Black Templar Tome III

Chapitre 11 : Les Anges Meurent Deux Fois

5488 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 30/04/2022 11:23





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« Sans ténèbres il ne pourrait y avoir de lumière. Sans mort il ne pourrait y avoir de sacrifice. Sans guerre, il ne pourrait y avoir de victoire. »

 

 






-Toujours rien, voxa Johann, aussi immobile qu'une statue, debout, fixant l'horizon depuis des heures.

-Soyez patient mes frères, lui répondit Markus, lui aussi posté plus loin sur la ligne de bataille.


Les incendies c’étaient tue les uns après les autres, quand tout le prométhium des réserves percées et des véhicules détruit, furent consommés dans des brasier infernaux. Il faisait même froid dans le jour qui commençait à poindre, mais pourtant la visibilité était quasi nulle. C’était un cimetière de véhicules qui s’étendait à perte de vue. Les colonnes autrefois verdoyantes et fleurie étaient parsemées de carcasse rousses de véhicules de tout modèles, des deux races qui s’étaient affronté.

Le Ministorum avait tenté de faire son office, mais il y avait trop de corps à récupérer, à donner les derniers sacrements pour espérer leur inhumer comme le voulait le rite de la Très Sainte Église de L’Empereur-Dieu. Ça et là encore quelques prêtres arpentaient le champ de bataille, donnant les dernières onctions aux morts qu’ils arrivaient à identifier a l’aide de petite fiole d’eau bénite depuis longtemps vide, due aux nombre de morts à bénir dans leurs derniers voyage. S’il leur avait demandé, les prêtres lui aurait répondu que seul le geste compte, pas les aléas d’une vie physique.

Alors Brüner regardait sans rien dire, perché comme une figure de proue sur un navire, l’horizon et les silhouettes encapuchonnées essayant de sauver les âmes des morts et de leur donner les derniers sacrements avant la prochaine bataille.

Dans son dos, malgré des heures entières sans repos, La Garde Impériale s’échinait sang et eau à renforcer ce qui allait être leur dernière ligne de bataille. D’après les rapports qui tombaient en cascades, et que le sergent Brüner avait le temps de lire un par un, les préparatifs allaient bon train. Malgré les efforts combinés de Mechanicus, et de la Garde, encore un tiers complet de véhicules n’avaient pas reçu de réparations ni de ravitaillement. L’infanterie lourde ou légère ou même l’artillerie qui n’avaient pas encore connu le plus gros des combats étaient pleinement opérationnelle. Quant aux forces aériennes et spatiale, engagées depuis le début dans les combats, elles n’étaient plus que l’ombre d’elles même.

Brüner ouvrit une liaison directe avec le Revenant toujours en orbite haute avec ce qui restait de la flottille impériale. Leur mission était elle aussi simple. Interdire le survol de la cité Ruche et de ses environs pour contrer tout débarquement massif de renforts Orks. Si l’ennemi voulait vraiment renforcer ses positions ils devaient le faire depuis un espace aérien qu’ils maîtrisaient, et donc perdaient un temps considérable à redéployer ses forces à la surface. Laissant un temps précieux à la Garde pour travailler.


-Ici Revenant, nous vous écoutons seigneur.

-De nouvelles informations à nous communiquer ? L’heure donnée par le Mechanicus approche. Demanda simplement Brüner.


La voix qui lui répondit ne fut pas celle de l’opérateur vox à bord de la passerelle mais celle du capitaine Ström, lui aussi sur le qui-vive.


-Aucune. Les nuages de pollutions et les changements atmosphérique due aux batailles spatiales et terrestre nous empêchent tout scan d’auspex à la surface. Si j’étais pessimiste, monseigneur, je dirais que c’était fait exprès qu’ils trament quelque chose ici-bas. Et nous ne pourrions rien voir.

