Black Templar Tome III
Chapitre 6 : Dans l'Heure La Plus Sombre
7939 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 02/03/2022 20:48
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La progression était chaotique. Le chemin semé d’embuches. Aucune route directe jusqu’à ce niveau de la Ruche n’était praticable. Tout était effondré, en ruine ou en flamme. Les autoroutes qui serpentaient entre les étages et les niveaux étaient encombrées de véhicules à l’arrêt ou détruit, si bien que les Astartes du sergent Brüner devaient dévier de leur trajectoire pour espérer se rapprocher de leur objectif. Les combats faisaient rage. Quelques escarmouches avaient éclaté, mais les Astartes avaient préféré éviter les combats qui auraient demandé trop de temps ou de ressources. Des tirs de neutralisation et de suppression avait été demandé pour s’extraire de la zone et se redéployer, toujours les Orks sur leurs talons.
Les montes charges, ascenseurs ou voie d’accès vers les étages étaient presque tous impraticable, jusqu’au moment où Konrad, parti en éclaireur voxa qu’il avait trouvé un accès. Une voie empruntée par les trains magnétique de marchandises qui circulaient entre les zone marchandes des niveaux de la Ruche. Chaque rail magnétique qui devait propulser mais aussi supporter les tonnes de marchandises mais aussi des locomotives étaient tous accompagnés d’une ligne circulaire pour la maintenance de ces voies commerciales pour toutes les strates de la société de la Ruche Terfon.
Brüner senti les vibrations des réacteurs lancés à plein régime avant de les entendre. Ils avaient enfin réussi à atteindre le niveau supérieur après une heure complète à errer dans les rues et les avenues de la basse Ruche, harcelé par les tirs et les attaques Ork. Le bolter lourd de Johann et le lance flamme de Karl, dans ces combats à courte portée avaient réussi à inverser la vapeur et les faire sortir de pièges qui auraient pu leur coûter la vie une bonne dizaine de fois. Brüner avait ordonné de faire halte à son escouade même Konrad toujours en avant du groupe était avec eux, et observait lui aussi le fond de l’avenue.
Tout n’était que fureur. Au loin, à environ cinq cent mètres, des unités impériales étaient en difficulté. Quelques pelotons, complètement à découvert au centre de l’artère principale de ce district-là, étaient engagé dans un combat perdu d’avance. Les Orks sur leurs flancs envoyaient un feu rageur sur les hommes et les femmes des régiments de la Garde, prit en tenaille. Une escadrille complète de Valkyrie de transport tentait de poser des renforts en plein cœur des combats. L’espace entre les bâtiments et même Jusqu’au niveau supérieur au-dessus d’eux laissait assez de place pour un vol atmosphérique. Ici les appareils de la Garde et Ork volaient comme s’ils étaient en plein ciel alors qu’ils étaient dans une Ruche.
-Progression ! En avant ! Hurla Brüner en sortant de son découvert droit vers les Gardes prit au dépourvu.
Ses hommes le suivirent comme son ombre alors qu’une nouvelle valkyrie les survola à plein régime. Elle n’avait pas d’escouade dans son compartiment passager, mais ses portes latérales étaient grande ouverte de chacun de ses côtés. Même d’ici et à cette vitesse, Brüner put distinguer des pieds qui se balançaient dans le vide. Les artilleurs des bolters lourds attendaient le bon moment.
À peine cette pensée lui effleura l’esprit, alors qu’il courait dans les gravats et sur la route défoncée, que le pilote de la Valkyrie de soutient qui venait de le survoler ouvrit le feu de ses tubes de roquettes. Des fumées blanches sortirent des tuyères. En une seule passe, il venait d’expédier la moitié de son chargement mortel. Les roquettes explosèrent contre les bâtiments dans des feu rageurs. Les Orks furent broyés sur le déluge d’explosif. C’est alors que la Valkyrie décèlera pour survoler ses confrères déjà au sol. Les artilleurs ouvrirent le feu.
Les côtés de l’engin s’illuminèrent alors que les deux bolters lourds de chaque côté, expédiaient un feu continu. Les douilles vides tombaient par sceaux entiers au sol, plus bas.
Grâce à son altitude, la Valkyrie de soutient pouvait arroser en tir direct les toits des bâtiments de l’artère. Elle faisait gagner un temps précieux aux troupes au sol qui tentaient de débarquer. Jusqu’au moment où les Orks répliquèrent. Une arme lourde ennemie, sûrement mise en batterie pour faire taire la Valkyrie ouvrit le feu.
Les impacts apparurent sur sa carlingue comme la pluie tambourineraient un pare-brise pendant une rentrée atmosphérique. Un temps les artilleurs latéraux cessèrent le feu, surprit par la violence de la réplique ennemie. Son pilote, sûrement apeuré, décida de prendre de la distance, en poussa ses réacteurs au maximum alors que les bolters lourds continuaient de faucher les Orks sur les toits.
Mais sa mission était accomplie. Il avait réussi à acheter aux forces au sol assez de temps pour débarquer. Les cinq Valkyrie au sol commencèrent à décoller alors que les tirs depuis les hauteurs reprenaient de plus belle.
