Ceux qui brûlent dans la lumière

Chapitre 17 : La guerre des épines : Acte I

4828 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 17/05/2021 22:22

La guerre des épines : Acte I


La lumière du soleil traverse les vitraux, mystifiant l’immense pièce de la Cathédrale de rayons bleutés dans la symphonie de lamentations et de gémissements des rescapés Elfe blessés. Dans mes bras, je berce doucement un enfant qui vient de rendre son dernier souffle.

•       C’est tellement injuste ! Pensé-je, pleine de colère et de chagrin.

Il était si jeune et cette guerre l'a fauché dans la fleur de l’âge. La magie ne l’a pas sauvé mais elle peut, du moins je l’espère, en préserver bien d’autre. Je dépose délicatement le frêle corps de l'enfant sur ce sol de marbre glacial avec ceux qui n’ont pas eu la chance de survivre et recouvre son corps d’un draps blanc immaculé. Je sens la main de Yaedrel se poser sur mon épaule avec un regard dur mais réconfortant, je n’ai pas le temps de me morfondre que d’autre personnes ont besoin de mon aide. Ô Lumière divine, donne-moi la force de continuer. La sueur dégouline de mon front pour me couler dans les yeux. Je passe ma manche rapidement sur mon front pour m'éponger avant d’implorer à nouveau la lumière sacrée de me prêter sa force pour soigner leurs blessures. Je passe d’un patient à un autre. Je me suis portée volontaire pour aider les prêtres à prendre soin des réfugiés Elfe de la Nuit. Je leur apporte mon aide en prodiguant des soins, de quoi se sustenter et en distribuant des couvertures pour leurs couchettes de fortune. Trois jours se sont écoulés et les elfes continuent de fuir la guerre qui a frappé leur foyer pour se réfugier à Hurlevent. Le jeune Roi leur offre le gite dans la Cathédrale de la lumière mais s’ils continuent d'affluer autant de la sorte, je crains que l’endroit finisse par manquer de place. Je n’aime guère l’idée de les entasser comme des bêtes dans les sombres recoins des catacombes. Ils méritent mieux… Ils ont perdu leurs maisons, leur chez eux. Je ne sais que trop bien ce que ça fait… L’épuisement commence à se faire sentir et ma lumière s’affaiblie. Mon mana doit être au plus bas. Parfois, ma vision se trouble, surement dû au manque de sommeil. Je ne faillirai pas ! Je continuerai à aider chaque Elfe qui entrera en ses lieux !

Enfin, c’est ce que pensais car quand j’ouvre les yeux, c’est le plafond de mes appartements que j’aperçois. Surprise, je me redresse brusquement. Qu’est-ce que je fais là ? Je devrais être à la Cathédrale pour aider les prêtres et ces pauvres gens. Je me glisse hors de mon lit mais je suis prise de vertige et je sens deux imposante main qui m’attrape par la taille pour me faire m’assoir sur la couette.

•        Suffit, Lynawen ! Vous devez vous reposez, vous êtes encore trop faible. M’ordonne une voix familière.

Mon bon Yaedrel, je lève les yeux vers lui et fais la moue. Me reposer alors que des gens sont dans le besoin, quel drôle d’idée !

•        Vous avez épuisé votre magie au-delà de la limite acceptable ! me gronde mon protecteur. En plus de cela, vous êtes sous-alimentée et vous avez à peine fermée l’œil. Résultat, vous avez perdue connaissance pendant deux jours !

Deux jours !? J’ai dormis autant que ça… J’ai failli, moi qui voulais seconder et prêter main forte au prêtre de la lumière. Au final, j’ai fait la sieste… Suis-je si inutile que ça ?

•        Je sais que ce drame vous touche énormément mais si vous voulez venir en aide aux Elfes, ne vous négligez pas. Vous ne serez qu’un fardeau, rien de plus ! Suis-je assez clair ? S'exclame Yaedrel.

•        Très clair. Rétorqué-je, honteuse.

Il a raison. Comme très souvent, Yaedrel est sage et de bon conseil. Je souhaite être utile, apporter du réconfort mais pas être un poids. Je ferai mieux de m’imposer des limites à l’avenir.

•        Comment ça se passe au front ? Questionné-je subitement Yaedrel.

