Black Templar Tome III
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Le canon de bataille tonna pour la troisième fois consécutive. La douille vide fut éjectée de la culasse du canon encore en fumante et tomba dans le panier de récupération. Le système de ventilation fonctionnait à plein régime et les fumées toxiques de tir commençaient déjà être aspirées à l’extérieur. Malgré tout, l’équipage portant ses masques à gaz pour pouvoir respirer convenablement. Dechenko suffoquait dedans. Le plastique sentait la moisissure et le faisait transpirer abondement. Ses cheveux courts étaient trempés de sueur et lui collait au crâne.
Le peloton du capitaine Dechenko était sur une position de défense idéale. En surplomb de la zone de combat, avec une vue dégagée et ses flancs couvert par le reste de l’armée Impériale. Sur sa droite et sa gauche, le reste des chars de son peloton, ouvraient eux aussi le feu, faisant trembler la terre de leurs canons de bataille. Seul le char du capitaine, qui possédait un canon Vanquisher, une relique, pouvait se targuer d’avoir un pouvoir de destruction anti char supérieur à ses homologues.
-Impact ! Cible détruite mon capitaine. Rapporta le tireur.
-Chargez un autre obus, et continuez le tir, avec parcimonie messieurs. Ordonna le capitaine qui risqua un œil dans les optiques de sa tourelle.
Dechenko se demanda comment son tireur pouvait apercevoir quelque chose à cette distance. Ils étaient entrain d’engager des cibles bien au-delà de leur distance d’engagement optimale, et pourtant le soldat arrivait à distinguer nettement qu’elle cible ils arrivaient à détruire. Pourtant toute la ligne de bataille impériale ouvrait le feu. Presque un millier de chars de la première ligne de bataille tiraient ensemble, et les deux milles de la seconde ligne faisaient de même, mais à l’économie, pour appuyer la première. L’horizon semblait prendre feu, ou être secoué par les milliers d’obus qui tombaient sur la Waagh qui n’avait pas décidé de ralentir.
Même à cette distance, on voyait clairement les explosions des véhicules qui venaient à être touchés. Mais cela semblait dérisoire comparé à ce qui arrivait sur eux. Le capitaine avait au début essayé de compter combien de véhicules Orks de tous types fonçaient sur la Ruche dans leur dos. Les chiffres donnaient le tournis, mais n’étaient pas fiable. On ne pouvait distinguer aucun insigne régimentaire ennemi, ni formation militaire standard. Le chiffre de six milles chars et véhicules avait été prononcés dans un murmure, mais encore d’autre apparaissaient depuis l’horizon. C’était un cauchemar sans fin.
Le canon tonna une nouvelle fois, expédiant son obus, à presque dix kilomètres de là. Si l’obus touchait sa cible, le tireur était vraiment un as. Après de longues secondes d’attente pendant que l’engin perforant volant vers sa cible, la tension monta. Le tireur brandit de nouveau le poing en l’air, triomphale, l’œil rivé sur l’optique de visé. Encore une victoire, d’autres Orks tués. C’était en début.
-Capitaine, un camion de ravitaillement du Munitorum, sur nos arrières ! Hurla depuis le compartiment le radio, les oreilles vissées sur son poste.
Dans une fumée bleutée, trois camions semi chenillés venaient de s’arrêter, a couvert derrière la colonne du capitaine Dechenko.
Ils étaient chargés de munitions, d’obus et de caisse de bolt en bande pour les affûts de bolters lourds. Le capitaine sorti de la tourelle et commença sa descente vers la terre ferme pour aller à la rencontre des soldats du Munitorum.
-On vous attends depuis une heure bande de branques. Commencez le déchargement et vite !
Les soldats dans le camion n’osèrent pas répondre devant la pique d’un officier aussi gradé, et commencèrent le déchargement à toute vitesse. Même à couvert derrière la colonne, les balles sifflaient au dessus de leurs têtes, les obus d’artillerie tombaient aléatoirement. A n’importe quel moment, un mauvais tir pouvait toucher un camion ou une réserve de munition, alors l’explosion viendrait balayer toute la position.
