Ceux qui brûlent dans la lumière

Chapitre 16 : Avant la tempête

4408 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 22/05/2021 01:53

Avant la tempête


Je me suis confiée à Anduin à propos de mes craintes sur les statues de cristal de mes ancêtres. Son visage s’est décomposé à ma confession. Ne voulant pas qu’il me dissimule davantage de secret, j’ai l’imploré sa sincérité. Il m’avoue alors que Magni, pendant longtemps, ne pouvait ni parler, ni bouger. D’intenses frissons d'horreur me traversent tout le corps. Anduin me conseille alors d’envoyer une lettre au héraut d’Azeroth car lui-même en ignore la raison. Après ça, il me serre dans ses bras pour essayer de m’apaiser.

 Je suis assise sur une chaise, accoudée à mon bureau, éclairée à la lueur d’une lampe magique. J'étudie un petit morceau d’un étrange minerai qui a l’apparence d’un silex. Sa couleur est d’or et d’azur. Je peux sentir une très forte magie rien quand le regardant. Je passe ma main dans un tas de lettres froissées, éparpillés sur la table. Je relie ma correspondance avec Magni Barbe-De-Bronze, d’ailleurs, c’est lui qui me l’a envoyé. À travers ses mots, il m’explique que c’est le sang d'Azeroth. Quand Sargeras planta son immense épée en Silithus, il la blessa et son énergie vitale jaillie à la surface et se cristallisa. C’est sa puissance magique que convoite la Horde et l’Alliance. Voilà quelque chose que Anduin a passé sous silence mais je comprends, c’est un problème d'état qui ne me concerne pas. Plus je regarde ce fragment, plus j’ai l’impression d’avoir déjà vu quelque chose de similaire… mais je ne me souviens pas où, hélas. En fouillant les vieilles lettres, je suis retombée sur la première réponse de Magni. Comme les autres, je la relis. « Cher Lynawen d’Archon, j’ai bien reçus votre lettre que le Haut-Roi Anduin m’a fait parvenir. Tout d’abord, je vous présente mes sincères excuses pour vous avoir brusqué lors de notre rencontre, ce n’étais pas mon attention. Ensuite, j’ai bien peur que vos craintes aient de forte chance d'être fondées. Moi-même j’ignore pourquoi Utrion à agit de la sorte et il m'est impossible de le savoir. Hélas, je ne suis pas son orateur et votre monde a subi un tragique sort. Mes sincères condoléances, mon enfant. » Je soupire de désespoir. Je ne pense pas que j’aurai davantage de réponse… je crois qu’il faut que je tourne la page une deuxième fois. Mon monde me manquera toujours, il sera toujours dans mon cœur comme ma famille, mais j’aime ma vie ici. Le point positif est que je suis libre de tout devoir.

 Mes yeux se lèvent vers les carreaux de ma fenêtre. La dame blanche scintille dans la voute nocturne. Ça fais déjà un an que je vis sur Azeroth, le temps passe si vite. Je viens d’avoir 18 ans et l’heureuse coïncidence c’est que demain c’est l’anniversaire des 18 ans du Roi. En réalité, il les a déjà depuis quelques jours mais, étant donné qu’Anduin est absent du château en ce moment, c’est Grisetête qui s’occupe de la régence. Ce dernier a décidé d’organiser un bal pour cette occasion. Du coup, les couloirs du donjon sont en effervescence constante. Depuis que je suis ici, ça n’a jamais été aussi animé que ces derniers jours. Tout doit être prêt pour le retour du Roi. Ne plus entendre crier le vieux loup à l’autre bout du château sera un soulagement pour mes oreilles. Je décide d’aller me coucher, je m’étire et me lève ensuite pour retrouver le confort de mon lit.

Comme tous les matins, je me rends dans le jardin extérieur pour mon apprentissage de la lumière auprès de Yaedrel mais, aujourd’hui, je flâne un peu sur le trajet. Tous ces serviteurs qui rentrent et sortent de la salle du banquet. Mes yeux dérivent vers le trône vide, Anduin revient enfin. Je me mets à sourire bêtement, ne dissimulant aucunement ma joie. Je tourne les talons et je croise alors deux nobles en train de discuter, l'un étant une femme. D'habitude, j’aurai continué mon chemin en les ignorants totalement mais leurs commérages ont attiré mon attention.   

        J’ai entendu dire que Genn Grisetête se sert de l’anniversaire du Roi pour lui trouver une épouse.

        Vraiment ? Si ce que vous affirmez est vrai, à qui pensez-vous ? Demande la femme curieuse.