•        Le Roi a envoyé des renforts au elfes. Malgré le sous-effectif de l’Alliance, nous avons l’avantage du terrain. M'informe-t-il.

•        Darnassus est-elle en sécurité ?

•        Nous ne laisserons jamais la Horde atteindre l’Arbre Monde, n’ayez crainte. Essaie de me rassurer Yaedrel.

•        Je m’inquiète pour Millie, a-t-elle rejoint Hurlevent ?

•        Non, je n’ai aucune nouvelle de votre amie. Répond mon bouclier, perplexe.

J’espère qu’elle va bien, elle et sa famille… qu'il rejoindront vite Hurlevent. Même si Yaedrel me dit que Teldrassil ne risque rien, j’ai quand même la peur au ventre qu’il arrive malheur à l’arbre monde, à mon amie et… le visage de Lydran apparaît dans mon esprit. Même ce druide arrogant et tout sauf aimable, au fond, j’aimerai qu’il soit aussi en sécurité, tout comme les habitants de cette sublime cité. Mes vertiges reprennent avec violence. Je décide de suivre le conseille de Yaedrel et j'essaye de me rendormir.

À mesure que les jours passent, ils apportent chacun leur lot d’horreur. Orneval, Vent-d’Argent, Astranaar, la flèche de Chimétoile et le Rempart de Mor’shan sont tombés. La Horde marche sur l’Arbre Monde, brûlant les précieuse et bien aimée forêt des Kal’dorei au passage. L’armée de l’Alliance n’arrive pas à arrêter leur avancée, ça doit être un vrai massacre là-bas… Tous ces valeureux soldat se sacrifiant pour sauver leur foyer. Mon cœur se serre rien qu'en y pensant. Anduin a ordonné d’ouvrir de nouveaux portails dans la tour des mages pour que les habitants de Darnassus et des environs puissent gagner Hurlevent en toute sécurité. Les mages doivent impérativement maintenir les portails magiques ouvert en permanence et cela à travers toute la ville. Un océan de nouveaux réfugiés déferle sur la cité. Je suis très surprise de voir avec quelle sérénité les Elfes de la Nuit font preuve. Pas de lamentation ou de pleurs excepté les enfants mais comment leur en vouloir à leur si jeune âge ils ne comprennent pas pourquoi on les sépare de leur maison. Les adultes, stoïque d’apparence, sont probablement meurtris à l’intérieur. Il n'y a eu aucun débordement de foule. Les réfugiés suivent les prêtres dans un lourd silence funèbre. Yaedrel m’a dit que leur calme est probablement dû à la sagesse qu'ils ont acquis avec les nombreux siècles de leur existence.

Comme je l’avais prédit, la Cathédrale de la Lumière ne peut plus les contenir. Elle déborde littéralement, même ses catacombes sont bondées de pauvre gens apeurés. Ils sont les uns sur les autres. Les gardes ont pris la judicieuse décision de réquisitionner les tavernes. Des citoyens d’Hurlevent se sont portés volontaire pour les loger chez eux. Voir cette élan de générosité me touche profondément, l’Alliance est soudée comme jamais. J’ai entendu dire qu'Anduin a utilisé l’argent des caisses du royaume pour payer de la nourriture et des couvertures aux Elfes. Le jeune Roi est allé jusqu’à utiliser son propre château pour les abriter du froid, débarrassant des pièces pour les transformer en dortoirs improvisés. Même les petits villages des alentours comme le Comté-de-L’or les accueillent à bras ouverts. Mais malgré ça, la nourriture commence à manquer. Les gros fournisseurs d’Hurlevent sont les Marche de l’Ouest, mais hélas, ces malfrats de Défias profite de cette guerre pour causer le chaos, pillant les précieux convois de nourriture et de ressource pour leur profit personnel. Les soldats de l’Alliance sont débordés sur tous les fronts. Ces Défias n’ont-ils pas de cœurs ? Pourquoi cause-t-il davantage de douleur ? Je n’imagine même pas la souffrance de mon tendre Anduin. Ça doit être un crève-cœur pour lui de voir tous ces innocents sans foyer. Savoir que ses hommes se font massacrer au front sans pouvoir rien y faire. J’ai entendu dire qu'ils ne manquent pas de courage, essayant au mieux d'enrayer l’avancée de l’ennemi et de faire face à cette infâme cruauté dont fait preuve cette Horde. D’ailleurs, je ne cesse de me demander ce qui me serait arrivé si ça avait été la Horde qui m’avait emmené… Cette pensée me retourne l’estomac. Je suis bien heureuse d'être avec l’Alliance. J’aimerai tellement pouvoir faire plus mais je suis impuissante et tout que je peux faire c'est soulager les blessés. Je me fais un sang d’encre pour Anduin. Je n’ai pas vu son doux visage depuis une éternité. Il est enfermé avec ses conseillers et ses généraux du matin au soir dans la salle de commandement. Il tourne également dans les cités à superviser au mieux l’aide apporter aux Elfes. Parfois, il les accueille lui-même depuis la tour des mages, soignant leurs blessures, s’occupant des enfants. C’est vraiment un homme bon avec le cœur sur la main et un lourd devoir sur les épaules. 