Les soldats du char du capitaine qui s’occupaient des affûts des bolters lourds et du canon laser sortirent pour aider au ravitaillement. De plus en plus régulièrement des balles traçantes venant de l’horizon arrivaient à toucher les flancs des blindages des chars mais aussi venaient mordre dans la terre meuble du relief.
Les soldats suaient sang et eau. Le camion du Munitorum avec son bras télescopique et mécanique déchargeait à une vitesse effrénée les obus qui s’entassaient sur la grille arrière du char Leman Russ qui continuait de délivrer un feu nourri vers les Orks qui approchaient.
Soudain, un feu vengeur vint percuter le chat et ses alentours. Dechenko qui aidait ses hommes à faire passer les obus neuf par sa trappe de commandement vers l’intérieur du char fut secoué. Il risqua un œil sur le côté pour regarder bien regarder ce qui avait put arriver. Les soldats de la Garde qui avaient creusés leurs trous de combat tout autour d’eux étaient en alerte. Des buggies ennemis, sûrement l’avant-garde Ork venaient pilonner les premières lignes de défenses pour assurer un semblant de couverture pour permettre au reste de la Waagh de progresser. Ils repartaient aussi vite qu’ils étaient arrivés, tout moteurs hurlants.
Dechenko crut voir l’obus qui approchait comme au ralenti. Il brillait d’un feu violent, son cœur propulseur devait générer plus de puissance que prévu, vu qu’il était d’une conception Ork, donc instable et aussi dangereux pour le tireur que la cible.
L’obus perforant a haute vélocité Ork ou ce qui s’en rapprochait le plus celons les standards humains, toucha à haute vitesse le sol avec un angle aléatoire. Il venait de parcourir presque dix kilomètres, et pourtant il avait conservé assez de vitesse pour ricocher contre la terre et les rochers dedans.
Il bifurqua a presque neuf cent mètres seconde droit vers le haut de la colline. Il toucha un mur de sac de sable fortifiés sur l’avant gauche du char de Dechenko. L’obus ne comportait aucune charge explosive, ses alliages et sa force cinétique suffisant largement à détruire des cibles blindées. Pourtant l’impact pulvérisa les corps, les protections et la position.
Dechenko crut une seconde qu’il commençait à pleuvoir alors qu’il se retrouva éclaboussé des organes réduits en bruine par l’impact de l’obus. Quand la stupeur retomba, les cris de douleur et d’horreur, résonnèrent sur la plaine. Les quelques Gardes encore envie étaient au sol, couvert des restes de leurs camarades. Le capitaine se ressaisit malgré l’horreur de la scène. Il s’essuya le visage, rouge de sang, mais pas le sien pour se saisir de la mitrailleuse sur pivot de sa tourelle.
-Répliquez par l’Empereur ! S’ils nous font mal on peut leur rendre la pareille !
Ses tirs traçants firent comme l'effet d’un électrochoc sur la position défensive de son escadron de chars. Comme s’ils n’attendaient que son signal, la compagnie de Gardes en charge du même secteur que lui et les autres chars ouvrirent le feu sur l’avant-garde ennemi. Les bolters lourds, autocanons, lance missile et lasers ouvrirent le feu à l’unisson, expédiant un torrent de projectiles solides et énergétiques. Des véhicules s’embrasèrent, et se fracassèrent au sol dans des accident à grande vitesse. Les passagers moururent sous le choc ou dans les flammes. La pluie de tir diminua un peu, alors que les impériaux se défendaient avec acharnement.