-Leur chef pourrait être assez rusé pour mettre un plan aussi vaste en œuvre. Répondit Brüner. Tenez-moi informé. Nous avons besoin d’informations sur ce qui s’apprête à fondre sur nous. Quand est-il de notre flotte ?


Cette fois ce fut le Techmarine du Revenant qui prit la parole. Ce qui surprit le sergent car il ne s’entretenait que très rarement avec lui. De sa voix cybernétique, frère Osmound lui fit un rapport plus que détaillé :


-Le Revenant est opérationnel au-delà des légers dégâts que nous avons subis. Le capitaine Mara à bord du croiseur lourd Pride of the Foe nous assure elle aussi sa pleine puissance. Elle mène maintenant que le reste de la flottille de départ. Nous n’avons pu sauver qu’une douzaine de navires, tout tonnages confondus. Deux sont encore très en deçà du statut opérationnel à cause des dégâts subis. Quand les Orks attaqueront nous résisteront le temps nécessaire pour déloger ce chef Ork. Je ferais s’écraser moi-même le Revenant sur son armée et lui-même pour vous venger si nécessaire.

Brüner sourit dans son heaume. Même blessé, même parqué dans ses entrepôts, cloué physiquement à son navire, l’esprit combatif du Techmarine restait intact et son obsession dans l’accomplissement de son devoir, était encore brûlant.


-Contre ordre Revenant. Si nous périssons tous aussi, bombardez nos dépouilles et la cité. Ne laissez personne tomber entre leurs mains et rentrez chez nous. Dans notre foyer. Transmettez nos gènes, notre héritage et racontez ce que nous avons affronté ici.

-A contrecœur, ce sera fait, monseigneur. Répondit Osmound.

-Mes seigneurs, du mouvement. La flotte Ork semple manœuvrer, ils arrivent, les coupa Ström alors que la situation évoluait très vite.

-Bonne chasse capitaine. La liaison se coupa net alors qu’on entendait déjà en arrière-plan les volets blindés de la passerelle de commandement, se fermer.

 

 

Le serf, lui aussi sur la passerelle déglutir difficilement. Il avait été parqué dans ses quartiers, mais depuis qu’il n’y avait plus aucun Astartes à bord, il ne pouvait plus s’acquitter de ses devoirs de maintenance, de réparations et de service. Ils avaient alors erré dans les coursives, donnant de lui-même de son propre chef aux équipes de réparations qui œuvraient sur le navire jusqu’à échouer sur la passerelle. Il n’avait pas perdu une seule miette de la conversation entre le capitaine et le sergent Brüner. Au nom de sa femme, à bord du Pride, son corps avait bondit dans sa cage thoracique. Il doutait qu’il puisse les revoir un jour, elle et son enfant. Ni aucun des Astartes, alors que pourtant il donnerait tout pour qu’ils rentrent tous a bord port. Mais il savait aussi que le devoir demandait des sacrifices. Personne n’était immortel.

Il sorti de sa combinaison de travail une tablette hololythique qu’il alluma machinalement. Une image pix d’une qualité moyenne apparu alors que l’écran entrait en tension. Une main, la main de sa femme, tenait une autre beaucoup plus petite et frêle. Une simple légende venait souligner l’image pix. Ton fils.

Ces deux mots le transportaient de joie à chaque fois qu’ils les lisaient. Il éteignit la tablette et la remit dans sa poche abdominale de sa tenue de travail. C’était le seul contact qu’il avait eu avec sa femme depuis bientôt douze mois complets. Et ses accréditations ne lui permettaient pas de répondre à cet envoi. Alors il chassa cette image de son esprit, alors que les moteurs du navire commencèrent à monter en régime et que les ordres fusaient sur la passerelle, tandis que les volets blindés s’abaissaient. Le devoir appelait.

