Black Templar Tome III
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‘’On ne peut que vous apprendre à affronter les horreurs du monde. Mais ça sera à vous de les détruire. Vous et vous seul. ‘’ Diction impérial.
Son couvert vola en éclat. Le reste du pan de mur d'une ancienne ferme impériale en brique, qui me servait de couvert depuis une bonne minute, vint se faire pulvériser par des tirs traçants de guerriers Orks qui vidaient leurs chargeurs sur Brüner et ses hommes. Le sergent ne se mettait même plus à couvert pour recharger, son bolter posé sur les briques, il inséra par en dessous un nouveau chargeur neuf, l’ancien, vide, tomba au sol avec trois autres qu’ils venaient de tirer sans discontinuer. Brüner ne se souciait même plus de récupérer les chargeurs vides pour plus tard, il tirait, rechargeait et fauchait tout ce qui arrivait à sa portée. Il n’y aurait plus de combat après celui-ci. C’était la fin. Le combat que tout guerrier attendait. Celui qui verrait une victoire éclatante, ou la mort. Une fin honorable pour un soldat. Mais seuls les survivants en verront la fin.
La culasse se referma dans un bruit sec que personne n’entendait alors que le vacarme de la bataille continua. Le Hunter’s tirait pratiquement à volonté maintenant, fauchant de ses bolters lourds et de son auto canon principal dans des gerbes de flammes les Orks qui tentaient de les contourner.
Brüner sourit sinistrement dans son heaume alors que les cibles s’affichaient sans discontinuer. Il avait calé son bolter contre le pan de mur, une main sur la poignée garde main, fermement tenu, pour contrôler le recul. Une position parfaite. Les obus de mortiers et d’autres calibres tombaient autour de lui, dans des gerbes de flammes et de terre retournée. Il n’en avait cure. Il sentait les vibrations de la guerre jusque dans ses tripes. Ils les connaissaient par cœur. Il était habitué. Il était chez lui.
Il pressa la détente. Un bolt parti. Un Ork tomba. Le torse vaporisé par son tir. Un des tireurs Orks qui l’avaient pris pour cible venait de mordre la poussière. Il choisit une nouvelle cible, pressa la détente. Un autre tomba. Et un autre. Et un autre. Avec une précision de métronome il venait d’éliminer une escouade complète de tireur. Le feu qu’il recevait diminua en intensité.
Sur sa droite, le combat faisait aussi rage dans le reste des décombres de l’ancienne ferme. Dord combattait au corps à corps aux côtés de Johann qui maniait son bolter lourd. A eux deux ils réussissaient à tenir là où une bonne centaine de gardes impériaux auraient été nécessaire.
Un Ork réussit tout de même à passer hors de leurs champs de vision et s’apprêta à charger Johann, encombré par son énorme paquetage dorsal de minutions. Brüner commença à prendre une nouvelle visée pour l’abattre alors que l’Ork venait de prendre appuis sur une carcasse de véhicule pour sauter dans le dos de l’Astartes déjà occupé à faucher les xénos.
Une violente décharge de chevrotine de gros calibre vint percuter l’Ork en l’air. Une de ses jambes s’arracha, le torse encaissaient la plupart des impacts. Seul, un amas de chair dégoûtante de sang, vint tomber au sol, éclaboussant les Astartes autour et Johann qui se retournait. D’après leur langage corporel, l’hilarité s’empara d’eux.
Brüner n’avait pas eu besoin de les aider. Ils reprirent le combat aussitôt ils s’appuyaient et se couvraient mutuellement, comme il leur avait apprit. Ils s’en sortiraient.
Le sergent Brüner sorti de ses pensées aussi vite qu’il y était entré. Un groupe d’Orks venait de sortir d’une cuvette et fonçaient sur lui. Il ouvrit le feu aussitôt. Une poignée tomba en quelques bolts, mais un clic funeste résonna. Une alerte dans son casque clignotant d’un rouge alarmant. Enrayement.
La poussière, la boue, le sang du champ de bataille avaient sûrement maculé son arme. La culasse était sûrement encrassée. Les corps étaient fatigués, les esprits aussi, mais aussi le matériel. Brüner jura dans son casque, et dégaina son pistolet. Trop tard, ils étaient sur lui.
Une formidable fusillade surgit de derrière lui, alors qu’il vidait lui aussi son pistolet, envoyant bolt sur bolt dans les corps Orks devant lui. Gauron et Markus apparurent, l’arme au poing, envoyant un déluge de bolts d’une grande précision. Les corps volèrent, pulvérisés par une telle débauche de de sainte violence. Seulement deux Orks survécurent. Markus les acheva d’un simple allé retour de son crozius qui déchargea des trombes d’énergie concentrées. Seulement des moitiés d’Ork tombèrent au sol, les autres parties, vaporisées.