        À sa fille, pardi ! Elle a environ l’âge du Roi, une très belle jeune femme. De plus, elle pourrait unir le royaume de Gilnéas et de Hurlevent. Affirme l’homme avec conviction.

     Personnellement, je trouve que la jeune Princesse d’Utrion ferai une très bonne épouse pour le Roi. D’après les bruit qui court, le Jeune Roi semble beaucoup aimer la demoiselle. N’est-ce pas romantique ? Demande la femme, le sourire enchantée.

        Ne soyez pas ridicule, très chère, on a aucune preuve qu’elle soit une princesse, puis elle n’a rien à donner au Roi qu’un monde en ruine ! Grogne l’homme.

        Le royaume de Gilnéas est détruit, les réfugiés vivent à Darnassus. Ma foi, elle n’a rien de plus à apporter au Roi. Rétorque la femme avec intelligence.

Je ne sais pas pourquoi mais entendre que je ferai une épouse parfaite pour Anduin me fait rougir bêtement. Mon cœur s’accélère également mais pas pour les même raisons, Grisetête est vraiment prêt à tout pour présenter sa fille à Anduin que ça fait ressortir une part de jalousie en moi. Je me ressaisie, après tout, c’est moi qu'il apprécie et pas cette Tess. Lorsque je reprends mon chemin, je passe à côté de c’est deux personnes. L’homme me dévisage mais le sourire de la femme est chaleureux. Une fois dans le jardin. Yaedrel est assis en tailleur. Quand il entend mes pas froisser l’herbe, ce dernier lève les yeux et un large sourire apparait sur ses lèvres. Je m’approche de lui, curieuse de savoir ce qui le met de si bonne humeur mais je n’ai pas le temps de dire quoi que ce soit car subitement il lève le bras vers moi, me tendant un bout papier entre ses doigts. Je le saisie et le déplie pour lire les mots inscrit dessus “ Rejoignez moi au bosquet de haie. Avec toute mon affection, Anduin. “ Mon visage s’illumine et mon cœur s’emballe d’un coup. La joie m’envahie, il est revenu ! Yaedrel me fait signe de déguerpir. Sans perdre un instant, je m’exécute et accoure jusqu’au bosquet. Je passe l’entrée avec précipitation et la première chose que je vois c’est une cible pour le tir à l’arc contre l’arbre. Je m’en approche, l’effleurant de mes doigts, qu’est-ce que ça fais là ? C’est là que je le remarque, le beau jeune Roi aux cheveux d’or. Je souris et lui également. Il s’approche de moi, voulant me saisir les mains, mais je ne l’entends pas de cette oreille, préférant le serrer dans mes bras. Mon geste est quelque peu brusque, le Roi a failli perdre l’équilibre.

        Allons, doucement Lynawen. Vous ai-je manqué tant que ça ? Me demande alors le Roi.

        Eh bien, je n’en suis pas sûre. Rétorqué-je, taquine.

        Vous me blessez Madame. Exclame-t-il sur le ton de la plaisanterie. Car vous oui…

Je me mets à sourire et rougir également. Je brise notre étreinte pour pouvoir plonger mon regard d’argent dans le sien. Il me saisit les mains avec tendresse et dépose un long baiser attentionné sur l’une d’entre elle.

        Ce soir, c’est votre anniversaire. Dis-je avec le sourire.

Anduin eu une réaction inattendue, il roule des yeux en soupirant d'agacement quand il entend mes paroles.

       Je n’aime guère ces frivolités inutiles. Je sais très bien ce que manigance Grisetête ! Il n’est pas homme à organiser des événements mondains sans raison derrière la tête. Rétorque le Roi, ennuyé. 

Je ris à gorge déployée. Sur le coup, je suis d’accord, Grisetête n’a pas la tête d’un homme qui aime les soirées et, apparemment, Anduin a vu clair dans son jeu. Les rumeurs que j’ai entendu ne sont pas sans fondement finalement. J’ai envie de changer les idées du Roi, je l’embrasse alors sur la joue et Anduin a ce petit sourire maladroit des plus adorable.

        Et vous, Anduin, qu’est-ce que vous manigancez avec tout ce barda ? Demandé-je, intriguée, montrant la cible et les arcs du doigt.

        Yaedrel m’a informé de votre anniversaire que j’ai malheureusement raté, j’essaye tant bien que mal de me rattraper. Explique-t-il alors.

Je souris à nouveau. Quelle délicate attention et de surcroît il n’a pas oublié que j’adore le tir à l’arc. Je ramasse alors l’arme sur le sol et lui tends.

        J’espère que vous savez tirer ! Taquiné-je le Roi.

        Figurez-vous, Madame, que je suis un bon tireur. Rétorque Anduin sur un air de défi.