 

 

Il courait à perdre haleine. Ses poumons lui brûlaient l’intérieur de la cage thoracique. Il avait été réveillé par les premières explosions et un début de fusillade sur le périmètre extérieur. Ses bottes claquaient sur le bitume alors qu’il courait aussi vite qu’il le pouvait vers les hangars. Il n’était pas seul. Autour de lui, d’autres pilotes eux aussi surprit que lui accouraient de partout et traversaient le tarmac pour rejoindre leurs chasseurs. C’était contraire à tous protocole. Mais des Maraudeurs et des Thunderbolt décollaient à pleine vitesse alors que se croisaient au sol des équipages, des pilotes, des camions de carburant et des chariots de munitions.

Gall n’avait même pas réussi à enfiler entièrement sa combinaison de vol. Son casque et son masque respirateur s’entrechoquaient sur sa poitrine et d’une main il portait le reste de sa combinaison anti G. Des départs de coups automatiques résonnèrent sur la piste. De longues rafales, suivi d’explosions. Gall reconnut la plupart des tirs. Des tourelles automatiques tarentules armées de bolters lourd. C’étaient les défenses les plus répandues pour garder une aussi vaste zone aussi loin des lignes de front. La Garde privilégiait une sécurité automatisée que sur un nombre important de soldat. Elles surveillaient le périmètre chaque heure de la journée et de la nuit, sans jamais se reposer. Scannant tout ce qui approchait sur tous les spectres visibles possible.


Quelques fois c’était des animaux sauvages qui déclenchaient les défenses et au matin on ne retrouvait que des restes sanglants, à peine reconnaissable. Même la faune au bout d’un moment évitait ces zones où rien ne pouvait passer. Même des années après qu’une base aérienne de la Garde ne disparaisse, les animaux ne retournaient plus jamais sur ces terres.

Mais elles n’étaient pas infaillibles, ni indestructible. Et comme tout armement, après un long affrontement, elles pourraient tomber à court de munition.

Gall bifurqua sur la gauche et croisa plusieurs mécaniciens qui couraient dans le sens opposé. Ils essayaient de se mettre à l’abris ou de fuir. Gall reconnut en un clin d’œil son hangar et le nez de son appareil qui en sortait. Il s’engouffra dedans, lançant son équipement au sol et commença à finir de se revêtir de sa combinaison.

Son chef mécanicien sorti du cockpit. Les moteurs du Thunderbolt hurla déjà et montait en régime. Le mécanicien d’expérience, dès qu’il avait entendu les premières détonations avait accouru pour faire chauffer les moteurs de l'appareil en vue d’un décollage rapide. Il ne prit même pas le temps de prendre l’échelle pour descendre, et sauta au sol.


-C’est la merde mon lieutenant. Les Orks sont là. Ils vont submerger la base et nous empêcher de décoller. Si ce n’est pas pour nous clouer au sol en vue d’un assaut terrestre, je bouffe ma clef de douze.

-Ferme la, un peu et viens m’aider à m’équiper !

A deux ils réussirent à faire équiper le lieutenant. Il enfila son casque de vol, accrocha son groin à l’attache et releva la visière. Il était presque prêt. Une déflagration les coupa dans ce qu’ils faisaient. Loin au nord un champignon de feu et de flammes s’éleva, ainsi qu’une épaisse fumée noire.

C’était l’emplacement des Gardes Impériaux, chargés de la base. Les Orks avaient du passé le périmètre. Ils seraient là bientôt.

-Allez ! Grimpez mon lieutenant ! On à pas le temps !


Gall en quatrième vitesse, escalada l’échelle et sauta dans son siège de pilotage. Les auspex, capteurs et variateurs, ainsi que tous les instruments clignotant comme à leur habitude. Le chef avait fait un travail remarquable. Tout semblait fonctionner et prêt à l’usage.


-Je vous ai rempli les réservoir raz la gueule mon lieutenant. Vous pourrez voler presque deux heures trente avec un peu de chance. Comme convenu, les autocanons sont remplis, toujours au même mélange et les canons laser aussi. Je vous ai dégoté des missiles air-air en bout d’ailes et deux bombes de cinq cents kilos. Avec ça vous allez faire un carnage.