La première sur les cinq prit de l’altitude en premier, mais fit une cible parfaite. Des tirs imprécis mais nombreux la touchèrent. Un temps elle sembla ne pas s’en soucier, jusqu’à ce qu’une fumée noire s’échappe de son réacteur droit en surchauffe et qu’elle ne commence à perdre de l’altitude. Soudain une roquette chanceuse vint la toucher au niveau du ventre blindé, juste sous la cabine. L’explosion finit de l’achever et elle piqua vers le sol tel un météore. Elle percuta un immeuble, celui-là même dont étaient parti les tirs qui l’avaient arraché des cieux.
Elle rentra avec facilité dans le bâtiment, comme s’il n’était fait que de papier. Les murs s’effondrèrent sur eux même jusqu’à ce que le réacteur et sa réserve de carburant ne détonnent dans une boule de feu qui incinéra tout sur son passage. Un bloc d’habitation entier sur l’avenue fut vaporisé alors que les Gardes au sol continuaient de lutter pour leur survie.
Même à cette distance Brüner sentit la chaleur de l’explosion, alors que les capteurs de son armure lui indiquaient un changement de température rapide. Les quatre autres Valkyries s’envolaient à bonne vitesse, s’extrayant le plus vite possible de la zone surchargée de tirs anti aérien et de roquettes.
Brüner regarda l’altimètre dans l’affichage de son armure. Ils étaient à presque un kilomètre du sol, et la Ruche continuait de s’élever bien au-dessus d’eux, presque même jusqu’au vide spatial. Mais ils étaient au bon niveau.
Brüner arrêta sa course pour se positionner derrière un énorme bloc de maçonnerie qui lui servirait de couvert alors qu’ils voyaient maintenant les forces impériales qui venaient de débarquer. Elles étaient à une cinquantaine de mètres devant eux. Le reste de l’escouade c’était positionné naturellement dans les couverts alentours et attendaient les ordres.
C’est alors qu’à milieu du chaos ambiant un groupe Ork hétéroclite surgit devant les Astartes. Ils comptaient sûrement prendre les Gardes Impériaux à revers. Ça serait un massacre. Le sergent Brüner donna ses ordres sur le réseau vox alors qu’il épaulait lui aussi son arme :
-Abattez-les !
Son bolter rugit avec force, alors que le reste de son escouade joignirent leurs tirs au siens. Le bolter lourd de Johann n’allait faire qu’une bouchée de ses satanés Orks.
Brüner vida le reste de son chargeur sur ses cibles. L’arma tressauta comme à son habitude dans ses mains, et ce n’étaient pas les très légères protections pare-balle de ses ennemis qui allaient les protéger.
Les corps s’effondrèrent, fauchés par les tirs. Ils venaient de sauver une bonne vingtaine de Gardes par leur action. Brüner replongea a couvert, laissant tomber son chargeur vide au sol pour en prendre un nouveau. C’est alors qu’une ombre vint lui cacher la lumière artificielle de ce niveau de la Ruche et des incendies en cours.
Tout ça n’était qu’un piège. Il entendit les cris d’alerte de ses hommes bien trop tard. Un commando Ork qui attendaient tapis dans les ombres fut sur lui en un instant. Sa hache rouillée fondit sur sa tête. Dans un réflexe surhumain Brüner se protégea qu’avec ce qu’il avait sous la main, son bolter vide.
L’arme antique de métal polis encaissa le choc avec résilience. Mais la force du coup fut si puissante que les bras du sergent Brüner, surpris, faiblirent. L’optique montée sur l’arme fut tranchée net dans un geyser d’étincelles alors que la lame de la hache continua sa descente vers son casque. Elle mordit dans la céramite, assez pour la perforer et entailler le visage du sergent en dessous. Il grogna de douleur alors qu’il réussissait à stopper l’arme Ork.
Un sang chaud et cuivré sorti de sa plaie pour couler sur son visage à l’intérieur de son heaume de guerre. L’Ork embusqué en profita et sauta sur le torse du sergent prit au dépourvu et aveuglé. Il martela le plastron de l'Astartes au sol avec la crosse de son pistolet rustique qui ne semblait pas fonctionner. D’un mouvement sec, l’Ork désengagea son arme fichée dans le casque pour armer de nouveau son bras. Le sergent devait réagir, alors que la hache levée bien haut semblait s’abattre sur sa tête.
Il se saisit de ce qu’il avait sous la main et ne put trouver que le chargeur plein qu’il avait fait tomber au sol. D’un violent coup presque à l’aveugle il toucha l’Ork à la bouche, lui cassant presque toutes les dents. L’impact fit tomber les deux premiers bolts du chargeur, tombant au sol dans des tintement métallique couverts par le fracas des explosions et des combats. Le sergent se dégagea assez de temps pour se saisir de son bolter toujours attaché par sa sangle à son armure, il inséra le chargeur neuf dans son arme et la braqua vers L’Ork qui rouvrit les yeux pour ne voir que le canon sous son nez en sang.
Un clic sonore retenti, l’Ork ferma les yeux comme par réflexe, ne voulant pas voir sa fin. Mais rien ne se passa, il rouvrit les yeux. Le clic qu’il venait d’entendre n’était que l’arrêtoir de culasse qui se remettait en position, amenant un bolt neuf dans la chambre de tir. Brüner sourit malgré le sang qui coulait dans les yeux et la bouche et appuya sur la queue de détente. Il fut recouvert de la tête et le haut du torse de L’Ork, réduit en bouilli.