Dechenko était remonté dans sa tourelle et regardait ses soldats empiler comme ils pouvaient les obus qu’on leur avait apporté. Depuis longtemps les racks primaires et secondaires étaient remplis et maintenant l’équipage était obligé de stocker le surplus à même le sol. C’était contre toutes les règles de sécurité élémentaire. Au moindre choc ou obus qui venait perforer le blindage du Leman Russ de Dechenko c’était toute la réserve de munition et de carburant qui allait exploser, ne leur laissant aucune chance. Pourtant ils auraient besoin du moindre obus pour affronter ce qui allait arriver. Le soldat qui maniait le bolter lourd latéral de gauche sanglait le dernier rack d’obus et sauta dans position de tir.
-Appel au peloton. Où vous en êtes du ravitaillement ? Demanda sur les ondes le capitaine.
Deux réponses par l’affirmative lui arrivèrent. Mais Kratchev ne put pas s’empêcher de rajouter un cri de guerre en déclarant qu’il était prêt, lui et son équipage à rendre la pareil à ces pourritures d’Orks.
C’était ce sentiment que le capitaine devait cultiver juste avant le cœur de la bataille. Alors qu’une communication en provenance du commandement arriva. Dechenko, l’oreille sur ses écouteurs commença à télécharger le plan de bataille sur sa tablette hololythique et prit des notes au stylet.
-Nouveaux ordres, déclara la voix d’un ton calme qui trahissait un officier de haut rang bien loin des combats alors que le canon du char tonna une nouvelle fois, faisant trembler tour l’habitacle. Vous devez faire mouvement et engager le gros de la Waagh Ork le plus loin possible de la cité Ruche. La première et deuxième ligne de bataille partiront en avant de la force ennemie, tandis que la troisième ligne restera sur ses positions. Elle vous fournira un appui à longue distance d’artillerie
Le capitaine alors qu’il voyait les vecteurs de mouvement sur sa carte en temps réel, jura dans sa barbe. S’ils engageaient a cette distance, ils n’auraient aucun soutient, les batteries d’artillerie seraient hors de portée et manqueraient de précision, c’était sûr. Les tirs alliés se multiplieraient. Il mit cette idée dans un coin de sa tête alors que la voix de l’officier finissait son plan de bataille :
-Des escadrons de sentinelles feront offices d’avant-garde et viendront harceler l’ennemi sur les flancs. Vos officiers vous feront suivre les instructions. Bonne chance tankistes. Et la communication se coupa brutalement.
Pas un seul ‘’bonne chasse’’ ou ‘’a vos montures’’. Cet officier n’avait jamais servi dans un régiment blindé. Cela aurait pu faire rire, mais pas à l’orée d’une offensive majeure contre un ennemi deux fois supérieur en nombre. Un vacarme de piston et d’enjambées inhumaines le sortirent de sa torpeur. Par l’écoutille, cinq véhicules sentinelles dépassèrent le Leman Russ de ses flancs à grande enjambées mécaniques. Les pilotes, dans leurs cockpits blindés à plus de deux mètres du sol ouvrait déjà le feu de leurs autocanons montés sous les habitacles. C’était le signal. L’avant-garde était lancée.
Le plan était simple, pensa le capitaine, mais tellement mal pensé. Ils devaient aller au contact, bloquer la Waagh entière. Avec leurs corps et les véhicules détruits des deux camps, ils construiraient un mur artificiel fait de carcasse et de flamme que le reste de la marée Ork ne pourrait pas franchir ou du moins mettrait un certain temps à contourner. Ils gagneraient du temps. La Waagh devrait alors contourner ce champ de bataille, laissant aux défenseurs tout le loisir pour les harceler, et renforcer leurs positions. Mais comme tout plan, il ne survivrait pas longtemps au contact de l’ennemi.
Les ordres se répercutèrent sur la chaîne de commandement. Le général en charge du corps d’arme dont faisait partie le capitaine Dechenko et son peloton, donna ses ordres de mouvements et de manœuvre. Des tracés de vecteurs apparurent sur la tablette du capitaine ainsi que tous les commandant de chars de la première vague.