Gall regarda le chef mécanicien dans les yeux, et les deux hommes comprirent ce qui les attendaient. Les Orks attaquaient les aérodromes impériaux en prévision de l’attaque ultime, essayant de priver les forces de L’Empereur-Dieu de leur puissance aérienne. Quand Gall et le reste de l’escadrille décollerait, ça ne serait qu’un aller simple. D’ici là, l’aérodrome serait perdu aux mains de l’ennemi. Impossible de revenir et de se poser. Et le personnel de la base, seul l’Empereur-Dieu savait ce qu’il allait leur arriver.

Devant le hangar, un chasseur bombardier Maraudeurs commença son décollage, ses roues quittèrent le sol, lancé à pleine vitesse, des flammes de post combustion sortant de ses tuyères. Une rafale de tir traçants partit du sol, depuis la lisière de la forêt autour de la base. La première passa bien au-dessus mais deux ou trois autres, plus fournies touchèrent l’appareil. A peine eut-il quitté le sol, qu’il s’embrasa, tomba sur le dos, et se fracassa au sol. Son armement détonna, illuminant la piste trois dans un geyser de flammes surchauffes.

-Oubliez pas ça, mon lieutenant. Le chef mécanicien Donna au jeune lieutenant dans son cockpit un fusil laser standard, mais sa crosse repliée pour prendre moins d de place. Il le calla sur l'attache magnétique de son siège. Vous en aurez besoin.

Le chef sauta au sol et enleva d’un geste vif les cales sous les roues du Thunderbolt. Il fit un rapide tour de l’appareil alors que le lieutenant Gall commença à fermer la verrière dans les rugissements de son chasseur. Le chef mécanicien sembla satisfait de son tour d'inspection et se posta devant l’appareil. Il fit de rapide gestes réglementaires pour autoriser le pilote à accéder à la voie de roulage, alors que les autres appareils eux aussi sortaient et que les bruits des combats se rapprochaient.

Gall risqua un dernier regard vers le chef qui malgré le vacarme du chasseur lui parla. Il put lire sur ses lèvres un très franc : Bonne chasse. Ainsi qu’un salut militaire raide et rapide. Aussitôt effectué, il partir en courant, vers d’autres Gardes Impériaux au sol qui lui lancèrent un fusil laser qu’il rattrapa et ils disparurent, se dirigeant vers le gros des combats. Gall en était sûr. C’était la dernière fois qu’il le voyait.

 

Il était face à la piste décollage. La lueur du bombardier Maraudeur en feu illuminait la piste. Le lieutenant Gall verrouilla son casque de vol et son groin et enfonça la fiche vox dans son appareil. Aussitôt les transmissions, les voix apeurées et les ordres saturèrent son audition. Il cala sa fréquence sur celle du reste de son escadrille :


-Putain ! Enfin ! Devinez qui vient nous rendre visite ?

-Chasseur deux-neuf, content que vous soyez encore en vie. Je vous vois depuis là-haut. Dépêchez-vous, les Orks on franchit le périmètre. A vous.


Il reconnut la voix du capitaine. Ils avaient réussi à décoller et l’attendait. Il devait faire vite. Il était en position et attendait l’ordre de la tour de contrôle, alors qu’autour de lui, les baraquements et les fortifications en feu, projetaient leurs ombres sur son appareil. Une fusillade éclata sur sa droite. Assez proche pour qu’il voit les départs d’une intense réplique de laser face aux tirs de projectiles solides.


-Autorisation de décoller chasseur deux-…


L’autorisation de l'officier de la tour de contrôle n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’une explosion vint balayer la tour qui surplombant le tarmac et les baraquements. Des débris volèrent dans toutes les directions et certains camions stationnés dessous furent écrasés par la maçonnerie qui tombait en cascade.

