Un monde de glace
Les pensées de Gahahli se bousculait dans sa tête tandis qu'elle courrait à en perdre haleine vers Austrivage prévenir tout le monde de la menace, suivi par son Sabre-de-nuit comme à l'accoutumée.
Elle songea à tout ce beau monde qui ne se doutait de rien, à ses compagnons d'armes qui s'ils n'étaient pas en train de dormir devaient continuer à festoyer, ainsi qu'au villageois qui avaient jusqu'à présent suffisamment de problèmes avec les ogres et les bandits du coin.
Elle songea également à Bathris qu'elle avait dû laisser derrière afin que celui-ci la couvrît dans sa fuite. L'elfe de sang avait beau avoir insisté pour qu'elle partît devant prévenir tout le monde, qu'elle ne serait d'aucun secours si elle affrontait à elle seule les morts-vivants et lui avoir assuré qu'il la rejoindrait si besoin, elle ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir de l'avoir laissé seul face aux morts-vivants qui devaient arriver par milliers.
Et puis il y avait ce Fléau mort-vivant qui jusqu'à présent se tenait tranquille dans les Maleterres, derrière les montagnes au nord - elle frémit d'horreur à l'idée qu'une horde entière de morts-vivants occupaient cette partie du continent - et qui à présent se lançait dans une nouvelle invasion massive après six années d'inactivité. Pourquoi maintenant ? Qu'avaient ils pu bien mijoter durant tout ce temps ? Qu'est ce que tout cela signifiait ?
Toutes ces questions sans réponses lui taraudaient l'esprit mais elle était consciente que si elle espérait avoir les réponses un jour, elle devait d'abord survivre. Et se soucier de ses proches en danger.
Elle n'avait certes pas été témoin de la chute de Lordearon ni celle de Quel'thalas causées par le Fléau — encore à l'époque, elle ignorait l'existence même de ses royaumes — mais elle avait déjà eu un aperçu de ce dont ses morts-vivants étaient capables quand ils étaient sous les ordres de la Légion Ardente et avaient participé à l'invasion et corruption d'Orneval, sa forêt natale. Sans oublier la Bataille du Mont Hyjal durant laquelle son peuple avait dû s'unir avec l'Alliance et la Horde pour sauver Azeroth de la destruction, une bataille décisive qui aura coûté de nombreuse vies ainsi que l'immortalité des elfes.
C'était suffisant pour Gahahli de saisir l'importance du danger que le Fléau représentait.
Elle arriva à Austrivage à bout de souffle, tout comme son Sabre-de-nuit qui avait pratiquement atteint la ville le premier. Depuis son départ, la ville portuaire semblait très calme, on oublierait qu'il y avait eu une fête en début de soirée.
Les gardes de la ville, visiblement éméchés par les festivités s'en allèrent a sa rencontre.
— Et bien, dame elfe, que diable vous arrive-t-il ? demanda l'un d'eux.
— Sonnez... l'alarme, répondit Gahahli entre deux souffles. Faîtes... évacuer... la ville...Le Fléau... arrive !
— Le Fléau, vous dites ? la questionna un second garde. Vous en êtes sûre ?
Pour toute réponse, l'elfe de la nuit leur désigna du doigt la nuée de gargouilles qui survolaient les montagnes au nord.
— Ce n'est pas juste un gros nuage ? demanda le premier garde dans un premier temps sceptique. Qui se déplace vite... Et contre le vent...
— Attends ! s'exclama le second qui prit un teint livide comme s'il venait de voir un fantôme. Cette forme derrière ce "nuage"... Serait-ce... une nécropole ! ... PUTAIN SA MÈRE ! ÇA RECOMMENCE !
Effectivement, derrière le nuage que formait les gargouilles, les formes de la nécropole se dessinèrent à mesure qu'elle approchait. Elle ressemblait à une immense pyramide flottante ornée d'obélisques, de piques et d'une tête de mort d'où coulait un liquide verdâtre. Rendant la bâtisse davantage terrifiante et macabre.
Pris de panique, les deux gardes se chargèrent de sonner l'alarme, quitte à réveiller toute la ville, pendant que Gahahli se précipita vers l'auberge qui s'était vidée et devenue calme depuis son départ mais demeurait en désordre.
