Black Templar Tome III

Chapitre 14 : Deus Interfector

6216 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 04/12/2022 14:22

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-Pleine Bordée ! De la proue à la poupe, visez le navire Ork le plus proche !


Les ordres furent relayés à une vitesse ahurissante, digne des équipages les plus expérimentés, pourtant tous étaient à bout de nerfs, et épuisé par ce combat qui semblait ne jamais se terminer. Le Pride qui talonnait le Revenant, joignit ses tirs à ceux du croiseur d’attaque Astartes. En une seule bordée, les boucliers du navire Ork s’effondrèrent en cascade dans la surcharge de ses pilonnes projecteur. Les obus d’artillerie d’une taille phénoménale, vinrent mordre sa peau de métal pour y détonner. Un autre vaisseau Ork mordit la poussière, sombrant corps et âmes dans ses incendies et ses explosions secondaires.

Malgré les pertes horribles qu’infligeait la minuscule flotte impériale à l’armada Ork toujours plus nombreuse, les peaux vertes ne voulaient pas reculer. Les boucliers nouvellement rechargés du Revenant et du Pride semblaient comme illuminés en continu sous les tirs en approche qu’ils encaissaient. C’était comme une pluie d’étoiles filantes entrant en collision avec un objet cosmique immuablement résistant.

La mort dans l’âme, luttant contre son propre instinct animal et guerrier qui ne voulait que charger droit devant, toutes armes hurlante la mort et le feu, pour emmener son navire et son équipage vers une mort certaine mais glorieuse. Il réfréna ses pulsions noires de gloire et de mort tout en saisissant lui-même le cornet de communication en bronze.


-A tout l’équipage, préparez-vous à vous désengager. L’ennemi est supérieur en nombre et nous submerge. Mais nous leur avons fait mal. Très mal. Plus que ce qu’ils nous ont fait. Par l’Empereur-Dieu c’était un magnifique combat.


Continuez le tir, faites-leur payer chaque mètre. Nous rejoignons le reste de notre flotte pour ralentir leur débarquement planétaire. Rien n’est fini. Je vous le jure.

Le capitaine Ström coupa la communication et s’affala dans son trône de commandement alors que son navire effectuait de concert avec le Pride un virage doux qui les éloignaient inexorablement de la zone de combat tout en gardant un angle de tir avantageux sur l’armada Ork qui commençait déjà à manœuvrer dans la haute atmosphère de Gorst malgré les épaves et les explosions secondaires.

 

Le sergent Brüner n’en croyait pas ses yeux, son plan fonctionnait. La ligne impériale c’était enfoncée dans l’attaque Ork comme une pointe de flèche dans le cœur de son ennemi. Mais comme un océan vorace se heurtant à la grève, il finira toujours par gagner. La charge perdit de son hélant, les corps se fatiguèrent, les hommes moururent, les véhicules explosèrent ou s’embourbèrent. Mais le sergent Brüner ne renonça pas. Pas encore.

Toujours agrippé du bras gauche au transport de troupe Rhino, il fauchait de son épée en main droite chaque Ork assez fou pour s’approcher du véhicule lancé à pleine vitesse. Le chef de char juché sur la tourelle bolters jumelés arrosait abondement la ligne Ork qui venait se fracasser contre la charge Black Templar.

Le transport de par son rôle aurait dû occuper une position en arrière de la formation, mais c’était sans compter son atout de poids, son immense lame bulldozer monté sur son châssis d’adamantium et de céramite.

Le sergent Brüner, avant même le premier contact contre son blindé eu un sourire carnassier se dessiner sur son visage dans son heaume alors qu’il anticipa l’impact fulgurant qu’ils allaient subir. Mais rien n’aurait pu le préparer à la fureur du choc frontal qui eu lieu.


La ligne des premiers Orks fut démantelé comme un fétu de paille dans une brise d’été. Les corps se disloquèrent. Des bras, des jambes et des troncs volèrent dans toutes les directions, passant par-dessus la lame bulldozer, aux bords rendu tranchant par les chocs répétés du métal contre le métal, qui au fil du temps les ont aiguisés.

