Black Templar Tome III
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Nous avons cruellement besoin d'hommes de bien. Faire le mal quand cela est nécessaire, utiliser la force légitime pour défendre son prochain. Affronter le mal face à face. Sauver les autres, se sacrifier dans le processus.
Préface du De L’Humanité, ou comment ne pas se perdre le long du chemin.
La Horde avait senti que les impériaux arrivaient enfin à mordre la peau de métal de leur Gargant. C’était pour ça qu’ils avaient chargé sans attendre. Brüner venait de passer un guerrier Ork massif au fil de son épée, et l’acheva d’un coup de talon blindé dans la nuque du cadavre qui avait la gueule béante dans la boue. Les os craquèrent alors que du sang artériel s’échappait de la blessure ouverte.
‘’Si un ennemi venait à vous barrer le chemin, alors c’est que vous êtes sur le bon. ‘’
Les mots de son mentor vinrent résonner dans son esprit, même après autant d’année. À cette époque, quand il l’avait entendu pour la première fois, il n’avait pas réellement compris. Il était un guerrier, son chemin était forcément semé d'ennemis à terrasser pour espérer continuer à vivre.
Mais maintenant après toutes ces épreuves, ces morts, ce deuil et le poids de ce fardeau, il comprenait. Cette maxime résumait maintenant sa vie. Mais s’il avait le choix, choisirait-il un chemin sans embûche, sans peine, sans douleur ? Aurait-il seulement pensé imaginer une vie en dehors de ce chemin ? Non absolument pas.
Un guerrier né et ne meurt que pour une seule chose. Faire ce pour quoi il est fait. Combattre, et vaincre jusqu’à ce que le combat ne le vainque. Alors un suivant prendra sa place, et triomphera jusqu’à ce que lui suivant reprenne sa charge.
Brüner n’était pas mort. Il était blessé, fatigué, las, en sang mais bel et bien encore vivant.
Les Orks durent remarquer ce léger flottement dans ses gestes, comme s’il était perdu dans ses pensées. Ils attaquèrent à trois. Le violent coup de canon Vanquisher ramena le sergent Brüner à la réalité. Son esprit, par pur réflexe commanda à ses muscles. Violant toutes les règles de l’escrime, il sauta sur le premier Ork, pour le saisir a la gorge de sa main libre. Sa poigne de fer étrangla l’animal le faisant suffoquer. Brüner de sa force traina l’Ork en train de mourir vers la trajectoire de l’autre. La hache rouillée de bataille de son camarade vint le couper en deux dans le sens de la hauteur. Surprit le deuxième ne vit pas l’attaque d’estoc de l’épée sombre de l’Astartes, qui vint l’empaler au niveau du sternum. Un sang infect aspergea tout et tout le monde alentour, Brüner ni fit même plus attention. Le troisième décela une ouverture possible et attaqua. Un tir de fusil laser vint le cueillir au flanc, il s’arrêta net dans sa charge, hurlant vers le pauvre Garde qui lui avait osé tirer déçu. Brüner fut sur lui et d’un seul coup de poing se son gantelet armuré, il l’envoya au tapis, la moitié du visage arraché.
Brüner se reprit après se relâchement qui avait faillit lui coûter cher. Il n’adressa même pas un regard au Garde qui avait distrait assez longtemps le troisième Ork pour le remercier. Il murmura un catéchisme de bataille et de concentration dans son heaume, pour focaliser son esprit à la bataille présente. Il était resté trop longtemps sans dormir, sans repos, et en état d’alerte maximum que son corps et son esprit commençait à faillir. Et si c’était le cas pour lui, alors ses hommes étaient dans le même.
Le canon Vanquisher tonna encore une nouvelle fois. C’était comme un marteau divin lancé sur une enclume immuable. Une tâche sans fin. Des étincelles volèrent aussi dans les airs, et le métal surchauffé se faisait martyriser.