Les deux Astartes arrivèrent à toute allure, leurs épaulières percutant la brique, alors qu’ils se postèrent autour de leur sergent. Une langue de feu puissante, brilla sur la gauche du corps de ferme en ruine. Frère Karl venait d’envoyer un torrent de prométhium sur un large groupe de Grots et d’Orks. Sans distinction il venait de les massacrer et marchait dans les cendres et les corps carbonisés tel un dieu vengeur tout en vissant un nouveau bidon à son arme.
-Monseigneur, ce Gargant nous massacre ! Hurla Gauron tout en rechargeant son arme.
-Vos hommes se déploient autour de notre position, mais nous en sommes en passe de nous faire submerger. J’ai intercepté des communications de la Garde. Le Gargant vient de faire feu sur une pleine colonne de chars impériaux à ses pieds ! Régiment complètement détruit, mais ça nous ouvre une fenêtre ! Rapporta Markus en vidant le reste de son chargeur vers les lignes Orks pour faire bonne mesure.
Brüner avait déjà rechargé son pistolet bolter et l’avait remis dans son holster. Il avait arraché un petit pan de son tabar pour pouvoir nettoyer l’intérieur de la culasse de son bolter. Il avait enlevé son chargeur et fait jouer plusieurs fois le levier de chargement. Il le senti lui aussi. Une certaine résistance venait de l’intérieur, comme si des impuretés s’y étaient mise. Il ouvrit la culasse, et y inséra son morceau de tissu du mieux qu’il pouvait, alors que les combats faisaient rage, et les explosions d’obus continuait de fleurir autour de lui. Il avisa Markus et Gauron d’un hochement de tête qu’ils avaient bien comprit les informations qu’on venait de lui donner, inséra un nouveau chargeur et libéra la culasse. Un bolt neuf fut mis en place dans la chambre. L’alarme d’enrayement disparu de l’affichage de son heaume. Le problème était réglé, pour l’instant.
Une clameur rugit dans son dos, quand des escouades de Gardes arrivèrent en courant, fusils laser prêts et baïonnettes aux canons. Ils arrivèrent, en nage, épuisés par leurs courses, se postèrent autour de l’escouade du sergent Brüner, qui était pour eux, un point d’ancrage. Un phare dans la nuit qu’était ce champ de bataille. La cité brûlant dans leur dos, et le Gargant les narguant devant eux.
-C’est notre seule chance, répondit simplement Brüner. Plus on se rapproche, plus on sera en sécurité par rapport à son feu destructeur. Une fois à portée, nous le mettrons à bas. Et nous débusquerons ce Big Boss pour le supprimer, une bonne fois pour toute. Brüner bascula sur ses hauts parleurs pour arranger la foule de Gardes autour de lui. IL EST A NOTRE PORTEE ! NOUS LE TENONS DANS LE CREUX DE NOS MAINS VENGERESSES ! NOUS NE LE LAISSERONS PAS S’ECHAPPER ! AVEC MOI, HOMMES DE L’EMPEREUR-DIEU DE L’HUMANITE !
La ligne de Gardes reparti en hurlant, fonçant vers le monstre de métal Orks qui les toisaient comme de vulgaires insectes. Deux chars Leman Russ d’un régiment indiscernable dépassèrent l’escouade du sergent Brüner a fond de train, une fumée bleutée et âcre sortant de leurs tuyères. Ils étaient mal en point, mais semblaient encore apte à se battre. La vague impériale s'ébranla et suivit les deux chars d’assaut.
Le rugissement des réacteurs d’une Valkyrie qui venait de déposer une escouade complète de garde au sol, par l’Empereur-Dieu sait qu’elle miracle, était encore en vol, s’attarda un instant en vol stationnaire. Les hauts parleurs de sa carlingue crachèrent la voix du pilote, transit par ce spectacle à coupé le souffle qu’il devait admirer depuis le ciel :
-Je vous ouvre la voie ! Artilleurs, Feu !
Les bolters lourds latéraux ouvrirent le feu sur la ligne Orks que ne pouvait voir d’où il était le sergent Brüner. Le pilote actionna lui aussi ses canons. Traçants des lignes de bolts dans les formations ennemies, dans un déluge de cartouches. Il tira aussi, en même temps, le restes de ses roquettes, dans des gerbes de fumées de départ. Les explosions vinrent faire éclore des feux dans les rangs de l’adversaire.