        C’est ce qu'on va voir ! Enchainé-je avec un sourire provocateur.

Il saisit l’arc et je prends le second. Il se met en position pour tirer, la flèche d’Anduin fouette l’air et se plante près du centre de la cible. Effectivement, il n’a pas menti. Anduin est doué mais pas autant que moi. Un peu prétentieuse, je prends alors place et arme mon arc. Ma flèche siffle à son tour jusqu’à son objectif et s’enfonce pile au centre. Je le regarde en le narguant un peu. Anduin, impassible, prend une nouvelle flèche avant de la décocher dans le mille. Je reste bouche bée. C’est que le jeune Roi cache bien son jeu ! Notre affrontement est très serré, le nombre de point est similaire. Je ne cache pas mon envie de remporter la victoire. Quand c’est à nouveau mon tour, sans le vouloir et sans comprendre comment, j’imprègne ma flèche de lumière et, telle une étoile filante, elle fonce à une vitesse impressionnante vers la cible. Mais au lieu de se figer dedans, elle l’explose littéralement. Anduin me tire contre lui pour me protéger des débris.

        Eh bien, Madame, je m’en doutais que vous vouliez gagner mais j’appelle ça de la triche.

On est subitement prit tous les deux d’un rire incontrôlable. Au final, personne n’a gagné mais ça n’a plus importance. Nous reprenons petit à petit notre calme et Anduin me lâche.

        Je dois hélas partir, j’ai des affaires à réglées et je dois également me préparer pour cette maudite soirée. Rechigne alors Anduin.

On s’échange un dernier regard mais avant qu'Anduin ne me laisse à ma solitude je l’interpelle. Il se retourne alors, levant un sourcil interrogateur.

        Aurai-je l’honneur d’avoir une danse avec le Roi à votre bal anniversaire ?

        Autant que vous le désirez, Lynawen… Répond le Roi en me saisissant la main.

Il me fait subitement tourner sur place avant de me tirer tout près de lui, si bien que nos visages se frôlent presque. Ses yeux ont une lueurs brillantes, mais les miens glissent sur ses lèvres. A-t-il toujours eu une bouche aussi séduisante ? En me rendant compte de ma pensée, je recule d’un pas gêné. Anduin racle sa gorge en baissant les yeux.

        Je dois vraiment y aller…on… se verra donc ce soir. Bafouille-t-il.

Après ça, je me retire dans mes appartements. C’est en rentrant à l’intérieur que je distingue sur le lit un étrange paquet. Je m’en rapproche. Sur le couvercle, un mot est posé. “ Passez une agréable soirée avec Anduin. Avec toute ma sympathie, Jaina. Ps : Je suis sûre que vous serez époustouflante, dommage que je rate ça ! “ J’ouvre alors le présent, à l’intérieur se trouve une robe magnifique. Le bustier est d’argent, tenu par de fines bretelles et parsemé de dentelle avec des fioritures à l’avant et l’arrière avec un dos ouvert. La jupe est très longue aussi noir que ma chevelure. Il y a également des bottines à talons élégantes. Je reste dubitative. Elle est certes de toute beauté mais je n’ai jamais apprécié ce genre de vêtement. Un pantalon et des bottes robustes son plus agréable. Je la saisie et me déplace jusqu’au miroir. Je l’étale contre mon corps pour avoir un aperçu. Je secoue la tête, c’est un peu étrange, ça me rappelle les robes que père me forçait à porter avant que mon oncle ne m’offre les tenues que je voulais. Mais, après tout, c’est l’anniversaire du Roi et il faut que je sois présentable. Je me fixe un moment. Anduin me trouvera-t-il jolie si je la porte ? Mon imagination prend le dessus et je me vois dansant avec le jeune Roi au gré de la musique. Quand elle cesse, il me regarde avec intensité et nos lèvres se rapprochent doucement… Je lâche brusquement la robe au sol, rougissante. Je me laisse tomber en m’asseyant en tailleur. Je joins alors mes mains. Concentre-toi sur la lumière, Lynawen ! Sur la lumière, pensé-je en essayant de l’invoquer pour oublier cette rêverie.

