Ceux qui brûlent dans la lumière

Chapitre 26 : Acte II - Bataille de Lordearon : Les ruines de Brill

2875 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 11/09/2020 22:19

Acte II - Bataille de Lordearon : Les ruines de Brill



Une légère secousse me sort de mes songes alors que j’émerge doucement de ma torpeur. Le visage d’Anduin se dessine au-dessus du mien. Il est assis, nue, sur le bord du lit, me contemplant comme si c’était la dernière fois qu’il pouvait admirer les traits de mon visage. Ses doigts effleurent ma joue avant de déposer ses lèvres tremblantes sur les miennes.

•        Tu es si belle quand tu dors. Me complimente-t-il, accompagné du bruit de la pluie qui s’abat sur les vitres.

•        C’est l’heure, n’est-ce pas. Répondé-je en connaissant déjà la réponse.

Anduin acquiesce tout en se relevant vers le mannequin affublé de son armure. Je me glisse hors du lit à contrecœur. Le temps de l’insouciance est terminé, laissant place à une terrible réalité, la guerre. Je passe ma main dans ma longue chevelure ébène pour dégager ma vision. Mon armure est dans ma cabine avec mes affaires… Où sont mes vêtements ? Alors que je balaye la pièce du regard quand quelqu’un frappe à la porte.

•        Qui-est-ce ? Demande le Roi entrain d'enfiler rapidement sa tunique de cuir.

•        Yaedrel, votre Altesse, j’apporte les affaires de Dame Lynawen.

Le blondinet se dirige vers la porte tout en boutonnant son haut. J’enfile rapidement ma chemise et ma culotte pour cacher ma nudité avant que Yaedrel ne passe l’entrée. Les bras chargés de mon armure et de mes armes. Ses yeux se posent sur moi accompagnés d'un petit sourire en coin alors qu'il dépose mes affaires sur la table avant de faire une révérence au Roi et de quitter les lieux. Son Altesse referme rapidement dernière lui. Je retire ma chemise sous les yeux gourmand de mon amant et saisie la tunique que mon protecteur à gentiment ramené, puis mes bottes. Anduin se rapproche de moi et attrape mon plastron au passage pour m'aider à le mettre en place mais il ne s’arrête pas en si bon chemin et continue de m'aider à vêtir mon armure. Je m’assoie sur la chaise en bois pour lui faciliter la tâche avec les jambières pendant que j’enfile mon brassard d’archer et mon gantelet à griffe. 

•        Cette armure vous sied à merveille, gente damoiselle. Essaie-t-il de plaisanter malgré ses traits accablés par la tristesse.

Anduin retourne près du mannequin et commence à enfiler les pièces de son imposante armure. Dans mon petit sac de tissus, j’attrape ma brosse et peigne mes cheveux emmêlés pour ensuite les coiffer en une tresse à l’arrière de ma tête qui me tombe dans le bas du dos, comme ça j’évite toute gène possible. Mon attention se porte à nouveau sur mon bien aimé qui finit d’attacher la première partie de son plastron et, quand il saisit le deuxième morceau, celui avec la magnifique tête de lion en relief, se tourne vers moi.

•        Veux-tu bien m’aider à le mettre ma douce, je ne possède hélas pas des yeux dans le dos.

Je bondis de ma chaise, attrape la pièce de son armure et attache les lainières avec une main agile. Anduin ne perds pas une seconde pour fixer son gorgerin et ses lourdes épaulières. Nous prenons nos armes et, ensemble, nous sortons de sa cabine. Mais une fois à l’extérieur, nos mains se lâche lentement, accompagnées de l’horrible sentiment que mon cœur se déchire en millier de morceaux. Nous prenons des chemins différents, Anduin rejoint Grisetête et le capitaine pour accomplir son devoir alors que moi je retrouve mon protecteur sur le pont. Ses pupilles luisantes lorgnent la terre qui se rapproche de plus en plus… Alors les voilà, les fameuses clairières de Tirisfal. C’est une étendu verdoyante, on dirait une mer d’émeraude même sous cette pluie battante. Diverse arbre la parsème. Entre ses troncs, des sentiers de terre serpente sous leurs feuillages. 

Nos navires arrivent non loin d’une petite plage. Ne pouvant accoster, ils restent dans les eaux profondes pendant que les matelots chargent le matériel de guerre et le ravitaillement dans les barques, sans parler des chevaux dans des embarcations faites spécialement pour eux. J’ai quand même eu une sueur froide lorsque qu’une des bêtes a failli passer par-dessus bord. De loin, je peux admirer les ouvriers monter les charrettes avec une vivacité impressionnante, attelant les chevaux robustes à ses dernières. Sur une autre barque qui se dirige vers la cote, je reconnais Révérence, c’est l’unique percheron qui possède une allure aussi majestueuse en plus d'être magnifique. L’animal est engoncé dans son armure royale accompagné de son cavalier le Roi.

•        C’est un miracle que la barque ne s’enfonce pas dans l’eau. Pensé-je à voix haute sans m’en rendre compte.

•        Les embarcations ne sont pas des coques de noix. Rétorque Yaedrel, amusé.

