Ceux qui brûlent dans la lumière
Chapitre 30 : Acte VI – Bataille de Lordearon : Dernière ligne droite
4941 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 13/02/2021 21:29
Acte VI – Bataille de Lordearon : Dernière ligne droite
Nous franchissons le trou béant et fumant crée par les projectiles magiques du navire de Jaina. Il n’a pas l’air d’y avoir de soldats de la Horde dans les parages, mais ça ne veut pas dire qu’ils ne nous observent pas, cachés dans les recoins de cette vieille cité délabrée. Malgré tout, elle a une certaine beauté. Je suis sûre que c’était une ville splendide à l’époque de sa gloire passée, tout comme l’impressionnant château que l'on peut apercevoir non loin. Alors que Anduin et Grisetête passe en revue les troupes avant de s’engouffrer plus avant dans le lieu, une lueur bleutée éblouissante surgit puis s’évanouie tout aussi vite, laissant apparaître Jaina, tenant fermement son bâton de mage.
• Jaina, loué soit la lumière. Nous avons grand besoin de votre aide. Exclame Anduin avec beaucoup de soulagement dans le ton de sa voix.
• Je combattrai à tes côtés, Anduin, la Horde paiera pour ses crimes.
Les yeux de l’Archimage dérivent sur moi. Elle semble surprise de me voir ici sur le front. Quand elle remarque qu’Anduin et moi possédons chacun une moitié de Shalamayne, elle ne cache pas sa stupéfaction. Pourtant, la mage reste muette en nous regardant avec beaucoup d’intérêt et un petit sourire en coin. Nous continuons notre chemin dans ses ruines sans rencontrer de résistance. C’est beaucoup trop calme à mon goût, je n’aime vraiment pas ça. Il y a d’étrange bruit de craquement autour de nous, ce qui me rends nerveuse. Soudain, un des murs d’un vieux bâtiment s’effondre, me faisant sursauter en poussant un petit crie étouffé. Mon cœur s’affole dans ma poitrine, mes joues deviennent rouges de honte d’avoir eu peur d’une chute de gravât inoffensif. Anduin passe doucement sa main dans mon dos et me caresse avec tendresse pour apaiser mon anxiété, sous l’œil attentif de Jaina.
• Ces murs ne tiendront plus très longtemps, ne nous attardons pas ici. Intervient Jaina.
• Oui, Sylvanas n’a eu guère le temps pour se préparer à cette attaque. Mais ce n’est pas une raison pour la sous-estimer. Rétorque Anduin pour ensuite se tourner vers Grisetête. Genn, ne prenons pas le risque de faire passer tout le monde en même temps, prenez des hommes et assurez nos arrières.
• Bien, votre Altesse.
• Lynawen, reste près de moi. Je veux m’assurer de pouvoir te protéger si ça tourne mal.
• Ma foi, je suis sûre que c’est encore moi qui va te sauver les miches. Taquiné-je Anduin pour refouler mes craintes.
Le jeune Roi me sourit avec un petit rire. Il dépose sa main sur ma joue, je la recouvre de la mienne. À ce contacte, la lumière se manifeste. Elle me redonne courage.
• Si on sort indemne, vous deux, vous me devez des explications ! Je veux tout savoir. Interpelle Jaina, le sourire au lèvre.
Anduin racle sa gorge et rompt notre contacte rougissant. La magie s’évanouie et Anduin fais semblant de ne pas l’avoir entendu. Le jeune Roi ordonne à son armée de continuer à progresser. Nous passons sous une grande arche dont la vieille route est encadrée de colonne brisée. Pourquoi il ne nous attaque pas ? Pourquoi nous laisse-t-il progresser dans leur forteresse ? Ils ont pourtant l’avantage du terrain et probablement du nombre. Leur char mécanique et la peste ont portés un coup dur à l’Alliance. On est en sous-effectif. Qu’est-ce qu’ils préparent, bon sang ? Nous arrivons dans une grande place, probablement l’ancien quartiers commerçant de Lordearon. Il y a une belle fontaine, certes détruite, orné d’un symbole, peut-être l’emblème des Menethil qui régnaient ici autrefois. J’aperçois aussi une statue effondrée. Impossible de deviner ce qu’elle pouvait bien représenter à l’origine. En tout cas, le silence des lieux est lourd, pesant, étouffant… Alors que nous nous hâtons pour rejoindre le château où se trouve très certainement Sylvanas, une gigantesque armée se dresse, nous barrant la route. À leur tête, le réprouvé qui se trouvait sur les remparts lorsque qu’ils nous ont envoyés leur arme mécanique. Pour un non-mort, il est remarquablement bien conservé. Il a ses cheveux brun tirés en arrière, une barbe bien taillée et des sourcils épais, il ne doit pas manquer un poil ! Il porte aussi des somptueux vêtement de couleur sombre. Si cet homme n’avait pas une peau grisâtre et les yeux jaunes vitreux, ont pourrai le confondre avec un simple humain. Son visage affiche un air supérieur, sûr de lui. Il doit probablement jubiler en pensant se débarrasser de nous facilement. Ça m’irrite. On a vaincu leur machine et bravé leur corruption, je suis sûre qu'on peut surmonter ce qu'il nous réserve encore.
