Black Templar Tome III

Chapitre 18 : Nemo Vir Est Qui Mundum Non Reddat Meliorem

4192 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 13/11/2023 08:22



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Priez pour nos âmes. Priez pour ceux qui vont se sacrifier.




Il n'était plus qu'un tourbillon de rage, de fureur, et d'adrénaline. Son épée s'abattait de chaque côté, fauchant vie après vie. Le combat était si intense que le sergent Brüner n'avait plus le temps de recharger son bolter. Il avait dans sa deuxième main son couteau de combat, son épée dans l'autre, son poing relié à elle par une chaîne d'acier, représentant les serments éternels des Black Templars envers l'Empereur-Dieu, mais aussi dans un but plus pratique. Il détruisait vie après vie, encaissant de son armure les coups qu'il ne pouvait parer. Son harnois de chevalier errant le protégeait correctement, comme si l'esprit de la machine comprenait la situation. Une situation désespérée. Il donnait tout. Son excellence martiale et morale, le poussait dans ses retranchements, qu'il dépassait aisément. Son armure, comme une copie de sa personnalité, le suivait dans son implacable mission. Il progressait bien, malgré la marré de peaux vertes ivres de rage qui se déversaient sur eux. Autour de lui, des hommes et des femmes ordinaires mourraient par centaines, mais ils n'étaient qu'un détail. Brüner et ses hommes ne pouvaient tous les sauver. Chacun devait combattre pour leur propre survie. Ils combattaient et mourraient en faisant leur devoir. Rien d'autre. Et c'était là leur mission. Alors ils rejoindraient tous la droite de L'Empereur-Dieu.

Brüner voyait distinctement à presque une centaine de mètres devant lui, des tirs de plasma, presque sous le Gargant arrêté. Avec cet armement, ce ne pouvait être qu'un de ces hommes. Le frère Karl. Depuis sa blessure dû à un retour de flammes dans un combat presque au corps à corps, ce frère avait délibérément choisi de garder son heaume atrocement défiguré. Ce qui reflétait aussi l'état de sa peau sous l'armure. Depuis cet instant, le pêchant de Karl pour la pyromanie n'avait fait que s'accroître. Le sergent Brüner c'était longuement entretenu avec le chapelain Markus et l'apothicaire Gauron, quant à sa santé mentale et physique. L'un et l'autre, avait assuré à leur officier que son état physique, malgré son apparence, était optimal. Quand a son état mental, le chapelain Markus avait suggéré d'attiser cette flamme de vengeance au lieu de l'éteindre. Karl ce sentait investit d'une mission de purification de ces ennemis par le feu et le plasma, alors on le laisserait faire.


Brüner redoubla d'effort pour avancer. D'un coup rasant il faucha trois paires de jambes vertes, et de son couteau qu'il planta dans la boîte crânienne d'une autre Ork, par le dessus, il se dégagea un chemin. Il arriva à une cinquantaine de mètres du frère Karl, apercevant son armure et les flammes qui l'entouraient. Soudain le vacarme d'une corne de brume les surpris tous, le Gargant se réveillaient de sa torpeur et envoyait ses propres gardes du corps. Une marée grouillante en sortie par les trappes de maintenances et les rampes de débarquements de sur sa peau métallique, maintenant sans la protection de ses puissants boucliers. Brüner vit encore Karl, le plus en avant de la ligne, asperger de langues de flammes surchauffées, la horde innombrable qui se ruait sur lui. Brüner ne sut dire combien il emportait avec lui dans cette débauche de pyrotechnie. Des poignées tombaient, carbonisées. Mais soudain le lance flamme de frère Karl se tût.


Karl, comme s'il sentait le regard appuyé de son officier dans son dos, se retourna pour le regarder à son tour. Il fut difficile de savoir s'il le voyait vraiment, mais Brüner, lui, le voyait, alors qu'il disparu sous une avalanche de crocs, de haches et de corps, prêt à le faire payer.