Alors que je me rends dans la cité pour aider les autres prêtres, j'en profite pour me renseigner si mon amie a traversé un des portails. En franchissant les lourdes portes grinçantes qui conduit à la salle du trône, je croise Anduin. Sur le coup, mon cœur s’emplie de joie, mais l’horreur s’est vite emparée de moi… Je ne le reconnais plus… Il s’est beaucoup amaigris, son teint est très pâle, presque grisâtre et de grosses cernes noires ornent ses yeux. Je me demande comment il a la force de porter son imposante armure. Il donne vraiment l’impression qu'à chacun de ses pas, il va s’effondrer sur le sol. Je ne prends pas la peine de vérifier si on est seul dans la pièce. Son état me préoccupe bien plus que de potentiel témoins et rumeurs stupide. Sans perdre un instant j’accoure vers lui.

•        Anduin ! Crié-je.

Il se tourne lentement vers moi, me laissant voir son visage rongé par le regret et ses yeux brillant de larmes qu’il semble retenir tant bien que mal. Je le vois qui essaie de rester fort, après tout, il est Roi. Il est le pilier sur lequel son peuple peut se reposer, il ne doit donc pas flancher mais il se surmène beaucoup trop… Comment Grisetête peut laisser passer ça ? Je suis horrifiée et chagrinée, cette vue m'est insupportable. Cette guerre semble vraiment beaucoup l’affecter, lui qui s’est toujours montré si brave. Il marche vers moi et m’attrape par les mains, blottissant sa tête dans mon cou. Je sens alors ses larmes chaudes rouler sur ma peau. Il pleure !? Je me mordille la lèvre pour retenir mes propres larmes. Je libère une de mes mains pour l’enfouir dans sa chevelure blonde. J’en défais presque par mégarde sa queue de cheval. 

•        Qu’ai-je fais… Marmonne Anduin. Qu’ai-je fais…

•        Qu’est-ce que vous vous reprochez ? Cette guerre ? Ce n’est pas de votre faute. Essayé-je le consoler avec douceur.

Il se mure dans le silence, ne répondant pas à mes interrogations. Le voir ainsi me fait si mal, qu’est-ce qu’il se reproche ? Je ne sais pas quoi lui dire de plus et je ne veux pas le brusquer, alors je ne dis rien. Je me contente de lui caresser ses cheveux d’or. Anduin se redresse, s’essuyant les yeux avec le revers de son gant. Il tient toujours mon autre main dans la sienne. Il dépose un rapide baiser dessus et m’offre un dernier regard avant de me lâcher et partir vers la salle commandement. Je sais pertinemment que son devoir est primordial mais Il n’aidera pas son peuple comme ça. Je ne peux pas le laisser se tuer à la tache encore plus, je m’y refuse. Je l’attrape brusquement et fermement par le poignet.

•        Anduin, je vous en prie, aller vous reposer quelques heures. Supplié-je.

•        Je ne peux pas, on a besoin de moi. Dit-il fermement, malgré sa fatigue.

•        Vous avez vu votre état !? ne soyez pas stupide ! Moi aussi j’étais têtue, refusant de dormir, mangeant peu et utilisant ma magie à l’excès. Résultat, je suis restée inconsciente pendant deux jours ! Vu votre condition, les répercutions seront bien pire ! M’emporté-je avec ferveur.