• À présent, nous avons l’avantage du nombre. Dit-il fièrement de sa voix aigu et hautaine.
• Cette armée est gigantesque… Vous n’avez qu’un mot à dire et je nous téléporterai tous à l’abri. Intervient Jaina, soucieuse.
• Non ! En tournant les talons, nous deviendrons leurs proies. Nous mourrons l’arme à la main s’il le faut ! Rétorque Anduin, déterminé.
Je n’aime vraiment pas qu’Anduin prononce ses mots… ça me fends le cœur, je ne veux pas qu’il trépasse, je ne le supporterai pas mais il ne fait que son devoir de Roi et je ne peux pas lui en tenir rigueur et encore moins aller à l’encontre de ses convictions. Mes iris d’argent se posent sur les troupes de l’ennemi. Ils sont vraiment nombreux et nous sommes inférieure numériquement, sans compter le fait que l’endroit est exigu, il n’y a pas beaucoup endroit où se protéger et se mettre à couver pour tirer à l’arc. Je sens la lourde main de Yaedrel se poser sur mon épaule me faisant reculer et me passant devant, sa massue en main, prêt à en découdre. Lydran a repris sa forme druidique est grogne tout croc dehors, alors que l’homme que j’aime tient fermement son épée. Je prends une lente et longue respiration, plongeant mes yeux sur mes adversaires et serrant la poignée de Shalamayne. La lumière traverse mon corps et les deux ailes de lumière se déploie, faisant tomber des plumes luminescentes qui s’évanouissent dans l’air.
• Votre heure a sonné, Enfant Roi ! Victoire au Réprouvé ! Crie le non-mort.
• Soldat de l’Alliance, Tenez bon !
Lorsque nous sommes sur le point de nous lancer à corps perdu dans la mêlée, un étrange son fait vibrer l’air avant qu’un étrange portail magique, différent de ceux j’ai eu l’habitude de voir, fende l’atmosphère. Une elfe encapuchonnée et vêtu de vert, qui ressemble à s'en méprendre aux elfes de Sang, fait son entrée. La seule différence, c’est ses yeux bleus saphir scintillant. Tous ceux que j’ai combattue en avait des verts ou des dorées. Sur ses talons, d’autres elfes, des elfes que je n’ai jamais vus. La peau d’un bleu très pâle, les yeux luisant variant d’un bleu très clair presque livide à un violet délavé. Il y a quelque chose d’étrange avec l’extrémité de leurs chevelures, on dirait qu’elle est imprégnée de quelque chose, de la magie ? J’ignore pourquoi mais je ressens une sorte de malaise à contempler cette étrange émanation dans leurs chevelures. Sont-ils avec la Horde ? Va t’on être prit entre deux feux ? Toutes ces interrogations, comme ma crainte, disparaissent lorsque que derrière eux, des gnomes font leur entrée dans d'étranges petite machine à l’apparence vraiment insolite, on dirait des sortes de grosses araignées mécanique. Je reconnais l’un d'entre eux, c’est le Roi des gnomes, comment il s’appelle déjà, Mekkarondelle ? Non, ça ne serai pas plutôt Mekkanivelle ? Peu importe, les gnomes ont tous des noms vraiment farfelus.
• Voilà qui devrait rééquilibrer les chances, Roi Wrynn. Dit l’elfe en s’avançant vers le Roi.
• Alleria, Mekkanivelle ! Loué soit la lumière, vous êtes là ! S’exclame Anduin, le baume au cœur.