-Mouvement ! Marche arrière, on sort de notre position par la droite, puis droit devant sur cinq cent mètres. Kratchev en tête de formation, ordre d’engager à vue. Nous allons à leur rencontre.
Alors que le moteur du char hurlait pour l’arracher du trou de combat construit spécialement pour lui, Dechenko calcula encore une fois le nombres de chars possibles dans cette bataille. Il avait lu, comme tout bon officiers les manuels d’histoire et de tactique militaire de cette partie de L’Imperium. De mémoire d’homme, il n’en avait jamais eu d’aussi importante. Une des plus grandes batailles de chars de cette partie de la voie lactée.
Les soubresauts du char malmenaient les suspensions alors que le stabilisateur du canon marchait lui aussi à plein régime pour aligner les cibles. Le canon principal tonna une nouvelle fois, expédiant un obus perforant sur un tank ennemi qui venait d’apparaître dans son viseur. Le char adverse détonna quand l’obus perfora les couches de blindages mal rivetées. De sa coupole, Dechenko vit la tourelle du char Ork s’envoler sous la surpression et l’explosion de ses munitions.
Le peloton du capitaine Dechenko fonçait à travers les plaines. Ça y était enfin. Il était libre, libre de foncer à travers champs, À la tête de son char et de ses hommes. L’animal était libéré. Il n’avait jamais vu ça. Un front de deux cent kilomètres de large, sur plus d’une vingtaine de long. Presque dix milles chars et véhicules dans une lutte à mort. De part et d’autre du peloton la scène se répétait. Des Leman Russ venaient à la rencontre de blindés Ork, parfois presque au corps à corps, s’échangeant des obus à courte portée. Au milieu de groupe de guerriers peau verte qui tentaient de s’interposer ou se cacher.
La concentration de blindés était telle que les fumées des échappements, de la pollution et des incendies venaient masquer le ciel, changeant ses couleurs autrefois bleutés aussi pure que L’eau. Le climat lui aussi changeait à une vitesse inouïe. Personne ne le remarqua tout de suite, mais la température chuta de quelques degrés. L’averse pointait le bout de son nez.
-Rechargez un explosif ! Camion de transport dans le défilement droit devant. Il est chargé d’Orks, envoyez une rafale sur ses buggies qui nous contournent !
Ils pensent qu’ils peuvent nous berner aussi facilement, pensa pour lui-même le capitaine alors que trois rafales de bolts incendiaires et traçants vinrent faucher les motards sur leurs montures. Les corps se fracassèrent au sol dans des accidents horribles, ceux qui encore envie se relevaient, étaient coupés en deux par la puissance des bolts.
Le canon tressauta, l’obus fila à travers la fumée et les feux d’herbes de la plaine pour toucher le camion sur son avant. L’essieu avant fut vaporisé ainsi que la cabine, les conducteurs hachés menu par les shrapnels. Il s’arrêta, enfoncé dans la terre alors que ses passagers tentèrent de sortir comme ils pouvaient.
-On les traverse ! Hurla comme un dément Dechenko.
Le Leman Russ rugit, son moteur prit des tours comme s’il voulait sortir de son compartiment et l’engin d’acier prit de la vitesse, ses chenilles mordirent dans le sol. L’avant du blindé vint heurter les restes du camion avec ses occupants encore majoritairement dedans. Même depuis l’intérieur, l’équipage put entendre les os craquer, les cris de douleur jusqu’à ce qu’ils s’éteignent dans le vacarme des chenilles qui les réduisaient en pulpe.
Le char ralentit pour ne pas prendre trop d’avance sur le reste du peloton. Ils formaient un dispositif en pointe de flèche, le premier char fendait la foule des ennemis, appuyé par ses homologues. Aucun char du peloton n’était isolé des deux autres. A trois ils formaient un rempart d’acier, de bolters et de feu.