Le choc l'envoya au tapis. La pression des corps sur lui, l'empêchait presque de respirer malgré son armure. Dans son dos il senti quelque chose percer ses organes. Sa fin était proche. Dans un dernier geste il réussi à dégager une de ses mains, pour dégoupiller une grenade. Il n'avait aucun regret, il sentait plus la douleur ni la vie le quitter. Il ne put s'empêcher de rire à gorge déployée par les hauts parleurs de son armure et sur le vox local, tout en rapprochant sa grenade de sa réserve de bidons de prométhium et de gaz pour son lance plasma, alors qu'il imaginait l'explosion à venir. Il mourra comme il vécu. Dans le feu, et la destruction de ses ennemis. Ce qui le contenta.

Brüner y était presque. Il voyait la montagne de corps agglutiné autour de la dernière position de Karl. Sa rune orangée dans le heaume de Brüner, perdait de son éclat. Il était blessé et son état empirait. Soudain, un rire sadique, puissant et franc résonna dans les écouteurs de son heaume de bataille. Il reconnut la voix. Ils reconnurent tous sa voix. C'était celle de Karl. Sans aucun mot. Une déflagration surpuissante envoya valdinguer Brüner dix mètres plus loin, alors qu'un champignon fait de flammes rouges et oranges, se mêla à un feu bleuté. Toute la zone fut aspergée, retournée, par la déflagration.


Brüner, se releva difficilement. La zone était en flammes. Cette couleur bleutée ne pouvait venir que d'une seule source. Et c'étaient les réserves du lance plasma du frère Karl. Brüner accepta la dernière action tragique de son frère par un hochement de tête entendu, avec lui-même. Il c'était sacrifié, se sachant perdu, il préféra, au lieu de se rendre, d'emporter ses ennemis avec lui dans l'au-delà, s'il y en avait un.


Brüner éteignit les flammèches qui se consumait sur son armure, en les écrasant de son gantelet. Par son sacrifice, Karl avait nettoyé une large portion du champ de bataille en dessous du Gargant. Mais déjà d'autres Orks, attiré par le cratère fumant et l'odeur de la chair brûlée, arrivaient déjà. Brüner l'épée au poing, s'apprêta à subir le même sort que son frère. Dispersés, en sous nombre, ils ne pouvaient pas espérer vaincre. Brüner murmura une simple prière. Un catéchisme apprit par cœur, même bien avant son intronisation au sein du chapitre. Quand il n'était qu'un enfant. C'était un des rares souvenirs qu'il lui restait de cette période. Et tous étaient entourés d'une brume épaisse.

Les Orks arrivaient, poussés par leurs congénères derrière qui eux aussi voulaient goûter au sang. Brüner en garde, arma son bras, prêt à frapper.

Un rugissement de moteur hurla dans son dos. Une lame de bulldozer vint percuter la vague Ork devant lui, alors que deux chars Leman Russ, de modèles différents, ouvrirent le feu. Brüner, dans un réflexe surhumain, retrouva ses esprits après autant de violence. Et chargea avec eux.




Les corps étaient pulvérisés par l'impact de son char. Kratchev menait avec son équipage, la charge vers le mastodonte. Ils étaient maintenant dans son ombre, à ses pieds. Ici la concentration d'Orks était importante. Ses artilleurs tiraient à volonté, de leurs armes de caisses, ou même au canon principal. Derrière, le capitaine, avec son canon antichar, s'occupait des menaces plus importantes. Malgré la puissance de la lame bulldozer et de son moteur, le char perdait de la vitesse. La terre gorgée de sang, se transformait en boue collante et infecte, alors que les chenilles dérapaient dedans et perdaient de l'adhérence.


-Chargez un explosif ! Élévation minimum, visez le groupe devant nous ! Feu dès que prêt !

-Chargé ! Hurla le soldat en nage après avoir refermé la culasse de l'arme.

-Feu !


Le canon hurla de plus belle, envoyant son projectile presque à bout portant dans la masse de corps Ork qui se bousculaient devant les deux chars qui se suivaient. L'explosion fut assourdissante. Et L'onde de choc fut trembler les organes de tous les soldats alentours et siffler les tympans des pauvres Gardes. Ce fut une orgie de sang. Une trentaine de guerriers Orks furent pulvérisés. Ceux trop peu chanceux, furent estropiés ou lacérés par les shrapnels. Encore vivants, ils gigotaient au sol, entrain de se vider de leur sang.


