Quai n°3
Lorsqu'il mit fin au baiser, Russel s'accrocha aux yeux de Glen, dans l'espoir d'y trouver quelque chose. Il sentit la main du jeune homme se poser sur sa joue et la caresser du bout des doigts. Russel repensa à leur premier baiser. Lorsque Glen l'avait embrassé, tout avait été si étrange et si nouveau... Il se rappelle de son stress, de sa gorge nouée et de ses questionnements permanents. Cette fois, c'était différent. Le temps lui avait fait accepter l'idée de pouvoir aimer un homme de cette façon et désormais, plus rien ne lui semblait absurde. Il ne se posait plus de question. Il était sûr de lui. Toutes ces choses n'avaient plus d'importance. L'essentiel était qu'il soit avec Glen ce soir. Car malgré tous ses efforts, il ne pouvait nier les sentiments et l'attachement qu'il avait développé pour lui. Tout était allé si vite et pourtant, le temps avait été si long... Surtout que cette fois, ils étaient plutôt sobres et la drogue n'était pas de la partie. Russel avait le sentiment d'avoir changé et d'être plus libre qu'avant. Il s'etait emprisonné lui-même dans sa crainte en rejetant ses sentiments. Mais maintenant, il n'y avait plus de barrière pour le retenir. C'est en réalisant cela, mais aussi le fait que Glen allait partir demain, qu'il ne put s'empêcher de le prendre dans ses bras pour le serrer contre lui. Il avait besoin de ce contact, comme pour s'assurer de sa présence qui d'ailleurs, ne durerait pas plus qu'une nuit.
- Reste avec moi, murmura Russel.
À ses mots, Glen esquissa un sourire en resserrant son étreinte autour de l'homme qu'il désirait tant. Il enfouit son visage dans son cou pour respirer l'odeur qui allait sans doute lui manquer une fois qu'il serait parti. La chaleur lui monta aux joues et son coeur se mit à battre plus fort. Et même si une certaine tristesse s'était installée en lui, il ne pouvait s'empêcher d'être bien, d'être heureux dans les bras de Russel. Il ne pourrait jamais lui dire des mots d'amour, et jamais il ne pourrait lui faire de belles promesses d'un quelconque futur. Mais malgré tout ça, il avait envie de lui montrer à quel point il était simplement bien avec lui et à quel point il le désirait. Une fois qu'il desserra son étreinte, il ne put se retenir de l'embrasser fougueusement. Russel, surpris, s'agrippa maladroitement à lui en sentant le trouble qui s'emparait de son esprit. Puis, celui-ci sentit les lèvres de Glen descendre lentement vers son cou, tandis que ses mains exploraient toutes les courbes de son dos. Il frissonnait déjà de plaisir sous ses caresses et tous ses sens étaient maintenant en éveil. Puis, ne tenant plus dans cette chaleur qui avait tout à coup envahi la pièce, il retira son t-shirt et celui de Glen. Leurs lèvres se mélangeaient au rythme d'un ballet passionné et leur souffle s'accélérait peu à peu. Soudain, Russel se sentit partir en arrière jusqu'à ce que son dos heurte quelque chose de froid, le stoppant net dans sa trajectoire. Il se retrouva bientôt coincé entre le mur et Glen qui lui infligeait toutes sortes de supplices tous plus délicieux les uns que les autres. Tandis que leurs corps s'enlaçaient, les deux jeunes hommes profitaient de ce qui semblait être leur dernière nuit...