Comme s’ils n’attendaient que cela, les Orks, répliquèrent en règle. Un feu quasi équivalent prit pour cible la Valkyrie stationnaire au dessus du sergent et de son escouade. Le cockpit fut touché mais tint bon. Alors que les réacteurs, eux, semblèrent vaciller. Une rafale d’armes lourde arracha même le capot moteur d’un des réacteurs et une fumée noire et un départ de feu sorti de celui-ci. La Valkyrie perdit de l’altitude, et sembla s’écraser loin à l’ouest du sergent Brüner. Mais ses gouvernes de direction, elles aussi durement touchées. Dans un virage descendant, en feu, la Valkyrie plongea vers le sol une dernière fois, vers le corps de ferme de ruine.
Frère Karl faisant mouvement avec les Gardes autour de lui vers le Gargant ne vit pas la carcasse en feu lui foncer dessus. La Valkyrie toucha le sol lourdement, sembla rebondir, mais traça un sillon de plusieurs mètres, emportée par soma vitesse, emportant tout sur son passage. Frère Karl et les hommes autour de lui disparurent du champ de vision du sergent Brüner, et sa rune aussi, alors que la carcasse s’immobilisa dans un fracas de métal torturé, en feu.
Le lieutenant Gall passa à pleine vitesse au dessus du champ de bataille, alors qu’il vit une Valkyrie s’écraser violemment au sol en fraction de seconde dans une débauche de violence alors qu’il passa au dessus. Le Gargant dans son viseur luisait par intermittence alors que les tirs impériaux s’écrasaient contre lui sans interruption. Aucun n’avait fait mouche. Aucun dégât n’avait été infligé au Gargant. Son bouclier, trop puissant, le protégeait avec ferveur. C’était pourquoi il ne fallait jamais sous estimer l’intellect ou la chance disait certain, de la technologie Orkoïde. Soudain la verrière du jeune lieutenant s’éclaira de tirs traçants venant du sol mais aussi du Gargant Ork. En un réflexe, il vira à droite, puis à gauche et une dernière fois à droite, les tirs passant soit trop au dessus ou en dessous de lui. Les artilleurs Orks avaient le plus grand mal à suivre son appareil.
Il fit d’écrire une large boucle autour du mastodonte de métal, qui tentait de lever son énorme canon rotatif vers les cieux pour ajuster un tir, mais Gall était trop rapide pour lui. Un rapide coup d’œil au sol lui fit bondir le cœur en dehors de la poitrine. Un immense cratère de feu, et de verre, luisait au sol. Un trou béant au bord roussi de peu être trois cent mètres de large, refroidissait dans l’air ambiant. La température fut telle quelle changea le sable du sous sol en verre. Le tir, presque à bout portant, vers le sol, à un angle presque droit avait perforé la croûte terrestre.
Du régiment de cavalerie qui avait tenté une percée, il ne restait rien. Aux bords du cratère, il reste des scories, des carcasses méconnaissables, tordues, fondues, retournées. Presque deux cents chars de tous types, des transports et tout leurs équipages, disparus. Gall en eut un haut le cœur. Mais quelque chose attira son attention. Une autre charge impériale tentait de se frayer un chemin vers le Monstre. Une dernière tentative. Courageuse ou complètement suicidaire, il n’en savait rien. Les tirs continuaient de pleuvoir vers le mastodonte. Alors que Gall finissait son virage serré, un tir toucha le Gargant sous le bras. Comme à son habitude, le tir explosa en surface, sur le bouclier, sans effet sur la cible. L’onde de choc se répandit par vague successives. Comme un galet lancé sur la surface lisse d’un étang ou d’un lac. L’onde de choc énergétique s’arrêta comme si elle avait percuté un mur infranchissable, mais se grandit tout son long, soit vers le bas soit vers le haut. Gall, toujours aux manettes de son appareil, comprit aussitôt. Le Gargant était beaucoup trop massif ou large pour qu’un seul projecteur de champ de bouclier ne puisse l’englober. Il en fallait deux au minimum, et une jointure venait les relier. Si existait une jointure dans un mur indestructible, alors ce n’en était plus un. Il avait une faiblesse.
Il fit un rapide tour de l’état de ses armes et de ses ressources. Ses canons étaient vides, tous sauf un, mais ce dernier était enrayé. Sans un arrêt sur un tarmac et une maintenance approfondie, il ne récupérerait jamais la fonctionnalité de son arme. Plus aucun missile. Et sa réserve de carburant commençait à être infime. Je dois voler sur les vapeurs, pensa-t-il sur un ton d’humour noir.
