle, la seule famille qui lui restait, était toujours en vie, il n'était pas pourtant satisfait de la profession qu'elle s'était choisie, sachant qu'à la base elle voulait être forestière et qu'elle l'avait toujours connu comme une jeune elfe gentille et timide. Et Sonulia ne pouvait lui en vouloir qu'à moitié. C'était la raison pour laquelle elle avait dû garder ses distances avec son frère jumeau pendant un certain temps, quand elle apprit des années après la chute de Quel'thalas que lui aussi survécu, n'ayant pas eu le courage d'affronter sa déception. Elle avait même pris soin de garder secret ses liens de parenté avec son frère jumeau, de peur que ses activités criminelles n'entravât la carrière de chevalier si chère à son frère.
À présent, Bathris connaissait le secret de sa jumelle. Et au vue de sa situation actuelle, il n'en avait que faire d'avoir pour parent une criminelle.
Et de toute manière, ce n'était pas ce qui lui gênait le plus.
— Est ce que tu vas enfin cracher le morceau ? lui demanda Sonulia impatiente.
Elle venait de rejoindre son frère sur le pont, s'appuyant sur le bastingage et contemplant d'un air absent la terre ferme qu'ils survolaient
Les pensées de ce dernier étaient focalisées sur son aimée elfe de la nuit qu'il venait de quitter, comment elle devait vivre cette invasion soudaine de morts-vivants à laquelle ils venaient tous d'échapper et quand allaient-ils se revoir de nouveau. De ce fait, quand sa jumelle l'arracha de ses pensées, il fixa cette dernière d'un air perplexe.
— Depuis qu'on s'est retrouvés dans cette nécropole, tu n'as pas cessé de m'ignorer, expliqua finalement Sonulia. Et je veux savoir ce que tu me reproches au juste.
— Mais je ne te reproche rien du tout, rétorqua Bathris sur la défensive.
— Arrêtes de mentir ! le gronda sa jumelle. Je connais ce regard. Tu m'en veux pour quelque chose et je veux savoir quoi. Et si ça a un rapport avec ma profession, ce n'est pas la peine de le juger. Je n'ai pas eu autant de chance que toi, je te rappelle ! J'étais livrée a moi-même quand l'Alliance nous a trahi, juste après que le Fléau ait ravagé notre patrie. Je n'étais même pas sûre que tu avais survécu. Il fallait pourtant que MOI je m'en sorte, d'une manière ou d'une autre, par mes propres moyens. Et... la voie que j'ai choisi était ce que j'avais trouvé de mieux.
Bathris surprit une larme coulait le long de joue de sa jumelle. Il tenta délicatement de la sécher du doigt mais Sonulia, honteuse que son jumeau l'ait surpris en train de pleurer, l'esquive et le prit de vitesse.
— Écoute... "Belette"... (l'elfe de sang avait encore du mal à appeler sa sœur par son nom de code) Je n'ai aucun problème avec tes... activités. Du moment que tu arrives à en vivre. Mais si tu veux tout savoir, là où j'ai un problème c'est... avec tes fréquentations.
— Oh tu peux parler ! lui rétorqua Sonulia. Qu'est ce que tu fichais avec ces aventuriers de l'Alliance ? Je te rappelle que ce sont nos ennemis !
— Tout comme l'ont été les orcs, les trolls et surtout les morts-vivants. Tu sais ? Les mêmes qui anéanti Lordaeron, ravagé notre beau royaume et décime notre peuple.
— Tu peux arrêter cinq minutes tes amalgames ? Les Réprouvés sont différents du Fléau ! La plupart d'entre eux n'avaient même pas encore été relevé quand Quel'thalas et Lordaeron sont tombés !
— "La plupart" hein ?
— Et même s'ils avaient été, ils étaient soumis à la volonté du Roi Liche jusqu'à ce que Sylvanas s'en libère et les libère à leurs tours.
— Oui, on me l'a raconté, celle-là. Des zombies décérébrés obéissant aveuglément aux caprices de leur maître qui soudain et comme par hasard s'en libèrent sans le moindre effort.
— C'est pourtant la vérité, intervint soudain Morpsev qui venait de rejoindre les deux elfes de sang. Beaucoup d'entre nous n'ont aucun souvenirs du temps où ils servaient le Fléau, si ce n'est qu'ils n'avaient aucune conscience de ce qu'ils faisaient. Ou plutôt de ce qu'on leur faisait faire. Certains diront même qu'ils avaient seulement conscience de ne plus être le maître de leur corps décharné.
— Et j'imagine que vous faites parti du lot ? l'interrogea Bathris sceptique.