Le bolter lourd sur trépieds, manié par deux Gardes impériaux faisait des ravages. Le tireur le maniait à la perfection, par rafales courtes et établissait un secteur de tir infranchissable, tout dans l’économie de munitions et dans la violence. Son artilleur, vérifiait la bonne alimentation en bolts, mais maniait aussi son fusil laser. De ses tirs il indiquait la prochaine cible et s’occupait de la défense rapprochée de l’arme et de son tireur. À eux deux, ils défendaient un pan non négligeable de la zone.
Le canon tonna à nouveau.
Brüner à travers la fumée distingua la silhouette de ses hommes et celle de son chapelain, il se rapprocha d’eux et continua à défendre sa position, vague après vague après vague.
Le canon tonna une nouvelle fois.
-Je n’ai jamais vu un métal aussi résistant ! Il se tort mais ne casse pas ! Ce n’est pas possible bordel ! Hurla le pilote du char, les yeux rivés vers son périscope de conduite.
Et il avait raison. Obus perforant après obus, le blindage c’était déformé mais avait tenu bon. Pourtant, d’expérience, l’équipage savait qu’après un ou deux obus bien placés, la structure interne d’un char était fissurée, voir même cassé. Un châssis ne pouvait pas tenir aussi longtemps à autant de violence. Ça dépassait les lois de la physique et du bon sens.
Dechenko commença à douter de son plan. Perforer ce monstre avec si peu de moyen, c’était impossible. S’il avait eu une arme à énergie alors peut-être, un fuseur par exemple, mais se reposer sur la force brute, c’était complètement fou. Il se pencha dans l’habitacle de la tourelle pour hurler un rapport de munitions à son chargeur alors qu’un nouvel obus fut tiré, les rendant presque sourd :
-Cinq perforants, trois explosifs ! On est bientôt à sec ! Peut-être que…
Un nouveau coup de canon résonna dans la tourelle.
La fumée se dissipait et l’odeur de la poudre saurait les poumons des soldats les faisant tousser.
-Capitaine ! Regardez ! Hurla le pilote.
Dechenko abandonna son comptage de munition pour se ruer à son poste d’observation qu’il fit tourner vers le point d’impact de ses obus. Au début il ne vit rien, la fumée était trop épaisse, les incendies et les scories brûlées venaient tout cacher, mais une bourrasque de vent chaud vint balayer tout ça, pour laisser apparaître un vint rayon de lumière venant du pied du Gargant. Comme une auréole divine, à travers les fumées et le feu, un fin trait jaunâtre de l’intérieur du monstre. Une pensée fusa.
On a percé.
Un brouhaha de victoire s’empara du char de bataille Leman Russ, alors que l’équipage exultait sa joie. Sûrement à l’extérieur ils avaient remarqué la même chose qu’eux. Déjà le chargeur engageait un obus perforant en culasse.
-Kratchev, ici Dechenko, j’ai réussi à percer le blindage, j’envoie un dernier perforant puis un explosif à l’intérieur, et c’est réglé. Il raccrocha aussitôt alors que les tirs de mitrailleuses et de fusils résonnaient encore dehors.
-A mon commandement tu feras feu, ordonna Dechenko. Tu vas crever saloperie. Fe…
Son ordre mourut sur ses lèvres alors qu’un immense son de corne de brume recouvrit tout. Il hurla de douleur en se bouchant les oreilles mais il n’entendit pas son propre cri.
Un bourdonnement étrange vint recouvrir le tout alors qu’un voile vert émeraude descendit du haut du corps du mastodonte. Son bouclier se remettait en branle et les pieds du monstre bougèrent de nouveau.
Le choc fut colossal. Comme un gravier qu’on vient pousser du bout de sa botte, le Gargant percuta en faisant un pas, le char du capitaine Dechenko, l’envoyant valdinguer cent mètres plus loin. Quarante tonnes d’acier balayées comme si ne c’était s’agit que d’une feuille de papier. Le coup de canon parti trop tard et ne toucha rien. La tourelle fut arrachée par la force de l’impact, la structure disloquée, l’équipage pulvérisé.