Il commença à se dégager du cadavre de son ennemi qui se vidait de son sang sur lui. Une main puissante le souleva de terre. Il reconnut aussitôt cette poigne entre mille. Il lui avait sauvé la vie une bonne centaine de fois, guéri, recousu et traîné à couvert sur une dix mondes hostiles au moins. Gauron, l’apothicaire de l’escouade le prit sous l’aisselle pour le remettre debout alors que son autre main il tirait au pistolet bolter sur tout ce qui approchait de son officier. Il abattit comme ça une poignée d’Orks.
Brüner enleva son heaume perforé. Sa blessure cessait déjà de saigner, son sang et ses cellules de Larraman endiguaient la perte de sang. Dans quelques heures seulement la plaie commencerait à se refermer d’elle-même, même si d’autres soins médicaux seraient nécessaires. Brüner essuya le sang qui commençait à sécher de son visage, y laissant de profonds sillons sur sa peau abimée par des années de guerre. Il renfila son heaume qui était dans un état lamentable, mais la croix de croisés blanche y restait encore fièrement peinte en son centre. Il retrouva l’environnement confiné de son casque, et son affichage rétinien s’apposa sur ses yeux. Ses hommes se défendaient bien. Malgré la surprise de la diversion et de l’attaque Ork, ils les avaient presque tous repoussés. Même Johann, handicapé par la masse de son bolter lourd c’était défendu comme un chien enragé, écrasant les membres et tuant tout ce qui arrivait à sa portée. Comme à son habitude, Dord, venait défier ses ennemis par sa simple présence, jetant à terre dans des duels épiques tous ceux qui osaient relever le défi.
Brüner prit un instant pour regarder l’état de son arme. Une profonde balafre sur le haut de son bolter avait cisaillé son viseur et avait mordu dans la carcasse de l’arme. Il semblait bien fonctionner, mais son antique viseur était fichu. Le coup de hache en traitre aurait pu être fatal, mais son arme l’avait protégée, comme toute ces années. D’une manière ou d’une autre.
L’assaut continuait. Les tirs venaient passer au-dessus des têtes des Astartes maintenant à couvert, qui achevaient les Orks commandos qui avaient tenté de les submerger. Brüner regarda dans la direction de Johann, pour lui donner l’ordre de libérer un tir d’appuis conséquent. Ses yeux le trouvèrent, il mettait comme à son habitude son bolter lourd en position, quand un tir d’une énergie colossale le trouva. En un fragment de seconde, Johann disparu, touché de plein fouet.
Gauron avait tout vu. C’est lui qui dans un souffle implora l’Empereur-Dieu pour que son frère soit encore en vie, alors qu’il s’élançait à découvert droit vers sa position. Brüner ouvrit le feu comme un dément, alors qu’il sauta dans le cratère d’obus juste en face de sa position pour avancer. Tout le reste de son escouade fit de même, pour apporter le feu aux Orks.
C’est alors qu’un deuxième groupe de Valkyries apparu d’entre les bâtiments en feu. Le pilote de tête avec son appareil chargé d’une escouade de soldats, repéra le départ de tir qui avait touché Johann. Avant que l’arme surpuissante ennemie ne puisse ouvrir le feu de nouveau, il amena son appareil dans un vol presque stationnaire, alors que les quatre autres derrière lui, commençaient à débarquer au sol, le reste de la compagnie de Garde Impériaux.
Le pilote ouvrit le feu de ses bolters lourds et canons lasers de nez. Il balaya le toit du bâtiment cible avec acharnement, faisant plusieurs passages, envoyant rafales après rafales sur la bande d’Orks qui commençaient à répliquer. Alors que la menace semblait être sur le point d’être éliminée, un second tir énergétique semblable au premier vint frapper la Valkyrie encore dans les airs avec force. L’appareil en vol sembla s’arrêter net dans son vol, et tomba vers le sol. Une de ses ailes toucha terre avant les patins d’atterrissage qui tardaient à se déployer, et se brisa. L’artilleur de flanc qui n’eut pas le temps de se mettre à l’abris fut fauché par les débris de la carcasse qui se fracassa. Les soldats à l’intérieur tentèrent de sortirent de l’épave en feu avant qu’elle n’explose, trainant leurs camarades mort ou blessés loin du lieu du crash.
Le bâtiment cible, grâce au sacrifice du pilote et de son appareil venait d’être détruit entièrement, et s’effondrait déjà sur lui-même. Brüner senti la chaleur de l’appareil qui c’était écrasé non loin, malgré son armure, alors que son vox cracha dans son oreille le rapport de Gauron :
-Johann est gravement touché. Son bolter lourd est endommagé. Il ne peut plus combattre. Rapporta Gauron plus loin sur la ligne de bataille. Il aura besoin de mon aide pour se déplacer.
-Extraction pour l’instant refusée. Nous sommes ici pour une mission précise, nous ne pouvons pas faire demi-tour maintenant, ou nous aurons fait tout cela pour rien. Répondit Brüner.
Son humeur était massacrante et n’allait pas en s’améliorant. Une vague d’hommes surgit de derrière lui, c’était les hommes d’une compagnie complète de la Garde, qui venait de débarquer depuis leurs transports Valkyries. Un homme essoufflé arriva au niveau du sergent Brüner qui lâchait toujours tir après tir, et abattant Ork après Ork, de l’autre côté du remblai et des trous d’obus.
-Monseigneur, troisième compagnie du douzième corps expéditionnaire d’infanterie légère de Gorst, au rapport !