-Accélère ! Hurla lui aussi Kratchev à son pilote. Il n'entendit même pas le son de sa voix, un acouphène prononcé, sifflait, et rendant les sons distants. Comme s'ils devaient passer dans de la ouate ou du brouillard pour lui arriver. Mais l'effet s'estompait.


Le char Leman Russ de tête fit une embardée, écrasant les cadavres comme s'il ne s'agissait que de détritus sans importante. La fumée du tir et des incendies cachait la vision du pilote, qui regardait, les yeux écarquillés par son périscope de pilotage. Soudain une ombre informe apparu devant lui. Il fit jouer les manettes de pilotage, vers la droite, et son char dérapage pour éviter l'obstacle en face. Le deuxième char, celui de Dechenko, lui aussi fit le même parcourt, manquant de peu de rentrer dans le premier. Ce miracle ne fut dû qu'aux réflexes surhumains des deux pilotes, maintenant vétérans.

Arrêtés, moteurs au ralentit, Kratchev suffoquait. Il regarda au dessus de lui, sa trappe arrachée depuis longtemps, l'invitait à regarder à l'extérieur.


-Périmètre de protection, les gars ! Que rien ne s'approche.




Se saisissant de son fusil laser à canon court, il sorti la tête de l'emplacement de trappe. Dechenko avait eu le même réflexe. Les deux officiers se regardèrent, séparé d'une vingtaine de mètres. Kratchev fit mine de hausser les épaules pour lui signifier lui aussi son étonnement de pourquoi ils étaient arrêtés. Quand il fit la mine déconfite de son capitaine qui tournait les yeux vers ce qu'ils avaient réussi à éviter, Kratchev se retourna.

Une trouée dans la fumée et la brume, leur montra une immense structure de métal, fait de bric et de broc. De plaques rivetées, clouées, ou soudées. De couleurs sombres différentes. On aurait dit un bâtiment, fait de métal plein, blindé. Qui portait au dessus de lui un géant, dieu de la guerre de sa race. Un son de corne de brume inhumain vint percer les cieux du champ de bataille.


Dechenko avait déjà plongé dans son habitacle et verrouillé la trappe de commandement. Son casque de tankiste sur les oreilles, il donna ses ordres :


-Maintenant c'est à moi de jouer les petits gars. Ne laissez passer aucun ennemi. Je m'occupe de ce monstre. Il coupa la liaison avec son autre char. Pourvu que cette tête de pioche de Kratchev écoute ses ordres à la lettre pour une fois. La situation l'exigeait.

-Pilote, marche arrière lente, donne-moi un angle presque perpendiculaire au pied de ce monstre. Chargez un perforant ! Feu dès que prêt !

Le tireur passa une tête vers le siège de son commandant :

-Mon capitaine, même avec notre canon Vanquisher on n'a aucune chance de percer ce blindage !

-On va le faire parce qu'on n'a pas d'autre choix ! Alors prépare toi à faire ton boulot. Il le renvoya à son poste d'un coup de pieds dans l'épaule, comme quand on congédie un enfant trop turbulent. Il avait demandé à son pilote un angle proche des quatre vingt dix degrés avec sa cible, pour s'assurer du maximum de perforation de ses obus perforant, tout en s'assurant que les ricochets d'un obus qui n'arrivait pas à percer, ne leur revienne pas en pleine face, ou sur le char de Kratchev.