Ils roulaient à bon rythme. Partout autour d’eux, le chaos le plus total régnait. L’air était saturé de tirs si bien que les coques des blindés sonnaient presque constamment des tirs en approches et des éclats qui volaient en tout sens. Des compagnies et des pelotons blindés chargeaient les Orks qui essayaient de forcer le passage. Il n'y avait aucune cohésion à grande échelle. Aucune ligne de bataille distincte. Chacun se battait aux côtés de ses frères les plus proches pour essayer de survivre.
La pollution était telle et les incendies si nombreux, que la lumière du soleil et du ciel était presque en permanence masquée. Il faisait une demi nuit constante, illuminée par les flashs des tirs. Un groupe de sentinelles dont le pas caractéristique martelait le sol, dépassèrent sur la droite, le peloton du capitaine Dechenko. Leurs autocanons et multi lasers hurlants, elles chargèrent quelque chose derrière la colline. A peine eussent-elles disparu, que les flashs des explosions et le hurlement du métal torturé se répercuta dans les environs.
C’est à ce moment précis que des bombardiers Maraudeurs passèrent à haute vitesse au-dessus du champ de bataille. Dechenko se retint presque de crier sa joie dans le compartiment de son tank, avant de s’apercevoir qu’ils étaient poursuivis par un groupe de chasseurs Orks. Un des appareils Impérial, en feu vint raser le sol avant de s’enfoncer à toute vitesse dedans, laissant un sillon immense sur plus de cinq cent mètres. Il explosa dans un champignon de flamme, rasant tout sur son passage. Les survivants braquèrent leurs nez vers les cieux, espérant semer leurs poursuivants dans les nuages de pollution et des incendies.
-Objectif, cette colline ! Formation en ligne, quoi qu’il se trouve derrière, on le détruira !
Le passage de vitesse grinça alors que le pilote amenait la première vitesse, qui les aiderait à monter le dénivelé imposant. La terre fut retournée alors qu’autour de la ligne des trois chars qui montaient de face, les tirs d’artillerie continuaient de pleuvoir.
-Compagnie C, ici Dechenko, je me positionne sur votre flanc droit, j’aurais un visuel parfait pour vous appuyer d’ici, profitez-en pour faire mouvement. Envoya à la radio Dechenko.
Il le voyait bien sur sa tablette de donnée. La compagnie C, était entrain de percer une ligne de bataille Ork. Fort d’une cinquantaine de chars, ils pouvaient se permettre de pousser plus loin l’offensive. A moins de leur donner les moyens d’accomplir leur mission. Du haut de la corniche, Dechenko et ses hommes pourraient appuyer de tirs précis les renforts ennemis mais aussi fournir des indications sur les mouvements de troupes.
Depuis sa coupole blindée, le capitaine pouvait voir le ciel. Son char était presque incliné à quarante degrés, mais ils arrivaient bientôt à la ligne de crête. La consommation en carburant avait monté en flèche, les moteurs hurlaient et surchauffaient, mais ils avaient été fabriqués pour ça, pour la guerre, et pour donner le meilleur d’eux même. Dans un dernier hurlement, sa ligne de chars arriva en position. L’avant des chars, braqués vers le ciel, atterrirent lourdement sur le sol, écrasant les cadavres des Orks qui avaient tenté de prendre cette position plus tôt. Dechenko ne put s’en empêcher, et déverrouilla son écoutille pour passer la tête en dehors. Il s’attendait à sentir une brise légère, comme quand ils attendaient pendant ces deux longues semaines dans l’herbe fraiche, mais c’est un raz de marrée de chaleur qui vint le prendre à la gorge.