• La ponctualité est une de mes qualités, votre Majesté. Rétorque-t-elle en s’inclinant légèrement. Mekkanivelle vous êtes prêt ?
• Et comment ! j’ai apporté quelques machines de plus, ou cas où. Enchaîne le Gnome.
• Il est temps de mettre leur armée en déroute. Pour l’Alliance ! Crie Anduin.
Le fer se croise enfin, les épées résonnent dans un fracas métallique alors que les machines gnomes tirent en rafale de destructeurs projectiles sur les troupes adverses ce qui leur cause d’énorme pertes. Je suis à la fois stupéfaite et effrayée par ces engins mécaniques. Loué soit la lumière, ils sont dans nos rangs. Les mages font pleuvoir les boules de feu, d’autre font s’ouvrir le sol, engloutissant nos assaillants où les électrocutent et les gèlent. Des flèches meurtrières sifflent et transpercent le torse de nos ennemies. D’autre druide Kal’dorei, comme Lydran, se transforment en ours, sabre-de-lune ou encore en majestueux cerf, combattant farouchement à coup de patte, de croc et de bois. Grisetête et d’autre Worgens lacèrent l’ennemi avec leurs griffes acérées. Jaina et sa puissante magie gèle tous ceux qui lui barre la route, les faisant exploser en milliers de flocons. Yaedrel se rue dans les lignes adverses, utilisant la lumière tout en assénant de puissant coup de massue dans des bruits cristallins et des craquements d’os. Des bruits provenant des murs qui nous entourent m’alerte, des archers ennemis sortent subitement des hauteurs, nous arrosant d’une pluie de flèche meurtrière qui abattent sans vergogne nos mages, nos prêtres et nos propres archers pour nous affaiblir. Je crée un dôme de lumière pour les protéger avant de me tourner vers nos assaillants. Dans la pierre, je remarque des fissures, la cité est vieille et tombe en ruine, je peux sans doutes le détruire. J’invoque ma magie et envois un projectile lumineux dans le rempart. Les cris de panique des archers de la Horde s’accompagne du vacarme assourdissant du rempart qui s’écroule sous leurs pieds. La poussière se dissipe et les corps, d’Elfe de Sang pour la plupart, sans vie sont coincés dans les gravats. Voilà une menace en moins, je déploie mes ailes de lumière et bondis dans la mêlée, frappant la lame de Shalamayne sur le sol créant une onde de choc propulsant l’ennemie sur plusieurs mètres.
Je ne me suis jamais sentie aussi vivante qu'à cette instant, la lumière couplée avec la magie de Shalamayne me donne une telle force et beaucoup de courage. Je me sens intrépide, capable de défaire le moindre obstacle sur mon passage. Si je n’avais pas été aussi fragile et effrayée, si j’avais possédé un tel courage, j’aurais peut-être put sauver mon père, mon oncle, mon royaume. Comme ma mère le disait toujours, les “si“ ne changent pas le passé. Malgré mes regrets, la lumière s’est offerte à moi, m’a donné la possibilité de faire mes preuves. Cette fois, je peux faire la différence, je peux protéger les gens qui me sont chères, comme mon nouveau foyer. Père, mon oncle, j’espère que de là où vous vous trouvez vous me regardez et que vous êtes fiers de moi.
Je sèche rapidement mes larmes pour faire face à un Troll. Ses deux longues défenses qui sortent de sa bouche lui donne un air menaçant. Entre ses six doigts, il incante une boule électrique avant de la projeter sur moi, d’un geste fluide et rapide. J’invoque mon bouclier. Son sort me percute avec violence, me faisant vaciller. Le Troll grimace et profite de l’occasion. Il attrape subitement la dague à sa ceinture de cuir et se jette sur moi avec rage. Je l’esquive avec agilité, il faut dire que mes ailes flamboyantes me procurent la célérité dont j’ai besoin pour me mouvoir avec légèreté. Les enseignements de Yeadrel me remontent rapidement en mémoire. Je fais virevolter Shalamayne avec adresse dans un grand mouvement latéral vers le Troll, lui tranchant l’avant-bras dans une trainée de sang et de lueurs bleutée créées par l’orbe de l’épée. Mon adversaire tombe au sol en hurlant de douleur. La peur est papable dans ses yeux. D’un coup, il parait moins effrayant, j’ai de la pitié pour lui, ce Troll se bat aussi pour une raison et je n’ai guère envie de lui prendre la vie mais si je n’ai pas le choix… En voyant que je ne l’achève pas, ce dernier prend ses jambes à son cou tout en tenant son moignon ensanglanté. Je soupire de soulagement, je n’ai pas à le tuer et il ne reviendra pas de sitôt.