Une violente rafale d’obus à haute vélocité vint percer les nuages devant son cockpit. Perdu dans ses calculs, il venait de faire un tour complet du mastodonte Ork, et était repassé par mégarde devant son immense canon rotatif qui tentait de lui faire quitter le ciel. Une dernière rune d’activation brillait encore verte sur son tableau de bord. Ses deux bombes sous son fuselage, qu’il avait décidé de garder jusqu’à la fin étaient encore là. Une simple idée, vint apparaître à lui. Une simple idée, comme une évidence. D’un violent coup sur le manche de son appareil, et poussa la manette des gaz à fond, il amena son appareil presque à la verticale du Gargant.
Allez ma belle, encore un petit effort, fut les seules pensées cohérentes qu’il eut alors qu’il serrait les dents à s’en faire mal à la mâchoire, tandis qu’il prenait de l’altitude.
Il venait de se faire dépasser par une première vague de Gardes Impériaux. Des tanks, des transports chimères blindés, des camions mais surtout des soldats à pied c’étaient lancés corps et âmes vers le Gargant, toujours en prise avec un unique chasseur impérial. C’était donc tout ce qui reste de notre aviation ? Se surprit à penser le sergent Brüner. D’un coup de tête s’il chassa cette pensée. Mieux vaux lui que nous. Pendant ce temps là, il ne nous massacre pas comme du bétail.
Mieux valait être pragmatique ou cynique, que pessimiste. C’était une faute. Une faiblesse de l’âme. La moindre faiblesse devait être éliminée, car la moindre faute amenait une autre. Il n’y avait la place pour aucune faute, aucune excuse. Seulement la valeur, le courage et le devoir. S’il s’en sortait vivant, il observerait les rites de contrition, et de pénitence. Il en parlerait au chapelain Markus, et assumerait ses fautes.
La violence du choc de la Valkyrie avec le sol fut totale. Frère Karl disparu dans le crash alors que part un miracle inattendu, les réservoirs de l’astronef ne prirent pas feu. La rune de Karl, prit une teinte ambre puit disparu. Cela ne voulait dire qu’une chose.
Brüner sauta par-dessus le muret qu’il venait d’utiliser comme couvertures pendant le combat précédent d’un seul mouvement. Il atterrit lourdement sur le sol jonché de cadavres Orks et humains, certains piétinés, d’autres écrasés par les centaines de chenilles et de bottes qui venaient de passer. Il courut dans la plaine vers le lieu du crash. Il contourna rapidement par l’arrière, une carcasse de chimère qui finissait de se consumer. On pouvait encore voir les corps des Gardes eux aussi à moitié calciné. Ils avaient essayé de s’extraire alors que le moteur ou la soute à munition avaient été touchés. C’est là que Brüner la vit.
Couchée sur le côté, comme un monstre marin mort et échoué, elle gisait là. Une de ses ailes c’était arrachée pendant l’impact, si bien, que l’engin de transport, reposait autant sur son ventre sur la partie de son membre manquant. Son autre aile semblait presque intacte, s’élevant presque à la verticale, vers le ciel. Le cockpit n’existait plus. Le choc l’avait pulvérisé avec autant de choc qu’il c’était détaché, et était passé sous la carlingue. Si les pilotes avaient survécu au premier impact, le reste les avaient réduit en bouillie. Partout autour, gisaient eux aussi des hommes démembrés, jetés à terre comme des poupées de chiffon. La Valkyrie c’était écrasée au pire endroit, en plein milieu d’une compagnie de Gardes Impériaux au combat avec une bande de guerre ennemie.
Brüner courut droit vers l’engin blessé à mort, alors que le son de son unique moteur encore en vie, mourraient dans un son strident de métal torturé, filtré par son heaume de guerre. La rune de Karl réapparut soudainement, d’un jaune maladif. Blessure grave, mais pas critique.
Il scanna la zone du regard à la recherche de l’armure de l’Astartes blessé, jusqu’à voir, à moitié enseveli dans un mélange de terre, de sang et de carburant déversé, une épaulière aux couleurs des Black Templars, poindre.
Sans une once d’hésitation, il se jeta sur la carcasse fumante, trouva deux prises pour ses gantelets, enfonça ses pieds dans la terre nauséabonde, et commença à soulever de toutes ses forces la carlingue.
-Si tu n’es pas mort, et si tu m’entends, sors de dessous-ça et tout de suite. Je ne tiendrais pas longtemps. Réussit à articuler le sergent Brüner entre ses dents à la radio.