Elle y trouva Batël, assis devant la cheminée, fixant d'un air mélancolique le feu qui commençait à s'éteindre dans l'âtre.
Il fallut une bonne minute au nain, encore sous l'effet de l'alcool au son de sa voix, pour qu'il remarqua la présence de l'elfe.
— Ah que te voilà, gamine ! Je croyais que tu passais la nuit à la belle étoile...
— Ce n'est pas le moment, Batël ! l'interrompit Gahahli sur les nerfs. Le Fléau arrive !
Le nain perdit son latin.
— Le Fléau... Le Fléau ? Comment... Quand...
— Pas le temps de t'expliquer ! s'impatienta l'elfe de la nuit. Où sont Baelbo et les autres ?
— Sûrement en train de pioncer à l'étage, lui répondit le nain toujours déconcerté par la nouvelle. Mais attends, t'es bien sûre de parler du Fléau mort-vivant ?
— Tu peux aller voir par toi-même si tu ne me crois pas ! lui répondit l'elfe de la nuit qui montait quatre à quatre les escaliers menant aux chambres.
Elle fit irruption dont celle où dormaient Baelbo, Bartelo et Ouladre, tout les trois dans un lit king size, avachi les uns sur les autres. Pour les réveiller, elle dût les secouer, les tirer littéralement du lit et s'époumoner pour qu'ils sortirent de leur sommeil.
— Quoi, qu'est-ce qu'il y a ? se plaignit Bartelo émergeant de sa torpeur.
— Pas la peine de crier ! se plaignit à son tour Baelbo. J'ai un de ses mal de crânes...
— C'est déjà l'heure de partir ? demanda Ouladre également à moitié endormi.
— Il faut vous bouger le postérieur, les mecs ! les gronda Gahahli de plus en plus impatiente. Le Fléau arrive !
— L-le-le-le-le F-f-f-f-fl-fléau? balbutia le gnome qui devint tout pâle.
— Oh merde ! lâcha le paladin tout aussi décontenancé.
— Mais... de quel "fléau" parlez-vous ? demanda le draeneï complètement perdu.
— Du Fléau mort-vivant ! lui répondit Bartelo. Ceux qui n'ont pas rejoint la Horde.
— Encore des ennemis... je suppose ? demanda le draeneï derechef.
— Des ennemis qui nous réduiront tous à néant si nous les laissons faire ! les gronda l'elfe de la nuit qui redescendit les escaliers. Hâtez vous et prenez vos armes ! Nous avons assez perdu de temps ! Avec un peu de chance nous en aurons assez pour évacuer la ville et mettre les habitants en sécurité...
— Je crains que ce ne soit trop tard, gamine, l'interrompit Batël qui attendait tout le monde au rez-de-chaussée et avait déjà récupéré sa hache. L'ennemi est déjà à nos portes.
Des hordes de morts-vivants s'étendaient à perte de vue, incluant zombies, goules, squelettes, spectres, banshees, gargouilles, ainsi que d'immondes golems de chair appelés Abominations et des sortes d'araignées géantes humanoïdes surnommées des Démons des Cryptes. Parmi les membres encore "vivants" de cette horde mortifère demeuraient des nécromanciens, tous coiffé d'une tête de mort cornue, et quelques uns de leurs acolytes encapuchonnés venus assurer les arrières de leurs troupes.
Austrivage était encerclé. Il fut impossible autant pour les habitants que pour les aventuriers de sortir en espérant tromper la vigilance des assaillants, encore moins celle des gargouilles qui surveillaient la ville depuis le ciel ou celle des fantômes qui empêchaient toutes évacuations par la voie des eaux.
Comble de l'angoisse, l'immense nécropole flottante vint couvrir Austrivage de son ombre.
Les habitants terrifiés et incertains s'étaient dépêchés de barricader la ville avant de se réunir sur la place de la ville avec leurs armes — du moins, le mieux qu'ils avaient pu trouver pour se battre.
Les aventuriers, parés au combat mais non moins nerveux, se postèrent à la sortie de la ville, surveillant les assaillants à l'extérieur, prêts à en découdre.