Le sang, les entrailles et la bouillie de corps aspergèrent le blindage, son chef de char reçu une pluie abondante de déchets corporels, ainsi que Brüner qui exultèrent devant autant de violence brute. Le transport venait de broyer littéralement une trentaine d’Ork en une seule seconde, et il n’avait perdu que quelques kilomètres heures. Le pilote appuya un peu plus sur la pédale d’accélération, le régime s’emballa, une fumée grasse sortie des pots, et il accéléra. Ses chenilles, mordants dans la terre ou les corps morts sans aucune différence.

Légères turbulences, pensa pour lui-même le pilote, riant intérieurement, alors que dans ses optiques blindés, il ne voyait presque plus la plaine devant eux, alors il pilotait à l’instinct et aux ordres de son chef de char hurlant ce qu’il apercevait dans la fumée, le feu et le bain de sang devant eux, le Hunter’s aboyant ses tirs dans son dos.

 

 





Kratchev était debout dans sa tourelle. Ce qu’il voyait dans ses optiques aurait donné des cheveux blancs à n’importe quel soldat. Le carnage était total, la charge semblait fonctionner, mais le prix à payer l’était tout autant. Lui et le reste de son peloton, le char du capitaine Dechenko, le talonnait. Ils n’étaient pourtant pas à la pointe du dispositif mais ils étaient au bon endroit pour un dernier combat, aussi sur que les précédents.

Les obus pleuvaient aussi drument que les projectiles légers qui s’abattaient sur le blindage de son char et celui de son homologue. Le canon de bataille tonnait à l’unisson de ses armes lourdes de caisses, consommant leurs réserves de munitions nouvellement reconstituées, à une vitesse ahurissante.

-Braquez à gauche, évitez la carcasse devant nous. Suivez-moi ! Hurla Dechenko à Kratchev sur le réseau vox.

Les ordres furent transmis avec empressement et professionnalisme. Dechenko et son équipage ouvrait la voie, toujours positionné dans le dispositif complet de la Garde qui avançait comme un rouleau compresseur. Dechenko, étant un officier gradé et d’expérience prévit à l’avance l’écart nécessaire pour laisser passer l’équipage de Kratchev, donc il prit plus large sur la gauche de la carcasse en feu d’un transport chimère presque fusionné dans son dernier impact avec un chariot de guerre Ork monstrueux.

Kratchev avait une vision restreinte de l’ensemble du champ de bataille par les meurtrières et optiques de sa coupole de commandement. Son pilote actionna les chenilles pour les faire passer sur la gauche de la carcasse en feu, bien trop prêt au goût du lieutenant Kratchev, qui sentit la chaleur immanente par les trous dans le blindage de son char qu’il avait subit aux batailles précédentes. Il réalisa tout le chemin parcourut mais aussi tout le chemin encore à faire. Il secoua vivement la tête pour chasser ses sombres idées et les souvenirs de ses camarades morts et enterrés, pour les plus chanceux. Beaucoup ne verrait pas un nouveau lever de soleil ou ne marcherait plus du reste de leurs misérables vies.

Les chenilles mordirent dans la terre et le moteur hurla alors qu’ils passaient à pleine vitesse l’obstacle. Le canon tonna alors qu’il envoya un obus explosif sur un ligne de crête à plus de cinq cents mètres de là, fauchait un groupe réduit d’Ork qui tentaient de contourner une compagnie de Garde qui montaient à l’assaut de cette position surélevée.

Dechenko prenait déjà de l’avance, et c’était bien là une erreur de mettre autant de distance avec le seul appui qu’il lui restait. Le char de Kratchev dépassa enfin la carcasse, pour trouver derrière un piège mortel. Un trou d’obus Ork d’une taille remarquable et d’une profondeur ahurissante se trouvait derrière. Kratchev hurla au pilote de dévier encore sur la gauche pour éviter de tomber à pleine vitesse dedans. Sa position surélevée par rapport à la route lui permit de voir au dernier moment le trou béant.

Plus d’un équipage de char soit trop confiant dans les capacités de franchissement de leurs montures ne soit pas assez alertes se retrouvèrent bloqués au fond de ravines, de tranchées ou de trou d’obus trop profond dans le sol.

Mais ce qui se cachait dans ce trou d’obus fut bien pire que le sort qui leur était réservé S’ils c’étaient juste accidentés au fond.

Une pleine bande d’Orks surarmés et prêt à en découdre en sortirent. Leur piège quoi que grossier avait fonctionné. Ils fondaient sur la proie qui passait prêt de leurs toiles tendues.