Il suffoqua. L’atmosphère avait changé. Il ne respirait plus que pollution, et fumée. Il sorti ses jumelles pour espérer voir le plus loin possible, et le spectacle le subjugua. Il n’avait jamais vu ça. Comme à son habitude, Kratchev était lui aussi en dehors de sa tourelle, regardait le lointain. L’horizon n’était fait que de feu, de tanks, d’engins marcheurs et d’explosions. On aurait dit qu’a chaque seconde, un coup de tonnerre venait gronder sur le champ de bataille qui se déroulait à perte de vue. Sur son piédestal de terre, de rochers et de sang, Dechenko pouvait voir au loin. Sur le flanc droit, un groupe de sentinelles désespérées venaient de charger un petit groupe de tanks marcheurs Orks. Au tout début on aurait pu penser que la stratégie et la charge suicidaire fonctionnerait, mais les manœuvres évasives et de harcèlements tournèrent court quand un des tanks Ork vint couper en deux d’un revers d’une scie circulaire aussi grande qu’une tourelle de Leman Russ, une sentinelle en deux. Devant l’impossibilité de se défendre au corps à corps, les sentinelles furent fauchées, comme de simples arbustes. Le dernier pilote, chargea droit devant lui, son armement arraché par un précédent contact, il percuta à toute enjambée le plus gros des tanks marcheurs. Le choc fut si violent, que Dechenko devant ses jumelles sursauta une seconde, devant l’impact rageur. Le plan du pilote avait fonctionné. Ils étaient tout les deux au sol. Le tank marcheur Ork, sur le dos, comme une tortue renversée, ne pouvait plus se relever. La sentinelle sur le flanc, détonna, surement après que son pilote, ayant accompli sa mission, activa le mode d’auto destruction.
Partout où regardait Dechenko, tout n’était qu’un maelstrom de combat. Ici et là, chargeait une compagnie ou un régiment entier. Il aperçut même la tourelle d’un Baneblade immense, tenir tête à une vague Ork qui aurait bien pu annihiler une cinquantaine de Leman Russ sur le flanc gauche. Chaque seconde c’était un antique char impérial qui mourrait, chaque minute un peloton. Mais en revanche, chaque minute passée, c’était une centaine d’Ork envoyés par le fond.
Dechenko se ressaisit, il devait profiter de son avantage, et maintenant, avant que la supériorité de son emplacement ne se retourne contre lui. Il voyait bien la compagnie C avancer, mais à l’aveugle. D’ici il guiderait les tirs de son peloton, mais aussi les mouvements de ses alliés. Ça y était, les Orks réagissaient enfin à l’avance de la compagnie du major Petronov. C’était un officier de renom, et un tankiste comme on n’en fait plus. Lui et ses hommes pourraient bien inverser la tendance, du moins sur cette partie du champ de bataille.
Dechenko distingua enfin des cibles. C’était un attroupement disparate de véhicules en tout genre, qui fonçaient droit sur la compagnie de Petronov.
-Cible à une heure ! Large groupe de véhicules ! Huit cent mètres, chargez un explosif, visez le véhicule de tête ! Feu dès que prêt. Hurla dans sa tourelle Dechenko, alors que ses deux autres chars commençaient eux aussi à aligner leurs armements principaux avec les cibles.
A cette distance, et depuis cette position, ça allait être un carnage. Un tir facile, comme celons les manuels de l’académie. Trois Leman Russ contre une centaine de véhicules Orks. Dechenko sourit. Ils n’ont aucune chance, pensa-t-il.
Les trois Leman Russ ouvrirent le feu à l’unisson, comme à l’entrainement. Huit cent mètres plus loin, le premier véhicules Orks, boursoufflé par les tourelles qui lui avaient été rajoutées, fut soufflé par la puissance des tirs en approche. Personne ne put dire qui avait tiré l’obus fatal, mais le résultat fut le même. Il s’arrêta net, en flammes, qui grossirent de seconde en seconde, jusqu’à incinérer tout le char immobilisé. Le spectacle fut saisissant. Le groupe de véhicules Ork essaya de se disperser. Dechenko était satisfait, en une volée, il venait de casser une contre charge Ork contre la compagnie C. La balance était rétablie. Les deux camps avaient maintenant toutes leurs chances. Il entendait déjà les bruits d’un rechargement à toute vitesse dans l’habitacle. Le canon tonna une nouvelle fois, le tireur avait repéré une cible prioritaire. Les deux autres chars, aboyèrent eux aussi, mais une demie seconde plus tard. Dechenko avait vraiment réussi à s’entourer des meilleurs tankistes possibles, et ceux qui n’étaient pas rentré dans le moule, avaient été brisés.
