Black Templar Tome III
Retrouvez le Tome III sur : https://www.wattpad.com/myworks/284596499-black-templar-tome-iii
Nous n'avons pas peur de l’obscurité, mais de ceux qui se cachent dedans. Nous serons alors la torche qui chasse ces ténèbres.
Dicton impérial.
Ils n’étaient rien. Encore moins que rien. D'ici, ils ressemblaient à des insectes, qui gesticulent, essaient de fuir tant bien que mal, alors qu’on venait de retourner une grosse pierre de la pointe du pieds. Ils ne pouvaient rien lui faire, à lui, le Chef de tout ça, le Boss, le Big Boss, de toute cette Waagh. Les armes construites par son armée de Mékanos faisaient un ravage. Il avait payé le prix fort en dents, mais il en était satisfait. La ville au loin était en feu, et à chaque nouveau tir de son canon à énergie, c’était un régiment entier de blindés qui disparaissaient. Mais les Zoms s’entêtaient à essayer de combatte son mastodonte d’acier. Les Zoms étaient stupides. Et ça l’arrangeait. S’ils les tuaient tous, maintenant et ici, il gagnerait du temps. Pas besoin de les pourchasser. Il pourrait passer à la suite. Repartir avec une immense Waagh, mettre la main sur le peu de forges et d’usines impériales encore debout, faire de cette planète une base arrière, et d’autre Boyzs viendraient le rejoindre. Il serait l’plu gros Boss Ork de ce secteur. Rien ne pourrait l’arrêter.
Il rigola, de bonne humeur à cette idée, alors qu’autour de lui, sur la passerelle du Gargant courraient en tous sens ses grots, gretchins, et peaux vertes dans une débandade que seul un Ork pouvait apprécier. Évidemment les Zoms avait réussi quelques coups contre son magnifi’k Gargant mais aucun dégât n’était à déplorer. Seulement quelques gerbes d’étincelles étaient tombées du plafond alors qu’une quantité astronomique d’obus impériaux, capables de raser une ville l’avaient atteint. Ses Mékanos lui avaient promis que le bouclier qui entourait le mastodonte ne céderait jamais et il avait payé le prix fort pour qu’on lui construise et pour le faire transporter par navire, spécialement conçu pour. Il avait massacré, tué et réduit en esclavage un nombre considérable de ses Boyzs pour en arriver là. Enfin, ses hommes avaient suivi ses ordres et c’étaient salis les mains pour lui, lui en tirerait toute la gloire sous le ciel de Gork et Mork. C’était ça, être un chef de guerre.
Le vacarme des chambres de combustion, des chaudières, des vérins hydrauliques et des armes surdimensionnées attachées à sa coque, résonnaient dans les oreilles des pilotes Orks entrain de manœuvrer. C’était une musique douce aux oreilles d’un Ork alors que qu’un homme aurait été rendu sourd en quelques secondes. Le Gargant continuait d’avancer à pas lents, écrasant tout sur son passage, encaissant tir sur tir, balayant le feu qui le visait comme s’il s’agissait d’une brise légère. Leur victoire serait totale, leur dernière ville était en feu, leur armée était balayée, leur flotte casi inexistante. Il avait gagné, lui, le meyeur’Boss de ce côté de la galaxie.
Soudain, une forme indiscernable passa devant la baie de commandement du Gargant, comme une flèche d’argent lancée à travers les airs. La moitié de la passerelle n’aperçut même pas ce qui venait de les frôler, et l’autre moitié sursauta imperceptiblement. La cacophonie joyeuse d’une victoire proche s’arrêta soudainement, quand un frisson d’effroi parcouru l’échine des nombreux Grots sur la passerelle. Des claques et des coups furent rapidement distribués pour ramener l’ordre, mais la bonne humeur brutale avait disparue.
Le Big Boss Ork, avachie sur son trône, senti lui aussi un frisson glacé lui parcourir l’échine, mais au prix d’un effort surhumain il ne le laissa pas transparaître. Même sa garde personnelle ne remarqua pas ce léger mouvement de leur chef. Tout en gardant un flegme et sa constance, il donna un simple ordre :
-Débara’ssez moi de c’te moustik’. Ça doi’t ête l’dernier.