Anduin incline légèrement sa tête sur le côté, me regardant tout en me caressant tendrement la joue de sa main libre.

•        Je l’ignorais, allez-vous mieux ? me demande-t-il.

•        Ne vous inquiétez pas pour moi mais pour vous !

•        Ma douce Lynawen, j’apprécie votre sollicitude mais j’ai un devoir à accomplir, il le faut.

Il essaye de s’extirper de mon emprise, je maintiens son poignet vigoureusement, il a l’air surprit que j’ai autant de force dans la main probablement du mon entrainement au tir à l’arc. 

•        Lynawen, je vous en prie, soyez raisonnable, 

•        Vous, soyez raisonnable ! rétorqué-je avec force.

•        Assez ! Hausse-t-il subitement le ton. Cessez vos enfantillages !

Choquée, je le lâche, sentant les larmes me monter au yeux et ne pouvant les retenir, elles déferlent comme une cascade en pleine tempête sur mes joues. Anduin a l’air tout aussi surpris de son excès de rage soudaine. Il s’approche de moi, essayant de me toucher le visage mais je recule d’un pas sec. Il baisse alors les yeux, désemparé… 

•        J’ai peur à l’idée qu’il vous arrive malheur… Dis-je la voix étranglée par l’émotion.

•        Je sais… mais je n’ai pas le choix.

La porte de la pièce de commandement s’ouvre avec fracas et une silhouette familière apparaît dans son encadrement. Grisetête nous lorgne un instant, puis s’avance. Les portes se referment dernière lui. J’ai à peine le temps de voir que, dans la pièce, se trouve la Grande Prêtresse Tyrande.

•        Que se passe-t-il ici !? Grogne le vieux loup.

Sans réfléchir, je lui fonce droit dessus comme une furie et je me mets à lui hurler après, mélangeant les crie et les larmes. Le réprimandant sur l’état physique d’Anduin, comment il peut laisser passer ça. Le vieil homme me regarde, étonnamment surpris par mon comportement peu habituel. Moi qui le fuit comme la peste habitude. D’ailleurs, je n’aurai jamais cru que je crierai de vive voix sur le terrifiant Worgen. Son lourd regard se pose sur Anduin, ne laissant rien transparaître. Il pose sa main sur le haut de ma tête avant de continuer son chemin vers le jeune Roi. Vient-il d’avoir un geste cordial à mon égard ?

•        Je prends la régence, votre Altesse et je ne vous laisse pas le choix. Informe avec fermeté Grisetête.

Le Roi regarde longuement le vieux loup avant de se tourner vers la porte qui conduit aux appartements sans protester ou rechigner. Je suis confuse par le changement soudain de comportement d'Anduin et reconnaissante envers Grisetête qui d’ailleurs repart s’enfermer dans la salle de commandement. J'ai le cœur plus léger, sachant qu’Anduin va reprendre des forces en se reposant convenablement. Je quitte le château pour me rendre dans la cité où un groupe de prêtre m’attends. L’un deux, un peu grincheux, est frustré de mon retard. Après moult excuses, je pars vadrouiller dans la cité, accompagnée de mon fidèle Yaedrel, pour venir en aide aux Elfes démunis. Je saisie l’occasion de poser des questions aux réfugiés à propos de Millie. Personne n’a vu de femme correspondant à sa description. Je commence vraiment à perdre espoir de la retrouver saine et sauve…