— Va falloir payer chèrement notre peau, les petits gars, commenta Batël défaitiste.
Gahahli entendit Ouladre grommeler "D'abord la Légion Ardente et maintenant... ça" ainsi que Baelbo murmurer "Doit pas fuir... Doit pas me planquer... Pas cette fois". Elle se souvint que depuis la destruction de Dalaran par le Fléau et la Légion Ardente, le gnome avait une peur panique des morts-vivants qu'il avait encore du mal à surmonter, même après avoir survécu au démons l'année précédente.
L'elfe de la nuit quant à elle pria secrètement qu'il ne fut rien arrivé de grave à son amant.
Étrangement, malgré leur supériorité numérique, les morts-vivants ne semblaient pas presser de raser la ville.
— Qu'est ce qu'ils attendent ? demanda Gahahli impatiente. Ils pourraient nous écraser en un clin d'œil !
— Ils ont peut-être d'autres instructions, lui répondit Batël tout aussi perplexe.
Soudain, un chevalier en armure noire imposante se détacha de la horde de morts-vivants et s'avança vers Austrivage. Il était monté sur un cheval squelettique et tenait à la main une épée à deux mains dont la lame était marqué de runes. Son armure avait pour motif des têtes de mort et son visage était masqué par un heaume à cornes, sous lequel brillait deux petits yeux bleus.
— Un chevalier de la mort ! souffla Baelbo. Non, ça ne peut pas être...
— Citoyens d'Austrivage, enfants de l'Alliance, vos jours sont comptés ! annonça le chevalier de la mort dont la voix résonnait sous son heaume. Soumettez-vous au seul vrai roi... ou subissez son courroux.
— Tu as un sacré culot de nous parler d'allégeance, sale régicide ! cracha Batël avec hargne. Personne sur cette terre ne pliera le genoux devant un félon qui a le sang de son père et de son propre peuple sur les mains.
— Batël Marteau-de-Bronze ! s'exclama le chevalier de la mort feignant la surprise. Je ne m'attendais pas à te trouver dans ce trou perdu !... Et tiens donc ! Barthélémy ! Tu n'étais encore qu'un jeunot la dernière fois que je t'ai vu.
— D'où il me connaît, lui ? chuchota Bartelo perplexe.
Le reste du groupe partageait son incompréhension. Qui était ce chevalier noir ? Hormis l'elfe de la nuit et le draeneï, tous semblaient avoir une idée sur son identité et pourtant, ils s'étonnaient tous que le chevalier en noir connaissait les leur.
— Et c'est donc avec regret que je vais devoir vous éliminer, vous et vos protégés, reprit le chevalier de la mort. Pour la gloire du Roi Liche.
— Roi liche de mes fesses ! jura le nain qui brandit sa hache.
— Soldats du Fléau... mettez-moi tout ça à feu à sang ! ordonna le chevalier de la mort. N'y laissez aucun survivant ! Rien que des cendres et de la désolation !
Ainsi commença l'assaut du Fléau sur la ville d'Austrivage.
Comme à l'accoutumé, Batël fit valdinguer les ennemis à coup de hache, assisté par le marteau de Bartelo, tandis que les autres couvraient leurs arrières, notamment avec les flèches de Gahahli, les boules de feu de Baelbo ainsi que les sorts de soins et de protection d'Ouladre.
Si les flèches étaient efficaces contre les ennemis corporels tel que les zombies, les goules, les gargouilles et les démons des cryptes, elles étaient inefficaces contre les spectres et les banshees, leur passant à travers, et les squelettes, ricochant sur leurs os. C'en était à se demander comment venir à bout d'ennemis qui techniquement et cliniquement étaient déjà morts.
Et elle n'était pas aidé par son Sabre-de-nuit qui, impressionné par le nombre de mort-vivants, osait à peine attaquer les assaillants et ne pouvait que défendre sa "partenaire".
Baelbo quant à lui ne fléchissait pas... pour une fois. Il redoublait même d'efforts en jetant des sorts de plus en plus explosifs sur les ennemis mais devait lutter avec lui-même pour ne pas fuir à toute jambes ni ne se cacher.