Aussitôt les canons grinçants anti aérien aussi rouillé qu’un transport de la Garde abandonné sur un champ de bataille. Mais malgré les trous de rouille aussi gros que des poings parsemaient les plates-formes de tir, les canons rotatifs s’orientaient vers la menace venue du ciel. Sans attendre d’être aligné avec sa cible, l’artilleur fou ouvrit le feu. Ses deux bitubes rotatifs aussitôt crachèrent leurs torrents d’obus traçants explosifs et incendiaires vers les cieux comme fouets de lumières traçants des courbes dans les nuages de pollution.
Le vacarme des armes qui tiraient sans discontinuer était horrible. Une rivière de douilles vides venait pleuvoir depuis les culasses déjà surchauffées. L’artilleur Ork, presque sourd, et maintenant presque aveugle, à cause des flashs lumineux, qui venait illuminer son visage comme des stroboscopes, avait le plus grand des mails à aligner ses canons et sa cible. Et ses comparses étaient encore plus mauvais que lui.
Soudain, le chasseur impérial disparu dans les nuages, comme une balle d’argent, prenant de l’altitude, moteurs hurlants. Le premier artilleur Ork s’arrêta de tirer, pas parce qu’il pensait avoir détruit sa cible, mais parce qu’il venait de consommer sa réserve de munitions pourtant conséquente, d’une seule traite, sans discontinuer.
L’artilleur se leva de son siège de cuir de Squigg rongé par la moisissure pour enlever ses lunettes de soudeur de son visage. Laissant une trace de suie immonde là où ses lunettes à verres foncées lavaient protéger des suis de ses tirs. Il ne vit rien, sa vision déjà mauvaise, ne percevait plus rien dans les airs, et à raison, le chasseur impérial montait déjà a une altitude folle.
L’artilleur Ork brandit son poing en l’air, pour hurler sa victoire aérienne supposée. Ses mékanos et ses esclaves grots eux aussi hurlaient de victoire avec leur chef. Mais la liesse fut de courte durée, quand le sifflement d’un chasseur en piqué rugit au dessus de leurs têtes. Aussitôt l’artilleur commença à donner ses ordres dans une frénésie teintée d’angoisse alors que le son montait, plus aigu que jamais. Sauf que son canon était vide. Toutes ses bandes de munitions déjà consommée sans modération lors du premier accrochage. Enfin il réussi à orienter son arme vers le chasseur lancé à pleine vitesse dans une trajectoire d’interception parfaite à la verticale du Gargant Ork, alors que ses Boyzs s’échinaient à recharger son canon rotatif. L’impact fut terrible. Comme un météore percutant de plein fouet un objet inamovible. Un choc apocalyptique, alors que l’appareil était lancé avec la force d’une centaine de millier de joules. C’est à ce moment précis, où la carcasse de plusieurs milliers de tonne, ses derniers litres de carburant et le reste de son armement préalablement armé, détonna. Dans une parfaite synchronisation, les deux bombes de cinq cents kilos chacune, explosèrent. Le champignon de feu, de flamme et de force brute vint pulvériser la surface des boucliers du mastodonte Ork, qui s’emblèrent tenir. Mais au bout d’une seconde, la jointure des deux s’effondra et le feu s’inséra à l’intérieur avec le claquement violent de la différence de pression atmosphérique de l’extérieur vers l’intérieur, dans un effet de syphon qui balaya le peau de métal du Gargant. Les tourelles anti-aériennes Ork furent aspergées par ce torrent infernal, ses artilleurs et leurs personnels furent carbonisé sur pieds, comme une forêt qu’on passait aux flammes pour y produire de l’agriculture sur brulis. Rien ne restait à part les affûts tordus et noircis, tournés vers le ciel.