La nuit tombe sur Hurlevent qui grouille d’une confusion relativement maîtrisée. Je sors de la Cathédrale épuisée et mon regard se pose sur la tour des mages. Je vois encore des survivants descendre les marches. Le flot de rescapés commence à se tarir, devenant un mince filet. Les portails qui se trouvaient dans la ville ont été fermé, il ne reste que ceux de la tour des mages. Ça n’augure rien de bon et Millie est toujours absente. Je prends la décision de me rendre dans le sanctuaire des portails dans l’espoir de l’apercevoir. Peut-être est-elle avec les derniers Kal’dorei. Je prends le chemin qui mène au quartier des mages sans prévenir Yaedrel. Je monte les marches qui serpentent autour de la haute tour de pierre en me faufilant entre les rares elfes qui se rendent encore dans la cité. Leurs visages tout comme leurs vêtements sont recouvert de ruban de fumée noir et de brûlure. L’états de ses pauvres bougres indique clairement qu'ils viennent d’échapper à un incendie. Une terrible pensée me foudroie de terreur. Paniquée, je presse le pas au plus vite pour rejoindre l’intérieur et passe avec précipitation le portail magique principal pour me rendre dans la grande pièce des portails. Une épaisse fumée inonde l’intérieur, je me mets à tousser violemment sans pouvoir m’arrêter et une intense chaleur me pique les yeux. J’avance à tâtons jusqu’aux portails. Il n'en reste que quelques-uns d'ouvert. Les mages sont recouverts de suie et peinent à les maintenir. Je regarde l’un d’eux, celui d’où provient l’origine du nuage de fumée. Je peux voir l’image mouvante de l’arbre en forme ours dévoré par les flammes. Je suis prise de terreur. Ma pensée se confirme, Darnassus brûle ! Une jeune elfe de la nuit paniquée et perdue traverse le portail. Cette enfant se tient la taille. Du sang se faufile à travers ses doigts et elle est sévèrement brûlée. Je perçois des bruits de pas précipités qui résonnent comme un écho lointain.

“ Mon oncle est devant moi avec les enfants et la femme derrière, nous courons à toute vitesse. Sur le moment je pensais qu'on avait de l’avance mais des grondements rebondissent contre les parois.

•        On y est presque ! Intervient mon oncle, haletant.

Tout s’est passé si vite, j’ai entendu la femme hurler, implorer et le bruit de la chair qu'on déchiquette et les cries se sont transformés en râle d’agonie atroce. J’accélère le pas mais un des enfants tombe au sol. En courant, je lui passe devant mais je refuse de l’abandonner alors je m’arrête et l’aide à se relever quand une espèce de gros chien grisâtre et sans yeux avec une étrange fourrure autour de la tête et deux sortes de longues lames osseuse aiguisées au niveau de ses épaules apparaît devant nous en grognant et en montrant sa mâchoire pleine de dents pointus. 

•        Cours ! Ordonné-je à l’enfant.

Il ne perd pas de temps et prends ses jambes à son cou. Alors que je compte faire de même, l’animal bondit vers moi, me bloquant le passage. Je prends mon courage à deux mains et décoche une flèche qui se plante dans sa peau. En colère, le fauve me saute dessus de tout son poids. Je m’écroule au sol. Sa mâchoire essaie de se refermer sur mon visage mais je le bloque avec mon arc. Ses dents puissantes le brise et se referme sur mes mains. Je me mets à hurler et une terrible douleur me transperce. Le sang coule sur mon visage, m’aveuglant. Il me libère les mains pour me mordre mais je tiens toujours un morceau de l’arc dans ma main. Malgré la souffrance, je lui plante dans le cou de toute mes forces. Le monstre recule en gémissant. Je tente de me relever rapidement mais ma taille m’élance affreusement. Il m'est impossible de bouger davantage. Je pose ma main sur mon flanc. C’est là que je comprends… Je lève les yeux vers le chien démoniaque et vois sa griffe osseuse recouverte de mon sang. J’ai un rire nerveux, vais-je mourir ici ? Mais d’un coup, des éclairs jaillissent de derrière moi dans une fulguration assourdissante. La bête se met à couiner avant de s’effondrer, fumante.

•        Opaline, tiens bon, ma chérie. Pourquoi t'es-tu arrêtée pour aider cet enfant, tu es une idiote ! Rétorque mon oncle avec une voix emplie de colère et de chagrin.

Il me soulève pour me porter dans ses bras et il se met à courir. Chacun de ses mouvements me fait terriblement mal. Le tunnel se sépare en deux. Mon oncle empreinte celui de gauche puis, le noir complet. Quand je reprends connaissance, nous sommes dans une grande pièce étrange qui ressemble à un laboratoire. Des cristaux argent et bleu platine qui ressemble un peu à des silex sortent des murs. Je vois aussi une lourde porte en métal avec une étrange brume qui la recouvre. Mon oncle est penché sur moi, s’occupant de mes plaies. Mes bandages sont grossiers. Mon corps est lourd et mes pensées embrumées.

•        Ou sont les enfants ? Formulé-je avec difficulté.