Kratchev commandait les armes de son char comme une extension de lui-même. Les bolters lourds de caisses envoyaient salves après salves, coupant tout ce qui se dressait devant lui. Mais il ne pouvait pas tout détruire. Son canon principal envoyait des obus explosifs avec une précision diabolique mais certains Orks qui arrivaient au corps à corps avec les dernières poches de résistance impériale. Et à partir de là, Kratchev ne pouvait pas risquer de toucher un allié. Ils étaient alors laissés à leur sort. Le plus fort vaincrait.
Le canon Vanquisher tonna encore et encore, jusqu’à ce que le rythme de métronome de destruction ne soit plus. Comme une pause dans le tempo de la mort. Kratchev risqua un œil en dehors de sa coupole de commandement arrachée. Il croisa du regard son capitaine qui faisait pareil, dans son char. Il pointa quelque chose dans la fumée et le lieutenant Kratchev le vit aussi. Un fin rayon de lumière maladif venant de l’intérieur du pied blindé du Gargant. Alors que le capitaine sauta dans sa tourelle, Kratchev limita, le cœur plein d’un nouvel espoir. Peut être avaient ils une chance après tout ?
Mais c’est le vacarme de la corne de guerre du monstre de métal qui hurla sur la plaine. Tous se bouchèrent les oreilles au risque de finir sourd ou malentendant. C’est alors qu’il se remit en marche, tous hauts parleurs hurlant, boucliers activés et armes rugissantes.
Kratchev venait de perdre liaison avec son officier. Un instant son char martelait le blindage xéno, et la seconde d’après, il était seul, comme s’il n’avait jamais existé. Kratchev le chercha du regard mais ne vit rien. Le monstre était en mouvement et son pied passait déjà au dessus de sa tête faisant tomber, roche, cadavre et terre des cieux sur ceux en dessous. Le filet lumineux qui sortait du blindage disparu alors que Kratchev en resta bouche bée jusqu’à ce qu’un corps de Garde Impérial sûrement resté bloqué sous l’immense pied ne vienne s’écraser contre le blindage de son char, dans une marre de ce qui était sûrement quelques heures plus tôt ses organes et sa peau.
-En poursuite !
-Quoi ? Demanda abasourdi le pilote.
-Démarre ce putain de moteur, et fonce ! Rattrape, je veux que nous emmène là où son pied va se poser dans une minute, et là bas on va lui expédier un obus bien placé !
-On est parti !
Le moteur à prométhium raffiné démarra au quart de tour, alors qui était déjà à température des utilisations précédentes. Les chenilles mordirent dans la terre, envoyant sa masse gigantesque en avant, alors que les vitesses craquaient, quand le pilote les passait avec force.
Kratchev donna l’ordre de charger un obus perforant, que le chargeur eu du mal à charger dans la culasse, les soubresauts du terrain et de la course folle, le menaçant de l’envoyer au tapis à chaque chaos.
Il sorti de la tourelle par la trappe arrachée. Ils étaient toujours dans l’ombre de la bête, le pied immense du Gargant avait presque atteint l’apex de sa courbe, et commencerait bientôt sa descente. Alors qu’il toucherait le sol, le pieds droit lui se soulèverait, laissant le gauche, sa cible au sol, le laissant sans défense. Il n’aura pas de nombreuses chances d’arriver à ses fins. Une minute, tout au plus.
Le Leman Russ prenait de la vitesse malgré l’état du terrain. Le pilote allait au plus direct. Des fois en percutant des carcasses d’autres véhicules ou même en roulant sur des tas de cadavres. Kratchev regarda derrière lui. Il en avait le cœur net. Le bouclier ennemi était réactivé. S’ils étaient distancés, s’ils sortaient de l’intérieur du bouclier, ils ne pourraient plus jamais espérer le percer. Tout était perdu.
-Ne ralenti sous aucun prétexte ! Reste dans son ombre ou on est mort !
-C’est bien pris mon lieutenant !
Le pilote rétrograda d’une vitesse, le moteur hurla alors qu’il atteignit le haut des tours en régime. Le Leman Russ percuta encore quelque chose qui hurla, puis le char reprit de la vitesse.