La panique régnait en maître sur la passerelle de commandement. Le Big Boss n’arrivait plus à maîtriser ses hommes. L’alarme avait sonné d’une manière lugubre. Les boucliers étaient tombés. Il n'eut plus qu’une idée, rétablir un semblant de discipline. Il saisit le Boy le plus proche de lui dans son poing. Le gantelet autrefois appartement à une légende du siège de Terra, ne réagissait pas à la poigne de l’Ork qui le maniait, mais la force brute des doigts impies de l’Ork à l’intérieur suffit à se saisir de son congénère, le soulever au-dessus de lui, et le broyer d’un seul mouvement. Le sang aspergea tout le monde aux alentours et les viscères ainsi que la cervelle dégoulinèrent sur les épaulières et l’armure épaisse du Boss. Tous se tournèrent vers le massacre en cours sur la passerelle, se détournant du massacre qui se déroulait au dehors. Maintenant qu’il avait l’attention de tous, il jeta le corps violemment au sol, l’envoyant se briser les quelques os encore entiers.
Pour la première fois depuis une centaine d’années, la peau blindée du Gargant goûta à la morsure de l’air d’une planète qu’il avait mit à genoux. Le premier obus de la ligne impériale ne rencontra que le vide alors qu’il approchait du cuirassé et détonna dessus. La Bête, enfin, saignait.
Ils n’étaient qu’une poignée. Littéralement. La flotte de défense de Gorst, n’existait plus. Ils n’étaient plus que l’ombre de ce qu’ils avaient été. Le Revenant et le Pride of the Foe menaient toujours la charge, malgré leurs blessures, certaines graves, d’autres légères. Seul, un croiseur léger de classe Dauntless de la flotte de sécurité de l’espace proche de Gorst ne déplorait aucun dégât, comme miraculeusement.
Le capitaine Ström n’en avait cure. C’était la dernière charge, le dernier corps à corps, avant la fin de tout cela. Ils n’avaient qu’un seul objectif. Foncer droit devant, rétablir un semblant de contact vox avec le sergent Brüner a la surface, et au moindre doute sur le succès de cette sainte croisade, raser la zone depuis l'orbite, pour venger leurs frères et maîtres et puis quitter la zone et tenter de rejoindre la Croisade qu’ils ont quitté depuis longtemps, et faire perdurer leurs mémoires et laver leurs honneurs.
-Le plan est simple, on fonce droit devant, on perfore leur ligne, on les prend de vitesse, vers la zone de bombardement supposée, et nous accomplirons notre devoir. Conclut Ström par vox aux autres navires de la force de frappe.
- Restez bien ensemble, couvrez vous mutuellement, nous tirerons avec tout ce que nous avons, de bâbord à tribord. Nous ne manquerons pas de cible, par L’Empereur-Dieu, c’est sûr ! Ajouta Mira.
Quelques rires se firent entendre des trois autres capitaines.
-En Avant ! Hurla Ström en coupant la liaison.
L’air était suffocant et malgré les puissants filtres de son respirateur intégrés à son heaume de bataille, le sergent Brüner sentait sur sa langue le léger dépôt et le goût du carburant brûlé ainsi que la suie épaisse qui voletait sans s’arrêter. Le bouclier du Gargant était enfin tombé et plusieurs impacts d’artillerie venaient d’éclore sur sa peau blindée. Pour l’instant aucun dégât n’était assez puissant pour être notable. Rien ne serait facile, et surtout pas mettre à bas ce monstre. Brüner rapporta son attention sur ce qui se déroulait devant lui. Une cavalcade impétueuse. Ce qui restait des forces impériales s’élançait sans s’arrêter contre la ligne Ork pour engager un corps à corps sanglant aux pieds du Gargant mais les Orks ne cédaient pas un pouce de terrain.
Épaule en avant, Brüner fracassa la face d’un Boyz Ork qui l’attendait de pieds ferme. Jeté au sol, il tenta de hurler par sa gueule garnie de crocs, en sang mais s’étouffa dans les jurons et les morceaux de dents qui lui glissaient au fond de la gorge. Brüner ne s’arrêta même pas. Trois Gardes enfoncèrent presque en même temps leurs baïonnettes dans le corps de l’Ork et pour faire bonne figure, tira un coup de laser à pleine puissance de son fusil, encore fiché dans la poitrine de la bête au sol.
Brüner ré accéléra le pas. Épée dans une main, bolter dans l’autre. Essayant de fondre la foule pour s’approcher du Titan ennemi. S’il arrivait à l’atteindre, peut-être qu’il arriverait à l’escalader ou même s’y introduire pour accéder à la passerelle de commandement et y affronter et terrasser la tête de cette armée imbattable.