-Des commandos ! Au fond du trou ! Tous les affûts, élévations minimum, Feu à volonté, ils sont sur nous ! Essaya de prévenir Kratchev en se relevant debout sur son siège de commandant de char pour ouvrir l’écoutille et défendre son blindé.


Un air chaud lui saura au visage. D’habitude l’air extérieur était toujours plus frai que celui de l’habitacle surchauffé d’un compartiment de char, mais pas cette fois. La guerre et la bataille finale qui se déroulait dehors avait fait monter la température de toute la région. Après le tir d’armes énergétique du Gargant Ork, l’atmosphère était brûlante, et suffocant.

Kratchev, le torse sorti par la trappe les voyait distinctement. Ils sortaient de leur trou comme une nuée d’insectes, fonçant vers eux, un sourire mauvais sur leurs faces monstrueuses. Ils portaient des bandes de grenades à manches et de tout modèle en bandoulières, des armes d’une taille impressionnantes, des couteaux ou des machettes entre leurs crocs, pour monter à l’assaut, en vue du corps à corps à venir.

Kratchev jura dans sa barbe de trois jours alors que ses mains ne rencontrèrent que le vide quand il chercha à se saisir de sa mitrailleuse sur pivot, normalement montée sur le haut de sa tourelle. Mais le dernier engagement avec les Orks lui en avait privée et même séparé de certaine partie de son blindage de tourelle. Dans un réflexe primaire, il replongea dans sa tourelle et saisit le fusil laser à canon court à crosse rabattable pour pouvoir se défendre.

D’un seul coup sec il déplia la crosse et la cala fermement dans le creux de son épaule droite. Il ne réfléchit pas une seule seconde non plus quand il bascula son fusil sur tir automatique à pleine puissance et ouvrit le feu. Le recul de la puissance du premier tir le surprit malgré le fait qu’il avait passé, comme tout Garde, ses classes, mais il était un officier de régiment de cavalerie blindée, pas un soldat d’un régiment d’infanterie. Mais comme aimait dire son sergent instructeur il y avait de ça une quinzaine d’années : ‘’réfléchit pas mon gars, tu vas te faire du mal, ton entraînement te reviendra naturellement quand tu en auras le plus besoin. C’est pour ça que je t’ai formé. ‘’

Le premier tir mordit dans la terre devant le char, à presque deux mètres de L’Ork le plus proche. Le peau verte sembla lui aussi, aussi surprit que le lieutenant Kratchev. Le peau verte s’arrêta net et parti d’un rire sonore. Ses congénères s’échangèrent des regards entendus et chargèrent le char qui s’immobilisait.

Kratchev épaula mieux son fusil pour retenter sa chance alors que le premier commando Ork, d’un bond puissant se retrouva sur le blindage, une mine anti char déjà dans ses mains. Kratchev ne vit que la gueule garnie de crocs de l'Ork dans sa mire quand il pressa la détente pour la deuxième fois.

La rafale à haute énergie partie dans des éclairs de lumières rubis. Les tirs mordirent dans sa poitrine bardée de bandes de munitions, drapée dans une veste de cuir sûrement en peau humaine tannée, proche du corps. Les tirs perforèrent les vêtements sans aucune difficulté, et touchèrent ses chairs. Ses habits d’étoffes humaines prirent même partiellement feu. Une odeur infecte de cuir humain brûlé faillit faire vomir Kratchev dans sa tourelle alors qu’il ne se s’arrêta pas de tirer pour autant.


Le deuxième, troisième et quatrième tir touchèrent l'Ork à l’abdomen, à la gorge, et au visage alors que plus la rafale continuait, plus le recul de son fusil le faisant s’élever vers le haut. Mais ils touchèrent tous. Un sang infecté gicla partout, sur le blindage et même le lieutenant en reçu sur lui. L’Ork, l’estomac et le visage explosé tomba au sol, sur le dos, dans un fracas. Sa carrure souleva un épais nuage de poussière.

Ses congénères ne ralentirent même pas. Et enjambèrent son cadavre encore fumant pour monter eux aussi sur le char. Kratchev mitrailla a volonté de gauche à droite et en revenant à droite. Sa deuxième rafale soutenue n’eut pas le même effet qu’escompté, et il ne blessa qu’une poignée d’Ork, leur arrachant des lambeaux de peau et de muscles, les rendant encore plus agressif comme si c’était possible. Les bolters de caisse œuvraient eux aussi le feu, fauchant tout ce qui passait à portée, tuant une poignée d’entre eux.