-Désolé, je n’ai pas fait exprès. Enfin pas vraiment. Ricana le pilote.
Kratchev ne le réprimande pas. Il se saisit de la mitrailleuse sur pivot, et la braqua devant le char qui roulait à tambour battant. Le pied au dessus de lui, commençait sa descente alors que des silhouettes dans la pénombre, avançaient vers eux. Le pilote les vit aussi et alluma le seul phare qu’il lui restait. Sans demander son dû, Kratchev ouvrit le feu, cisaillant tout à sa portée de ses tirs traçants alors que le monstre blindé impérial vint les percuter.
-Nous sommes seuls. Murmura le sergent alors qu’il finissait d’étrangler, genoux dans la boue, un Ork maladif.
Le xénos eu un dernier soubresaut de vie et mourut en grognant. Brüner se saisit de son épée tombée non loin après la violence de l’affrontement, toujours attaché par la chaîne d’argent à son poignet, entrelacé. Bien plus qu’un accessoire tactique pour ne pas se laisser désarmer, les chaînes représentaient les serments inviolables qui étaient prêtés par les Black Templar. Ils vous protégeaient mais étaient liés à vous, pour le reste de votre vie.
Un des chars Leman Russ qui lui restait venait de se faire balayer par le pied du Gargant comme s’il ne c’était s’agit que d’un fétu de paille. Et l’autre c’était lancé à sa poursuite, et avait disparu alors que le Titan xénos recommençait sa marche.
-Regroupement sur moi ! Dos à dos ! Hurla par ses hauts parleurs le sergent.
Dord, Gauron et le chapelain Markus furent les premiers à arriver, suivi des Gardes impériaux encore en vie. Le binôme qui maniait le bolter lourd était encore en vie, accompagné de Johann. Ils se regroupèrent sur un petit monticule, fait de débris, de cadavres et de terre. Le sergent Brüner à son sommet.
Le Gargant avançait trop rapidement et à pied il était impossible de le poursuivre. Ils devaient rester là, ils n’avaient pas le choix et déjà des hordes d’Orks assoiffés de sang émergeaient des fumées comme des démons bondissant.
Kratchev venait de consommer ses dernières cartouches. Et s’efforçait de guider le pilote. Il levait la tête vers le pied qui descendait à une vitesse folle, pour hurler dans la cabine ses ordres alors que le pilote effectuait des corrections. La moindre erreur et ils se faisaient écraser, alors qu’il essayait de prédire la trajectoire parfaite, pour se retrouver au plus prêt dans celui-ci sera au sol.
-Un peu à gauche !
Le pilote tira sur la poignée de gauche pour réduire la traction à gauche, les chenilles de droite tournant plus vite, amenèrent le char à gauche.
-Non ! T’es trop à gauche. Va à droite !
Le pilote effectua la manœuvre précédente mais en miroir.
-Non ! Plus à gauche maintenant !
-Si vous croyez de que c’est facile de faire rentrer un char d’assaut dans une boîte à chaussure à cette vitesse dans ces conditions, je vous laisse le volant mon lieutenant ! S’agaça le pilote.
-Écoutez bien mes instructions ! Hurla Kratchev de dehors. On n’aura pas de deuxième chance. Cinq degrés gauches maintenant !
Le pilote tira la manette. Le char bifurqua sur la gauche, mais dans son virage percuta la carcasse de transport de troupe impérial en feu que le pilote n’avait pas vu. Le choc fit bifurquer le char de quelques mètres sur la droite.
-OK parfait ! Reste dans l’alignement ! C’est parfait !
Le pilote se retint de dire qu’il n’y était pour rien dans tout ça et murmura une prière à l’Empereur-Dieu de l’Humanité ainsi qu’à l’Omnimessie pour ce coup de main inespéré.
Le pied approchait. Il allait pulvériser le sol à l’impact. Il n’était plus qu’à quelques dizaines de mètres du sol.
-Restes comme ça ! Hurla Kratchev au pilote. Tireur prépare toi ! À mon signal on fait halte, tu malignes le canon sur le point lumineux et feu dès que prêt.