Il expédia trois tirs tout en courant. Deux Orks en armures lourdes tombèrent face au sol, alors qu’un transport chimère lancé à pleine vitesse leur passa dessus. Au début les cadavres s’emblèrent se désarticuler, réduit à l’état de bouillie par l’impact avec le blindé impérial, mais les armures firent comme un mur, le transport tressauta, fit une embardée, moteur hurlant au point de rupture pour se retourner dans un spectacle grandiose.
À peine une poignée de secondes plus tard, le véhicule retourné dont l’équipage essayait de sortir, explosa dans une gerbe de flamme. Les corps en combustion, encore en vie, sans un cri, vu que leurs cordes vocales avaient fondues avec leurs uniformes, s’écroulaient dans la terre meuble, gorgée de sang.
Brüner contourna par la gauche l’accident, pour se retrouver nez à nez avec le poseur de bombe responsable de tout cela. Il laissa tomber son bolter retenue par sa chaîne d’acier et agrippa son épée à deux mains pour viser le corps de L’Ork. L’impact fut puissant. La lame ressortie facilement de son dos. Brüner souleva son épée avec l’Ork empalé dessus, au-dessus de la tête, et d’un geste rageur, envoya vers l’avant, pour dégager le corps.
L’Ork glissa en sens inverse de la lame et s’écrasa au sol, éventré deux fois, violemment. Justice était faite. Brüner était ralenti par tous ces combats. Il était isolé de ces hommes. Chacun devait se battre pour sa propre survie mais il n’en voyait aucun et n’avait pas une seule seconde pour regarder sa carte tactique pour y voir apparaître les runes de ses hommes. Il allait reprendre sa course quand il remarqua un groupe de si Orks le toiser de toute leur hauteur. Ils recouvert d’armure, portant des haches tronçonneuses ou des scie circulaire qu’aucun être vivant n’auraient pu porter. Ils avaient été témoin de ce que venait de faire le sergent Brüner à l’un de leurs congénères et une fumée toxique de rage leur sortait des naseaux quand ils expiraient, enragés.
Brüner, se prépara au combat, alors qu’une voix humaine retentissante, hurla dans son dos, par le biais d’un haut parleur monté sur une coque :
-Poussez-vous ! On y va !
Brüner se jeta sur le côté, alors qu’un char Leman Russ avec une lame bulldozer monté sur le blindage le dépassa à pleine vitesse. L choc fut violent et la horde d’Ork vola en morceau. Comme si ce n’était pas assez, les artilleurs de coque eux aussi ouvrirent le feu, à bout touchant dans les corps. L’artilleur principal du canon, lui aussi envoya un obus explosif sur les Orks, finissant le travail, sans aucune finesse. Brüner, sur le côté, dans la boue, serrait les dents. Il avait sûrement une ou plusieurs côtes fracturées et ce choc avait réussi à les faire se déplacer. Du coin de l’œil, il distingua un camion de transport Ork foncer depuis sa droite, sur le char qui venait de le dépasser, dans une superbe trajectoire d’interception. Aux vitesses où ils allaient le choc serait fatal, pour les deux engins. Brüner dégaina son bolter à une main et commença à tirer le reste de son chargeur. Au bout de quatre tirs, un clic distinctif résonna. Il n’avait plus de munition.
Un deuxième char Leman Russ vint le dépasser encore, à quelques mètres de lui. Il possédait un canon plus court que le premier mais semblait en meilleur état. D’un simple tir en mouvement, il expédia un obus explosif dans le camion qui s’envola sur le flanc, fracassé. Sans ralentir, il tamponna l’avant du camion, l’envoyant rouler plus loin.
Brüner se releva péniblement, fit trois pas puis rechargea son bolter alors qu’il reprit sa course effrénée, dans le sillon sanglant que laissaient ces deux chars inarrêtable.
Kratchev hurla dans la tourelle de son Leman Russ a son pilote :
-Tu as failli aplatir un Astartes, tu vas nous faire tuer pour hérésie !