Le lieutenant Kratchev regardait, médusé, le char Leman Russ Vanquisher s'immobiliser. Il était à une quarantaine de mètres de sa cible, à bout portant, en matière de combat de char. Son canon s'aligna. Puis la déflagration partie. L'obus fila droit sur sa cible. Semblable à un trait de feu, les métaux denses surchauffés après leur passage rapide dans le canon tueur de char du Leman Russ. L'obus percuta à pleine puissance sa cible. Le choc du métal contre le métal résonna comme un coup de tonnerre. Une pluie d'étincelles parti dans toutes les directions, ressemblant plus. A des projectiles secondaires, Kratchev sursauta, alors que ces échardes de métal sifflèrent autour de lui, manquant de le décapiter. L'obus ricocha à pleine vitesse et parti vers le ciel, avec une force et une vitesse ahurissante. Il disparu en deux battements de cœur, comme une lance de lumière scintillante. Kratchev se releva, et porta à ses yeux, ses jumelles pour regarder les effets de l'impact.

Décontenancé, il n'en crut pas ses yeux. Seulement une éraflure apparaissait sur le blindage. Pourtant il ne connaissait pas d'arme plus puissante que ce type de canon. Quasiment vénéré comme une relique. Il l'avait vu détruire des monstres mécaniques et organiques comme s'il ne s'agissait que fétus de paille.

Le char de Dechenko avait déjà rechargé et tira une seconde fois, au même endroit. Déjà, Kratchev avait repéré des ombres s'approchant autour d'eux. Il sauta dans sa tourelle alors que le martellement des obus et de leur impact contre le métal à intervalle régulier tambourinait autour d'eux. Comme le son d'une immense cloche qu'on entrechoquait d'un marteau divin.


-On va être là pour un bout de temps, protégez le capitaine avec toutes nos armes. Personnes ne doit passer !


Un nouveau tir, un nouvel impact, du métal contre le métal. L'air se chargeait de l'odeur de la friction des alliages contre les autres. L'air de la guerre.


Ils étaient tous là. Ou presque. Autour des pieds de ce géant alors que tambourinait comme un métronome le canon du Leman Rush Vanquisher, la peau du Gargant Ork. Brüner était genoux au sol et reprenait son souffle après tout ce qu'il avait traversé pour arriver jusque là. Un autre Leman Russ était lui a l'arrêt et observait les alentours. Quelques escouades disparates de Gardes arrivaient eux aussi. Comme si les combats semblaient s'être calmés. Mais le sergent Brüner savait que ce n'était qu'une accalmie avant la tempête finale. Pour l'instant les peaux vertes savaient qu'ils ne pouvaient faire de réel dommage à leur immense machine. Ils en profitaient pour se regrouper, en attente d'un ordre qui allait bientôt arriver.

Arrivèrent bientôt le reste de l'escouade. Tous couvert de sang, blessés, épuisés mais toujours prêt à se battre. Gauron lui aussi semblait blessés, mais ils l'étaient tous, et malgré cela il passait entre chaque guerrier. Leur donnant une parole rassurante ou vérifiant l'état de leur santé.

Le chapelain Markus se posa, lui genoux à terre, aux côtés de son officier :


-Quel est le plan monseigneur ?

Le chapelain ne l'appela pas par son prénom, ce qui éveilla la curiosité du sergent. La situation devait être grave.

-Nous laissons ce char percer un chemin vers l'intérieur du Gargant, nous y pénétrons, forçons le passage jusqu'à la Bête, et nous la tuons.


Le canon tonna une nouvelle fois. L'obus ricocha et parti dans le ciel, comme les précédents. Aucun dommage apparent, seulement de la tôle tordue.


-Nous aurions eu besoin de frère Karl, en cet instant. Son arsenal nous aurait servit.

-J'ai apprit sa perte monseigneur. Nos Morts nous manquerons tous, et nous les pleureront, en temps voulu. Pour l'instant vengeons les. Répondit Markus avant de poursuivre. Partageons-nous les munitions qu'il nous reste. Je sens qu'ils arrivent.


Brüner ne répondit pas, un goût de sang dans la bouche et le cœur serré, maintenant qu'il prenait pleine conscience de la mort d'un de ses hommes. Il renforça son cœur de détermination à accomplir son devoir, accompagné d'une simple prière murmurée alors qu'il comptait ses chargeurs.