Vingt mètres. Dix mètres.
Le pilote s’échinait à garder la trajectoire. Chaque soubresaut du terrain menaçait de faire dévier le Leman Russ dont les suspensions peinaient à garder le rythme. Soudain un vacarme de tous les diables retentit, la terre trembla, l’équipage faillit se faire sortir de leurs sièges par les secousses. Quand le lieutenant hurla se stopper net.
Tireur essuya de sa manche les gouttes de sueurs qui perlaient sur son front jusque dans ses yeux. Le char s’immobilisa dans la boue, alors qu’il glissa sa rétine dans l’optique de tir. À début il ne vit rien mais il l’a vit enfin. Une tâche lumineuse. Il était presque à bout portant. Le pilote et le lieutenant avaient fait un travail d’experts.
Le tireur ne tira pas tout de suite mais rectifia de quelques coups de pouce sur la commande tir pour aligner le canon. Aussi prêt, la parallaxe naturelle de l’arme et de son optique était décuplée. L’optique de tir se situait sur le côté droit du canon, donc l’affût était sur la gauche, pour aligner la sortie du canon avec la cible, il fallait mettre l’optique dans le vide de quelques degrés à droite pour compenser tout ça.
Seul un vétéran savait tout ça, et savait s’en rappeler dans une situation aussi critique. Et il n’était pas un bleu.
Tout l’équipage retint son souffle. Le chargeur, un ami de longue date, lui tapota le dos d’un geste amical.
-Ne le loupe pas s’il te plaît.
Comme pour répondre à son ami, il ouvrit le feu.
Le canon était tourné à quatre vingt dix degrés sur sa droite, dans un alignement presque parfait avec le pied du géant. Déjà son autre pied, le droit s’envolait pour l’emporter deux cents mètres plus loin, de ses grandes et longues enjambées maladroites. Le frein de bouche de l’obusier de bataille touchait presque le raie de lumière qui sortait.
Le coup tonna dans le presque silence des vérins hydrauliques du Gargant, et des jets de vapeurs des machines en surchauffe. La flamme de tir brûla le métal à la sortie du canon alors que l’obus fila a une vitesse avoisinant la vitesse du son. L’artilleur avait calculé son coup avec minutie et dextérité. L’obus perforant entra directement par le précédent fait par le char du capitaine Dechenko. Le choc du métal contre le métal faillit les rendre tous sourds à bords alors qu’un nouveau son de destruction se fit entendre après.
Kratchev n’en revenait pas. Ils avaient réussi. Il rouvrit les yeux qui lui piquèrent alors que son audition revenait elle aussi.
-Chargez un autre tout de suite, on remet ça !
Aussitôt l’équipage s’arcbouta pour apporter un nouvel obus, même le pilote avait quitté son siège, pour donner un coup de main et accélérer le temps de rechargement. L’artilleur actionna la poignée d’ouverture de la culasse, une douille vide, baignée de cordite en sorti pour tomber dans le panier de récupération mais comme dans un rêve, sorti aussi de la culasse, un rayon de lumière jaune intense. L’artilleur fit signe de la main à ses camarades d’attendre avant d’enfourner un nouvel obus. Il risqua un œil à l’intérieur du canon.
Il avait magnifiquement réalisé son travail. Le canon avait été aligné sur la minuscule tâche de lumière, comme un phare dans la nuit, pour guider les marins perdus et maintenant, son obus avait créé une nouvelle brèche de presque la taille exacte d’un obus explosif. L’artilleur en resta bouche bée alors que de sa position, il voyait comme par le trou d’une serrure des Orks eux aussi hagards, le regarder de leurs yeux meurtriers.
-Vite un explosif ! Je vois l’intérieur ! Vite vite vite !
Les tankistes lâchèrent l’obus qu’ils avaient entre les mains, pour se saisir d’un explosif. L’obus était réputé pour être plus lourd, une résistance à l’air plus grand et donc une plus mauvaise capacité à filer dans l’air, d’où une plus grande retombée pour les tirs à longue distance. Mais dans ce cas précis. Il n’en avait cure. Aussi la culasse fermée, l’obus a l’intérieur, l’artilleur ne calcula rien, et appuya directement sur la commande de tir.