La réponse de frère Karl lui parvint, comme un soupir quittant les lèvres d’un mourant :
-Je ne peux pas. Multiples fractures. Quelque chose bloque.
La partie basse du corps de l’Astartes était bien écrasée sous le métal froissé. Karl, bloqué, les jambes sous plusieurs tonnes, ne pouvait rien faire. Le sergent Brüner s’arcbouta et commença à tenter de soulever la masse de la carcasse. Ses pieds s’enfoncèrent dans la terre meuble alors que les muscles de ses cuisses, de ses bras et de de son dos se tendaient comme des câbles d’acier portant une charge trop lourde.
Au début rien ne bougea. La masse de la Valkyrie écrasée semblait trop importante pour la seule force d’un Astartes. Brüner grogna dans son casque, mordant sa lèvre inférieure sous l’effort. Une sueur acre venant lui couler dans le dos, dans ses jambières et dans ses yeux qu’il ferma. Son armure peinait à suivre le rythme, et abaisser sa température corporelle. D’une simple pensée et ordonna a son harnois de guerre de dérouter toute la puissance requise et de passer outre les protocoles de sécurité pour délivrer la pleine puissance de son armure aux fibres musculaires synthétiques et aux servomoteurs de son armure Mark VIII.
Un sang riche coula dans sa bouche, le sien, celui de ses blessures et de ses lèvres tuméfiées. Enfin, la carcasse sembla bouger, centimètres par centimètres, alors que le métal grinçait, et semblait rompre. Au n’aurait su dire si c’était celui du transport ou celui de l’armure du sergent.
La température montait en flèche dans son harnois. Le réacteur produisait un surplus d’énergie nécessaire, cuisant littéralement son porteur. Sa peau grillait dans son dos. Des lambeaux de chairs se détachaient pour coller aux vêtements et aux revêtements internes. Brüner hurla. Ses articulations lui faisaient un mal horrible. Les drogues de combat couraient dans son sang. Tous ses sens en alertes alors que la douleur ne faisait qu’augmenter.
Karl regardait avec admiration son officier risquer sa vie pour lui. Il voyait l’impossible. Un seul surhomme, soulever autant de poids, même en armure, n’était pas envisageable. Le sergent Brüner était fort. Mais là c’était un véritable exploit.
Enfin, frère Karl senti quelque chose se débloquer. D’une traction vers l’arrière il s’extirpa rapidement de sous la carcasse. C’est à ce moment que l’apothicaire du groupe, arriva, l’attrapa par son paquetage et le tira plus en arrière, loin de la carcasse. Traîné sur le dos au sol, Karl vit le sergent Brüner soulever la carcasse encore quelques secondes et la lâcha enfin. Elle tomba, fracassant la prière et la terre dans un grondement sinistre. Le choc chassa la poussière du dessous, enveloppant l’Astartes, exténué.
Un halo de chaleur venait l'entourer. Son armure chassait le surplus de chaleur comme elle pouvait. La température était si forte qu’aux sorties des tuyères de son paquetage dorsal, la poussière et les brins de paille encore dans l’air, venait prendre feu. Une fumée âcre, nimbé de lumière d’un soleil qui tentait de percer la fumée, venait entourer le sergent Brüner à bout de force. Alors que le frère Karl se faisait prodiguer les premiers soins par Gauron à son chevet, il n’eut qu’une pensée. C’est une incarnation vivante de la Guerre.
La radio cracha, c’était Gauron qui hurlait au reste de l’escouade :
-Il est blessé ! Mais je m’en occupe ! On vous rattrapera ! Hurla Gauron à la radio.
Brüner n’hésita pas une seule seconde et parti en courant, accompagné du chapelain Markus qui lui aussi hurlait et chantait les cantiques de dévotions et de haines. Le reste de l’escouade suivi, mené par Dord, couvert de sang, bouclier et épée au clair. Une seconde vague de Gardes Impériaux suivit la charge. En un battement de cil, ils avaient disparu.
-Tu as de multiples fractures ouvertes sur la partie basse de ton corps. Peu être même un tassement de tes lombaires et une hémorragie interne mon frère, glissa Gauron à Karl toujours à terre.
-Règle moi ce problème, et serres bien, que le pansement ne s’en aille pas.