•        Je sais bien, je ne suis pas idiote. Répondé-je en le poussant gentiment.

Les heures se sont écoulées et les guérisseurs, dont moi-même, sont les derniers à rejoindre la terre ferme. Une fois tout le matériel fin prêt à être transporté, nous faisons marche vers le village de Brill. C’est en son seins que nous installerons notre camp. Anduin est à la tête des troupes avec Grisetête et avec toute cette agitation je l’ai perdu de vue. En compagnie de Yaedrel, nous marchons près de la charrette qui contient tout ce dont un soigneur a besoin. Nous nous enfonçons alors dans les clairières, les oiseaux chantent, j’ai vu des renards se faufiler dans les buissons et non loin un joli lac qui s’étends à perte de vue, ses eaux scintillent à la lumière du jour et les gouttes créent des ondulations à sa surface. Au centre, sur un îlot, on aperçoit les silhouettes d’une vielle ruine, impossible de savoir ce que c’est avec mes connaissances moindre sur l’histoire d’Azeroth. Dans ce somptueux panorama on ne devinerai jamais qu’une bataille va avoir lieux, ôtant la vie de la plupart des gens qui marchent autour de moi. Je vois leurs visages pour la première fois et sans doute la dernière aussi. Dû au sentier rendu boueux à cause de l'averse, les roues des carrioles s’enlisent, ralentissant notre allure. C’est à la force des bras que nous aidons les chevaux à les dégager pour reprendre notre route.

C’est exténués, en sueurs, trempés et recouvert de boue que nous découvrons la forme abstraite de structure délabrées se crayonnant à l’horizon. Dans les ruines, les soldats comme les ouvriers sont déjà attelés à la tache de monter le camp et à la préparation du siège de Lordearon. Dans la brume, je peux apercevoir d’immense tour de siège se dresser fièrement dans le ciel. Par quel miracle ? Quel tour de passe-passe ont-ils utilisés pour les construire aussi rapidement ? Décidément, les nains et les gnomes sont des êtres impressionnant pour leur petite taille. Lorsque j’arrive enfin au abord du village, une horrible odeur me prend à la gorge… Une odeur de putréfaction infecte. J'observe autour de moi, me rendant compte que l’herbe est noire de pourriture et la terre vicié, mais ça ne se limite qu'aux alentours des ruines. Ceci dénature totalement le reste du paysage qui n’est que verdure. Comment est-ce possible ? je suis interrompue dans le fil de mes pensées par un tapage assourdissant qui me fait sursauter de terreur. Sur l’instant, j’ai cru que la Horde nous avait tendu un guet-apens, mais il n’en est rien. C’est seulement certain soldat elfe de la nuit qui, à l’aide de corde, on fait d'effondrer de son socle une statue de la Reine Banshee. Sa figure, face contre terre, déguste l’humus noircie sous les insultes et les crachats. Je comprends leur haine, après tout elle a brûlé leur foyer, leur famille. Cet acte ne leur rendra pas ce qu’ils ont perdu, tout comme cette bataille. Le cœur serré, je détourne mon regard. Mon attention se porte alors vers nos compères nains qui vérifient le mécanisme de tir et tout ce qui permet de faire rouler ces incroyables tours de guerre. Mon protecteur et moi apportons notre aide pour monter les tentes et installer le matériel des alchimistes et des guérisseurs : prêtres, chamans et secouristes. Au bout de plusieurs heures, le camp prend enfin forme. Toutes les machines de guerre sont prêtes à partir, ce n’est plus qu’une question de temps.

La pluie a cessé, laissant un froid glaçant à la place. En attendant le reste des troupes qui ne devraient plus tarder, je me réchauffe au bord du feu près de la tente du cuisiner qui est entrain de distribuer des vivres aux affamés avant la bataille qui commencera à l’aube. Un peu de chaleur fait du bien à mon corps mouillé jusqu’à l’os et la chaleur de la soupe me réchauffe les entrailles. Les soldats mangent pour la plupart à la hâte avant de dormir un peu car, à la tombée de la nuit, ils partiront monter le siège sous les murs de Lordearon.

Mes prunelles se perdent sur l’agitation du camp lorsque je remarque Anduin tirant les reines de Révérence à l’écart du tintamarre. Je me redresse dans l’ambition de le rejoindre et informe Yaedrel de mon attention. Mon protecteur me défend de trop m’éloigner, je le rassure et accoure vers l’homme de mon cœur qui caresse affectueusement le museau de son cheval. Ses cheveux sont humides ses mèches dorées sont collées contre sa figure et des gouttelettes roulent sur les plaques d’acier qui composent son armure.

•        Révérence, celui qui porte les Rois ! Dis-je quelque peu moqueuse.

Anduin se retourne vers moi un sourire sur ses lèvres, l’air amusé, le lui avoir arraché me comble de joie.  

•        Très amusant, ma douce Lynawen. N’est-ce pas toi qui a nommé ton cheval funèbre juste parce que sa robe était noire ? Renchérie Anduin.

•        Touché, votre Altesse. Rétorqué-je en riant.