Batël et Bartelo de leurs côté tentèrent de se frayer un chemin parmi la fouille d'assaillant pour atteindre le chevalier de la mort qui clairement commandé l'assaut. Ils espéraient ainsi désamorcé l'assaut en visant son cerveau.
Mais la bataille était loin d'être gagné pour autant. Le Fléau demeurait en supériorité numérique, à chaque ennemi abattu en rappliquaient dix autres et déjà les aventuriers s'épuisaient face à leur nombre. Ils n'étaient pas aidé par la magie des nécromanciens qui se chargeaient de relever leur troupes tombées au combat ainsi que ceux du camp adverse. Baelbo et Ouladre avaient presque épuisé toute leur mana et Gahahli se retrouva vite à cours de flèches. Même les habitants d'Austrivage peinaient à retenir les morts-vivants avec leur barricades montés dans la précipitation.
La bataille sembla perdue d'avance quand soudain :
— POUR LA LUMIÈRE ET POUR LORDAERON !
Une troupe de chevaliers en armures étincelantes chargea et prit les morts-vivants à revers et par surprise. Ils portaient tous un tabard gris orné d'un soleil. Celui qui semblait être le chef arborait une barbe fournie et de cheveux mi-longs couleurs poivre et sel et brandissait un marteau de guerre argenté.
— Batël, ne serait-ce pas... ? demanda Bartelo.
— La Main d'Argent ? Impossible ! lui répondit le nain. Ils ont été démantelé à la chute de Lordaeron.
Encore plus surprenant, ces chevaliers était assistés par des soldats Réprouvés, des nécrogardes comme on les appelaient, tout droit venus de Moulin-de-Tarren.
Leur intervention eu un effet saisissant sur le déroulement de la bataille et fut suffisant pour équilibrer les forces.
Au cours de la bataille, Gahahli fut plus que soulagée de voir Bathris se battre aux côtés des Réprouvés et ainsi constater qu'il était toujours vivant. Soulagée et un peu étonnée car il savait que l'elfe de sang ne portait pas les Réprouvés dans son cœur, même s'ils avaient fait sécession avec le Fléau, car les jugeant toujours coupable des crimes commis avant leur sécession, notamment ceux qui avaient portés préjudices à son peuple. Il était clair que même avec l'elfe de sang, il n'y avait que les imbéciles qui ne changeaient pas d'avis.
La présence de l'elfe de sang n'échappa pas cependant aux aventuriers de l'Alliance qui ne tardaient pas à faire part de leur mécontentement :
— Encore cet elfe de sang ! protesta Ouladre. Mais c'est une malédiction !
— La barbe ! protesta à son tour Baelbo. D'accord il nous a aidé pour le Temple Noir et le Puits de Soleil mais là c'est trop !
— Pourquoi ? se risqua de demander Gahahli. Je veux dire... S'il vous a été utile contre Illidan et la Légion, c'est quoi le problème avec lui...
— Sa présence ! lui répondirent le gnome et le draeneï. Et le fait de l'avoir encore dans les pattes.
Ce n'était décidément pas demain la veille que l'elfe de la nuit leur annoncerait qu'elle sortait en secret avec l'elfe de sang depuis des mois. Elle n'arrivait toujours pas à comprendre comment ses compagnons d'armes, des amis à elle très proches, pouvaient se montrer aussi dédaigneux envers Bathris avec qui ils avaient pourtant fait équipe pour délivrer Gahahli des griffes d'un semi-démon et empêchait l'arrivé d'un Seigneur démon sur Azeroth, et quand même lui en vouloir pour des raisons dérisoires.
— Personnellement, j'aurais préféré que ce soit l'autre elfe de sang, se plaignit Bartelo. Vous savez ? Celle avec la cape et la capuche.
La bataille tourna finalement à l'avantage des aventuriers et des chevaliers venus à la rescousse avec la mort du dernier nécromancien encore debout. Les assaillants tombèrent dès lors comme de mouches.
Ce fut bientôt le chevalier de la mort qui se retrouva cerné.