— Mes souvenirs à moi demeurent... très vagues, lui répondit sobrement le Réprouvé démoniste. La dernière chose dont je me suis souvenu au moment de passer de vie à trépas, c'était d'être dévoré vivants par mes propres fils tout juste changés en goule. Puis ce fut le trou noir. Et quand je suis revenu à moi... ce fut l'horreur. L'horreur de constater que je n'étais plus qu'un cadavre. Un cadavre déjà à moitié rongé par les vers. Et que malgré ça, je "vivais" sans pour autant être vivant. Que je "vivrais" dans ces conditions pour l'éternité. Tu ne peux imaginer quel effet ça fait de se réveiller un marin et constater qu'on n'est plus qu'un cadavre ambulant. Rejeté, voire persécuté par ceux que nous aimions jadis. Pour une vie que nous n'avons pas choisi.
— Je... Je dois avouer que... Ça doit être terrible, confessa l'elfe de sang paladin qui ne savait quoi répondre.
— Et encore, je suis de ceux qui ont fini par accepter de vivre avec et ont réussi à aller de l'avant, reprit Morpsev. Cela fait pas moins de cinq ans que nous sommes libérés de la volonté du Roi Liche, mais pour certains d'entre nous, c'est encore dur à supporter.
" Alors je te prierai d'être un peu indulgent envers ceux que tu traites d'ennemi. Surtout après ce que toi et tes semblables avaient vécu.
— Ok, vous marquez un point, céda Bathris. Mais... qu'en est-il de ces rumeurs a vos sujets ?
— Tu pourrais développer ? l'interrogea Morpsev.
— Ces rumeurs comme quoi... on dit que vous confectionnez... Une nouvelle Peste, répondit l'elfe de sang légèrement troublé par le regard insistant du Réprouvé. Semblable à celle qui a ravagé votre royaume... Et a fait de vous... ce que vous êtes aujourd'hui... J'imagine que c'est faux également ?
Le Réprouvé se mit soudain à rire aux éclats, d'un rire qui glaçait le sang des elfes de sang ainsi que des pilotes et ingénieurs gobelins à portée d'oreille.
— Bien sûr que c'est faux ! répondit finalement Morpsev entre deux éclats de rire. Nous ne faisons rien de tel ! Quel intérêt aurons nous de contaminer d'autres royaumes ? Non, tout ce que nos apothicaires font, c'est simplement d'étudier la Peste qui a ravagé nos terres et nous a transformé, dans le simple but de trouver un remède. Ou du moins un contre poison, de manière à maintenir ce fléau, jusqu'à l'éradiquer une bonne fois pour toutes.
— Cela... semble juste... dans la mesure où ce que vous dites est vrai, commenta Bathris toujours à moitié convaincu.
— Toujours à voir le mal partout, hein ? rétorqua le Réprouvé. Et tu comptes devenir chevalier avec ce genre d'attitude ? Défendre la veuve et l'orphelin au "nom de la sainte vertu" ?
— Pour mener à bien cette tâche, il faut bien savoir identifier le mal contre lequel on doit défendre la veuve et l'orphelin, se défendit Bathris.
— Fais attention, jeune elfe de sang ! le menaça Morpsev d'un ton amer. Le dernier paladin a vouloir voulu combattre le mal à sa source, sans plus savoir distinguer ses ennemis et de ses amis, est aujourd'hui l'ennemi public numéro un d'Azeroth. Et on n'a pas fini d'entendre parler de lui, je vous dis.
Sur ces mots, il tourna les talons et se dirigea sans se presser vers la cale du bâtiment.
— Franchement, "Belette", comme peux tu supporter un tel individu ? demanda Bathris à sa jumelle quand le mort-vivant fut hors de portée d'oreille.
— Il fiche la trouille, je te l'accorde, lui répondit Sonulia d'un ton las. Mais... Cela va te surprendre mais je lui dois la vie. D'une certaines manière, disons.
— Ah vraiment ? Et tu sais comment t'acquitter de ta dette ?
— J'aimerais bien ! Tu sais à quel point j'ai horreur des dettes. Seulement...
— Seulement quoi ?
— C'est tout le problème avec Morspev. C'est à lui seul de décider quand de m'acquitter.
— Sans compter que tu dois une vie à quelqu'un qui est déjà mort ! J'ignore comment tu as pu te fourrer dans un tel pétrin...
— Parce que tu crois que j'ai eu le choix ? Qu'on m'ait seulement laissé le choix ? Comme pour les reste ?
À nouveau, Sonulia énervée détourna le regard et enfouit son visage sous sa capuche pour cacher ses larmes auxquels son jumeau n'était pas insensible.