-Désolé mon lieutenant, mais je n’ai rien vu ! Lui répondit son pilote, de sa voix chevrotante, à cause des soubresauts du terrain
-Bon, on continue comme ça alors ! Alors que toutes les armes de son blindé tiraient à l’unisson, Kratchev ne savait pas s’il devait ressentir de la fierté pour ses hommes qui faisaient un travail remarquable ou de la consternation à cause de son pilote qui fendait le champ de bataille, écrasant tout ce qu’il pouvait, volontairement ou involontairement. Kratchev préféra choisir la première solution.
Frère Karl ne voyait presque plus rien. Il était seul, excentré de ses frères par la force des choses. La bataille faisait rage, et il ne ressentait plus que de la rage et une douleur sourde dans toute sa chair, génétiquement améliorée. Il avait bien failli mourir écrasé par la chute de ce transport Valkyrie. Il enrageait encore, comme si c’était possible, à l’idée d’avoir manqué de mourir, sans pouvoir se battre. De manière lâche et sans honneur, pensait-il. Il ne pourrait mourir aussi cruellement, en tout cas, pas sans un dernier glorieux combat, en emportant le plus d’ennemi possible avec lui dans la tombe.
Il progressait quand même. Seul, blessés. Tout autour de lui c’était une foire d’empoigne. Il voyait des escouades complètes de Gardes se ruer sur les Orks, baïonnettes aux canons, se faire tailler en pièces par quelques peaux vertes en a peine quelques secondes, réussissant à en envoyer un ou deux au tapis au prix d’une dizaine d’hommes valeureux. Mais aussitôt surgissait un autre groupe de combat de la Garde, hurlant et tirant à volonté, essayer de venger leurs camarades. Le prix était trop élevé en vie humaine. Ils ne pouvaient espérer gagner une guerre comme cela. Pas celle là en tout cas.
Frère Karl avançait dans la mêlée. Son couteau de combat dentelé dans sa main gauche, soutenant son lance flamme. En bandoulière, pendant à sa sangle l’antique lance plasma qu’il avait trouvé des années auparavant sur un de ses frères retrouvés. Il était surarmé. Et déterminé. Par des langues de feu projetée à haute pression, par son lance flamme, il aspergeait une large zone devant lui. Les cris de douleur et de peur lui indiquaient par où continuer son chemin. Il marchait alors que les cadavres roussis, en cendre, sur les ossements brûlés qui craquaient sous ses bottes blindées. Ils écrasaient les crânes et les corps encore en feu, le prométhium gélifié, brûlant encore longtemps après son passage. Son tabar n'existait presque plus, lui aussi brûlé, à force de traverser ses propres flammes, ainsi que ses sceaux de pureté. Même la peinture de son armure, par le feu indirect quelle supportait, commençait à s’écailler et on décelait la couleur brute du métal en dessous.
Frère Karl ne s’arrêtait que pour visser un nouveau bidon à son lance flamme, pour reprendre sa marche cauchemardesque. Bien sûr, c’est à ces moments précis que certains Orks, plus intelligent que la moyenne, avaient essayé de l’attaquer. Mais frère Karl les avaient accueillis avec son couteau, et une poigne de fer. Le dernier, après l’avoir jeté au sol, estropié, une jambe en moins, il avait enfoncé le canon de son lance flamme dans sa gueule. Le métal qui refroidissait difficilement dans l’air surchargé de la bataille, avait défoncé les dents de L’Ork au sol. Karl, calmement, avait fini de visser son nouveau bidon de prométhium de grade militaire et avait pressé la détente. Un jet de feu sous pression avait envahi la bouche, la gorge, et le corps du pauvre Ork, qui sembla s’embraser de l’intérieur. Karl l’enjamba, sans y prêter plus attention, le laissant convulser, se brisant la colonne sous la douleur encore quelques secondes avant de fondre littéralement depuis l’intérieur.
Frère Karl était dans son élément. Il marchait dans les flammes, et sur ses ennemis calcinés, massacrant tout et tout le monde qui arrivait à sa portée. Il cuisait dans son armure. Les alarmes sonnaient en boucle, l’alertant des températures critiques dans lesquelles il se déplaçaient. Il transpirait abondement dans son armure noircie, la peau de ses jambes cloquaient et s’arrachaient dû à la chaleur atroce. Mais il n’en avait cure. Il souriait, riait même dans son heaume de guerre brûlé et défiguré.