Gall actionna la manette des gaz à fond, se disant qu’il n’allait pas rester là, à attendre la mort. Son appareil prit de la vitesse, alors que la post combustion arrachait son fuselage à la gravité. Alors que le manche tremblait de plus en plus alors que les roues touchaient presque plus le sol, il sentit se faire arracher à la gravité.

Le chef mécanicien avait œuvré, lui et son équipe comme des orfèvres. Plus aucun signe de dégâts suite à la précédente bataille n’était visible. Peut-être que la structure interne était affaiblie, ce que nota Gall dans son esprit, mais les contrôles répondaient bien et son appareil était chargé autant qu’il le pouvait en munition. Il rentra le train d’atterrissage alors qu’il s’éloignait du sol. Il aperçut des formes humanoïdes courir en bas, submergeant quelques positions et bunkers. Les pistes étaient envahies. La base était tombée.

Gall et son Thunderbolt étaient talonnés de prêt par d’autres appareils qui eux aussi avaient réussi à en réchapper de peu. Au sol, des pilotes qui n’avaient réussi à décoller à temps ou même réussit à rejoindre leurs appareils étaient massacrés sans distinctions par les Orks qui apparaissaient de partout et avaient pris procession des lieux.

Gall poussa un plus le régime de ses moteurs et prit de l’altitude. Sur sa droite apparut un autre chasseur Thunderbolt et un autre sur sa gauche. Aux marquages et distinctions sur les carlingues, il les reconnut. Des Aigles. Son escadron. Un dernier chasseur se positionnant devant lui, mais assez loin pour le protéger du souffle néfaste de ses propres propulseurs.


-Je vais mener la formation. Mettez-vous dans mon sillage, on économise le carburant. Il me reste environ deux heures vingt. A vous, rapport de consommation.


Tous répondirent. Seul Gall avait un peu plus de carburant car il venait tout juste de décoller. Et ils savaient tous que ce ne serait qu’un aller simple. Chaque munitions ou litre de prométhium devaient compter.

La centaine d’appareils qui avaient réussi à décoller de l’aérodrome se regroupèrent en formation large et foncèrent vers la Ruche au loin. Gall se jura de venger tous ces hommes qui avaient déjà donné leurs vies pour lui. Il ajouta à la liste le nom de son mécanicien, la seule personne qui ressemblait un tant soit peu à un ami pour lui. Une prière à l’Empereur-Dieu lui effleura les lèvres quand il ferma sa visière de combat et perça la couche nuageuse, ses frères sur ses flancs.

 

 







-Envoyez leur une pleine bordée, batterie principale, feu ! Hurla Ström à son équipage.

L’ordre fut relayé jusqu’aux macro canons qui n’attendaient que son ordre, ils étaient tous braqués vers les navires Orks qui fonçaient vers le croiseur d’attaque Astartes qui leur présentait son flanc tribord. Les canons crachèrent les uns après les autres, comme à l’entrainement, de la proue à poupe, expédiant leurs obus d’une taille titanesque vers leurs cibles. A cette distance, même si elle s’exprimait en milliers de kilomètres, il était impossible de manquer ses tirs. C’était un combat à très petite échelle, à moyenne portée, comme aurait pu le dire un Garde Impérial sur une zone de conflit.


-Le Pride se positionne sur nos arrières, et nous accompagne, il vient joindre sa puissance de feu à la nôtre ! Rapporta un officier des communications, les oreilles rattachées à son casque, encastré dans son pupitre de traitement des liaisons vox.