Une escouade de gardes, hurlant à plein poumons, arriva en renfort sur le flanc droit du char Leman Russ engagé au corps à corps, pour l’aider. Leur officier avait sûrement donné l’ordre de charger à la baïonnette, car une dizaine d’hommes, traversèrent la fumée et les flammes, les reflets métalliques de leurs longs couteaux de combats fixés au bout de leurs fusils, se reflétant sur leurs visages, fonçant droit vers l’ennemi.

Un corps à corps sanglant s’engagea. Il fut de courte durée. Les hommes se firent tailler en pièces. Pourtant les couteaux s’enfoncèrent dans les chairs, des Orks tombèrent aux champs d’honneur, mais la force brute des engeances xénos leur donna l’avantage. Les corps de ces hommes endurants et endurcis par la guerre furent coupés en deux par des haches immenses et rouillées, comme s’ils n’étaient que des feuilles de papiers. Le sang gicla et rendit le sol glissant alors que des marres d’hémoglobine sorti des corps sans vie et mutilés.

Cela ne donna un répit que d’une courte durée au char Leman Russ de Kratchev toujours perché au dessus de sa tourelle. Le tireur avait réussi à enfin orienter le canon principal vers le sol, à l'angle le plus bas possible que permettait ses servomoteurs et sa conception, et ouvrit le feu. L’obus explosif tapa le sol dans un fracas assourdissant, tuant une belle poignée d’Orks, et faisant presque tomber Kratchev au fond de son siège dans la tourelle. L’équipage n’avait eu le droit qu’à une chance de faire tourner la vapeur en leur faveur et cette chance venait de leur échapper quand plus d’Ork, a peine ralentit par le tir à bout portant, sautèrent sur le blindage.

Le percuteur a réfraction de son fusil laser ne rencontra pas l’énergie nécessaire de son chargeur énergétique, dans un claquement distinctif. Il était à sec. Kratchev jura assez pour l’envoyer au mitard pendant deux semaines complètes si un commissaire l’avait entendu. Dans un réflexe purement humain, il envoya de toutes ses forces son fusil laser vide vers l’Ork le plus proche en contrebas, espérant lui fracasser les dents.

L’arme rebondit contre son torse recouvert d’un épais gilet pare-balles sûrement fabriqué artisanalement par son clan dégénéré. Il rigola dans un grondement sourd et puissant son sentiment de supériorité raciale à la face du lieutenant qui plongea dans sa tourelle pour y chercher n’importe qu’elle arme.

Il faisait sombre dans le compartiment du char, malgré les trous dans le blindage et sa trappe arrachée qui laissait passer la lumière des incendies, et des explosions à l’extérieur. Les cris de ses hommes résonnaient à l’intérieur, hurlant de terreur et de panique alors qu’ils voyaient par les optiques des Orks monter sur leur char. La fin approchait et ils le sentaient.


-Vos gueules là-dedans ! Ressaisissez vous par l’Empereur-Dieu ou c’est moi qui vais vous buter ! Il me faut une arme putain, n’importe quoi. Donnez-moi une arme !

-Putain mon lieutenant ils arrivent ! Hurla le pilote.


Les cognements de pas lourds sur le métal martelaient le blindage, alors que les hommes tournaient leurs regards vers le plafond, inquiets de voir ce qui pouvaient émerger par la trappe à n’importe quel moment.

‘’S’ils balancent une grenade dedans, on est mort. Il faut que je sorte. ‘’ pensa le lieutenant qui lui aussi sentait monter en lui une peur panique qu’il arrivait pour l’instant à réprimer.

-Mon pistolet de service mon lieutenant, tenez !


L’artilleur du bolter lourd gauche lui tendit à travers le compartiment vers son siège de commandement son vieux pistolet de service qu’il avait sûrement eu en dotation pendant ses classes de Gardes impérial, il y avait de ça des années. Au même moment une lance en fer forgée pénétra dans la tourelle par la trappe arrachée, comme un éclair foudroierait un arbre. Avec violence et puissance. Kratchev hurla une mise en garde mêlée de douleur alors que la lance lui laboura le côté droit du visage et une cuisse. La lance finit sa course dans le crâne de L’artilleur qui resta muet, mourut dans son sang alors que la lance le transperça du sommet du crâne jusque dans son estomac. Un mélange de bile et de sang infect sorti de sa bouche grande ouverte dans une grimace de surprise et ses yeux révulsés.