Le soleil s’en est allé, laissant place à la pénombre. Le moment fatidique est arrivé, le bal d’anniversaire du Roi a commencé. Je n’y suis toujours pas, simplement parce que je me suis endormie comme une idiote. C’est la lueur de la lune bleue qui me sors de mes songes. Déjà si tard, je me précipite vers la salle d’eau, me nettoie et me rafraichie la figure par la même occasion. Puis, je retourne dans la chambre, j’enfile sans aucun mal la robe que Jaina ma offerte, tout en faisant attention. Déjà que je suis en retard, il ne faut pas que je la déchire par inadvertance. Aidée du miroir, je coiffe avec délicatesse mes cheveux en une couronne tressée, quelques mèches me tombent devant les oreilles et sur le front. J’y glisse alors la broche d’Anduin. J’ignore pourquoi je souris quand je la place dans ma chevelure mais, étrangement, je pense aussi à Lydran, cet arrogant elfe. J’entrouvre la porte de mes quartiers. L’endroit est désert. Au moins, personne ne soupçonnera que je viens à peine de quitter ma chambre. Je referme doucement derrière moi, me dirigeant vers la salle du trône. Le bruit de mes talons résonnent et le bustier d’argent s’illumine à chaque fenêtre. Je ralentis le pas. J’arrive enfin devant la fameuse porte qui d’ailleurs est entrouverte, laissant s’échapper une vive lumière et un brouhaha symphonique mélangeant la musique et les nombreuses voix des invités. Je me glisse furtivement à l’intérieur, essayant de pas me faire remarquer. Tout le monde porte de somptueux vêtements. Je lève les yeux sur une estrade. Anduin y est, discutant avec Grisetête et une vieille femme. Il est très élégant, ses cheveux dorés lui tombent jusqu’aux épaule, légèrement tirés en arrière malgré certaines mèches qui lui tombent sur le visage. Il porte une tunique au couleurs habituelles, excepté quelle n’a pas de manche laissant entrevoir ses bras qui sont un peu dissimulés par une cape drapé maintenue sur ses épaules par deux broches en argent en forme de tête de lion. D’un coup, le regard du Roi balaye l’entrée et quand il me voit, son visage s’illumine. Il me lorgne quelques secondes, mais pour moi elles s’approchent plus de très longues minutes. Il se tourne vers Grisetête et semble lui dire quelque chose avant de se frayer un passage à travers la foule dans ma direction. Mes jambes se mettent à bouger toute seule vers lui et mon cœur palpite dans ma poitrine. Alors que l'on est à deux doigts de se saisir les mains, un homme surgit et l’interpelle. Il est accompagné d’une jeune fille d'environ notre âge. Je n’entends pas leur conversation mais Anduin regarde, désemparé, dans ma direction pour ensuite s’éloigner avec cette fille vers la piste de danse. Mon cœur se met à me faire mal et Je me dissimule dans la foule, regardant le Roi danser avec une autre, lui donnant des sourires qui semble n'être que façade, pour seul consolation. 

Je sens une main sur mon épaule, je me tourne alors vers la personne à qui elle appartient. Ce n’est autre que mon affectueux Yaedrel. C’est étrange de le voir sans son imposante armure de paladin, mais je suis très heureuse de sa présence. Il m’invite à danser, ce que j’accepte volontiers. Nous nous dirigeons également sur la piste de danse. Alors que nous dansons, Anduin termine la sienne est se met sur le côté pour me regarder attentivement. Attend-t-il que je finisse pour tenir sa promesse faite plus tôt dans la journée ? Quand à notre tour nous finissons la nôtre, je m’avance vers lui et son visage s’orne d’un sourire radieux.

        Votre Altesse. Lui dis-je alors, en lui offrant une gracieuse révérence.

Au moment où Anduin s’apprête à me répondre, Grisetête sort de la foule et se présente au Roi.

        Sir, pardonnez-moi de vous dérangez mais puis-je m’entretenir avec vous un instant ? 

        Ça ne peut pas attendre ? Demande le Roi, agacé.

        Non, c’est important. Insiste Grisetête.

Anduin rechigne mais fini par cédé au vieux loup. Le jeune Roi m’informe que ça ne prendra qu’un instant mais c’est un euphémisme car sa Majesté n’a pas arrêté d'être solliciter, tantôt par des nobles, tantôt par des jeunes femmes minaudant et gloussant comme des dindons. Ce manège à duré quasiment toute la soirée, au final nous avons échangé à peine quelques mots. Mon désir de danser avec Anduin est anéantie. Agacée, chagrinée et peut-être un poil jalouse, Je quitte les lieux des festivités. Je m’assoie alors sur les marches qui conduise au trône, retirant nerveusement mes bottines inconfortables. J’entends encore la musique malgré la lourde porte qui étouffe le son. Le sol glacial sous ma peau me fait frissonner. Bilan de cette soirée catastrophique : une désillusion totale ! Je commence à me dire que j’aurais dû rester assoupie pour éviter ce calvaire. Je broie du noir pendant plusieurs minutes, assise seule sur ces marches, jusqu'au moment où je me redresse pour regagner ma chambre. J’entends la porte de la salle des banquets s’ouvrir. La musique devenant soudainement plus forte avant d'être à nouveau étouffée. Des bruits de pas résonnent sur le sol de marbre, se rapprochant de ma position. J’enfile rapidement mes bottines pour partir. Mais quand je lève les yeux, Anduin est là, légèrement baissé la main tendu vers moi.