Je n’ai point le temps de souffler qu’une douleur foudroyante me transperce la cuisse. Je gémie tout en tombant, un genou à terre. Une flèche s’est enfoncée profondément à l’arrière de ma cuisse, à tel point que je vois la pointe de fer sortir légèrement de l’autre côté et le sang coule le long de ma jambe. Je la saisie, voulant la briser, mais j’ai du mal à cause de sa position peu avantageuse pour moi. À chaque essaie, la souffrance me fais chanceler, je m'en mords la lèvre à en saigner. Je lève les yeux autour de moi, tout n’est que chaos. Je ne vois ni Yaedrel, ni Anduin, ni aucun autre de mes compagnons. J’entends des pas derrière moi, suivit d'un bruit sourd. Je tourne légèrement la tête. L’archer elfe qui m’a blessée est étendu là, recouvert de blessures. Ses yeux émeraude me fixent avant que la vie qui les animent ne s’éteignent.
• Repose en paix, frère d'arme. Je te vengerai de cette humaine. Surgit une voix sépulcrale.
Je sens une main osseuse se glisser sous mon menton, me forçant à la fixer droit dans les yeux. C’est une femme, enfin une réprouvée. Ses yeux orangés à la lueur malsaine me contemplent avec un sourire mauvais tout en rapprochant son visage en décomposition plus près du mien. Je ne sens aucun souffle sur ma peau, j’entends juste l’air racler contre les parois de sa gorge, ce qui donne l’impression quelle siffle, me rappelant subitement mon affrontement contre l’assassin qui s’est infiltré dans le château. Un cadavre animé par une magie malsaine. Je sens la peur serrer mon cœur, ma respiration se saccade et mes ailes se dissipent dans des étincelles lumineuses.
• Je me délecte de la peur qui se dessine sur tes traits, humaine. Dit-elle en léchant ses lèvres décharnées.
J’attrape son poignet de ma main gauche et utilise la lumière, sa peau desséchée se met à fumer. La non-mort me lâche en reculant, sifflant de fureur. Je laisse tomber Shalamayne au sol, attrapant hâtivement mon arc dans mon dos. Je prends une flèche et l’imprègne de lumière avant de la décocher dans le torse de la macchabée qui bascule sous l’impact. Avec la tête baissée, ses longs cheveux noirs cassant cachent son visage en putréfaction. Je range mon arc et j’attrape la flèche derrière ma cuisse. Je prends une grande respiration et la retire d’un coup sec en ne retenant pas mes hurlements de douleurs. Mon sang coule à flot de la plaie. C’est haletante et meurtrie que je soigne ma blessure. Ma main serre la poignée de mon épée, j'ai à peine le temps de me relever que la réprouvée m’attrape brutalement par la chevelure, me tirant les cheveux avec violence et essayant de me trancher la gorge avec une dague aiguisée.
• Lâche-moi ! Crié-je en la repoussant d’une vague de lumière.
Ma joue est entaillée, le sang roule sur jusqu’à mes lèvres, se mélangeant à ma salive. Ma chevelure d’ébène ondulée me tombe en cascade le long du dos et dans les yeux, obstruant ma vision. D’un geste de la main, je les tire en arrière, me massant le crâne au passage. Certaine de mes mèches sont coincées entre ses phalanges squelettiques de mon agresseuse.
• Très bien, tu l’auras voulu ! Siffle-t-elle à nouveau en me lorgnant du seul œil qui n’est pas caché par ses cheveux.