Le deuxième coup de canon expédia les flammes de tirs et l’obus à travers la brèche. Le premier obus qui avait traversé la couche de blindage du Gargant depuis sa création était impérial, et transportait presque l’équivalent d’un kilo d'explosif.
Il pénétra d’un coup, parcouru toute la salle de maintenance, fauchant ceux sur sa route, sans détonner, traversant la pièce d’une cinquantaine de mètres en un battement de cœur. C’était plus qu’une pièce c’était un local de maintenance, un hangar, où tournaient, tiraient, comprimaient les ressorts pistons et câbles, ressemblant à des tendons, des muscles et des nerfs d’une organisme mécanique. Seuls les mécanos Orks comprenaient ce qui se tramaient ici et seuls leurs cerveaux malades pouvaient espérer le faire fonctionner. Mais pas avec l’aider d’un obus explosif.
Il toucha enfin l’autre côté de la paroi. Une pluie de shrapnels et de feu tua tout ce qui se trouvait à proximité dans les quinze mètres, mais l’effet du souffle et la combustion de l’oxygène aussi rapidement dans un espace réduit eu l’effet d’une bombe thermobarique. Les corps furent soufflés comme de la paille alors que leurs organes furent aspirés hors de leurs corps. Une CENTAINE d’Orks, de Gretchins et d’esclaves moururent en une seconde.
-Encore un autre ! Temps qu’on peut ! Cria Kratchev.
Ses hommes dans un ultime effort portèrent un autre obus explosif dans la culasse et aussitôt chargé, l’artilleur appuya sur la cuillère de mise à feu. L’obus prit le même angle direct et le même chemin. À l’intérieur il n’y avait plus rien à tuer, mais l’obus vont exploser proche de cuve de l’lubrifiant mal entretenues. La première explosion entraina une réaction en chaîne impressionnante. Malgré tout ça, alors que l’équipage s’apprêtait à envoyer un troisième pour faire bonne figure, le Gargant finit son pas de géant et son pieds gauche décolla de terre.
-En poursuite ! Hurla le lieutenant à son pilote qui sauta dans son poste de pilotage.
Après deux tentatives, le moteur cala, refusant de démarrer. Le pilote actionna encore et encore la commande de démarrage mais rien.
-On a tué le moteur mon lieutenant je crois bien. J’peux rien faire.
Alors que le Gargant s’éloignait, le bouclier réactivé passa devant eux, les laissant dehors, et sur le chemin, en panne. Kratchev sorti la tête de sa tourelle, et regarda le monstre s’éloigner, impuissant vers la dernière cité en flamme, rasée elle aussi. Alors que le mastodonte allait poser de nouveau son pied, une explosion formidable illumina le champ de bataille, d’un feu rageur et salvateur. L’explosion prit le pied entier, puis remonta jusqu’à la jambe, l’articulation de ce qui lui servait de genoux, jusqu’à ce que le métal ne cède pour lui arracher une bonne partie. Les explosions secondaires et tertiaires venaient faire courir des spasmes de violence sur sa peau de métal blindé. Un dernier vint souffler un vent chaud de son onde de choc jusqu’au visage méconnaissable de Kratchev.
Le monstre ne put jamais poser son pied et le lieutenant le regarda presque incrédule tomber à la renverse, sur le dos, vers lui et son char.
Kratchev hurla presque de peur alors qu’il ordonna d’abandonner le char et de courir perpendiculairement à son Leman Russ arrêté. Ils allaient se faire écraser par la cible qu’ils avaient enfin réussi à abattre. Quelle fin tragique, pensa le lieutenant, maintenant à l’air libre avec le reste de son équipage alors le monstre venait s’abatte sur la plaine, dos au sol, comme un animal blessé, incapable de se relever, attendant son heure ou que quelqu’un ne vienne l’achever.
Et ce quelqu’un arrivait.