        M’accorderez-vous cette danse, ravissante demoiselle boudeuse. Dit-il, taquin.

Un petit sourire que je n’arrive pas à cacher s’affiche sur mon visage et son sourire me fait oublier toute la rancœur que j’ai envers cette stupide soirée. Je glisse ma main dans la sienne, elle est chaude. Il la referme doucement, m’aidant à me relever avec délicatesse. Il me tire vers lui, nos corps et nos visages se frôlent. Il pose alors sa main dans mon dos tandis que la mienne se dépose sur son épaule. Nous valsons dans l’immense salle du trône vide et sombre avec un fond de musique provenant de derrière la porte. Mes talons résonnent à chacun de mes pas, accompagnés de nos rires et sourires innocents. Comme Anduin me l’a promis, j’ai eu le droit à autant de danse que je le désire et je me venge un peu, je le fais danser jusqu’à l’épuisement. Exténué, le jeune Roi s’assoie sur les marches où je le rejoins. Il penche sa tête légèrement en arrière pour reprendre son souffle, mais malgré ça, il a quand même l’air heureux.

        Je suis terriblement désolé de vous avoir abandonné pendant cette horrible soirée. Même pendant mon anniversaire, on ne me laisse pas tranquille. S’excuse le Roi.

        Ce n’est pas de votre faute. Lui rétorqué-je en haussant des épaules. Vous vous êtes rattrapé.

        Ma douce Lynawen… Dit-il en me regardant avec une lueur ardente dans ses yeux.

Je rougis, c’est la première fois que Anduin me qualifie avec autant affection. Ses doigts effleurent la broche qu’il m’a offert avant de glisser le long de ma joue. Il dépose alors un baiser sur mon front, ses lèvres descendent sur le creux de mon nez, sons contact fait frémir tout mon être.

        Puis-je… Puis-je …Balbutie Anduin. Puis-je vous embrasser ? Finit-il par formuler timidement.

Mon cœur se met à tambouriner si fort dans ma poitrine que j’ai l'impression qu'il essaye de forcer le passage et je suis aussi rouge qu’une pivoine. Aucun son ne sort de ma bouche, je hoche maladroitement ma tête de haut en bas. Le visage d'Anduin se rapproche lentement du mien, peut-être un peu trop car nous nous cognons le front accidentellement. Nous rions, gênés, avant de retomber dans le silence en nous dévorant du regard. Anduin se penche à nouveau vers moi. Je sens son souffle chaud sur ma peau et, quand ses délicieuses lèvres frôlent les miennes, j’ai l'impression de défaillir. Il suffit d’un simple geste de ma part pour les goûter pleinement.

        Votre Altesse. Intervient alors une voix.

Anduin recule brusquement. Notre baiser a pris fin avant même de commencer. Il est rouge comme une tomate et se relève maladroitement, raclant sa gorge pour reprendre son sang-froid. Il se tourne alors vers la provenance de la voix. Ce n’est rien d’autre qu’un garde essoufflé.

        Que se passe-t-il ? Questionne le Roi.

        Sir, Une attaque… les elfes de la nuit… les réfugiés arrivent par les portails.

Je vois Anduin se crisper et son visage devenir aussi pâle que de la craie. L’espace d’un instant j’ai cru voir une statue, seul les battements frénétiques de son pouls trahissent l’illusion.

        La Horde attaque Orneval !

       Orneval !? Dit Anduin, interloqué. Mais Shilitus est …. Il se tue un instant. Je me suis fait avoir ! S’énerve-t-il brusquement. Conduisez-moi auprès d’eux ! Ordonne-t-il au garde.

Les territoires elfe de la nuit se font attaquer !? Oh mon dieu… Paniquée, j’attrape le poignet d’Anduin, mais ce dernier s'extirpe froidement avant de suivre le garde, me laissant seule dans la pénombre, la peur au ventre.




/J'espère, comme habitude, que vous avez apprécié ce chapitre. Désolée pour la longue attente, il m'a demandé beaucoup de travail. D'ailleurs, le prochain, je sens d'avance que je vais galérer xD En tout cas n'hésitez pas à laisser vos avis, ça me fait toujours très plaisir. Merci beaucoup au gens qui prennent le temps de lire mon histoire. Bonne journée/soirée à vous./



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