Enfin une bonne nouvelle, murmura Ström pour lui-même. Il le voyait sur sa table hololythique, le reste de la flottille restait en retrait. Et c’était bien normal. Le nombres des navires impériaux ne pouvaient pas jouer dans la balance. Ils restaient à distance, mordant chaque navire Ork de loin, essayant de contrôler la masse d’ennemi qui tentait de les submerger. Mais le Pride et le Revenant, à eux deux, étaient des navires de ligne, fait pour le combat à longue et courte portée, conçu pour encaisser des dégâts et rendre coups pour coups. Le Revenant fendait l’abîme de sa proue blindée, le Pride, sur ses arrières, assez éloigné pour se protéger des trainées des réacteurs du croiseur Astartes devant lui. Quand l’équipage du Revenant eut finit de recharger, celons les chronomètres ce fut un rechargement parfait, les équipes de serviteurs, de serfs et d’esclaves savaient tous l’importance du moment, le navire ouvrit le feu une nouvelle fois. Les quatre macros canons aboyèrent dans l’immensité de l’espace spatial dans un silence dû à l’absence d’oxygène. Sur la passerelle et le reste du navire, les murs en tremblèrent. Le Pride choisit lui aussi son moment pour ouvrir le feu avec son homologue. Au total ce fut huit macro canons, quatre batteries dorsales et de flanc laser qui envoyèrent leur puissance vers l’ennemi qui tentait de se rapprocher de façon agressive et direct.

-Ajoutez la puissance de notre canon de bombardement, envoyez leur tout ce que nous avons. Feu à volonté, détruisez tout ce que vous pouvez. L’ordre fut dit d’une voix calme, comme si cela n’impliquait pas la puissance de feu d’un croiseur d’attaque de l’Adeptus Astartes.

C’était l’ordre qu’attendait tout l’équipage du Revenant. Aussitôt le canon de bombardement de proue, tourna sur son axe de quatre-vingt-dix degrés, et joignit ses obus à ceux des batteries de macro canons. Les tourelles de défenses rapprochées elles aussi ouvrirent le feu. Au départ conçu pour éliminer les menaces de torpilles ou missiles ennemis, maintenant elles tiraient dans le vide de leurs tirs traçants à haute vélocité. Le Pride imita le Revenant. A eux deux ils déployèrent une puissance de feu inimaginable. Illuminant leurs flancs et l’espace alentour de leur puissance combinée. Les premiers tirs firent mouche. Les navires de tout tonnage Ork furent touchés. Les boucliers semblèrent tenir l’espace d’une seconde, mais cédèrent en cascade. Les obus impériaux explosèrent sur les cuirasses. Les coursives volèrent en éclats, envoyant dans le vide les équipages Orkoïdes. Aussitôt qu’un navire Ork était sévèrement touché, les artilleurs passaient au suivant. Ils n’avaient ni les ressources ni le temps pour confirmer la destruction d’un seul navire. Ils laissaient les carcasses en flammes ou partiellement brisées, dériver dans l’espace profond. La masse de navire Ork continuaient de foncer vers eux.

 

L’ordre était de tirer à volonté. Il n’y avait plus aucun ordre dans les bordées. Dès qu’un canon était rechargé, il tirait. Les équipes qui rechargeaient le plus vite, mettait quelques secondes de moins que les autres, si bien que sur les autres macros canons du Revenant c’était un ordre disparate qui illuminait son flanc tribord. Les hommes et les femmes des équipes de rechargement se fatiguaient sous la charge de travail et sur la durée. Si bien que les chronomètres de rechargement ne cessaient de monter en flèche. Même l’acheminement des obus depuis les soutes commenceraient à manquer pour approvisionner un tel tir continu de la batterie tribord.

 

Les Orks tentaient le tout pour le tout et cela se voyait. Ils essayaient temps bien que mal de forcer le passage pour arriver au-dessus de la dernière Ruche à la surface et des dernières lignes de défenses de la Garde et du sergent Brüner. Soit pour un bombardement orbital soit pour un débarquement lourd d’infanterie et de véhicules au sol. Dans les deux cas, cela reviendrait à perdre quiconque serait à la surface. Ström et ce qui restait de la flotte impériale ne pouvait permettre cela. Ils faisaient barrage, aussi longtemps que cela serait nécessaire, jusqu’à ce que le sergent Astartes en bas, ne lui dise que tout était perdu où qu’ils avaient arraché une victoire éclatante.