Soudain un Ork plus imposant que ses congénères fendaient la foule pour se planter devant lui. Lui aussi portait une armure qui le protégeait partiellement du feu ravageur. Les quelques parcelles de peau à nu, semblaient brûler, mais il ne semblait pas ressentir la douleur. Frère Karl laissa retomber son lance flamme surchauffé le long de sa sangle alors que l’immense Ork se ruait sur lui, son pas accéléré par les servomoteurs grossiers de son armure, dans une parodie d’imitation des armures de l’Astartes.
Karl épaula avec une vitesse incroyable son lance plasma, alors qu’il ne restait que deux pas à faire pour l’Ork pour se saisir du Black Templar. Frère Karl appuya sur la détente. Aussitôt une quantité importante de gaz rares et spéciaux se déversèrent du réservoir à la chambre de tir de l’arme. Ces gaz furent presque immédiatement chauffés à une température les transformant en plasma surchauffé. L’arme eut le plus grand mal du monde à contenir cette puissance pour l’espace d’une fraction de seconde avant de l’expédier à pleine vitesse par la gueule de l’arme. Les avants bras du porteur sentirent la vague de chaleur malgré les couches de céramite. Une boule incandescente bleuté et violacé de gaz en ébullition fonça vers la poitrine de L’Ork. Le projectile d’énergie le traversa de part en part pour disparaître au loin, sans s’arrêter ni ralentir. Le métal fondu du plastron se mélangea aux entrailles vaporisées. L’Ork tomba à la renversé sur le dos, les yeux écarquillés de surprise devant autant de puissance. Son cerveau ne comprenant pas encore que son corps fût mort. Ses organes, son sang et ses viscères se déversaient sans interruption du trou béant qui était à la place de ses poumons un instant avant, alors que Karl l’enjambait, ayant reprit son lance flamme. Il ne voulait pas risquer un autre tir. Deux tirs successifs augmentaient fortement le taux de défaillances. Et sur ce type d’arme, une défaillance était souvent critique, donc mortelle pour son propriétaire.
Karl avança encore un peu jusqu’à ce qu’il soit plongé dans une ombre d’une taille phénoménale. Il dut se tordre le coup pour contempler dans toute sa hauteur le Gargant Ork qui venait de s’immobiliser presque au dessus de lui. Karl l’avait entendu sur le vox général qui rugissait au cœur de la bataille. Les boucliers de ce monstre d’acier, étaient tombés. Et le frère Karl, par un miracle tout bonnement inhumain, fut le premier à arriver à son contact, alors que les impacts d’obus, et d’armes de tous calibres fleurissaient sur son blindage. Au lieu de continuer sa marche macabre le mastodonte s’immobilisa. Le frère Karl lui aussi s’immobilisa. Ils étaient tous mes deux, à se contempler. Dans une parodie de face à face divin.
Un son de corne de brume retenti. Si fort qu’il fit trembler l’air et secouer les corps. Karl resta difficilement debout devant autant de puissance déployée. Les servomoteurs de son armure l’aidèrent à rester debout, alors qu’un deuxième et troisième coup de corne de brume résonna. C’était un signal antédiluvien. Le son des machines de guerres de toutes les espèces primitives qui allaient à la guerre.
Les immenses pieds du Gargant, fermement ancrés dans le sol s’emblèrent s’ouvrir alors qu’une nouvelle marée de peaux vertes en sortit. Frère Karl n’eut qu’un seul réflexe, celui de se saisir de son lance flamme alors que les Orks fondaient sur lui. Son cerveau arriva à la conclusion que c’était sûrement les gardes du corps de cet immonde chef peau verte qui sortaient du Gargant maintenant que ces boucliers étaient tombés, essayant de le protéger de leurs corps, ou c’était en réalité juste une frénésie guerrière barbare qui les poussaient à se ruer en avant du danger. Karl n’en avait cure alors qu’il aspergeait la marée, de son feu purificateur.