•        Ils ont dû se tromper de chemin. Répond mon oncle.

•        Il faut aller les chercher…

•        C’est signer notre arrêt mort, ma nièce. Rétorque-t-il sur un ton sec.

Mon oncle n’a jamais été un homme cruel, c’est quelqu’un de bon mais j’imagine qu’il préfère sauver ce qu’il lui reste de famille plutôt que de se soucier d’inconnu, même si c’est des enfants et ça me chagrine, pauvres petits. Je tourne ma tête sur le côté, c’est là que je la remarque. Une immense porte ornée de deux statues encapuchonnées tenant chacune une lame dont la pointe est vers le bas. Elle émet une aura verte virant sur le rouge qui bouge très rapidement, j’ai presque l’impression quelle clignote. Je reste bouche bée, je n’ai jamais rien vu de pareil !

•        Qu’est-ce que c’est !? Demandé-je, horrifiée.

•        Notre moyen d’échapper à ce massacre, Opaline. Il va nous conduire sur un autre monde. S'exclame mon oncle des plus sérieusement. Il est instable, il faut faire vite.

•        Quoi !? Je ne comprends pas, explique-moi ! Essayé-je de crier mais ça ne fait qu'empirer ma douleur.

•        On n’a pas le temps ! Gronde mon oncle.

Il m’aide à me relever et me conduit près du passage. Je pensais qu'on le traverserait ensemble mais ce dernier me lâche la main et m’embrasse le front avec beaucoup d'affection puis il me pousse brusquement dans le portail. “

Je suis sortie violemment de mes songes du passé par une puissante langue de feu qui se fraye un passage à travers le portail magique, blessant un magicien au passage et me touchant presque. Une vive lumière enveloppe l’homme. Dans cette fumée, j’aperçois Grisetête à genoux serrant une vielle femme dans ses bras, probablement son épouse. La prêtresse Tyrande est aussi présente, tout comme Anduin. Il a repris des couleurs mais son visage est recouvert de suie tout comme ses vêtements royaux, il a du mal à garder les yeux ouverts et tousse de violente quinte de toux.

•        Qu’est-ce qu'il se passe !? Demandé-je alors, affolée tout en m’avançant vers eux.

Anduin se tourne et plisse des yeux pour mieux apercevoir la personne qui vient de faire son entré. Quand il comprend que c’est moi, il me prend la main vivement, me la serrant très fort.

•        Lynawen… Teldrassil tout entier brûle. M’informe Anduin, toussant à chaque mot.

Quoi… L’arbre monde brûle !? Pas seulement Darnassus !? ça veut dire que…. Que tout ce qui vie dans Teldrassil aussi… la flore, les animaux, tous les habitants de l’arbre. Oh non, Millie…

•        Votre Altesse il faut fermer les portails de toute urgence. Grogne Grisetête

•        Attendez ! Crié-je d’un coup. Vous ne pouvez pas, il doit encore y avoir des gens coincé dans les flammes, mon amie est encore là-bas !

•        Je n’ai pas le choix ! S'exclame Anduin. Lynawen, croyez-moi, je ne prends aucun plaisir à les abandonner mais je n’ai pas d’autres options. Je dois protéger ceux qui peuvent encore l'être. L’incendie pourrai se répandre à travers Hurlevent. Enchaîne-t-il.

Je n’arrive pas à réfléchir avec la fumée qui m’obstrue les poumons et qui me cause de violente toux et avec les yeux qui me brûlent à cause de la chaleur. Mon esprit est totalement embrumé… Anduin a raison, mais…je… Mon regard se pose sur le portail. Je peux voir les flammes qui dansent de l’autre côté. Non ! je ne veux pas encore perdre une personne que j’aime. Je ne resterai pas impuissante. Je dois être complètement folle mais je bouscule Anduin avant de m’engouffrer dans le portail. La dernière chose que j’entends c’est Anduin qui crie mon nom… 



/J'espère, que vous avez apprécié ce chapitre. Oui, un peu action ! Du drame ! Hahaha ! J'ai beaucoup adoré l'écrire celui-là. ^^ En tout cas n'hésitez pas à laisser vos avis, ça me fait toujours très plaisir. Merci beaucoup au gens qui prennent le temps de lire mon histoire. Bonne journée/soirée à vous./


 

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