Brüner ne lâcha qu’un bref regard vers l’officier et son grade cousu sur son treillis, qui avait mis genoux à terre devant lui, alors que ses hommes c’étaient jetés à couvert aux pieds des Astartes et commençaient à envoyer un flot de tirs laser vers les toits et le fond de l’avenue. Brüner remarqua qu’il s’agissait d’un major, sûrement un vieil officier qui avait gravi les échelons uns à uns pour finir à la tête d’une compagnie.
-La route semble bloquée. Les Orks nous barrent le passage. Nous allons faire jonction avec le reste de votre régiment qui est bloqué droit devant nous.
-Oh non… murmura le major alors qu’il sembla détourner le regarder de l’Astartes devant lui. Le major se mit même debout, complètement à découvert, les mains en visière devant ses yeux pour atténuer l’éclat des explosions alentours.
Il se rappela qu’il avait une paire de magnoculaires sur lui et les amena à ses yeux pour mieux voir ce qu’il pensait avoir distingué dans tout ce chaos. Brüner lui aussi remarqua ce que pointait maintenant plusieurs Gardes autour de lui.
Son heaume et ses optiques, réagissant à son ordre, zoomèrent et firent le point sur les silhouettes qui se détachaient sur les flammes des incendies, neuf cent mètres plus loin.
Comme si le destin avait entendu les envies des impériaux de mieux voir ces silhouettes floues, le toit du niveau supérieur de la Ruche sembla s’effondrer sur lui-même alors qu’un immense Roc Ork perfora la peau de la Ruche comme un couteau perforant une feuille de papier.
La demie pénombre permanente qui régnait sur ce niveau des spires de la Ruche fut illuminé pour la première fois depuis deux millénaires, quand la lumière naturelle du soleil qui brillait à l’extérieur, pénétra de ses rayons dans l’obscurité de la bataille.
La silhouette immonde et uniforme se détacha sur le fond de la Ruche qui s’effondrait sur elle-même. L’air pénétra lui aussi, quand les deux atmosphères séparées par une épaisseur conséquente de plastbéton et d’adamantium de synthèse, s’équilibrèrent. Des rafales de vents sortirent vers l’extérieur, vers le ciel, lui aussi en feu, alors que les débris et les Rocs Orks continuaient de tomber à la surface. Ici, à presque un kilomètre au-dessus du sol, l’oxygène était rare, et étaient rare aussi, les nuages à cette altitude. On voyait mieux que nulle part ailleurs l’espace et la bataille spatiale qui se déroulait au-dessus de leurs têtes.
-C’est un ordre ! Hurla Ström.
Les alarmes sonnaient en boucle, les fumées des incendies irritaient les yeux et la gorge des hommes autour de lui, alors que les canons de son navire envoyaient salve après salve. Le Revenant était à sa place, au milieu des combats. Autour de lui, dans le vide spatial au-dessus de la planète, ses alliés l’entouraient, mais ils étaient si peu nombreux. Presque plus de la moitié de leurs forces gisaient dans un cimetière d’épaves dense et chargé de carcasses grandes de plusieurs kilomètres de navires des deux races.
-Nos forces nous informe que ce seront leurs dernières torpilles qu’ils lanceront. Après nous seront sans défense s’ils essayent de passer notre blocus pour atteindre le reste de notre espace naval. Rapporta un tout jeune officier qui avait perdu un œil récemment dû à un shrapnel malheureux.
-Je le sais imbécile ! J’ai donné un ordre ! Et priez pour que les Orks apprennent que nous sommes à court de torpilles, le plus tard possible !
Le reste des navires Impériaux tournèrent lentement leur proue vers la flotte ennemie qui survolaient l’espace au-dessus de Terfon. L’agitation dans les cales de chargement des torpilles de chaque navire était grandissante, alors que les esclaves, les serfs et les artilleurs emmenaient les derniers engins de destructions capable de stopper la flotte Ork. Au signal de Ström à bord de son antique navire, une salve complète d’une cinquantaine de torpille de tout calibre et de tout type foncerait sur les navires Orks presque à l’arrêt au-dessus de la cité Ruche, savourant déjà leur victoire.
-Si nous n’attaquons pas maintenant, il n’y aura plus rien à sauver. Murmura pour lui-même Ström alors que le reste de la flotte qu’il commandait était en train de faire face à l’ennemi, toujours aussi nombreux qu’aux premières heures de la bataille. Envoyez le Thunderhawk pour extraction immédiate, faites monter le sergent Brüner et ses hommes à bord de force s’il le faut. Toute la flotte Ork va leur tomber dessus. Ils ont moins de vingt minutes avant que les torpilles n’explosent. Que l’Empereur soit avec eux aujourd’hui, rajouta-t-il alors que des langues de feu sortaient des tubes lance torpilles de toute la flotte.
Brüner et le major de la Garde voyaient le même spectacle. Un chef Ork ou ce qui s’en rapprochait le plus, augmenté d’implants mécaniques lourds et abrasifs tenait un général dans une main qui n’aurait jamais dû être la sienne. Il se tenait sur les décombres d’un char Leman Russ en feu, au milieu de l’avenue, entouré de ses guerriers, eux aussi savourant une victoire éclatante sur la Ruche. Le général mort avait eu le corps broyé, et reposait mollement dans ce qui semblait être un gantelet énergétique, mais pas de facture Orkoïde. Brüner le savait, c’était la relique qu’il cherchait depuis plus de quinze ans. Et il en était sûr, la relique repoussait son porteur aussi surement que le sang du primarque coulait dans ses veines. Des capteurs et pare feu vérifiaient chaque seconde le code génétique de son porteur et dans le cas contraire d’un porteur de ligne génétique direct avec le primarque, la relique déploierait toute ses ressources pour tuer ou blesser l’hérétique qui tentait de l’utiliser. C’était pour ça que le champ disrupteur du gantelet ne semblait pas fonctionner, mais Gauron l’avait averti, la physiologie des Orks étaient elle aussi différente. Ils guérissaient plus vite, ne semblaient pas ressentir la douleur. La main du chef de guerre Ork à l’intérieur devait être en lambeaux, brulée, malmenée, mais son organisme extraterrestre et impie semblait le faire guérir au moins aussi vite que ce que le gantelet le punissait. L’analogie entre la douleur recherchée par les fils de Dorn pour expédier leurs fautes et les Orks qui chérissaient la douleur et la résistance à elle était déstabilisant.