•        L’écho de ton rire m’accompagnera sur le champ de bataille et ton sourire me donnera la force de me battre…

•        Tu accompliras ton devoir pour ensuite retrouver la chaleur de mes bras. Exclamé-je avec conviction. Veille sur lui, Révérence, je compte sur toi ! Dis-je en le grattouillant derrière les oreilles.

Le percheron henni en grattant le sol de son sabot. Alors que je caresse l’animal à travers les interstices de son armure, Anduin pose sa main gantelée sur la mienne. Nos regards se croisent et son visage se rapproche du mien. L’envie brûlant de goûter à son baiser me dévore de l’intérieur mais ce n’est ni l’endroit ni le moment pour ce chose genre de désir charnel. Je me fais violence, tournant ma tête dans l’autre direction en me libérant de son emprise. Je ne peux que remarquer malgré moi, les curieux qui nous observent tout en faisant mine de vaquer à leurs occupations. Ma foi, ce n’est pas très réussi, peut-être que le maître espion Mathias Shaw devrait leur donner quelques cours de discrétion.

•        Lynawen, pourquoi détourne-tu les yeux ? Tu ne souhaites pas m’embrasser ? Dit-il, désemparé par mon refus.

•        J’en ai envie… mais ce n’est hélas pas le moment pour nous bécoter. Tu dois agir en Roi, pas en amant. Rétorqué-je.

Anduin n’ajoute rien à la suite de ma réprimande. Il m’attrape doucement la main, je n’oppose aucune résistance. Ensemble, nous contournons Révérence pour se cacher derrière la façade d’un mur. Seuls et à l’abri des regards, mon amant glisse ses doigts sous mon menton et ne perds pas une seconde de plus pour conquérir mes lèvres. Je le repousse encore une fois, Anduin me saisit les épaules me poussant contre le mur appuyant légèrement son amure contre moi.

•        Si par malheur je dois périr, je souhaite mourir avec la saveur de tes lèvres sur les miennes…

 Je me mets à rougir, mon cœur s’affole lorsque ses yeux de saphir me fixent avec autant d’amour. Je lui prends la main et glisse mes doigts entre les siens. Nos mains s’illuminent alors que la lumière et sa chaleur enivrante navigue sous notre peau. Elle nous relie en me faisant ressentir les émotions de mon partenaire. Anduin s’approprie mes lèvres, je m’abandonne totalement à lui. Le lion de son plastron racle contre le mien dans notre étreinte langoureuse. J'aimerais que le temps s’arrête comme la nuit dernière dans sa cabine… Mais malheureusement, le destin en a choisie autrement et c’est à contrecœur que la magie de notre baiser prend fin. Nous nous échangeons un dernier regard débordant de chagrin. Anduin arrive à peine à me lâcher la main et je peux lire dans son regard que ce geste lui déchire le cœur, cependant, il s’éloigne de moi pour regagner son armée. Je m’écroule sur le gazon vicié, prise de tremblement, me serrant dans mes propres bras, ne pouvant retenir davantage mes larmes qui dévalent le long de mes joues. Avec le sentiment amer que je n’aurai pas dû céder à son baiser envoûtant, ça aurait été peut-être moins douloureux de le laisser partir.

Quelques heures plus tard, après voir refoulée mes sentiments, je décide de revenir dans le camp. Le ciel grisâtre s’assombri et l’armée de l’Alliance est sur le départ. Anduin, sur Révérence, fait face à ses hommes, passe entre les rangées tout en clamant un discours digne d’un Roi.

•        Frères et sœurs de l’Alliance, lorsque Sylvanas s’en est prise lâchement à Teldrassil, elle a déclaré la guerre. Son objectif n’est pas de prendre nos terres mais n’anéantir nos vies en nous privant de notre espoir. La Reine banshee doit répondre de son crime ! Son règne de terreur prend fin aujourd’hui ! Ensemble, nous reprendront Lordearon et nous hisseront de nouveau nos bannières. Tous unis pour l’Alliance !

•         Pour l’Alliance ! Hurlent les soldats de toutes races.

Dans un épais nuage de poussière soulevé par l’armée en marche vers leur destinée. Les immenses murailles de Lordaeron que l'on peut apercevoir au loin, légèrement dissimulées par la brume, les attendent de pied ferme, tout comme les troupes de la Horde, surement prêtes à en découdre pour défendre leur cité. À l’aube, tous les courageux et braves soldats se battront pour l’Alliance, pour l’honneur mais également pour leur survie. Je t’en prie, mon amour, reviens en vie et victorieux.


/Les événements avancent à grand pas, Lynawen va vivre sa première situation de guerre ( si on ne compte pas son monde et les démons ) Bref, on rentre dans le vif du sujet. (héhé) En tout cas le prochain chapitre ne va pas être facile à écrire, je ferais de mon mieux pour produire quelque chose de bien. Je remercie tous ceux qui prennent le temps de lire mon histoire et qui continue à l’apprécier. Merci pour votre soutien et n'hésitez pas à écrire votre avis en commentaire, ça me touche beaucoup. Bonne soirée/journée à vous !/

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