-Le croiseur Ork de tête dans le secteur trente-deux ouvrent ses soutes de débarquements ! Oblitérez-le ! Hurla Ström.

-Aucun canons en ligne, tous en rechargement. Rapporta un serviteur lobotomisé les yeux devant sa console.

-Prévenez Mara ! Cible prioritaire.

 

Les deux batteries laser lourde de flanc du Pride s’orientèrent vers leurs nouvelles cibles. Les accumulateurs étaient chargés au maximum de leur puissance nominale. A eux deux, les batteries accumulaient et crachaient presque la puissance de la consommation en énergie d’une ville d’un million d’habitant en une année. A chaque tir. Quand les canons qui refroidissaient dans le vide spatial furent alignés, pas une seule seconde ne fut perdue et ils ouvrirent le feu. Des traits d’énergie pur en sortirent à une vitesse avoisinant la vitesse de la lumière. Le croiseur fut touché avec une précision digne d’un tireur d’élite. Sa baie fut la première touchée et son compartiment juste au-dessus d’elle, en second. Les tirs transpercèrent les boucliers avec une étonnante facilité, et la cuirasse aussi. Dans une débauche de lumière et de métal fondu par les tirs, on distingua presque que les deux tirs avaient transpercé le pauvre navire et touché quelque chose derrière lui, de plus petit tonnage.

Mais rien ne se passa, pendant de longue seconde. Si bien qu’on voyait maintenant des modules et des navettes sortirent de la baie de lancement comme si de rien n’était. Mais tout à coup, le croiseur se contorsionna, comme s’il était vivant et prit d’une crise foudroyante, lui contractant ses muscles d’acier et de feu. La baie s’embrasa et sa cuirasse aussi. Des coursives sur toute sa longueur implosèrent jusqu’à étendre l’explosion à l’intérieur du navire qui se consuma en une seconde. Le peu de navettes qui arrivèrent à décoller furent prise dans le feu rageur qui consuma le croiseur et ses alentours dans une boule de plasma surchauffée, qui brûla tout à portée.


-Explosions internes, on passe au suivant. Ordonna le lieutenant Mara sur la passerelle du Pride, les mains rivées sur la rambarde qui courait autour de la table hololithyque.







Le Hunters’ s’immobilisa dans sa position défensive sur la ligne impériale dans les grincements de ses suspensions et de ses freins. Le moteur au ralenti, sa tourelle principale et ses bolters de caisse continuaient de fouiller l’horizon à la recherche d’une menace potentiel, alors qu’autour de lui, la Garde avait cessé les préparatifs. Plus rien ne pouvait être fait avant la prochaine bataille. Celle qui mettrait fin à cette guerre. Quel que soit le vainqueur. Quelques Gardes Impériaux regardaient le ciel avec appréhension. A travers les nuages des incendies et de pollution, quelque fois on pouvait voir des flashs lumineux, haut vers l’espace. Une bataille spatiale faisait rage, ils en étaient sur, et d’ici, il était impossible de savoir qui prenait le dessus.

Frère Rudikher ouvrit la trappe de commandement du Hunter’s avec facilité, et sorti son buste pour respirer l’air du dehors. Son char Predator était bien plus imposant qu’un Leman Russ classique et chaque homme qui passait devant était soit impressionné soit trop effrayé, et passait son chemin. Même les équipages d’autres chars qui en avait plus l’habitude, semblaient déboussolé par la puissance qui s’en dégageait. A lui seul, il ancrait une majeure partie de la ligne de bataille autour de lui. Dans son secteur, rien ne passerait. Il était un mur, d’adamantium, de céramite et d’un feu rageur vengeur.


-La bataille vient déjà de commencer, dans l’espace, les airs et bientôt sur terre, lança Rudikher, à l’imposant Astartes qui restait tel une figure de proue sur son piédestal à regarder l’horizon.