Le chef Ork sembla remarquer Brüner qui l’observait depuis l’autre côté de l’avenue, et se désintéressa aussi vite de la célébration de sa victoire. Il venait de repérer le réel chef de guerre des Hommes sur cette planète. Il jeta à bas le corps sans vie du général, qui tomba comme une boule chiffon sur la carcasse du char d’assaut détruit.
Ça y était. Brüner n’avait plus aucun doute sur son destin. Il venait littéralement à lui. La mort vint à tout homme, mais peu d’hommes vont à sa rencontre, déterminée à la rencontrer, et à la vaincre. Le Boss Ork hurla son cri de guerre, ses guerriers, ses lieutenants en armures lourdes hurlèrent aussi, tirant vers les cieux, et chargèrent droit vers Brüner et ses hommes.
Le sergent Brüner des Black Templars savaient exactement ce qu’il devait faire. Il dégaina son épée d’une main, bolter dans l’autre, et monta sur le premier monticule de rochers et de gravats à côté de lui. Tous le regardèrent. Il pointa sa lame vers le ciel, ou ce qui s’en rapprochait, alors que la Ruche continuait de s’effondrer sur elle-même. Il amena sa lame, droit vers le Boss Ork qui commençait à tirer de toutes ses armes dans sa direction. Brüner ne prononça que deux mots avant de s’élancer à la tête des maigres forces impériales qui lui restait :
-Avec moi !
Il ne lui restait plus aucune force. La charge de ses hommes contre celle des forces du Boss Ork avait été meurtrière. Partout où il regardait il ne voyait que des corps d’hommes et de femmes de la Garde au sol, dans des marre de sang, et des Orks debout sur leurs corps massacrants ceux encore en vie. Au milieu de ce chaos, ses hommes, ses Astartes, comme des ilots de dévotions au milieu de la mêlée, venaient galvaniser et sauver ceux qui se battaient autour d’eux. Brüner avait perdu de vue le Boss Ork, et s’il ne l’affrontait pas vite, alors ils seraient submergés et tous tué.
Quelque chose le heurta dans son dos. Son paquetage énergétique encaissa le choc, et Brüner se retourna d’un bond pour faire face à la nouvelle menace. Il reconnut aussitôt une armure noire comme la nuit et baissa son épée devant Dord qui lui aussi le reconnut.
-Pardonnez-moi monseigneur, je ne vous avais pas vu.
Il n’y avait aucune trace d’humour dans ses paroles, mais Brüner ne put s’empêcher de sourire devant l’incongruité de la situation. Il reprit aussitôt son sérieux et envoya un bolt droit sur le torse d’un Nob Ork qui tentait de les prendre à revers alors qu’ils conversaient. Les deux Astartes se mirent dos à dos pour se défendre aussi bien qu’ils le pouvaient.
-Monseigneur, je dois trouver cet Ork et le tuer. Nous mettrons fin à cette guerre aujourd’hui.
-Non Dord, c’est à moi à qui revient cette tâche. Mais si j’échoue, tu me vengeras.
-Tant que je vivrais, vous ne mourrez pas. Lui répondit simplement Dord, alors qu’il trancha et fracassa la gueule de deux Orks en même temps, de son épée et de son pavois, respectivement.
Devant ses mots, Brüner eut les cœurs emplis de fierté. Il ne pouvait pas échouer, pas avec ses hommes derrière lui. Soudain une ombre vint les plonger dans le noir alors que les murs de la Ruche s’effondraient vers le ciel et les éléments extérieurs.
Le coup de gantelet énergétique déstabilisa Dord alors que l’impact résonna contre sa cuirasse et sa cotte de maille. Ses pieds dérapèrent sur le bitume rendu humide par le sang ennemi et impérial. Il encaissa le choc, alors qu’une marrée humaine et Orkoïde vint le séparer du combat qui allait se dérouler. Le chef de guerre Ork dépassait en taille de loin Brüner qui était déjà un surhomme. Il avait eu l’occasion de le voir avant leur charge, et il n’imaginait pas qu’il fut aussi imposant. Brüner lui arrivait au milieu de son thorax, le Boss Ork le dépassant d’au moins un mètre cinquante. Il avait la taille d’un dreadnought, pensa Brüner alors qu’un second coup de poing fonça vers lui. Brüner qui avait depuis longtemps lâché son bolter dans la fournaise de la bataille au corps à corps, et qui pendait encore à sa sangle, encaissa le choc de ses avant-bras, en les croisant devant son visage. S’il n’avait pas essayé de se défendre comme cela, son crâne aurait été surement broyé. L’impact l’envoya valdinguer à dix mètres du Boss qui avançait paisiblement vers le sergent au sol.