Elle saisit le bâton orné de crâne dans son dos, sa tête se penche sur le côté d’un craquement d’os immonde et elle frappe l’embout avec fracas sur la pierre. Un portail violacé fend l’air en deux et une ombre gigantesque en sort dans un crie guttural. Je connais cette créature, c’est celle qui attaqué mon monde. Cet amas de pierre noir comme les ténèbres habillées de flammes vertes viciées. Mes prunelles d’argent la fixe avec effroi, tout mon corps est pris de tremblements incontrôlables, mon cœur s’accélère, tambourinant, voulant s’échapper de ma poitrine. Ma respiration se saccade. Je n’arrive plus à respirer correctement, je suffoque. Son regard est vide, un puits sans fond dans lequel je chute tête la première dans des songes cauchemardesques. Shalamayne s’échappe de ma main et tombe dans un bruit métallique qui semble durer une éternité. Tous le courage, la force, la hardiesse que j’avais ressentie s’évapore comme un lointain écho. J’ai affronté et vu des choses ignobles sur ce champ de bataille mais la simple vu de cette créature me fait me sentir impuissante. Je suis à nouveau la petite fille apeurée et sans défense d’Utrion. Je mets mes mains sur mes oreilles pour faire taire les cris de mon peuple massacré, pourtant l'un d'entre eux se fait plus fort, plus puissant que les autres. Celui de mon seigneur de père. Mes yeux se noient dans les larmes, je me revois dans la cour du palais de Fortonerre en proie aux flammes, dans une flaque de sang qui ne cesse de s’agrandir, entourée des cadavres en putréfaction des habitants de Ludroth, ils m’entourent dans un cercle macabre, me touchant de leurs doigts glacials, m’appelant par mon titre de Princesse. Juste devant moi, celui de mon père et de mon oncle susurrant des mots incompréhensibles à l’oreille… Je ne supporte pas leurs voix, je ne supporte pas leurs contacte, je veux qu’ils partent, je veux que ça s’arrête !
• Pitié, allez-vous-en. Laissez-moi ! Crié-je de détresse et tremblante.
Dans tous ce vacarme, une voix se discerne de toutes les autres. Elle est bienveillante, rassurante, Il y a tellement de douceur, comme une note de musique mélodieuse, ça m’apaise. Je m’y accroche de toute mes forces. Ma respiration se calme, tout comme les battements de mon cœur. Je sens deux mains encadrer mon visage avec amour. Cette vision d’horreur se dissipe, laissant la place au visage aimant d’Anduin dont ses yeux azur me contemple avec une grande inquiétude. Une de ses mains s’illumine soignant mon écorchure.
• C’est fini ma douce, je suis là, tu ne crains plus rien. Dit-il, réconfortant.
Je me jette dans ses bras. Sa main gantelet me caresse les cheveux. Son étreinte me donne un sentiment de sécurité, de bien-être. Par-dessus son épaule, je peux voir Yaedrel achevé la non-mort d’un puissant coup de massue et la créature n’est plus qu’un tas de gravât désarticulé. Lydran est assis sous sa forme félin me fixant de ses yeux de diamant qui ne laisse rien transparaître de ses pensées. Les survivants de la Horde sont en train de se replier vers le château. Je ferme les yeux un instant pour contenir mes larmes de frustration.
• Pourquoi, Pourquoi !? Dis-je en sanglotant de rage. J’ai vu et bravé moult horreurs pire que des démons, pourtant… Pourtant, dès j’en vois un je redeviens une petite fille faible et terrifiée.
• Lynawen…
Je bondis hors de ses bras, je marche tout en me frottant les cheveux de façon compulsive. Toute cette amertume doublée de ce sentiment de tristesse qui m’envahie. Anduin m’attrape par les épaules et me retourne pour que je lui fasse face à nouveau.
• Je sais mieux que personne à quel point tu es forte et courageuse mais tu n’es pas infaillible. Ils t’ont pris ton monde, ton foyer, ta famille, tous ce que tu connaissais. On ne guérie pas d’un profonds traumatisme comme ça… Exclame Anduin avec une fermeté non dénuée de tendresse.
• Je…
• La lumière, Shalamayne, ça ne te rends pas invincible, mon amour. Enchaîne-t-il en me coupant la parole. Je t’aiderai au mieux à surmonter cette peur, je soulagerai ton cœur. Dit-il avec des yeux emplis d’amour.
Anduin fouille dans la poche de sa tunique et en sort une lanière de cuir. Il saisit mielleusement ma chevelure emmêler, effleurant ma nuque de ses doigts ganté pour la rabattre délicatement sur mon épaule gauche avant de les coiffés en une queue de cheval. Je l’observe, appréciant la caresse sur ma joue qui s’ensuivit avant de baisser les yeux en cogitant. J’ai eu un trop grand excès de confiance que je ne suis pas prête d’oublier. Anduin à raison, il est plus sage, plus mature que moi, j’ai besoin de lui à mes coté, par la lumière je l’aime tellement. Mes yeux larmoient. Voulant les lui cacher, je détourne la tête gênée mais Anduin m’étreins. Je me rends compte que j’avais besoin de la chaleur réconfortante de ses bras, je me laisse aller, profitant de ce court moment de répit.