Le trait d’humour arracha un sourire à l’apothicaire déjà à l’œuvre, alors qu’il voyait bien que frère Karl rirait lui malgré la douleur, dans son heaume de guerre balafré et abîmé par un feu, plusieurs années auparavant. Il ressemblait à un spectre sorti tout droit de l’enfer. Gauron trouva le port d’injection dans le canon d’avant bras de l’armure de Karl, il y inséra une seringue en métal renforcé de son narthécium dans l’organisme de son frère blessé. Le cocktail qu’il lui injecta aurait tué n'importe quel homme normal ou plongé dans le coma un autre Astartes moins vigoureux. Gauron avait parié sur le fait que de l’adrénaline naturelle coulait déjà dans ses veines à cause de ses blessures, l’empêchant de sombrer. Il avait vu juste. Il lui injecta un mélange de drogues de combat, de stimulant de régénération tissulaire, un vasoconstricteur pour limiter les saignements. Karl hurla quand il senti la surcharge d’hormone dans son corps. Une dose d’antidouleur ne pouvait être ajoutée, sous peine de surdosage et de l’arrêt cardiaque de frère Karl.
Grâce à l’interface de son narthecium, Gauron put se connecter à l’armure de son porteur au sol. Il déverrouilla les pares-feux et les sécurités du simple fait de sa pensée et ordonna que les fibres musculaires synthétiques qui couraient dans les jambières de frère Karl se contracte seul, à pleine puissance. Les fractures déjà réduites par les soins de Gauron, furent comprimé avec la puissance d’une poigne d’acier, enfonçant les os qui ressortaient d’un seul et violent coup, dans la plaie et restèrent en position, maintenant la fracture dans cet état.
Karl eut un hoquet de douleur qu’il contrôla alors que les os hors de son corps y re-rentraient de force.
-Dépêche toi de me réparer mon frère, il faut que j’y retourne. Il y a quelques comptes à régler. Lança Karl à bout de souffle, les yeux demis clos dans son casque, ses deux bras serrant fermement son lance flamme contre sa poitrine.
-Oh putain ce n’est pas bon. Ce n’est pas bon du tout ! Cria Gall dans son cockpit.
Ses moteurs commençaient à avoir des ratés et la puissance diminuait dangereusement alors qu’il était toujours dans une pente ascendante. Les armes antiaériennes du Gargant en dessous de lui avaient dû tournée vers lui, parce qu’un important rideau de feu s’abattait autour de la carlingue de son appareil. L’alarme carburant sonnait toujours aussi fort, l’avertissant que toutes les limites et sécurités venaient d’être franchit. Peu importe ce qu’il faisait, c’était un aller simple. Il ne rentrerait pas avec son appareil.
-Aller, encore un peu ma belle. Un tout petit peu.
Comme si le destin venait s’en mêler, c’est à ce moment là que les réacteurs se turent. Dans le son strident des turbines qui finissaient de tournée, emporter par leur propre inertie. Nez vers le ciel, à presque quatre vingt degrés avec le sol, son appareil arrêta de gagner de la vitesse. L’espace de quelques secondes, le lieutenant pilote Gall sembla presque flotter, son Thunderbolt continuait sa course avec la vitesse emmagasinée qui lui restait. A travers le verre blindé de son cockpit il observa le soleil percer de ses rayons la canopée de nuages et des fumées des incendies avant qu’un violent tir de barrage depuis le sol ne le tire de son admiration. Il venait de franchir la barre symbolique des quinze milles pieds quand son appareil commença à pointer de son nez le sol, tombant comme une feuille morte vers le sol. Il vit clairement son anémomètre indiquer un zéro absolu concernant sa vitesse avant qu’il ne reprenne vie quand il plongea vers le sol. Il n’avait plus un chasseur de la flotte impériale, mais un simple planeur. Au moins ses commandes hydrauliques marchaient encore sur les réserves de ses batteries internes. Ils pouvaient encore décider de sa direction et effectuer quelques manœuvres sommaires.
Bien décider à utiliser le peu qu’il lui restait, il chercha des yeux sa cible au sol, le Gargant ennemi.
Il ne pouvait pas le manquer. Le précédent tir de son horrible canon énergétique avait laissé un cratère béant dans le sol, rougeoyant encore, brillant de milles feu de ses reflets métalliques, alors que la terre et le sable avait fondues dans un magma de verre surchauffé. Il était toujours là. Canardant sans relâche les forces Impériales. Massacrant tout, sans risquer le moindre danger, ses boucliers surpuissants le protégeant de tout.
Gall profita de ce moment d’accalmie dans la tempête de ses idées, pour se concentrer. Il était sûr de ce qu’il avait vu plus tôt. Une nette séparation entre les deux portions d’un boucliers énergétiques. S’il devait y avoir une faiblesse dans sa défense, ça devait être là. Il n’aurait le droit qu’à une seule chance. Il verrouilla le Gargant vu depuis le ciel, et commença à manœuvrer son engin qui prenait de la vitesse exponentiellement. Presque déjà deux cents nœuds. Les commandes répondaient bien, mais l’appareil semblait moins facile à commander. Il se rapprochait du sol à toute vitesse.