Fractures multiples disait son affichage rétinien. Comme s’il avait besoin d’informations écrites pour sentir que ses avants bras étaient fracturés. Une vague de chaleur bienvenue envahi son corps suivi d’un froid abyssal dans ses veines. Un cocktail d’analgésiques vint s’injecter directement dans sa moelle épinière jusque dans son flux sanguin. Il se remit debout avec difficulté. Les guerriers Orks autour de lui semblaient l’éviter, alors qu’ils continuaient de combattre les Gardes Impériaux et ses hommes. Brüner d’une simple pensée demanda à tous ses Astartes de rester en retrait et de le protéger pendant son duel.
Le Boss Ork arriva sur lui. Brüner ne sut dire où son corps fait de chairs et sang et où la cybernétique commençait ou finissait. Le Boss ressemblait plus à une machine vivante, qu’un être vivant amélioré par la technologie. Il brandissait dans ce qui semblait être sa main gauche un canon rotatif d’une taille hideuse, et dans sa droite, comme accroché par des subterfuges, une greffe qui ne prenait pas et rejetait le corps de son hôte, le gantelet tant convoité par Brüner et ses hommes. L’Ork était un parangon de sa race. Il ne parlait pas, respirait bruyamment, et une vapeur immonde sortait de ses naseaux dilatés alors qu’il enrageait à la seule vue du sergent qui lui faisait face. Aucun doute possible, ils le suivaient tous pour sa force, sa haine de l’Humain et sa détermination à tout massacrer.
L’Ork dans un semblant d’honneur, n’ouvrit pas le feu sur le sergent qui se tenait comme un piquet devant lui. Brüner réalisa cela et réprima son envie de dégainer son pistolet bolter et ouvrir le feu sur l’Ork en face de lui. Il douta même que ses bolts puissent franchir la parodie de casque à visière que portait le Boss, et il remarqua que ce n’était pas un casque, mais qu’il était greffé directement au coup de l’abomination. Brüner ne pouvait voir que les yeux de l’Ork, mais ce n’étaient pas deux billes rouges et hargneuses qu’ils voyaient, mais bien trois orbes verdâtres qui le fixaient par la fente de son grotesque heaume.
Le Boss continua d’avancer jusqu’à ce que le sergent ne pointe son épée, droit vers lui, et le défia, comme le voulait la tradition, même face à un ennemi qui ignorait tout de l’étiquette :
-Je suis Erik Brüner des Black Templars, je vais mettre fin à tes massacres.
L’Ork ne sembla pas vouloir répondre. Le sergent pensa même un instant qu’il était incapable de parler autrement que par grognements ou hurlements, mais un son amplifié et distordu sorti de l’abomination mi-machine mi-Ork devant lui :
-C’est toi que j’dois tuer pour que les humains abandonnent le combat sur cette planète, alors j’vais le faire ! Hurla le Boss par les hauts parleurs de son armure.
Brüner senti la colère encore monter un peu plus comme si c’était possible, quand l’Ork ne divulgua pas son identité comme l’aurait voulu l’usage. Le peau verte semblait si confiant en lui-même qu’il considérait Brüner comme un simple moucherons sur sa route. Du haut de ses cinq mètres de haut, il chargea droit vers Brüner.
Brüner para la première attaque. Il essaya de dévier le coup horizontal qui arriva droit vers son torse. Son épée rencontra le métal des plaques de blindage de l’armure de son adversaire et dérapa dessus. Des étincelles et des copeaux de métaux volèrent dans tous les sens. L’Ork profita de son avantage, et continua son attaque, envoyant son gantelet, vers le sergent déjà occupé à parer les attaques de sa gauche. Brüner pivota son bassin, dans la plus grande tradition des escrimeurs, pour soustraire son corps à l’attaque.
Le gantelet frôla ses côtes déjà mal en point par toute cette journée de combats, et les mois avant elle. Le gantelet, sans champ de force activé, laissa une profonde estafilade sur l’armure du sergent, arrachant la majorité de son tabar sale et rapiécé, qui tomba au sol. Seuls restaient quelques bouts d’étoffes encore arroché à l’armure. Brüner recula de deux pas rapide, tout en donnant des coups d’épée précis, pour couvrir sa retraite.
Il réfléchit vite. Si le Boss Ork venait à le saisir, il le broierait sans autre forme de procès. Autour des deux duellistes le combat continuait de faire rage. Brüner vit du coin de l’œil une épaulière blanche du symbole des Black Templars sur sa droite, ainsi qu’un symbole d’un caducée impérial accrochant la lumière venant du dehors. Gauron et ses hommes continuaient de combattre, rien n’était perdu. Toujours en toile de fond, Brüner distingua le ciel et la haute atmosphère de la planète, par le trou béant qu’avait fait le Roc Ork en perforant la Ruche. On aurait pu y faire entrer un croiseur entier, pensa Brüner qui se reconcentra aussitôt.
L’Ork respirait difficilement, mais pas parce qu’il était blessé, seulement car sa colère grandissait au fur et à mesure que son ennemi refusait de mourir rapidement. L’Ork hurla de frustration, et le sergent comprit aussitôt que le combat allait changer de physionomie. Le Boss arma son bras cybernétique où était fiché dedans son canon rotatif. Il ouvrit le feu sur Brüner presque à bout portant. Les tirs mordirent dans le sol, alors que le sergent sauta sur le côté, transgressant toutes les règles d’escrime et de duelliste. Ne jamais se retrouver au sol.