Compatissant, il lui posa une main délicate sur l'épaule.
— Un jour, je trouverai un moyen de t'acquitter de ta dette et te libérer de l'influence de ce démon...
— Je suis assez grande pour me débrouiller seule et sans ton aide ! lui rétorqua amèrement Sonulia en se dégageant de sa main. Je n'ai pas besoin qu'on me sauve. Et plutôt que te mêler de mes affaires, tu devrais davantage te soucier de ton avenir. À ce propos... J'allais oublier.
Elle sortit soigneusement de la sacoche cachée sous sa cape une urne fissuré. Bathris écarquilla des yeux en la voyant.
— S-s-serait-ce ...?
— Le phylactère de Kel'Thuzad, confirma Sonulia. Je l'ai... Je l'ai récupéré parmi les décombres de Naxxramas pendant que tout le monde regardait ailleurs.
— Comment t'es tu débrouillée pour ... ?
— Je suis une voleuse, je te rappelle ! Prendre des choses au nez et la barbe de tout le monde fait un petit peu partie de mon métier ! Mais bref... (Elle remit l'urne maudite dans les mains de son jumeau) Prends ça et amène le aux Chevaliers de la Main d'Argent comme preuve que tu es venu à bout de Kel'Thuzad. Ils sauront te récompenser. Et... j'ai cru comprendre qu'ils étaient plus tolérants que l'Alliance.
Elle appuya ses mots avec un clin d'œil complice.
Bathris contempla l'urne d'un air dubitatif.
— Sonulia, je... Je ne peux m'en attribuer le mérite. Je n'aurais jamais pu vaincre Kel'Thuzad sans ton aide. Ni celle de ce mort-vivant. Ou encore ce gnome au mauvais caractère.
— Cessé de faire ton modeste et oublie Morpsev ainsi que ce gnome ! lui rétorqua Sonulia. Concentre toi plutôt sur ta carrière. C'est une occasion qui ne se présentera pas deux fois, alors saisis la. Et... Oublie moi, par la même occasion. Ça vaudra mieux... Pour nous deux...
Elle s'éloigna et s'en alla précipitamment le Réprouvé et le sorcier troll au niveau inférieur, laissant Bathris seul sur le pont avec l'urne. Celui-ci, contemplant la dite urne et de nouveau plongé dans ses pensées, se rappela de Tirion Fordring et de ses chevaliers. Il espéra de tout son âme qu'ils s'en fussent sortie à la bataille de la Chapelle de l'Espoir.
— Alors tu lui a donné l'urne ? demanda Morspev réuni dans la cale du zeppelin avec Sonulia et Baorekh.
— Exactement comme vous me l'avez dit, répondit Sonulia.
— Parfait ! s'exclama le Réprouvé. Ça l'occupera un petit moment. Ainsi, il risquera moins de se mêler de nos affaires.
— Sauf s'il se rend compte qu'on a vidé l'urne de son essence, protesta Baorekh pessimiste.
— Il ne s'en est pas encore rendu compte, fit remarquer l'elfe de sang voleuse. Mais ça ne peut être qu'une question de temps...
— Qu'elle importance qu'ils sachent ou pas ? l'interrompit Morpsev qui contemplait ses bras marbres de veines bleuâtres. Là où est désormais contenu l'essence de Kel'Thuzad, elle ne pourra pas leur causer tort. Pour l'instant...
— Alors c'est quoi la suite du programme ? demanda le sorcier troll. On retourne à notre récolte dans les Maleterres ? Que le Fléau a interrompu avec son invasion ?
— Pas besoin, répondit le mort-vivant en contemplant sa besace rempli d'herbes maudites ainsi que d'échantillons de créatures pestiférées. On a largement de quoi faire... Et contenter la Société Royale des Apothicaires.
— Et avec ce qui vient de se passer, ils ont intérêt à se bouger le cul pour que leur arme secrète soit fonctionnelle, rouspèta le troll.
— Pas de souci, mon ami à défenses ! le rassura Morpsev. Je les connais, ces Apothicaires. Ce sont... des experts. Les meilleurs. Oh, et Putrescin est un vieil ami à moi.
— Heu... Rassurez-moi, cette... "arme secrète"... Elle vise seulement le Fléau, n'est-ce pas ? demanda Sonulia légèrement anxieuse.
— Pourquoi ? As tu peur qu'elle te pique ton boulot ? la nargua le Réprouvé avant d'éclater de rire avec le sorcier troll, mettant l'elfe voleuse de plus en plus mal à l'aise.