Kratchev n’eut pas le temps d’être horrifié. Il saisit des doigts agités de spasmes de du soldat raide mort son pistolet laser et visa le haut de la tourelle. De son pouce il actionna le sélecteur de puissance et le tourna vers le maximum. Il aurait besoin de toute la puissance disponible pour ce qui allait arriver.

Et cela ne manqua pas, une gueule immonde, qui bavait abondement grogna en passant son regard dans la tourelle. Kratchev, recroquevillé dans son siège de commandement, réagit en un instant. Le tir ne le surprit pas comme ceux de son fusil laser précédemment. C’était une situation de vie ou de mort, littéralement. Le tir cueillit l’Ork sous le menton. La charge laser le transperça la mâchoire avec la force d’un coup de poing Astartes. Le laser traversa les os, la chair et le cerveau de l’Ork sans distinction, et ressorti même par le sommet de son crâne. Le casque qu’il portait résista au tir, si bien qu’il ne ressorti pas en dehors, cuisant sa cervelle dans un bain de sang en ébullition, qui se déversa par la plaie béante. Ce n'était que justice pour ce qu’il venait de faire subir au soldat du lieutenant Kratchev. Mais une seconde parie de main vint remplacer le premier Ork mort qui tomba en dehors du char, pour tirer le Garde apeuré qui se débattait tant bien que mal. En un battement de cœur il se retrouva dehors, a la merci des éléments et du mastodonte qui le tenait par la gorge, en l’étranglant.

Kratchev suffoquait, sa vision commençait à se troubler. Des larmes incontrôlées noyaient ses yeux, et son visage. Laissant des sillons de larmes dans la crasse de son visage. Il n’y avait qu’une raison pour laquelle Kratchev n’était pas mort et c’était sûrement l’un des points faibles de cette xénos toute entière. Leur fierté.

L’Ork qui saisissait de sa poigne de fer le chef de char, le souleva encore plus haut comme si c’était possible, au dessus de sa tête, comme un trophée. Il aurait pu lui briser la colonne vertébrale d’une simple torsion de la poignée, ou le jeter au bas de son char vers la foule de ses congénères qui regardait sûrement leur chef savourer sa victoire sur la tourelle d’un char impérial désemparé et encerclé.

Kratchev suffoquait, et seule une bribe de son cerveau semblait encore éveillé alors que tout son corps se balançait comme une marionnette désarticulée. Encore quelques secondes et il s’évanouirait définitivement et son adversaire ferait ce qu’il voulait de lui.


Un son strident vint faire siffler ses tympans alors que les dernières bribes de sa conscience s’envolaient. Épuisé, découragé, Kratchev s’autorisa la paix qu’il chérissait. Mais le son strident s’intensifia, assez fort pour attirer l’attention du chef Ork qui desserra sa poigne de fer autour du coup du lieutenant de blindé.

Kratchev sombra dans un épais nuage de coton, mais se réveilla une demie seconde plus tard, quand il heurta le toit de sa tourelle. Ça ne voulait dire qu’une chose, son ennemi avait relâché sa prise sur lui. Prit d’une quinte de toux horrible à lui arracher les poumons, il essaya de comprendre à travers les larmes qui coulaient sur son visage et embrumaient ses yeux ce qu’il se passait.

Les Orks regardaient le ciel avec haine, agitaient leurs armes au dessus de leurs têtes et mêmes ouvraient le feu en l'air. Kratchev crut halluciner devant une scène aussi folle, mais le son strident qui ne faisait que monter en régime revint à lui par-dessus le brouhaha de la guerre environnante. A l’orée de sa perception, une silhouette presque fantomatique, à presque une cinquantaine de mètres du sol, se louvoyait dans les airs, comme un prédateur tournait au dessus d’une proie qu’il savait qu’elle n’aurait aucune chance.

Kratchev reconnut la forme dans les airs et ne put exprimer qu’un juron grossier et infâme alors qu’il commença à ramper vers l’intérieur de sa tourelle, paniqué et sûr de ce qui allait se passer.