Il atterrit lourdement au sol, ses côtes déjà fracturé et qui commençaient à se ressouder, furent cette fois cassées nette. Une d’elle perfora un de ses poumons, et un râle de douleur sorti de sa bouche alors qu’il essayait de sortir du cône de tir Ork. D’une respiration sifflante, il arriva derrière un rocher de maçonnerie qui absorba la grêle de tir en approche. Il essaya de dégainer son pistolet pour répliquer mais il ne le trouva pas à son holster de cuisse. Il devait être tombé pendant l’affrontement, ou emporté par le corps à corps. Il trouva son bolter au bout de sa sangle et commença à répliquer de la main gauche, au jugé. Trois tirs touchèrent l’Ork, sans dommage, rebondissant contre son armure casi invulnérable.
Le canon rotatif se tut. Peu être était-il à court de munitions, ou qu’une douille éclatée venait d’enrailler le canon, quoi qu’il en soit le Boss Ork semblait déstabilisé. Brüner comptait bien se saisir de cette occasion et sorti de son couvert.
L’Ork le regarda sortir de son couvert et sourit. Ce combat lui plaisait, c’était indiscutable. Personne n’avait osé survivre aussi longtemps à ses attaques. D’une simple pensée, il détacha son canon rotatif de son bras, qui par dé-magnétisme, tomba au sol dans un fracas. Une poignée de gretchins esclaves sortaient déjà de la ligne de bataille Ork pour lui amener une autre arme capable de se fixer sur les attaches multifonctions de son harnois de guerre Orkoïde. Il ria dans à gorge déployée.
Brüner remarqua que l’arme à distance de son ennemi était au sol, et que des peaux vertes malingres et chétifs lui apportaient déjà une autre arme, ressemblant à une pince énergétique Ork, incrusté de canons de tout calibres. Brüner chargea, bien décidé à tuer le Boss qui attendait sa nouvelle arme.
Soudain devant lui, dans un chaos sans nom, des Gardes impériaux aux prises avec des guerriers Orks en armes, surgirent entre les deux duellistes. Les Gardes tentaient de tuer les Orks à coups de baïonnettes et de couteaux de combats, alors que les haches Orks tranchaient en deux les soldats. La masse de corps ennemi et alliés stoppèrent net Brüner dans sa charge qui ne voyait maintenant que le haut de l’armure du Boss, à travers le corps à corps.
Une fusillade à sens unique vint faucher tout ceux qui avaient osé interrompre le combat entre les deux chefs antagonistes, tuant aussi bien les hommes que les Orks immondes. Le sergent remarqua une multitude de gretchins grouillant sur les plaques d’armures et le dos du Boss, maniant ce qui ressemblait ou se rapprochait le plus d’une mitrailleuse sur pivot de la Garde. Les peaux vertes de petite taille couvraient leur chef pour l’instant désarmé.
Trop tard, pensa Brüner, il venait de recevoir sa pince énergétique, et il ouvrit le feu une seconde fois. Brüner n’eut pas le choix, et parti en courant sur la droite sur Boss. L’arc de tir le suivi, le ratant d’un cheveu alors qu’il essayait de lui échapper. Les balles de gros calibre explosaient autour de lui mais surtout derrière le sergent qui courait à perdre haleine, en cercle concentrique du Boss. Les Gardes Impériaux et les Orks autour de la mêlée, furent fauchés par les tirs de leur propre chef de guerre, mais cela ne sembla les en émouvoir outre mesure. Alors que le Boss ne semblait pas tomber à court de munition, un énorme bloc de maçonnerie tomba du plafond du niveau supérieur de la Ruche qui tombait en morceau. Le fracas fut assourdissant alors qu’il s’écrasa au milieu des deux adversaires, bloquant le champ de tir de l’Ork. Brüner stoppa sa course et fonça vers le rocher entre les deux.
C’était sa chance d’inverser la vapeur de ce combat à sens unique. Il grimpa aussi vite que possible, usant de ses mains pour atteindre le sommet de l’obstacle pour avoir un très infime avantage sur son adversaire, qui devait essayer de faire de même pour retrouver un champ de tir avantageux sur lui. Brüner arriva en premier au sommet, et pu voir le panorama du champ de bataille.
Rien n’était clair. C’était une cohue incohérente, où chacun se battait pour se propre survie. C’était tuer ou être tué. Quelques poches de résistances Impériales se faisaient ensevelir par les Orks. Dans quelques minutes tout le monde serait mort. Brüner baissa les yeux vers le bas pour voir le chef de guerre Ork toujours entrain d’essayer d’escalader le rocher sur lequel se trouvait Brüner. Il semblait handicapé par son imposante armure, et peinait à l’atteindre.
Brüner prit la seule décision qu’il pouvait prendre, et ordonna un repli de ses hommes et du reste des Gardes impériaux vers l’immense brèche qu’avait fait le Roc dans la peau de la Ruche Terfon. Ils se battraient dos au ciel, les pieds presque dans le vide pendant que lui, essayerait, seul, de tuer la Bête, responsable de tout ces massacres.
Sans attendre la moindre réponse sur le réseau vox, et il sauta dans le vide, droit sur le Boss, épée pointée vers le bas, vers le cœur supposé du monstre. Les deux corps s’entrechoquèrent dans un fracas de céramite et de métal tordu. Ils tombèrent tout les deux au sol, l’Ork sur le dos, Brüner sur lui, essayant d’enfoncer son épée entre les plaques, alors que la pointe dérapait sans cesse.
