Quai n°3
Les deux hommes s'embrassaient avec fougue tandis que leurs souffles se mêlaient, que leurs yeux se croisaient, et que leurs mains s'égaraient. Leur respiration devenait de plus en plus saccadée à mesure que l'excitation augmentait. Glen cherchait précipitamment un morceau de peau sous le tissu, pour y déposer ses lèvres humides. Une épaule, le cou, le torse ... Russel frissonnait de plaisir sans pouvoir s'en empêcher. Pourtant, faire ces choses là avec un homme le déstabilisait. Il avait en face de lui un corps semblable au sien, mais tout lui semblait nouveau. Il se sentait comme un adolescent vivant sa première fois, son premier baiser. Il avait l'impression d'avoir tout oublié, de ne plus savoir comment s'y prendre, d'être totalement démuni. Puis, Glen passa ses mains sous son t-shirt et le remonta lentement pour y plonger son visage. Russel se laissa faire jusqu'à se retrouver torse nu. Ses idées étaient parfois brouillées, et lorsque Glen l'embrassait ou le touchait, il planait davantage. Il se sentait ridicule de penser cela, mais au final, il n'était sûrement pas le seul à se le demander. Était-il dominant, dominé ? Il rit de lui-même. Il décida alors de se montrer entreprenant. Russel s'agrippa au t-shirt de Glen, le souleva pour y glisser ses mains, avant de l'enlever complètement et de se blottir contre sa peau. Puis du t-shirt, il passa au pantalon. Bientôt, les deux hommes se retrouvèrent complètement nus. Les mains de Glen couraient sur les cuisses de Russel, il était aussi tendre que sensuel. Puis, il plongea son regard dans le sien sans hésiter au moment où ses doigts frôlèrent son entrejambe. Russel ferma les yeux et s'accrocha à ses lèvres fougueusement, succombant alors au plaisir que Glen lui offrait en un gémissement. Finalement, toutes ses craintes et ses préoccupations volaient en éclats sous les baisers et l'étreinte du jeune homme. Puis, rapidement Russel prit confiance en lui. Sous l'ivresse du plaisir, il agissait sans réfléchir et suivait ses envies au rythme de celles de Glen. Ils n'étaient plus que deux hommes nus, deux hommes libres. Russel goûtait à de nouveaux horizons, et ne craignait plus de les apprécier. Il serrait Glen contre lui, ne voulant désormais plus le laisser partir. Il aimait sentir la chaleur de leurs corps enlacés sur le vétuste sofa, dans le petit appartement détenant désormais un secret bien gardé ...
La nuit est froide, sombre et silencieuse. Mais à la lueur d'une fenêtre éclairée, les ébats d'un couple se confondent à l'imperturbable musique d'un tourne-disque ...