Trois autres explosions fleurirent sur le champ de bataille. Un tank immonde, plus fait de blindage que d’armement, continuait sa route, malgré sa tourelle principale arrachée par la violence du tir anti blindage de Dechenko.
-Remets lui en un, pour lui apprendre les bonnes manières ! Ordonna-t-il au tireur, qui attendait un nouvel obus dans son arme.
Les trois canons tonnèrent une nouvelle fois, alors que la compagnie C manœuvrait maintenant pour affronter de face le reste des Orks qui se faisaient laminer. Soudain, quelques tirs d’armes légères vinrent fleurirent sur la ligne de crête de Dechenko. L’avantage de sa position ne pouvait pas être exploité éternellement. D’autres chefs Orks avaient repérés ses chars, et commençaient à répliquer. Les bolters lourds du Leman Russ de Kratchev commencèrent à hurler. Un groupe d’Orks commençaient à vouloir contourner à pied leur position, surement pour tenter de poser des charges de démolition pendant qu’ils étaient occupés à renverser la vapeur plus loin. Le capitaine dût prendre une décision. Quitter cette position, c’était laisser Petronov sans appuis. Ils devaient rester ici, encore un peu. Il se saisit de la mitrailleuse sur pivot, et commença à arroser le bas de la pente, alors que les Orks continuaient de monter à leur rencontre.
-Tous les affûts, feu ! Ordonna-t-il à la radio à son peloton.
Les bolters lourds de caisse, les canons lasers et les lances flammes dégueulèrent leurs cargaisons mortelles atour des chars, créant des champs de mort sur presque cent quatre vingt degré devant le peloton. Kratchev de ses bolters lourds par rafale courte, venaient faucher tout ce qui passaient à portée. Et Machencko, le troisième officier à bord de son tank, aspergeait tout de ses lances flammes. On aurait dit un dragon ancien, carbonisant tout ce qui arrivait à portée d’une simple langue de flammes surchauffées. Ils gagnaient un peu de temps, mais maintenant ils étaient plus que visible.
Cela faisait maintenant plus de dix minutes qu’ils tenaient cette position. Les lances flammes de Machencko leur avaient sauvé la vie plus d’une fois, le feu ayant repoussé des hordes d’Orks à pied que les bolters lourds auraient eu du mal à déchiqueter. La compagnie C avait percuté les éléments maintenant réduis de la bande de guerre Ork motorisée. Elle n’en faisait qu’une bouchée, mais Dechenko avait maintenu l’ordre d’envoyer tir après tir sur les restes qui continuaient d’assaillir Petronov. Au détriment d’un rythme de tir effréné, les tirs étaient plus lents mais mieux ciblé. Aucun tir allié n’aurait été toléré, pas dans ce peloton, pas dans ce régiment. Enfin arrivèrent quelques renforts sur la droite du peloton de Dechenko, qui continuait de recevoir quelques tirs imprécis, qui ricochaient contre son blindage, ou bien passait très au-dessus de lui et ses blindés. Un petit groupe de transports de troupes impériaux suivaient de prêt quelques chars muni de lame de bulldozer. Surement des soldats du génie, pensa Dechenko, ils veulent surement fortifier une position pour stabiliser la zone. C’était courageux pensa-t-il, ramener des pelles et des pioches en plein milieu d’une bataille de chars. Le sortant de sa rêverie, un son tonitruant et archaïque arriva à ses oreilles. Ça venait de l’Est, il en était sûr, sur la gauche de la formation de la compagnie C, sur son flanc le plus vulnérable. Il amena une nouvelle fois ses jumelles à ses yeux et ordonna de cesser le tir. Quoi qu’il arrive de l’Est, il aurait besoin de toute la puissance de feu nécessaire. Il chercha à l’horizon le moindre signe de véhicules ennemi, mais rien, mais une ombre à travers le mur de flammes des incendies. Soudain la radio cracha un message d’alerte, directement de Petronov, reconnut le capitaine. Il parlait de monstre sur pattes, d’animaux de combats. La voix de Petronov semblait teintée de peur. Pourtant le capitaine savait qu’il ne paniquait pour ainsi dire jamais, il était réputé pour son calme à toute épreuve malgré les situations désespérée.