Le pilote et l’artilleur latéral du transport Valkyrie n’attendirent pas que l’équipage au sol ou même que l’officier de blindé ne se mette à couvert. Le pilote hurlait dans l’intercom d’ouvrir le feu à ses artilleurs, alors que les tirs d’armes légères et lourdes commençaient à les prendre pour cible, et ricochaient sur le blindage.

Kratchev ne put voir le visage du tireur qui ouvrit le feu à volonté depuis son bolter lourd articulé par les portes latérale de la Valkyrie. Il expédia une volée drue de volt sur le char et ses alentours. Les flashs stroboscopiques des tirs en rafles longues venaient illuminer la scène comme découpées par les impacts lumineux.

Une pluie de douille vides et brûlantes tombait en cascade par la porte latérale droite de l’appareil en quasi vol stationnaire, tournant autour de son objectif. Les premiers bolts explosèrent autour de Kratchev qui rampait toujours pour rentrer dans sa tourelle, au risque de mourir sous le feu allié.


Les Orks autour moururent par poignée entière. Mordant la poussière sous la canonnade en règle de l’équipage de la Valkyrie.

Kratchev suffoquait mais avançait bien. Le métal malmené sous lui était tranchant et venait déchirer son uniforme et venait lacérer son torse. Malgré ses cris de douleurs il montait vers la tourelle, où le chef Ork hurlait toujours et vidait le chargeur de son pistolet rustique mais surpuissant vers la nouvelle menace venant du ciel. Kratchev arriva jusqu’au sommet alors que les bolts explosaient autour de lui, envoyant des shrapnels dans toutes les directions, certains venant se loger dans les chairs des cadavres qui commençaient à joncher le sol et le char.

Il n’hésita pas une seconde et se jeta tête la première dans la tourelle et la relative sécurité de l’habitacle de son char. Sa tête heurta son siège, et il se cogna fortement les côtes contres les commandes et les consoles, le faisant jurer de plus belle. Il arriva à se contorsionner pour se remettre à l’endroit. A peine eut-il les fesses dans son fauteuil qu’il s’autorisa une seconde pour souffler toute la tension qu’il venait d’accumuler précédemment. Il c’était vu mourir et cette vision le hanter ait encore longtemps. L’équipage toujours dans la caisse du char Leman Russ, eux aussi semblait heureux de voir apparaître de nulle part une aide aussi inespérée venue des airs. Certains même priait, d’autres s’envolaient de bonnes claques dans le dos pour se congratuler alors que dehors le mitraillage continuait.

Kratchev s’apprêta à donner ses ordres, quand une main surpuissante vint pour la deuxième fois le saisir par la trappe ouverte. Une rafale de bolter lourd vint la faucher au dehors et une pluie d’esquilles d’os et de sang infecte arriva par trombe aspergeant Kratchev et son poste de commandement.

Ses hommes surprirent devant une telle scène, partirent dans des éclats de rires, ne se moquant guère de leur officier, mais plus pour lui signaler l’étrangeté de tour ce qui leur arrivait.


-Valkyrie deux-neuf, en passe de mitraillage. On a eu le derniers les gars. On arrive avec des renforts, tenez bon en dessous.

Le lieutenant arracha le combiné de son opérateur radio et leur répondit :

-Beau boulot les gars. Merci pour tout ça. Mais si vous pouviez arrêter de tirer sur mon char, ça serait super. Lança-t-il d’un ton sarcastique.

-On ne vous promet rien lieutenant ! Répondit du tac au tac le pilote hilare malgré la dangerosité de la situation du champ de bataille.

Un nouvel élan d’hilarité prit l’équipage.

-Concentrez-vous les gars, il faut qu’on rejoigne le capitaine.

Au même moment, le combiné crachat de nouveau et malgré les parasites sur les ondes, ils reconnurent la voix éraillée de Dechenko :

-Lieutenant Kratchev, j’ai tout vu, c’était pas mal du tout, mais il y a encore une guerre à gagner. Ne t’endors pas.

Kratchev ne répondit rien, las et fatigué et ne donna son ordre d’avancer que d’un signe de la main à son équipage alors qu’il essuyait de l'autre le sang de l’Ork qui recouvrait et visait son œil sur les collimateurs de visée pendant que son blindé prenait de la vitesse après cette halte forcée.