Trois chargeurs complets pour son bolter alors qu'il déposa dans sa sacoche de récupération un vide. Et deux pour son pistolet bolter. Il s'en saisit d'un et le tendit à Markus qui lui n'avait qu'une arme de tir. A votre cœur, Brüner déposa au sol sa sacoche de récupération pour ses chargeurs vides. C'était un manquement au protocole, mais être pragmatique en ce moment crucial était nécessaire. Markus lui adressa un signe de tête lui aussi, comprenant l'importance. Il vérifia son équipement, se délestant de tout le superflu sur son armure qui aurait le ralentir ou le gêner dans ce prochain combat à mort.


Frère Johann se faisait aider pour son bolter lourd. Il déposa au sol dans un fracas, l'énorme réserve de munitions de son paquetage dorsal. Elle était presque vide, et il la finirait bien vite, pour passer à ses rares chargeurs.


Seul Dord ne semblait pas bouger. Debout, tel une statue de de marbre noir. Les restes de son tabar flottaient au vent, son pavois planté au sol. Épée à la main, il regardait autour d'eux, cherchant le moindre ennemi.

Autour d'eux, les Gardes impériaux, surpassés en taille et en corpulence, semblaient hésitant. On aurait dit des jouets d'enfants aux côtés d'adultes. Pourtant il se ressaisirent et quand ils virent faire les Black Templars, ils firent pareil. Les munitions passèrent les uns aux autres, égalisant leurs réserves pour un combat soutenu que tous devraient livrer. Un unique autocanon sur roue, avec un bouclier balistique monté dessus, était arriver. Ses servants semblaient être des vétérans musculeux, même pour des hommes ordinaires et semblaient savoir le manipuler. Ils vérifiaient déjà les chargeurs de munitions cylindriques de l'arme.




Le canon tonna encore et encore. Les dizaines de minutes passaient. Toujours se martellement incessant et ce sifflet caractéristique d'un obus ricochant pour partir dans les airs.

Encore une fois, un tir presque à bout portant, une fumée âcre sorti du canon surchauffé par un tir aussi continu, les hommes autour se bouchant les oreilles pour ne pas devenir sourd alors que les Astartes étaient protégés par les filtres auditifs de leurs heaumes.

Mais le sifflement caractéristique se fit attendre. Mais rien. Les hommes se retournèrent, pour voir de leurs propres yeux ce qu'il se passait. Même le chef de tank du Vanquisher sorti de la trappe pour voir par lui-même.

La fumée se dissipa pour laisser apparaître un obus perforant, fiché dans le blindage comme un poignard dans le ventre d'une victime. Surchauffé, il refroidissait dans l'air ambiant. Il était comme en sustentation, enfoncé dans le métal. Les précédents obus avaient assez creusé un sillon pour que la dernière ne ricoche plus et soit enfoncé dans la peau du mastodonte de métal.

-On fait quoi capitaine ? Hurla le tireur, l'œil rivé dans l'optique de tir.

-On en remet un en plein dans celui qu'on vient de lui planter dedans ! Chargez un perfo ! Ordonna le capitaine. Tout le monde à couvert, ça va faire mal ! Hurla-t-il aux soldats autour alors qu'il sautait dans sa tourelle et la verrouilla.

Tous se poussèrent comme ils purent. Dord souleva son bouclier de terre et le planta face au Vanquisher qui s'apprêtait à tirer, protégeant cinq ou six Gardes derrière lui et son armure qui faisait un véritable rempart d'adamantium. Johann lui aussi mit son corps en première ligne de ce qui allait se passer, alors que Markus et le sergent Brüner hurlait à tous ceux alentours de se jeter à plat ventre.


Dechenko avait vu une fois et seulement une fois, à l'entraînement il y a de ça bien des années ce qu'il se passait qu'en un obus fait d'alliages hyper solide et de métaux denses se percutaient à une vitesse proche de celle du son. Avec une pointe de doute dans le cœur, il donna son ordre en criant, se bouchant les oreilles en même temps.