Dechenko amena enfin ses jumelles sur le char de Petronov. Même à cette distance, il put voir le chef de char sauter de son engin, alors qu’une silhouette massive passa comme une bourrasque sur ses flancs, alors qu’il détonna. Dechenko essuya la sueur qui lui perlait sur les yeux, non il n’avait pas vu ce qu’il venait de voir, c’était impossible. Un Ork monstrueux chevauchait une créature sortie tout droit des pires cauchemars d’un enfant impérial. On aurait un requin ou un prédateur des eaux profondes montés sur des pattes et des cuisses gigantesques. L’Ork maniait une lance de confection artisanale, mais sa pointe semblait robuste et hautement dangereuse. D’un geste violent il enfonça la pointe dans le flanc du char, qui explosa une nouvelle fois. Une lance explosive, pensa aussitôt le capitaine. Mais qui emmène des montures et des lances dans des batailles de blindés, s’interrogea pour lui-même le capitaine. La réponse lui sauta aux yeux presque instantanément. Des Orks.
Rampant par terre, sans aide, et sans son char, Petronov essayait d’échapper aux chevaucheurs de monstres, Orks. Le chef qui venait de détruire son char, amena sa monture sur le pauvre officier démuni. Le combat à sens unique fut fini en une seconde. La créature trancha en deux l’officier au sol, par les jambes. Son buste en sang, tentait de ramper, s’aidant de ses bras. Alors que les griffes de ses pattes vinrent l’écraser sous poids, enfonçant le reste de Petronov, profondément dans la boue. L’Ork monté sur ce qui s’apparentait être un squigg mais d’une taille immense, vint cracher le son d’un instrument de guerre Ork à plein poumon. Au signal, une multitude de chevaucheurs et leurs montures vinrent s’enfoncer dans les flancs de la compagnie C. Les lances perçaient les blindages, et les équipages démunis se faisaient massacrer.
Dechenko fous de rage, envoya ses jumelles dans le compartiment.
-Préparez vous à charger, la C a besoin de nous les gars ! En avant !
Les chars s’éveillèrent, et se tournèrent vers la nouvelle menace. Ils commencèrent à dévaler la pente alors que le son caractéristique d’un appareil en piqué vint les surprendre dans leurs manœuvres. A découvert, sans appuis, un bombardier Ork les avaient enfin repérés. Kratchev et Dechenko se saisirent de leurs mitrailleuses sur pivot et commencèrent à envoyer vers le ciel des tirs traçants. A eux deux ils saturèrent l’espace entre le bombardier et les trois chars complètement au dépourvu. Alors que les tirs mordirent dans le fuselage, des débris commençaient à s’envoler de l’appareil qui fonçait droit vers eux. Soudain, un morceau vint se décrocher, trop gros pour un débris pensa Dechenko, alors que le bombardier s’embrasa en plein ciel quand il tenta de reprendre de l’altitude. L’objet vint se planter droit devant le peloton, alors que le cri d’alerte du capitaine Dechenko pour prévenir d’une bombe fut inaudible quand le bombardier Ork en feu percuta la ligne de crête à pleine vitesse, s’écrasant dans la terre meuble.