 

 




Brüner tenait fermement les barreaux des arceaux qui couraient sur la peau blindée du transport de troupe Rhino. Il fauchait les Orks trop impétueux qui tentaient de charger le flanc droit du véhicule lancé à pleine vitesse, de son épée ensanglantée. Le chef de char du Rhino, arrosait de rafales longues la horde devant eux. Alors que l’engin de mort, percutait de face les corps qui s’agglutinaient devant.

Les secousses menaçaient d’envoyer valdinguer Brüner qui ne tenait qu’à un bras. Le Hunter’s quant à lui, arrosait les flancs du champ de bataille de ses bolters lourds et de son autocanon qui crachait sans discontinuer. Un nouveau son de cor à vous faire vibrer les os, attira le regard du sergent Brüner vers le Gargant immense qui se dressait devant eux alors qu’ils tentaient tous de combler l’écart entre les impériaux et lui.

Dans des grincements de vérins et de pistons hydrauliques, il tourna son impressionnant canon rotatif vers les véhicules Black Templars au sol. Brüner réalisa ce qui allait se passer en deux battements cœur. Ont pu dire s’il lâcha intentionnellement les arceaux ou le choc effroyable de l’obus du Gargant qui frappa la lame de bulldozer monté à l’avant, qui le fit tomber, mais dans sa chute il n’entendait que le cri du chef de char qui prépara l’équipage à un tir en approche.


Son roulé-boulé fut chaotique et violent. Le choc du sol vint frapper son paquetage dorsal en premier, égratignant la peinture, mais a l’intérieur, son porteur fut malmené. Il tomba sur une cinquantaine de mètres, avant qu’une masse inconnue ne le stop. Son dos amorti le choc, si violemment que sa tête prit un angle étrange. Le coup du lapin qu’il reçu aurait du n’importe quel homme. Mais il n’était pas un homme comme les autres. Il était un Ange de L’Empereur-Dieu. L’arrière de son crâne heurta l’intérieur de son casque de céramite, si bien qu’un sang bouillonnant lui coula dans le cou et sur le torse. Inondant sa carapace noire, ses habits et l’intérieur de son armure. Mais il ne le senti pas, alors qu’il perdit connaissance.

 

Son armure souffrait elle aussi. Son réacteur interne connaissait des ratés, pour alimenter en continu les fonctions primaires et secondaires. Pourtant l’esprit de la machine refusa de capituler et donna l’ordre au paquetage dorsal d’envoyer une quantité astronomique d’analgésiques, de coagulant de synthèse couplés aux cellules de Larraman présentes dans le corps du porteur, et d’adrénaline.

Brüner se réveilla en sursaut, cherchant sa respiration dans de grandes goulées d’air, le choc de la chute avait chassé l’oxygène de ses poumons. Il cligna des yeux pour chasser le sang qui coulait dedans. Il essaya de se relever, mais c’était comme si ses jambes refusaient de lui répondre. Une pensée lui traversa l’esprit en une demi seconde. Et si sa colonne vertébrale était sectionnée. Sa moelle épinière touchée. Il ne pourrait plus marcher ni finir ce combat.

C’était inconcevable. Même estropié il continuerait. Ce n’était pas une excuse pour abandonner. Il ne sentait plus la poignée de son épée dans sa main armurée, il la chercha du regard, sa vision brouillée ne voyait plus qu’à un mètre devant lui, ses oreilles n’étaient qu’acouphène et bruit. La chaîne qui reliait l’épée à son armure semblait encore intacte. Il tira sur la chaîne, encore et encore, jusqu’à percevoir un poids au bout. Il tira encore, alors que son bras était sûrement brisé. Enfin il l’a senti, la poignée, fermé, en métal, enroulée de cuir tannée pour la garde. Son contact le rassura, ses doigts gourds la saisirent aussi fermement que le peu de force qui lui restait lui permit.

Il tenta de se relever, s’aidant de sa lame, pointe vers le sol, comme d’une béquille. Il réussi à se mettre à genoux quand les cocktails de stimulants entrèrent dans son flux sanguin. Il eut un hoquet de surprise, tâché de sang, quand le contrecoup des produits chimiques fit effet. Ses cœurs s’emballèrent si bien qu’il crut que ses cœurs allaient exploser ou sortir de sa poitrine.