Des tirs de plus en plus denses venaient essayer de le stopper dans sa course folle. La transpiration coulait dans ses yeux, pour venir goûter sur ses cadrans, perpendiculaires au sol, quelques centaines de mètres plus bas. Il arracha son groin d’un violent coup. Il ne voulait que sentir un air frais sur son visage. Mais un air vicié et surchauffé vint rentrer dans ses poumons. Il fit d’écrire un virage long sur sa droite, alors qu’à l’emplacement juste avant de son appareil, un obus anti aérien vint exploser. Des shrapnels volèrent dans un champignon d’éclats, ricochant sur sa carlingue ou se fichant dedans.
Au prix d’un effort surhumain, il ramena son appareil sur la trajectoire qu’il avait calculé. Le Gargant et le sol se rapprochant toujours plus vite. Maintenant il pouvait voir les forces au sol, prisent dans des corps à corps et des fusillades dantesques. On aurait des fourmis prisent dans une guerre ou leur guerre finale. Mais c’était bel et bien des hommes et des femmes se battant pour leurs vies. Une colonne de char attira son attention. Elle semblait vouloir se frayer un chemin, mais une vague ennemie semblait se presser pour la stopper.
Il aligna enfin son collimateur de visée sur la tête du monstrueux Gargant de presque une centaine de m’être de haut. Toujours aussi immense et inarrêtable. Le feu anti aérien devint plus dense encore. Comme si c’était possible, mais Gall ne pouvait plus manœuvrer pour éviter le gros des tirs. Il était dans sa phase d’approche finale. D’une pression du pouce, il arma les deux bombes pour l’instant inertes accrochées sous ses ailes. L’esprit de la machine de son ordinateur balistique s’éveilla pour lui montrer d’une croix précise sur son viseur tête haute où atterriraient ses deux bombes, par rapport à sa vitesse et son angle d’approche, en temps réel.
Le lieutenant se retint d’appuyer sur la commande de tir. Prit d’un doute. Deux bombes, de cinq cents kilos chacune ne suffiraient pas, pensa-t-il. Les boucliers ennemis résisteraient à ça, il en était sûr. Résigné, il murmura une prière courte mais sincère et abandonna son plan de larguer ses bombes et de s’extirper de cette bataille. Au contraire, il continua son piquet, bien décidé à percuter la jointure de ces boucliers surpuissants à plein vitesse, avec son appareil, armé d’explosif.
Un tir vint le toucher à l’aile gauche. Un important bout de métal et un volet s'arrachèrent. Un tir précédent avait dû détruire l’anémomètre car il n’avait plus le calcul de sa vitesse. Mais au son, il devina qu’il approchait de la vitesse maximale que pouvait supporter son engin. Dans quelques secondes il allait percuter le Gargant. Toutes ces heures d’entraînement lui avaient servit, l’avaient amené jusque là. Pour ce moment précis. Il allait à la rencontre de son destin ou de sa mort. Un tir impérial de gros calibre vint percuter le bouclier frontal du Gargant alors que la verrière du cockpit du lieutenant Gall s’emplit de la vision cauchemardesque du mastodonte ennemi. Le bouclier luit, stoppant la course de l’onde de choc à la jointure du deuxième. L’alerte de collision rugissait, remplissant le cockpit d’une lumière et alarme stridente baignée de rouge. Il ajusta une dernière fois la course du chasseur Thunderbolt lancé à pleine vitesse, de quelques degrés, et pressa la commande d’éjection. Mais rien. Il vit s’afficher, d’une lumière maladive jaunâtre, une autre alarme. Commande d’éjection endommagée. Essayez manuellement. Alors que ses mains cherchaient la poignée à tirer, ne la trouvant pas, le lieutenant Gall ferma les yeux.
-Aucune communication, capitaine. Que ce soit de la surface, ou extra système. Répondit l’officier responsable des communications, la tête bandée, une partie de son crâne enfoncée.