L'obus sorti du canon avec toute la puissance délivrée par sa charge de propulsion. Il fila à une vitesse folle, sorti par la bouche du canon qui cracha une fumée âcre et bleutée ainsi que des flammes surchauffées. Il alla droit sur le précédent obus qu'il percuta à son cul a pleine vitesse. L'impact fut horrible. Les deux alliages de métaux, conçu pour perforer n'importe quel blindage et le réduire en miette par la seule force cinétique du projectile se percutèrent à pleine vitesse. Comme un marteau venant percuter un clou pour percer une surface impénétrable, les obus s'entrechoquèrent. Dans un geyser d'étincelles surchauffées et de shrapnels qui volèrent dans tous les sens, ils se pulvérisèrent l'un l'autre.

Dechenko senti la déflagration malgré le blindage. C'était comme si une pluie d'acier perforant venait s'abattre sur le blindage extérieur. Et ça ressemblait à s'y méprendre aux tirs qui les avaient ciblés jusque là.


Dechenko sorti de nouveau pour voir l'ampleur des dégâts. Il toussa, la bouche dans son uniforme maculé de sang, de sueur et de graisse de moteur. Il voyait difficilement alors que la fumée de l'impact et du choc tombait lentement. Mais il écarquilla les yeux de surprise quand il vit une couche de métal d'une autre couleur en dessous. Sans peinture. La couleur du métal nu. Ils avaient réussi enfin à percer une épaisseur de blindage.


-Alors mon capitaine ? Demande-lui aussi en toussant son pilote.

-On reprend le tir immédiatement ! Et Dechenko sauta dans son poste de pilotage.


Tout autour d'eux des scories de métal en fusion venait faire grésiller la boue en refroidissant. Les hommes se relevaient avec difficulté, embêtés par ce qui venait de se passer. Brüner lui aussi regarda autour. Un éclat d'un obus vaporisé lui avait entaillé l'épaulière. A quelques centimètres de plus, c'était son bras qui aurait été arraché, au lieu de la céramite. Mais ce qui le ramena à la réalité de la situation ce fut le cri de guerre bestiale qui rugit sur la plaine. C'était le moment qu'avaient attendu les Orks. Maintenant ils savaient que les impériaux pouvaient arriver à leur but, et ils devaient les en empêcher. Alors ils chargèrent. Déjà une canonnade nourri parti du deuxième Leman Russ qui ouvrit le feu avec ses bolters lourds. Même son chef de char ouvrait le feu de son fusil laser à canon court. Bientôt tous les soldats ouvrirent le feu, mettant en place des tirs croisés.

Brüner épaula et scanna devant lui. Des silhouettes rapides passèrent à l'orée de sa perception. Sur sa droite, quelque chose chargea. Il ouvrit le feu. Un unique bot. Il tirait maintenant au coup par coup, pour économiser les munitions. Un Ork tomba au sol, coupé en deux au niveau de la taille par la puissance du projectile explosif à détection de masse. Brüner ne le finit même pas, voulant économiser au mieux ses réserves de bolt. Deux rafales de fusils laser vinrent mordre la chair verte, lui labourant le dos, et mettant fin à sa misérable vie alors qu'il essayait de ramper vers eux. Brüner n'eut même pas le temps de remercier ces deux Gardes Impériaux alors qu'un immense Squigg de guerre montée par une brute horrible chargèrent droit sur lui. Brüner n'épaula pas et tira à la hanche. Bolt après bolt, la créature encaissa les tirs alors que le premier aurait dû lui être fatal. Bientôt elle fut sur lui. Un violent choc de la gauche vint le percuter et l'envoyer à terre. Le chapelain Markus, tout en tirant dans le flanc du monstre et de son dresseur, vint plaquer au sol le sergent, l'éloignant de la trajectoire du monstre qui s'écroula lui et son monteur, quelques mètres plus loin.


Le chapelain fut le premier à se relever et tendit une main puissante à son officier pour l'aider. Que Brüner accepta. Ils n'échangèrent qu'un regard entendu alors qu'ils se mirent dos à dos pour se défendre alors qu'une nouvelle vague arrivait. Ils hurlèrent leur catéchisme de bataille pour l'un, son cri de guerre pour l'autre alors que le canon Vanquisher tonna une nouvelle fois. 

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