Il voyait tout au ralenti, un spectacle à vous glacer le sang. Le transport Rhino était arrêté net. Un trou béant, fumant, aux bords rougeoyants dans sa lame de bulldozer laissait échapper une fumée acre d’un départ d’incendie. Il était touché. Mortellement blessé.


Ses hommes sortirent en urgence par l’arrière du véhicule toutes armes hurlantes. Le bolter lourd de Johann crachait le feu et l’acier alors que les autres se déployaient après un débarquement d’urgence mouvementé. Le char Predator, le Hunter’s Bane déborda sur sa gauche ouvrant le feu lui aussi de toutes ses armes pour tenter de contenir la vague Ork qui continuait d’approcher.

Brüner hurla de rage, mais il n’entendit même pas son propre rugissement. Il dégaina son bolter lourd, fit volteface, s’appuya sur le muret sur lequel il c’était fracassé, et ouvrit le feu. Il abatis cible sur cible, rechargeant dans des mouvements fluides. Les produits dopants et chimiques dans son sang faisaient des miracles.

Soudain, à l’orée de son audition, il commença à entendre enfin les communications de son escouade :

-Rhino touché ! Boîte de vitesse et transmission détruite ! Mon co-pilote est mort ! Évacuation ! Appuis par la gauche ! Avancez ! Hurla le chef de char avec son pilote encore à l’intérieur luttant contre l’incendie qui menaçait de s’étendre dans le compartiment exigu.

 

Brüner senti approcher le contrecoup d’autant de drogue de combat, comme un frisson dans le bas de son dos et ses forces qui s’échappaient de lui. Une main ferme vint le soutenir au dernier moment, alors qu’il se sentait partir.


-Je vous tiens, monseigneur.


La voix de Gauron résonna dans ses oreilles. L’apothicaire était là et s’activait déjà sur ses blessures et les premiers soins qu’il pouvait lui prodiguer.

Une clameur ainsi qu’un rugissement de moteur vint faire trembler la plaine alors que le reste de l’escouade formait un cordon imperméable autour de leur sergent qui continuait de vider chargeur après chargeur.

Une centaine de transport Valkyrie armés surgirent des nuages, en vol quasi stationnaires pour se positionner au dessus de la positon du sergent Brüner et de ses hommes. Une ligne de presque un kilomètre de front des quelques rares appareils encore en état de voler, c’étaient réuni pour une ultime percée.

Ils ouvrirent le feu pour appuyer la charge impériale, à l’unisson, un colonel de l’Areonautica Imperialis harnache dans sa propre Valkyrie de commandement, hurla dans le vox d’ouvrir le feu. Les Valkyries envoyèrent leurs roquettes, missiles Hellstrike sans discontinuer, ouvrant le feu avec leurs bolters et leurs canons lasers aussi. A une cinquantaine de mètres en l’air, les Valkyries faisaient des cibles parfaites et bon nombre tombèrent dans des gerbes de flammes s’écraser au sol quand la Waagh répliqua de ces propres armes vers les cieux.

La ligne Ork s’embrasa sous le déluge de feu. Bon nombre de missiles, roquettes et bolts touchèrent eux aussi le Gargant au milieu de la Waagh. Ses boucliers semblèrent s’embraser, dans des reflets d’énergie verdâtres, mais ils ne cédèrent pas d’un pouce, toujours aussi résistant, toujours actif. Quand les Valkyries furent à court de munition, certaines pivotèrent sur leurs flancs pour que les artilleurs de bolters lourds latéraux ouvrent le feu à leur tour, envoyant une pluie dense de bolt explosif. Les corps volèrent, démembré, dans des flashs de lumières et de feu. C’était exactement ce qu’il fallut pour que le quatorzième blindé de Gorst ne tente une percée et ne tente sa chance dans un dernier corps à corps contre le monstre blindé qui les massacrait.


Cinquante char Leman Russ, ce qui restait de ce régiment blindé n’arrive au contact du titan Ork, prit de vitesse par la puissance de feu et la charge ennemie. C’est là que le Gargant commit sa première et dernière erreur alors qu’il commençait déjà à orienter son immense canon énergétique, qui avait eu le temps de refroidir et de recharger, vers les chars qui venaient d’ouvrir le feu sur lui a bout portant. Sans hésiter, le Gargant ouvrit le feu, dans un orage de puissance sur les tanks désemparés. 

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