Ström ralluma son éternel cigare. L’air pensif il regarda la passerelle. Les consoles arrachées par la puissance des tirs, crachaient des étincelles à intervalles régulier, les incendies qui avaient roussi les murs, étaient depuis longtemps circonscrit. Aucune nouvelle, aucune communication radio, aucun signal depuis la surface, ni des renforts tant attendus depuis les systèmes voisins. Sur les auspex longues portée, on voyait clairement l’armada Ork commencer un largage orbital de troupes fraîches. Les forces impériales n’avaient pas réussi à contenir leur avance et maintenant la flotte Ork larguait sans scrupule toutes leurs forces à la surface, sur les forces du sergent Brüner déjà engagée. Alors que les explosions titanesques venaient exploser autour d’eux, Ström avait ordonné un repli vers les confins du système, pour se regrouper et panser leurs blessures. Laissant les Orks seuls, au-dessus de ce monde. Cela devait être un enfer pour eux. S’ils étaient encore en vie.
-On tente un dernier corps à corps. Par le centre. Ordonnez aux autres navires de me suivre de prêt. On les frappera au cœur, en espérant qu’il y a encore quelque chose ou quelqu’un à sauver. Ordonna Ström, la mort dans l’âme.
Il ne restait plus qu’une poignée de navire de tous tonnages. Le Revenant et le Pride étaient encore les deux navires de lignes restant et les mieux armés malgré d’important dégâts. Ils mèneraient la charge finale.
-Allez monseigneur, faîtes moi un signe, n’importe lequel, que je sache au moins pourquoi je vais mourir. Pensa pour lui-même Ström. En avant, toutes armes chargées, alignez vous sur moi. Que L’Empereur-Dieu soit avec vous aujourd’hui.
Le sergent Brüner envoya son épaule gauche en avant alors qu’un Ork tentait de le charger. L’impact brisa des os dans le corps de son assaillant alors qu’il passait par-dessus de la tête de l’Astartes. Brüner se retourna, marcha vers l’Ork au sol et enfonça sans force sa lame pointe vers le bas, au milieu du visage de l’ennemi. Il se retourna pour contempler le champ de bataille. La progression était lente et difficile. Soudain une ombre le surplomba. Mais ce n’était pas l’ombre d’un ennemi ou un char ennemi plus grand que lui qui lui fit face. Mais bien le Gargant Ork qui le surplombant de toute sa taille. Le sergent Brüner dut se contorsionner son cou pour seulement le regarder entièrement. Alors qu’il réalisa quel taille son ennemi faisait, une violente déflagration retentit. Une flèche ou ce qui s’en rapprochait le plus, d’une puissance incommensurable vint percuter le Gargant au-dessus de ce qui lui servait de tête avec la force d’une poigne divin.
Aussitôt un vent violent venant du mastodonte mécanique Ork vint percuter le sergent. Son tabar, imbibé de sang faillit se décrocher. Brüner enfonça ses pieds dans le sol sous la tempête surnaturelle d’un changement climatique si soudain.
Au travers de la grille respiratoire de son casque, il ne senti qu’une odeur, bien distincte parmi celles du sang, de la boue, du prométhium. Celle de l’ozone. Son cerveau fatigué mais pourtant en alerte, surchargé d’adrénaline, fit le rapprochement de tout ce qui venait de se passer. Il ouvrit une liaison vox avec le Hunter’s Bane, plus loin sur la ligne de bataille, tout en fauchant ennemis après ennemis au bolter :
-Frère, ordre d’ouvrir le feu maintenant sur le Gargant !
Un équipage novice aurait posé des questions, remis en doute les ordres de leur commandant. Mais pas un Astartes. Le canon principal du Hunter’s s’orienta vers le monstre de métal alors que des obus perforants étaient chargés dans sa culasse à double alimentation. Trois coups successifs partirent, avec une précision de métronome. Brüner suivit ces tirs comme au ralentit alors que ses cœurs se serraient en les voyant s’approcher de la monstruosité Orkoïde. Il s’attendait à voir exploser ses tirs sur le bouclier, comme s’ils essayaient de griffer sa cuirasse, sans succès, mais trois impacts bien réels, fleuriront à même la peau du Gargant.
-Par L’Empereur-Dieu, il est vulnérable. Son bouclier à disparu. Cela explique cette tempête. La différence de pression entre sa propre atmosphère et le nôtre. Nous avons réussi. Empereur-Dieu de l’Humanité, donnes moi la force. Par les hauts parleurs de son heaume, il hurla à qui voulait l’entendre. SON BOUCLIER EST TOMBÉ ! EN AVANT !
Épée au clair, il s’élança dans la mêlée, relançant une charge qui se brisait, comme on ranime une flamme qui meure. Ralliant à lui ce qui pouvait encore se battre, alors que les blessés, hurlait vers la victoire, utilisant leurs derniers souffles pour encourager les vivants alors que les morts jugeaient ceux qui étaient dignes de les rejoindre.