• Grisetête, prenait une partie des troupes est continuez, on ne doit pas les laisser nous échapper ! Ordonne le Jeune Roi.
• Bien, votre Altesse. Acquiesce le vieux loup.
Le vieil homme, de sa voix roque, ordonne aux troupes de le suivre, leurs pas précipités résonnent sur le sol pavé avant de s’amoindrir.
• Ma douce, si c’est trop pour toi, tu peux prendre Révérence et retourner au camp. Ou utilise ta pierre de foyer pour rentrer à Hurlevent…
• Non ! lui coupé-je la parole brusquement. Je suis arrivée jusqu’ici, je ne ferais pas demi-tour, je reste avec toi.
• Tu es sur ? Ne te force pas…
• Ensemble, unis, pour l’Alliance. Rétorqué-je.
Les lèvres d’Anduin se retrouvent sur les miennes sans crier gare. Au premier abord je ne m’y attendais pas mais je m’abandonne très vite à lui, il a le don de me faire chavirer. Je ferme les yeux et mon cœur s’emballe, mais pas de terreur cette fois. Des frissons agréables parcoure mon corps. Même si notre baiser n’a pas duré longtemps, c’est largement suffisant pour me requinquer malgré quelques doutes persistant. On s’échange un petit regard complice, ce qui m’arrache un sourire. Allez Lynawen, ce n’est pas finit, reprends-toi, c’est la dernière ligne droite, on a une guerre à terminer.
Le jeune Roi s’éloigne de moi et regroupe les hommes et femmes de toutes races qui ne sont pas parties avec son conseiller pour continuer notre avancée. Nous rattrapons assez rapidement le gros de notre armée. Ils n’avaient pas pris tant d’avance que ça. Les bruits des combats rebondissent sur les parois des murs délabrés de Lordearon.
• Repliez-vous ! Hurlent avec puissance une voix inconnue.
Ni une ni deux, les soldats de la Horde abandonne encore une fois le conflit, nous voulions les poursuivre mais une explosion retentie. Son souffle nous fait tomber à la renverse. Un nouveau nuage de peste meurtrière se répands autour de nous, je me redresse à tire-d’aile et aide Anduin à se remettre sur pieds. On ne perd pas une seconde pour nous éloigner de la corruption.
• La corruption bloque la route, nos troupes ne peuvent plus avancer. Grogne le vieux loup.
• Sylvanas ne doit pas nous échapper, il faut la capturer si nous voulons gagner cette guerre. Exclame Anduin.
• Je ne te laisserai pas y aller seul ! Intérvené-je.
• Jaina, ta magie peut-elle encore nous aider ? Demande le Roi.
Jaina s’avance et lève son bras. Un glyphe bleuté bien plus petit que le premier se crayonne au-dessus la mer verdâtre. Il explose et une seconde vague de givre qui annihile le gaz toxique.
• Dépêchons-nous ! Alliance, avec moi ! Surenchéri Anduin.
Nous nous précipitons alors sur le chemin maintenant qu’il est vide de tout danger. Nous nous déplaçons avec hâte jusqu’au château sans rencontrer de résistance. Au bout de diverses minutes, nous arrivons enfin devant ses portes. Face à nous, sur le pont-levis imposant, un Orc au long cheveux grisâtre tressés, portant une armure au couleur de la Horde et arborant son symbole. Il se dresse devant nous et ne semble pas vouloir bouger d’un pouce. Anduin s’avance d’un pas sur et déterminé, le confrontant courageusement en dépit du fait que l’Orc le domine de sa hauteur comme de sa largeur.
/Voilà, voilà, on s'approche du dénouement de Lordearon. Oui il y a beaucoup d'elfes de sangs simplement parce que c'est ma race favorite de Warcraft et que j'ai occasion d'en mettre, donc je le fais xD. Sinon j'espère que ce chapitre vous a plu et encore merci pour tous vos super retours, qui me font toujours chaud au coeur. J'adore lire vos réactions et répondre à vos questions sur le Lore quand je peux étaler ma science ! Ok ok ok j'arrête. Encore merci de me soutenir et de lire mon récit qui est loin d'être parfait./