Le sergent Brüner tourna son regard vers son chef de char et lui répondit avec force :

-Ca ne va plus tarder, ce n’est qu’une question temps maintenant.

Comme pour répondre à son sentiment, une terrible explosion au loin vint faire trembler la terre. Un flash lumineux d’une force telle, qu’elle se vit même d’ici, vint surprendre les forces de l’Empereur dans leur attente. Mais elle ne survint pas de là où tout le monde regardait. L’explosion vint de la Ruche, derrière eux. Un vent de panique déferla sur les lignes impériales. Les Orks venaient de passer le périmètre et c’étaient infiltré derrière leurs lignes de défenses et attaquaient maintenant la seule ville encore debout du continent. Ils étaient encerclés, prit au dépourvu, et la cité Ruche ne tiendrait pas, ses défenses réduites au minimum.

Le Sergent s’y attendait. Il était sûr depuis le début que les Orks enverraient des commandos dans les systèmes de canalisation ou les pipelines d’hydrocarbures maintenant à sec pour pénétrer dans la ville, et prendre la Garde à revers. C’était basique mais rusé. Une stratégie d’Ork. Le peu de défenseurs avaient été prévenu, mais devant autant de férocité et de barbarie, ils étaient quand même parvenus à entrer et causer des dégâts. La bataille faisait rage maintenant dans les rues de la cité, en flamme.

 

Brüner sauta au sol, atterrissant lourdement, ses bottes blindées claquant sur la terre, dure et sèche.

-Chacun doit livrer son propre combat, maintenant ! Tenez vos positions, le plus dur n’est pas encore arrivé. Restez avec moi, et vous verrez peut-être la fin de tout ceci. Tenez vos positions, homme de l’Empereur-Dieu de l’Humanité ! Hurla Brüner à travers les hauts parleurs de son armure alors qu’il sautait dans une tranchée, la plus avancée de la ligne de bataille, derrière lui le Hunter’s, prêt au combat.

Les Gardes semblèrent se ressaisirent, et quittèrent des yeux la cité dans leur dos où semblait se dérouler un terrible combat à mort. Mais leur combat à eux, n’était pas encore arrivé. Chacun ne pouvait compter que sur lui-même, et son frère à ses côtés.


La terre trembla de nouveau, mais cette fois plus internement. Brüner le ressentit dans ses entrailles, ainsi que dans ses jambes. L’espace d’une seconde il pensa à un tremblement de terre, mais une seconde secousse, trop espacée, mais mécanique vint faire encore trembler tout le champ de bataille. Des tasses de recaff laissées à l’abandon tombèrent au sol, devant la magnitude des secousses à intervalles réguliers. Alors qu’une corne de brume d’un son jamais entendu vint jusqu’à leur oreille. Les incendies et la pollution cachait tout de ce qui arrivait droit sur eux. Brüner posa son bolter sur le parapet, des Gardes l’imitèrent, attendant patiemment ce qui arrivait vers eux.


-La Waagh arrive, voxa Markus, plus loin sur la ligne.

-Non, chapelain, c’est beaucoup plus massif. Répondit Brüner l’œil rivé dans son viseur, alors que les premières silhouettes se dessinaient à l’horizon, de guerriers Orks de toutes tailles, fondre vers les impériaux, accompagnés de véhicules immondes, alors que l’artillerie impériale ouvrait le feu à l’unisson et qu’un vol de Thunderbolt passa plus loin à l’Est engageant un combat tournoyant contre une escadrille de chasseurs Orkoïde.

Brüner ouvrit le feu, son bolter crachant la mort, les hommes ordinaires autour de lui firent de même et le bain de sang commença. Nul endroit où se cacher, pas de place pour les couards. Seul l’acier et la foi pourrait sauver des hommes en ce jour. La lumière de l’Empereur sur leurs épaules, ils ne mourraient pas sans un dernier combat.

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