Batël en profita pour charger et le faire tomber de son cheval... mais celui se téléporta avec sa monture dans un flash et la hache du nain s'abattit dans le vide.
— Par la barbe de Magni ! jura le nain. Il m'a échappé, ce lâche !
— Il a dû battre en retraite se réfugier dans la nécropole, supposa le chef des chevaliers qui étaient arrivés en renfort. Qui n'est plus au dessus de nos têtes, d'ailleurs.
— Je l'ai vu se diriger vers le sud pendant que nous combattions le Fléau, intervint une femme Réprouvée qui semblait être la cheffe des nécrogardes.
Effectivement, en tournant la tête, les aventuriers constatèrent que la nécropole survolait la baie de Baradin qui séparait la région de Hautebrande du royaume des nains plus au sud. Et elle était suivie par le reste des troupes morts-vivantes qui n'avaient que contourner la bataille.
— Rah ! C'est bien ce que je craignais ! pesta le chevalier. Ces attaques sur Austrivage et Moulin-de-Tarren n'était que des diversions ! Le vrai cerveau de cette invasion doit viser un toute autre but !
Bathris se permit de l'aborder :
— Excusez moi, messire, mais vous ne seriez pas... ?
— Tirion Fordring, oui, ancien chevalier de la Main d'Argent, pour vous servir...
— Vous n'avez pas été... banni ? osa demander Batël.
— En d'autres circonstances, je vous raconterai comment j'ai mis fin à mon exil pour reformer la Main d'Argent mais là, nous avons une nécropole à rattraper et à stopper, s'impatienta le dénommé Tirion Fordring. Le sort de l'Alliance, que dis-je, de tout Azeroth en dépend.
— Même si vous parvenez à rattraper cette bâtisse flottante, vous ne ferez que perdre votre temps, leur indiqua la cheffe Réprouvée. Les nécropoles sont imprenables de l'extérieur et surtout impénétrables. Il n'y a que de l'intérieur qu'on peut les détruire.
— Et comment on y accède alors ? demanda Baelbo à bout de patience. En sautant ? En volant ?
— Le plus simple est de passer par un des ziggourats du Fléau, lui répondit la Réprouvée. Eux ne flottent pas, et c'est généralement ces bâtisses qui servent de pont entre la nécropole et la terre ferme.
— S'il le faut, dit Tirion d'un air songeur. Aventuriers, à vos montures ! Nous partons pour les Maleterres !
— Les Maleterres ? répéta Batël incrédule. Au nord ? Mais la nécropole se dirige au sud...
— Je sais et c'est pour ça que nous devons pas perdre de temps, insista Tirion. Écoutez, ça fait des années que je surveille les activités du Fléau dans ces contrées maudites, notamment cette sinistre nécropole. Je crois savoir comment y accéder. Pour cela, il va falloir me suivre. Vous aussi, elfe de sang !
— M... Moi aussi ? demanda Bathris incrédule.
— Évidemment !
— Mais, sire Fordring, tenta d'intervenir le nain. Cet elfe-là appartient à la Horde...
— Et alors ? rétorqua Tirion. On m'a excommunié pour avoir pris la défense d'un vieil orc qui m'avait sauvé la vie. Et à l'époque, les elfes comptaient encore parmi nos plus précieux alliés.
Gahahli fut soulagée de trouver enfin un humain qui ne discriminait pas les elfes de sang à cause par pur sectarisme — elle vit même une lueur d'espoir pour son amant qui désespérait de trouver un ordre de chevaliers qui accepterait sa présence et correspondrait à ses idéaux — mais il était clair que tout le monde dans son groupe ne partageait pas son enthousiasme.
— Et allez ! On va encore l'avoir dans les pattes pendant un long moment ! protesta Baelbo. Tu parles d'une malédiction !
Après avoir réquisitionné des chevaux, le groupe suivit la troupe de chevalier dirigée par Tirion et prirent de nouveau la direction du nord.
Cette fois, leur destination fut les Maleterres, ces anciennes contrées de Lordaeron maudites et corrompues par le Fléau mort-vivant.
Ils s'y rendirent donc tout en redoutant ce qui les attendaient là-bas.