L’Ork ne fut pas aussi surprit que Brüner le pensât, et se dégagea de lui d’un violent coup de pieds en plein plastron, l’envoyant valdinguer au loin, alors qu’il perdait connaissance sous le choc.
Brüner reprit connaissance, alors que son corps lui hurlait toutes ses blessures. Ils étaient parcourus de spasmes de douleurs alors qu’il se sentait trainé sur le sol de pierre, de cadavres et de sang. Il cligna des yeux et regarda autour de lui. Partout tombaient des monceaux de maçonneries des étages supérieurs, venant écraser les Orks, les machines de guerres et les Gardes sans distinction alors que la Ruche commençait à tomber en lambeaux. A sa droite et à sa gauche, il reconnu ses hommes, qui tiraient presque à volonté pour ralentir la vague ennemie sur eux. Brüner se releva, alors que Markus, qui le trainait, l’aida à se relever. Brüner chercha son épée qu’il trouva au bout de sa chaine d’adamantium, et tenta de la saisir de sa main droite. Alors que son bras répondit, ses doigts, gourds et froid n’arrivèrent pas à se saisir de l’antique lame. Sa main était brisée, son corps aussi. Il n’arrivait plus du tout à prendre le moindre objet de sa main forte. Brüner cracha de haine, envers la faiblesse de son corps et commença à enrouler de sa main encore valide, sa main droite autour du pommeau de son épée.
Si son corps refusait de se saisir de son épée, alors il l’y obligerait. La douleur sut sourde, alors qu’il serrait de toute ses forces, dans un nœud de chaines scintillante, sa main brisée à sa lame bénie. Enfin, il brandit son arme, haut dans le ciel, alors qu’un vacarme derrière eux se fit entendre. Il se retourna alors que le Defiance, tout stratoréacteurs hurlant, arrivait, rampe avant baissée, bolter lourds hurlant pour protéger la poignée de ceux encore en vie.
-Au transport ! Hurla le chapelain Markus.
-Négatif, la Bête est là, répondit Brüner. Nous devons la tuer, la relique est à portée !
-Si nous continuons ce combat, nous mourrons tous, et la relique disparaitra encore. La flotte Ork se disloque dans l’espace au-dessus de nous, la Ruche Terfon va être balayée par les débris qui tombent depuis l’orbite. Répondit Markus.
-Non, je dois… Commença Brüner, à bout de force.
-Non, je fais valoir les pouvoirs du Reclusiam. J’invoque le droit de pouvoir vous guider. Notre mort ici, ne servira à rien. Erik, écoutez-moi, nous partons !
La rampe du Thunderhawk touchait déjà le sol, alors que le reste de l’appareil flottait dans les airs, maintenu en sustentation par ses propulseurs. Déjà quelques Astartes comme Johann hors de combat et Gauron montait à bord, suivi de quelques Gardes impériaux survivants. Les autres continuaient de tirer et combattre pour protéger et couvrir le chapelain et le sergent encore sur le théâtre d’opération.
Une clameur survint de la Ruche en flamme. Le Boss Ork sentait que c’était le moment pour venir achever ce qu’il avait commencé. Les Hommes étaient faibles, pensa-t-il, ils fuyaient devant lui. Il savourait déjà une victoire, qu’il pensait pouvoir arracher à ce héros Astartes, celui avec l’épée sombre, celui qui lui avait donné autant de fil à retordre.
Le Boss Ork apparu devant Brüner, qui chassa les mots du chapelain de son esprit alors qu’il vit son ennemi mortel. Il fit un pas dans sa direction, mais une main puissante le retint. Avant même qu’il ne puisse réagir, il fut envoyé sans ménagement dans la soute du Thunderhawk. Brüner abasourdi, ne put voir que l’armure noir de jais de Konrad, son bras augmétique brillant et surpuissant lui ayant permis de maitriser son officier.
Le vox envoya les derniers mots de Konrad, alors qu’il se retournait pour tirer à volonté de son fusil stalker sur les Orks en approche, les coupant en deux par la puissance des tirs. Le Thunderhawk commençait à s’éloigner de du combat, Konrad était le dernier Astartes à rester sur la Ruche, couvrant la retraite de ses frères, les autres étant à bord.
Alors que la rampe commençait à se refermer, et le Defiance prenait de la distante, Konrad à court de munition, tenta de dégainer son poignard de combat, avant que le Boss Ork ne le saisisse. Son corps fut broyé en une seconde, et alors que Brüner regardait son soldat mourir sous ses yeux, trois mots résonnèrent sur le réseau vox de toute l’escouade :
-Adieu, mes frères.
Konrad fut jeté dans le vide, disparaissant dans les nuages de la Ruche en flamme, alors que Brüner, hurlant de rage, dut être maitrisé par tout le reste de son escouade alors que se refermait la rampe du Thunderhawk.
Le Boss Ork fit demi-tour et alors que ses Orks se faisaient réduire en miette par les gravats et la maçonnerie qui tombait en cascade, mais rebondissait sur son champ de force énergétique, il commença à s’éloigner en marchant, remarquant à peine le sang Astartes qui maculait son gantelet énergétique qui commençait à luire d’une lueur puissante à peine dissimulée tandis que le sang d’un digne descendant du primarque, s’infiltrait dans les mécanismes et les plaques de blindage ancestrales.